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Critiques de Jean Krug (46)
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Le chant des glaces

Ouvrage reçu lors de la dernière opération Masse Critique, je remercie, comme à chaque fois, babelio ainsi que les éditions Pocket pour l'envoi de cet ouvrage car il est certain que sans ce concours de circonstances, je n'aurais jamais découvert ce livre et cela aurait été bien dommage !

Il est vrai que je ne lis que très rarement (voire quasiment jamais) des livres de science-fiction (à tord) mais là, j'ai été bluffée, même si j'ai mis un certain temps à m'adapter à l'atmosphère, aux changements de décors et de narrateur et plus simplement au style d'écriture de l'auteur mais une fois tout cela bien mis en place, je n'ai plus pu m'arrêter !



Premier livre de Jean Krug, j'espère que ce dernier ne s'arrêtera pas là (en tout cas , c'est un auteur qui mérite vraiment à être connu et je ne vais pas le lâcher de sitôt si il continue dans cette lignée-là).



Ici, pas d'espace temps mais le lecteur s'imagine bien que cela se situe dans un futur lointain, pas d'endroit réellement fixe si ce n'est l'Espace et de nombreuses planètes qui la composent et qui ne sont absolument pas celles que nous connaissons si ce n'est la présence de la Terre renommée ici Alpha (les deux noms sont utilisée pour la qualifier). Sur la planète Delas, dans le glacier de David exactement, Ferley et Bliss sont "chanteurs", c'est-à-dire qu'ils creusent dans la glace pour y extraire la fameuse matière première indispensable valant son pesant d'or (et je ne pèse pas mes mots : le Cryel ! Et si ce-dit cryel existait sous sa forme la plus pure et la plus parfaite qui soit ?

Jennah y croit. Elle a fait d'innombrables recherches sur le sujet et, en tant que scientifique renommée, a même réussi à convaincre certaines autorités. Légende ou vérité ? Personne ne l'a jamais vu mais lorsque l'on habite sur Delas et que l'on est prisonnier (tous le sont) et que l'on vous propose la liberté si vous trouvez ladite matière, il n'y a guère à hésiter ! C'est ainsi que Fey, Bliss et Nox s'aventurent dans une mission certes suicidaire à première vue car elle devra se dérouler dans un environnement très hostile et prendre des risques inconsidérés mais, comme l'on dit toujours, la liberté n'a pas de prix !



Entre trahisons, amitié et esprit de collaboration mais aussi de compétition, l'auteur réussit ici un véritable exploit de maître, alternant les voix des protagonistes et entraînant le lecteur dans différents endroits de la galaxie, le plaçant tantôt du point de vue des acteurs directs tantôt vers celui d'un vaisseau stationné sur une autre planète et se retrouvant souvent en transit entre deux, en gravitation dans l'espace mais le lecteur ignore, de nombreux chapitres durant si ces derniers sont des alliés ou au contraire, des espions au solde des dirigeants politiques en place !



Une lecture vraiment passionnante avec des héros extrêmement attachants et un ouvrage que je ne peux que recommander fortement aux fans de science-fiction mais pas seulement !







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Cité d'Ivoire

La Cité d’Ivoire, c’est ce mythe qu’on se raconte de génération en génération à Iliane. C’est cette cité qu’on aimerait rejoindre pour toujours. A Iliane, ville dôme gouvernée par un homme politique aux méthodes coercitives, Sam comprend que la révolution sourde dans les bas-fonds. En effet, une poignée d’anarchistes est bien décidée à déstabiliser le pouvoir en place. Le Kid est l’un d’eux. Plus haut, dans les sphères politiques, Maëlle, policière d’élite, a été élevée et conditionnée pour traquer les dissidents. Quand Sam passe de « l’autre côté », la chasse commence!



Avec Cité d’ivoire, Jean Krug propose un roman de SF aux accents politiques. Les cent premières pages se déroulent dans Iliane, cette cité dôme qui protège la population d’un dehors corrompu et dangereux. Mais certains n’y croient pas et savent qu’on peut aller dehors et y vivre. Le lecteur va vite comprendre qu’on ment à la population et qu’un ailleurs est possible. Si les premières pages du roman m’ont paru un peu longuettes (la faute à l’accent mis sur l’intrigue politique), j’ai adoré le reste du livre qui fait office de vrai page-turner. J’ai pu être déstabilisée par le fait que le côté SF n’est pas vraiment développé. Il sert ici de contexte pour servir une intrigue plus politique avec des personnages qui cherchent à renverser le pouvoir.



Les chapitres alternent entre trois points de vue: celui de Sam qui va changer de camp au cours de l’intrigue, celui du Kid et enfin celui de Maëlle, au service du pouvoir. L’auteur adapte sa plume au personnage donnant une vraie tonalité à son récit.



Si l’intrigue reste classique, j’en ai aimé le rythme et les enjeux. Sam se lance sur les traces de cette mythique cité d’ivoire. Les autres personnages prennent de l’ampleur et évoluent au fil du roman. On passe d’une cité tyrannique à un bateau-dirigeable, donnant un petit côté steampunk au roman, en passant par la jungle/junte. On ne s’ennuie pas une seule seconde!



Avec Cité d’ivoire, Jean Krug nous offre un roman détonnant et original.
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Cité d'Ivoire

Très bonne lecture cette Cité d’ivoire ! Les petites réserves que j’ai n’amoindrissent absolument pas la pertinence des messages de ce roman très réussi. Jean Krug livre ici un roman d’aventures efficace, qui détourne en plus habilement les codes de la fantasy et propose des personnages intéressants, complexes et changeants. J’ai une fois de plus beaucoup apprécié la plume de l’auteur, très belle à lire, soignée et toujours aussi travaillée dans les détails sans être artificielle. Elle se marie vraiment très bien avec ce roman d’anticipation qui est un vrai cri à la liberté et à la révolution. Et surtout, l’auteur transpose avec brio notre réalité dans son univers, qui en devient un reflet tellement presque parfait qu’il en est inquiétant. Il nous donne ainsi un aperçu de notre avenir, sans catastrophisme, avec même une once d’espoir. Mais un avenir qui promet malgré tout des batailles, et des choix difficiles à faire. Un texte d’une intensité incroyable, cette Cité d’ivoire !



