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Critiques de Isabelle Autissier (580)
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Enfant, je me souviens...

17 nouvelles d'auteurs divers qui par leurs textes contribuent à une action de l'UNICEF, à savoir : pour chaque livre acheté 5 €, 1,50 € est reversé à l'UNICEF en faveur de l'éducation des enfants non scolarisés dans le monde. Une belle préface de Catherine Dolto et ensuite, la lecture des différentes histoires d'enfance de bons auteurs contemporains francophones.
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L'amant de Patagonie

Je connaissais Isablle Autissier en tant que navigatrice mondialement connue.

Je la découvre aujourd'hui en tant qu'écrivain et je dirais même en tant qu'écrivain de talent.



Dans son dernier roman, elle nous entraîne dans les étendues sauvages et glacées de Patagonie, côté argentin.



Tous les ans, la célèbre navigatrice parcourt cette zone sauvage et s'est découvert une passion pour ce pays, tout spécialement pour cette zone des îles du Cap Horn et du détroit de Beagle, que j'ai eu la chance de parcourir aussi lors d'un voyage en Argentine il y a trois ans.



A travers l'histoire de Emily, jeune Ecossaise qui arrive en Patagonie en 1880 pour servir de gouvernante à une famille de pasteur, c'est aussi l'histoire de la rencontre entre les Blancs et les Amérindiens vivant dans cette région depuis des millénaires qui est racontée.



Une rencontre entre ces deux peuples qui a eu lieu depuis la moitié du 19ème siècle et qui ne se passe pas au mieux, c'est le moins que l'on puisse dire.



Chacun des deux peuples en présence, Blancs d'un côté et Amérindiens de l'autre (Yamanas, Alakalufs,Onas), trouve l'autre répugnant, laid, et "sauvage";



C'est dire à quel point le projet d'Emily de vivre avec Taneki, un autochtone yamana qu'elle vient de rencontrer, va révulser la communauté occidentale et tout spécialement les "clergy men".



Comment une femme Blanche pourrait épouser un de ces sauvages qui n'a pas d'âme et qui ne pourra pas lui offrir une existence chrétienne??



Voilà toute la mentalité occidentale de l'époque résumée en quelques lignes.



Isabelle Autissier restitue parfaitement les mentalités de l'époque et le "carcan mental" qui emprisonnait les jeunes femmes blanches de l'époque.



Emily va vivre sa passion avec le Yamana Taneki mais à quel prix!!

Rejet par les siens, vie de paria, remariage forcé avec un fils du pasteur lors de son veuvage d'avec Taneki...



Un livre magnifique, dur et âpre, à l'image de ce pays sublime.

Encore une fois on pleure cette rencontre ratée, entre Blancs et Amérindiens...

Une très belle oeuvre.

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L'amant de Patagonie

C'est ma première lecture d'Isabelle Autissier. J'aime sa façon d'écrire et son rapport avec la Nature.

Mais que cette histoire est triste.

Emily, jeune fille de seize ans en 1880, va subir le joug des conventions et des hommes blancs.

Elle assistera, impuissante, à la disparition d'une civilisation basée sur l'impermanence, celle des Indiens de Patagonie. Ces sauvages ( dixit le Révérend ) sont abhorrés par les envahisseurs même s'ils essayent de les convertir.

La Nature est belle mais âpre. Les hivers sont rudes. La vie est difficile pour les autochtones, encore plus depuis que les blancs sont apparus.

Un vrai crève-coeur, mais un beau roman.

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Salut au Grand Sud

Petit livre offert pour l'achat de deux livres de poche, la couverture, nous alléchant par la photo d'immenses icebergs turquoise, m'a attirée immédiatement.

En ce qui concerne le contenu, du livre, je ne m'attendais pas à grand chose, je ne pouvais donc guère être déçue.

