Jan, un jeune marin, revient dans sa ville natale, un port des Flandres, où il apprend que la maison où il est né a été détruite. Il décide alors de se rendre à Malpertuis, la maison de son oncle Cassave. Mais il se perd dans les rues du port et arrive dans le quartier chaud où, pris dans une bagarre, il est assommé. A son réveil, il se retrouve dans sa chambre de Malpertuis. Il découvre que la vaste demeure est peuplée de personnages insolites, tels un bourgeois lubrique, trois veuves passant leur temps à filer et à coudre, un géant boiteux et sa compagne… Un désormais classique !
Commenter  J’apprécie         100
Jean Ray fait partie des auteurs que l’on pourrait qualifier de « clivants » parce qu’ils déclenchent soit des passions obsidionales, soit des réactions épidermiques et des rejets en bloc. Et, selon cette dichotomie, Malpertuis laissera maints de ses lecteurs sur le seuil. Non pas à cause de la mise en scène des personnages étrangement campés, très peu décrits au fond, mais dont on sait souvent, dès l’entame de la lecture, qu’ils sont des dieux incarnés – donc déchus (Malpertuis est sans doute l’intrigue la plus spoilée du patrimoine belge). Ni à cause de la sophistication narrative qui le caractérise, le roman offrant une illustration parfaite du récit-gigogne, où pas moins de sept strates narratives se voient marquetées par le noble artisan Jean Ray !
Commenter  J’apprécie         40
Vous ne connaissez pas Jean Ray ? Pour aborder son oeuvre, lisez ce livre.
Vous connaissez Jean Ray? Alors vous avez lu ce livre. Si vous ne l'avez pas lu, qu'est-ce que vous attendez ? Sinon relisez-le.
Vous n'aimez pas Jean Ray et n'avez pas lu ce livre. Alors lisez-le. Si vous n'aimez toujours pas Jean Ray, je ne peux plus rien pour vous.
Ce livre est un de mes favoris depuis que je l'ai lu à onze ans dans l'édition Marabout. Je viens de le relire et j'ai envie d'en parler.
La cité de l'indicible appartient à première vue au genre un peu bâtard du fantastique expliqué (comme les Harry Dickson du même auteur): le livre a l'aspect d'un roman policier, avec enquêteur et explication rationnelle à la fin. Mais on n'est pas obligé d'être d'accord, d'autant que le livre est encadré d'un prologue halluciné, qui est l'un des plus beaux textes de la littérature fantastique, et d'un épilogue qui dément en partie ce qui le précède.
L'histoire ? le sympathique Triggs, ancien constable à Londres, personnage atypique, beaucoup plus intelligent que certains le croient, y compris des lecteurs mal avisés ,prend sa retraite à Ingersham grâce à un legs inattendu de Sir Brody. Pourquoi ce legs? nous ne le saurons pas, mais certains indices nous permettent de la deviner.
Ingersham est une petite ville anglaise typique. Vraiment ? Dès que nous découvrons Ingersham, Jean Ray précise que son architecture est plus flamande qu'anglaise. Toutes les demeures que Triggs visite ont des salles à manger à la hollandaise, des poêles hollandais, des carreaux de Delf aux murs, des pignons à la hollandaise. Il y a cependant une de ces landes affectionnées des créatures fantastiques anglaises. Et de fait, la lande a son monstre. Dès l'arrivée de Triggs, la ville est la proie d'une véritable épidémie de décès mystérieux, dont les circonstances confinent au surnaturel. le maire (qui ressemble beaucoup à un bourgmestre flamand) profite de la présence d'un "célèbre détective de Scotland Yard" pour lui demander de se charger de l'enquête. Ce qu'il fait, avec succès apparemment. Mais en réalité, comme dit ci-dessus, tout n'est pas si clair.
Ce brave Triggs a droit à sa happy end. Il a de la chance, ce n'est pas si fréquent chez Jean Ray.