On retrouve effectivement dans Cité d’ivoire un certain nombre de recettes qui ont fait la gloire et l’efficacité de nombre de romans de fantasy. Mais j’ai trouvé que l’auteur s’en sortait bien, en détournant ces codes pour en offrir une lecture plus vraisemblable, plus vivante. On a par exemple le motif de la ville (et son organisation), la quête de la cité refuge idéale ou encore les personnages héros; mais à chaque fois, l'auteur déjoue ces codes et propose quelque chose d'assez intéressant et qui fonctionne bien. Je suis juste réservée sur l'alternance des temps dans les différents points de vue, parce que je trouve le parti pris pas suffisamment clair pour être compris et n'allant pas au bout de ce qu'on aurait pu attendre des personnages.



Malgré ce petit point, Cité d'ivoire est un parfait roman d'anticipation. L’auteur aborde pas mal de thématiques très actuelles (le bouleversement climatique, son impact économique et surtout social, et la force des IA). Cité d’ivoire pourrait être notre futur, et sur bien des aspects, le roman reflète déjà tous les travers de notre société contemporaine.

D'ailleurs, la sortie du roman de Jean Krug en cette période particulièrement troublée rend la lecture de celui-ci encore plus intense. Car on a l’impression de lire une sorte de miroir de notre présent, et du futur qui nous attend. Outre les sujets qui sont très actuels, il y a dans ce roman des accents de révolte qui ressemblent furieusement à ceux que l’on commence à entendre un peu partout.

Cité d’ivoire est donc le récit du combat de personnages pour leur droit d’exister. Mais il est aussi le récit d’une quête : de sens, de justice, de place dans un système pourri à bout de souffle. Il offre donc des passages d’une rare violence, crue, difficile à lire, mais il n’est que le reflet de ce que certains vivent désormais.

Malgré tout, Cité d’ivoire n’est pas un roman sombre, ni pessimiste. Si la quête de la cité idéale pourrait être considérée comme une utopie mignonne, elle aboutit néanmoins à la constatation que d’autres modèles sont possibles. La fin ouverte donne également espoir quant à la possibilité de changer les choses. Il y a donc dans ce roman de l’espoir, celui de croire que tout est encore possible. J’ai aimé cette porte ouverte qui rend la lecture moins pesante.



Et puis ce roman a pas mal d'atouts, à commencer par la plume de l'auteur, qui fait de nouveau mouche ici. L’auteur alterne à merveille les styles, nous offrant tantôt des moments de poésie pure, tantôt des mots durs, traduisant la violence de ce qu’il se produit. J’ai particulièrement adoré le récit du Kid. Un langage argotique absolument remarquable, riche et savoureux. On a là trois personnages qui se démarquent dans leur façon de parler, et leur langage traduit leur vision de la vie.

Le roman offre alors un maelstrom d'émotions, mêlant violence, amertume, rage, mais aussi légèreté, pure extase et espoir.

Enfin, l’auteur a trouvé ici un meilleur équilibre entre fiction et science, en proposant quelque chose d’abordable, et en expliquant par la voix de quelques personnages bien choisis les enjeux de ce qu’il se passe. IA et bouleversement climatique, avec leurs enjeux et leurs conséquences sur le long terme : c'est vraisemblable, particulièrement visionnaire aussi.


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Cité d'Ivoire

Cité d’Ivoire prend place sur Terre dans notre futur. Au XXIIème siècle, l’humanité vit sous un dôme, Iliane qui protège ses habitants des pluies acides de l’extérieur. La société y est très clivée et surveillée, les riches vivent aux niveaux supérieurs et les invisibles, les pauvres, au niveau zéro.



Dans un environnement de plus en plus fragile, entre les matières premières qui manquent, les inégalités qui s’accroissent, et la tension grandissante, on fait la connaissance de trois personnages qui vont se partager la narration de cette histoire : Sam, pilote qui transporte les habitants les plus huppés, le Kid fruit des bas-fonds d’Iliane et agitateur avéré et enfin l’agent Quarter, Maëlle, qui fait partie des BI, brigades d’Intervention, chargées de maintenir l’ordre et la sécurité au sein de la ville.



J’ai trouvé la réflexion sur le devenir de notre société portée par ce roman très intéressante car nos problèmes actuels liés aux ressources et au réchauffement climatique sont le fondement de la situation décrite dans ce livre.

J’ai également beaucoup aimé la plume de l’auteur avec une mention spéciale pour les dialogues et la mise en place des personnages. Son écriture restitue avec brio les différences de personnalité : l’introspection de Sam, la fébrilité de Maëlle et la gouaille du Kid, à l’origine des moments de lecture qui m’ont le plus charmée.



Merci à Babelio et aux éditions Critic pour l’envoi de joli cadeau dans le cadre de l’opération Masse critique Mauvais Genre.

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Cité d'Ivoire

Dans ce roman choral, ce sont trois personnages qui vont nous permettre de découvrir les différentes strates de la société vivant sous le Dôme.

Sam, Le Kid et Maëlle.

Chacun appartient à un statut social différent. Chacun ses objectifs de vie. Chacun sa lutte.



Si j’ai été quelque peu déroutée (et avoue-le, frustrée) par le peu de développement du côté SF (les conséquences pour la population à l’extérieur, le fonctionnement du dôme : nourriture, morts, ect) ainsi que par le manque d’informations quant au basculement du monde, j’ai vite compris que l’enjeu majeur du récit n’est pas là mais plutôt dans la lutte pour une société plus égalitaire et la recherche de la liberté.

