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Critiques de Isabelle Autissier (580)
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Soudain, seuls

Quel être humain sommes-nous en cas de situations extrêmes, de moments ou périodes délicates?

Personne ne peut répondre à cette question. Personne ne sait comment il réagirait en cas d'isolement total sur une île déserte peuplée d'otaries et de manchots. C'est dans cette retraite forcée que les véritables caractères se révèlent et que le couple unie se perdra.

Livre intense qui aborde le thème de la survie; survie individuelle, personnelle au-delà du couple.
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Soudain, seuls

Captivant, glaçant, puissant, ce récit est remarquable.

Il relate l'escapade d'un coupe amoureux qui va soudain, se retrouver seul, sur une île déserte, entre la Patagonie et le cap Horn.

Comment survivre, résister à la faim, au froid, à la solitude ? Comment garder le moral ?

L'auteure décrit formidablement bien le cauchemar de ce couple, leur descente aux Enfers, et exerce sur le lecteur une véritable tension psychologique.

Que ferions-nous dans une telle situation ?

Très belle réflexion sur les réflexes de survie, sur l'instinct de survie.

Vouloir être libres, heureux, loin de l'hypocrisie de nos vies ... oui, mais à quel prix ?

Embarquez, vous ne serez pas déçus.









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L'amant de Patagonie

Acheté à la Librairie des Mots passants, une petite librairie où je fais souvent des rencontres littéraires de qualité. Venue pour Soudain seuls d'Autissier je repars avec un autre livre de l'auteur. C'est tout à fait moi ! Lu en une semaine entre nuit et jour d'octobre (2015).

Isabelle Autissier nous embarque (normal) pour un étrange voyage avec son héroïne, Emily, jeune écossaise venue en Patagonie pour servir un révérend missionnaire. Confrontée à la nature vierge (pour un temps encore) et aux peuples du bout du monde, elle va peu à peu évoluer, changer de point de vue, grandir, souffrir et aimer...

C'est tout me direz-vous ? Et non. Ce roman est avant tout une fable écologique dans laquelle se déploie le drame de la colonisation de l'Argentine et la fin des peuples indiens primitifs qui y vivaient. L'histoire, la grande, est suffisamment connue désormais pour que je me permette de révéler ici une partie de l'intrigue. Au fond, l'auteur tisse le destin de ses personnages européens et indiens sur une toile de fond magnifique et tragique, la Patagonie entre la fin du 19ème siècle et les années 30, elle mêle dans cette fresque le devenir des hommes, des femmes, des animaux et de cette terre du bout du monde.

Le ton reste égal tout au long du livre, on se sent glisser, comme l'Argentine, naissante, vers un avenir nouveau, vers une direction que rien ne peut changer et c'est sans doute ce qui a fini par me lasser. Certains passages m'ont paru longs, cependant l'ensemble fut enrichissant.

Mon amour pour l'homo sapiens et son rôle envers la planète, les animaux voire ses semblables n'en ressort, hélas, pas grandi ! Dommage.
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Soudain, seuls

Un vrai coup de cœur ! Voilà sans doute l’un des livres les plus forts qu’il m’a été donné de lire cette année. Le combat pour la survie de Louise et Ludovic offre à Isabelle Autissier à la fois l’occasion de parler de sa passion, la voile, et de s’interroger avec le lecteur sur son comportement en situation extrême.

Le résumé du livre est dramatiquement simple : Un jeune couple décide d’abandonner pour quelques temps leur routine, leur appartement du XVe et leur projet d’enfant, pour se lancer dans une expédition sur les mers du globe. Après avoir traversé l’Atlantique et longé l’Amérique du Sud et la Patagonie, ils prennent la direction du Cap Horn.

En route, ils s’offrent une excursion sur Stromness, aujourd’hui bout de terre abandonné et paradis de la faune locale.

