Pendant de "A bâbord toute !" paru l'an dernier sur l'histoire de la gauche ; cette ouvrage remonte le temps et résume agréablement le cheminement de la droite française. Des droites plutôt. Décryptage par retour au sources de ces courants encore évoqués de nos jours: orléanisme, bonapartisme etc....
Le dessin est clair, plutôt drôle, même si, comme dans le tome précédent, on finit par confondre un peu tous ces moustachus/barbus du XIX et de la IIIème République.
Comme dans le précèdent opus, la médiocrité des derniers avatars ou rejetons contemporains est évidente. mais à la différence du courant opposé où les grands ancêtres avaient de la gueule (Jaurès, Blum, Gambetta...), là, à part bien sûr De Gaulle (et encore, plus trop vers la fin), ils sont globalement tous assez minables. Mais peut-être n'est ce ma vision que parce que ce n'est pas ma famille politique et que les gens de droite s'y retrouveront...
Ou bien les auteurs ont raté leur coup et laissent transparaître leurs préférences !
.
Commenter  J’apprécie         11
Belle page d'histoire, expliquée simplement. Rappel de la vie de Jean Moulin, de son engagement et da difficulté pour rassembler les Français face à un même ennemi. Les planches sont soignées, seul le visage de Jean Moulin est bien expressif, heureusement il n'y a pas trop de gros plans sur les autres.
Commenter  J’apprécie         00
Quand le général De Gaulle à créé l'ordre des Compagnons de la Libération, bien malin qui aurait pû prédire combien recevraient cet honneur, le général en premier.
Militaires, résistants ou simples civils, combien allaient s'illustrer face à l'ennemi alors que le mot d'ordre de Pétain et de Vichy était plus orienté vers la collaboration.
1.038, ils ont été 1,038 à recevoir cet honneur suprême des mains du Général, et le dernier des derniers, le Lieutenant Hubert Germain, s'est éteint le 12 octobre 2021.
Dès l'entrée en guerre de la France la destinée d'Hubert était tracée, non sur les bancs d'école ou une carrière semblait lui tendre les mains comme officier dans la marine, mais bien sur le terrain, les armes à la main.
Entre le discours du Maréchal Pétain et celui du Général De Gaulle, il n'hésite pas une seconde et prendra tous les risques pour rallier l'Angleterre et les Forces Françaises Libres.
Rapidement, ce sera le débarquement en Afrique du Nord et une situation dramatique qui le marquera à jamais et le laissera d'ailleurs fort amer, ses premiers coups de fusils, il devra les diriger contre les troupes françaises fidèles au régime de Vichy qui offraient ainsi une alliance contre nature avec l'envahisseur nazi.
Plus tard, ce ressentiment sera amplifié quand suite aux revers des troupes italiennes et de l'AfrikaKorps de Rommel, ces mêmes "français" se rallieront (enfin...) au général De Gaulle, le mal était fait.
Entre temps, le Lieutenant Huber Germain, du haut de ses 22 ans, va gagner le respect de ses hommes à Bir Hakeim, où 3.700 soldats français vont réussir à contenir 35.000 allemands pendant 16 jours, suffisants pour permettre aux anglais de solidifier leurs défenses et ainsi empêcher Rommel de filer vers l'Égypte et le stratégique canal de Suez. Cet exploit a grandement contribué au succès de la campagne d'Afrique,et surtout redoré le blason de l'armée française, bien terni jusque là par la politique prônée par Vichy.
On retrouve le Lieutenant Hubert Germain par la suite à El Alamein, à la campagne de Tunisie, et dans le débarquement en Italie, où il sera blessé avant de courageusement reprendre part au combat et de participer au débarquement en Provence, remettant ainsi, enfin, les pieds sur le sol français.
Un Brave parmi les Braves, dont je ne connaissais pas l'Histoire avant de lire cet album, que je ne regrette absolument pas.
Mes respects Lieutenant Hubert Germain, et merci aux auteurs de cet album d'avoir mis a vue en images.
Commenter  J’apprécie         101
Une psychopathe, jalouse et névrosée, on le saura des mois plus tard, arrose toute une ville de lettres anonymes révélant les frasques réelles ou supposées de fonctionnaires et autres personnalités en vue de la bonne ville de Tulle. L’incompétence des enquêteurs, la crapulerie des journaleux avides de sensationnel, les “faits-diversiers”, les bassesses de tout un chacun conduiront à des morts et suicides. Les circonstances agissent en révélateurs des sentiments humains. Toute ressemblance avec Outreau et #Meetoo ne serait pas une coïncidence. Une occasion de revoir le “Corbeau” de Clouzot ou le film de Preminger.