Passé ce constat, j’ai pris plaisir à suivre le combat des personnages.



On ressent beaucoup de colère dans le texte et notamment à travers le Kid, bien que trop caricatural, notamment dans son parlé au début du roman mais, heureusement cet aspect s’arrange et il devient touchant. Un anarchiste au grand cœur avec une touche de folie 🔥



La dimension philosophique est intéressante, de même que les thématiques développées, qui, même si on fleure l’utopie, sont d’actualités : liberté, révolte, différences de classes sociales, militantisme, dérèglement climatique …



Comment ne pas faire de parallèle avec notre société actuelle ?
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Cité d'Ivoire

Jean Krug est écrivain et glaciologue. Son premier roman, Le Chant des Glaces, a d’abord été publié par Critic, puis réédité en poche par les éditions Pocket. Son nouvel ouvrage, Cité d’Ivoire, vient de paraitre chez Critic. C’est à nouveau un récit de science-fiction aux accents écologiques et post-apocalyptiques.



Nous sommes dans un futur pas trop lointain, un peu plus d’une centaine d’années. Les mises en garde concernant l’environnement sont restées lettre morte, les catastrophes se sont enchainées. Les dernières générations d’humains vivent ainsi dans des villes sous cloches les protégeant de l’extérieur. Le récit se déroule à Iliane, ville coupée du monde par son dôme. Pour administrer la cité, on trouve une intelligence artificielle qui permet une surveillance généralisée. Les différents niveaux de la cité indiquent la fortune des habitants, plus on grimpe dans la cité meilleure la vie est. Les gens vivant dans les parties hautes sont indifférents au reste de la population, et la colère et l’injustice grondent dans les niveaux les plus bas.



Le récit tourne autour de 3 personnages principaux qui ont au départ peu de choses en commun. Sam mène une vie tranquille avec son travail de livreur et n’a pas vraiment envie d’en changer, au grand désespoir de son frère qui essaye de lui faire comprendre la réalité de la vie à Iliane. C’est un garçon un peu passif au début mais qui va être amené à évoluer et à se dépasser. Le Kid vit en marge de la société depuis longtemps, c’est un personnage haut en couleurs avec un langage fleuri. Maëlle appartient aux brigades d’intervention de la police qui sont toute sa vie. Les trois protagonistes vont être amenés à se croiser lors d’une soirées organisée par des activistes clandestins de l’Ivraisse, dont les membres croient à l’existence d’une cité d’ivoire, une ville libre sans dôme. Cette cité d’ivoire va faire basculer le destin de ces 3 personnages et révéler des éléments inattendus.



Jean Krug pose le décor assez vite. On voit d’emblée les thématiques traitées dans ce roman à savoir l’écologie, la quête de liberté, la lutte des classes, un système de surveillance constante des habitants. Le parallèle avec nos sociétés actuelles se fait rapidement également. Le roman apparait comme un récit coup de poing qui ne s’embarrasse pas de détails. Le roman manque un peu de nuances par moments, et les personnages sont clairement au service du récit. Néanmoins, les messages nous parlent et on ne peut qu’être touché par le destin des habitants de Iliane. Les réflexions sur l’utilisation des intelligences artificielles sont également pertinentes, surtout avec le lien fait avec le pouvoir et les conséquences que cela peut entrainer. La plume de l’auteur est fluide, vive et s’adapte très bien à chacun des trois personnages. Elle rend aussi le récit très immersif.



Cité d’Ivoire est ainsi un bon roman alliant divertissement et réflexions sur la quête de liberté, les bouleversements climatiques et les avancées technologiques. Le récit est prenant, immersif et le style de l’auteur fluide et très agréable.
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Cité d'Ivoire

Extrait de ma chronique :



"De fait, bien qu'elle soit pourvue d'un soubassement idéologique identique (le Friedrich Nietzsche d'Ainsi parlait Zarathoustra, cité page 171, et du Gai savoir, cité page 383 ; le Michel Foucault de La pensée du Dehors ou de Surveiller et punir, voir le visiowall ou le plancher de verre de l'Aither ; le Gilles Deleuze des Sociétés de contrôle) ou très proche (le Philippe Descola de Par-delà nature et culture et son disciple Alessandro Pignocchi, ouvertement mis en scène, sous son seul prénom, dans Cité d'Ivoire ; sans doute aussi Antoinette de Rouvroy et sa gouvernementalité algorithmique), l'oeuvre de Jean Krug ne s'interdit pas, contrairement à celle d'Alain Damasio, de viser le pur plaisir de lecture – et elle y réussit fort bien.





Si dans La Zone du Dehors la cité idéale était à construire, dans Cité d'Ivoire elle existe déjà, il faut juste la trouver, au moyen d'indices éparpillées dans un mystérieux livre (j'en reparlerai) : Jean Krug convoque ouvertement le mythe de la cité oubliée / du monde perdu – et en la localisant près de la Verne, dans le massif des Orlams (l'exact inverse de Malraux sur le plan phonétique), il assume clairement sa filiation avec le roman d'aventures, quel qu'il soit."
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Cité d'Ivoire

Découvert avec le label des "étoiles montantes de l'imaginaire", Jean Krug m'avait laissée sur ma faim avec son Chant des glaces qui m'avait fait frissonner de froid mais où l'immersion n'avait pas été là. Ni une, ni deux, quand Critic m'a proposé de tester son nouveau roman, j'ai sauté sur l'occasion pour voir si ce défaut avait été corrigé. Verdict ? Tout à fait !











Dans Le chant des glaces, l'auteur nous emmenait dans son univers, lui, dont s'est la passion et qui en a fait son objet d'études. Changement de braquet pour Cité d'Ivoire où cette fois il nous conduit sous un dôme où l'humanité s'est réfugiée face aux bouleversements induits par le changement climatique. Avec des marqueurs communs, comme son goût pour l'écologie et les questions climatiques, l'auteur nous propose toutefois une aventure bien différente sur fond de désir libertaire et de lutte contre une politique oppressive et discriminante.



