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Critiques de Jean Racine (763)
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Phèdre

Racine nous emmène dans le thème houleux de la passion amoureuse, nous introduisant dans l'histoire de Phèdre. Alors, Thésée et Phèdre sont mariés, or Thésée a un fils Hippolyte, amoureux d'une princesse, Aricie mais il se trouve que Phèdre se morfond d'amour pour son beau-fils. Un peu tordu, non? L'amour est un beau sentiment, mais également destructeur, pas toujours réciproque et qui rend fou. C'est le cas de Phèdre, qui finira par s'empoisonner. Coup de coeur racinien :)
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Iphigénie

Une adaptation très réussie ! Les vers se lisent et glissent facilement sous les yeux du lecteur. Une pièce de théâtre retraçant avec précision l'éducation de l'antiquité grecque pour le plaisir du lecteur. Racine a réussi un petit chef d'oeuvre avec ces quelques pages mais si intense dans chaque vers.



Tous les personnages sont intéressant et apporte une réelle satisfaction. L'auteur a su communiquer sa passion. Un livre avec lequel on ne s'ennuie pas, qui se lit très vite et dont l'écriture apporte quelque chose à la personne qui le lit.
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Bérénice

Une grande simplicité d'action qui confine au dépouillement. Pièce sur le conflit entre amour et politique, la raison d'Etat, le devoir et la passion et l'amour difficilement compatible avec l'amitié.

Titus aime Bérénice qui l'aime. Mais Bérénice est reine de Palestine et Titus nouvel empereur de Rome. Or "l'hymen chez les Romains n'admet qu'une Romaine, Rome hait tous les rois et Bérénice est reine", "l'Empire incompatible avec votre hyménée". Titus hésite car "c'est peu d'être constant, il faut être barbare".

Pour compliquer la situation Antiochus est amoureux transi de Bérénice (qui n'éprouve pour lui que de l'amitié) et ami de Titus qu'il respecte. Pourtant, tout ne finit pas (trop) mal pour une tragédie racinienne.
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Les Plaideurs - Britannicus - Bérénice

1 Bérénice

Ecoutons Muriel Mayette comparer "Andromaque" et "Bérénice": « Deux oeuvres si différentes : l'une cherchant le pardon, l'histoire des amours vierges et des idéaux impossibles, la pièce des revirements et des pulsions destructrices, l'autre, chagrin des amours consommées et périssables, déroulé d'une nuit pour un départ, aucun rebondissement, aucune surprise, mais le long deuil des sentiments. »



Rien ne définit mieux " Bérénice" que l'expression "long deuil des sentiments". La musique hypnotique de l'alexandrin et la lenteur d'un inexorable adieu agissent sur le spectateur comme un charme puissant....ou pas! Voilà une tragédie sans passion, sans péripéties, sans destin, sans affrontements, rien qu'une tristesse infinie, la petite musique des larmes que nous faisait déjà entendre Andromaque sur la tombe d'Hector, mais sans les rugissements des grands fauves Pyrrhus et Hermione pour couvrir sa voix...



Titus aime Bérénice et Bérénice aime Titus, ils ne sont séparés que par la raison d'état..on est aussi dans la fable politique adressée au monarque Louis XIV qui eut le "courage" de rompre avec Marie Mancini pour les mêmes raisons d'état, et sut se montrer grand, ce faisant..



Cela ne nous touche plus guère, alors que les dilemmes d'Hermione ou les chantages de Pyrrhus continuent de nous bouleverser...raison pour laquelle je choisis toujours soigneusement les mises en scène et les interprètes de Bérénice avant d'aller revoir cette pièce que j'aime mais qui, sauf distribution hors pair -Ludmilla Mickaêl et Didier Sandre, par exemple! - m'ennuie toujours un peu...





2 Britannicus

Qu'être un fils-à-maman est une douce chose !

La grâce, dans ses bras, et l'amour se reposent !



Vous êtes le plus grand, vous êtes le plus beau !

A vous, tous les talents ! Vous êtes sans défaut !

Votre col est taurin, votre nez est trop rond ?

Vous êtes plein de force, vous êtes son Néron !



Vous êtes lunatique, vos rêves sont bizarres ?

Vous effrayez les filles, elles ont des cauchemars,

Vous aimez les surprendre souvent au saut du lit ?

Surtout quand il s'agit de la douce Junie,

Cette jeune captive, dans le simple appareil

D'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil…

Ah, vous avez tôt fait d'en faire votre idole

Et ce n'est pas seulement dû à son baby doll !



Vous êtes un peu rebelle, alors votre Maman

Vous a doté de deux tuteurs fort compétents :

L'un est le grand Burrus, bourru et irritant,

Barbon que ses conseils ont rendu bien barbant,

L'autre a un nom de fleur, mais il sort du fumier,

On dit que de Maman il sut se faire aimer,

Mais là, c'est vous qu'il sert, ses intrigues il tisse,

Il espionne partout, le perfide Narcisse !



Mais depuis quelque temps Maman vous fait la tronche,

Se méfie de vous comme d'un cheval qui bronche :

Elle vous caresse moins, vous parle de travers,

Réserve ses câlins à votre demi-frère…

Ah quel ennui vraiment : mais qu'a donc ce minus ?

Qu'est-ce qu'on peut lui trouver, à ce Britannicus ?



Si Maman s'en entiche, adieu tous vos pouvoirs !

