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Critiques de Jeanine Cummins (318)
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Une déchirure dans le ciel

Je suis fan de true crime, c’est donc naturellement que j’ai ajouté ce livre dans ma PAL. Il relate de façon précise, et de l’intérieur, un drame qui s’est joué dans la vie de l’autrice. Le dernier soir d’une vacance avec sa famille, Tom, l’aîné d’une fratrie, part en douce avec ses cousines, question d’aller faire un tour en ville, mais surtout d’aller sur le vieux pont au-dessus de la rivière Mississippi, afin d’aller voir les poèmes de Julie. Ils feront une mauvaise rencontre. Quatre hommes viennent troubler leur quiétude. Les deux cousines seront violées et forcées à se jeter du pont. Tom les suivra. Et il s’en sortira. D’abord accusé à tord d’être l’auteur du méfait, il ne lâchera rien. Nous suivons donc dans ce récit les contrecoups d’un drame épouvantable. Sur le survivant. Sur la famille. Sur l’Amérique. C’est tout simplement fascinant et captivant. Et tellement personnel. J’ai adoré ma lecture. Je ne peux que vous la recommander.
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American Dirt

C'est le deuxième livre de Jeanine Cummins que je lis après l'excellent et bouleversant "Une déchirure dans le ciel". Celui-ci est tout autant bouleversant et poignant à la différence que c'est une fiction, qui colle néanmoins de près à la réalité, l'autrice ayant fait un gros travail de recherche sur le sujet durant plus de 3 ans.



Dans ce roman, c'est essentiellement Lydia et son fils Luca, 8 ans, que nous suivons dans leurs parcours de migrants, tentant d'échapper au Cartel qui a décimé leur famille, dont le mari, journaliste. Fuyant Acapulco, ils traversent le Mexique vers le Nord avec l'espoir d'atteindre les Etats-Unis et s'y installer, pour reconstruire leur vie, détruite au Mexique.



C'est un véritable page-turner. On est immédiatement en empathie avec Lydia et Luca, mais aussi avec d'autres migrants, comme les 2 sœurs adolescentes qui ont quitté le Honduras, fuyant la violence, la maltraitance.



C'est un voyage contraint cauchemardesque qui attend les migrants. Cet ouvrage raconte leur quotidien, leur espoir, leur doute, leur ténacité à toute épreuve, leur courage.



L'écriture est fluide, nerveuse, en rythme avec le récit raconté. La construction qui dévoile par petites touches au fil du roman l'histoire de Lydia et de sa famille ainsi que son amitié avec Javier, dont elle apprendra plus tard qu'il est le chef du Cartel, est percutante.



Malgré les polémiques, qui pour ma part n'ont pas lieu d'être, c'est un roman puissant, sensible, nécessaire, qui donne une vision différente, un angle de vue pertinent.

Encore un livre de Jeanine Cummins que je ne suis pas prête d'oublier.

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American Dirt

Fabuleux road/rail movie sur une mère mexicaine et son fils et ses 2 filles "adoptives "honduriennes pour échapper aux cartels , à la misère, à la violence vers des etats uniens idéalisés….. dans un contexte plus large une histoire de migration et de migrants dans laquelle on peut toutes et tous trouver des échos. Lisez c'est incontournable ? vous ne le lâcherez plus et même

vous souhaiterez rester et vivre encore avec ces personnages si attachants

et si courageux!!!!

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Le garçon du dehors

Le garçon du dehors de Jeanine Cummins (American Dirt)

Ce roman a été édité en 2010 aux usa, comme quoi la France est à la traine

On suit l’apprentissage d’un jeune garçon de 12 ans , d’origine irlandaise, qui fait parti des gens du voyage(les Pavées ) dans les années 50.

Il a toujours mené une vie joyeuse d'errance, se rendant de ville en ville entouré de sa famille proche et de son fidèle cheval Jack. Sous les apparences du vie joyeuse, se cache une grande culpabilité, qui le hante : le décès en couche de sa mère.

