Revoici Luc Leroi et son improbable dégaine, costume blanc aux revers noirs et une fine cravate de cow-boy. Dans cet ouvrage, Jean-Claude Denis ne se limite pas à figer l’air du temps. A la chronique, il préfère un certain regard critique.
Sous l’égide d’Oscar Wilde, il nous propose une véritable comédie de mœurs où les personnages sont faillibles, les apparences trompeuses. Car sous ce titre paradoxal, l’auteur lance son personnage dans une galère où il fait figure de victime. S’appropriant la pensée de Wilde sur l’individualisme et ses vertus, il devient le maître à penser d’un village du Midi… jusqu’à la découverte du subterfuge.
En contrepoint de ces péripéties, on voit, à Paris cette fois, l’ami Gilbert confondre acuponcture et sadomasochisme. On y trouve aussi une certaine tendresse pour les personnages secondaires : l’hôtelier tout heureux d’entendre la petite musique de la machine à écrire sur laquelle il espérait composer des chefs-d’œuvre, les membres de la Scala pleins de bonnes intentions mais à la vue un peu courte…
Plus efficace que n’importe quel discours, Bande d’individus se révèle moins superficiel qu’il n’y paraît. Ce n’est pas parce qu’on est un anti-héros qu’on a rien à dire d’intelligent. N’est-ce pas ?
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Cinq nouvelles : L'ombre aux tableaux et le Pélican d'une soixantaine de pages chacune , Bonbon piment, le jeu des animaux et Maï pen raï beaucoup plus courtes, une quinzaine de pages seulement.
Les sujets ? Un vagabond qui rêve de vivre de sa peinture, une galerie de portraits aussi attachants qu'inquiétants autour du bar du Pélican, une Réunionnaise qui aimerait bien garder son soldat près d'elle, une jeune fille promise à une divinité marine qui préfère l'amour d'un humain et une rencontre à Bangkok.
Les trois plus courtes ont en commun l'exotisme et le thème : l'amour, la recherche de l'âme soeur. Mais ma préférence va au deux plus longues qui ouvrent et ferment ce recueil avec une mention toute particulière pour "l'ombre aux tableaux" au scénario très inventif, d'excellentes trouvailles narratives et une critique de l'intelligentsia qui voudrait faire la pluie et le beau temps dans le monde de l'art.
Toutes ont en commun un petit côté fantastique, la qualité des scenarii et des dialogues. Les traits sont clairs, les couleurs douces le dessin très classe mais au style un peu daté.
4/5
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Jeff, taxi au noir, répétant dans un groupe de rock, tombe amoureux d'Angela dès qu'il la croise. Ils vivent une histoire d'amour parfaite. Mais la jeune femme indépendante et secrète se révèle parfois être une autre personne, méchante, impatiente, hautaine. Jeff, désarçonné s'en ouvre un l'un de ses client, ostéopathe, qui s'avère être l'amant d'Angela également. Le récit est bien mené, les dessins agréables, mais l'histoire est somme toute assez banale.
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Je n'ai pas aimé les dessins, mais je me suis laissée emportée par le récit, toujours à cheval entre psychologie et surnaturel. En refermant ce livre, je ne sais toujours pas vraiment qui est fou, ou s'il n'y a pas un peu de magie dans cette histoire.
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C'est l'histoire d'un désamour, de ce moment très spécial et très précis de la faille, quand un incident très anodin, révèle à l'amoureux l'autre face de celle qu'il aime.
Angéla est aimée de deux hommes très différents. Si le premier est jeune, spontané et sensuel, et tombe fabuleusement amoureux de cette ravissante et mutine brunette, l'autre est bien installé dans la vie et se fera prendre presque aussi solidement dans les rets de la belle !
Pour Jeff, le musico, c'est à l'occasion d'une embardée avec un chat, qu'il voit pour la première fois l'autre visage de sa belle. Interloqué, perturbé, il ne comprend pas et fantasme sur un improbale "double" noir de sa belle. Il pense schizophrénie et je pensais bipolaire ? . Même pas ! Juste une jeune femme avec ses sautes d'humeur. Et lui, juste un homme très amoureux, qui le devient un peu moins et panique devant l'éventualité de cette fin d'amour.
Les hasards de la vie dans une petite ville de province fera qu'il rencrontre Philippe, ostéopathe qui vient passer les week ends dans sa bastide sans sa femme. Pour lui ce sera une aventure avec la belle Angela qui va tresser tout doucement le lien amoureux. Celui-là est expérimenté, capable de se distancier. Et pourtant...
