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Critiques de Jeff Lemire (686)
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Winter Road

♫ J'y reviendrai avec toi

Nous rallumerons le feu tous les deux

Nous n'aurons pas de voisins

Parfois seul un vieil indien

Entrera dans ma cabane au Canada ♫

-Line Renaud- 1947 -

----♪----♫----🏒--🥅--🏒----♫----♪----

Désintox dans une cabane dans le bush

les pas dans la neige - crunch- crunch-crunch

Pas facile d'effacer ses traces

Quand on est fils d'ivrogne, enfant de connard

Attendre que les choses se tassent

Ceux qui te cherchaient la bagarre

Tu les as toujours bien soignés

Alors ta p'tite sœur abandonnée !?

T'es obligé de rien, Man

t'as le choix, la taule ou la cabane .

Au bourrin qui doit s'attendrir

Leçon de vie, façon Jeff Lemire...

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Swamp Thing : Green Hell

Le graphisme est tellement magnifique, que j'ai dû le lire deux fois, car la première j'ai passé plus de temps à contempler les dessins qu'à comprendre le fond. Une oeuvre d'art !



Je suis handicapée dans ma lecture, car je n'ai pas lu les Swamp Thing édités avant celui-ci.

Alors de ce que j'ai compris : le monde est recouvert par les eaux qui continuent de monter. Des survivants tentent de survivre mais des clans se sont formés. Les gentils et les méchants (on va dire que les gentils sont ceux qui ont des enfants). Parce qu'un malheur n'arrive jamais seul, des créatures des marais absolument effroyable viennent trucider les rescapés (ils ne feront pas de distinction entre les gentils et les méchants). Heureusement, ils seront secourus. Par qui ? Bah je ne vais pas vous spoiler!!

Quelques vignettes à la limite du gore (arrachage de têtes, démembrement, etc... Vraiment méchantes ses créatures).



Un bon comics qui répondra à mes attentes : divertissant, bien dessiné et horrifique.

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Le labyrinthe inachevé

De cet auteur Jeff Lemire, on retient la série dernièrement adapté sur Netflix « Sweet tooth ». Cependant, son œuvre est infiniment plus riche. Le labyrinthe inachevé est l'une de ses derniers comics et c'est tout bonnement excellent. C'est sans doute pour moi la meilleure œuvre de cet auteur talentueux.



On est tout de suite happé dans l'intimité de cet homme de 50 ans qui a perdu sa fille de 11 ans il y a encore une dizaine d'années et qui y pense chaque jour afin de se remémorer les bons souvenirs. Or ceux-ci s'effacent progressivement avec le temps qui passe.



Il y a de la mélancolie qui transpirent ces images et ses attitudes. Cet homme est dans une routine de travail assez isolatrice. On est en totale immersion avec ce père triste qui n'a pas réussi à refaire sa vie contrairement à son ex-épouse. Parfois, il faut avancer malgré toutes les peines.



Ce récit est bouleversant car il n'y a rien de pire pour un parent que de perdre son enfant. Il va poursuivre un songe, une espèce de chimère afin de pouvoir faire son deuil et de véritables adieux. Cela touchera évidemment chaque parent mais cela nous fait dire qu'il faut rester humble devant la vie.



Cela me fait penser à une BD que j'avais lu il y a très longtemps et qui était issu d'un conte d'Andersen à savoir « L'histoire d'une mère ». Pour tenter de récupérer l'enfant qu'elle a perdu, une mère décide d'aller affronter la Mort en personne. C'est exactement le même principe dans une sorte de labyrinthe où l'on peut croiser le Minotaure qui donne la mort.



C'est vrai que le dessin frise presque une certaine perfection tant les émotions n'ont pas de mal à passer chez le lecteur. Rien que les dessins méritent de s'attarder sur ce comics et beaucoup pourraient même être des tableaux. C'est à la fois spectaculaire et assez intimiste. Un beau conte, fort et intelligent, dur et juste.



J'ai évidemment adoré la conclusion qui est magistrale et qui apporte sa moralité pour avancer. J’ai lu quelque chose de vrai, de bien et de beau. Que demander de plus ?