Car il est fils de Claude, allez donc vous faire voir !

Ce Claude, ce tonton, que Maman épousa

Et tua. Oui : Ad augusta per angusta,

Disait votre Maman. Avant, elle prit soin

De vous faire adopter, vous le bâtard taré

Et de déshériter le Britou , l' Octavie :

Vous étiez donc promis aux couronnes qui brillent…

Mais voici qu'elle change, cette mère redoutée,

Elle vous fuit, elle vous craint, que peut-elle mijoter ?



Si un fils- à -maman est une douce chose,

Si c'est pour un garçon une vallée de roses,

Il est un cas pourtant où l'on fait grise mine :

Quand on est le fiston de maman Agrippine !



Hauts les coeurs, point de peur, quand on est un Néron,

On se jette hardiment dans l'arène, voyons !

Demandez à Locuste, la savante en poisons

Qu'elle vous débarrasse du petit avorton,

Qui n'a qu'un seul atout, le pauvre rejeton,

C'est bien d'être orphelin : pas de mère crampon !

Et c'est votre Maman qui joue les chaperons !

Il lui en cuira donc : vous abattez la tour !

Britannicus se tord devant toute la cour,

Il a bien mal au ventre, il geint, il va mourir..



Maman a tout compris, mais elle sait se tenir :

Pas un mot, pas un geste, elle demeure sereine…

A vous de renverser après ça votre reine

Dans ce grand jeu d'échecs qui se joue entre vous :

Etre un fils-à-maman c'est dangereux comme tout !



3 Les Plaideurs

Dans mon adolescence, quand je croisais mon père , la robe noire sous le bras, qui partait dès potron-minet après une rude nuit passée à répéter ses plaidoiries en arpentant son bureau, je lui lançais , comme un rituel:



"Mais où dormirez-vous, mon père?"

"A l'audience!" me répondait-il, invariablement.



Pendant longtemps ce furent les deux seuls vers des Plaideurs que j'eusse (!!) connus... Je devais bien faire à ce rite filial un hommage tardif : chroniquer la seule comédie du sévère Racine, janséniste austère et tragédien tourmenté..



Dans les Plaideurs, Racine se lâche et nous fait du Molière!



Au milieu d'une bande de valets imbéciles, et de fous furieux frappés de manie procédurière- une vraie psychose, si, si, elle existe!- un jeune couple , Léandre et Isabelle, deux jeunes gens raisonnables et néanmoins amoureux, essaient de trouver un truchement pour se marier...



On ne prend pas les mouches avec du vinaigre: pour appâter leurs pères, l'un chicaneur de profession, l'autre juge à la cour , maintenu sous ...séquestre par les siens pour l'empêcher de juger jour et nuit, nos deux amoureux lancent un simulacre de procès- un chien est l'accusé- ....et font signer leur contrat de mariage par la même occasion.



On est dans la grosse farce plus que dans la comédie fine, - un des modèles de Racine est Aristophane qui n'a jamais reculé sur la gaudriole ou la scatologie- et les chiens, même en comparution directe, ignorent tout des lois de bienséance:



"Quels vacarmes! Ils ont pissé partout!"



Mais la charge des milieux de justice est vive: corruption, intrigues, prévarication, et celle des hommes de lois, féroce : juges à enfermer, plaideurs - et plaideuse- à lier, greffiers et huissiers analphabètes, avocats sans mémoire -que le Souffleur du théâtre, sorti de son trou, par une surprenante mise en abyme, vient sortir de LEURS TROUS...de mémoire :



"Dandin: Vous?

Le Souffleur: Je viens secourir leur mémoire troublée.."



La charge est enlevée...mais je dois quand même avouer que malgré ma petite madeleine filiale ce n'est pas un chef d'oeuvre...



Racine n'est ni Molière ni Aristophane: il reste avant tout un tragédien, et, pour moi du moins, le plus grand- avec Shakespeare.

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Andromaque

« Andromaque » (1667) est la troisième pièce de Racine, après « La Thébaïde ou les Frères ennemis » (1664) et « Alexandre le Grand » (1665), pièces « de jeunesse », qui n’eurent qu’un succès disons mitigé, mais contribuèrent, surtout la deuxième, à faire connaître l’auteur dans le monde des lettres. « Andromaque », dès la première représentation devant la Cour, valut à Racine un triomphe, qui ne s’est jamais démenti depuis trois siècles et demi.

Ce n’est pas la plus belle pièce de Racine (incontestablement la palme revient à « Phèdre »), mais si l’on considère la production théâtrale racinienne (au total douze pièces seulement), on s’aperçoit vite que, à part les deux premières, pièces de jeunesse bâties un peu sur le type « cornélien », et la comédie des « Plaideurs », qui par certains côtés vaut bien Molière, les neuf autres sont de très haut niveau : si « Phèdre » pour moi, est au-dessus du lot, les huit autres tragédies méritent largement le label de chef-d’œuvre, avec en tête « Andromaque », « Britannicus » et « Iphigénie » (ce qui ne veut pas dire que « Bérénice », « Bajazet », « Mithridate » et les deux petites dernières « Esther » et « Athalie » soient inférieures, loin de là) …

Si, en cette année 1667, « Andromaque » a eu un franc succès, cela tient surtout au fait qu’elle représente une rupture : non seulement avec Corneille, qui depuis plus de quarante ans occupe les premières places (sauf que ses meilleures pièces ont déjà plus de vingt ans), mais avec d’autres auteurs comme Quinault qui, à l’inverse de l’héroïsme cornélien, font dans la pastorale ou le sentimentalisme post-précieux. « Andromaque » apporte quelque chose de nouveau : Racine met en scène les passions, mais de façon naturelle, sans les assujettir à des valeurs éternelles comme l’honneur, le courage, la raison d’état, etc. Racine est ce qu’on appelle au XVIIème siècle « un tendre », c’est-à dire, non pas un mou ou un indulgent, mais un sensible. Et ce qu’il est, il le met dans ses pièces.

