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Critiques de Jérémie Guez (207)
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Du vide plein les yeux

Quelques mois en taule, ça forge un homme. Mais, aussitôt après avoir purgé sa peine, Idir replonge dans ses combines. En prison, il avait gardé contact avec ses réseaux. Ce jeune homme, âgé d'une trentaine d'année, s'est improvisé détective privé. Mais pas dans n'importe quel secteur. En effet, il file essentiellement chez les riches. Ces gens-là cherchent à régler leurs problèmes de manière très policée. Femmes soupçonnées d'adultère ou enfants dans une mauvaise passe, il s'occupe de leurs ennuis pour des milliers d'euros. Oscar, un ancien ami qui l'a pourtant envoyé en prison, aujourd'hui à la tête d'une grosse boite de médias, fait appel à ses services pour l'aider à retrouver son demi-frère, Thibaut, disparu depuis 2 mois. Il accepte, moyennant finance, et s'enquiert d'aller voir les amis de ce dernier, malheureusement peu enclins à à vouloir l'aider. Il fait ainsi la connaissance d'Eve, sa soi-disant petite amie. Pour essayer de mieux comprendre la vie de ce jeune homme, Idir décide de s'inviter à une soirée chez ses potes, avec la complicité de la jeune femme. Evidemment, il ne peut y aller les mains vides. Chérif est toujours là pour le fournir...

Entre temps, son ami de toujours, Thomas, l'invite à dîner en compagnie de sa femme, Nat'. le père de ce dernier, également convié, ne tarde pas à solliciter son aide. En effet, il s'est fait voler sa voiture, une R8V10. le jeune homme trouve cela plutôt bizarre du fait qu'il n'ait pas prévenu la police. Malgré sa méfiance et ses doutes, il accepte ce nouveau contrat, hautement rétribué...



Des appartements cossus du VIII à la banlieue, il n'y a qu'un pas à franchir. Et Idir semble tout à fait à son aise. Ce personnage charismatique, à la forte poigne et au caractère affirmé, nous entraîne dans les bas-fonds de Paris. Entre sa famille qui répond présent et ses amis pas toujours fréquentables, il lui est difficile de trouver réellement sa place. Jérémie Guez reprend ici presque les mêmes codes, à savoir un héros fracassé, la banlieue pas très chic et la volonté féroce du héros de s'en sortir coûte que coûte. Et encore une fois, cela fonctionne parfaitement. le rythme est soutenu, l'intrigue bien présente et les personnages énigmatiques et parfois bouleversants. Servi par une écriture sèche et ciselée, aux dialogues qui font mouche, ce polar rondement mené et maîtrisé fait une fois de plus la part belle aux gueules cassées. Guez confirme ici encore son talent.



Du vide plein les yeux... des rêves pleins la tête...
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Le dernier tigre rouge

Charles Bareuil, veuf inconsolable, décide alors de prendre des vacances.

C'est décidé, ce sera la Légion Étrangère, direction l'Indochine.

Et s'il est un aventurier aux yeux noirs patenté qui a demandé à la lune d'éradiquer le péril jaune, ce sera une guerre sans merci à livrer aux viêts minh dans le plus grand secret et bien plus de trois nuits par semaine encore !



En découvrant la 4e de couv' et cette histoire de rivalité entre tireurs d'élite, je me suis dit chouette, ça sentait bon le petit revival du magistral Stalingrad d'Annaud. S'il en est partiellement question, Guez sublime le concept en l'intégrant parfaitement à un récit guerrier, le tout sous la plume captivante du tout jeune auteur talentueux de 25 ans, bientôt 26, de source sûre, qu'il est. Balancé Dans Les Cordes se posait déjà là. Le Dernier Tigre Rouge devrait ravir tous les amateurs du genre et accessoirement les pugnaces militants de la SPA.



Trois raisons de tenter l'aventure Indochinoise.

Un récit court, ramassé, qui ne s'embarrasse pas de fioritures.

Un conflit armé, aussi passionnant que meurtrier, parfaitement décrit par un auteur soucieux d'éclairer son lecteur en ayant sérieusement potassé le sujet. Roman d'ambiance s'il en est, Guez professe sans jamais tomber dans la démonstration rébarbative ce qui est toujours plus appréciable.

Un homme, Charles Bareuil, comme il en existât des milliers. Ni héros, ni victime, un gars qui aura choisi sa voie - certainement pas la plus facile - pour tenter d'oublier et pourquoi pas renaître.



Bref, un roman historique et introspectif racé sur l'innommable ( aux vues des exactions pratiquées par les deux camps rivaux, le mot est faible ) où l'humain apparaît tour à tour d'une bestialité sans nom comme porteur des plus grands espoirs.