Mais au retour de leur escapade sur l’île interdite, les conditions de mer sont devenues trop mauvaises. Ils décident de se réfugier dans les vieux entrepôts baleiniers pour y passer la nuit. Quand au petit matin la tempête s’est calmée, ils découvrent avec effroi que leur bateau a disparu. Le piège s’est refermé. La lutte pour la survie peut commencer.

Le coup de génie d’Isabelle Autissier consiste à nous montrer l’évolution psychologique de chacun des protagonistes. Car il devient vite évident que Louise et Ludovic ne «fonctionnent» pas de la même manière et que dans une telle situation, les chamailleries se transforment vite en opposition. Le vernis des conventions – on va s’en sortir ensemble – va bien vite s’éroder pour laisser les chairs et les cœurs à vif. Tant que le plan de survie fonctionne, qu’ils allient leurs forces pour trouver des conditions de survie plus ou moins acceptables, on admire leur courage et leur volonté. Mais au fil des jours, alors que les conditions climatiques s’aggravent, que l’arrivée d’éventuels sauveteurs devient de plus en plus improbable et que le régime alimentaire restreint commence à laisser des traces sur les organismes, les options se restreignent jusqu’à cette cruelle question : vaut-t-il mieux mourir à deux ou survivre tout(e) seul(e) ?

Question que chaque lecteur sera appelé à trancher et qui le hantera longtemps après avoir refermé le livre. Car le paroxysme des situations et la violence du conflit intérieur ne pourra laisser personne indifférent.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Soudain, seuls

Merci, merci à Babelio, aux éditions Stock et à Isabelle Autissier, de m'avoir sélectionné pour ce roman.

Soudain, seuls est mon pire cauchemar. J'ai toujours eu peur de cette immensité, de cet océan qui peut nous avaler en une fraction de seconde. Pas de croisière pour moi. J'ai besoin de voir le bord d'une rivière ou d'un lac.

Et alors, là, être échoué sur une île, et pas n'importe où, pas sur une île paradisiaque, bien sûr. Non. Au milieu de nulle part, entre Patagonie et le Cap Horn. Le rêve, quoi ! Du moins, pour ces deux amoureux, partis pour un tour du monde. Bien que, c'est surtout son rêve à lui. Et cette île défendue, c'est lui également qui a eu envie d'y aller. L'irresponsable, c'est lui. Elle, elle l'a suivie pour ne pas le perdre. Et maintenant, que vont-ils devenir ?

J'ai adoré la 1ere partie, là-bas. Mon angoisse est montée crescendo. J'y étais. Je commentais : t'as raison, Louise. Ce Ludovic m'exasperait d'être aussi inconséquent. Et, en même temps, il m'attendrissait.

Vont-ils s' en sortir ? Et à quel prix ? La peur, l'isolement, la faim, le froid, vont-ils les rapprocher ou les éloigner l'un de l'autre. Lutter ensemble ou chacun pour soi?

Lisez-le. C'est passionnant, angoissant, bouleversant.

Une vraie, belle surprise. Merci Mme Autissier pour ce roman captivant.



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Oublier Klara

C'est une longue quête qui entraîne Iouri, exilé aux USA, à la recherche de sa grand-mère paternelle qu'il n'a pas connue.

Une aventure aux confins des terres russes, de celles qui mettent les hommes (et leur coeur !) à rude épreuve, qui cachent les hontes de l'ancien bloc soviétique entre goulags et mise à l'écart des populations autochtones.

Isabelle Autissier s'y entend à nous embarquer avec elle, à nous dessiner des paysages hostiles et pourtant, elle nous raconte aussi les oiseaux et les hommes, donnant à cette histoire une belle lumière.

Roman du souvenir, du passé qui ressurgit, quête d'identité et de mémoire familiale, tableau saisissant d'une URSS disparue, Oublier Klara emporte le lecteur, l'enveloppe dans sa nostalgie poétique.

Une belle immersion dans les paysages arctiques et dans la société russe !