Le décès soudain de son grand père, modèle et confident va bouleverser sa vie La famille décide de s’établir dans une petite bourgade et se sédentariser , afin que les enfants puissent aller à l’école. Malgré tous ses efforts Christopher n’arrivera pas à se faire accepter et semble n’attirer que méfiance de ses camarades. C’est une magnifique histoire d’amour filial, on découvre une communauté inconnue, c’est poétique, émouvant. L’auteur renoue avec ses racines irlandaises.
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Une déchirure dans le ciel

Un roman autobiographique sur le fait divers qui a ébranlé la famille de l'auteur au cours des années 90. Un crime glacant et écoeurant qui s'est soldé par une gestion de l'enquête injuste et cruelle. Une histoire révoltante et dérangeante qui permet de rappeler beaucoup de notions essentielles et de replacer à leur juste place, les victimes.
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American Dirt

Ce livre est un véritable coup de poing. Il évoque, à travers la fuite de Lydia et de son fils Luca, le destin terrible des migrants mexicains, l'organisation diabolique des passeurs, l'enfer des cartels.. Certains passages sont très durs et nous compatissons au sort de ces personnes qui, pour sauver leur vie, quels qu'ils soient cadres, ouvriers, journalistes,.... doivent se sauver tout en sachant qu'ils vont devoir affronter de grands dangers.

L'enfer sur terre.



Un autre intérêt du livre est de mettre en exergue le racisme.



Jeannine Cummins, Américaine, elle-même descendante d'une grand-mère native de Porto Rico sait ce que signifie le racisme. A travers les lignes, nous comprenons que cette souffrance fait partie de son ADN. Son mari était un immigrant sans papiers. Et puis, il y a d'autres descriptions de personnages inspirés de sa propre vie mais on ne peut pas tout dévoiler.



l'intrigue est parfaite et nous nous attachons aux personnages. Chaque chapitre s'ouvre sur une nouvelle action, un autre défi. Si ce livre était un film, le spectateur serait pris en otage. Les migrants doivent se cacher, trouver des solutions, se méfier de tous pour survivre. Et les conditions de déplacements sont abominables. La plupart doivent se jucher sur le toit de trains de marchandises, il faut savoir sauter sur l'échelle au bon moment et prendre garde aux milices. Jeannine Cummins qui vit à Baltimore, s'est documentée fortement et sérieusement.



Mais tout n'est pas triste. Des amitiés se créent, l'amour sauve. La vie est plus forte que tout.

On a peur, on sourit, on se questionne, on se révolte.

Bref, ce livre ne peut pas laisser de marbre.



Juste un bémol : le terrible drame qui amorce le roman est peut-être un peu "too much" mais il a le don d'accrocher le lecteur, dès les premières minutes.

Bref, ce livre m'a bouleversée. J'ai pu me poser la question des Etats-Unis : "Terre d'accueil" ???? et je comprends mieux le combat des Mexicains, leur pays très complexe - et très beau aussi car on le traverse de part en part -et l'impact des cartels.
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American Dirt

Après les deux premiers chapitres, j’ai failli abandonner ce livre car je le trouvais trop violent. En effet, on est immédiatement plongé dans l’horreur. Malgré tous les événements immondes du début, je ne ressentais rien pour cette mère et son fils car tout arrive trop vite.

Heureusement, je ne me suis pas arrêtée à cette première impression et j’ai beaucoup apprécié la suite du roman qui montre les meilleurs et les pires aspects des relations humaines: l’amour entre une mère et son fils, la cruauté de certains hommes, la corruption, mais surtout la solidarité et l’entraide! C’est bien ce dernier point qui m’a le plus touché. Malgré toutes ces conditions difficiles, leur parcours est jalonné de personnes qui vont leur tendre la main sans rien attendre en retour.