Lire Le Dernier Tigre Rouge et feuler de plaisir...
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Balancé dans les cordes

Gosse, Tony se faisait régulièrement tapé dessus par ses camarades de classe. Il n'a jamais bronché et a encaissé les coups. Sa mère, avec qui il vit, ne remarquait même pas les bleus, trop occupée à user de son corps et tremper dans de sales combines. Jusqu'au jour où son oncle l'a mis sur un ring. Ses journées étaient rythmées par les entraînements et le boulot dans le garage de celui-ci. Malgré la cité dans laquelle il vit et son meilleur ami Moussa qui passe ses journées à dealer, il n'a jamais trempé dans les combines. Et cela a payé puisqu'il est aujourd'hui à la veille de son premier combat en tant que pro. Mais, un jour, il rentre chez lui et tombe sur deux dealers en train de tabasser sa mère. Il les fait déguerpir mais cela ne les empêche pas de revenir et cette fois, elle finira à l'hôpital. Tony ne pense qu'à se venger. Pour ce faire, il contacte Miguel, un homme de main qui l'avait repéré lors de son combat pro. Celui-ci accepte de l'aider mais c'est donnant-donnant. Le jeune homme ne se doute pas alors de la spirale dans laquelle il vient de tomber...



Sur le ring, Jérémie Guez a mené le combat: uppercut, coup droit, feinte puis pas de côté, coup gauche et verrouillage. Le lecteur a eu beau contre-attaquer ou se défendre, il se retrouve dans les cordes. Gong de fin de match.

"La banlieue, c'est morose" dixit un certain je ne sais plus qui... Ici, on ne déroge pas à l'adage: drogue, deals , violence, pauvreté et débrouilles en tout genre. Au milieu de ce K.O, il y a la boxe, seul moyen pour ce gamin de s'en sortir. A condition de savoir s'entourer...

L'auteur livre un roman noir et percutant où les combattants aux caractères bien trempés s'affirment et se révèlent au fil des pages.

La construction du jeu est menée tambour battant: de courtes phrases enlevées, des descriptions minutieuses, un climat de tension palpable et un rythme saccadé.

La fin du match surprenante finira par nous assommer.



Balancé dans les cordes... je déclare forfait...
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Paris la nuit

Paris. Les quartiers Nord. C'est là qu'Abraham vit avec son père. Un père avec qui il n'a tissé aucun lien, ce dernier passant ses journées devant la télé et ne s'occupant pas des allers et venues de son rejeton. Abraham, que tout le monde appelle Abe, ne travaille pas. Il vit de ses petits deals, herbe, coke, héro. Notamment du côté de la Sorbonne, là où les fils à papa ont de la thune à dépenser. C'est là qu'il a rencontré Julia, une jeune fille belle à croquer qui n'a pourtant rien à voir avec lui. Avec son meilleur ami, Goran, il traîne dans Paris, la nuit. Du côté de Pigalle. Ou de Belleville, voir les copains, Trésor et Nathan. Un soir, dans un troquet quelconque de Belleville, sirotant une bière, Abe et Nathan remarquent un certain remue-ménage au fond de la salle: des hommes pénétrant dans une pièce privée, un colosse montant la garde. Une salle de jeu clandestine dans laquelle on joue gros. Aussitôt, les deux amis voient là un moyen rapide de se faire de la thune: braquer tous ces hommes et leur rafler la mise... 



Jérémie Guez dépeint, avec noirceur et force, Paris et ses quartiers dits sensibles. Premier volet de sa trilogie parisienne (suivront Balancé dans les cordes et Du vide plein les yeux), ce "Paris la nuit" met en scène Abe et ses potes du quartier qui, à tout hasard, découvrent une salle de jeu clandestine qu'ils décident de braquer. C'était sans compter que, pour certains, Paris est petit, surtout quand on veut remettre la main sur un paquet de thunes. Dans ce court roman vif et percutant, Paris est un personnage à part entière, une ville étouffante et oppressante au coeur de laquelle Jérémie Guez déroule avec fracas la plongée d'Abraham, un jeune homme perdu, drogué, déscolarisé, sans repère, vivant de ses trafics foireux et qui se consume de l'intérieur. Un jeune homme auquel, paradoxalement, l'on s'attache et que l'on a envie de tirer vers le haut. Un roman incisif, saisissant et sans concession, une écriture vive et brute, une ambiance noire, des phrases courtes qui donnent du rythme. 
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Balancé dans les cordes

Il fait dans l'amer, Guez.

Le quotidien poisseux qui vous colle à la peau comme une fatalité.