Merci aux Editions Stock pour cette lecture en avant-première qui confirme que j'aime beaucoup la plume d'Isabelle Autissier !
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Soudain, seuls

Ludovic aime la mer, Louise la montagne. Pourtant le goût de l'aventure va les mener à prendre le large à bord de leur bateau "Jason".

Suite à une tempête qui va souffler sur l'île baleinière sur laquelle ils se sont amarrés le bateau va disparaître et ils vont être livrés à eux même dans un monde qui va se révéler hostile.

Comment faire pour survivre? Faut il compter sur la force de leur amour?

L'instinct de survie ne va t'il pas passer au delà de tout?

Et nous qu'aurions nous fait?

Isabelle Autissier nous entraîne avec ses personnages et avec une belle écriture au bout de l'aventure et on ne lâche pas ce roman avant d'en connaître l'issue.



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Soudain, seuls

palpitant, une leçon de vie ; la seconde partie est moins brillante.
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Soudain, seuls

Soudain, seuls. Un titre qui annonce déjà la couleur de ce qui attend le lecteur.



Seuls, et pourtant à deux. Louise et Ludovic, amoureux malgré leurs différences. Lui, la joie de vivre et la confiance en soi de ceux qui sont issus de familles aisées. Elle, la banalité de ceux que l’on croise sans jamais les remarquer, presque effacée avec une seule passion, l’alpinisme. Eux, un couple mal assorti, mais soudé.



Ludovic a un rêve, celui de faire le tour du monde en bateau. Une fois le voyage préparé, les voilà partis pour l’aventure. Lui, le fonceur et elle la pragmatique, lui l’inconscience et elle la prudence.



Des difficultés, ils en rencontrent, mais si peu en comparaison des merveilles qu’ils vivent au quotidien. Et un jour, ils accostent sur une île, sorte de réserve naturelle uniquement autorisée aux scientifiques, strictement interdite aux voyageurs.



Désert de roches, entouré d’eau avec pour seuls habitants des manchots. Après avoir affronté les quarantièmes rugissant avec succès, cette escale interdite, Ludovic la voit comme une récompense avant de mettre le cap sur l’Afrique du Sud. Le Jason bien amarré, les aventuriers descendent à terre, explorent les lieux, s’émerveillent devant la faune sauvage quand rapidement, le ciel se noircit. Louise voudrait rentrer, Ludovic continuer. Il insiste, elle cède et une tempête éclate. Pas d’autres choix que de s’abriter dans un ancien refuge servant autrefois aux chasseurs et d’y passer la nuit. Au petit matin, l’aventure se termine et le cauchemar commence. Jason, leur bateau n’est plus là, ils sont « Soudain, seuls ».



Commence, une lutte pour survivre en attendant les secours. Mais leur localisation est impossible et les semaines passent avec pour seule nourriture, le fruit de leur chasse.



Nous allons suivre la lente déchéance de ces naufragés livrés à eux-mêmes ainsi que l’évolution de leur relation. L’amour est-il un sentiment suffisamment fort que pour pouvoir risquer sa propre vie en tentant une hypothétique survie du couple ? Doivent-ils joindre leurs forces ou tenter leur chance seul ?



Au-delà du récit d’aventures qui se vit comme un cruel huis clos, la véritable action se joue dans la tête des deux naufragés. Rester là où ils ont un toit ou s’éloigner pour chercher mieux ? Rester groupé ou à deux ? Aider l’autre, ou se sortir d’un mauvais pas ? Autant de choix qu’ils devront assumer.



Magnifique roman à l’écriture précise et parsemée de termes marins cher à l’auteur, « Soudain, seuls » est à lire et à partager.



Un seul bémol pour moi, la partie que j’appellerai « du milieu », si vous le lisez, vous comprendrez ce que j’entends par là. J’y ai perdu un des personnages, n’ai pas retrouvé son esprit et ai mal compris pourquoi il se laissait manipuler de la sorte. Maintenant, il s’agit d’une infime partie du roman qui est dans l’ensemble incroyablement palpitant, prenant et émouvant.



