Dans ce roman, on commence fort! Nous voilà en plein coeur de Delas, une planète gelé, accompagné de nos deux protagoniste Fey et Bliss. Ce sont des chanteurs, les personnes les plus doués sur cette planète pour prospecter et récolter le cruel, de la glace pour fournir en eau les planètes qui en manquent cruellement. Mais aussi belle soit cette mission, ils sont surtout prisonniers puisque cette planète est en fait une prison et la seule chose qui importe ici est de pouvoir s’échapper, retrouver une liberté perdue ou jamais acquise. Ils sont loin de se douter que leur quête absolue va les mêler en plein complot politique, au coeur d’une guerre sans merci qui se tapit là où on l’attend le moins…
J’ai beaucoup apprécié les personnages mais dans ce roman ils sont réellement nombreux et malheureusement je ne me suis attaché qu’à une poignée d’entre eux. Bliss, avec son caractère bien trempé et au passé non seulement douloureux mais aussi très complexe. Fey est celui aux côté de qui nous vivons l’histoire et il est extrêmement intéressant et attachant, il a des qualités de leader né mais également un sens de la loyauté et il sera le ciment entre les principaux protagoniste. Jennah aussi dont j’ai apprécié découvrir l’histoire et l’évolution ou encore Nos qui se révèle être un homme aux multiples facettes.
Le style d’écriture est vraiment très immersif, les descriptions et la narration nous plonge réellement au coeur du roman et il est très facile de se projeter dans les différents environnements de l’histoire. On ressent clairement que tout l’univers est extrêmement travaillé et que l’auteur sait clairement de quoi il parle mais aussi ce qu’il veut nous faire ressentir. A certains moment, il faut s’accrocher parce que cela devient un peu plus complexe, un peu plus scientifique je dirai mais d’un coup d’un seul, on nous propulse à nouveau dans l’action et les rebondissements. J’ai vraiment apprécié cette lecture et son histoire ainsi que les personnages principaux, mon seul regret serait peut être le manque de profondeurs de certains personnages secondaires que j’aurai aimé connaître un peu plus. Je pense que ce livre est un appel à la réflexion sur la liberté, les politiques et tout ce qui tourne autour et j’ai vraiment aimé la façon dont l’auteur nous emmène vers sa pensée.
Pour conclure, ce fut un dépaysement absolu pour moi et j’ai passé un très bon moment de lecture dans un univers complètement différent de ce que j’ai l’habitude de lire. Je vous recommande cette lecture si vous voulez découvrir quelque chose de nouveau et de bien travaillé mais le tout avec beaucoup de cohérence.
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Quelques siècles après nous. La terre est devenu une terre où il est imopossible de vivre et les populations se sont refugiées sous des dômes gigantesques.
Le monde ressemble beaucoup au notre avec une hiérarchie très stricte et une dictature qui ne veut pas dire son nom qui gère grace à une Intelligence artificielle le contrôle de la population.
Le roman va suivre trois parcours , celui de SAM un chauffeur de taxi qui semble avoir une vie bien rangée et qui va rencontrer des militants qui ne rêvent que de renverser ce monde invivable.
Celui de MAELLE, une policière qui porte haut ses convictions et qui petit à petit va découvrir comment la gouvernance de ce dôme lui ment et jusqu'où les responsables sont capables d'aller pour maintenir un semblant d'ordre.
Et celle du KID qui est un militant libertaire , un peu, même totalement, en marge et qui apporte dans ce roman un humour décalé qui fait beaucoup de bien.
Ces trois trajectoires vont se croiser et se recroiser et l'utopie, la liberté vont devenir l'objectif à atteindre pour Sam et ses compagnons.
Un très beau roman qui ouvre les voies du rêve et de l'utopie libertaire. A notre époque cela fait beaucoup de bien.
