AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de James Joyce (828)


James Joyce
FLUX

D’or brun sur le flux rassasié

La vigne d’eau soulève et balance ses grappes.

De vastes ailes étendues au-dessus des eaux blêmes pèsent

Sur le sombre jour.

Une étendue désolée d’eaux
Inexorablement balance et lève sa crinière d’algues

Là où le jour pesant abaisse un regard de morne dédain

Sur la mer.

Soulève et balance, ô vigne dorée,

Les grappes de tes fruits au plein flux de l’amour,

Blême et vaste et inexorable comme ton

Incertitude !
Commenter  J’apprécie          240
Encore une victoire comme celle-là et nous sommes perdus .
Commenter  J’apprécie          241
Nous ne pouvons nous donner, disait cette voix : nous n'appartenons qu'à nous-mêmes.
Commenter  J’apprécie          240
- Nous voici de nouveau dans ce bon vieux Dublin où on ne connaît pas un traître mot de ces choses.
- Comme tu dois le trouver monotone après tous les autres endroits que tu as connus !
- Mon Dieu, dit Ignatius Gallaher, c'est un repos de venir ici, tu sais. Et après tout, c'est le pays, comme on dit. On ne peut pas s'empêcher d'avoir un certain faible pour lui. C'est la nature humaine...
Commenter  J’apprécie          240
O cet effrayant torrent tout au fond O et la mer la mer écarlate quelquefois comme du feu et les glorieux couchers de soleil et les figuriers dans les jardins de l'Alameda et toutes les ruelles bizarres et les maisons roses et bleues et jaunes et les roseraies et les jasmins et les géraniums et les cactus de Gibraltar quand j'étais jeune fille et une Fleur de la montagne oui quand j'ai mis la rose dans mes cheveux comme les filles Andalouses ou en mettrai-je une rouge oui et comme il m'a embrassée sous le mur mauresque je me suis dit après tout aussi bien lui qu'un autre et alors je lui ai demandé avec les yeux de demander encore oui et alors il m'a demandé si je voulais oui dire oui ma fleur de la montagne et d'abord je lui ai mis mes bras autour de lui oui et je l'ai attiré sur moi pour qu'il sente mes seins tout parfumés oui et son coeur battait comme fou et oui j'ai dit oui je veux bien oui.
Commenter  J’apprécie          242
 Le chien accourut en jappant, il se dressa pour les agripper de ses pattes levées, retomba sur les quatre fers, puis se dressa encore vers eux, démonstration muette, d’ours mal léché, d’affection excessive. Dans l’indifférence générale il continua à les accompagner en direction du sable sec, tirant une loque de langue de loup rouge et pantelante de sa gueule. Son corps tacheté trottina devant eux puis il piqua un galop de jeune veau. La charogne se trouvait sur son chemin. Il s’arrêta, renifla, se raidit pour tourner autour de lui, frère, approcha la truffe, tourna encore, reniflant rapidement comme un chien la peau débraillée du chien crevé. Crâne de chien, flair de chien, les yeux baissés, s’avance vers un seul et unique but. Ah, pauvre corps de chien ! Ci-gît le corps du pauvre corniaud.
— Patouille ! Lâche ça tout de suite, foutu bâtard !
Le cri le ramena penaud vers son maître et un coup de pied nu appliqué de bon cœur l’envoya paître sans trop de dégâts de l’autre côté d’une langue de sable et il fila la queue basse.
Commenter  J’apprécie          230
- Il faut laisser les gamins courir où bon leur semble et jouer avec leurs pareils et non pas... Ai-je raison, Jack ?
- C'est aussi mon avis, répondit mon oncle. Laissez l'enfant apprendre à boxer sur son ring. C'est ce que je ne cesse de répéter à ces rose-croix-là : prenez de l'exercice. Chaque matin, hiver comme été, lorsque j'étais gamin, je prenais un bain froid ; et c'est cela qui a fait de moi l'homme que je suis. L'éducation est un beau mot qui sonne bien, mais... M. Cotter prendra bien une tranche de ce gigot de mouton, ajouta-t-il en se tournant vers ma tante.
Commenter  J’apprécie          230
J'étais là, peinard, en train de tuer le temps avec le vieux Troy de la Police Métropolitaine de Dublin au coin d'Arbour Hill quand voilà-t' y pas qu'un connard de ramoneur est arrivé et qu'il m'a pratiquement foutu son attirail dans l’œil. J'ai fait demi tour pour lui montrer de quel bois je me chauffe quand qui c'est que je vois qui traînasse le long de Stony Batter, Joe Hynes himself.
- Ho, Joe, je dis. La forme ? T'as vu ce connard de ramoneur qui a failli m'éborgner avec sa foutue brosse.
- La suie, ça porte bonheur, fait Joe. Et c'est qui ce vieux couillon avec qui tu parlais ?
Commenter  J’apprécie          230
Levant la tête pour regarder dans cette obscurité, il me sembla me voir moi-même, petite épave que la vanité chassait et tournait en dérision; et mes yeux brûlaient d'angoisse et de rage.