La ville d'Ingersham est une parfaite réussite, c'est peut-être elle le personnage principal du roman. On a presque envie d'y habiter, de vivre dans cette ambiance à la fois quotidienne et magique.
Malgré son côté plus léger, le livre reste dans la tonalité générale de l'œuvre de l'auteur par ses thèmes et ses décors et constitue une bonne introduction à son œuvre.
On remarque une allusion à la mythologie classique qui nous rappelle "Malpertuis". Et je reviens au formidable prologue, qui justifierait à lui seul la lecture du livre. Je le reprends en citation.
Incidemment, je ne comprends pas ceux qui jugenent le style jean Ray désuet; il est tout simplementclassique, et il écrit en bon français. Ce n'est quand même pas si rare, même de nos jours.
je signale encore une bonne adaptation de Mocky, bénéficiant d'une très belle photographie et de la présence de Bourvil. L'Ingersham du livre est d'ailleurs très proche par son atmosphère d'autres villes de films de ce metteur en scène.
Ce film, initialement distribué sous le titre imbécile de "la grande frousse", a retrouvé son titre original en 1972 après que le metteur en scène en ait racheté les droits. je crains qu'il soit un peu difficile à trouver. peut-être en VOD? Ou sur certaines plateformes de téléchargement peu orthodoxes.
Commenter  J’apprécie         132
En grande difficulté de lecture, je me suis lancé dans un petit recueil de nouvelles de Jean Ray. Avec ces quelque deux cents pages, je n’imaginais pas caler deux semaines dessus. Mon ressenti ne sera donc pas aussi complet.
Bien moins connu que H.P. Lovecraft, Jean Ray n’en demeure pas moins un grand auteur de fantastique du début XXe Siècle. « Le Grand Nocturne », en plus d’être une nouvelle, est le nom du recueil qui regroupe 7 titres inégaux en qualité et en consistance. « La Ruelle ténébreuse » est le récit le plus long. J’ai bien aimé deux ou trois passages.
Écrit bien souvent à la première personne, les histoires de Jean Ray sont avant tout une atmosphère. L’auteur possède une belle écriture, mais l’ensemble manque de rythme.
Commenter  J’apprécie         120
Si on peut trouver l’issue de l’histoire un peu déroutante, voire facile à la première lecture, on admettra, après réflexion ou relecture, que tout avait raison d’être. Ces personnages grinçants, étranges, et l’atmosphère de Malpertuis, cette lourde maison qui mange la lumière, vous suivent, vous sifflent à l’oreille. L’horreur est atténuée par une étrange fascination, et il semble que tout le talent de l’auteur est là; il imprime sur nous la marque de Malpertuis comme il l’a imprimée sur ses personnages; ainsi, chacun de leurs pas les ramènent devant la porte de la maison.
Et chacun des nôtres; plus tard, on attendra de trouver, aux abords d’un village, non loin d’une falaise, les fenêtres aux balconnets gris de la demeure maudite.
Commenter  J’apprécie         10
J'aime Jean Ray même dans sa littérature alimentaire .mais ici ,c'est le top :construction complexe (patchwork de textes d'époques et d'auteurs différents) ,ambiance hyper-glauque et idée géniale mêlant la mythologie grecque (l'Olympe presque au complet) et le folklore européen (loup-garou).Très réussi.
Commenter  J’apprécie         80
Malpertuis. C'est une maison, étouffante, spacieuse, hantée par des êtres qui ne sont qu'à moitié vivants. Tous sous le férule du vieil oncle Cassave. Lorsqu'il meurt, chacun est livré à son destin, forcément tragique et les meurtres se multiplient. Jusqu'à l'instant final ou révélation. Jean Ray signe ici un livre ingénieux, rempli de malice et de violence. Sans doute son meilleur manuscrit, avec des rebondissements, du suspense, du fantastique et la mort qui rôde fatalement.