J’ai refermé ce livre en me sentant bouleversée et horrifiée à l’idée que des gens chaque jour parcourent cet itinéraire si dur en quête d’un meilleur avenir.
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Le garçon du dehors



Travellers, tinkers, pavees, tels sont les qualificatifs de la communauté nomade irlandaise qui, à l'instar des Tziganes ou encore des Gitans, est l'objet de discriminations en raison de ses traditions étranges et de sa réputation de voleuse.

Christopher, alias Christy, est l'un d'entre eux. Âgé d'à peine douze ans à la fin des années 1950, le garçon vit avec son père, son oncle, sa tante et ses cousins, dont Martin qui est comme un frère pour lui. Malgré leurs chamailleries incessantes...

Bien qu'il ait grandi au sein d'une famille de voyageurs, Christy se sent différent. Sa singularité est-elle liée au récit qu'on lui a fait de la mort de sa mère quelques minutes après sa naissance ? Lorsqu'il découvre une photo représentant une femme et un bébé, le doute s'insinue dans son esprit.

Ce cliché lui a été légué par son « Grand-Pa » avant sa mort, comme si celui-ci voulait lui laisser un indice sur ses origines. Il est d'autant plus précieux que l'enfant vouait une adoration au vieil homme avec lequel il partageait un amour des animaux.

Il n'aura alors de cesse de découvrir le secret de sa filiation.

Premier roman poignant de Jeanine Cummins, qui connut la notoriété avec « American Dirt » publié en France en 2020, « Le Garçon du dehors » fait le portrait d'un garçon sacrément attachant et du « peuple marchant » qui brandit la liberté comme un étendard.






Lien : http://papivore.net/litterat..
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Le garçon du dehors

Roman initiatique dans une culture peu souvent traitée, celle des gens du voyage.



Les racines irlandaises de Jeanine Cummins sont certainement à l’origine du décor qu’elle a choisit pour ce nouveau roman. Cette fois elle a exploré la vie des gens du voyage, culture qu’elle a sondé, ausculté, visité de manière précise. Ici encore, comme dans « American Dirt », elle a étudié son sujet de manière à pouvoir le mettre en scène de manière très réaliste.

J’avoue par contre, que cette fois, le thème du roman initiatique ne m’a pas convaincu autant que celui des cartels de la drogue au Mexique. J’ai donc été quelque peu déçue.



L’histoire est jolie, Christopher, le personnage principal est attachant, la vie irlandaise y est charmante elle aussi, mais il manque ce petit quelque chose qui vous donne envie de tourner les pages et que je n’ai pas retrouvé dans « Le garçon du dehors ».

Passés les magnifiques premiers chapitres de la mise bas d’une jument, de la mort du grand-père et de la présentation de la culture en roulotte des pavees - gens du voyage - en 1959 en Irlande, on avance ensuite dans une histoire certes intéressante, écrite de manière poétique, mais qui s’essouffle progressivement



Une chose est certaine, l’écriture de Jeanine Cummins est totalement aboutie. Elle est ciselée au mot près, à la virgule près. Elle flotte et glisse de manière à vous faire oublier ( autant que faire se peut ) que le livre et son histoire ne vous enrichissent que très peu. Indéniablement elle "est" une merveilleuse plume.



Juste le plaisir de lire une merveilleuse écriture.