J'ai vraiment beaucoup aimé l'écriture de Jean Krug dans ce nouveau roman. En découpant sous intrigue en grandes parties, puis en chapitres assez conséquents mais avec à l'intérieur de multiples points de vue qui viennent briser cette longueur et rythmer l'intrigue, les pages se tournent sans difficulté et même avec une certaine hâte. On sent ainsi une vraie urgence, un vrai souffle au fil de l'aventure qui se dessine. Cette aventure est d'ailleurs à la fois moderne, car reposant sur le défi climatique, et un peu ancienne avec son hommage aux récits d'aventure d'autrefois où il fallait partir en quête d'une cité mystérieuse. Et cerise sur le gâteau, l'auteur prolonge l'aventure jusque dans la langue qu'il utilise, puisqu'il s'amuse à créer de beaux néologismes forts parlant tout au long de l'histoire, ce qui a eu le don de m'amuser, comme avec ce "Dôminant" où l'histoire débute.



C'est en suivant trois personnages principaux qu'il va nous entraîner dans cette belle fresque où il s'agira de briser les multiples murs qui enferment les personnages. Il y a tout d'abord Kid, un jeune anarchiste tête brûlée au parlé gouailleur, ce ne fut pas mon personnage préféré malgré son rôle moteur dans l'histoire. Viennent ensuite, Sam, un citoyen lambda qui va basculer après le meurtre de son frère dont il ne se remet pas et qui va partir en quête de ce qu'il y a à l'extérieur du Dôme, et surtout Maëlle, une policière d'élite traquée à mort par un mystérieux commanditaire, qui va agiter tout cela et créer des ponts entre les intrigues, jusqu'aux révélations fracassantes qu'on attendait.



La trame en soi est assez classique et sans surprise, cependant, c'est un réel plaisir de suivre ses personnages. Avec eux, nous allons d'abord dans un premier temps découvrir le fonctionnement de cette vie sous le Dôme et surtout qui le fait fonctionner, pourquoi et comment. Puis nous allons aller à l'aventure à l'extérieur de celui-ci car nos héros en ont assez d'y être enfermés, menacés ou persécutés sans explication. Enfin, suite aux rencontres qu'ils vont faire et aux compréhensions qui vont émerger, ils vont vouloir partager tout cela avec tout le monde dans une belle quête libertaire avec des allures de pirates révolutionnaires !



L'histoire est vraiment entraînante malgré un petit creux au milieu - à moins que ce ne soit parce que je l'ai lu en étant sur la digestion ^^! -. Sans m'être vraiment attachée aux personnages, j'ai aimé les suivre dans leurs quêtes et assister à leur ouverture sur le monde leur permettant de mieux le comprendre. L'auteur fait cela avec beaucoup de nuances, montrant que chaque camp à ses motivations et nous réservant ainsi de jolies surprises sur ceux qui se cachent derrière cette vaste entreprise et les différents camps qu'on rencontre. On sent qu'il a parfaitement pensé son univers en multiples strates qui viennent s'imbriquer ou s'ajouter les unes aux autres pour former une vaste toile complexe où aussi bien les rebelles que les gouvernants cachent bien des secrets.



J'avais critiqué le manque d'immersion de son premier roman, ce n'est plus du tout le cas ici. J'ai vraiment eu l'impression de vivre ces aventures aux côtés de nos héros, notamment avec Maëlle dont la vie était menacée et qui parvenait souvent à se sortir in-extremis de guet-apens, mais également avec Sam, aux côtés duquel je suis montée à bord de bateau pirate nouvelle génération pour aller à la découverte de cette mystérieuse cité donnant son titre au livre. J'ai aimé lutter à leur côté, faire des découvertes à leur côté et vivre une passionnante aventure pleine de danger. Vous pouvez donc oublier cette critique initiale.



Les thématiques autour du réchauffement climatiques sont intéressantes et surtout bien dosées. L'auteur n'est pas trop technique, ce qui avait pu être le cas sur Le Chant des glaces, mais il sait bien nous faire saisir les possibles évolutions qui nous attendent. J'ai apprécié qu'en plus d'un volet climatique et nature, il y ait un volet politique avec l'utilisation des I.A. en prime et une réflexion critique sur celles-ci impliquant la responsabilité des hommes. On aurait pu s'attendre à un discours assez sombre, c'est tout le contraire qui naît de l'ensemble de cette aventure en prime avec un véritable élan pour réfléchir sur nos pratiques et nos désirs.



"En fin de compte, ce changement climatique qui nous avait amené jusqu'ici était encore une fois l'opportunité de réapprendre, de recréer au prisme de nouvelles valeurs. Hors du progrès abrutissant, du travail avilissant, avec pour seule force motrice l'absence de jugement."



Après une première rencontre en demi-teinte mais pleine de promesses, ce sera donc avec ce roman que Jean Krug m'aura convaincue de m'intéresser à sa production pleine de valeurs actuelles et futures. Avoir un scientifique comme auteur apporte vraiment quelque chose en plus quand en prime il sait manier le verbe et l'aventure. Ici, j'ai eu à la fois la critique politico-climatique que j'attendais et une réflexion pertinente sur notre évolution technique et technologique. Un roman vraiment passionnant.
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Le chant des glaces

Si les explications scientifiques du début ont exigé toute ma concentration, c'est avec plaisir que je me suis laissé emporter par la dimension poétique et les manœuvres politiques de l'histoire. La première est liée à la glace dont Jean Krug - glaciologue de profession - nous décrit la beauté rude, la seconde à des réflexions plus poussées sur la notion de pouvoir. Celui qui possède les ressources n'est-il pas celui qui contrôle la société ? Rien n'est moins sûr lorsque des héros épris de liberté et de justice s'en mêlent !