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Une symphonie pour moraine et sérac qui fait voyager à des années-lumières : sur Delas, planète-bagne gelée où des condamnés, oubliés au bout de la galaxie, minent la glace pour approvisionner en eau une humanité qui a poussé trop loin son expansion. De la glace, mais pas que, puisqu’au ventre des glaciers de Delas se forment les cryels, cœurs cristallins hyper compressés et dotés de propriétés précieuses pour le voyage spatial. Sur cette toile de fond d’une beauté âpre et froide, d’autant plus réaliste que l’auteur la ramène directement d’Antarctique (Jean Krug est glaciologue), on s’enfonce dans les galeries du plus titanesque des glaciers, en compagnie de quatre bagnards à la recherche d’un cryel parfait : abstraction théorique sur laquelle nul n’a pu mettre la main, mais possible passeport pour la liberté. Fey et Bliss, spécialistes en extraction de cryels qui ont eu la malchance de grandir sur Delas, Nox, militaire condamné pour une bavure, et Jennah, scientifique qui s’est brûlée au jeu dangereux de la politique. Le récit se pose dans leurs pas, prend le temps d’explorer leurs interrogations et de développer son style, original, imagé, sonore.
Tout comme la symphonie du Nouveau Monde évoquée lors d'une scène (et aussitôt ré-écoutée parce que c'est magnifique), Le Chant des Glaces alterne le calme des réflexions introspectives, l’amplitude des descriptions glaciaires et le rythme de l’action, pour se concentrer en réalité sur une question toujours en filigrane : qu’est-ce que la liberté ? La possibilité d’aller et venir à son gré ? La beauté aigüe du vent qui hurle sans frein à la surface de la glace ? L’étourdissement conceptuel du vol hyperluminique ? La giclée d’adrénaline qui aide à se sentir vivant ? L’utopie de la science libre face aux pouvoirs qui se l’approprient ? Ou le simple choix du vertige de l’inconnu, de préférence à la sécurité d’un quotidien un peu décevant ? Un peu de tout ça peut-être, qui forme une aspiration plus vaste pour un absolu difficile à cerner et qui semble résider dans l’instant plutôt que dans la durée. Ce qui est sûr, c’est que mon petit cryel interne a vibré à cette lecture.
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Une couverture bleu hypnotique pour ce nouveau roman, la couleur de la glace !
On est sur Delas, une planète glaciaire et prison où ceux envoyés là-bas doivent extraire la glace pour alimenter en eau le reste de la galaxie. Mais plus que la glace, le cryel, le cristal parfait, aux propriétés exceptionnelles, attise bien des convoitises... Ceux capables de l'extraire sont les chanteurs, ils font chanter la glace à coup de piochon. Bliss et Ferley sont de ceux-là.
J'ai beaucoup aimé cette aventure glaciaire, l'ambiance de froid, de glace et d'eau qui règne sur la planète. J'ai beaucoup aimé les personnages, leurs caractères affirmés - mention spéciale à Bliss.
Ca parle également de liberté. Beaucoup. Ca signifie quoi, être libre ?
Pour un premier roman, cela n'en demeure pas moins une réussite, avec un univers solide imposé par l'auteur, qui nous offre une SF engagée, entre espace, action, moraine et tréfonds des glaciers.
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Un roman de SF qui brise la glace NaN
J'ai lu le chant des glaces de Jean Krug, lecture qui vient valider le thème Christmas Crackers du cold winter challenge.
Genre : SF, adulte
Résumé : Delas, planète de glace et prison planétaire où sont envoyés les criminels du secteur Epsilon (sorte d'empire galactique). Ferley et Bliss sont des "chanteurs", des extracteurs du précieux cryel, une substance présente dans les glaciers et source d'avancées technologiques pour le secteur Epsilon en éternelle guerre avec ses voisins. Ferley et Bliss ont beau rêvé, ils ne quitteront jamais cette planète hostile et continueront encore longtemps à risquer leur vie pour le cryel. Jusqu'au jour où ils se voient confier une mission spéciale...