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American Dirt

Ce roman est pour moi une réussite même si je ne serais peut-être pas aussi dithyrambique que certaines critiques de lecteurs et de la presse. L'entrée en matière est violente et sanglante puisque lors d'une fête au Mexique, une famille entière est décimée par des tueurs de manière froide et méthodique. Mais Lydia, libraire et son fils de huit ans s'en sortent alors qu'ils étaient clairement visés. En effet, cette tuerie survient suite à un article publié par son mari journaliste sur un cartel de la drogue qui vient d'asseoir son emprise sur la ville. Elle va alors devoir fuir et se joindre aux migrants qui traversent le pays pour tenter de rejoindre les États-Unis. Le roman est haletant et très stressant puisque le lecteur devient peut-être aussi paranoïaque que la narratrice. Mais est-ce vraiment de la paranoïa quand on comprend l'emprise et les ramifications qu'ont les cartels au Mexique ? Lydia va faire des rencontres et partager le destin de migrants et migrantes qui veulent atteindre El norte. Les personnages sont attachants et l'action bien présente avec de multiples rebondissements. Les flashbacks nous permettent de démêler les raisons et les prémisses de la tuerie. J'ai moins été convaincue par la relation de Lydia avec son "client". Mais cela est vite oublié notamment avec les épisodes à bord de la bestia, ce train de marchandises pris en marche par les clandestins, et la redoutable traversée à pied du désert du Sonora, en compagnie d'un coyote payé à prix d'or. Un roman qui se lit d'une traite alors prenez votre souffle avant d'en commencer la lecture ! #AmericanDirt #NetGalleyFrance
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Le garçon du dehors

Une histoire poignante qui se déroule au tournant des années 1960 dans une Irlande pas toujours facile à vivre.
Lien : https://www.journaldequebec...
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Une déchirure dans le ciel

L’auteure nous plonge au cœur de sa famille, suite au true Crim dont ils ont été victimes. Un véritable crime et fait divers, qui conduira la police a soupçonné Tom, le frère aîné de l’auteure, qui a l’époque à dix sept ans. On l’accuse d’avoir tué ses deux cousines Julie Kerry (vingt ans) et Robin Kerry (dix neuf ans). Un récit autobiographique qui nous fait vivre ce drame et cet enfer de l’intérieur.

4 Avril 1991, Tom en vacances chez ses cousines Julie et Robin, décident de sortir dans la soirée, sans prévenir personne.

Julie est une jeune fille qui écrit des poèmes et veut montrer à Tom celui qui se trouve sur le vieux pont Old Chain Rocks, qui domine le Mississipi, et ses eaux très fortes. Nous sommes à Saint-Louis. Au même moment, quatre jeunes se dirigent vers le pont. Ils vont se croiser et là, la violence va se déchaîner.

Les filles vont être violées, pendant que Tom est maintenu au sol. Puis, tous les trois, vont être obligés de sauter du pont. Une chute de trente mètres.

Tom va se débattre contre le courant afin.de se sortir de ce piège. Interrogé par la police, les officiers le croient coupable. On ne peut pas sortir indemne et sans avoir un os de cassé, 1après une telle chute. Ces policiers vont tout faire pour qu’il avoue. Ils veulent le culpabiliser, Tom va vivre un véritable enfer pendant plus de trente six heures.

Ce drame, nous éclaire sur la violence gratuite, la perte d’être chers et la perspective de la culpabilité de celui qui est vivant. Un récit impitoyable, avec une description très cruelle des sévices utilisés contre ces jeunes filles, avec une description de cette rencontre fatale. Il ne reste que des vies brisées où toute la famille est impactée.

La justice va s’en mêler et sera-t-elle juste ?

Comment se reconstruire après de tels actes ? Comment faire face au chagrin et au deuil ?

Une histoire où les policiers et les journalistes veulent un coupable à tout prix sans penser aux conséquences.

Une histoire tirée d’un fait divers réel et qui me fait penser à De sang froid de Truman Capote.

J’ai été très touchée par ce récit percutant, qui rend hommage aux victimes plutôt qu’aux accusés. Une famille plein d’amour et unit dans la souffrance et l’attente.

A l’époque, l’auteure est une adolescente et dans le livre, elle s’appelle Tink. Un récit écrit comme un vibrant hommage à ses cousines.

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Une déchirure dans le ciel

Saint Louis Mississipi, 4 avril 1991.



Œuvre singulière que ce roman qui n'en est pas tout à fait un puisqu’il relate un ‘fait divers’ dramatique réel que l'autrice a vécu véritablement au sein même de sa propre famille. Plus un récit romancé finalement.