Pour « Andromaque » on pourrait penser qu’il est allé chercher son inspiration chez Homère ou Euripide, (ce qu’il a fait très certainement) mais de son propre aveu, il a trouvé chez Virgile « le lieu de la scène, l’action qui s’y passe, les quatre principaux acteurs, et même leurs caractères. Excepté celui d’Hermione, dont la jalousie et les emportements sont assez marqués dans l’Andromaque d’Euripide » (Préface d’Andromaque). Mettez dans un bol une pincée de « l’Iliade » d’Homère, une autre de « l’Andromaque » d’Euripide et une bonne dose de « l’Enéide » de Virgile, ajoutez la sauce maison, une exclusivité signée Jean Racine, mélangez et servez chaud : voilà « Andromaque ».

L’histoire est bien connue, c’est celle de la chenille : « Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime Hector, qui est mort. ». Une succession d’amours, et d’amours compliquées, sinon impossibles. Ce qu’apporte Racine, c’est que ce sont les personnages qui imposent le rythme de la pièce : il n’y a pas ou peu d’intervention extérieure, ce sont les sentiments des intervenants, leurs indécisions ou leurs coups de sang, leur continuel balancier entre l’amour et la haine qui font avancer l’intrigue.

Et l’occasion pour l’auteur de nous donner deux magnifiques portraits de femmes (c’est une spécialité de Racine : les plus beaux personnages féminins du théâtre français sont chez cet auteur) : un portrait de veuve et de mère, extraordinaire Andromaque, partagée entre l’amour maternel, l’amour de son défunt mari, et l’amour de sa patrie ; un portrait d’une amante passionnée, extraordinaire Hermione, versatile et capricieuse, femme-enfant tour à tour innocente et rouée…Les portraits masculins sont également superbement dessinés, mais on les sent un peu en arrière.

« Andromaque » porte déjà en germe tous les éléments qui feront la gloire de Racine : un théâtre de passions, volontiers féminin, où règne une certaine fatalité, et où une langue pure et finement évocatrice apporte une réelle poésie.



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Phèdre

Il serait un peu ridicule de résumer une pièce si célèbre , le sommet pour moi (et semble-t-il pour l’auteur lui-même) d’une œuvre riche en merveilles. Autant la personne de Racine (si l’on s’en rapporte aux contemporains ) paraît peu amène , autant la beauté musicale de ses vers le place au panthéon des poètes . Et Phèdre en est un exemple parfait. De plus la thématique de la culpabilité qui imprègne la pièce, résonne étrangement avec la biographie de son auteur.
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Britannicus

Je poursuis ma redécouverte des pièces de Racine et je n'en reviens toujours pas de les aimer autant, moi qui des années durant me suis convaincue d'une féroce allergie au classicisme… Certes, le père d'Andromaque ne supplantera jamais dans mon cœur le Barde ou Musset, Rostand ou Dumas, mais il sait s'y ménager une place!

Il y a longtemps que je voulais relire Britannicus. Ma découverte récente de "La Véritable Vie des Douze Césars" de Virginie Girod n'a fait qu'en précipiter le moment. Me voilà donc à l'assaut de "Britannicus".



Quatrième grande tragédie de Racine, "Britannicus" marque un tournant dans l'œuvre du dramaturge qui délaisse pour la première fois la mythologie grecque au profit de l'histoire romaine. Était-ce, comme l'ont prétendu certains, pour prouver au grand Corneille qui se gaussait des passions légendaires défendues par son jeune rival qu'il était capable lui aussi de se saisir d'un sujet historique et d'en faire une tragédie politique toute entière tournée vers le pouvoir? A moins que le frère répandant le sang du frère avant de verser celui de la mère ait constitué un argument suffisamment convaincant, voire fascinant, pour un dramaturge en recherche d'inspiration?...

Quoiqu'il en soit, Racine a bien fait de se plonger dans les affres des passions julio-claudiennes: "Britannicus" est un chef d'œuvre tant par son intrigue et sa construction que grâce à ses personnages ou à sa langue d'une pureté et d'une force étincelantes.



La pièce s'ouvre sur les premières années du règne de Néron. En ce temps-là, l'empereur dont l'Histoire conserve le souvenir halluciné d'un tyran hallucinant n'était qu'un empereur qui faisait de son mieux, un homme que ses passions et ses vices n'avaient pas encore emporté et ravi à la raison. Néron n'était pas destiné à régner et c'est à l'obstination de sa mère Agrippine qu'il doit d'avoir ceint les lauriers de Césars. Seconde épouse de l'empereur Claude, cette dernière a en effet poussé ce dernier a adopter son fils né d'un premier lit, au détriment de Britannicus, rejeton de l'empereur et de Messaline. Ainsi, à la mort de Claude et grâce aux machinations d'Agrippine, Néron est monté sur le trône tandis que Britannicus s'est retrouvé esseulé dans une cour cruelle... Pour Racine c'est ici que tout commence vraiment et il va mettre en scène dans la tragédie le moment, l'instant précis où la nature de Néron va basculer et se révéler en même temps qu'il relate la disgrâce d'Agrippine et le meurtre de Britannicus, ces deux évènements constituant le point de non-retour opéré par Néron.