Jolie et charmante et troublante histoire, si bien observée !
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Les images sont belles mais le scénario est original mais tiré par les cheveux. Je n'ai pas été emballé.
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Un couple est en randonnée en Corse. Ils longent une côte escarpée puis décident de descendre vers la plage. Tout à coup, lui (l'auteur) est bloqué, immobilisé, il ne peut plus avancer, son corps ne lui obéit plus à la grande surprise de sa compagne qui ne lui connait pas du tout ce problème. Il entreprend donc de raconter l'histoire de sa peur du vide qui l'handicape depuis son enfance.
C'est l'occasion de découvrir la vie personnelle de l'auteur pris par sa phobie dans des situations gênantes de sa vie familiale, professionnelle ou amoureuse.
Intéressant !
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Quelque fois, je serai tenté de faire plaisir à des auteurs et de louer à merveille leur œuvre. Cependant, c'est plus fort que moi : je me dois de rester honnête avec moi-même. Désolé mais je ne ferai pas dans la complaisance.
Moi, j'ai peur des araignées et des requins. C'est une phobie comme une autre. Notre auteur a le vertige et donc la peur des hauteurs. Il fait tout une œuvre introspective de 135 pages uniquement sur cette peur qu'il essaie de vaincre. C'est assez centré sur lui-même.
Je n'ai pas trouvé mon plaisir à cette lecture composée de petites anecdotes sur son vécu. Certes, il y a une sincérité du propos mais ce n'est pas assez pour me convaincre. A réserver aux fans de l'auteur qui le suivent partout.
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Intelligente autobiographie de Jean-C. Denis qui profite de l'idée d'une randonnée plus ou moins aérienne sur le littoral pour raconter à son amie sa peur du vide et sa terreur des hauteurs. le temps est superbe et le paysage sensationnel, mais au fur et à mesure que le sentier s'élève et se rapproche du bord, l'auteur soumis à des crises vertigineuses prend peur, bloque sur certains passages et se livre à elle (et à nous).
Il raconte comment cette sensation lui est venue alors qu'il était enfant. Evoque plusieurs anecdotes et mésaventures vertigineuses de son adolescence puis lorsqu'il était jeune homme, le ridicule de certaines situations, la confusion des souvenirs, l'amplification de sensations…
De passages escarpés en passages escarpés - on le voit par exemple quitter le sentier et les escaliers pourtant faciles mais qu'il juge trop proches du bord pour s'enferrer dans des passages buissonneux - il relate un certain nombre d'épisodes vertigineux qui bien que ne représentant qu'une portion de temps assez brève de l'existence, sont capables de gâcher toute une vie.
La grande qualité du scénario et sa force est justement que l'auteur ait choisi de traiter le sujet en montrant sa fragilité et ce sentiment de faiblesse et qu'il ait utilisé l'autodérision pour parler de sa phobie.
Le dessin très contrasté est bien agréable. Noir et blanc avec une troisième couleur bleue pour coloriser les vignettes pratiquement monochromatique passant ainsi du bleu pâle à l'indigo.
En fin d'album, le dossier « Vu d'en haut » est très intéressant et ponctue agréablement cette bande dessinée.
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Melvin est un jeune patron très imbu de sa personne, très désagréable et très dragueur qui ne s'aperçoit pas que sa dévouée secrétaire est folle de lui. Sa société innovante de meubles en carton marche fort mais il lui manque un gros contrat pour que sa banque continue à lui faire confiance. A ce stade je m'attendais à ce que l'histoire soit centrée sur ce personnage et sur son ascension, puis sa chute, mais en fait non. Un de ses anciens copains de lycée, Léo, gentil loser, refait surface et semble vouloir renouer des liens. C'est là que la vie de Melvin va basculer. Léo, hypnotisé lors d'un spectacle, ne parvient pas à se réveiller et c'est Melvin ainsi que sa secrétaire, la copine de celle-ci qui vont en avoir la charge, ratant ainsi son fameux contrat de la dernière chance.
Cette BD aurait pu être bien mais elle n'ose pas assez. Malgré ce problème d'hypnose, on reste dans le réel, des solutions sont recherchées mais à part ça il ne se passe rien ! il aurait peut-être fallu basculer dans le fantastique pour que ce soit intéressant. Là le personnage de Léo reste dans cet état de "veille paradoxale" sans que ça n'apporte rien à l'histoire, hormis le fait de faire louper le contrat, et ça se termine d'un seul coup sans qu'on n'ait rien compris...