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Gideon Falls, tome 1 : La grange noire

♫Rumour spreadin' a-'round in that Texas town

La rumeur se répand dans cette ville du Texas

'Bout that shack outside La Grange

Concernant la cabane hors de 'La Grange'

And you know what I'm talkin' about.

Et vous savez de quoi je parle.

Just let me know if you wanna go

Dites moi seulement si vous voulez aller

To that home out on the range.

Dans cette maison là-bas dans les pâturages.

They gotta lotta nice girls ah.

Ils ont pas mal de filles canons ah.



Have mercy.

Ayez pitié.

A haw, haw, haw, haw, a haw.

A haw, haw, haw, haw, a haw.

A haw, haw, haw.

A haw, haw, haw.



Well, I hear it's fine if you got the time

Bien, j'entends que c'est bon si vous avez le temps

And the ten to get yourself in.

Et le pognon pour vous y emmener.

A hmm, hmm.

A hmm, hmm.

And I hear it's tight most ev'ry night,

Et j'entends que c'est complet presque tous les soirs,

But now I might be mistaken.

Bon maintenant, je peux me tromper...

Hmm, hmm, hmm, hmm.

Hmm, hmm, hmm, hmm.



Have mercy.

Ayez pitié.♫

La Grange- ZZtop - 1973 -

🎶🎶🎶🎶🎸🎸🎸🎸🎸🎸🎶🎶🎶🎶

Te confronter davantage au monde qui nous entoure

Sors de ton monde imaginaire, ne regarde plus par terre

Sors des caniveaux, pour les poubelles plus de détours

Cette obsession de fouiller, c'est ta pathologie qui parle

Quelque chose de tordu, d'abstrait, un Mal Littéral

Les clous ramassés, les bouts de planches calcinées

Laisse tomber, envoie tout au diable, le Mal incarné

Eclats de bois éparpillés comme à travers un vitrail

Tout va rentrer dans l'Ordre, tes peurs viscérales

Surtout garde Encore avec toi, ton masque d'Hôpital...

-masque-masque-masque-masque-masque-masque-



Champ de maïs aplati quand la Grange noire atterrit

Une grande partie de ce que je suis

de qui j'étais et de comment j'ai grandi

Aussi étrange que mystérieux

Auteur perturbé, dépressif voire anxieux

Pour faire sursauter son public

Lemire Jeff fraye mon chemin dans l' Horrifique....



5/5 PEUX PAS DIRE MIEUX...
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Sweet Tooth, tome 1

Si j'essaye depuis plusieurs mois de rédiger une chronique sur ce comics, c'est parce que je peine à exprimer mon ressenti. L'Histoire est tragique et touchante à la fois. On s'accroche très vite aux personnages de Gus mais également de M. Jepperd.



Un virus a décimé une grande partie de la population. Très peu de temps après, on a vu naître des bébés hybrides, mi-humain mi-animal.

Gus, aux traits caractéristiques d'un cerf, sera caché et vivra dans une cabane dans la forêt, loin de la civilisation avec son père, qui lui aura appris que le monde est peuplé de gens méchants. Et pour cause, certains pensent que le virus ravageur, a été provoqué par ces enfants mutants. Du moins, ils ne comprennent pas pourquoi ces derniers survivent au fléau. Lorsque Gus perd son père, il croise le chemin de M.Jepperd...



Comme toute histoire post-apocalyptique, nous croiserons la route de gens absolument ignobles ainsi que des expériences inacceptables.



J'ai été très vite happé par ce premier tome.

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Le labyrinthe inachevé

Pour la création de ce roman graphique, Jeff Lemire s'est inspiré de son auteur préféré, Haruki Murakami (dont j'entends beaucoup parler mais que je n'ai pas encore pris le temps de découvrir), un auteur visiblement doué pour mêler une autre réalité à la nôtre. Je ne sais pas si c'est vrai mais Jeff Lemire a eu une bonne inspiration en tous les cas. "Le labyrinthe inachevé" est en tout point une réussite.