Alors qu'Agrippine déplore de perdre son influence sur son fils qui lui doit tout pourtant, elle apprend avec stupeur que ce dernier, non content de lui refuser l'accès à ses appartements, a fait enlever Junie, l'amante de Britannicus, alors même que c'est elle qui avait appelé cette union de ses vœux. Parfois, l'amour fait bon ménage avec la politique, fait suffisamment rare pour être souligné. Ce qu'Agrippine ignore, c'est que Néron est tombé fou amoureux de la douce Junie, que cette passion aussi violente qu'inquiétante se teinte de sadisme et que pour la vivre, il est prêt à tout, y compris à faire assassiner son propre frère. Comme souvent chez Racine, la lutte pour le pouvoir se double d'une rivalité amoureuse et son Néron semble davantage poussé dans ses retranchements par son désir que par sa crainte de perdre un trône que la loi lui a donné mais que le sang pourrait lui faire perdre tout aussi légitimement.

Dès lors, tous les éléments de la tragédie sont en place: Agrippine tentera de prévenir Britannicus de ce qui l'attend tandis que Junie fera son possible pour sauver celui qu'elle aime (tout son possible, c'est-à-dire pas grand chose, la belle a les poings liés...) mais c'est déjà trop tard: Néron naît, là sur scène, devant nos yeux et devant nos yeux, il affirme sa volonté de se libérer du joug de sa mère et de se repaître du malheur de Britannicus qui ne fait pas le poids, trahi qu'il est par Narcisse, sorte de Iago, traître infâme au double visage. Eminence noire de l'empereur qui le rendra sourd aux appels de la raison personnifié par un Burrhus un brin pusillanime. Lui non plus ne fait pas le poids. Le rideau est ouvert, la tragédie s'invite et va tout broyer sur son passage.



Racine est un virtuose et encore plus dans cette pièce qui mêle l'invention à l'Histoire, la passion à la politique, le tout servi par une langue dont on ne peut rien dire, rien écrire parce qu'elle se suffit à elle-même, parce qu'elle est exactement ce qu'elle doit être et sublime avec ça. "Britannicus" n'est pétrie que de passages que l'on voudrait apprendre par cœur, souligner pour leur forme, pour ce qu'ils disent aussi. Pour n'en citer que deux (et pour ne pas citer toute la pièce), il y a l'affrontement intense de la mère et du fils et sa portée prophétique (V, 6), le duel qui oppose les deux frères ou la perfection de la stichomythie (III, 8).

Et ces personnages! Bien sûr Britannicus est un peu pâle, candide et trop tendre mais cela le rend d'autant plus attachant. Bien sûr Junie est quelque peu prévisible, mais sa résolution finale lui confère sa noblesse. Qu'importe au fond les tons pastels de ce charmant couple de jeunes premiers. Les héros ici, les personnages pour lesquels on reste saisi, ébranlé, fasciné, ce ne sont pas Britannicus et sa Junie. Oh que non! Ce sont Agrippine, Narcisse et Néron. Pas de pastel pour eux mais des couleurs franches, puissantes. Des rouges ardents, des noirs infernaux, de l'or éblouissant et du blanc aveuglant. Agrippine qui sent venir sa fin, sa peur et son impuissance face au monstre qu'elle a enfanté. Néron que la folie et le sadisme guette. Et Narcisse, le traître. Grandiose et terrifiante trinité que rien ne peut racheter, pas même l'amour puisque l'amour, ils le dévoient et le salissent: celui de la mère pour son fils et du fils pour sa mère, celui de l'amant pour l'amante, celui du peuple et de la patrie...



Quelle force, quelle intensité dans "Britannicus". Quel souffle aussi, quelle sensation d'étouffement. Et dire qu'ils ne l'ont pas aimé en 1670...

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Phèdre

PHÈDRE : J'ai voulu te paraître odieuse, inhumaine.

Pour mieux te résister, j'ai recherché ta haine.

De quoi m'ont profité mes inutiles soins ?

Tu me haïssais plus, je ne t'aimais pas moins.



Whouaou que c'est beau ! Toute une tragédie grecque écrite en vers inspirés.

Tout y est, d'abord la passion amoureuse, ajouter une dose d'inceste moral puis la malédiction avec les Dieux qui viennent s'en mêler.

Vous mélanger bien le tout mais ce serait peut-être bien fade sans le talent du Chef.

Racine c'est Bocuse ! Soupe aux truffes, turbot au champagne on finit par un choux framboise et on sait que l'on vient de vivre un grand moment.

Alors si vous aimez la grande gastronomie littéraire, précipitez-vous ! Lisez Phèdre ! Et quand les temps seront plus cléments il sera temps d'aller voir la pièce dans ces théâtres tombés eux aussi sous la foudre de Zeus.



Challenge solidaire
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Andromaque

Avec Andromaque, pièce jouée en 1667, Racine donne son premier véritable chef-d’œuvre ; le succès est éclatant car la pièce, dédiée à la duchesse d’Orléans, plait beaucoup au roi. Naturellement, si la cour soutient Racine, ses détracteurs, fidèle à Corneille, se font aussi entendre.