Nous sommes le dernier jour des vacances de printemps et, demain, une partie de la famille nombreuse réunie à St-Louis se quittera pour remonter à Washington se confronter de nouveau avec la violence citadine ordinaire après quelques jours de détente, de répit.



Dernière soirée de calme et d’insouciance pour Tom, le frère ainé de la narratrice, et pour deux de leurs cousines, Julie et Robin qui savent devoir se quitter pour un certain temps et briser l'entente absolue qu'ils ont liée durant ces quelques moments exceptionnels.



Malgré l’interdiction parentale, en cette veille de départ qui supposera un long et fatigant trajet, Tom prend la clé des champs pour une dernière virée volée et festive avec ses deux  cousines préférées.

Le but est préalablement établi : aller lire le poème que Julie a tagué sur le tablier du vieux pont abandonné enjambant le Mississippi bouillonnant et tumultueux.



Quatre jeunes hommes ont également prévu d'y aller sur ce vieux pont en ruine, et ce ne sont pas des anges.

Si, individuellement, ils ne semblent pas tous forcement dangereux, le fait d’être en groupe et, en plus, d'avoir consommé alcool et drogue unit ces quatre garçons en maraude en un prédateur sans limites qui va laisser s’exprimer toute sa violence refoulée.



Les deux filles sont violées alors que leur cousin est maintenu hors d’état d’intervenir, impuissant, cloué au sol par de lourdes chaussures qui lui écrasent la nuque contre les graviers pointus du tablier.



Une éternité d’effroi.



Leurs crimes perpétrés, les voyous enjoignent leurs trois victimes de sauter depuis le parapet du vieux pont pour se précipiter, frigorifiés et nues pour les filles, dans les eaux boueuses qui grondent sous la carcasse fantomatique du vieil ouvrage d'art déclassé, eaux tourmentées dont ils ne sauraient pouvoir s’extraire.



Leur sort est scellé.



Pourtant, contre toute probabilité, Tom ressortira, mais seul, du fleuve noir, en état de choc et la hanche brisée.



Comme Truman Capote avant elle dans ‘de sang froid', l'autrice dissèque la scène de crime et les moments qui ont précédé l’effroyable tragédie dans un roman de non-fiction d'une acuité terrifiante, mettant en scène une rencontre qui n’aurait jamais du avoir lieu :

L’insouciance d'un trio adolescent euphorique face à un quatuor en déshérence qui, défavorisé, a perdu tout sens des valeurs.



S’en suivra une enquête passionnante qui n’évitera ni les faux pas ni les fausses pistes, restituée avec talent par l'autrice qui a à cœur de raconter cette effroyable tragédie qui a bouleversé sa famille d'autant que les investigations ont démarré d'une épouvantable façon, mettant en cause le seul survivant du massacre, innocent et victime de surcroît.



Au-delà de la tragédie véridique racontée et disséquée ici, c'est plus largement une réflexion pointue qui nous est servie sur:

- la prise en compte de la parole d'un témoin quand une police défaillante est peu encline à absorber un scénario estimé improbable

-le statut de victime et de son témoignage quand il est réalisé sur le vif, encore sous l'effet de l'état de choc

-plus tard, le sens profond de la peine de mort et des répercutions de son exécution.



Une analyse également sur la perception d'un choix de société, la peine capitale, quand on est intimement concerné par le drame qui a été à l'origine de la condamnation et qu'on n'a donc pas le recul habituel sur une affaire qui ne nous touche pas, individuellement.



En résumé :

Un sombre ‘fait divers' tragique (dont je n’avais pas connaissance) suivi de l'onde de choc dont il fut l'origine au sein de la famille élargie des victimes, raconté avec brio par un de ses membres particulièrement bien placé pour avoir accès:

-au ressentis individuels et collectif des personnes impactées,

-aux procédures de justice et de police qui ont mené à l’identification,

-à l’arrestation et à la condamnation des réels coupables.