Et déçue, je ne le fus point ! C'est un intéressant petit ouvrage combinant documentaire sur la faune et la flore (rare, mais existante) et la Nature en général en Antarctique, essai philosophique sur le goût de l'aventure, le besoin de découverte, la solitude du marin, le rapport de l'Homme à la puissance de la Nature, récit d'aventures, avec la narration du voyage lui-même, avec ces divers aléas (techniques, climatiques,...), condensé de culture générale/Histoire, avec de nombreux petits passages décrivant les expéditions et biographies des plus grands marins aventuriers qui ont participé à l'élaboration de notre connaissance de ce continent implacable, pamphlet écologique aussi, avec les remarques, de ci de là, nous faisant prendre un peu plus conscience des dégâts occasionnés par la présence (et surtout l'action) de l'Homme (diminution du nombre et de la taille des icebergs, disparition d'espèces emblématiques (phoques, pingouins, baleines...), sur d'immenses territoires, suite à la surchasse/pêche...

Bref, même si ce n'est pas forcément une lecture dont je me souviendrais à long terme, je ne la regrette pas, y remercie les auteurs de m'avoir fait découvrir ce monde du (très!) grand froid sous tous ses aspects.
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Soudain, seuls

Si vous avez imaginé prendre la mer dans les prochains jours, voir dans les mois qui viennent, lisez ce livre Soudain seuls d'Isabelle Autissier. Même s'il n'a pas été adoubé par la FFV, il devrait figurer en tête de gondole, dans les clubs de voile, aux Glénans comme à Venise.



Dressé par Isabelle Autissier, ce petit Code Vagnon de poche, pourrait vous éviter bien des avatars, le premier principe étant de s'abstenir de naviguer avec un novice de la voile ou un terrien fut-il agronome qui n'a pas encore traversé le Golfe de Gascogne. Il y a des gammes que l'on doit maîtriser et des escalades qu'il faut totalement sécuriser, à moins d'aimer le vide.



Ayant déjà jeté l'encre de mon Zodiac, sans m'être assuré qu'elle était bien arrimée au bateau, je me garderai de donner des conseils, mais Isabelle qui sait tout cela nous a préparé une sacrée soupe à la grimace pour les imprudents.



Ce jeune couple cherchait l'aventure, pas de doute, l'histoire est palpitante, l'enchaînement des faits diabolique, et "Comment est-il possible, à l'heure d'Internet, quand chacun est localisé, suivi, fiché, qu'ils puissent être si isolés, si seuls ?" P76.



Le plus dure fut sans doute d'affronter la seule nourriture possible à ces latitude, des oiseaux marins, les manchots des oiseaux marins protégés, l'autre solution était de préférer les rats !

Oui cette odyssée est cruelle, terriblement cruelle.



Le plus cocasse est de vivre cette aventure sur une île protégée, interdite aux promeneurs. Louise et Frédéric en bon citadins ne perçoivent pas encore la pertinence de l'avertissement, l'acuité des consignes, leur enjeu, et ils restent en jeu autour du volcan. Stromness, cette île entre la Patagonie et l'Afrique du Sud, a rapidement attiré les pêcheurs de baleines pour “des barils de graisse”.



La présidente de WVF reprend la main, car “on était passé au XIXème siècle à un stade industriel. On s'avisa alors qu'il était plus commode et surtout plus rentable d'établir sur l'île même les ateliers de traitement des carcasses et d'entretien des navires et des hommes. Par bateaux entiers, on avait apporté de quoi construire ces usines du bout du monde et loger les pauvres bougres qui n'avaient rien à envier aux gueules noires des Midlands” p.42.



Dans cette nature totalement hostile, Isabelle Autissier interroge Louise et Ludovic, comment allez vous trouver l'énergie pour tenir, comment imaginer ensemble les solutions, construire inlassablement la survie ?. Chacun a des armes, des idées un vécu, mais ce sont les capacités d'obstination qui leur ouvriront la délivrance.



Après le sauvetage viendront les médias. Passionnant.

On y revit l'expérience de la navigatrice, il y les retours triomphants et les retours douloureux.



Cette réflexion finale donne une humanité plus grande encore à cette fiction, Isabelle Autissier réussit avec ce Soudain Seuls, une longue méditation sur la fragilité de nos aventures humaines.