C’est avec « Soudain, seuls » que je découvre l’écriture d’Isabelle Autissier, qui après une merveilleuse carrière de navigatrice, poursuit une fabuleuse carrière d’écrivain. Je lui souhaite une bonne et longue route.


Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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Salut au Grand Sud

Isabelle Autissier, célèbre navigatrice et Erik Orsenna, que l'on connaît bien, ont parcouru les mers australes en 2006.

Ils ont écrit ce livre très vivant qui se lit comme un livre d'aventures.

On les voit sillonner des mers redoutables: mer de Weddell; arpenter des îles aux noms bien exotiques; îles Argentine, île de l'Elephant, îles Shetland du Sud, découvrir des bases scientifiques, américaines et ukrainienne ( la base Vernadsky) où l'accueil sera particulièrement chaleureux. C'est d'ailleurs depuis cette base que, du temps où elle s'appelait Faraday, les Britanniques ont découvert un trou dans cette couche d'ozone.

Deux ans plus tard, les Américains ont montré que l'ozone était détruite par un excès de chlore venant de diverses substances, des aérosols, des détergents, etc..



Le récit progresse au fur et à mesure que nous découvrons les carnets de voyage réalisés par les différents membres de l'équipage qui expliquent pourquoi ils éprouvent cette irrépressible fascination pour l'Antarctique.



Les récits s'entrecroisent avec l'évocation des navigateurs d'autrefois, bien sûr le célébrissime Amundssen et le commandant Jean-Baptiste Charcot à la fin du 19 ème siècle, qui était le fils du célèbre neuropsychiatre Jean-Martin Charcot, contemporain de Freud.

On vibre à chaque page du récit, notamment quand nos navigateurs passent par des points extrêmement dangereux, comme le détroit de Drake, ce passage entre le Cap Horn et la Péninsule Antarctique; à 56 °Sud, sur ce qu'on appelle "le boulevard des dépressions" ( une tous les trois jours en moyenne).

Un récit où interviennent aussi des préoccupations géopolitiques, comme l'évocation du Traité de l'Antarctique signé en 1959 et réservant l'Antarctique aux seules activités pacifiques, traité signé par de nombreux pays comme l'Argentine, l'Australie, la Belgique, le Chili, la France, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, l'Union sud-africaine, la Russie (alors URSS), la Grande-Bretagne et les USA.

Le traité a été complété en 1991 pour assurer la protection de l'environnement en Antarctique et la limitation des activités relatives aux ressources minérales qui seront réservées aux seules fins de la recherche scientifique.

C'est ainsi que l'interdiction de toute exploitation est assurée jusqu'en 2041 et sera indéfiniment renouvelable.

Comment va le Grand Sud? C'est la question qui se pose à la fin du livre.

Autant dans l'Arctique la hausse des températures entraîne des fontes irréversibles, autant le constat est plus nuancé dans le Grand Sud:

En Antarctique, on ne constate un réchauffement que dans deux régions de cet immense continent : d'abord dans la Péninsule et plus bas, dans la partie occidentale (terre Mary-Byrd)..

Pour le moment..le courant circumpolaire continuerait de jouer son rôle d'isolement et de protection.

Un livre très intéressant donc, à la frontière entre le traité de géopolitique et le roman d'aventures...

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L'amant de Patagonie

Dans ce roman, Isabelle Autissier met à profit sa connaissance de la Patagonie pour écrire une histoire peu banale et romanesque , celle d'Emily, née en 1864 en Ecosse, et qui, alors qu'elle a tout juste 16 ans, part vivre au "bout du monde" sur les rivages inconnus, et mystérieux pour elle, du détroit de Beagle, cela pour seconder l'épouse du pasteur d'Ouchouaya dans ses tâches ménagères et de mère de famille nombreuse.

L'époque évoquée ici est celle de l'évangélisation difficile des populations locales, et la jeune fille découvre avec stupéfaction la vie des tribus indiennes réfractaires à toute colonisation par les Blancs.