Dans l’œuvre de Racine, cette pièce est sans doute la meilleure illustration de l’amour impossible…

Quand Oreste arrive en Épire pour réclamer à Pyrrhus le jeune Astyanax, fils d'Andromaque, qui représente une menace pour les Grecs, il se heurte au refus de Pyrrhus, parce que ce dernier cherche à séduire Andromaque dont il est tombé amoureux. Mais celle-ci, fidèle au souvenir d'Hector, son mari défunt, lui résiste. `

Oreste est épris d’Hermione mais, ignorant ses déclarations brûlantes, Hermione aime Pyrrhus auquel elle est fiancée. Elle est venue de Sparte pour l'épouser et il la dédaigne.

Aucun amour n’est partagé, si l’on fait abstraction de celui d’Hector, de son vivant, pour son épouse…

Les luttes menées par les membres de ce quatuor amoureux pour sortir de l'impasse dans laquelle les poussent leurs passions, aveugles et coupables, sont le moteur de la tragédie qui réglera leur sort...



J’ai beaucoup apprécié de retrouver dans Andromaque des sources antiques que je connais bien : L’Iliade d’Homère avec le rappel des adieux d’Hector à sa femme et à son fils, de sa mort, tué par Achille, et de la profanation de son cadavre qui a suivi ou L’Énéide de Virgile pour la fidélité d’Andromaque à son époux.

Chaque personnage prend ainsi place dans un conflit historiquement et psychologiquement vraisemblable. La bienséance est ménagée puisque le sang ne coule pas sur scène : Oreste raconte la mort de Pyrrhus et Pylade le suicide d’Hermione.

J’avoue cependant avoir un peu de mal à être touchée par les ultimatums et revirements des un(e)s et des autres ; Pyrrhus, désespéré, se détourne d’Andromaque et semble revenir vers Hermione et son devoir ; puis, l’espoir ramène Pyrrhus vers Andromaque et Hermione, ulcérée et jalouse, se retourne vers Oreste… Hermione, surtout, m’a prodigieusement agacée ! Le personnage que je trouve le plus intéressant serait plutôt Oreste, manipulé, qui explose littéralement dans sa folie furieuse ; c’est vrai que j’ai le souvenir d’avoir étudié, au lycée, ses tirades finales : « Mais quelle épaisse nuit tout à coup m’environne… ».

Certes, le cycle infernal et fataliste dans lequel est pris le quatuor de personnages est magistral et le dénouement sauve la vision morale puisque les plus passionnés sont châtiés et qu’Andromaque trouve le salut.



Même si cette tragédie n’est pas ma préférée, j’ai pris plaisir à la réécouter en podcast sur France Culture et à la relire dans ma vieille édition Bordas, jaunie par les années.



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Andromaque

A la lecture de cette pièce, je me suis demandé quel personnage m’avait irrité le plus : Oreste qui est incapable de renoncer à séduire Hermione et qui par amour est prêt à mettre sa vie en péril ; Hermione qui méprise Andromaque, rampe devant Pyrrhus et se joue d’Oreste ou encore Pyrrhus qui est incapable de décider en souverain raisonnable et se laisse guider par son cœur … Il en mourra d’ailleurs !

Ce que je veux dire par là, c’est que la pièce est superbe : comme souvent avec ce genre de lecture, je lis à haute voix pour apprécier davantage. Cette tragédie est dominée par l’amour et c’est là que le bât blesse : j’ai eu beaucoup de mal à éprouver de l’empathie pour ces personnages, hormis Andromaque qui pour moi est la seule qui reste fidèle à ses sentiments : elle pleure son mari Hector et accepte d’épouser Pyrrhus pour sauver son fils.

En conclusion, ne jamais imaginer qu’un classique peut être barbant !

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Britannicus

Racine Jean – "Britannicus" – Folio classique, 2015 (ISBN 978-2070466627)



Cette tragédie est axée sur un personnage historique, l’empereur romain Néron qui régna de 54 à 68 ap. J.C., resté dans la mémoire collective comme l’un des pires tyrans de l’histoire du monde occidental. Racine choisit de le montrer non pas à la fin de sa triste vie, mais au moment où, après un début de règne fort prometteur (période pendant laquelle il est encore sous l’influence de son précepteur Sénèque, son mentor Burrus et sa mère Agrippine), il s’empare réellement du pouvoir pour commencer à sombrer dans une folie sanguinaire. En effet, l’auteur n’a aucunement besoin de s’étendre sur les exactions les plus marquantes jalonnant cette fin de règne (comme par exemple les persécutions contre les chrétiens ou l’incendie de Rome), puisqu’à son époque, tout aristocrate (son public prioritaire) un tant soit peu éduqué connaît son histoire romaine sur le bout des ongles.



Le trait de génie de Racine consiste donc à illustrer le moment où le pouvoir bascule, en mettant en scène un affrontement entre deux monstres : Agrippine, la mère qui a probablement assassiné son mari, l’empereur Claude, pour écarter l’héritier légitime Britannicus et imposer ce Néron, qui va justement éliminer toutes celles et tous ceux qui l’ont porté au pouvoir, comme tout dictateur qui se respecte. Pour faire bonne mesure, il ajoute le fourbe Narcisse…



Je me limite ici au suivi de l’affrontement entre Agrippine et Néron, mais il convient aussi d’apprécier la subtilité des intrigues parallèles (la fourberie de Narcisse, le retournement de Burrhus, l’idylle entre Britannicus et Junie etc).