Tony, un petit gars de la cité, est boxeur et plutôt bon dans sa catégorie.

Son entourage ? Un oncle garagiste qu'il seconde et une mère plutôt généreuse de ses faveurs lorsqu'il s'agit de gagner un peu de blé facile. Et puis il y a son pote Moussa, dealer à qui il assure régulièrement ne jamais vouloir ressembler. Son oxygène, sa bouée de secours, c'est le pugilat.

Le problème, c'est que c'est un sanguin, un rancunier le Tony. Une mère amochée par l'un de ses nombreux michetons et le voilà à implorer le parrain local de laver violemment cet affront. Il est puissant Miguel. Terrifiant, imposant mais surtout à des années lumière du concept de gratuité. C'est donnant-donnant et le prix à payer se règle généralement dans le sang.

La vie de Tony était merdique mais c'était la sienne. Elle ne lui appartient plus désormais...



Prix SNCF du polar 2013. Effectivement, comme un méchant sentiment d'avoir prix un TGV dans la tronche !

200 pages hallucinantes de tension dressant le portrait d'une banlieue déifiant la violence. Celle de la misère, de la drogue, d'un quotidien qui vous dévore un peu plus chaque jour que le Diable fait.

Guez n'est pas le genre de combattant à pratiquer l'attentisme. Crochets, uppercuts, directs, la leçon est totale, le KO final inexorable. Et n'espérez pas être sauvé par le gong, le calvaire se subit en apnée jusqu'à l'anéantissement prophétisé.

Vous connaissez l'histoire du gars chutant d'un immeuble et qui se dit à chaque étage : jusqu'ici, tout va bien, jusqu'ici, tout va bien...

Ce gars, c'est Tony. Pyromane de sa vie qu'il va consumer bien avant l'heure.



Incontournable !
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Du vide plein les yeux

Après nous avoir conté le réjouissant quotidien des banlieues puis la vertueuse nécessité de la guerre, Guez fait dans le polar véritable et le fait bien.



Prenez un gus que nous appellerons Idir.

Collez-lui un passé de taulard histoire de bien appuyer sur le fait que pour le prix orange, c'est d'ores et déjà râpé pour les deux siècles à venir.

Pas que le gars ait mauvais fond mais juste assez de crédibilité aux yeux de futurs clients fortunés qui seraient enclin à le presser de régler quelques menues affaires pour eux.

Un contrat, ça va. Deux, ça devient difficilement gérable, surtout pour un mec ayant fait l'impasse sur la compta au bac G2, coeff. 8.

Notre détective en herbe devra naviguer à vue, en territoire hostile, tout en maîtrisant parfaitement l'art de la diplomatie. Chapitre 4, paragraphe 2, étage 9, trottoir d'en face du guide de survie pour les nuls.



Ce que j'aime chez Guez, outre sa plume persuasive, c'est cette faculté à se renouveler et à surprendre.

Ici, l'auteur multiplie les intrigues en faisant évoluer notre ex-taulard chez de gros bonnets friqués n'étant pas en reste en matière de magouille, de tirlipimpon sur le chihuahua, de meurtre, voire plus si affinité.



Du Vide Plein Les Yeux possède tous les atouts d'un savoir-faire indéniable.

L'accroche est instantanée. L'univers dépeint tranche avec les milieux habituellement au centre de toutes les intrigues. Ici on entube mais avec élégance et savoir-vivre.

Le canevas est imparable, tortueux à souhait à défaut d'être véritablement original.

Le final imprévu et parfaitement crédible.

Alors, Guez que vous attendez pour vous y coller ?
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Paris la nuit

« J'ai entrepris de me détruire, je sais que tout a basculé, que je ne ferai pas machine arrière. Je suis une personne, parmi des millions, qui se laisse dévorer par les flammes de son enfer…"



Le ton est donné



Jérémie Guez nous glisse dans la peau d'Abraham, un petit voyou qui traîne dans le quartier nord à proximité de la Goutte d'or. Il a pour meilleur ami de galère, Goran, connu sur les bancs de l'école- qu'ils ont désertés très tôt. Deux potes au franc parler, peu bavards mais directs comme les coups qu'ils donnent ensemble tard dans la nuit. Joints, deals, zone, petites arnaques, bagarres de bar, nuits dans les commissariats, sont pour eux l'enchaînement quotidien. Les yeux vides, ils regardent leur vie couler jusqu'au jour où Abe (diminutif d'Abraham) monte d'un cran et organise en comité restreint un braquage. Leur premier gros coup qui leur ouvre une porte...infernale



"Paris la nuit" est le premier opus de la trilogie parisienne de Jérémie Guez. Dès l'ouverture du livre, Abe nous prend à la gorge et nous glisse dans sa peau, sa galère et son Paris des quartiers populaires. Le "je" s'impose d'emblée, le ton est abrupt, sans concession, les dialogues sont crus, les insultes fusent de leurs bouches comme des coups. Les phrases courtes et cinglantes donnent du rythme et du souffle au texte et à l'atmosphère noire et étouffante de la nuit.