Son jeune âge, son esprit d'ouverture, et surtout son amour pour un jeune indien Yamana l'incitent à croire naïvement à la possibilité d'une complémentarité paisible entre les deux cultures, un espoir que les vicissitudes de sa vie personnelle vont peu à peu mettre à mal.

Cependant, par le biais du lien affectif fort que l'héroïne va développer tout au long de son existence pour son pays d'adoption, l'autrice rend un vibrant hommage à la beauté sauvage des contrées de l'extrême Sud américain ainsi qu'aux peuples premiers qui vivaient là sans demander rien à personne.
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Soudain, seuls

Un magnifique roman d'aventure et de voyage!



Louise et Ludovic forment un couple de trentenaires tout ce qu'il y a de plus classique. Ils vivent à Paris et mènent une vie tranquille. Mais justement, Ludovic en a marre, il veut du renouveau, il veut partir faire un tour du monde en bateau. Louise, d'abord réticente à cette idée, finit par accepter. Elle ne veut surtout pas le perdre.

Une fois partis, tous deux sont conquis par ce voyage. Ils vivent intensément et se sentent libres. A tel point qu'ils décident de ne pas respecter les interdictions et d'aller visiter cette réserve naturelle aux alentours de la Pentagonie. Pris par une tempête, ils laissent leur bateau et se réfugient sur une île pour passer la nuit. Le lendemain, le temps est calme mais le bateau n'est plus là. Ils se retrouvent soudain seuls face à cette immense nature entourés de manchots et d'otaries. Ils vont devoir survivre.



C'est extrêmement bien écrit. Les mots sont justes, on s'identifie aux personnages et l'histoire transporte. Louise et Ludovic sont touchants, pris dans cette spirale de malchance, leur aventure devient un cauchemard.
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Soudain, seuls

Comment le titre l'indique Soudain, seuls, soudain, ils se retrouvent seuls au milieu d'une ile déserte! Un couple, amoureux de la nature, décide de faire un tour du monde, assoiffés de pénétrer les profondeurs de la nature mais au cours de leur pénible, ils se retrouvent soudainement dans une ile, puis quand ils découvrent leurs nouveaux amis sur cet environnement encore pur et sauvage, il n'y a qu'à penser à la survie à l'instant...

En entamant de roman, on s'attendrait à vivre un huis-clos où le mouvement manquerait certainement mais, curieusement, avec justesse la plume de Isabelle Autissier est plus que majestueuse, ça se savoure avec délectation...
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Soudain, seuls

Isabelle Autissier à plusieurs talents c’est indéniable : navigatrice sans conteste et je la découvre écrivaine avec une plume bien affutée.



Louise et Ludovic, trentenaires, ont quitté leur vie quotidienne bien rangée pour partir en voilier à l’aventure.



Quittant la Patagonie et se dirigeant vers l’Afrique du Sud, ils décident de faire une escale tout en secret sur une ile des mers australes devenue réserve naturelle et interdite au public.



Cette île fut longtemps une station baleinière où un carnage de la nature maritime était à l’œuvre. Aujourd’hui, elle en porte les stigmates et à côté des colonies de manchots et d’otaries revenues petit à petit, de vieux bâtiments éventrés par les éléments sont encore présents.



Personne ne sait qu’ils sont là, mais la perspective de visiter un site exceptionnel les pousse à accoster et à partir explorer malgré le mauvais temps qui se lève. Celui-ci aura raison d’eux et surtout de leur bateau et les laissera bien esseulés sur cette île très éloignée des clichés paradisiaques.



Isabelle Autissier nous offre un récit féroce de la survie de notre jeune couple, bien démunis face à la violence de cette nature sur cette île pour le moins peu accueillante. Nous sommes en été, il fait à peine 10 degrés et bientôt cela sera l’hivers, accompagné de ses neiges et de ses tempêtes.