Commenter  J’apprécie         60
L’auteur retrace la tragique histoire d’un de ces soldats victimes de la Grande Guerre dont on parle peu : ces hommes détruits psychologiquement, devenus des aliénés tragiques. Il s’intéresse aussi à tous les disparus, environ trois cents mille, qui viennent s’ajouter aux morts “identifiés”. Au travers de cette histoire plus caricaturale que singulière, l’historien nous montre les démarches des familles à la recherche de leurs “chers disparus” pour entamer la procédure de deuil. Il y a un mélange d’acharnement juridique, de douleur sans fond, de quête de reconnaissance… Un livre en souvenir de ces êtres broyés par la guerre.
Commenter  J’apprécie         30
un très beau livre.
j'ai adoré lire ce livre, j ai appris énormément de choses sur cette guerre qu à été 14-18.
je le recommande fortement car tous le monde devrais savoir un minimum de ce que vivait les soldats français lors de la première guerre mondiale.
Commenter  J’apprécie         20
Jean Yves Naour, historien spécialiste de l’entre-deux guerres, nous livre ici une enquête minutieuse sur l’origine du « Corbeau » qui a inspiré le film de H-G Clouzot.
Tout commence dans la ville de Tulle, et plus précisément dans la préfecture de la Corrèze où un dépit amoureux provoque l’avalanche de lettres anonymes ordurières voire pornographiques. L’émoi est à son comble et la tâche n’est pas facile pour le juge d’instruction d’autant que les soupçons se portent sur un couple fraîchement marié, seuls personnes louées par l’anonyme, dont le mari a justement été l’objet des assiduités d’une vieille fille jalouse. Sur ce, se greffent les luttes de pouvoir et les mesquineries de bureau. Mais un premier mort, greffier rendu fou par les fausses accusations, relance la machine judiciaire. Le juge convoque un expert « graphomaître », rendant la défense sceptique, et hilare la presse populaire des années 1920.
Les soupçons changent de camp et l’on s’attache au personnage de Angèle Laval, « vierge folle », vieille fille maniaco-dépressive et suicidaire. L’intérêt de l’analyse de Le Naour réside dans la description au scalpel à la fois de l’appareil judiciaire de l’époque mais aussi des préjugés et des a-priori de la population, notamment en ce qui concerne le mythe de la vieille fille, entretenu longtemps dans la littérature du 19ème siècle. Bien sûr, en lecteur, on cherche d’abord l’auteur probable de ces lettres et le documentaire historique devient un roman policier. On ressent comme un malaise à lire ces extraits de lettres, on revoit comment la presse populaire et nationale s’empare d’un faits divers, comment le secret de l’instruction peut être trahi dans cette époque lointaine et si proche à la fois.
Suit une conclusion sur le film de Clouzot et les conditions de sa sortie dans la France occupée. On apprend qu’on a reproché à Clouzot d’être produit par la Continentale, dirigé par un nazi, de faire, dans ce film qui se déroule « dans une petite ville de province », de la propagande anti-française. Il faut dire que le film sort lui–même dans une atmosphère de délation et de dénonciations anonymes et rompt avec les bons sentiments ambiants.
Une lecture prenante à rendre parano !
Commenter  J’apprécie         00
Grâce à une Masse critique Babelio, j’ai pu découvrir une maison d’édition que je ne connaissais pas : les éditions Dunod qui proposaient début 2021 une Histoire de la gauche en BD, avec À bâbord, toute !, de Jean-Yves Le Naour et Marko.
Avec Jean-Yves Le Naour au scénario et Marko au dessin, À bâbord toute affiche déjà une ambition évidente : être le plus exhaustif et clair possible concernant une histoire politique forcément complexe. Ils en viennent même à convoquer des figures aussi disparates que Jésus, Karl Marx et Jean Jaurès, en tentant de les relier au mieux. La forme de la BD documentaire est efficace ici, comme elle peut l’être dans certaines enquêtes journalistiques ou dans le travail de vulgarisation philosophique de la série La Planète des Sages. J’étais curieux de voir comment pouvait être traitée une notion aussi fluctuante que la gauche politique (comme la droite évidemment, par opposition) et l’ensemble du travail est forcément critiquable (au sens de « nuançable »), mais la lecture même d’une traite n’épuisera pas le sujet, alors autant s’en nourrir.
Commenter  J’apprécie         220
« A Bâbord, Toute », une BD qui se lit vraiment comme un livre.
L’histoire de la Gauche qui commence avec le fils du premier représentant de la Droite … Dieu et qui se poursuit jusqu’à nos jours avec la question qui est toujours en suspens: Que peut bien vouloir dire être de Gauche ?
La lecture est agréable et les références historiques mêlées à des acteurs d’aujourd’hui (un supporter de l’O.M. à l’assaut des Tuileries en 1792…) mettent du piment dans ce récit . Les détails littéraires sont agrémentés par des dessins simples mais tellement représentatifs qui nous guident et nous transportent tout au long de l’histoire de la Gauche au fil des siècles.
A la fin de la lecture de ce livre il nous tarde de voir ce qui se passe à Tribord et donc de voir si nous avons toujours la droite la plus bête du monde…..