Agrippine ouvre le récit, ses lamentations et sa rage alimentent tout l’acte premier : elle connaît bien son fils (vers 35-38) :

« Il se déguise en vain. Je lis sur son visage

Des fiers Domitius l'humeur triste, et sauvage.

Il mêle avec l'orgueil, qu'il a pris dans leur sang,

La fierté des Nérons, qu'il puisa dans mon flanc. »

La césure des vers 37 et 38, juste à l’hémistiche, donne une force dramatique typiquement racinienne.

Le portrait d’Agrippine se précise aux vers 90-96 (voir citation). Elle décèle sa prochaine chute dans une anecdote narrée en douze lignes magistrales (vers 99-110) et démasque la manœuvre de Néron (vers 249-250 puis 275-276)

« À ma confusion Néron veut faire voir / Qu'Agrippine promet par delà son pouvoir. »

« Et qui s'honorerait de l'appui d'Agrippine / Lorsque Néron lui-même annonce ma ruine ? »



Burrus esquisse la problématique de l’opposition entre la personne privée et la personne publique de l’empereur (vers177-182) puis de Junie (vers 239-244).



Néron, clé de voûte de la pièce, n’apparaît pas avant l’acte deux, scène deux. Et par quel biais ! Racine nous le présente sous le pire éclairage, celui du sadique tombant amoureux de sa victime, qu’il sait éprise d’un autre, qu’il persécute, qu’il aperçoit dans un moment où elle s’abandonne aux larmes et au désespoir qu’il a lui-même provoqués (vers 386-406 voir citation), le tout culminant dans le vers 402 :

« J'aimais jusqu'à ses pleurs que je faisais couler. »

et le désordre de la passion se reflétant dans le désordre rythmique des vers 405-406 :

« Voilà comme occupé de mon nouvel amour

Mes yeux sans se fermer ont attendu le jour. »

Encouragé par le fourbe Narcisse, Néron poursuit en évoquant la nécessité de répudier son épouse légitime Octavie (vers 462-482), mais avoue qu’il tremble encore lâchement devant sa mère Agrippine (vers 483-510 voir citation). Il se promet au moins de se venger sur Britannicus (vers 522) : « que je lui vendrai cher le plaisir de la voir ».



Pour couronner cette présentation du personnage en son intimité, Racine lui fait prononcer une déclaration d’amour, qui est d’une goujaterie abyssale (acte II, scène 3, vers 527-572), témoigne de son mépris de la parole donnée à Octavie (vers 595-598 puis 619) et ne peut qu’horrifier la vertueuse Junie (603-610) : à l’époque de Racine, la parole donnée ne se reprenait pas, et le divorce était totalement incompatible avec une noblesse fondée sur la lignée ; le mot revêt alors une force insoupçonnable aujourd’hui.



Au passage, l’auteur glisse une de ces remarques aussi cruelles que réalistes destinées à ses contemporains (vers 641-642) :

« Absente de la cour je n'ai pas dû penser,

Seigneur, qu'en l'art de feindre il fallût m'exercer. »

Ce deuxième acte se termine par une scène d’une cruauté psychologique confinant au sadisme, Néron intimant à Junie l’ordre d’éconduire Britannicus, sous peine de le tuer si elle n’obéit pas, d’ailleurs il écoutera leur entrevue en se dissimulant (vers 661-746). Après quoi il explose de rage et de fiel (vers 747-756 voir citation). Noter combien la similitude de rythme des vers 755-756 (sextolet, triolet, triolet) renforce leur puissance évocatrice.



C’est Agrippine qui ouvre l’acte trois, encore plus rageuse que dans l’acte premier à l’idée que Néron puisse élever Junie au rang d’impératrice en lieu et place de cette Octavie qu’elle avait choisi – avoue-t-elle – précisément pour la voir s’effacer devant elle (vers 879-892).

Suit une confrontation entre le couple Britannicus-Junie et Néron, qui exaspère encore le ressentiment de ce dernier envers sa mère. Fort habilement, les intrigues mêlées dans ce troisième acte (il faudrait les disséquer une à une) vont amener la confrontation directe entre Néron et Agrippine, qui ouvre le quatrième acte.



Dès la scène deuxième, la confrontation éclate : Agrippine confesse sans vergogne ni repentir les crimes qu’elle a commis pour asseoir son fils Néron sur le trône impérial (vers 1115-1222), le plus dur résidant probablement dans la concession énoncée au vers 1129 :

« je fléchis mon orgueil »,

et le constat à la construction grammaticale sinueuse pendant trois vers aux sonorités sourdes, aboutit au quatrième vers d’une formulation nette et claire se terminant par un son «è» à la sonorité claironnante (vers 1197-1200)

« Du fruit de tant de soins à peine jouissant

En avez-vous six mois paru reconnaissant,

Que lassé d'un respect, qui vous gênait peut-être,

Vous avez affecté de ne me plus connaître. »



Néron répond par une tirade moins longue (vers 1223-1257), mais d’emblée cinglante (vers 1227-1230) :

« Aussi bien ces soupçons, ces plaintes assidues

Ont fait croire à tous ceux qui les ont entendues,

Que jadis (j'ose ici vous le dire entre nous)

Vous n'aviez sous mon nom travaillé que pour vous. »

Avant de mettre habilement sa mère Agrippine dans la position d’accusée (vers 1254-1257) pour terminer en s’attribuant une posture magnanime (1295-1304) qu’Agrippine prend pour argent comptant.