Avis express :
🥶 Une immersion à 100% au coeur de la neige et des glaciers portée par une plume rythmée
NaN Un récit engagé qui ne se gêne pas pour affirmer franchement son point de vue
🎭 Un maximum d'empathie pour les personnages. J'ai adoré Bliss, cette fille badass au grand coeur
📚 Une exposition qui paraitra peut-être un poil longue avant que l'intrigue ne se lance et que les événements s'enchainent, mêlant action et intrigue politique.
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« Si les pauvres puent autant, c’est seulement parce que les élites n’ont jamais arrêté de leur chier dessus. »
Le ton est donné.
En 2516 la population restante est amassée sous des dômes. À l’extérieur, des pluies dangereusement acides. À l’intérieur, un peuple opprimé qui survit bien malgré lui. Les riches dominent, les prolétaires ploient sous le joug d’une mairie liberticide unie à une IA quasi omnisciente.
Alors vous me direz : « rien de nouveau sous le soleil, les riches vs les pauvres, on connaît blablabla... » Oui mais non ! Jean Krug est un virtuose des mots et il le prouve. Sa verve cartonne. Et sa maîtrise de la langue française impressionne tout autant qu’elle détonne. Les néologismes fleurissent et, en conteur de génie, il compose une prose grandiose. Mais je vais m’arrêter là car n’est pas Damasio qui veut, sauf peut-être Jean Krug s’il accepte cette comparaison « furtive ».
Plus que cela on sent l’auteur engagé et profondément concerné par la cause environnementale et le devenir de l’humanité. Sur un fond de futur post réchauffement climatique, il met en exergue la défaillance d’un système et l’injustice sociale qui résulterait d’une migration massive vers un même point. Et grâce à ses personnages truculents et étonnamment attachants il en parle très justement.
Et ça dépote la cocotte ! Doit-on mentionner le panache du Kid, sa gouaille qui grise autant qu’elle défrise ? Peut-on évoquer Sam, le sage, animé par d’élégants principes ? Ou Maëlle qui voue une obéissance immuable aux règles et aux lois ?
Leur différence résonne et passionne. En voilà des personnages finement travaillés auxquels on peut facilement s’identifier. Leurs failles, leurs doutes, leurs envies, leurs peurs, leur résilience sont les nôtres. Le Kid, Sam, Maëlle c’est NOUS. Iels portent notre parole et clament nos valeurs. On s’approprie leur lutte car nous aussi on est indigné et révolté par cet asservissement et tout ce qui en découle. Ce sentiment d’impuissance, d’injustice, on connaît ! Comme un écho malheureux à notre réalité.
L’auteur s’appuie sur des connaissances solides pour nous offrir un texte intelligent, dense, riche, qui dénonce la dérive des gouvernements. Sa vision globale, ciselée et brute pose les bases d’une réflexion anthropologique et environnementale aboutie et plus que réussie.
Ce roman, tout comme le carnet de Sam, porte un message d’espoir, celui d’une planète égalitaire où tout le monde pourrait choisir sa place et être libre.
Avec sa Cité d’Ivoire Jean Krug s’impose comme un des auteurs français majeurs de la science-fiction.
Un des meilleurs romans que j’ai jamais lu. Foncez !
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J'ai découvert Jean Krug très récemment en lisant une critique dans le "1" à l'occasion du festival étonnants voyageurs de 2023.
Je me suis précipité sur son premier roman et j'ai découvert une écriture très interessante.
Le roman se passe dans des milliers d'années, au fin fond de l'espace sidéral, sur une planète où seule la glace et les glaciers régnent et où quelques humains prisonniers vivent pour approvisionner les planètes qui se meurent sans eau pour aliùenter des millards et des milliards d'humains.
Je découvre alors une écrire libre, libertaire même où les pouvoirs en place se livrent une guerre pour s'arracher un bout de glace qui émet une énergie infinie.
Les uns cherchent cette énergie pour renforcer leur armement et leur pouvoir intersidéral et d'autres veulent que cette énergie puisse être à la disposition des Hommes.
C'est très actuel et il n'est pas nécessaire de se projeter dans un univers spatial et intemporel car tout ce roman peut être lu en 2023 sans que l'on soit perdu.
