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Critiques de Jim Dodge (176)
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L'oiseau Canadèche

Comme j'ai aimé cette fable du cœur de l'Amérique de la moitié du siècle dernier !



L'écriture est dépouillée de tous les poncifs censés réveiller nos émotions. Le style est épuré, cash. Jim Dodge ne "vient pas nous chercher", on le suit spontanément. Comme quoi, il n'est pas utile d'en faire des caisses pour émouvoir ! Le talent seul suffit.



De la fantaisie, de l'humour, de la poésie, de la tendresse, des sentiments pudiques et purs. Cette histoire décalée m'a infiniment touchée.



Un coup de cœur ? Un coup de cœur, indéniablement.



P.S. : Merci, Gabb, pour cette suggestion.
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L'oiseau Canadèche

Vous avez entre les mains une petite merveille.



En 119 pages, Jim Dodge nous conte une histoire incroyable, farfelue, très drôle mais pleine de sensibilité et de chaleur humaine.



Pépé Jake, né au Kentucky en 1878, une vraie tête brûlée, chercheur d'or, fait 4 mariages, vit sa vie de joueur et de parieur invétéré, élevant au passage des chevaux puis des moutons. Il épouse une femme qui l'abandonne et dont elle aura un enfant, Gabrielle. A 61 ans, Jake rencontre un Indien agonisant qui lui donne la recette du Vieux Râle d'Agonie, une boisson qui titre 97% et qui rend Immortel ! Jusqu'à 76 ans, Jake sirote son alcool, vit de son potager, chasse, pêche et joue au poker. Un jour Jake reçoit une lettre de Gabrielle: il va être grand-père, l'enfant s'appelle Titou. Indolent, maboul, heureux de vivre et buveur hors pair, Jake atteint l'âge respectable de 80 ans. Cliff Hobson, le shérif, lui apprend que ses terres vont être vendues pour payer les impôts qu'il n'a jamais payés. Heureusement, il reçoit 500 000 dollars en héritage de la mort de Gabrielle. Il veut alors recueillir Titou pour l'élever et déconner avec lui (page 26): l'assistante sociale s'y oppose ! Jake se noie dans le jeu et finit par gagner 90 000 dollars en 3 mois. Il écrit au juge (quel personnage incroyable; page 29) et récupère Titou.



A partir de ce moment, Titou et Jake vont vivre ensemble. Tout les sépare : âge, centres d'intérêts, façon de fonctionner et de vivre, envies ... Titou adore planter des clôtures: il est aimable alors que Jake est mal embouché, c'est un colosse (2 m pour 120 kg) quand Jake est un gringalet d'1,60 m et de 45 kg, il est placide et serein quand Jake est farouche et belliqueux. Malgré ces différences de tempérament, il y a un accord du sang et un amour réciproque, l'un pour l'autre.



Un jour Fifi le Fichu, hippie égaré et accroc au LSD achète à Jake tout son stock et toute sa production future de tord-boyaux contre la modique somme de 300 000 dollars ! Alors la vie devient un vrai bonheur, enfin presque. Alors que Titou plante des clôtures belles et sonores (les guitares à Titou, page 44), un sanglier Cloué-Legroin fonce dedans et éventre son beagle Boss: c'est la guerre totale ... jusqu'à ce que dans un trou de pieu de clôture fraîchement arraché Titou découvre un poussin, qu'il sauvera et auquel il donnera le nom ravissant de Canadèche.



Féroce, affamée, pesant 10 kg, véritable aspirateur à plumes (page 60), dotée d'une démarche gracieuse et chaloupée, Canadèche est un Colvert femelle. Personnage à part entière, aimant aller au cinéma pour regarder des histoires d'amour, Canadèche devient une pisteuse à sanglier. Mais un jour Cloué-Legroin charge Titou et Canadèche: Titou veut la peau du sanglier mais Jake ne veut pas que le sanglier soit tué: il croit que Cloué-Legroin est la réincarnation de son vieux pote l'Indien, Johnny 7 Lunes, un chaman de surcroît, et puis Cloué-Legroin n'est pas si méchant: la preuve ? Une nuit, Jake est renversé et piétiné par Cloué-Legroin mais le sanglier l'épargne ! Jake apprend à voler à Canadèche "pour enrichir sa vie, développer ses relations et se trouver un mari". Jake essaie de lui apprendre à décoller mains c'est raté: il y gagne deux ou trois dents cassées !