J’étais resté estomaqué par la lecture de son deuxième roman "Balancé dans les cordes", un mince mais puissant roman noir gravé dans ma mémoire, ce qui est pour ma part, le signe d'un bon auteur. L'histoire de Tony, un jeune boxeur qui s'accroche à ses gants pour sortir de sa condition. Un combat noir et perdu d'avance contre la violence et la haine qui finira par le détruire.



Pour Abraham, l'anti- héros de "Paris la nuit", la lutte est inexistante, la spirale est infernale : déscolarisation, galère, nihilisme, je m’en foutisme, baston, deal... sa vie, il la regarde partir en vrille "On ne fait rien de nos vies, on les regarde couler et cela ne nous gêne pas" .



Seul un gros coup peut le sortir de sa condition mais certainement mais pas de son propre enfer...



"Paris la nuit", un court roman noir imparable au style direct, percutant. Une descente en enfer dans la nuit de Paris.



Jérémie Guez, un écrivain qui sait faire couler de l'encre bien noire sans laisser de blancs !
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Balancé dans les cordes

Tony habite une cité d’Aubervilliers, et, grâce à la boxe et avec l’aide de son oncle et de son coach, il essaie de se tenir à l’écart des racailles de son quartier. Malheureusement, il n’en va pas de même de sa mère, qui collectionne les amants, souvent des hommes infréquentables, et se retrouve dans de nombreuses embrouilles. Un jour, elle est violemment frappée par l’un d’eux et se retrouve à l’hôpital. Tony va chercher à la venger, et c’est le début d’un engrenage. ● Ce livre a eu plusieurs prix du polar, alors que ce n’en est pas un. C’est un roman noir, plongeant dans la misère sociale des cités de Seine-Saint-Denis et d’autres banlieues parisiennes, et son cortège de drogue, de violence et de prostitution. ● Plusieurs articles du code de la vie en cité sont convoqués, comme : « Ça me rappelle que j’ai une dette envers Miguel. Que je la payerai tôt ou tard, et que je serai obligé de faire ce qu’il me dira de faire. Le premier jour, je l’imagine me demander de tuer un homme. » ● Les petits font comme les grands, perpétuant une existence gâchée, rendant impossible une sortie de la spirale infernale. Certains personnages regrettent le temps où la voyoucratie répondait à un code de l’honneur. « Maintenant les petits ils n’écoutent que du rap, des types qui leur disent de vendre de la came et de taper des fourgons alors qu’eux n’ont jamais rien fait de leur vie à part sucer des producteurs. Putains de baltringues ! » ● Le plus appréciable dans ce livre est sans doute son rythme, créé par des phrases courtes et souvent une absence de transition, y compris typographique (pas de « blanc ») entre les scènes : un montage « cut », préfigurant l’adaptation au cinéma. ● On voit bien que l’auteur recherche (et trouve) une écriture à l’os, sans aucune fioriture, qui convient à son sujet et au format court du roman. ● Le personnage de Tony est bien approfondi, celui de Moussa aussi dans une certaine mesure, mais les autres relèvent plutôt de l’utilité narrative et du stéréotype. ● J’ai bien aimé cette remarque : « Certaines personnes souffrent plus que d’autres alors qu’elles vivent des trucs moins graves. » ● Malheureusement, la fin est extrêmement décevante, du niveau d’une rédaction de Sixième, absolument pas à la hauteur du reste.
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Les âmes sous les néons

Moins de 200 pages que compte ce roman noir et pourtant, il fait efficacement son job! Écrit par Jérémie Guez, également scénariste de profession, on en perçoit un style visuel qui est indéniable et ce roman très sombre est un vrai uppercut pour le lecteur.



Les chapitres de l’histoire sont courts, eux-mêmes divisés en sections, tout aussi succinctes. Quant aux phrases, elles sont totalement brutes de décoffrage, aucun mot de trop, elles vont directement à l’essentiel. Tout cela engendre un récit à 100 à l’heure, sans aucune élucubrations inutiles qui auraient alors desservi le livre.



Même si l’histoire se situe à Copenhague et plus précisément au sein du milieu de la prostitution, vous ne vous retrouverez pas avec des noms à rallonge, sans quasi aucune consonne risquant de vous perdre dès la première page.