Le spectateur est immédiatement informé de la fourberie de Néron, qui se confie à Burrhus : il veut éliminer son rival Britannicus, sans pitié aucune. Burrhus tente une dernière fois de le ramener à la raison, dans une tirade (vers 1337-1385) qui devait trouver une forte résonnance auprès du jeune Louis XIV encore fortement impressionné par la Fronde dont son père eut tant de peine à s’extirper. Hélas, Néron succombe aux flatteries du fourbe Narcisse.



L’acte cinquième s’ouvre sur la rencontre de Junie et Britannicus : ce dernier, naïvement, croit en une réconciliation avec Néron, tandis que Junie tente de le détromper en dressant un tableau féroce des courtisans, dans lequel bien des contemporains de Racine devaient se reconnaître (vers 1521-1526 voir citation).

Agrippine croit un instant avoir retrouvé sa place (vers 1583)

«Il suffit, j'ai parlé, tout a changé de face.»,

mais elle est immédiatement démentie : Néron a bel et bien fait empoisonner son rival.



La pièce pourrait se terminer par la tirade d’Agrippine (vers 1673-1692), dont les deux derniers créent un lien avec le spectateur sensé justement connaître le sinistre renom de Néron :

«Et ton nom paraîtra dans la race future

Aux plus cruels tyrans une cruelle injure.»



La pièce se termine, sans se terminer, le spectateur sait la suite (tout au moins à l’époque de Racine)…

Je n’ai ici retracé que l’intrigue principale, à grands traits, mais il convient – pour faire pleinement ressortir le côté magistral de cette pièce – d’apprécier également le tissu des intrigues secondaires qui viennent judicieusement, subtilement, alimenter et renforcer cet axe.

Cette pièce se lit et se relit inlassablement, tant elle fait écho – aujourd’hui encore – aux mœurs des puissants de ce monde… Depuis Néron, combien de Staline, combien d'Hitler ???



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Phèdre

Premièrement, c'est un classique parmi les classiques, il faut donc le lire.

Deuxièmement, Racine a le don de nous faire tomber amoureux de la sonorité de la langue française (il faut lire la pièce à haute voix).

Troisièmement, les sentiments tragiques ressentis dans cette pièce sont hors du commun.

Le pur produit d'un génie de la littérature!
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Andromaque

Beaucoup de lecteurs et de lectrices considèrent cette œuvre comme la meilleure pièce de théâtre écrit par Racine .... Je les comprend ! L'écriture de la pièce est réfléchis et très intelligente. On ne peut se demander pourquoi Racine est l'un des plus grands auteurs classiques de pièces de théâtre ! Il suffit de lire ses principales œuvres et nous sommes rassasiés de réponses ! Bref, je ne souhaite pas faire de long discours concernant Andromaque, mais cette œuvre est tout simplement magnifique ! De plus, elle est courte, directe et facile à lire : ce qui en fait une œuvre divine dans laquelle Andromaque, le personnage éponyme et principale est bouleversée par de nombreux sentiments. Dans laquelle, elle est tourmentée par un choix décisif et si difficile. Parallèlement une conspiration a lieu ... Bonne lecture à tous !



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Phèdre

Relu juste avant d'aller voir la pièce interprétée par une troupe d'excellents amateurs, au point de ne pas avoir vu passé ces 3 heures, bouche ouverte, imprégnée de cette langue de miel et d'ambroisie



Magnifique écriture et panorama complet des vissicitudes de la condition humaine. Ile déserte
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Phèdre

Un petit détour par la lecture d'un classique de Jean Racine. Phèdre (1677), tragédie en cinq actes inspirée de la mythologie grecque, met en scène les ravages de la passion. L'héroïne éponyme est la fille du roi Minos et de Pasiphaé. Soeur d'Ariane, Phèdre est l'épouse de Thésée qui lui est régulièrement infidèle. Elle se comporte froidement avec son beau-fils Hyppolite qu'elle semble détester. Le jour où Thésée disparaît, Phèdre laisse échapper ses véritables sentiments à l'égard de son beau-fils. Mais Thésée revient. Quant à Hyppolite, il aime Aricie, une princesse de sang royal d'Athènes.



Au centre de cette pièce en alexandrins, se déploie l'amour interdit de cette femme pour son beau-fils, déchirée entre sa passion et sa culpabilité d'éprouver de tels sentiments. La malédiction divine, la fatalité et le drame causé par la calomnie sont des thématiques au cœur de l'oeuvre. Une lecture rapide au cours d'un après-midi qui m'a donné envie de découvrir la pièce sur scène.

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Britannicus

Britannicus, pièce de théâtre en 5 actes, qui se place sous le signe de l'Antiquité, dans la Rome de Néron, empereur tyrannique que Racine va dépeindre parfaitement.

On retrouve les mêmes enchainements que dans ses autres pièces, présentation des personnages, les amoureux qui arrivent, un traitre, un tyran, et les problèmes commencent où l'amour et les destins du royaume sont mêlés.



Je préfère ses pièces où les femmes tiennent la première place, Bérénice, Phèdre, Andromaque mais on y retrouve toujours ce qu'on aime chez Racine, les trahisons, les amours brisés, les deuils.