Une très belle découverte que je partage et j'espère que le deuxième roman de Jean Krug qui vient de sortir et de cette même veine.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de Masse Critique Mauvais Genres 2023. J'ai essayé de rentrer dans l'histoire mais je n'ai pas réussi à m'habituer à l'écriture de l'auteur qui, pour moi, est trop difficile à décrypter. Comme si celui ci était tellement enthousiaste de mettre sur papier les idées qui fourmillent dans sa tête qu'il en oublie de préparer le terrain en douceur pour que le lecteur s'imprègne bien du décor et des personnnages ! J'étais vraiment très curieuse lorsque j'ai lu le résumé de cette histoire fantastique et que j'ai découvert que l'écrivain était également glaciologue mais malheureusement j'ai trouvé qu'il y avait trop d'information ! Déjà le prologue m'a donné le tournis... Je suis bien déçue car j'espérais me remettre à lire ce genre littéraire par cette occasion ! Je vais tâcher de le proposer à quelqu'un qui pourra l'apprécier pleinement.
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Un excellent roman SF glacial mais pas glaçant !
Lu dans le cadre de masse critique, j’ai découvert et apprécié ce roman que je n’aurais pas acheté en temps normal. Peu adepte à ce genre litteraire, il m’attire de plus en plus malgré tout.
L’aspect extérieur de l’ouvrage est réussi et la collection dans laquelle il se trouve, les étoiles montantes de l’imaginaire, lui confère un statut de livre à découvrir, de petite pépite.
Par contre, le résumé est à mon goût un peu trop détaillé.
Peut-être a-t on voulu apporter le maximum d’informations au lecteur pour ne pas qu’il se perde en chemin.
Même si l’histoire est tout à fait compréhensible, on sent bien qu’à l’extérieur, l’univers est vaste. C’est le propre même de la science fiction sans doute, que de nous frustrer toujours un peu. Bref, j’aurais aimé en connaître plus sur l’agencement de cette société, sa politique, son histoire, sur ce futur intriguant et sur ces personnages.
La scientifique Jennah, est assez détaillée mais les autres personnages ne le sont pas ou si peu. Malgré tout, ils sont attachants car les dialogues sont très réussis.
De même, les lieux sont bien retranscrit sans être pour autant énormément décrit. Nous avons ici une belle immersion dans un univers futuriste et inconnu, une vrai ambiance.
Les connaissances de l’auteur apportent évidemment un grand plus au roman où le froid et la glace sont omniprésents. Le vocabulaire est précis mais n’alourdit pas le récit.
La narration est très réussie. L’auteur, par un jeu de flash-back, nous apporte les informations nécessaires à la compréhension de l’histoire, et crée ainsi un vrai rythme. On ne s’ennuie pas.
Quant à l’histoire en elle-même, elle me laisse un peu sur ma fin. Il y a beaucoup trop de points d’ombre. Mais il aurait fallu plusieurs suites pour tout explorer ! La dimension militaire m’a moins emballé même si elle est inévitable dans les space opera.
Enfin, le roman est enveloppé par la notion philosophique de la liberté qui débute et clôture le livre. Pour ma part, j’aurai vraiment aimé y trouver une réflexion sur l’écologie, l’épuisement des ressources,...
Même si je ne suis pas adepte du genre, j’ai apprécié ce roman pour son intrigue dont on veut connaître la fin , et son ambiance.
Je lirai volontiers un autre roman de Jean Krug.
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Guerres stellaires, c'est une anthologie réunissant neuf textes autour des écrits de P.-J. Hérault, pour traiter du thème des guerres, leurs héros, leurs dilemmes, leurs absurdités. C'est le deuxième ouvrage du genre, après Naufragés de l'espace, proposé par les éditions Critic. J'ai adoré retrouver tous ces sujets chers à PJ, travaillés et remis en scène par d'autres auteurs.