Un livre qui nous guide vers plus d'humilité, la militante est là aussi.



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Soudain, seuls

Partis en couple pour une année sabbatique sur un voilier, Louise et Ludovic se retrouvent naufragés sans moyens de communication sur une île déserte dans l’Atlantique sud, au large des Falklands. Commence une lutte pour la survie dans une ancienne station de pêche à la baleine désaffectée. Le récit tient en haleine et Isabelle Autissier, visiblement riche de son expérience en mer, nous fait vivre intensément la descente aux enfers de ce couple qui retrouve des instincts animaux pour survivre. Un très beau roman qui laisse un goût de trop peu lorsqu’on tourne la dernière page.
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Soudain, seuls

Un très bon début que j'ai lu comme on regarde un film d'horreur avec la main devant les yeux. La robinsonnade est souvent passionnante dans sa technicité (c'est là où on s'aperçoit que bouffer du manchot ne s'improvise pas). Mais si Autissier supporte largement la comparaison avec Defoe, elle se ratatine devant Sartre. L'enfer c'est les autres, mieux, c'est l'autre, voilà qui constituait une bonne idée : comment supporter son chéri dès lors qu'il ne sert plus à rien. La vieille rengaine "vaut-il mieux vivre seule que mal accompagnée " en est toute renouvelée. Mais les atermoiements du cœur et de l'esprit sont de ceux qu'on a déjà lus vingt fois, rien de nouveau, donc, sous l'aurore boréale.

Quant au retour à la civilisation, il est bien long et bien tiédasse et je me suis ennuyée ferme.

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L'amant de Patagonie

Depuis qu’Isabelle Autissier se fait écrivaine, elle s’aventure de plus en plus loin dans la fiction et de plus en plus loin à l’intérieur des terres. Après la biographie d’un marin célèbre, Kerguelen, le voyageur du pays de l’ombre, puis une fiction à partir d’un tragique évènement lors de la première course en solitaire autour du monde, Seule la mer s’en souviendra, son dernier roman n’a rien de maritime, mais si l’on n’est pas loin, dans le canal de Beagle et le premier village occidental qui deviendra Ushuaïa.

Je dois avouer que ni le titre ni le résumé ne m’auraient fait acheter ce livre si je n’avais pas beaucoup aimé le livre précédent d’Isabelle Autissier, Seule la mer s’en souviendra. Cela sentait trop l’histoire à l’eau de rose sur fond de pampa argentine mais je voulais espérer qu’Isabelle Autissier saurait sortir de ce piège… Et effectivement, même si je n’ai pas autant aimé que le livre précédent, c’est une lecture agréable et bien loin des clichés que l’on aurait pu craindre.

Emily est une jeune Ecossaise sans le sou qui arrive sans l’avoir véritablement planifié comme domestique (ou gouvernante si l’on veut s’imaginer encore dans la société policée de la campagne anglaise) chez un pasteur tentant de gagner à la foi le peuple Yamana. Mue par une curiosité supérieure à celle de ses coreligionnaires, elle s’attache à un Indien et décide, quelles qu’en soient les conséquences, de vivre en accord avec ses désirs et ses aspirations. Mais la vie ne sera pas la robinsonnade romantique qu’elle avait rêvée, et, elle devient vite le témoin d’un affrontement entre deux cultures entre lesquelles elle ne veut choisir.

La réflexion qu’Isabelle Autissier nous livre au travers de la pensée d’Emily est finalement assez inattendue, puisque c’est plus un constat amer et désabusé qu’une prise de position. Le choc entre les deux cultures était inévitable, l’issue et la disparition de la culture autochtone aussi, et se battre pour la préserver n’avait peut-être aucun sens. En définitive, c’est la nature qui reste et qui est importante, la culture que l’homme développe sur ces terres ne change rien à la beauté des ciels et à la force du vent. Et Emily l’orpheline se révèle avant tout habitée du désir immense de trouver un endroit où elle se sente chez elle, un foyer en quelque sorte ; elle aurait aimé que les choses se passent différemment mais n’est pas certaine que cela soit possible, alors elle prend racine, malgré tout.