Un instantané introspectif aussi sur une Amérique face à la violence, à son origine et ses effets.



Très bon moment de lecture !

 

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Une déchirure dans le ciel

Une déchirure dans le ciel est le récit d’un drame qui touche deux familles, celle des deux soeurs Kerry - Julie 20 ans et Robin 19 ans et celle de leur cousin Tom Cummins 17 ans, survenu en 1991. Les trois jeunes gens étaient partis en expédition pour lire un poème que Julie avait peint sur un vieux pont désaffecté le Old Chain of Rocks Bridge qui enjambe le Mississipi et relie le Missouri à l’Illinois. Une mauvaise rencontre va changer le destin des trois jeunes gens et fera de Tom, le seul survivant de la violente agression perpétrée par quatre jeunes violents et désœuvrés, une double,victime....

Jeanine Cummins est la sœur de Tom, n’avait que seize ans à l’époque du drame qui a bouleversé sa vie. A partir de ses souvenirs et sensations mais surtout en interviewant les membres de la famille, les parents et grands-parents des deux sœurs, les amis des jeunes victimes, Jeanine Cummins retrace les étapes et les acteurs du drame mais surtout elle remet en cause et dénonce une enquête menée à charge qui va faire de Tom, le principal suspect. Une police qui va s’avérer inhumaine, n’explorant qu’une seule piste, usant de moyens de coercition, de bluff, de mensonges et de violences physiques. Elle met également en lumière et réhabilite les victimes, trop souvent assimilées à de simples photos diffusées lors d’un journal télévisé, privées de paroles et vite oubliées quand les agresseurs paradent, pour certains, au micro des journalistes ou s’inventent un passé censé les exonérer de leurs crimes.



Une déchirure dans le ciel est une enquête passionnante dans laquelle tous les aspects du drame sont analysés objectivement, sans parti pris : victimes, contexte, reactions de la famille, attitude de la police, comportement des agresseurs, une enquête passionnante et très humaine.
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Une déchirure dans le ciel

🔸1991, les Cummins et leurs trois enfants vont passer des vacances à Saint-Louis, Missouri, dans leur famille. Le dernier soir, le fils, Tom, rejoint en cachette ses deux cousines Julie et Robin. Tous les trois se rendent sur le Old Chain of Rocks Bridge. Sur ce vieux pont de la Route 66 qui surplombe le Mississippi, Julie a inscrit un poème et souhaite le montrer à son cousin. Sur place, ils vont croiser quatre jeunes et leur destin va basculer.



🔸Ce récit autobiographique d'un crime violent est écrit par Jeanine Cummins (Tink dans le récit). Jeanine Cummins est la sœur de Tom et la cousine de Julie et Robin. En position de narratrice omnisciente, elle déroule le drame, la violence gratuite et la tragédie qui s'est abattue sur sa famille.



🔸On découvre les erreurs des policiers et leurs méthodes pour soutirer des aveux. L'autrice met en évidence que dans ce type d'affaires criminelles, les victimes et leurs familles sont souvent mises au second plan, tandis que les criminels sont au centre de l'attention. Des victimes et des familles souvent peu prises en compte et aussi le rôle joué par les médias.



🔸Jeanine Cummins (Tink) nous plonge dans la vie de sa famille et de ses deux cousines, jeunes filles qui souhaitaient changer le monde, le rendre meilleur. On suit aussi avec peine et révolte la façon dont Tom a été traité et le traumatisme qu'il a subi. L'autrice évoque aussi le procès.



🔸Ce récit est une histoire terrible, mais un hommage poignant aux deux jeunes filles. À lire absolument.
Lien : https://leblogusadedom.com/w..
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Une déchirure dans le ciel

Jeanine Cummins nous raconte, comment un drame, à déchirer sa famille. Comment la vie de trois adolescents à basculer, un soir de vacances, dans l'horreur.