La vie continue jusqu'au jour où Titou rencontre Cloué-Legroin qui a agonisé, les pattes prises dans du fil de fer barbelé. Titou lui ouvre le ventre car il vient d'entendre des battements de cœur !? Je ne vous raconte pas la suite: nous plongeons dans le fantastique !



Ce roman fait la part belle au jeu, à la chance, à la patience, aux femmes, au silence, à l'effort individuel soutenu, au rejet de toute vie normée. Avec une intrigue délicatement brodée, voici l'initiation d'un garçon confié à un grand-père facétieux. L'histoire progresse par à-coups imprévisibles, l'argent circule avec caprice, la mort est tapie dans l'ombre. Avec une grande concision, Jim Dodge réalise ici un coup de génie, nous promenant au milieu d'anecdotes truculentes et de dialogues désarmants. Mais il y a aussi des réflexions tout à fait solides (voyez la page 116) ! Un petit précis de sagesse et de vie, avec une évidence : ce qui est improbable n'est jamais tout à fait impossible.
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Stone Junction : Une grande oeuvrette alchi..

Voilà un livre très important.

Très important par la somme de faits simplement importants qui le constitue.

L'envie d'argumenter, de lister ou de hiérarchiser des raisons a très envie de disparaitre devant nos yeux enlunés.

Pudeur devant l'imagination.

...

Avant de commencer:

ne pas lire la quatrième,

ne pas lire de résumés,

ne pas lire la préface de Thomas « Volta » Pynchon,

ne pas lire de critiques,

ne pas utiliser le moindre objet numérique (les jeter serait plus prudent, les éteindre du moins),

...

Vous le sentez le merveilleux là ?

...

...

P.S: L'Etoile est prête à toute proposition post-pynchonienne; questionnaire disponible en fin de lecture.

l'éternel n'oublie jamais
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L'oiseau Canadèche

Je me suis envolée très haut avec l'Oiseau Canadèche, sans un flèche, en toute simplicité, 118 pages mais quel breuvage ! duveteux, perspicace, poétique, barré/clôturé à contresens, vaporeux mais assez raide ; un manège dont je ne voulais plus descendre, soit un atterrissage à rebrousse-plumes, mais enjouée j'en reviens, très enjouée d'où me sonne l'épigraphe :

...

La cloche du temple se tait.

Mais le son continue

de sortir des fleurs. BASHÔ
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L'oiseau Canadèche

COIN COIN COIN COIN COIN

ceci n’est pas une pub pour un sanibroyeur.

Il faut faire court, désolé, mais un livre pareil va me prendre plus longtemps à chroniquer qu’à lire, même à voix haute.

Peu importe au final l’ordre de lecture avec « Stone Junction », il faudra lire les deux.

Tout le monde s’amuse beaucoup, même si ma petite cousine (8 ans) me fait remarquer que c’est un peu triste : deux morts, dès les deux premières pages. C’est d’ailleurs une très saine lecture pour les enfants, un bon bagage pour une vie épanouie.

Je n’ai pas la recette, mais ma production de rhum a comme idéal ce "Ol' Death Whisper » (traduit en « Vieux Râle d’Agonie »). Possédant déjà la « douceur moléculaire », reste à acquérir cette pureté, gage d’immortalité…

La traduction, d’ailleurs :

-

- les canards français font bien COIN-COIN et non pas COUAC-COUAC,

parole d’Alicia; l’orthographe, c’est important (surtout les voyelles).

-

- un comité de lecture aurait été utile pour discuter de la traduction du titre. « Fup » (duck), c’est autre chose que cet « Oiseau Canadèche », comme si le traducteur de la série des « Martine » s’était occupé des « Fluide Glacial »… Bien que l’idée première aurait pu paraître vulgaire… (toujours ce problème de voyelles)

-

Voilà !