Même si l’écriture est parfois un peu maladroite, elle est rattrapée par les très belles descriptions des paysages qui font la part belle aux changements de lumière et aux sautes du vent. Je n’ai pu alors m’empêcher de me souvenir que l’auteure est navigatrice et qu’elle a croisé à de nombreuses reprises dans ces parages. L’attachement d’Emily à cette terre et à ces paysages est, je m’imagine, l’expression presque brute des sentiments que la navigatrice elle-même a pu alors ressentir.

En définitive, ce livre est une agréable lecture qui, sous couvert d’une histoire simple, amène le lecteur à réfléchir à ce que fut la colonisation hier et à ce qu’elle est aujourd’hui. Le propos est toujours actuel, comme l’uniformisation des sociétés le laisse penser. Je ne sais si Emily est Isabelle Autissier, peut-être au moins en partie ; je ne sais si je suis Emily. Avec son caractère entier et un peu sauvage, on a bien envie de s’identifier à elle, mais je ne sais encore si je suis d’accord avec sa vision de ce qu’il s’est passé en Argentine et ailleurs au XIXème siècle. Un petit livre au titre fleur bleue mais qui fait encore tourner dans ma tête des questions irrésolues sur notre petit bout de terre.
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L'amant de Patagonie

Très bon roman de voyage, qui relate la beauté des paysages de Patagonie, la colonisation et l'évangélisme des Blancs qui ont fini par entièrement décimé tout un peuple en harmonie avec la nature, un peuple sauvage et pacifique.



J'ai aimé la plume de l'auteur et la narratrice dont on ressent toute la sensibilité pour la nature qui l'entoure, la curiosité et l'ouverture d'esprit devant un peuple, des croyances et une manière de vivre qu'elle ne connaît pas. Ce roman est un bel hommage aux Indiens d'Amérique et aux chamans, et une belle histoire d'amour.



Cela donne vraiment envie de voyager et on ne peut que regretter qu'un si beau peuple, sensible et à l'état naturel, n'existe plus à cause des colons Blancs avides de pouvoir et d'argent, déconnectés des principes fondamentaux de la vie.



Un très beau roman à découvrir, et un beau voyage dans la Patagonie fin XIXe siècle.
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Soudain, seuls

En période estivale, et avec la chaleur que nous connaissons depuis plusieurs semaines maintenant, mes envies de lecture vont vers des réçits de voyage, en mer de préférence.

C'est la raison pour laquelle je me suis dirigée vers la navigatrice Isabelle Autissier, m'attendant à une sorte d'autobiographie romancée avec beaucoup de termes maritimes et de descriptions de paysages.

Je fus donc bien surprise de découvrir le talent de conteuse de cette grande dame de la mer.

Elle est parvenue à nous "pondre" un très bon drame qui tient en haleine.

Ce couple de citadins qui se lance dans un grand périple en bateau vers l'Afrique du sud et qui se retrouve coincé sur une île abandonnée qu'ils ont imprudemment décidé de visiter, se voit contraint de survivre péniblement avec les maigres ressources de l'endroit.

On peut aisément se représenter l'endroit en cherchant l'île de Stromness sur internet.

Une anciennne base de chasse aux baleines abandonnée et toute rouillée qui sert de refuge aux manchots et autres animaux marins.

Une lutte contre la faim qui va les séparer de multiples façons et qui leur sera fatale.

Une belle écriture, simple et efficace.

A recommander !

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Soudain, seuls

Je connaissais Isabelle Autissier comme navigatrice, mais pas comme auteure. Je l’ai découverte par ce livre audio magnifiquement lu par Elisabeth Ventura. Elle sait nous transmettre à merveille les émotions des personnages ainsi que la beauté âpre de ces paysages inhospitaliers. Les chapitres sont séparés par une musique adaptée et des bruits de mer qui nous mettent encore plus dans l’ambiance, je pense d’ailleurs que ce livre est plus agréable à écouter qu’à lire, j’ai vraiment aimé ce moment passé sur cette île du bout du monde.



