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Citations de Jean-Paul Dubois (1854)


Au fil du temps, quand je repense à tout cela, j’en arrive à me dire que ma mère aurait été un père formidable. Elle aurait fait merveille pour nous tracter dans son sillage, nous emporter à toute vitesse à bord de sa petite embarcation apte à semer les ennuis, à se faufiler entre les embûches, à tenir tête aux fâcheux. À l’inverse de mon père qui ne pouvait jamais traiter qu’une seule chose à la fois, j’ai toujours pensé qu’Anna avait deux cerveaux.
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J'étais sorti du coma. Et maintenant je remarchais en compagnie de mes chiens. Quelque chose était en train de se produire. Une imperceptible modification. Quoi qu'en pense ma femme, je retrouvais peu à peu mes esprits. Tous les soirs, à ma table, je travaillais, je lisais, je cherchais.
Un accident servait aussi à ça. À comprendre l'origine du malheur. [..] Je veux dire juger de son rôle, de sa fonction sociale et de son importance réelle. Ne pas se laisser abuser par du camouflage.
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J'avais 44 ans, la vie sociale d'un guéridon, une vie amoureuse frappé du syndrome de Guillain-Barré et je pratiquais avec application et rigueur un métier estimable et pour lequel je n'étais pas fait.
p 221
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Depuis que le monde était monde, il y avait toujours eu deux façons de le considérer. La première consistait à le voir comme un espace-temps de lumière rare, précieuse et bénie, rayonnant dans un univers enténébré, la seconde, à le tenir pour la porte d’entrée d’un bordel mal éclairé, un trou noir vertigineux qui depuis sa création avait avalé 108 milliards d’humains espérants et vaniteux au point de se croire pourvus d’une âme. La médecine ne traitait pas ce genre de questions. Pour elle, l’ongle incarné primait toujours sur l’herméneutique. Comme disait l’un de mes professeurs pour casser les reins de quelques internes pressés d’en découdre : « Nous ne sommes là que pour assurer une zone de moindre inconfort entre les griffes du forceps et celles de la broyeuse. »
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Le bonheur, c’est d’être auprès de quelqu’un à qui l’on tient, dans un endroit où l’on est bien, dont on n’a pas envie de partir. Trouver sa place sur cette terre et y rester en vie. Être présent, simplement. Offrir du réconfort et savoir que l’on peut en espérer. Aimer l’autre pour sa chaleur, son corps, son odeur. Et, bon Dieu, ne pas voir le jour se lever en se disant qu’on voudrait être ailleurs.
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Dans quatre heures il fera nuit. J'espère trouver rapidement le sommeil, ce petit orifice cérébral dans lequel je dois me glisser pour m'évader quelques heures.
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Le temps de me réadapter à la vie sur terre, je restai une dizaine de jours à Montréal. J'allai chez Chapters acheter trois livres Harley Davidson, l'histoire complète, Harley Davidson, Sportster et Transformez votre Harley, tome un et deux.

J'ignorais combien d’années Patrick allait encore passer en prison, mais avec ces monographies, il avait de quoi s'évader de sa peine sous le nez de ses gardiens. Et, pourquoi pas, séduire Emmanuel Sauvage.