Le Chant des glaces, c'est donc une intrigue riche en rebondissements, tant sur terre que dans l'espace. Bien que l'auteur se disperse par moments, j'ai apprécié ma lecture !
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Cité d'Ivoire

Ilian, ville-dôme où un reste d'humanité y vit reclus depuis que la planète est devenue inhospitalière après cinq cents ans de réchauffement climatique. Au cœur de ce qui semble être le dernier bastion de l'humanité, il y a Sam, un citoyen modèle qui voit sa vie basculer et son regard changer le jour son frère se fait assassiner. Pour Maëlle, policière d'élite habituée à traquer les dissidents, voit d'un mauvais œil de se retrouver dans la peau de la proie. Quant au Kid, un jeune anarchiste à la gueule cassée, lui, qui porte de nobles idéaux, pourra-t-il seulement les voir se réaliser ? Dans le sillage de ces trois destins court la rumeur de l'existence d'un eldorado qui attendrait les plus téméraires à l'extérieur. Et si cette Cité d'Ivoire n'était qu'un mirage de plus ? Pour autant, ce trio est-il vraiment prêt à faire émerger la vérité ?



La Cité d'Ivoire prend cadre dans un futur pas si lointain. En dépit, des nombreuses alertes des scientifiques, les sociétés sont restées sourdes aux mises en garde plongeant ainsi la terre dans un cataclysme persistant et obligeant les dernières générations à s'adapter en vivant sous cloche. Inspirée par le progrès technologique actuel, Jean Krug invite sans surprise l'intelligence artificielle dans sa science-fiction. En effet, celle-ci s'impose très naturellement pour administrer la vie dans sa cité d'Ilian, sauf que la surexploitation des ressources doublée d'un enfermement mettent un sérieux frein à la fabrication des composants nécessaires à son bon fonctionnement, celle-ci est donc plutôt décadente, et même dysfonctionnante.



Voilà qui dépeint un monde finalement très crédible. D'autant que Jean Krug s'appuie sur un modèle social similaire au nôtre reposant sur une caste supérieure vivant dans les parties hautes de la ville dans l'indifférence du reste de la population et une caste inférieure reléguée avec mépris dans les souterrains. La colère et l'injustice aidants face à cette situation inique, l'auteur a préparé le terrain pour faire naître une envie de rébellion dans le cœur de certains anarchistes qui rêvent d'un ailleurs libre et égalitaire.



En quelques chapitres, Jean Krug nous pose habilement le décor qui sert d'écrin à son implacable récit. Il met en scène une lutte des classes encadrée par un système de surveillance au service d'un pouvoir dévoyé. Sous le couvert d'amélioration du quotidien, les citoyens sont pucés et contrôlés. Grâce à la collecte de données, l'intelligence artificielle est utilisée pour l'identification et l'élimination des profils qualifiés de séditieux afin de maintenir l'ordre social. Dans son roman, Jean Krug met en lumière les techniques que le pouvoir utilise pour désigner un ennemi et ainsi détourner l'attention. De même, il met en garde contre cette habitude de tout modéliser lorsqu'il faut répondre à une problématique.



Pour Jean Krug, la vraie liberté, c'est surtout de ne pas se voir imposer la vision d'autrui et de tracer sa route en fonction de ses propres choix. Dans ce nouveau roman, Jean Krug porte les mêmes idées fortes qu'il avait déjà abordées dans son premier livre.



Challenge relevé pour Jean Krug qui propose avec La Cité d'Ivoire, un nouveau récit coup de poing aussi passionnant que questionnant. C'est clairement un coup de cœur ! Rendez-vous le 22 mars pour le lire à votre tour.



Plus sur Fantasy à la Carte.


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Le chant des glaces

Depuis le lancement, il y a un an, des "étoiles montantes de l'imaginaire", j'ai plutôt suivi Pocket dans la mise en avant de leurs coups de coeur via ce label. Il fallait bien qu'un jour nos voix soient discordantes et c'est ce qui est arrivé avec Le chant des glaces de Jean Krug.





Passé juste après ma découverte coup de coeur Stephen Baxter avec Retour sur Titans, ce roman lui a malheureusement fait un pâle écho. Si j'ai apprécié de découvrir la plume et surtout l'univers de Jean Krug qui s'appuie énormément sur ses connaissances en tant que docteur diplômé de l'Institut des Géosciences de l'Environnement, j'ai trouvé son récit de SF bien trop classique et manquant d'éléments pour faire briller mes yeux.





Dans ce premier roman assez copieux, l'auteur nous entraîne dans une classique aventure de rebelles en marge de l'ordre établi qui vont tenter de gagner leur liberté en suivant les ordres d'un système coercitif tout en essayant de le détourner pour en sortir. Un trope un peu vu et revu dans le genre qui ne m'a pas vraiment surprise. L'aventure est cependant au rendez-vous grâce à un rythme omniprésent et une belle accélération finale que l'on ressent jusque dans le découpage de l'intrigue, ce qui m'a plu. C'était également une bonne idée d'alterner les points de vues, les lieux et les époques pour mettre en scène tout ce qu'il y avait en jeu.



L'auteur tire aussi son épingle du jeu grâce à son approche de la recherche d'un certain élément central dans l'aventure qui a lieu dans les glaciers qu'il connaît si bien. Il fait vraiment vivre cette excavation et ses dangers. On sent qu'il a bien étudié le sujet. Ainsi l'aventure dans ce contexte glacial de tous les dangers est prenante pour peu qu'on s'y intéresse. Ce ne fut pas totalement mon cas, je le reconnais. Venant de lire Retour sur Titans où l'on explorait les couches d'un satellite glacial, là aussi, j'ai cherché tout au long de ma lecture le même sentiment de sense of wonder mais sans le trouver malheureusement, ce qui a grandement nui à mon implication. Trouvant l'intrigue un peu plate en comparaison, cela m'a un peu fait survoler l'histoire.