Le roman est divisé en deux parties, la deuxième est nettement moins intéressante et plus convenue que la première, je vous la laisse découvrir. Ludovic et Louise sont un couple de trentenaires parisiens qui ont une excellente situation. Lui est un enfant gâté à qui la vie a toujours souri, extraverti et passionné de voile, tandis que sa compagne est effacée, se sent insignifiante depuis toujours, sauf lorsqu’elle fait de l’alpinisme. Il rêve d’aventure et réussit difficilement à persuader Louise de partir faire un tour du monde en voilier pour rompre avec la routine du quotidien. Ayant peur de le perdre, elle accepte avec réticence, le début du voyage se passe bien, ils visitent des endroits peu touristiques et sont très heureux. Ils décident ensuite de faire escale sur l’île de Stomness, une réserve naturelle et ancienne station baleinière interdite au tourisme. Ils veulent voir un lac asséché, le temps devient menaçant, Ludovic refuse d’entendre la voix de la raison et de retourner au bateau. La météo se gâte vraiment et ils se réfugient dans les ruines de la station en attendant la fin de la tempête. Seulement, le lendemain, leur voilier a disparu, les voilà seuls et complètement démunis loin de toute civilisation, sans téléphone satellite ni baaise de détresse, il vont devoir organiser leur survie dans un cadre qui n’a rien, mais alors vraiment rien d’enchanteur.



Cette première partie raconte leur installation, ils doivent s’adapter pour survivre dans une nature hostile. Ils se rendent vite compte que leur vie de citadins aisés et insouciants ne les préparent pas du tout à cette épreuve, il n’y a pratiquement pas de plantes, ils n’ont que des manchots et quelques otaries comme repas. Comment survivre dans le dénuement absolu, la faim, le froid et surtout comment gérer l’espoir et la vie de couple ? Ils n’y résisteront pas de la même façon, au bout de quelques mois la question se résume à la simple survie. Il faut faire des choix et l’éthique de la vie courante n’est plus de mise.



Je trouve le personnage de Louise très attachant, bien plus que Ludovic qui sera tout au long de l’aventure un irresponsable qui ne veut pas assumer ses torts, il continue de se comporter en enfant gâté, ce qui n’est pas très compatible avec sa situation. Louise le portera à bout de bras tant qu’elle le pourra sans mettre sa propre survie en danger, elle essaie de mettre en place des rituels, entretiendra l’espoir en proposant de réparer la baleinière, même si ils n’y arrivent pas. Elle essayera surtout d’avoir de l’espoir pour deux, jusqu’au moment où se pose un dilemme.



Les paysages sont magnifiquement décrits, dans un style épuré et fluide. Il y a aussi un important message écologique, les hommes ont complètement saccagé cet environnement protégé par leur volonté effrénée de profit depuis le début du dix-neuvième siècle. La thématique essentielle est la relation face à l’autre et à soi-même dans des conditions extrêmes ainsi que le deuil et comment le gérer. Je comprends tout à fait le choix final de Louise, je suis sûre qu’à sa place, je n’aurais pas fait preuve de tant de patience face à un compagnon complètement irresponsable. Le mythe du retour à la nature, qui fait tant rêver les citadins est mis à mal, nous ne sommes plus du tout aptes, comme nos lointains ancêtres à vivre dans un environnement hostile, finalement nous aimons surtout la nature que l’on croit avoir domptée, une sorte de nature à la Rousseau, mais nous ne sommes plus rien loin de notre civilisation.



Une fois de plus, une magnifique découverte grâce à Netgalley et Audiolib que je remercie.



#Soudainseuls #NetGalleyFrance
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Enfant, je me souviens...



Encore une belle initiative solidaire: pour un livre acheté 5 euros, 1euro 50 reversé à l'UNICEF...



Les souvenirs d'enfance comme dénominateur commun: 17 nouvelles et autant de styles, de ressentis , d'épisodes différents.