(p.58)
Commenter  J’apprécie          224
Deux hommes en pardessus, adossés à la cheminée, parlaient familièrement avec Miss Healy et le baryton. C'étaient les reporters du Freeman et M. O'Madden Burke. Le reporter du Freeman était venu dire qu'il ne pouvait pas attendre le concert, ayant à faire le compte rendu de la conférence d'un prêtre américain, à la mairie. Il dit qu'on n'avait qu'à déposer le compte rendu au bureau du Freeman et qu'il veillerait à ce que cela parût. C'était un homme grisonnant au langage spécieux et aux manières prudentes. Il tenait un cigare éteint d'un l'arôme flottait autour de lui. Son intention n'avait pas été de rester parce que concerts et artistes l'excédaient prodigieusement ; mais il n'en demeurait pas moins appuyé contre la cheminée. Miss Healy debout devant lui bavardait et riait. Il était assez âgé pour soupçonner la raison de cette amabilité, mais encore assez jeune d'esprit pour en faire son profit. La chaleur, le parfum et la couleur du corps de la jeune fille parlait à ses sens. Il se plaisait à penser que la gorge qu'il voyait se soulever et retomber lentement se soulevait et retombait pour lui, que le rire, le parfum, les œillades lui étaient donnés en tribut. Quand il ne put rester davantage, il la quitta à regret.
- O'Madden Burke écrira la notice, expliqua-t-il à M. Holohan, et je veillerai à la faire passer.
Commenter  J’apprécie          220
On perçoit aussitôt le point faible d’un type en voyant sa femme. Encore qu’il y ait de la fatalité en cela, le coup de foudre. Sont unis par des choses secrètes entre eux. Certains gonzes tomberaient plus bas que terre si une femme ne les prenait pas en main. Et ces petits bouts de bonnes femmes, hautes comme trois pommes, avec leur petit pou d’époux. Qui se ressemble s’assemble. Quelquefois enfants plutôt réussis. Deux fois zéro font un. 
Commenter  J’apprécie          210
Un serveur avec son tablier à moitié défait ramassait à grand bruit les assiettes collantes. Rock, l’huissier, debout au bar, soufflait sur le faux col de sa chope. Bien visé : elle alla faire une giclée jaune près de sa bottine. Un mangeur, couteau et fourchette dressés, les coudes sur la table, fin prêt pour le second service, fixait le monte plat par-dessus son carré de journal tout graisseux. Un autre gars lui adressait la parole la bouche pleine. Quelle oreille sympathique. Propos de table. Chiai enchontré lunchdi tans l’Unchster Bunk. Ah ? Vous m’en direz tant ? 
Commenter  J’apprécie          210
L’entrée fut assombrie par l’arrivée d’une forme.
— Le lait, monsieur.
— Entrez, m’dame, dit Mulligan. Kinch, prends le pot.
Une vieille femme s’avança et se tint au côté de Stephen.
— C’est une bien belle journée, monsieur, dit-elle. Que Dieu en soit loué.
— Qui donc ? dit Mulligan en lui jetant un coup d’œil. Ah, oui, assurément.
Se penchant en arrière, Stephen prit le pot au lait dans le placard.
— Les insulaires, fit Mulligan négligemment à l’adresse de Haines, parlent fréquemment du collecteur de prépuces.
— Quelle quantité, monsieur ? demanda la vieille femme.
— Deux pintes, dit Stephen.
Il l’observa tandis qu’elle versait dans la mesure et de là dans le pot un lait blanc et riche, pas le sien. Vieilles mamelles rabougries. 
Commenter  J’apprécie          210
Soyez juste avant que généreux. 
Commenter  J’apprécie          200
Malin le père qui connaît son propre fils.
Commenter  J’apprécie          201
 Voilà comment écrivent les poètes, des ressemblances sonores. Mais pourtant Shakespeare n’a pas de rimes : le vers blanc. Ce qui compte c’est que le langage coule. Les pensées. Solennel.
Commenter  J’apprécie          200
Sauvez des millions de Chinois. Faudrait qu’on m’explique comment ils s’y prennent avec ces païens de Chinetoques. Préfèrent une once d’opium, eux. Célestes. Fétide hérésie pour eux. Bouddha leur dieu allongé sur le flanc au musée. Se la coule douce, la joue reposant sur la main. Bâtons d’encens allumés. Pas le style Ecce Homo. Couronne d’épines et croix. 
Commenter  J’apprécie          200
Immerger sa vie dans le flot des communs des autres existences lui paraissait plus difficile que n’importe quel jeûne ou quelle prière et il n’y réussissait jamais à sa propre satisfaction, ce qui finissait par créer dans son âme la sensation d’une sécheresse spirituelle, ou les doutes et les scrupules allaient s’accentuant. Son âme traversa une période de désolation.
Commenter  J’apprécie          200
La libre pensée n'existe pas. Etant donné que toute pensée est soumise nécessairement à ses propres lois.
Commenter  J’apprécie          200
Chaque année, je sens avec une intensité croissante que notre pays n'a pas de tradition qui lui fasse plus d'honneur ni qu'il doive garder plus jalousement que celle de son hospitalité. C'est une tradition qui, chez les nations modernes, me semble unique, autant que je puis en juger par mon expérience (et j'ai vu pas mal de pays étrangers). Quelques-uns vous diront peut-être que chez nous c'est plutôt un de nos défauts qu'une chose dont nous ayons à nous glorifier. Mais même ceci admis, à mon avis ce n'en est pas moins un défaut princier et qui sera, je le souhaite, longtemps cultivé parmi nous. D'un fait, en tout cas, je me porte garant. Tant que ce toit abritera ces bonnes dames visées plus haut — et j'espère du fond du cœur qu'il en sera ainsi pendant bien des années à venir — la tradition de la courtoise, chaleureuse et sincère hospitalité irlandaise que nos aïeux nous ont transmise, et qu'il nous faudra, à notre tour, transmettre à nos descendants, demeurera toujours vivace parmi nous.
Commenter  J’apprécie          190



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de James Joyce Voir plus

Quiz Voir plus

Pluriel de quelques mots composés (2e)

Les carottes sont crues

des épluche-légume
des épluches-légume
des épluche-légumes
des épluches-légumes

12 questions
73 lecteurs ont répondu
Thèmes : vocabulaire , orthographe , Accords , pluriel , noms , motsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}