J’ai vraiment été happée par la plume, absolument singulière, de l’auteur. Alors que parfois, je tombe dans des bouquins où une phrase fait quasiment la page entière, ici, ça serait presque tout l’inverse. Les descriptions des décors sont peut-être rudimentaires, voire minimalistes mais totalement cohérentes par rapport à l’environnement du livre, à son aura.



Pour finir, je conclurai que le final est à la hauteur de ce que j’attendais par rapport à ce que m’avait offert l’auteur dans la construction et l’originalité de son livre. J’ai passé un, peut-être fugace, mais excellent moment de lecture.


Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Du vide plein les yeux

Tout juste sorti de taule pour une rixe,

Idir, un jeune détective d'origine Kabyle se retrouve chargé d'une mission,

retrouver un fils de bourge qui a disparu sans laisser d'adresse.

L'affaire à priori sans problème s'avère un sac de - têtes à - noeuds

mais ldir peut compter sur des connaissances pas très recommandables

pour l'aider à enquêter hors piste..



Après Paris la nuit, Balancé dans les cordes,

Jérémie Guez s'affirme comme un auteur incontournable du roman noir français.

Idir est bien croqué en détective d'un genre nouveau,

un sulfureux mélange de dur à cuir et de cœur d'artichaut

qui traîne son blues et son enquête des beaux quartiers aux bars de Pigalle.

L'auteur dégaine un style direct, rapide et percutant, sans fioritures

et balance quelques belles scènes d'actions, de courses folles et de dérapages incontrôlés.

Mention spéciale pour son pote Chérif, l'as du volant de Belleville

Pour Tantale , une grosse mandale !

Du vide plein les yeux, un polar plein la vue.
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Là-bas, c'est Marseille

Merci au journal "Le Monde" de réitérer cette très belle initiative en publiant les "Petits polars" et merci à ma belle-mère surtout d'être abonnée et d'avoir commandé cette collection. De plus, pour cette nouvelle édition, un thème innovant : celui de consacrer chaque petit polar à une ville.

Malheureusement, le premier volet m'a laissée de marbre, non pas que la lecture en ait été déplaisante (au contraire, c'est bien écrit et cela se lit très vite) mais du fait que l'intrigue était pas assez travaillé à mon goût.



Un Parisien se rend à Paris pour y faire des affaires avec un dénommé Freddy et le lecteur devine immédiatement que ces affaires-là doivent plonger soit dans la drogue soit dans le trafic d'armes puisque, durant son trajet en TGV, il porte en dessous de son beau costume, devinez quoi ? Eh oui, un gilet pare-balles d'où le fait qu'en plus de la chaleur caniculaire qui sévit dans le Sud de la France, il sue à grosses gouttes. L'intrigue est lancé : deux hommes qui ne se sont jamais rencontrés, qui doivent parler affaires et, sinon, ce ne serait pas un polar, des affaires qui vont mal tourner.



Un petit livre sympathique à lire dans le train (d'où l'alliance du Monde avec la SNCF) mais dans lequel le lecteur ressort blasé ! De beaux graphismes et nouvelle qui est suivi d'un petit guide de Marseille rempli de clichés à tel point que cela en devient lourdasse pour reprendre le ton employé par l'auteur de ce mini-guide sur Marseille !
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Le dernier tigre rouge

C'est très compliqué pour moi de critiquer un livre pareil. J'ai voulu m'attaquer à quelque chose de différent, et je crois que ça confirme que ce n'est pas tellement pour moi.

Le dernier tigre rouge est très bien écrit, aucun problème là-dessus ! Les personnages sont bien construits et crédibles. Il y a eu un colossal travail de documentation, et le rendu aussi bien descriptif que narratif est très bon. Clairement, on s'y projette bien.

Et puis, après la rencontre avec l'auteur, mon ressenti en est que Jérémie Guez est un jeune homme humble avec une tête bien construite et un véritable talent. Alors j'ai vraiment envie de l'aimer ce dernier tigre rouge, mais en vérité, je n'en vois pas bien l'intérêt.

La retranscription de l'époque est excellente, mais ce n'est pas non plus un documentaire. Quant à l'intrigue, elle est pleinement encrée dans le contexte, donc assez limitée. C'est peut-être bien de là que vient le problème : ce n'est pas vraiment un roman de guerre, ni un thriller au sens conventionnel du terme (prenant, étouffant etc.). On a bien de l'empathie pour les personnages, mais on peut facilement les laisser en standby sur sa table de nuit pendant plusieurs semaines. Ce n'est pas tant que ça manque de consistance mais plus qu'à mon sens, ce roman n'a pas su trouver un positionnement clair. En voulant respecter l'histoire, on bride la créativité de l'intrigue. Mais si on essaye de faire un thriller vraiment fascinant, on est obligé d'émousser la véracité du côté historique... Au final, le dernier tigre rouge est un beau compromis entre ces deux idées, mais par sa nature, il manque un peu de force.