COIN COIN COIN COIN COIN COIN…………
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L'oiseau Canadèche

Si vous pensez que ce petit bouquin ne casse pas trois pattes à un canard et bien vous vous trompez ! Parce qu’il y a canard et canard. Et celui de Titou, plutôt celle devrais-je dire car il s’agit bien d’une cane, est un animal plutôt spectaculaire : bien grasse et bien dodue, maligne comme un singe et adorant s’en jeter un régulièrement derrière la cravate même si elle n’en porte pas.

Avouez déjà que le portrait est hors norme. Mais ce n’est pas tout car ses hommes de compagnie, Titou et son grand-père ne sont pas en reste !

Et ne comptez pas sur moi pour vous en dévoiler plus.

Ou alors juste la réplique du grand-père au gérant du cinéma qui ne voulait pas déroger à ses habitudes :

« - Nous refusons absolument tout ce qui sort de l’ordinaire.

- Eh bien ça doit vous faire une petite vie bien merdeuse et salement étroite, non ? »

Le ton est donné, pépé Jake est un grincheux !



C’est une lecture rapide qui fait partie de la fameuse liste, dont je vous ai déjà parlée, de Fanny1980 « pépites parmi les textes courts ». Liste dans laquelle j’ai abondamment puisée et trouvée à me satisfaire pour pas cher puisque j’ai acheté d’occasion toutes ces petites merveilles sur le site recyclelivre.com.

Un peu de pub utile ne nuit ni à la santé ni à la planète...



Voilà un petit roman drôle et plein de malice, saupoudré d’un peu de folie aussi, avec des personnages éminemment sympathiques et aux convictions bien prononcées. Le tout inscrit dans une nature bienfaisante.

Alors si vous avez besoin d’un petit remontant, je ne peux que vous conseillez de prendre un canard, trempé dans le Vieux Râle d’Agonie, le meilleur whisky (enfin ça c’est pépé Jake qui le dit) au goût d’immortalité dont vous trouverez la recette ici.

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L'oiseau Canadèche

Qu'est-ce que vous feriez, vous, à soixante balais bien tapés, si vous viviez au fin fond du Kentucky, la ruée vers l'or au placard, trois mariages ratés et une quatrième donzelle qui vous quitte en embarquant votre seul et unique mouflet ?



Bon... C'est toujours possible de se gratouiller de temps en temps une petite partie de poker avec les voisins mais leur ranch est à une bonne journée de cheval...

Même pas un Vil Coyote ou un Bip Bip dans les parages pour faire la causette...

Juste la poussière et les boules de paille virevoltantes que déplace le vent, quelques crânes de chevaux et le silence pour seuls amis...

Ah ouais... Quand même quelques sangliers à chasser mais bon, pas de quoi casser trois pattes à un canard...



Alors une petite idée ?



Ben, Pépé Jack, lui, c'est pas compliqué... Il s'emmerde... Il s'emmeeeeerde comme c'est pas possible !!



Surtout depuis qu'un vieil indien lui a glissé dans la poche, avant de mourir, la recette de fabrication du Vieux Râle d'Agonie, un tord-boyaux de derrière les fagots, à ne pas mettre sous toutes les papilles mais qui procure l'immortalité à son heureux distilleur.



Imaginez... le Kentucky, vu comme ça, c'est déjà emmerdant mais avec l'éternité devant vous, vous imaginez même plus !



Alors quand l'assistante sociale du comté lui propose de lui confier la garde de son petit-fils Titou au décès de sa seule fille, Pépé Jack s'imagine déjà les journées de pêche à la truite avec lui, les parties de cartes, les matchs de base-ball, les picoles entre hommes... et bien sûr lui confier un jour les secrets de l'immortalité !



Ils ne se ressembleront pourtant pas ces deux-là...



Pépé Jack, il aime les parties de cartes tandis que Titou adore les échecs.

Titou, il ne sirote qu'une petite gorgée de Vieux Râle d'Agonie le soir, pour mieux tenir la bride à ses rêves tandis que Pépé Jack, lui, il boit comme une outre pour donner du fouet à ses rêveries.