Voilà maintenant dix ans que Will a perdu sa fille, partie à 11 ans d'une longue maladie. Dix ans qu'il reste coincé toujours à la même étape de son deuil : la dépression. Dix ans qu'il s'est empêtré dans une routine qu'il ne veut pas quitter : métro boulot dodo. Dix ans qu'il erre dans ses souvenirs à la recherche du visage de sa fille, qui s'est estompé de jour en jour... Une nuit, il est réveillé par son téléphone : au bout du fil, sa fille lui dit qu'elle s'est perdue...



Wendy était une adepte de puzzles et surtout de labyrinthes. Quand elle a quitté ce monde, elle a laissé un labyrinthe inachevé, qu'elle n'a pas eu le temps de terminer... Will est persuadé que sa fille, bien vivante, est perdu dans ce labyrinthe...



Mais où trouver ce labyrinthe ? Que représente-t-il ?



Jeff Lemire nous démontre, à travers la quête et les espoirs de Will, qu'il est aussi facile de se perdre dans un labyrinthe que dans les méandres de ses pensées et souvenirs. Quand on est au fond et qu'on refuse de lever les yeux, quand l'on se sent en sécurité dans ses souvenirs et ses regrets, on perd son chemin, on se perd tout simplement. Il suffit parfois d'une petite étincelle, d'un petit déclic (un appel à 3h du mat' dans le cas de Will) pour nous réveiller, reprendre espoir, revenir à la vie...



Will ne trouvera pas ce qu'il cherchait, mais il trouvera autre chose, qui lui permettra de sortir un peu la tête de l'eau...



J'ai beaucoup aimé. Ce papa en plein deuil, qui refuse de vivre de peur de perdre le souvenir de sa fille, m'a beaucoup touchée. Ses souvenirs, ses peurs, ses regrets, ses espoirs se mêlent et s'emmêlent à notre réalité. C'est à la fois très subjectif et surnaturel. Mais contrairement à Will, on ne se perd pas, on comprend bien avant lui les chemins qu'il doit prendre pour trouver la sortie, ou plutôt le centre du labyrinthe qui détient la réponse qu'il attendait sans le savoir.



Les graphismes valent le coup d'œil également. Les dessins quelque peu approximatifs, flous, qui se confondent, pas toujours très structurés (et pourtant très expressifs et convaincants), les couleurs plutôt ternes, le visage défait de Will, sont à l'image de Will lui-même, de son histoire, de ses ressentis. C'est beau et émouvant.



Je ressors de cet ouvrage le cœur à la fois en miettes et en liesse. Mes émotions, à l'opposé l'une de l'autre, se mélangent, je ne sais plus si je dois pleurer ou sourire. C'est beau, c'est triste, c'est touchant, c'est réel et irréel tout en même temps. L'auteur aurait-il réussi à me perdre dans un labyrinthe d'émotions diverses ? Sans aucun doute...

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Sweet Tooth, tome 1

Il y a 10 ans, une terrible et mystérieuse pandémie a ravagé la terre, décimant une grande partie de la population. Depuis, des êtres hybrides naissent. Certains avec de la fourrure, d'autres avec une queue ou des bois. Gus, âgé de 9 ans, est de ces enfants-là. Il vit seul avec son père, dans une cabane cachée au fond des bois. Malgré l'interdiction de son père d'en franchir la limite, Gus s'aventure parfois jusqu'à l'orée de la forêt. Le jeune garçon a tout appris de son père, notamment à lire et à écrire. Malheureusement, ce dernier meurt, le laissant seul. Un jour, alors qu'il erre dans la forêt, il croise deux chasseurs qui veulent le ramener avec eux. C'est alors qu'un homme, Tommy Jepperd, apparaît et tue froidement les deux types. Malgré son air bourru, rustre et solitaire, il prendra Gus sous son aile et tentera de l'amener à la Réserve, un endroit où les êtres hybrides comme lui sont en sécurité...