Je suis néanmoins ravie d'avoir pu découvrir ce roman, et je remercie Babelio et l'Univers Poche pour cette lecture.

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Balancé dans les cordes

Le jeune Tony, coaché par son oncle maternel et tout juste sorti de l'adolescence a été repéré par un entraîneur de boxe et vient de passer professionnel. La boxe est un exutoire qui lui permet de canaliser son agressivité quand on lui jette à la figure que sa mère est un tapin et son père un gitan de passage...Seul Moussa, un petit caïd de quartier, ami d'enfance, le soutient. Lors de son premier combat pro, il tape dans l'oeil de Miguel, un parrain de banlieue qui en échange d'un service, va attirer le jeune homme dans sa toile, sous le regard désapprobateur de son oncle et de son entraîneur...Dès lors Tony va devoir la jouer très fine et sortir les poings pour s'extirper des sales draps dans lesquels on veut le mettre.



Une bonne surprise avec Balancé dans les cordes, un roman court mais efficace, le rythme est soutenu tant sur le plan de l'action que dans le style de Jérémie Guez, un style incisif, une langue de banlieue qui ne sonne pas artificiellement et correspond parfaitement au ton de l'histoire, une histoire de boxe qui dégénère en violences, une histoire de trafics, de parrains et de caïds de cité.

Un bon polar bien rythmé.
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Paris la nuit

Paris, la ville Lumière a aussi son côté obscur. Plusieurs quartiers de la capitale ont reçu le doux qualificatif de « sensibles ». Abraham a grandi dans un de ces quartiers situé dans le nord de la ville. Il a été élevé par un père issu de l'immigration qui passe ses journées apathique devant l'écran de sa télévision. Abraham n’a ni diplôme, ni emploi et vit d’expédients et de petits trafics. Un jour il découvre l’existence d’une arrière-salle dans un bar. Il comprend qu’il s’agit d’une salle de jeux clandestine. Il décide de la braquer avec l’aide d’amis de son quartier. Le casse est un succès mais leurs victimes sont des hommes dangereux décidés à se venger de cet affront. Voilà le jeune homme plongé dans une fuite en avant. Il devra lutter pour survivre et échapper à ses ennemis.



Le lecteur est tenu en haleine par un texte nerveux servi par une narration d’une grande fluidité. Ce roman a tout pour plaire aux amateurs de romans noirs. Son atmosphère est oppressante et la violence y est implacable. Il explore les bas-fonds de Paris et retrace une existence promise au pire. «J’ai entrepris de me détruire, je sais que tout a basculé, que je ne ferai pas machine arrière. Je suis une personne, parmi des millions, qui se laisse dévorer par les flammes de son propre enfer. » Un polar urbain court et efficace sur des sauvageons engrenés dans une spirale de violence sans retour.

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Paris la nuit

Guez nous la fait noire, cette ville lumière à deux faces: L'une brillante, pour touristes et fortunés, l'autre sombre pour les gueux, les damnés, les exclus...

Et la tranche, entre précipice et montagne où se rencontrent les deux mondes.

Guez nous la donne brève cette histoire fiévreuse, haletante, qui sent la mort, la souffrance et le sang, le "no future", l'impasse tragique.

Guez nous la formule simple, dans un récit proche des Goodis ou Mac Coy d'outre-atlantique: Braquage, petits malfrats contre vrais truands avec issue prévisible.

Guez nous les montre, ces clowns tristes d'un cirque de cauchemar menés par une sorte de fatalité hideuse, de morne routine qui mène de délit en crime... Abe, qui raconte et qui cauchemarde horriblement après le casse,

s'anesthésie à l'alcool et à l'héroïne entre deux fuites. Goran, le pote de toujours, d' Abe. Nathan et Trésor, barrés dans le sud sitôt le coup fait. Karim... Des demi-sels condamnés d'avance. Des mouches prises dans le papier collant.

Ah, pauvres marionnettes d'un théâtre de l'absurde et de l'échec.

Guez nous la fait belle, profonde et incisive cette prose anthracite. Comme je n'étais pas pressé d'arriver à la fin du fin volume!

Étonnant premier roman, si loin, si brut...
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Balancé dans les cordes

Guitare ou violon ?