Certaines nouvelles m'ont parlé plus que d'autres et si je devais en citer deux, j'ai beaucoup aimé Contact!, d'Emmanuel Delporte, dans laquel Radik se retrouve parachuté sur une planète hostile et atterrit loin de la zone de largage. L'enjeu, retrouver les siens. J'ai aimé la touche d'horreur qui s'invite dans la nouvelle, de quoi apporter un petit quelque chose de plus au texte.
Deuxième texte que j'ai bien aimé, Nos armes dorment ailleurs, de Florestan De Moor. Si au départ l'histoire m'a laissée un peu dubitative - un enrôlement subit, quelques jours d'entraînement avant d'aller faire la guerre - cette nouvelle n'en démontre pas moins l'absurdité de la guerre, et à quel point on peut la détourner pour servir des intérêts inavouables.
Guerres stellaires, ce sont des thèmes qu'on retrouve d'un texte à l'autres, propres aux guerres: des combats et des blessures qui marquent à vie, des émotions, souvent de la colère, de la rage et du désespoir, des héros qui subissent sans trop savoir pourquoi, des prises de conscience. Perdre un ami, humain ou IA, perdre un ailier, se reconstruire. Se libérer.
Une chouette anthologie sur le sujet, bel hommage à P.-J. Hérault.
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Genre : dystopie climatique et sociale
Nombre de tomes : OS
Année de parution : 2023
Éditeur : Critic
Bouh, que j’en aurais mis du temps à le finir, ce livre ! Pourtant, il avait plutôt bien commencé. La première partie m’a plutôt séduite, avec sa langue dynamique, travaillée (quoi qu’un poil artificielle, et un peu pompée sur Damasio...) et ses petits mystères. Qu’est-ce qu’une « botte de recherche existentielle » (p. 156), par exemple ? Et que veut dire « la boussole psychique indique que nous avons dévié de quatorze degrés vers l’Éther depuis le Vrai » (p. 160)... ? Avouez que c’est opaque, que ça interpelle !
Une cité-bulle moche et injuste, une IA totalitaire, la menace d’une nature transformée en piège par l’Homme, un groupe de dissidents qui hante les sous-sols comme les pirates de Morpheus de Matrix, et la promesse d’une utopie merveilleuse, la légendaire « cité d’Ivoire »... En dépit de ces belles promesses, je me suis vite lassée. Pour moi, la machine n’a jamais vraiment décollé, et je n’ai pas trouvé ce roman à la hauteur de ses ambitions.
Le premier souci, pour moi, a été de ne pas réussir à m’attacher aux personnages, de ne pas trouver leurs vies intéressantes, et donc, de ne pas avoir peur pour eux. Ils m’ont fait l’impression d’être des figurants dans un jeu vidéo... à la rigueur, c’est le Kid, avec ses conflits internes, son rythme de slameur, sa gouaille, son côté parfois repoussant qui m’a tenue un tant soit peu éveillée tout le long du roman. Mais les autres, mon Dieu ! Maëlle (dont le nom sonne un peu random au milieu des « Serietzk » et autres « Aĕrǐnus ») est une caricature de fliquette SF : elle m’a fait penser à une mauvaise redite de Brawne Lamia dans Hypérion. On ne comprend pas trop ses motivations, ni comment ça va (ou ça peut) se finir pour elle. La copine du héros, Sarah aux « boucles joyeuses » et à « l’odeur d’herbes tendres », est sans saveur, mention énervante : toutes ses actions ou presque sont accompagnées de l’adverbe « tendrement ». Elle n’a que deux modes : la tendresse, ou la colère. Un peu réducteur... Je sais bien que les auteurs de SF ne sont pas réputés pour la justesse de leurs persos féminins, mais tout de même... à côté de ça, on a le choix entre #Femmeautoritaireàgrossetête1 et #Femmeautoritaireàgrossetête2. Au secours ! La palme d’or revient au protagoniste, Sam Deson, qui a autant de charisme qu’un chanteur de variété française (même si à la fin, on essaie de nous le vendre comme le nouveau Che Guevara). Je l’ai bien aimé au début, car c’était celui dont le point de vue était le moins dur à suivre, à qui il était facile de s’identifier. C’est un genre de Neo à la vie plutôt confortable qui, petit à petit, va s’éveiller aux injustices et aux secrets du monde qui l’entoure. Bien malgré lui, jusqu’à une certaine prise de décision un peu « précipitée », et qui marque d’ailleurs un basculement dans le roman, vers une seconde partie que j’ai trouvé nettement moins bonne et prenante que la première.