J'aimerais d'abord mettre l'accent sur la très intéressante introduction de Catherine Dolto.Elle nos explique que les souvenirs sont en fait des " impostures" car ils sont reconstruits, réinventés par notre système nerveux, souvent grâce aux sens.Ils sont en tout cas constitutifs de notre identité.Et elle conclut avec cette très belle phrase: " Nous nous accrochons à nos souvenirs comme à des phares dans la nuit, parce qu'ils sont des repères qui donnent du sens à notre vie telle que nous voulons qu'elle soit ou croyons qu'elle est.Alors, vrais ou faux, quelle importance ?"



Quant aux nouvelles, je n'en ferai pas l'inventaire, ce serait peu intéressant.Evidemment, certaines se détachent très nettement pour moi, par leur poésie ( " Je me souviens...d'Isabelle Autissier, très bel éloge de l'enfant qu'elle était à la mer) ou leur aspect sociologique ( " Frontière" de Laurent Binet qui révèle une conscience de classes précoce) ou leur originalité ( " Les racines de l'Hêtre" de Matthieu Chedid où l'on retrouve sa fantaisie , ses jeux de mots et son humanité). D'autres m'ont moins marquée.C'est le propre de ce " méli-mélo" d'auteurs réunis.



Mais je m'arrêterai là.Découvrez vous-mêmes ces nouvelles variées, piquantes ou nostalgiques, et faites surtout une bonne action pour tous les enfants du monde...
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Soudain, seuls

Louise et Ludovic sont amoureux et jusqu'à présent ils maîtrisaient leurs escapades en montagne. Cette fois-ci, les voilà embarqués à destination d'une île du sud entre la Patagonie et le Cap Horn. Ils accostent pour découvrir cette terre inconnue mais la nature étant plus forte que l'Homme, ils se retrouvent seuls, sans embarcation, sans réel espoir de voir quiconque s'approcher d'eux dans ces eaux lointaines. Il va donc falloir rapidement trouver de l'énergie pour mettre en place un système de subsistance et de survie.

Ceci s'envisage aisément lorsque tout va bien psychologiquement, lorsque l'estomac est plein et lorsque l'on a encore assez de ressort pour rire de la situation. Mais une fois les réserves alimentaires et nerveuses épuisées, comment réagit-on ? Où trouve-t-on la force de s'en sortir ? Existe-t-il seulement une échappatoire ?



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Isabelle Autissier nous livre un récrit avec une belle écriture mais je n'ai pas eu assez froid, je n'ai pas eu assez faim ; j'ai manqué de peurs, de frayeurs. Je n'ai pas trouvé cette histoire assez forte émotionnellement : un sentiment d'effleurer la surface de l'eau ou de la neige sans y entrevoir les profondeurs. Quant à la deuxième partie je ne l'ai pas aimée et surtout je ne l'attendais pas du tout. J'aurais voulu rester avec Louise et Ludovic sur cette île.
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L'amant de Patagonie

Cette histoire m'a emportée vers la Patagonie, en 1880.

Emily , 16 ans, orpheline, est envoyée par son oncle dans une famille vivant en Patagonie.

Elle ne connaît rien d'autre que son Ecosse natale. Mais son innocence n'a d'égale que sa grande curiosité.

C'est avec beaucoup de méfiance pourtant qu'elle découvre les peuples de l'eau, et dans la famille missionnaire qui l'accueille, elle va vite faire sa place, de même qu'auprès des villageois colonisés.

Si on peut être surpris des propos tenus par la narratrice (Emily), il faut replacer l'histoire dans son contexte historique. Les colons n'ont que peu de respect pour ces personnes dont le physique ressemble si peu à la race écossaise.

Petit à petit Emily va devenir indispensable ...et plus!

Ce roman m'a totalement captivée. Il est très bien écrit et la réflexion qu'il suscite autour de la colonisation est vraiment très cohérente.
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Oublier Klara

Sans me soucier de qui était Isabelle Autissier (tout en ne l'ignorant pas) je me suis lancée dans cette lecture. Livre choisi pour sa couverture, pour sa quatrième.