Pour ma part, j'allais profiter de ma liberté et partir pour le Danemark.
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Les moteurs humains démarrent parfois au moment où on ne les attend pas et il serait vain de se montrer trop regardant sur la nature du carburant qui alors les anime.
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... l'enquête du New Yorker révèle que les cinquante-huit mille ascenseurs de la seule ville de New York effectuent tous les ans onze milliards de montées et descentes, soit trente millions par jour. Sur une année, vingt-quatre personnes en moyenne seulement sont blessées à l'occasion de ces trajets. La compagnie Otis a, pour sa part, calculé que ses propres cabines transportent, tous les cinq jours dans le monde, l'équivalent de la population de la planète.
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Je me lève et ouvre les fenêtres en grand, des fenêtres d'autrefois, à huit carreaux, qui ferment mal. La pluie est abondante et généreuse. Elle nous lave de tout et nous ne le savons pas. La pluie est ce qui nous manquera le plus lorsque nous serons morts. En plus, nos housses sont étanches.
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« Personne ne nous appartient, excepté dans nos souvenirs. »
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Le souvenir que je garde de mon grand-père est celui d'un homme de grande taille, très maigre, toujours vêtu d'une cape noire et serrant dans sa main son bâton ferré de berger. Il parlait peu, mais une grande douceur émanait de son visage.
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Une fille éblouissante, racée et surtout prisonnière d'une robe si courte et près du corps qu'on l'eût crue empruntée à une enfant. [...]
Une robe qui te donne envie de croire en Dieu.
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Je n'ai jamais prié. Ni compris ces simagrées consistant à mettre un genou en terre et à supplier quand il n'y a nulle oreille pour vous entendre.
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Cric
- Passe-moi le tournevis.
- Lequel ?
- Celui avec le manche orange.
- J'en vois pas avec le manche orange.
- Bon Dieu, tu l'as devant le nez !
- C'est pas un tournevis à manche orange, c'est un tournevis à manche rouge.
- Bon, fais pas chier, envoie-le.
- C'est pas la peine de t'énerver.
- Merde, je suis coincé sous la bagnole et toi tu te prends pour Picasso avec tes rouges et tes orange.
- Picasso n'a jamais beaucoup utilisé le rouge et l'orange.
- C'est ça, d'accord. Quand t'auras fini avec tes conneries, tu mettras le cric sous le longeron à l'avant.
- Où il est, le cric ?
- Quelque part par là, cherche un peu, comment veux-tu que je le voie, moi, de là où je suis.
- J'en vois deux crics. Un rouge et un bleu.
- Amène le rouge, comme ça y sera assorti au tournevis.
- Arrête. Le rouge est mieux que le bleu ?
- Non, tête d'ours. Mais le bleu c'est celui à Picasso et il aime pas qu'on se serve de ses outils.
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«  Je voudrais tant trouver le sommeil. Ne plus entendre les rats. Ne plus écouter l’hiver au travers d’une vitre . Ne plus devoir manger du poulet brun bouilli dans des eaux grasses. Ne plus risquer d’être battu à mort pour un mot de trop ou une poignée de tabac . Ne plus être contraint d’uriner dans le lavabo , parce que , à partir d’une certaine heure , nous n’avons plus le droit de tirer la chasse d’eau ... »
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En quelques années, sans doute un peu trop tracassés par la mafia, trois directeurs de Jaï-alaï floridiens avaient perdu la vie dans des circonstances fort diverses. Le premier fut abattu d’une balle dans la tête sur son parcours de golf ; le second soigneusement découpé pour pouvoir être rangé dans la malle de sa conduite intérieure ; quant au troisième, que l’on ne retrouva jamais, il est probable qu’il ait contribué à la solidité des fondations de l’un des immeubles qui poussaient quotidiennement sur les sables fertiles des rives de l’océan
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Des mines et encore des mines, creusées à ciel ouvert (...) Et, ça et là, de grands lacs, semblant tombés du ciel, gorgés d'une sublime eau émeraude, petite mer de joaillier, quasi surnaturelle et luminescente dans ce paysage dégradé de cicatrices, de tristesse et de grisés.
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Tout l'attirail d'un gommeux, l'archétype du fourbe cauteleux, du chacal sournois, mélange de familiarité et d'arrogance, de technicité et de mépris...
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Je suis né à Toulouse, le 20 février 1955, aux alentours de 22 heures, à la clinique des Teinturiers. Dans la chambre que l’on m’a attribuée, deux personnes que je n’ai encore jamais vues me regardent dormir. La jeune femme allongée à mes côtés, qui semble revenir d’une soirée, renversante de beauté, souriante, détendue malgré l’épreuve de l’accouchement, c’est Anna Margerit, ma mère. Elle a vingt-cinq ans. L’homme assis près d’elle, essayant de ne pas trop peser sur le rebord du lit, et que l’on devine de grande stature, avec des cheveux blonds et un regard bleu transparent empreint de bienveillance et de douceur, c’est Johanes Hansen, mon père. Il est âgé de trente ans. Tous deux semblent satisfaits du produit fini, initié dans des circonstances dont ils n’avaient peut-être pas, à l’époque, mesuré toutes les conséquences. En tout cas, mes parents ont depuis longtemps choisi mes prénoms. Je serai donc Paul Christian Frederic Hansen. Il est difficile de faire plus danois. Droit du sol, du sang, de tout ce que vous voulez et surtout du hasard, je serai pourtant titulaire de la nationalité française. p. 27
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