Les descriptions sont soignées, le lecteur est plongé dans la nature hostile aux côtés de Louise et Ludovic de façon très réaliste. Les esprits s’échauffent, les émotions sont à leur paroxysme, et la lutte pour la vie devient la maitresse des destinées.



J’ai adoré ce roman, il m’a fait frissonner, j’ai eu froid et j’ai eu peur et j’ai encore le goût du blanc de manchot bouilli dans la bouche…



Je vous conseille cette lecture vivement mais couvrez-vous bien : il fait froid dehors…

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Le naufrage de Venise

Il est étrange ce paradoxe vénitien qui attise la mort et la vie depuis toujours... C'est ce qui m'étonne dans ce nouvel ouvrage sur Venise. Ils sont nombreux ceux qui ont écrits sur Venise.

La Sérénissime fascine, consterne, dégoûte, attire, ensorcelle, déçoit, attriste ou fait rêver. Venise est un songe, le songe de la lagune; Un tas de pierres érigées en palais par des hommes prétentieux mais au labeur tenace. Une Cité marchande prospère et audacieuse. Avec un "quai des esclaves" et un ghetto juif..; Venise n'est pas que belle et noble, elle a son côté sombre. Venise se cache derrière les façades somptueuses de ses palais , et derrière les masques dorés d'un perpétuel carnaval; Venise se piétine...Les pas des touristes la détruisent autant qu'elle les fascine.

Combien d'artistes, ont ils été inspirés par Venise? Combien de peintres et d'écrivains, et de musiciens..,

Isabelle Autissier en fait désormais partie, elle aussi charmée par les "restes" flamboyants de la Sérénissime. Charmée et alarmée. cette vague gigantesque qui engloutit la ville et la broie avec ses habitants..

Mais pourquoi noyer Venise? Il me semble qu'il n'y a pas d'autres villes au Monde dont on surveille la noyade imminente avec autant d'attention et de passion... a croire qu'on la souhaite pour convenir aux prophéties. Alors je ne peux m'empêcher de voir dans ce roman haletant et très bien écrit, (et que j'aime) cette espèce de ravissement morbide à voir se noyer la beauté ou "ce qui n'a pas lieu d'être." Venise est sortie des marécages, bâtie sur une forêt de pieux, fichées dans la boue d'une lagune; et elle s'y est épanouie et déployée comme un nénuphar. Elle est, en tant que telle, une Utopie(avec un "U") humaine et une insolence faite à la Nature. Sortie des eaux elle y retournera , peut être ... ne noyons pas Venise trop vite, elle se noiera toute seule. Ou pas. Mais je crois qu'en tant qu'Utopie ou insolence , elle restera vivante dans le coeur des humains, qui l'ont construite, animée, aimée et habitée. Voilà ce que je souhaitais partager.
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Soudain, seuls

Ecouté en livre audio.

What a surprise! Je n'étais pas trop optimiste, toujours méfiant par l'appel du pied fait par une grande dame, certes admirable, mais peu versée dans le fait littéraire. Et pourtant, j'ai été rapidement emporté par son récit, notamment par sa première partie, et je comprends tout à fait le côté page turner décrit par certains. A lire les yeux fermés.
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Soudain, seuls

C'est un très beau et fort roman que celui d'Isabelle Autissier, qui nous emmène sur la banquise comprendre comment les instincts primaires se mettent en place pour la simple survie.



Tout y est décrypté, cette envie de voyage, de dépassement de soi puis le gouffre, se retrouver seul sans espoir ou peu de retour. L'instinct de survie prend place, même s'il faut sacrifier une espèce menacée.



Comment vivre avec la culpabilité d'avoir voulu sauver sa peau même face à l'homme qu'on aime ?



Ce roman m'a paru trop court.. j'aurai encore aimé un petit bout de son retour dans le monde civilisé après de tels actes.



#Netgalley #Soudain, seuls
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Oublier Klara

Pour faire revivre Klara, il est nécessaire de faire un peu de géographie et un peu d'histoire.