Je reconnais pourtant que les amateurs de groupes de héros baroudeurs, à l'esprit rebelle, pourront prendre plaisir à l'aventure, surtout dans ce contexte d'opposition à un gouvernement doté de territoires gigantesques, contrôlant plusieurs systèmes solaires mais sur le déclin et s'accrochant autant que faire ce peu à son pouvoir passé grâce à la recherche d'un élément qui lui donnerait un second souffle. L'auteur fait tout pour donner corps aux principaux d'entre eux. Il relate ainsi avec un certain réalisme comment une scientifique comme Jennah en est arrivée là dans un monde où tout n'est que duperie et mensonge et où une chape de plomb pèse sur la moindre découverte. D'ailleurs, quand l'auteur parle à travers elle du milieu universitaire, on ne peut que sentir une implication réelle de sa part et l'écho peut-être de ce qu'il a connu. Autour d'elle, on prend plaisir à avoir des hommes assez rudes et rugueux qui se voient mal continuer à obéir à un gouvernement de menteurs et de dissimulateurs qui ne pensent qu'à leur profit et tant pis pour ceux qu'ils exploitent. Le ton est volontiers revendicateur et grinçant, ce que j'ai apprécié. Le final est d'ailleurs très bien trouvé en cela avec une pirouette réussie et souhaitée.



L'auteur a peut-être été un poil trop ambitieux pour moi mêlant trop de questions et trop de sous-intrigues au bout d'un moment, alors que pourtant l'élaboration d'un univers dense et riche qui me semblait prometteur au début. J'ai aimé qu'il nous interpelle sur cette notion de liberté à travers l'aventure de nos bagnards mais à vouloir donner la parole à trop de personnages et trop de lieux différents, il m'a peu à peu perdue et a trop effiloché l'intrigue pour moi. Ainsi, on oublie parfois un peu trop l'aventure derrière les intentions que les héros véhiculent tant l'auteur veut porter ces valeurs et les mettre au premier plan, ce qui donne une narration et des dialogues un peu trop appuyés voir ampoulés parfois. Dommage parce que l'intention était bonne.



Première légère déception pour moi avec le label des "Etoiles montantes de l'imaginaire", même si je salue tout de même l'enthousiasme de l'auteur pour parler de l'univers qu'il aime et connaît : les glaciers. C'était d'une belle fraîcheur et le danger fut parfaitement retranscrit. Je regrette maintenant quelques maladresses dans l'écriture qui ont rendu l'aventure pas aussi immersive et dépaysante que je l'aurais souhaité. Il a vraiment eu la malchance de passer après un maître du genre Stephen Baxter, du coup les défauts sont encore plus ressortis à mes yeux malheureusement. Mais il y a une jolie matière de base qui ne demande qu'à être polie.
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Guerres stellaires : Une anthologie autour ..

Du PJ en moins bien.



Une anthologie de neuf nouvelles par neuf auteurs, français bien sur.

L’univers est parfaitement respecté. Nous aurons des pilotes de vaisseaux de combat de l’espace, des planètes à gogo, des usines à bébés clones et toujours une bonne guerre parfaitement inutile, immorale où des pauvres gens meurent pour que les profiteurs et dirigeants s’enrichissent.



Mais ce sont des nouvelles, et à l’instar de leur aîné qui nous gratifiait si souvent d’un background anémique et de personnages transparents écrits au lance pierre, ici c’est au lance grenade voir au silo à missile de portée interstellaire que nous sont envoyés les nouvelles. Heureusement qu’on navigue, à vue, en territoire connu avec P.J (que j’adore, ne vous méprenez pas). Mais si vous ne connaissez pas l’univers qu’il a développé au fil de ses romans, reprenant toujours les même thèmes, vous vous demanderez peut-être ce que vous êtes venus faire dans cette galère ? Bah, allez, tout le monde a déjà lu un ou deux Hérault dans sa carrière de lecteur de SF assidu. Oubliez.



Une mention spéciale toutefois à la préface de L. Genefort, qui à elle seule vaut bien l’achat de ce livre pour tout admirateur de notre héros national, papa de Gurvan. On t’aime P.J. Hérault.
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Le chant des glaces

Une symphonie pour moraine et sérac qui fait voyager à des années-lumières : sur Delas, planète-bagne gelée où des condamnés, oubliés au bout de la galaxie, minent la glace pour approvisionner en eau une humanité qui a poussé trop loin son expansion. De la glace, mais pas que, puisqu’au ventre des glaciers de Delas se forment les cryels, cœurs cristallins hyper compressés et dotés de propriétés précieuses pour le voyage spatial. Sur cette toile de fond d’une beauté âpre et froide, d’autant plus réaliste que l’auteur la ramène directement d’Antarctique (Jean Krug est glaciologue), on s’enfonce dans les galeries du plus titanesque des glaciers, en compagnie de quatre bagnards à la recherche d’un cryel parfait : abstraction théorique sur laquelle nul n’a pu mettre la main, mais possible passeport pour la liberté. Fey et Bliss, spécialistes en extraction de cryels qui ont eu la malchance de grandir sur Delas, Nox, militaire condamné pour une bavure, et Jennah, scientifique qui s’est brûlée au jeu dangereux de la politique. Le récit se pose dans leurs pas, prend le temps d’explorer leurs interrogations et de développer son style, original, imagé, sonore.

Tout comme la symphonie du Nouveau Monde évoquée lors d'une scène (et aussitôt ré-écoutée parce que c'est magnifique), Le Chant des Glaces alterne le calme des réflexions introspectives, l’amplitude des descriptions glaciaires et le rythme de l’action, pour se concentrer en réalité sur une question toujours en filigrane : qu’est-ce que la liberté ? La possibilité d’aller et venir à son gré ? La beauté aigüe du vent qui hurle sans frein à la surface de la glace ? L’étourdissement conceptuel du vol hyperluminique ? La giclée d’adrénaline qui aide à se sentir vivant ? L’utopie de la science libre face aux pouvoirs qui se l’approprient ? Ou le simple choix du vertige de l’inconnu, de préférence à la sécurité d’un quotidien un peu décevant ? Un peu de tout ça peut-être, qui forme une aspiration plus vaste pour un absolu difficile à cerner et qui semble résider dans l’instant plutôt que dans la durée. Ce qui est sûr, c’est que mon petit cryel interne a vibré à cette lecture.
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Guerres stellaires : Une anthologie autour ..