Après avoir dévoré « La terre d’ombre » de l’américain Ron Rash, je découvre avec grand plaisir un jeune auteur français dont on m’a largement vanté le talent depuis des années. Jérémie Guez…



En reluquant à de nombreuses reprises le titre de ce roman, je m’étais imaginé un livre faisant la part belle aux instruments... à cordes. J’avais juste oublié le mot balancé…



Loin du son des guitares ou autres violons, j’ai dû encaisser en guise de rythmique et de musique les coups de poing dans un sac d’entrainement ou bien dans la poire d’un adversaire.



Si vous voulez découvrir le combat d’une vie, le combat de Tony, je vous invite donc à me suivre en région parisienne, plus précisément dans une salle de boxe de la banlieue d’Aubervilliers.



Passant de la corde à sauter au ring pour étendre son sparring-partner, le jeune et prometteur boxeur s’entraine d’arrache pied et tient la corde pour emporter son premier combat professionnel.



Vivant seul avec sa mère dans une cité, son oncle a pris Tony sous son aile et l’emploie dans son garage afin de lui garantir un revenu suffisant pour survenir à ses besoins.



Mais un jour, Tony va appel à un personnage peu recommandable, un certain Miguel, qui fera basculer à jamais sa vie et celle de sa famille.

Dans un style direct et percutant, ce court roman ne laisse aucun répit au lecteur. Plongé dans l’univers impitoyable des cités, tous les coups sont permis sur la terre Guez…



Jérémie Guez réussit parfaitement à traduire cette violence verbale et physique des cités à travers ses mots qui nous touchent en pleine face. Misère, drogue et prostitution font partie du quotidien de ces habitants de cité et l’auteur nous plonge malgré nous dans ce milieu jusqu’au cou.



Ayant déjà goûté avec bonheur au monde de la boxe dans l’excellent «paradoxe du cerf-volant » et le non moins formidable « La malédiction du gitan », je dois dire que la barre était juchée très haute lorsque j’ai entamé « Balancé dans les cordes ».



Et je dois avouer que Guez s’en tire très bien, surtout dans la première partie du roman que je trouve remarquable pour un auteur de son âge.



Une belle réussite qui donne envie de découvrir d’autres œuvres du même auteur, histoire de vérifier si Guez possède plusieurs cordes à son arc !

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Balancé dans les cordes

Banlieue nord, Aubervilliers, le bruit sourd d'une salle de boxe,

Tony a un bon swing sur le ring. Il bouge, il enchaîne les coups sans baisser les yeux.

En passe de devenir boxeur pro, il s'entraîne dur, à l'écart des magouilles de la cité, entouré d'un oncle garagiste qui joue lourdement le rôle de père - et d'une mère fragile qu'il protège.

Un soir, après l'entraînement, il retrouve sa mère salement amochée par des types.

La rage l'emporte...

Il fait appel à Miguel, un caïd du milieu qui l'aide à se venger sous condition.

Et l'engrenage des mauvais coups vont s'enchaîner dans sa vie comme sur le ring.



Jérémie Guez a une écriture qui swingue, qui a le sens du rythme. Il insuffle à ses personnages des répliques cinglantes, courtes, efficaces qui percutent..

On cligne des paupières, on lève la garde (page), on tourne les feuilles comme on saute à la corde et au final on est essoufflé, bouché bée, terrassé par la chute finale

On suit le parcours du jeune Tony un boxeur englué par la mouise, la noirceur sociale qui l'entoure. Il décide de s'en sortir en se mettant la pression.

Mais la la vie n'est pas un ring. Le caïd Miguel à la face de non retour, va le lui rappeler, en tête à tête.

L'auteur ne délaisse pas les seconds couteaux bien affûtés comme Assad, le bras droit- à l'ancienne de Miguel et Moussa, le pote de Tony, boxeur amateur et dealer pro.

Mention spéciale à Jean, le frère de Miguel qui boxe en touche.

Quelques clichés des cités.

Mais un roman réussit sous toutes les coutures- à l'arcade.

Même si on s'en sort avec des bleus à l'âme.



Balancé dans les cordes, un poids plume de 188 pages qui frappe très fort dans la catégorie roman noir.

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Le dernier tigre rouge

Cela faisait 8 ans que ce roman prenait la poussière dans mes étagères… Dire que je voulais le lire assez vite ! Je dois avoir plus de retard que toutes les administrations réunies, moi.



8 ans, c’est la durée du conflit en Indochine qui a commencé en 1946 et s’est terminé en 1954. Puisque je suis inculte sur le sujet, ce roman noir allait m’en apprendre un peu plus.



Le roman est court, ramassé, va directement à l’essentiel. Pas de blablas, pas de tracas, sauf pour les soldats.