Il est nécessaire de partir dans cette mer tout au nord où l'on côtoie l'île aux ours (1), l'archipel François Joseph (2) et les îles de Nouvelle Zemble (3).

La description de la navigation dans cette zone me rappelle mes propres souvenirs ... une croisière autour du Spitzberg, des bancs de brume qui cachent la terre et soudain un fjord, le brouillard se lève et apparaît alors l'île, les blocs de glace qui flottent devant, derrière, les roches dures sur lesquelles pas grande végétation ne peut se fixer .. les arbres mesurent quelques millimètres.. les animaux se cachent ... tout semble si désertique.

La description de ces zones de pêche, de ces camps et de l'habitation par les peuples autochtones est éprouvante pour notre imagination.



Il est nécessaire de se rappeler où de relire l'histoire de l'URSS dans les années 50, avec celui qui était encore appelé par certains, le petit père des peuples qui régentait tout, qui décidait tout, qui devait vivre, qui devait disparaître.

Je me rappelle lors d'un voyage chez le grand frère soviétique, le cortège des mariés s'avançant avec beaucoup de respect au pied une statue représentant l'un des plus grands meurtriers du siècle passé, pour lui offrir en témoignage de reconnaissance le bouquet de la mariée... c'était dans les années 70 !

Le besoin de connaître le passé pour comprendre le présent est démontré de façon magistrale.

Il est nécessaire pour pouvoir construire l'avenir.



Un très beau voyage dans ces lieux si peu fréquentés et dans notre mémoire.



(1)

L'archipel François Joseph (80.7998980, 55.2478176), un ensemble d'îles de l'extrême Nord de la Russie, dans la mer de Barents au nord de la Nouvelle Zemble et à l'est du Svalbard. Consistant en 191 îles recouvertes de glaces totalisant 16 134 km, l'archipel est inhabité et n'est distant du pôle nord que de 900 km.

En 1926, l'archipel est annexé par l'union soviétique et quelques personnes s'y installent à des fins de recherche et militaires. L'accès n'y est possible que quelques semaines par an en été, et un permis spécial est exigé pour visiter les îles.



(2)

L'île aux ours à mi chemin entre le nord de la Norvège et le Svalbard (74.4522484, 19.1151973), située dans la partie occidentale de la mer de Barents.

Elle a été considérée terra nullités jusqu'au traite du Svalbard en 1920, qui l'a placée sous souveraineté norvégienne. Malgré son éloignement et sa nature aride, l'île a connu quelques activités commerciales aux siècles derniers comme l'extraction de la houille, la pêche et la chasse à la baleine. Aucun campement n'a été installé pour plus de quelques années et l'île n'est actuellement habitée que par les occupants d'une station météo.



(3)

La Nouvelle-Zemble (« Nouvelle Terre ») est un archipel russe des mers de Barents et de Kara, situé au-delà du 70e parallèle nord dans le prolongement de l'Oural.

L'archipel a été le lieu des essais nucléaires soviétiques puis russes des années 1950 aux années 1990.

Les Nénètses forment la population d’origine de l’archipel de Nouvelle-Zemble.



Et pourquoi je n'irais pas faire du tourisme dans ces environs :

Les rivages de Nouvelle-Zemble sont l'une des zones où les déchets nucléaires de l'ère soviétique ont été envoyés par le fond :

1 : deux réacteurs sans combustible nucléaire consommé ;

2 : deux réacteurs sans combustible nucléaire consommé et 60 % de combustible nucléaire du brise glace Lénine en conteneurs ;

3 : six réacteurs nucléaires à uranium, dix sans combustible nucléaire, 11 000 conteneurs de déchets radioactifs ;

4 : sous-marin K-27 avec deux réacteurs ;

5 : trois réacteurs avec et trois sans combustible nucléaire.
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Oublier Klara

Mourmansk, ville de Russie au Nord du cercle polaire. Iouri revient dans la ville qui l'a vu grandir pour se rendre au chevet de son père mourant. Rubin, son père, lui demande de retrouver la trace de sa mère Klara pour savoir ce qui lui est vraiment arrivé après son enlèvement par des hommes en noir alors qu'il n'était lui-même qu'un petit garçon.