Guerres stellaires, c'est une anthologie réunissant neuf textes autour des écrits de P.-J. Hérault, pour traiter du thème des guerres, leurs héros, leurs dilemmes, leurs absurdités. C'est le deuxième ouvrage du genre, après Naufragés de l'espace, proposé par les éditions Critic. J'ai adoré retrouver tous ces sujets chers à PJ, travaillés et remis en scène par d'autres auteurs.



Certaines nouvelles m'ont parlé plus que d'autres et si je devais en citer deux, j'ai beaucoup aimé Contact!, d'Emmanuel Delporte, dans laquel Radik se retrouve parachuté sur une planète hostile et atterrit loin de la zone de largage. L'enjeu, retrouver les siens. J'ai aimé la touche d'horreur qui s'invite dans la nouvelle, de quoi apporter un petit quelque chose de plus au texte.

Deuxième texte que j'ai bien aimé, Nos armes dorment ailleurs, de Florestan De Moor. Si au départ l'histoire m'a laissée un peu dubitative - un enrôlement subit, quelques jours d'entraînement avant d'aller faire la guerre - cette nouvelle n'en démontre pas moins l'absurdité de la guerre, et à quel point on peut la détourner pour servir des intérêts inavouables.



Guerres stellaires, ce sont des thèmes qu'on retrouve d'un texte à l'autres, propres aux guerres: des combats et des blessures qui marquent à vie, des émotions, souvent de la colère, de la rage et du désespoir, des héros qui subissent sans trop savoir pourquoi, des prises de conscience. Perdre un ami, humain ou IA, perdre un ailier, se reconstruire. Se libérer.



Une chouette anthologie sur le sujet, bel hommage à P.-J. Hérault.

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Le chant des glaces

Le chant est glaces est le 1er roman de l'auteur. SF, planet opera et space opera sont au programme. Un 1er roman ambitieux que j'ai trouvé plutôt réussi et qui m'a bien plu.



Delas est une planète glaciaire où tout est rude : climat, personnages, liens sociaux, conditions de vie. Un lieu loin de tout, hostile. Les deux protagonistes, Fey et Bliss, sont des chanteurs : ils sondent le glacier pour dénicher du cryel, un morceau de glace aux propriétés spéciales, que tout le monde va bientôt s'arracher.



Un jour, on leur propose un marché : dénicher le cryel parfait contre la liberté. Accompagnés par une scientifique exilée et un camarade insurgé comme eux, Fey et Bliss plonge au coeur du glacier…





Un roman à l'ambiance froide, hostile, rude. Malgré ça, l'auteur en fait quelque chose de beau. Car Jean Krug est glaciologue, et passionné par son métier. Ça se ressent à la lecture. Il nous plonge dans son univers, et on l'y suit avec plaisir, grâce à son talent de conteur. Il vulgarise des concepts avec naturel, et incorpore tout ça dans un matériau romanesque qui coule bien.



Surtout, la plume de l'auteur est musicale. A l'image des personnages « chanteurs », Jean Krug crée une métaphore musicale par ses mots, filée tout au long du texte. L'auteur nous offre ainsi de très très beaux passages mélodiques, emplis de poésie et de sensibilité. C'est très surprenant, car on ne s'y attend pas du tout en commençant le livre.

En plus de ce champ lexical musical, le texte se fait symphonique aussi, avec une alternance de voix qui se répondent et se rejoignent; à chaque personnage sa voix, son nv de langage… C'est rythmé et entraînant.





On se retrouve alors dans un space opera, point d'orgue de ce roman rafraîchissant et soufflant un air de nouveauté. En revanche, je suis un peu moins convaincue par l'aspect space opera. D'une part parce que ce n'est pas ma tasse de thé, ensuite parce que cette dimension m'a semblé un peu décousue. Comme le texte alterne des personnages et des voix, j'ai parfois perdu pied, ne parvenant pas forcément à relier tous ces fils ensemble. du coup, j'ai sauté pas mal de passages, notamment ceux autour d'un personnage dont le niveau de langage ne me satisfaisait pas non plus.

A posteriori, je me dis qu'il y a dans ce roman beaucoup de choses, qu'il est très dense, qu'il tient bien la route, très bien même; mais de mon point de vue très personnel, cette partie space opera aurait peut-être gagné à être traitée dans un roman à part.



Car finalement, outre la quête du cryel et tous les enjeux qu'il y a derrière, le chant des glaces n'est pas seulement une quête d'un matériau; c'est une quête de soi-même. Les deux protagonistes vont se perdre au coeur du glacier, dans leurs souvenirs, dans leur vie, pour se (re)trouver, tenter de comprendre les choix qu'ils ont faits, pourquoi ils sont là et ce qu'ils veulent. Avec derrière une question lancinante : qu'est ce que la liberté ?



Vaste sujet donc, vous aurez compris. Et très bien exploré selon moi. Mais de mon point de vue, cela se suffisait largement à soi-même, sans avoir besoin de rajouter une couche spatiale par-dessus, tout de suite.





Malgré ces petits pinaillages, le chant des glaces est un roman que je vous conseille, car il est vraiment surprenant et à la plume déjà solide et très personnelle. Il a une profondeur intéressante, sur le plan spatial mais philosophique aussi; ces deux plans se répondent fort bien d'ailleurs.