Elle nous raconte aussi, comment les médias préfèrent parler des coupables, les plaindre, minimiser leurs actes en oubliant les victimes. En rendant les victimes coupable. Et en oubliant complètement les vraies victimes et leur famille.
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Le garçon du dehors

L’autrice d’American Dirt livre un roman poignant sur un jeune nomade dans l’Irlande de la fin des années 1950.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Une déchirure dans le ciel

Cette biographie m'a rappelé L'Empreinte, celle de Alexandria Marzano-Lesnevich, qui tentait par l'écriture, devenir à bout de ses traumatismes d'enfance. Certes il n'est pas question d'inceste dans ce livre, mais on est bien sur une tragédie qui ravage toute une famille. Une double tragédie même, car il y a d'un côté le viol et le meurtre de 2 jeunes femmes, et de l'autre leur cousin survivant, qui en plus du traumatisme de l'agression, doit faire face aux soupçons qui pèsent sur lui.



Ce récit, même si on en connaît le dénouement, est bouleversant. Particulièrement ces moments qui suivent l'agression où l'on vit minute par minute les montagnes russes émotionnelles de toute la famille. Comment un jour paisible de fin de vacances se transforme en cauchemar. Comment chacun s'arrange pour encaisser. Comment les préoccupations changent d'échelle. du coffre de voiture à remplir pour rentrer, à un avocat à trouver pour sortir son fils de prison.

J'ai particulièrement été touchée par l'auteure, ado à l'époque, qui tient à écrire ce roman, parce qu'on parle très souvent des meurtriers, alors que les victimes sont reléguées à des détails de l'histoire.

J'ai particulièrement été émue par sa sagesse des membres de cette famille, qui ont su rester unis face à l'invraisemblable et continuer coute que coute à prendre soin des vivants, qui en plus de leur douleur, font face aux soupçons des enquêteurs et aux journalistes qui se vautrent dans le sensationnel sans aucune considération pour les répercutions humaines.

J'avais craint le larmoyant, le poncif. Mais rien de tout cela. Une douleur et une dignité immenses.

Je suis ravie d'avoir fait connaissance avec cette famille remarquable. Et moi qui déteste la poésie, j'avoue que les phrases de Julie sont plutôt touchantes et troublantes, surtout lues après son meurtre et celui de sa soeur. Seul point qui m'a un peu agacé, mais c'est naturel que l'auteure réagisse ainsi : le viol puis le meurtre de ces 2 jeunes femmes talentueuses, lumineuses, pleines de vie et de convictions positives est une tragédie.

Mais un meurtre est un meurtre. Elles auraient été mesquines, médiocres, vieilles et/ou moches, le meurtre aurait été tout aussi tragique. J'espère ne froisser personne en étant aussi catégorique...



Alors faut-il le lire ? Oui. Récit dense et fort. Juste et digne. Je souhaite à cette famille du bonheur, de la sérénité. de l'amour et de la douceur. Je salue le talent de Jeanine Cummins, dont je suis curieuse de lire une de ses oeuvres de fiction.



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Le garçon du dehors

Le mois dernier, j'avais avoué avoir abandonné American Dirt. A grand regret. L'on m'avait tant parlé de ce livre, addictif, poignant, un coup de maître. J'y avais trouvé tant de longueurs et j'avais accusé le coup en admettant que le thriller, les cartels et tutti quanti n'étaient pas trop ma came (justement !).



En remarquant que le nouveau Cummins faisait son entrée dans le rayon des nouveautés en ce mois de mai, je me suis dit qu'il n'y avait pas meilleure occasion pour redonner sa chance à l'autrice. Fin' chance, vous voyez, tenter de l'aimer quoi...