Commenter  J’apprécie         10
L’écriture de Jean Ray est hypnotique. Le vocabulaire est fouillé, la langue travaillée sans être indigeste, les paragraphes aérés. Le récit coule, littéralement, il s’avale. Le narrateur principal restant Jean-Jacques, le récit trouve d’autres voix; de nouveaux personnages prendront le relais. Curieusement, l’histoire, au lieu de s’élargir grâce à ces différents points de vue, se resserre un peu plus sur Malpertuis. La maison absorbe tout, l’intérieur comme l’extérieur; le couvent, la taverne ou la maison du bord de mer sont des lieux eux aussi maudits, contaminés, où les visions d’horreur ne cessent pas.
Commenter  J’apprécie         10
Ce fut pour moi un vrai petit bonheur que de retrouver la plume de l'un de mes auteurs favoris depuis mon adolescence : John Flanders, alias Jean Ray.
Ce volume rassemble quatre textes, dont le court roman qui donne son titre à l'ouvrage : "La malédiction des vieilles demeures".
Nous y faisons la connaissance de Hilduard Syppens, détective amateur, et suivons ses aventures et son histoire personnelle.
Syppens, homme d'origine modeste est féru de romans policiers qu'ils découvre avec son meilleur ami sous la plume de Gaboriau, peut, une fois devenu riche héritier s'adonner à sa passion pour le mystère..
Mystères (au pluriel) est d'ailleurs ce qui peut le mieux définir ce texte.
Littérature de mystères, c'est à dire pas tout à fait récit policier, mais aussi d'aventures, agrémenté d'une touche gothique qui ajoute une légère ambiance proche du fantastique.
Rappelons que Jean Ray fut le prolifique auteur des aventures d'Harry Dickson, qui entrent bien dans ce cadre de littérature de mystères.
J'ai beaucoup apprécié l'esprit feuilletonesque de ce court roman, Gaston Leroux et son Rouletabille, et les autres grands noms du genre, ne sont pas loin.
Il faut bien sûr savoir apprécier le côté daté et le charme suranné de ce type d'oeuvres pour en goûter les vertus distrayantes.
Commenter  J’apprécie         435
Le fantastique est un genre auquel je n’ai pas encore porté beaucoup d’attention. J’ai lu quelques nouvelles de Lovecraft ainsi que l’entièreté de l’œuvre de Maupassant consacré à se genre. Si Lovecraft m’a laissé de glace, Maupassant m’a impressionné par sa maîtrise parfaite de l’inquiétant et du mystérieux, deux qualité que je n’avais jamais vu dans ses romans plus classiques.
C’est donc dans l’espoir de retrouver ces émotions que j’achetai Malpertuis, et je ne parle pas ici de la maison, mais bien le livre ;-)
Bien évidemment, Malpertuis n’a pas atteint les trop hautes attentes que je possédais à son égard. Toutefois, il m’a tout de même plut grâce à l’écriture de l’auteur.
J’avais déjà lu du Jean Ray à quelques reprises dans le cadre de ses romans policier, mais je n’avais jamais porté attention à sa plume qui, ici, se suffit pour rendre le livre intéressant.
Quant à l’histoire en elle même, je l’ai trouvé plutôt fade. Dans les trois premier quarts du livre, on se demande ce qui est la cause des étrangetés se manifestant dans la maison, sans vraiment pouvoir les apprécier à leur juste valeur. Certains passages sont inutilement compliqué, et l’on a l’impression que le dénouement aurait été nécessaire pour comprendre le reste du livre.
Bref, j’ai un avis plutôt mitigé sur ce livre. Je crois qu’une relecture est nécessaire pour parfaitement pouvoir apprécier ce livre, mais ma première lecture ne m’en donne pas envie.