Commenter  J’apprécie         80
Raconter l'histoire de la gauche en BD représentait un véritable défi, et les auteurs s'en tirent haut la main!
Sur le fond, le contenu historique sous la houlette de Jean-Yves Le Naour est de qualité, clair et pédagogique, mais sans être simpliste.
Sur la forme, les dessins illustrent bien le propos et sont bourrés d'humour, rendant la lecture extrêmement plaisante.
Cet album est donc une vraie réussite, dont je conseille vivement la lecture, quel que soit le niveau de connaissances politiques du lecteur (chacun peut vraiment y trouver son compte pour une première approche, pour un approfondissement, ou même tout simplement pour l'aspect humoristique).
Un grand merci à l'équipe de Babelio et aux éditions Dunod pour m'avoir permis de le découvrir dans le cadre d'une opération Masse critique.
Commenter  J’apprécie         170
Cette BD en 1 tome présente une bataille de l’histoire de la Première Guerre mondiale très connue et surtout capitale, la bataille de la Marne.
Grâce à cette BD, on vit, instant par instant, le déroulé de ces quelques jours où l’armée allemande a failli remporter la guerre. La défaite était annoncée et presque acceptée : fuite du gouvernement et des capitaux, fuite de l’armée anglaise, abandon de Paris en l’annonçant comme ville ouverte… bref c’est la débandade. Mais un miracle se produit, les allemands font une importante erreur stratégique !
J’ai été surpris par cette BD sans prétention qui explique parfaitement ces quelques jours d’une bataille décisive. Les relations entre les officiers ne sont pas oubliés, tout comme les sentiments de chacun dans l’issue de cette guerre. C’est très bien raconté et on comprends aisément l’importance de cet événement dans cette guerre.
J’ai rarement vu une BD, qui plus est en 1 seul album d’une pagination classique, expliqué aussi bien qu’un livre d’histoire un événement de cet envergure.
Commenter  J’apprécie         60
Quel combat ! celui de deux victimes et de leur Avocate devenue un véritable symbole, Gisèle Halimi.
C'est un de ces changements fondamentaux qui ont changé la donne entre 1974 et 1985. Finit, le délit (presque mineur) et les rapides procès correctionnels où le violeur s'en tirait dans la majeure partie des cas avec une relaxe en usant toujours les mêmes arguments (bien connus). Le sujet reste difficile et sensible, notamment dans sa partie amont (la plaint et l'enquête) mais on peut rendre hommage à ces 3 femmes qui n'ont jamais renoncé. Gisèle Halimi a toute sa place au côté de Simone Veil et de Robert Badinter. Mes respects, maître.
Commenter  J’apprécie         90
La série "les compagnons de la libération" s'intéresse à ces noms qui ont marqué la seconde guerre mondiale. Pour ce tome cela sera Philippe Kieffer, héros du débarquement en Normandie.
Philippe Kieffer a grandit dans les Antilles puis est devenu banquier à Haïti puis en métropole. Exempté du service militaire, il n'hésitera pourtant pas à troquer sa casquette de bureaucrate de la banque contre le béret militaire. Alors que Pétain capitule, Kieffer rejoint les troupes du général De Gaulle. C'est grâce à lui que verra le jour un commando français et il dirigera ces 177 soldats sur Sword plage le D-Day 1944.
Cette bande dessinée fait son rôle de mémoire afin de ne pas oublier des personnalités comme Philippe Kieffer qui, de simple banquier, deviendra le commandant de cette troupe française qui libérera la Normandie.
Difficile certainement de résumer une vie aussi riche et active que celle-ci... Il en résulte un effet un peu haché voire brouillon. Un manque de fluidité tout comme un manque d'approfondissement de certains passages.
Malheureusement le dessin renforce cette impression avec des traits qui manque de netteté. Il n'est pas facile de reconnaitre les personnages, à commencer par notre héros qui n'a jamais la même tête!
Commenter  J’apprécie         100
Un travail fouillé d'historien avec une plume qui vous tient en haleine. S''il n'y avait pas ces deux suicides on pourrait en rire. Une rumeur gonfle jusqu'à la nausée. Les médias ne sont pas pour rien dans ce drame qui fait perdre pied au juge. Tous les rouages d'une affaire médiatico- judiciaire qui accouchera d'une peine requise pour l'accusé bien légère.On ressent l'atmosphère délétère qui plombe cette petite ville au fil des années et nous démontre que le genre humain peut être ignoble. Le réalisateur G. Clouzot ne se trompera pas en adaptant en 1943 ces faits dans un des films noirs les plus réussis de l'histoire du cinéma. Il subira aussi la rumeur et la déchéance momentanée.
Je n'ai pas cessé de penser en le lisant aux réseaux sociaux avec leurs posts et commentaires nauséabonds.
Le monde a changé pas les hommes.
Commenter  J’apprécie         30