Et bien sur ses alexandrins et ces répliques qui font mouches !
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Britannicus

Pièce que j’ai vue à la Comédie Française à l’époque où nous y étions souvent avec une amie parce que le poulailler ce n’était pas cher et que l’on aimait bien les classiques !



Alors bien évidemment j’ai eu du mal avec la lecture, la forme théâtrale de l'écriture me rebute et si ce n'était pour le Challenge Solidaire je ne l’aurais pas lu !



Dans cette pièce dont elle porte le nom, Britannicus est bien falot face à Néron et Agrippine, plus attachés au pouvoir l’un que l’autre ! Il ne peut se défendre de la cruauté de son frère par alliance et à ce “petit jeu” il perd !



Difficile de juger ces écrits donc pas de notation mais pour le souvenir de la représentation j’aurais mis 4*



CHALLENGE RIQUIQUI 2020

CHALLENGE SOLIDAIRE 2020
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Athalie

Athalie a éliminé sa famille, usurpé le trône de Juda et abjuré la religion juive pour adorer Baal. Mais elle ignore que le grand-prêtre et son épouse ont sauvé et élevé secrètement le véritable héritier de la couronne.



Comme Esther, cette pièce est basée sur un épisode biblique et s’appuie sur des valeurs et une morale religieuses. L’auteur oppose deux femmes: Josabet, l’épouse du grand-prêtre, pieuse, mère aimante et soumise à son mari, réunissant toutes les vertus et sauveuse du véritable héritier; face à elle, Athalie, meurtrière, usurpatrice, avide de pouvoir et, crime suprême, ayant renié la foi juive pour adorer un autre dieu. Entre elles, Joad, le grand-prêtre, qui est le véritable opposant d’Athalie, de par son influence sur son peuple, et Joas, le roi légitime, encore enfant, éduqué dans le temple pour rétablir la vraie foi quand il aura retrouvé sa place.



Les thèmes abordés ne sont pas inintéressants, mais trop pétris de religion pour que la pièce m’ait réellement plu. Ce qui ressortait le plus pour moi était l’intolérance religieuse des principaux protagonistes: tous ceux ne partageant pas leur foi doivent être éliminés. Evidemment, leurs adversaires ne peuvent être décrits que comme des meurtriers et des apostats dont il faut triompher pour que le monde redevienne juste. Et bien sûr, c’est une femme qui est la cause de tous les problèmes rencontrés par les pieux et vertueux membres du Temple.



Une pièce qui ne m’a pas vraiment emballée, la dernière de Racine qui me restait à lire. Je n’en garderai pas un grand souvenir, malheureusement, mais je suis contente d’avoir pu découvrir l’ensemble du théâtre de l’auteur.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Bérénice

Je l'ai déjà écrit plusieurs fois, le théâtre j'aime le voir jouer, pas vraiment le lire. Et même si la Bérénice de Racine m'a bien plu, je reste sur mon avis, lire du théâtre, très peu pour moi. Mais le challenge solidaire est passé par là...



Bérénice aime Titus; Titus aime Bérénice. Tout devrait bien aller dans le meilleur des mondes. Sauf que... Sauf que Titus est désormais empereur de Rome et ne peut donc épouser qu'une romaine, ce que Bérénice n'est pas. Pire, elle est reine de Palestine et jamais les romains ne toléreront une telle union, eux qui ont chassé les rois et les reines de l'empire.



Alors Titus se voit contraint d'abandonner son amour par devoir, mais recule au moment de le lui dire tant il l'aime d'un amour passionné. Il charge alors son fidèle ami Antiochus de le lui dire à sa place sans savoir que ce même Antiochus est amoureux en secret de Bérénice...



En voilà une tragédie qui comporte tous les symboles: l'amour contrarié, l'amoureux transi, le devoir d'état, la menace de se tuer et j'en passe. Une pièce en vers très agréable à lire (et à entendre) pour parfaire sa culture.

N'y aurait-il pas d'amour heureux ?



Challenge solidaire 2020

Challenge multi-défis 2020

Challenge Cœurs d'artichaut 2020
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Phèdre

Phèdre, l’épouse de Thésée, est amoureuse d’Hippolyte, le fils de son mari, lui-même amoureux d’Aricie, otage de Thésée, qui refuse qu’elle se marie. Alors qu’Hippolyte se prépare à partir à la recherche de son père disparu, la tragédie se noue.



J’avais lu cette pièce au collège et j’en avais un souvenir plutôt flou, mais globalement positif. Maintenant que j’ai lu plus de théâtre et en particulier plus de pièces de Racine, mon avis est un peu plus mitigé: les triangles et quadrilatères amoureux si chers à l’auteur commencent à me sortir par les yeux!



Il y a un aspect politique sous-jacent, mais il est seulement brièvement mentionné. L’intrigue tourne autour des amours des personnages, de la vengeance qui s’ensuit quand les sentiments ne sont pas partagés. Et comme on est dans une tragédie, pratiquement personne ne survit. Joie et bonheur, quoi 😆



Comme avec les autres pièces de l’auteur, c’est écrit en vers et c’est un peu déstabilisant au début, mais dans l’ensemble ça se lit très bien une fois qu’on a pris le pli. Certains dialogues sont même plutôt inspirés, même si parfois les tournures sont un peu étranges pour un lecteur contemporain.



Une lecture plutôt intéressante et plus accessible que je le pensais.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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