Les dessins sont quelconques, les couleurs un peu ternes, franchement je m'attendais à mieux de la part de cet auteur et de cette maison d'édition.
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Melvin est un jeune homme, patron d'une marque de meuble en carton, qui voit sa vie basculer après être allé voir un spectacle d'hypnose avec des amis. A cette même occasion, un ancien camarade de classe refait surface dans la vie de Melvin.
Une histoire plutôt intéressante et intrigante. Une intrigue pleine de mystère : qu'est-ce qui arrive à Léo ? que va-t-il se passer ? Si, dans l'ensemble, j'ai apprécié cette lecture et l'idée générale, j'ai trouvé que tout se passe beaucoup trop vite. Le mystérieux sommeil de Léo semble d'abord impossible à lever, mais finalement tout s'arrange d'un coup, trop rapidement à mon goût.
Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une lecture agréable.
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Très vite refermé, je ne suis pas allée au bout
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Jean-Claude Denis ("Luc Leroi" et "Quelques mois à l'Amélie") nous livre ici un one-shot de 92 planches chez Futuropolis.
L’auteur commence par la mise en place de ses personnages, avec d’un côté Melvin, le chef d’entreprise play-boy dynamique, et de l’autre, Léo, un ancien copain d’école de Melvin qui vient soudainement s’incruster dans la vie de ce dernier, avec un timing qui laisse à désirer.
Une mise en place efficace, mais sans surprises et légèrement manichéenne, avec un patron dynamique et entreprenant, une secrétaire dévouée et amoureuse de son patron, une blonde du Nord pulpeuse et un looser de première en la personne de Léo. Des personnages qui reflètent malgré tout bien notre société moderne et un auteur qui va surtout jouer sur les personnalités totalement opposées de Melvin et Léo.
En introduisant un élément surnaturel au récit, sous la forme d’une séance d’hypnose qui va plonger Léo dans un état cataleptique et dépendant de Melvin, l’auteur va ajouter une petite intrigue à cette histoire profondément humaine.
Personnellement, j’ai trouvé l’histoire un peu trop banale, l’intrigue trop légère et la fin métaphorique sur les faibles et les forts trop gentillette (et pas vraiment évidente). Néanmoins, la lecture est divertissante et le dessin de Jean-Claude Denis est clair et élégant, et pourvu d’une colorisation sobre et efficace.
Bref, un des premiers récits de Futuropolis qui ne m’a pas hypnotisé, mais apparemment la réussite d’une séance d’hypnose dépend fortement de l’ouverture d’esprit du sujet, et rien ne dit que la déroute de la société de meubles de Melvin empêchera cet album de cartonner.
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Dans "Le sommeil de Léo", nous suivons l’ascension professionnelle d'un homme égocentrique et narcissique à qui tout réussit. L'apparition d'un ami d'enfance à lui, Léo, va bouleverser sa brillante carrière ainsi que sa vie personnelle...
Comme je m'y attendais, je n'ai pas aimé ce one-shot. Il faut dire que dès les premières pages, j'ai pris en grippe le personnage principal, un homme des plus antipathiques. Bien que cela ait sûrement été la volonté de l'auteur, cela ne m'a pas motivé pour la suite de ma lecture.
L'intrigue autour du mystérieux sommeil dont est victime Léo installe un peu de suspense, mais il retombe assez vite. Passé les premiers rebondissements, le récit piétine, il n'y a plus de progression. Quant aux dessins, je les ai trouvés trop "lisses" à mon goût et manquant cruellement de caractère. La palette de couleurs utilisée est triste et ne participe pas à rendre l'ensemble plus vivant et prenant.
En écrivant ces quelques lignes, je me rends compte que tout ces éléments (rythme lent, dessins, couleurs etc.) sont un peu la marque de fabrique de l'auteur... J'ai satisfait ma curiosité concernant l’œuvre de Jean-Claude Denis, mais ce n'est décidément pas ma tasse de thé !
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Il est bien difficile pour moi d'aimer une série quand on n'aime pas son héros soi-disant attachant et drôle. C'est trop farfelu, trop léger et même aux antipodes de mes propres valeurs et convictions. Cela fait également très années 80 mais dans ce qu'il y avait de pire.
Les différentes étapes sont racontées à la va-vite sans aucune profondeur à moins que je ne sois passé à côté. Je n'ai rien ressenti et c'est plutôt inhabituel.
La lecture demeure cependant assez agréable mais il n'en ressort pas grand chose. Au demeurant, je comprends qu'on puisse aimer "Luc Leroi" et palpiter à chacune de ses aventures. Cependant, cela sera sans moi.
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