Pépé Jack, il aime se réveiller à midi tandis que Titou se met au travail dès l'aube. Et du travail, ça ne manque pas au ranch, avec toutes ces clôtures à réparer et ce foutu Cloué-Legroin, une légende parmi les sangliers, son Moby Dick à lui !



Et pourtant ces deux-là vont s'aimer tendrement. Et lorsqu'il découvriront Canadèche, une petite femelle colvert, ce duo deviendra un trio improbable, drôle et émouvant.



Un petit roman qui vous donne le sourire et qui fait du bien entre deux lectures. Un petit roman pour les amateurs de Jack Daniels. Mais un petit roman beaucoup trop court, avec une fin qui arrive plus vite qu'il ne faut de temps à un indien pour dire « Ugh » ! Quel dommage ! Ce petit livre est un doux poème que j'aurais eu envie de voir se prolonger encore et encore...



Nicolas Richard, dans sa postface, l'exprime tellement bien que je le retranscris tel quel : « Comment un roman aussi foisonnant peut-il être si bref ? Si le distillat obtenu par Pépé Jack, le Vieux Râle d'Agonie, est effectivement à 97 % pur, alors le petit livre tout aussi spirituel que spiritueux, est à 97 % un coup de génie. Les 3 % qui restent pouvant, selon l'appréciation de chacun, relever du délire animalier, de l'apologie de la clôture, du manifeste anarchique, de l'éloge de la vieillesse, du traité d'échecs sous les séquoias, etc. »



Malgré cette fin qui m'a laissé sur la mienne, n'hésitez pas à vous plonger dans les vapeurs d'alcool de ce petit conte et à venir leur faire un p'tit coin-coin à ces trois-là !
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L'oiseau Canadèche

Un petit bonheur d’humour ! Un vieil homme alcoolique dont la liberté dicte ses choix élèvera son petit-fils avec lequel il va partager la pêche et la chasse. Mais aussi le sauvetage d’une femelle colvert. On y croisera aussi un sanglier qui les nargue, un indien, etc. De la tendresse, le problème de la vieillesse, de l’humour, de la poésie Un petit livre qui a tout d’un grand. Quel drôle d’oiseau que cet écrivain qui m’a offert un vol unique. Une pépite à ne pas laisser dans un coin-coin.
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L'oiseau Canadèche

Quelle poésie ! Quelle joie de vivre se dégage de ce tout petit roman. C'est d'autant plus touchant que l'un des thèmes principaux de cette histoire est la mort.



Pépé Jake, un homme aventureux qui n'aura pas su resté marié à la même femme plus de 7 semaines, aura vécu sa vie au jour le jour. A l'aube de ses 80 ans, il recueille chez lui Titou, son petit fils, orphelin. Les deux hommes vont construire une relation très forte.

Un jour, leur vie va se retrouvée changée par l'arrivée d'un petit caneton, qu'ils appelleront Canadèche et qui se révèlera être une femelle colvert. Canadèche va très vite devenir un membre bien particulier au sein de cette singulière famille. Elle apporte la touche féminine qui manque aux deux autres protagonistes.



Ainsi, en une petite centaine de pages, Jim DODGE va nous raconter l'histoire incongrue mais ô combien touchante de cette petite famille. A travers des anecdotes et des tranches de vie, on s'attache à ces trois personnages, très bien dépeints. Ce qui touche d'autant plus, c'est la concision du récit, car il va droit au but, droit au cœur.



Ce récit est un petit bijou qu'il faut mettre entre toute les mains. Chacun aura son interprétation du récit et c'est également ça la magie du roman. Ce n'est pas un coup de cœur, tout simplement parce que le récit est trop court à mon goût, à peine ouvert, déjà fini. Même si le récit a une fin, je reste un peu frustrée.
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L'oiseau Canadèche

104 pages, c’est bien court. Et tellement suffisant



Quelques pages d’introduction drôles et magistrales pour camper le décor familial du vieux Pépé Jake et de son petit-fils Titou, aux ascendants disparus par accident.