Jeff Lemire nous offre un premier tome étonnant dans lequel on fait connaissance avec Gus, un jeune garçon de 9 ans, orné de bois et d'oreilles de cerf, qui n'aura d'autre choix que de se confronter au monde extérieur, un monde effrayant, et de Jepperd, cet homme bourru et mystérieux au passé trouble qui dit vouloir aider le jeune garçon. L'on plonge dans une atmosphère fantastique, glaciale et oppressante. L'auteur prend le temps de nous présenter les différents protagonistes et d'installer une intrigue captivante et une ambiance particulièrement pesante. Dans ce monde de brutes, entre chasseurs mal-intentionnés, camps de détentions pour les enfants hybrides et trahisons, Gus, à la naïveté si touchante, sera confronté à la cruauté des hommes. Graphiquement, le trait un peu brut, épais et anguleux de Jeff Lemire, la mise en page dynamique et originale, l'intensité des pleines pages, la violence de certaines planches et les couleurs sombres de José Villarrubia font de cet album une oeuvre post-apocalyptique crue et forte.
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Primordial

Dernièrement, j'ai été subjugué par « le labyrinthe inachevé » de Jeff Lemire qui est certainement l'un de mes auteurs de comics préférés. Je voulais par conséquent découvrir ce titre concernant cette pauvre chienne tuée par les russes dans l'espace dans leur rêve de gloire.



Mais bon, l'auteur va nous proposer une autre version de ce récit où la chienne serait encore en vie protégée par une entité extraterrestre en compagnie de deux chimpanzés envoyés dans l'espace par les américains. Bref, toute une ménagerie !



On va suivre surtout un agent américain qui va rencontrer une femme de l'Est qui avait adopté la petite Leika abandonnée dans les rues de Moscou. Visiblement, ces deux personnes dérangent leur gouvernement respectif dans leur quête de vérité.



Le graphisme signé par l'italien Andrea Sorrentino, actif dans l'industrie du comic book américain depuis 2010, est vraiment personnel et original qui se combine bien avec ce récit un peu fantastique.



Ce n'est pas le meilleur scénario de Jeff Lemire mais cela se défend assez bien. du coup, je dirai que ce n'est pas une lecture tout à fait primordiale.

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Silver Coin, tome 1

Les amateurs de Bitcoin devraient lire ces nouvelles autour d’une monnaie maléfique. Cela pourrait sans doute les dissuader d’investir massivement dans ces placements pour le moins hasardeux. Au début la chance sourit au possesseur de la silver coin mais par la suite, c’est plutôt la douche froide… un peu comme le cours du Bitcoin !



On verra se succéder 5 récits différents qui changent d’ailleurs de style graphique et qui se situent à des époques tout à fait différentes (et même dans un futur assez éloigné). La trame est légèrement différente et assez indépendante mais le point commun est que personne ne semble échapper à cette malédiction. A noter que des scénaristes différents se sont succédés pour nous livrer leur interprétation rendant l’ensemble un peu inégal dans la qualité.



Enfin, il y aura un récit situé à l’époque de l’Inquisition qui expliquera le pourquoi de cette malédiction ce qui pourra satisfaire notre curiosité. L’argent ne fait pas le bonheur, on le savait. Cependant, certaines pièces de monnaie peuvent causer la mort. Je suppose que la parade se situe dans l’utilisation de la carte bancaire si possible sans contact !

On sait néanmoins, depuis « Conjuring », qu’il existe parfois des objets maléfiques qui entraînent des effets néfastes pour le détenteur. Il est vrai qu’une pièce circule plus facilement de main en main.



Il n’y a rien de vraiment révolutionnaire dans le concept. C’est juste divertissant dans un genre thriller fantastique un peu horrifique façon « Contes de la crypte ». J’aurais aimé un peu plus d’audace et de modernité dans ce comics d’horreur car cela fait quand même très cliché. Mais bon, je suis tatillon là.
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Jack Joseph : Soudeur sous-marin