Commenter  J’apprécie         20
J’ai lu ce roman dans le cadre scolaire et je n’ai pas vraiment aimé. Sans doute notamment pour le fait de l’avoir lu dans ce cadre justement. J’ai également trouvé certaines phrases vraiment incompréhensibles au vu des digressions de l’auteur. Je ne remets pas en cause la plume de l’auteur, mais la, c’était vraiment pénible à lire...
Commenter  J’apprécie         60
Jean-Marie de Kremer alias Jean Ray possédait de grandes facilités et était un narrateur hors-pair. le hic, il écrivain presque aussi vite qu'il respirait, sans toujours se relire avec pour résultat des nouvelles intéressantes mais parfois molles au niveau de la consistance du scénario. Ces contes du Whisky servent de prétexte à des récits de fantômes, de nuits brumeuses, de personnages torturés et de fantasmes sortis de cauchemars crus. Une bonne cuvée, mais pas de grande surprise si on tient MALPERTUIS comme étant son chef-doeuvre.
Commenter  J’apprécie         10
Malpertuis c'est une étrange maison... menée de main de maitre par Cassave un centenaire qui cache un terrible secret... partagé par les locataires de cette demeure familiale qui se nomme Dideloo, Sylvie Dideloo son épouse, l’étrange Philarète, Nancy la jeune soeur de Yann, Euryale sa cousine et Alice la plus jeune Dame Cormélon. Mathias Crook le beau fiancé de Nancy, Lampernisse, etc. Étrange roman qui fascine et envoûte le lecteur par son écriture remplies d’archaïsmes et de vocabulaire précieux. C’est aussi un récit original qui ne gâche pas la surprise du lecteur lors d’un épilogue cruel. Ce n’est pas pour rien que le flamand francophone Jean Ray est considéré comme un maître du fantastique.
Commenter  J’apprécie         70
Grace au travail documentaire et éditorial de quelques amateurs de l'oeuvre de Jean Ray, dont notamment André Verbrugghen, traducteur, et Claude Deméocq, préfacier, les lecteurs francophones peuvent découvrir ces textes inédits en volume et originalement publiés en néerlandais.
PAR-DELA LES SEPTS MERS...DANS LE SILLAGE DU FULMAR, propose donc de courts contes, publiés entre 1928 et 1957 dont le thème central est la mer.
La mer et ceux qui la pratiquent, quelque soit le type de bateau sur lesquels ils voyagent, ces marins vivent des aventures souvent tragiques, où le mystère et parfois le fantastique ont leur place.
Ces contes, très courts, vont à l'essentiel, c'est le talent de conteur du prolifique Jean Ray, qui une fois encore fait son office, quand en quelques phrases, parfois quelques mots, un personnage est décrit, un décor planté.
Rien de surprenant à ce que cet auteur soit régulièrement réédité, même si c'est de manière un peu confidentielle, et qui l'ait ses fidèles, Jean Ray a gagné depuis longtemps déjà son statut d'écrivain classique dans les genres fantastique et d'aventures.
Commenter  J’apprécie         380
Pour les accros de fantastique, le nom Malpertuis est un peu comme celui de Ctulhu ou de Usher, synonyme de terreur . Ce titre occupe une place à part dans la bibliographie de Jean Ray résonne comme un moment capital de l’histoire littéraire belge et se hisse au rang d’un classique, roman mal connu, au suspense prenant, avec des références nombreuses et une écriture un chouia archaïque assez proche de celle de De Ghelderode. Ce livre fait partie des ouvrages majeurs du fantastique né dans le giron de la littérature francophone et est absolument à redécouvrir.
Commenter  J’apprécie         10
Deux enquêtes par lesquelles nous découvrons l'astuce de ce policier américain dans un Londres énigmatique. J'ai beaucoup apprécié les enquêtes bien que le vocabulaire peu usité soit parfois difficilement accessible. La seconde partie nous plonge dans l'univers des Indes avec la légende du dieu Hanuman, et la scène des crimes, un musée, n'est pas sans rappeler les premières enquêtes des grands détectives de la littérature.
Commenter  J’apprécie         00