Après Phèdre, je me suis attaquée à Andromaque !
Je m'épargne de raconter le noeud de l'intrigue, vous trouverez sans mal des résumés si cela vous intéresse, d'autant que j'aurais bien du mal à être concise.
Je vais donc me contenter de donner mon avis. N'y allons pas par quatre chemins : j'ai beaucoup aimé. Ai-je besoin de rappeler la perfection du vers racinien ? Les passions s'entrecroisent, sont contrariées et jamais réciproques. Les amours se lient sur fond de guerre de Troie et d'intérêts politiques. Les choix sont cornéliens : Andromaque acceptera t-elle le mariage avec Pyrrhus pour sauver son fils ?
Ce que j'apprécie particulièrement, c'est la subtilité du texte : on devine la folie, la détresse, la passion. Les personnages sont désespérés, prêts à tout par amour alors que les enjeux politiques sont énormes... J'ai adorél'intensité dramatique entre ces quatre personnages : Oreste qui aime Hermione, fiancée à Pyrrhus, Pyrrhus qui aime Andromaque... Un noeud apparemment inextricable de sentiments contrariés, de jalousie, de désespoir. Hermione est un personnage assez fascinant de folie, femme blessée qui n'hésite pas à demander à Oreste de tuer son ancien amant. Et que dire d'Andromaque, qui paraît étrangère à tout, hantée seulement par le visage de son défunt époux Hector, habitée par son amour de mère... Ce sont assurément deux grandes héroïnes, chacune à leur manière, éclipsant les deux hommes qui les entourent.
Réellement, les tragédies raciniennes sont exceptionnelles, rien que pour le sublime de la langue française. La passion et la noirceur qu'elle engendre sont une nouvelle fois portées à leur paroxysme, au coeur de la pièce, servies par un style époustouflant.
Je me répète, mais je m'ennuie vite en lisant du théâtre et Racine réussit une nouvelle fois à me captiver. C'est sans nul doute l'un des monuments du théâtre français.
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