Un dernier repas partagé tous les deux avant qu'il ne parte pour quelques semaines. Elle, Suze, mange pour deux, le bébé est attendu pour dans un mois. Lui, Jack, s'impatiente presque de retourner sous l'eau. Il est soudeur sous-marin, comme son père. Sur une plate-forme pétrolière au large de Tigg's bay. Il aime son métier plus que tout, comme son père. Il aime la profondeur de l'océan, le calme apaisant et cette solitude rassurante. Et il aime Susie, bien sûr. Mais Halloween approche et avec lui son lot de souvenirs qu'il peine à garder enfouis. Comme une envie soudaine de replonger au fond des mers. Car c'est à cette époque que son papa a mystérieusement disparu alors que le jeune garçon n'avait que dix ans. Alors qu'il est est en train de souder, il entend des murmures. Alors qu'il s'en approche, il tombe sur une montre à gousset. Et, puis plus rien, Jack s'évanouit... le médecin de l'hôpital lui recommande de bien faire attention et de prendre au sérieux ce qui lui est arrivé en bas. Mais, même lui ne le comprend pas et n'ose pas raconter les voix. Des examens plus poussés vont être faits. En attendant, Jack doit se reposer et attendre patiemment le bébé. Mais, il tient absolument à savoir ce qui s'est passé...



Jack Joseph est un personnage attendrissant qui cherche à comprendre le passé, notamment les erreurs de son père et surtout la nuit du drame. Comme pour tenter de comprendre ses propres réactions, ses envies de plonger dans les profondeurs. Jeff Lemire nous plonge au plus profond de l'être humain et analyse minutieusement les failles, les blessures et les manquements de l'enfance qui ont des répercussions sur l'adulte que nous sommes. Tout un chemin à parcourir pour Jack, naviguant entre passé et présent. À l'aide de flashbacks, l'auteur distille habilement, ici et là, quelques éléments, dressant les portraits de Jack et son père. Ce roman initiatique, ode à la relation père-fils, est très fort et terriblement touchant. Ce huis-clos nous happe et cette mer profonde nous engloutit. le dessin d'une grande puissance, au trait nerveux et hachuré, dans les tons gris, finit de nous envelopper totalement. L'auteur nous livre un album tout en émotion.



Plongez avec Jack Joseph...
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Le labyrinthe inachevé

Voilà dix ans déjà que William Warren, inspecteur en architecture urbaine, a perdu sa fille. Aujourd'hui divorcé, solitaire, seule la routine l'aide à mettre un pied devant l'autre, lui évite d'avoir à penser, lui dévore ses journées. Bien conscient pourtant que chaque pas franchi l'éloigne un peu plus de sa fille, conscient également que son visage s'efface chaque jour un peu plus. Tant et tant qu'il en a oublié les traits. Seuls subsistent quelques souvenirs qui, aujourd'hui, s'effacent peu à peu jusqu'à se fondre dans le néant. Cette nuit-là, à 3h12, il reçoit un appel inconnu, qu'il refuse aussitôt. La nuit suivante, à la même heure, son portable sonne de nouveau. Intrigué, il répond et entend sa fille lui dire qu'elle est au centre et qu'il faut qu'il la trouve. William peine à croire que c'est bien Wendy et pourtant il a bien reconnu sa voix. Lui reviennent alors en mémoire la passion de sa fille pour les labyrinthes et le pull rouge qu'elle portait souvent et dont elle s'amusait à tirer les fils...



Dix ans que William traîne son chagrin, son désarroi et pleure la mort de sa fille, Wendy, décédée alors qu'elle n'avait que 11 ans. Un appel de celle-ci et le voilà déterminé à la retrouver. Pour cela, il lui suffit de tirer sur le fil... qui le conduira vers un monde parallèle, à la frontière de la folie ou de l'imagination. Submergé par un deuil inconsolable, William est un personnage particulièrement touchant et sa quête, bien qu'irrationnelle, salvatrice. Ce fil rouge, ce fil d'Ariane qu'il ne faut surtout pas lâcher, de peur de se perdre dans le labyrinthe, le conduira vers des contrées insoupçonnées. La folie ? Les Enfers ? Bien que traitant d'un sujet ô combien difficile et mettant en scène un père qui a tout perdu et s'est perdu lui-même, cet album n'est jamais larmoyant mais bien porteur d'espoir. Graphiquement, Jeff Lemire nous fait passer d'un monde à l'autre intelligemment, en alternant le sépia pour le présent et le bleu pour le monde onirique. Son trait nerveux et vivant, rehaussé d'aquarelles, est expressif et sa mise en page particulièrement originale et inédite. Du simple gaufrier aux pleines planches mais aussi des pages en forme de labyrinthe.