Ma deuxième déception ? La rapidité de la conclusion. La révolution promise tout le long est expédiée en une dizaine de pages. Les arcs narratifs respectifs des protagonistes, eux aussi, sont vite résolus, de manière plus ou moins convaincante. J’ai eu très peur pendant l’arc aérien avec les engins à ballons, parce que je déteste le steampunk. Mais finalement, c’est bien passé, et c’était plutôt pas mal, avec ce qu’il faut d’horreur et de suspense pour nous maintenir en état de vigilance. Non, ce qui m’a le plus déçu, c’est le traitement du concept de Cité d’Ivoire, qu’on nous a très bien vendu pendant toute la première moitié du roman. Je l’ai un peu vécu comme une trahison. C’est quand j’ai compris que le mystère ne serait pas vraiment résolu que j’ai lâché l’affaire. Aucune explication réelle, hop, on l’a mis à la trappe comme s’il fallait vite conclure...
Dommage, parce que c’était une sacrée bonne idée, toute cette mythologie, ce subtext qui hante le héros et le guide comme une carte secrète dans une quête ! Il aurait au moins mérité de trouver quelque chose... d’un plus consistant que ce qu’il découvre, je veux dire. C’est peut-être ma fibre révolutionnaire qui n’est pas assez étoffée, mais le futur que nous offrait finalement cette « cité » mythique ne m’a pas fait rêver. La ZAD en mode les enfants perdus, bof bof... Y en a sûrement à qui ça plaira. Mais pas moi. Ce qui serait intéressant, maintenant, c’est de lire ce qui arrive à tous ces gens après la dernière page du roman... parce que ça ne doit pas être très réjouissant ! J’ai vraiment eu l’impression qu’il manquait quelque chose à cette histoire. Une vraie conclusion, cent pages supplémentaires, plus d’humanité (je ne parle pas des grandes idées — ça, il y en a à la pelle), mais quelque chose de plus... organique, justement. J’ai trouvé tout ça un peu trop hors sol. Peut-être un peu trop lisse, aussi, trop policé. C’est sûrement fait exprès, c’est le thème (l’élévation, la prise de liberté par les airs, l’utopie, etc.). Mais ça ne l’a pas fait pour moi. Une rencontre de ratée ! Je remercie tout de même les éditions Critic pour cette découverte (obtenu lors de la rencontre avec les blogueurs fin mars dernier — oui ça date, je sais), qui m’a donné envie de relire Damasio !
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Avec "Le chant des glaces, nous sommes sur un Planet Opera très intéressant mélangeant action, aventure, science, politique et stratégie.
Concernant l'histoire en elle-même, une bonne partie se déroule sur la planète "Delas" (une planète de glace) à la recherche de "cryel", une ressource très précieuse dont nos personnages principaux vont se voir tout faire pour en rapporter, mais ils ne sont pas seuls et bien des dangers les attendent.
Au niveau des personnages, je les ai tous aimé dans le groupe que nous suivons principalement. Il sont adultes, mâtures (enfin le plus souvent car une des personnages a le sang chaud et réagit au quart de tour quand son binôme limite les dégâts). J'ai vraiment aimé les suivre en tous cas.
Pour ceux du camp adverse, il m'ont souvent tiré des grognements mais évidemment cela est fait exprès, le genre de méchants que l'on adore détester.
La tension est quasi permanente, entre course poursuite et prise de risques, et pour les moments plus stratégiques et politiques, il passent assez vite sans être ennuyeux.
pour conclure, que vous aimiez l'action, la SF où/et les complots, vous aimerez "Le chant des glaces".
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