Je le lis depuis deux jours, j'en suis à plus de la moitié, je m'y colle, comme le bon élève et là je me dis stop. Ma lecture n'est pas cela. Ma lecture est envie, curiosité, surprise, interrogation, inconfort, et encore.

Bref ce petit livre ne m'offre rien de tout cela. Je m'ennuie. Rien d'autre à dire que cela, je m'y ennuie.

J'abandonne.

Car j'ai plein d'autres livres qui m'attendent.

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L'amant de Patagonie

Fin XIXe , Emilie orpheline très jeune se retrouve boniche au service des quatre filles du révérend Mac Kay qui ne l'apprécient guère.

Après cinq ans dans cette famille, elle est envoyée à Ouchouaya pour aider la femme du pasteur qui vient d'avoir son cinquième enfant.

Elle découvrira l'Argentine, ses splendides paysages, ses habitants qui la choquent à son arrivée. Avec Aneki autochtone yamana, elle vivra une passion réprouvée par les nouveaux arrivants de ce pays du bout du monde.

C'est le premier livre d'Isabelle Autissier que je lis et j'y trouve une très belle écriture, de belles descriptions de ce pays: ses couleurs, ses habitants.

J'ai bien aimé ce livre et j'ai l'intention d'en découvrir d'autres de cette auteure.
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Oublier Klara

La navigation, la nature, l'écologie.

Les centres d'intérêt d'Isabelle Autissier sont aussi ses thèmes de prédilection en tant que romancière et ce dernier opus ne déroge pas à la règle.

Elle nous entraine dans une aventure sur trois générations, explorant les méandres des secrets ensevelis dans les archives de l'ex-URSS et leur impact sur une famille, jusqu'à nos jours. Et situe son intrigue dans la région de Mourmansk, à l'industrialisation effrénée et affreusement polluante ; un taux de radioactivité qu'il ne vaut mieux pas trop mesurer... et une zone de pêche intensive.

Son héros, Iouri vit depuis longtemps aux Etats-Unis ; ornithologue, il a fui une famille russe pesante, un père violent et peu enclin à accepter son homosexualité.

Mais Rubin est mourant et Iouri se rend à son chevet où son père lui demande d'essayer de trouver la vérité sur ce qui est arrivé à sa propre mère, Klara, la grand-mère de Iouri. Disparue en pleine nuit, arrêtée à son domicile sous les yeux de son mari et de son fils, impuissants. Et jamais réapparue.

Pour Iouri, la quête auprès des archives est aussi l'occasion de se pencher de nouveau sur son enfance et, sur celle de son père, meurtrie par cette absence. Rubin a trouvé dans l'activité de pêcheur, en tant que capitaine d'un chalutier, un exutoire à ses souffrances. Endurci, il mènera ensuite la vie très dure à son fils...

Une histoire à rebondissements, que l'auteure construit avec soin, apportant petit à petit les éclairages sur les failles d'hier à l'origine des souffrances d'aujourd'hui.

Mais également propice à une exploration des mers, avec des scènes passionnantes sur la pêche au chalut et ses cadences infernales. Quant à la nature, elle est de plus en plus présente, sur les traces de Klara dont Iouri tente de reconstituer le parcours et qui nous vaut de très jolies pages sur l'aventure du grand nord et sa place dans la politique de développement de l'URSS de l'après-guerre.

On apprend pas mal de choses, on voyage. Et on trouve encore une occasion de s'interroger sur les ravages infligés par l'homme à son environnement.

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Soudain, seuls

Echoués sur une île déserte ... voilà qui me rappelle furieusement "sa majesté des mouches" de W.Golding. Mais là, ils ne sont que deux, plus âgés et expérimentés et ils s'aiment .... tout va sûrement bien mieux se passer que dans le roman de W.Golding.... Pas vraiment ... Face à la nécessité de survivre, l'animal va resurgir derrière la carapace sociale de la femme ou de l'homme.