Un album puissant et poignant...

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Berserker Unbound, tome 1

Le bestiau affiche une trentaine de planches, juste de quoi se le fader entre la poire et le fromage.



Un menu décliné en quatre plats.

Le premier possède tous les ingrédients de l'amuse-bouche avec un goût de trop peu, forcément.



Tout comme Martin Guerre, le Roi Errant, le Berserker, est de retour et ce qu'il va découvrir ne va pas, mais alors pas du tout, le mettre en joie.



C'est l'histoire d'un mec, il a tout perdu, excepté son goût prononcé pour le combat.

Coup de bol, c'est bien cet art du bourre-pif et du coup de lame guerrier qu'il allait développer dans ce premier opus.



Jeff Lemire, prolifique scénariste, associé à Mike Deodato Jr., fort justement surnommé « la claque visuelle » par un panel de un que je représente et c'est un Berserker tout chafouin qui vient bastonner à tout va avant de tâter d'une perfide sorcellerie qui allait quelque peu chambouler ses repères spatio-temporels.



Cette première dégustation s'avère ultra éphémère mais donne déjà l'occasion de s'ébaubir devant le talent indéniable de Mike Deodato Jr. et sa propension à accrocher la rétine tout en suscitant un léger mais néanmoins disgracieux filet de bave au coin du bec.

Des combats épiques de toute beauté.

L'esthétisme et le réalisme qui se dégagent de chaque planche prêtent juste à la contemplation, une eau minérale naturelle, e que s'apelerio Quézac, à la main, Bruel en toile de fond sonore.

Moment parfait.



To be continued...
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Le Mythe de l'Ossuaire - Des milliers de pl..

Club N°53 : Comics non sélectionné mais acheté sur le budget classique

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Ce tome du Mythe de l'ossuaire n'est constitué d'une seule histoire, contrairement à l'autre tome déjà publié, "Le passage".



Ici il est question de l'amitié de deux jeunes filles qui se sentent en marge et se réfugient dans l'écriture d'un monde imaginaire.



La frontière entre imaginaire et réalité devient de plus en plus trouble et aboutie à la disparition inexpliquée d'une des deux amies.



Celle qui reste a grandie sans pour autant avoir arrêté de chercher son amie.



Cette histoire n'a pas la palme de l'originalité mais c'est bien fait et prenant.



Pour info, la série du Mythe de l'ossuaire a pour vocation de publier de nombreuses histoires d'horreur/fantastique (mais pas gore !) indépendantes mais ayant tout de même un lien entres elles.



J'ai préféré ce tome du Mythe de l'ossuaire ( "Des milliers de plumes noires") aux 2 histoires de l'autre tome paru (Le passage") car de mon point de vu il est préférable de lire "Des milliers de plumes noires" en premier.



J'ai l'impression que ce tome détaille, ou du moins introduit, le mythe fondateur de l'univers dans lequel Jeff Lemire veut nous entrainer.



Gilles

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On comprend les inspirations si classiques désormais mais l'ensemble est plutôt réussi.



Vincent

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Berserker unbound, tome 2

Le Berserker en chie des ronds de chapeau.

Un monde dont il ignore tout.

Une langue qui lui est aussi étrangère que celle de la moralité pour un politique.

Bref, le gars broie du noir tout en continuant de faire confiance à son néo meilleur ami, un sans-abri aussi dérouté que notre montagne de rancoeur en mal de vendetta.

Douloureuses, les représailles, si possible.



Dessins toujours aussi captivants.

Scénario un chouia répétitif sur le thème de l'incompréhension mutuelle.

Le tout se lit malgré tout ultra rapidement, les 26 feuillets aidant, en mode frustration affiché.

Série à découvrir les quatre opus sous le coude au risque de bisquer sévère au terme de chaque um (quart d'album).



To be continued...
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Winter Road

Winter road, une glace noire traîtresse qui à tout instant peut faire perdre le contrôle



Winter road, avec la poudrerie qui aveugle, difficile de se savoir où l'on va.