L'auteur transforme ici un locus terribilis en quelque chose de beau, avec bcp de sensibilité. C'est un cocktail surprenant mais très réussi à mon goût, qui vaut la découverte !
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/j..
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Le chant des glaces

Un roman brillant et mordant, qui m’a un peu évoqué une version enneigée de La Horde du contre vent. Ce n’est pas contre le vent qui faut se battre, mais contre (ou avec) la glace, à la recherche d’un absolu dans des conditions extrêmes. Le style est vivant et les images bien trouvées. Tout aussi divertissant que cela soit, l’introspection philosophique est très poussée : Jean Krug nous invite à réfléchir sur la liberté, ce qui conduit à penser la place de l’homme au sein d’une société. [...] Le roman est extrêmement crédible et complet [...].

Pour finir, ce roman a beau être de science-fiction, il dégage une authenticité incroyable. Au-delà de la crédibilité de l’univers proposé par Jean Krug, en faisant de l’eau une ressource précieuse l’auteur touche directement nos enjeux contemporains. De surcroît, il y a une connaissance des glaciers et des grands froids qui se ressent dans tout le roman, ce qui en fait presque le journal de bord d’un explorateur du pôle nord: l’homme face à l’immensité blanche. L’homme face au froid. (Plus sur Instagram!)
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Le chant des glaces

Le Chant des glaces est un beau premier roman : une ambiance originale, des personnages attachants et des enjeux prenant de l’ampleur. Critic a déniché une belle voix de la SF française.
Lien : https://syfantasy.fr/critiqu..
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Le chant des glaces

Extrait de ma chronique :



"Un peu comme le maître du suspense, qui savait combiner esthétique léchée, narration au cordeau, mais aussi, dans ses plus grandes réussites (Vertigo), impact émotionnel durable, Jean Krug nous offre, avec Le Chant des glaces, une tranche de gâteau (à la neige, comme il se doit) plutôt qu'une tranche de vie : quelque chose qui peut s'avaler en un clin d'oeil, mais aussi bien se coincer dans votre gorge pour vous faire réfléchir sur, par exemple, l'étroitesse mentale de notre société (également dénoncée sur son blog, découvert par le nocher des livres).





Alors certes, comme le dit Jean Krug sur son site, l'écriture est pour lui "un moyen de penser, comprendre la société", mais c'est aussi, visiblement, un moyen pour lui d'offrir des sensations fortes à son lecteur ou sa lectrice : Le Chant des glaces est, pour moi, l'exemple même du roman qui combine idéalement (et paradoxalement ?) pur divertissement et réflexion – de la SF qui restera durablement sur les étagères, quoi."




Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Le chant des glaces

Le Chant des glaces est un roman de science-fiction de Jean Krug, qui appartient à la catégorie du space opera. L’auteur y décrit l’opposition de gouvernements dotés de territoires gigantesques, contrôlant plusieurs systèmes solaires. Le secteur Epsilon s’oppose au secteur Bêta, mais observe sa faiblesse et sa potentielle chute en raison de son incapacité à rallier tous ses territoires rapidement, malgré les progrès technologiques du voyage spatial. L’un des seuls espoirs d’Epsilon réside dans l’utilisation de cryels, des cristaux de glace extraits de glaciers dotés de propriétés qui permettent d’améliorer l’armement et les vaisseaux spatiaux.

Cependant, les cryels sont extraits sur la planète Delas, une colonie pénitentiaire glaciale où les mineurs sont maltraités, victimes de l’insécurité et de la pauvreté.

À travers le point de vue de multiples personnages, Jean Krug explore les failles politiques, sociales et scientifiques du secteur Epsilon et décrit des glaciers de manière informée et poétique.

Si vous aimez les space opera et les environnements glacés, je vous recommande ce roman !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Le chant des glaces

Alors oui c’est un premier roman ambitieux qui donne dans le space-op, le planet-opera et même une chouille de hard-sf très accessible en même temps que dans l’aventure, le tout saupoudré d’une belle réflexion philosophique sur la liberté. Rien que ça !



L’auteur, qui a opté pour une narration morcelée entre les différents points de vue de ses personnages, nous entraine aux côtés de Ferley et Bliss, les deux chanteurs pris dans la grande Histoire. Complémentaires aussi bien au coeur de la glace (il assure ses arrières, elle brille par ses fulgurances) que dans la relation d’amitié qui les lie (il assure ses arrières, elle brille par ses fulgurances again)… Et puis, au fil d’un brouillard qui se dissipe peu à peu, d’autres personnages aux motivations troubles font régulièrement leur apparition. Une jeune scientifique, chercheuse geek du côté free license et wikipedia de la vie contre le secret et l’opacité du pouvoir, un pilote de vaisseau au langage bien châtié (seul bémol au très joli style de l’auteur, l’excès de gouaille tue un peu la gouaille dès que ce dernier apparait), en passant par les huiles d’Epsilon…



Alors j’avoue que si chaque personnage joue un rôle clé dans le récit, je les ai moins apprécié pour l’empathie qu’ils ont eu du mal à susciter chez moi que pour le message qu’ils portaient. Liberté contre aliénation, partage contre réquisition des savoirs, théorie face à la pratique… sont superbement incarné.es au détriment de l’émotion et du corps à mon modeste avis.



A mon sens, un roman peut difficilement être taxé de « trop ambitieux », mais il est vrai que face à la complexité de l’univers, j’ai parfois été un peu frustrée de ne pas pouvoir zoomer et m’attarder un peu plus longtemps sur les décors urbains cauchemardesques et/ou naturels somptueux de Delas ou sur les expéditions des chanteurs. Parce que Jean Krug est glaciologue de formation et ça se sent dans plusieurs passages du roman, dans l’exploration des mystères des glaciers, des galeries souterraines et du rapport charnel et spirituel des chanteurs à ce fameux cryel.



On entend littéralement la glace monumentale craquer (ou chanter suivant le point de vue) sous la plume de l’auteur et en dépit de quelques petites frustrations, je n’ai pas boudé le voyage !
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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