Dans ce roman de 400+ pages, Cummins s'installe dans un nouveau registre. Fini la drogue, les guns etc. Elle nous raconte l'histoire de Chris, ce jeune Pavees à la recherche d'identité. Pavees ? Yep ! Moi aussi j'étais dans l'inconnu. Les Pavees sont une communauté qui pourrait, dans les grandes lignes, s'apparenter aux gens du voyage. Donc nous suivons le jeune Chris qui vient de perdre son grand-père, son cap, et qui souffre grandement d'avoir été la cause de la mort de sa mère, décédée en couche. Habitué à voyager aux côtés de son cheval Jack, Chris va goûter à la sédentarité lorsque sa famille décide de s'installer "plus longtemps" pour que celui-ci puisse recevoir une éducation et surtout, faire sa communion.

C'est en brulant la caravane de son grand-père, avec le corps dedans, sinon ça serait pas marrant, que Chris va recevoir "un signe" de son Grand-Pa : une photo de sa mère. Toute l'histoire repose donc sur Chris qui tente de percer les secrets de son histoire familiale.



Franchement, toutes les conditions étaient réunies. Livre broché, beau travail éditorial, grand nom de la littérature américaine, découverte d'une culture inconnue, histoire prenante. Donc... je n'ai pas passé un mauvais moment... mais je ne me suis pas régalé non plus. L'histoire est intéressante, on découvre les difficultés de Chris à s'adapter à la sédentarité, ses questionnements, le rejet des familles installées. On s'attache à ce petit être qui veut seulement savoir qui il est, pouvoir rattacher les wagons de son histoire. Mais 400+ pages n'étaient vraiment pas nécessaires. Ca prend un temps fou à décoller et j'ai le sentiment que c'était bien ce qui m'avait fait abandonner American Dirt.

La fin est magnifique, tout ce tient et réellement, c'est beau et bien écrit. Mais Cummins et moi, on a essayé, mais c'est bien terminé.
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Le garçon du dehors

Irlande, 1959. Christopher -Christy- est un garçon du dehors. C'est un traveller, issu d''une communauté de nomades irlandais autochtones, les Pavees. Appelés Tinkers (rétameurs) avec dédain par les sédentaires, ce peuple voyage de ville en ville à la recherche de travaux à effectuer.

Dans le secret de la roulotte partagée avec son père, Christy transporte aussi le fardeau d'une culpabilité, une mère morte en le mettant au monde. Le décès soudain de Grand-Pa vient bouleverser les projets de la famille, qui décide de s'établir dans une petite bourgade afin d'offrir aux enfants, enfin, une chance d'aller à l'école et de recevoir une éducation religieuse conventionnelle.

Un jour, une photo de sa mère lui tombe littéralement du ciel dans les mains. Le déclic se fait. Christy part à la recherche de lui-même. Qui était vraiment sa mère ? Est-il possible qu'elle soit encore en vie ? 



Coup de foudre pour ce petit bonhomme intrépide, courageux et émouvant ! Du haut de ses 11 ans, il nous bourlingue d'une émotion à l'autre, entre gouaille et introspection. Il conjugue la naïveté de l'enfance avec un recul sur la vie assez sidérant. Bluffant.



Après American Dirt et Une déchirure dans le ciel, l'autrice nous offre un voyage initiatique dans la campagne irlandaise, au son des bodhran et des pas des chevaux.



Ce récit permet de mettre en lumière une culture et un art de vivre méconnus. L'autrice s'est beaucoup documentée pour saisir l'âme de cette communauté, entre tradition ancestrale et adaptation à la modernité. Les personnages témoignent des complexes relations entre nomades et sédentaires.



Si le récit est parfois un peu long sur la première partie, il se transforme en véritable page-turner sur la seconde ! On vibre pour le jeune Christy dans sa quête identitaire, à la recherche de sa propre histoire qui lui a été dérobée.



Pas de doute, je vais longtemps penser et repenser à ce jeune garçon du dehors !



Un roman bouleversant qui mérite d'être découvert. Coup de cœur.
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