Quelques autres pour t’expliquer que l’on peut aspirer une balle de golf, même au bout de 25 m de tuyau ; se maintenir en vie et en forme en buvant quotidiennement sa dose de Vieux Râle d’Agonie (à 97% pur quand même) ; pourchasser en vain le vieux sanglier Cloué-Legrain qui pourrait bien être la réincarnation de Johnny Sept-Lunes ; et jouer 999 parties d’échecs à suivre au meilleur des 500 gagnées…



Et au milieu de tout ça, il y a Canadèche, jeune cane sauvée et adoptée par Titou et Pépé Jake, devenue conscience. Vous l’aurez compris, L’oiseau Canadèche de Jim Dodge – traduit par Jean-Pierre Carasso – est un petit conte culte, drôle et loufoque, impossible à résumer mais délicieux de concision et de morales cachées.



Partant de ce binôme grand-père/petit-fils attachant, vivant dans un ranch du Kentucky avec une cane comme animal de compagnie, Dodge nous parle du monde auquel il faut s’ouvrir plutôt que de le clôturer, de la vacuité de pourchasser sans fin ses vieilles chimères, de la mort qui finalement arrive (« Bah, nom d’une pipe, j’aurais été immortel jusqu’à ma mort ! ») et de l’apprentissage de la vie. Et de beaucoup d’autres choses encore, en si peu de pages…



Un classique à déguster donc, et un clin d’œil particulier à Lou qui l’a mis sur ma route.
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L'oiseau Canadèche

Excellent moment passé en compagnie du grand-père Jake et de son petit-fils Titou ( pas si petit que ça, en fait, avec ses 120 kg pour plus de 2 mètres de « long »), au milieu des séquoias et des chênes, dans une Californie campagnarde.



J'ai éprouvé beaucoup de sympathie pour Jake. Joueur de poker et d'échecs, flambeur invétéré, amoureux des femmes, pécheur déjanté et distillateur du « vieux râle d'agonie », un whisky qui fait l'objet d'un culte auprès des connaisseurs, des amateurs d'oubli ou des chercheurs en « douceur moléculaire ». Un anti-héros plein de malices et de tendresse. Jake, c'est un vrai poète et un sage qui a « assisté à trente mille couchers de soleil. Il n'y en a pas deux qui se ressemblent » et qui nous interroge : «Que pouvons-nous demander de plus ? ». À méditer …

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Stone Junction : Une grande oeuvrette alchi..

Pourquoi je l’ai choisi:



J’ai trouvé la couverture dynamique et plutôt accrocheuse à l’oeil, et quand on parle de magie, je ne sais pas résister…



Les personnages:



Tout d’abord, grande affection pour cette A.M.O, Alliance des Magiciens et Outlaws! Tout comme Daniel Pearce, on se laisse séduire par l’esprit, les personnalités, les qualités de tous ses personnages, qui font de son enseignement, un enrichissement pétillant! Chacun dans son style, ils m’ont tous plu et c’est un enchantement de les découvrir au sein de cette aventure hors norme! Tous plus timbrés, déjantés et plus talentueux les uns que les autres, on se plaît à connaitre leurs spécificités qui flirtent avec l’illégalité, et qui jettent dans les hautes sphères de la poudre aux yeux scintillante pour mieux contrer l’influence du capitalisme, avec toujours à l’esprit, l’Art du jeu…Chaque coup, comme un défi, chaque action pour aiguiser la chance d’être hors du commun…Belle équipe de joyeux lurons qui s’entraident dans les mailles d’un filet qui défie les lois de la raison…



« – HORS-LA-LOI, rectifia Smiling Jack. Pas des criminels, des HORS-LA-LOI. Mon ami Volta dit qu’il y a une différence de taille. Les hors-la-loi ne font le mal que lorsqu’ils estiment agir pour le bien ; alors que les criminels, eux, ne se sentent bien que lorsqu’ils font le mal. »



Ce que j’ai ressenti:…Un pour tous, et tous pour l’AMO!