J'ai eu en main ce roman un peu par hasard car je ne l'aurai pas acheté ... je me méfie des personnes connues dans un domaine et qui en aborde un autre et je crains toujours que le succès soit lié à leur nom plus qu'à leur roman ... j'avais tort: Isabelle Autissier n'est pas que la formidable navigatrice que l'on connaît, elle sait aussi écrire un très beau roman.
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Le naufrage de Venise



Isabelle AUTISSIER. Le naufrage de Venise.



Isabelle AUTISSIER dresse un portrait apocalyptique de Venise.. Oui, cette ville dite « la Sérénissime » a régné durant de longues années en Vénétie. Elle a brillé par la magnificence de ses palais, le prestige de son architecture, l’importance de son tourisme, sans cesse en quête de nouveautés. Il faut dire que les palais fleurissent dans cette métropole lacustre. Les gondoliers rament tous les jours, promenant un cortège de touristes, appareils photos, caméras au poing. Mais cette image de Venise est désormais anachronique. Venise a été détruite en grande partie lors d’un violent séisme : que s’est-il donc passé ? Il faut dire que depuis de nombreuses années, le changement climatique, le nombre de gigantesques navires approchant au plus près du Lido, déversant des flots de touristes, ont provoqué l’effondrement de cette belle capitale.



Guido Malegatti, fils de paysan, devenu Monsieur le conseiller aux affaires économiques de la ville de Venise possédant presque un droit de vie et de mort sur la métropole, investissant à tour de bras dans d’énormes complexes urbains a participé activement à ce cataclysme Les phénomènes d’Acqua Alta se sont multipliés au rythme du temps. Malgré l’implantation du MOSE, ingénieux système d’écluses destiné à arrêter ce phénomène, l’érosion des fonds marins, le temps, tous ces phénomènes ajoutés les uns aux autres accélèrent l’érosion des fonds marins. Et ce qui doit arriver arrive.



Maria Alba, l’épouse de Guido est issue de l’aristocratie vénitienne. Parmi ses ancêtres, quatre doges ont participer au gouvernement de la République de Venise. Elle assiste à la quête de son époux tout en se penchant sur le passé de la célèbre ville. C’est une femme frivole. Quand à leur fille, Léa, poursuivant des études sur la physique, chimie des matériaux, tombé éperdument amoureuse de son professeur, jeune rebelle, militante, elle mène un dur combat contre son père. Elle est pour le maintien de la population locale en place et non leur exil, hors des murs de la cité. Sera-t-elle en mesure de tenir tête à son père ?



Ces trois personnages témoignent, chacun à sa manière de leur attachement à cette perle qu’est Venise. Lequel des trois gagnera et à quel prix? Un jour ou l’autre, la prophétie de Isabelle AUTISSIER sera effective, mais les regrets arrivent toujours trop tard : Il faut mener une concertation pour préserver le milieu naturel, conserver la biodiversité, éviter l'enlisement des somptueuses demeures et des palais de cette très belle ville. Nous devons veiller à notre planète afin de la céder à nos enfants. Le réchauffement climatique semble s’accélérer. Quelles sont les mesures à prendre et n’est ce pas trop tard ? L’avenir nous le dira !



Amoureux de Venise, je vous recommande la lecture de ce réquisitoire. Je vous souhaite une belle visite de cette capitale avant qu’elle ne sombre dans la lagune. Oui, je suis plutôt pessimiste. Bonne journée à tous.

( 20/09/2023).


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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L'amant de Patagonie

Un hommage aux indiens de Patagonie qui savaient survivre dans cet univers hostile avant l’arrivée des colons européens. Une opposition aussi entre deux modes de vie : ceux qui se contentent de ce que leur donne la nature, trop ou pas assez, sans vraiment construire ou stocker et ceux qui veulent maîtriser leur avenir en plantant, élevant, construisant. Dans ce contexte se noue une histoire d’amour. Ajoutez un peu de religion et la traditionnelle peur des autres, de ceux qui sont différents et vous obtenez ce roman plutôt réussi.
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