Winter road, les nuits sont longues dans le nord…



Un roman graphique en teintes de gris et blanc comme les paysages d'hiver.



Et la vie de cet ex-joueur de hockey ressemble à ces routes hivernales : à tout moment il reste de perdre le contrôle de ses émotions et de devenir violent, il ne sait plus où il s'en va et il se sent bien seul dans la nuit.



Je ne connais pas beaucoup les romans graphiques, alors mon jugement sera simple : j'ai vu cette petite ville du nord de l'Ontario, j'ai senti le vent du nord et la détresse de ces gens et gardé l'espoir d'un printemps.



Une lecture intéressante en ce début d'hiver et au moment où on discute du lien entre les commotions cérébrales que subissent les joueurs et la dépression ou la démence précoce.

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Les éphémères, tome 1

Club N°55 : Comics non sélectionné mais acheté sur le budget classique

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Je n'ai peut-être pas très bien compris la morale de l'histoire donc je ne l'ai pas trouvé bien.



JH

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Récit fantastique ou conte ?



Peut-être un peu des deux.



Jeff Lemire est égal à lui-même...



Ce qui m'a marqué dans ce comics est que la petite fille est en rouge vif alors que le reste est en couleurs pâles.



Quelques répliques " cultes "...



Aaricia

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Le labyrinthe inachevé

Club N°49 : BD sélectionnée ❤️

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une réussite à tous les niveaux.



Un sujet délicat, la reconstruction suite à un deuil est traité de manière original et sensible.



Les dessins illustres parfaitement l'histoire et la construction de l'album tel un labyrinthe laisse le lecteur cheminé guidé par un fil rouge.



un coup de coeur !



Samuel

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Comment se reconstruire, comment sortir du labyrinthe de la douleur, comment combattre le minotaure du malheur et laisser s'échapper l'espoir ?



Comment recommencer ?



Sans perdre le fil de son récit, l'auteur répond avec brio, avec force images et plans urbains magnifiés par l'omniprésence du mythe.



A lire absolument.



VT

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Très bonne BD, originale par sa composition son fil (rouge) conducteur, l'ambiance aussi sombre que fantastique et énigmatique...



Bref, à lire absolument.



Jérôme

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Ce roman graphique légèrement fantastique où le surnaturel côtoie le réel, est une réussite, malgré un sujet douloureux.



Wild57

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BD attrapée sans y réfléchir, un peu distraitement parce que j'en aimais le poids…



Excellente inattention de ma part que celle-ci !



Je l'ai trouvé immersive, très riche en émotions, sans qu'on essaye de me tartiner les dites émotions dans la figure qui plus est.



Je n'ai pas eu de mal à entrer en empathie avec les personnages.



J'ai été agréablement surprise de ne pas être confrontée au pathos et aux exagérations que le résumé me faisait craindre.



Le style est calme quand il faut, dynamique quand il faut… le rythme est bon en somme.



Ou plutôt les rythmes sont bons.



Cette BD m'a beaucoup plu.



Perceval

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Sur un sujet difficile (le deuil après la perte d'un enfant), Jeff Lemire nous emporte dans un très bon thriller psychologique.



Les choix graphiques ingénieux de l'auteur de Sweet tooth sont parfaitement maîtrisés.



Une réussite !



Clément

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Une BD intelligente et originale.



Par moment pour lire les cases il faut suivre "Le Labyrinthe inachevé"...



Aaricia

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Sweet Tooth, tome 1

Le résumé autant que la couverture m’ont attirée : un garçon étonné avec des bois de cerf sur la tête. Ce garçon, c’est Gus, 9 ans, il vit avec son père dans les bois. Il ne connait pas du tout le monde extérieur et il aime les sucreries. Un jour, son père meurt, le laissant seul. Il sera trouvé par Jepperd, un vieil homme qui veut l’emmener dans un endroit où il sera à l’abri.