Cette quête pour découvrir ce qui est arrivée à cette grand-mère dont on ne parlait jamais, permet à Iouri de découvrir le passé douloureux de sa famille.

Lui-même n'a pas connu la chaleur d'un foyer aimant entre une mère distante et qui se désintéressait de lui et Rubin, son père, qui ne trouvait pas son fils à la hauteur de ses attentes.



Un roman sur une Russie où il ne faisait pas bon de critiquer le gouvernement de Staline et pouvait vous coûter cher : entre goulag, interrogatoire, peloton d'exécution, ... Trois histoires sur trois générations se succèdent pour nous donner un récit riche, souvent dur, sur les choix de chacun pour mener au mieux sa vie.

Un roman où on s'attache à Iouri mais aussi où on en vient à haïr Rubin dès qu'il rentre dans l'adolescence et son comportement vis-à-vis des autres.

Même si l'histoire est sombre, ce fut une belle découverte.
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Soudain, seuls

Quel livre! J'aime beaucoup Isabelle Autissier. Déjà plus jeune, j'étais fan de son émission In Extremis sur France Inter, je l'attendais, j'aimais les histoires qu'elle racontait, la découverte d'un autre univers, celui de la mer, sa voix.

Mais vu le thème de ce livre-là, je savais qu'il me fallait attendre le bon moment, être motivée. Le confinement aidant, je l'ai pioché dans ma PAL, plus motivée par la taille, courte, du roman.

Quel livre! une claque! aussi bien dans l'histoire que dans l'écriture, directe, sans fioriture, qui nous capte et nous lâche pas. Un couple de trentenaire décide de partir en tour du monde à la voile. Un voyage peu surprenant voir banal pour la catégorie jeune couple de cadre dynamique parisien un peu aisé et sans enfant. Une envie d'ailleurs, de couper avec la vie parisienne, de nature, de se retrouver seuls. Jusqu'à refuser des équipements de traçage en se moquant légèrement, surtout Ludovic, le plus insouciant des deux, insouciance permise par son optimisme légendaire et une certaine confiance en soi. Seuls au monde. Tout se passe bien, voir de façon idyllique. Ils prennent de l'assurance. Louise, la montagnarde, plus prudente, se méfie vaguement du point dangereux où on prend de l'assurance, on se croit invincible sans avoir suffisamment d'expérience. Sous l'impulsion de Ludovic, ils décident d’accoster une île déserte australe, réserve naturelle, donc interdite aux non-scientifiques. Lieu magnifique, paysages à couper le souffle, faune incroyable, jusqu'au moment de la tempête, impossible de faire marche arrière, ils doivent rester la nuit bloqués. Jusqu'au matin où ils découvriront l'impensable... le bateau n'est plus là, ils sont bloqués. Commence alors une longue aventure, un long combat pour la survie, de l'humain, de l'âme et du couple. Elle explore chaque facette, chaque étape de ce combat.

Avec Soudain, seuls, Isabelle Autissier, explore notre humanité. Son regard est sans concession sur qui nous (l'occidental urbain) sommes, notre rapport fantasmé et complètement déconnecté à la nature. Mais ce regard est factuel et peu accusateur. J'ai particulièrement aimé la construction du livre, en trois périodes ou lieux. Et j'ai été agréablement surprise par la fin, que j'ai trouvé logique, mais que je ne pourrais pas aborder dans cette critique.

Isabelle Autissier est redoutable d'intelligence. Ce livre, court et sec, est rempli de réflexions intéressantes sans tomber dans le discours moralisateur. Une claque
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Autobiographies de l'enfance

C’est un roman autobiographique publié en 1894 par Jules Renard, qui raconte l'enfance et les déboires d'un garçon roux mal aimé.

Confession d’un enfant du siècle
La mare au diable
Poil de Carotte

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