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Citations de Isabelle Carré (367)


Mais comment ? Comment font les gens ? Pourquoi personne n'a encore écrit une vraie « vie : mode d'emploi », ce serait plus qu'utile ! Quelque chose de sérieux, pas un énième « livre-bien-être » d'un pseudo-psy dont on voit l'après-midi les chroniques à la télé, les conseils d'un médecin réputé à la recherche d'un complément de retraite, ou ceux d'un sage, adepte du yoga et de la méditation transcendantale... Non. J'aimerais tellement trouver mieux, je cherche des heures dans les librairies. Mon angoisse : passer devant, juste à côté sans le voir, manquer Le livre qu'il me fallait, qui aurait été fait pour moi, lumineux, salutaire, dans lequel j'aurais puisé les conseils d'un ami, enfin obtenu les bonnes réponses.

Lorsque je trouve un chapitre qui ressemble à ça, une phrase limpide plus précieuse qu'un bijou, je m'endors avec, sous mon oreiller, près de mes mains, de mon visage, comme si sa substance pouvait m'imprégner pendant la nuit, me transmettre un peu de sa vérité et me protéger de l'obscurité.
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J’ai l’habitude avec les journalistes d’être toujours associée à deux qualités : discrète et lumineuse ! Durant toutes ces années, comment suis-je passée si facilement entre les mailles du filet ? Évidemment, je ne m’en plains pas, pour rien au monde je ne renoncerais au plaisir d’être si bien cachée derrière mon maquillage et les costumes d’un personnage. Puisque tout est vrai, et que les acteurs "font semblant de faire semblant", comme l’écrit Marivaux. Je m’étonne juste qu’après ces heures d’interviews, tous ces plateaux télé, ces radios, les mêmes mots ressassés à l’infini suffisent… grâce à ce sourire peut-être. Je suis une actrice connue, que personne ne connaît.
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Pourquoi n’ai-je jamais su quitter les lieux que j’aimais ? Pourquoi est-ce si difficile de les laisser, d’accepter qu’on ne pourra pas les revoir car ils ne nous appartiennent plus, la porte s’est claquée pour toujours, le temps ne fera que nous en éloigner, à moins d’être un bon rêveur, celui qui se souvient toujours de ses rêves, de rêves si clairs et précis qu’ils permettent de s’y attarder encore, d’entrer à nouveau dans ces pièces de l’enfance, sans autre clé que le désir constant d’y revenir.
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On devrait trouver des moyens pour empêcher qu’un parfum s’épuise, demander un engagement au vendeur – certifiez-moi d’abord qu’il sera sur les rayons pour cinquante ou soixante ans, sinon retirez-le tout de suite. Faites-le pour moi et pour tous ceux qui, grâce à un flacon acheté dans une parfumerie ou un grand magasin, retrouvent l’odeur de leur mère, l’odeur d’une maison, d’une époque bénie de leur vie, d’un premier amour ou, plus précieux encore, quasi inaccessible, l’odeur de leur enfance.
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J'ai du mal à analyser de quoi il en retourne vraiment, ces gens ne sont ni réactionnaires ni homophobes, et pourtant leur silence m'interroge.
A mes yeux, il s'agit d'un simple qualificatif [homosexuel] aussi banal que de mentionner la couleur des cheveux d'une personne, dire qu'elle a la peau mate, joue du banjo, ou vient de s'y mettre... (p.176)
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Tenter, à mon tour, ce que seul mon double de fiction avait osé entreprendre, m'essayer à ce Jeu des si, endosser ce rôle de femme disparue?
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Il passerait ainsi de nombreuses séances entièrement muettes, se demandant souvent ce qui le poussait à perdre son temps et son argent d’une façon aussi inutile. « On appelle ça les Heures Blanches, avait expliqué le thérapeute, cela ne veut pas dire que vous ne progressez pas. Peut-être êtes-vous justement en train de résoudre inconsciemment dans le silence, vos plus grandes difficultés intérieures, laissez-vous porter par ces heures blanches, elles ont leur part dans le processus de guérison. »
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La nuit tombait lentement, il était tentant de faire une première prise sans être pleinement satisfait de la couleur du ciel, mais le chef opérateur savait ce qu’il voulait : ces quelques minutes d’un bleu plus sombre, et pourtant incroyablement lumineux, qui éclairent encore les rues, les bateaux, les visages, et les enveloppent comme une marée. « L’heure bleue », l’ultime éclat avant que le manteau noir de la nuit ne recouvre tout.
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Paradoxalement, grâce à cette candeur, il n'y parvint jamais, ni lui, ni aucun autre, tous ratèrent leur cible. Ce qui les avait d'abord attirés, fut aussi ce qui permit à Muriel, de leur échapper, toujours. Comme un habit, son innocence la protégeait des déceptions et des souillures. On avait beau le lui arracher, il se reconstiruait d'une étoffe plus solide encore...
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Rien, aucune famille, aucun ami ne soutenait la comparaison, personne ne pourrait la distraire d'un jour de tournage.
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On dirait que je les attire, les hommes compliqués, pas disponibles, comme ton père… Elle ne l’avouera pas, mais ses yeux creusés, suppliants, la trahissent, pareils à ceux d’une droguée, elle est en manque. Elle ne serait pas si compréhensive, ne lui aurait pas pardonné si facilement. Comme si elle avait lu dans ses pensées, ou compris qu’il n’était pas dupe, elle ajoute dans un murmure : « Et puis, j’adore les enfants.
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J’écris pour qu’on me rencontre
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Il y a des chocs silencieux, presque invisibles, qui modifient entièrement le fragile équilibre d'un être, et passent pourtant inaperçus
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Je ne le crois plus à présent. Qu' on en souffre ou qu' on ait du plaisir à revenir en arrière, je suis sûre qu' avec le temps "tout ne s' en va pas". Tout reste, les voix, les lieux, les images. Tout demeure, à portée de penser. Et s' éclaircit.
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Tout reste, les voix, les lieux, les images. Tout demeure, à portée de pensée. Et s'éclaircit.
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Toutes les minutes ne sont pas les mêmes, celles-ci s'étirent douloureusement, comme au Scrabble lorsque les lettres et les mots comptent triple ...
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Le temps n’ est rien,il ne compte pas.Rien n’a disparu,rien ne disparaît vraiment. Tout est là pour toujours. Et leur histoire reprend,presque quarante ans après, là où elle s’etait arrêtée.
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Notre univers avait la texture d'un rêve, oui, une enfance rêvée, plutôt qu'une enfance de rêve.
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Alors je m'offre une seconde chance, j'écris pour qu'on me rencontre.
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Je me demande où réside, où se cache la blessure secrète où tout homme court se réfugier si l'on attente à son orgueil, quand on le blesse? Cette blessure - qui devient ainsi le for intérieur -, c'est elle qu'il va gonfler, emplir. Tout homme sait la rejoindre, au point de devenir cette blessure elle-même, une sorte de cœur secret et douloureux.
p.267
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