Beaucoup aimé cette BD post-apocalyptique ! Gus semble très timide mais attachant, difficile de prendre des décisions à un si jeune âge… Jepperd, au contraire, n’est pas commode mais on sent que de souvenirs douloureux le rongent. Le suspens monde doucement avec le parallèle entre les vies de Gus et Jepperd. Le mystère autour du Malheur qui s’est abattu sur les hommes il y a quelques années s’éclaircit mais il reste beaucoup de zones d’ombres… Qu’est-ce que Gus a de si spécial ? Pourquoi les enfants naissent-ils ainsi ? Je suis un peu mitigée avec les dessins de Jeff Lemire, certains sont magnifiques, plein de couleurs et d’émotions, d’autres plus inégaux et moins reconnaissables. Mais l'ensemble fonctionne très bien et rend bien compte de l'atmosphère sombre.

A poursuivre avec le tome 2 !

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Essex County

Ces derniers temps, en matière de B.D je prends plus de plaisir à relire des titres lus il y a plusieurs années qu’à faire des découvertes. Du coup, entre 2 tomes de « The Goon » dont la relecture me met en joie, j’ai eu envie de relire « Essex County » de Jeff Lemire, un fleuron de la B.D indépendante. Et quel bonheur ce fut ! C’est ce genre d’ouvrage qui me fait aimer la B.D.



Chaque chapitre de ce pavé de près de 500 pages conte le destin d’un personnage d’une petite bourgade canadienne. Ces histoires s’entremêlent, s’entrelacent, s’interrogent et se répondent, trouvent un sens les unes dans les autres pour finalement former un tout cohérent et magistralement construit. Mais la principale qualité de « Essex County » n’est pas sa maestria narrative, même si elle est vraiment remarquable, ce qui marque le plus dans cette B.D c’est le talent de Lemire pour susciter une émotion profonde et intense. « Essex County » est une œuvre bouleversante, j’ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux. Pour faire naître cette émotion, Lemire n’use jamais de grosses ficelles, il ne joue pas le pathos, jamais « Essex County » ne sombre dans le larmoyant facile. Ce qui fait sa force émotionnelle c’est son humanité qui est palpable à chaque page et que l’auteur sait faire percevoir à travers des petites choses comme un regard ou une parole. Le dessin de Lemire est véritablement au service de son histoire et des personnages. Jamais tape à l’œil, le dessin ne cherche pas à en mettre plein la vue, il se fait discret. C’est cette simplicité, ce côté brut et épuré qui en fait la force. Certains gros plans sur les yeux des personnages sont d’un impact émotionnel comme j’en ai rarement vu.



Le mot émotion est revenu plusieurs fois au long de mon billet mais cette répétition est vraiment appropriée pour évoquer « Essex County ». L’émotion que procure la lecture de l’ouvrage de Lemire est immense. Bouleversant, simple et beau, « Essex County » est un véritable bijou de la B.D.



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The Nobody

The Nobody est une variation sur le thème de l’homme invisible. Un homme totalement enrubanné vient se réfugier dans une petite ville côtière. Il attire la méfiance des uns, l'indifférence des autres, et la sympathie de la fille du restaurateur. C’est une petite ville où l’ennui prédomine hors saison, il ne s’y passe jamais rien, du moins jusqu’à présent. Le graphisme est brut, traité en bichromie, le noir est intense, les bleus viennent alourdir l’atmosphère glacée de cette petite bourgade. Une seule nuance de noir, une seule de bleu, sauf Les flashbacks qui sont traités uniquement en bleu, et au contraire, tout en nuances, opposant ainsi le quotidien banal du petit port et l’intrigue épique et mouvementé du passé. Le résultat est très efficace. Jeff Lemire exploite le mythe avec un nouvel angle d’attaque, proposant une critique de la société américaine, ce monde hors des lieux d’activité, pauvre culturellement, où tout le monde épie tout le monde, où la culture de la rumeur nourrit leur quotidien. Il restructure l’original centrant son récit sur la partie qui l’intéresse, la fuite, la vie cachée, pour présenter un récit intimiste, sensible, avec une ambiance lourde et tendue, nos sens semblent mis au repos, dans la neige, le silence, la nuit… pour que le réveil soit plus brutal et marquant, cela donne de la profondeur, du rythme avec un crescendo très réussi. Au final, on a une relecture troublante très réussie.
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