Pour les détails sur cette guerre, je demanderai à Wiki, mais pour les personnages, l’auteur les a réussis avec peu de détails.



Si vous pensez à la rivalité entre tireurs d’élite comme dans le film (et le roman) Stalingrad, oubliez !



Le récit ne se dirigera pas vers ce genre de scénario, mais il n’oubliera pas de le sublimer, mettant en scène deux hommes que tout oppose, mais que tout uni aussi, réussissant à sublimer le tireur d’élite bossant pour les Viet Mihn.



Pas de manichéisme entre les bons et les méchants, plutôt une sorte de parallèle entre l’occupation allemande, que les Français venaient de subir (nous sommes en 1946), glorifiant les libérateurs et crachant sur les occupateurs (ben oui, le mot existe) et celle que les Français faisaient en Indochine. On ne manque jamais de culot…



Pensant que le roman allait tourner autour d’un duel entre deux tireurs d’élite, j’en ai été pour mes frais, parce qu’il ne se dirige pas là où on l’attend, mais dans une tout autre direction, ce qui est bien vu.



L’auteur met en scène des légionnaires, où les nationalités se mélangent, où le soldat français reçoit des ordres d’un ancien de l’armée allemande, parce que dans la légion, la nationalité s’efface, on ne se bat pas pour un pays, mais pour la légion.



Il n’oublie pas de parler des Vietnamiens, de ceux qui ont collaboré (et furent abandonnés ensuite) et de ceux qui ont résisté, sans oublier d’égratigner l’armée française qui ne voulait pas changer de manière de faire la guerre, alors qu’en face, les Viet Mihn pratiquaient la guérilla.



Anybref, voilà un très bon petit roman noir consacré à la guerre d’Indochine, mettant en scène des personnages sans manichéisme, n’oubliant pas de parler du peuple colonisé, sans jamais sombrer dans le pathos ou de donneur de leçons.



Un roman noir avec une petite histoire dans la grande, un récit sombre, oppressant, moite (nous sommes dans la jungle), qui ne juge jamais et qui m’a emporté sur un autre continent, à une époque que je n’ai pas connue (hé, je suis jeune !).



Sans être éclairée sur ce conflit, j’en ai au moins appris un peu plus lors de ma lecture de ce roman noir qui nous plonge dans une guerre méconnue. Il lui aura juste manqué les émotions brutes pour décrocher le Saint-Graal des coups de cœur de l’année.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Là-bas, c'est Marseille

Je découvre avec intérêt cette collection "les petits polars", saison 4 ; éditée par le Monde et la SNCF. (Mai 2015)

Jérémy Guez a écrit le scenario, et Jacques Ferrandez l'a illustré.

Cette série permet de découvrir différemment une ville, ici la capitale phocéenne qui connaît une réputation sulfureuse . On déambule sur la célèbre Canebière, chauffée à blanc par le soleil provençal, le vieux port, dans les quartiers nord, on côtoie des individus interlopes, trafiquants de haute volée, bref, un scenario digne de la malheureuse réputation dont souffre la capitale de la Région Sud..

Une annexe de Jean-Michel Boissier nous guide dans la ville, une échappée curieuse, gourmande et bien plus hospitalière.
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La veuve blanche

Dès les premières pages on est plongés dans un milieu, une ambiance un peu glauques qui traite de sujets dont je ne suis pas spécialiste.

Cependant, les images fournies par les médias ces dernières années m’incitent à penser que ce qui est décrit est conforme à une certaine réalité, aussi triste soit-elle.

Je ne peux pas cautionner ni la drogue, ni l’alcool, ni la violence ou la prostitution ! Mais tout cela existe est il faut bien avouer que si l’on s’interdisait dans les livres les sujets « politiquement corrects », il n’y aurait plus de polars, voire plus d’histoire de France.



On assiste, dans cette nouvelle à la folle nuit d’un rescapé des guerres U.S, un peu abîmé comme tant d’autres, et qui se retrouve on ne sait trop comment à Amsterdam au service d’un proxénète notoire, et qui bien que se voulant détaché de tout, va tout remettre en cause pour tenter de sauver une des « filles » (je n’aime pas trop ce terme) qu’il est chargé d’emmener sur leur lieu de travail !



Ce texte est écrit avec un vrai talent, un rythme enlevé et très adapté au format de la nouvelle.

Cela pourrait donner du polar intense, compte tenu de la production déjà significative de Jérémie Guez, l’auteur.

Quant aux illustrations de Miles Hyman, elles ne m’ont pas apporté grand-chose.

La nouvelle est à découvrir.

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