"J’ai trouvé la vérité, et elle est simple: la vie est étonnante. "



Je dirai qu’un grand souffle de liberté souffle dans ses pages, et que ça fait du bien! En se mettant hors-la-loi, le duo Mère/Fils Pearce, s’offre une chance de vivre sans contraintes, sans limites, sans entraves…Il ne sont plus enfermés dans les codes de vies « classiques », du genre Métro-Boulot-Dodo, et s’enrichissent de ce fait, d’une autre forme d’apprentissage, de connaissances et de plaisir qui les tournent vers une autre façon d’appréhender le monde. Daniel Pearce deviendra donc un être malléable qui tend vers une Liberté absolue, et chaque rencontre avec les membres de L’AMO sera une leçon d’émerveillement, une puissance méditative et une conscience plus active sur les mystères de l’existence.



"Disparaître est un outil, une technique, une autre manipulation de l’apparence. La magie est l’expropriation du réel."



Entre l’art de s’inventer, de réinventer, de faire sauter toutes les barrières physiques et morales, cette grande œuvrette alchimique souffle en 4 éléments , la plus fantasque des aventures et la plus magique des quêtes…Ce Diamant, entre trésor mystérieux et espoir de pierre philosophale, va mobiliser tous les talents cachés de cette association secrète! Et tout devient spectacle d’illusions, force d’invisibilité, pouvoir de transformation et don de disparition, pour notre plus grand bonheur de lecteur! 700 pages d’une audace magique, trempée dans une dynamique irrévérencieuse!



"Ce que je suggère, si tant est que je suggère quoi que ce soit, c’est que nous sommes nés pour être étonnés. "



J’ai adoré ce roman pour la douce folie qui le caractérise, pour son étonnante façon de briser les styles convenus, pour son originalité loufoque, pour sa pétillante Magie! C’est un moment de lecture très spécial, un genre presque inclassable, intense et divertissant, et incroyablement addictif! Je ne suis pas prête d’oublier cette Alliance de hors-la-loi bien sympathique, qui m’a donnée le temps de cette aventure, une énergie communicative!



"Parce que si les souhaits étaient des ailes, on volerait tous dans le ciel, et si la crème comptait pour du beurre, y aurait pas à baratter pendant des heures."



Ma note Plaisir de Lecture 9/10



Remerciements:



Je tiens à remercier chaleureusement le site Babelio ainsi que les éditions Super 8 pour l’envoi de ce livre! Ce fut une lecture étonnante!


Lien : https://fairystelphique.word..
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Not fade away

En 1965, d'Ouest en Est et toujours à l'ouest, Georges Gastin trace la route à bord d'une Cadillac Eldorado en direction de la Californie, sur la tombe de Big Bopper. Un pèlerinage qu'il raconte sous amphétamines....

No fade Away , un road trip très rock'n'roll - et trop dense

de Jim Dodge, un romancier de la contre culture américaine

qui m'a sur ce long chemin souvent dérouté

et largué comme un vulgaire beat au bord de la route.

Hormis quelques bonnes haltes délirantes...

un mauvais trip en plein désert, une danse avec un cactus, un prêche avec Double dose, un révérend affublé d'un borsalino rose et d'une bible en peau de serpent, ses rencontres avec le plus grand VRP du monde et une mamie qui a les clés du champ...



Moins mythique et stylé que Sur la route

et bien moins déjanté que Las Vegas Parano

Mais assurément plus bavard

No Fade Away ne laissera pas de grandes traces dans ma mémoire

à part le bel hommage rendu à Buddy Holly, Richie Valens et Big Bopper, tous les trois décédés en 1959 dans un crash d'avion

et une belle Jacquette ornée d'un vinyle noir avec en son centre deux Cadillac Eldorado.

Bingo !

Tout n'est pas perdu

ce livre va donc trôner coté face sur mon étagère.

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L'oiseau Canadèche

Ne demandez pas à Wikipedia qu'il vous renseigne sur l'oiseau canadèche. Il est unique en son genre tout comme la famille à laquelle il appartient. Je ne parle pas des colverts mais de SA famille de cœur,composée du vieux Jake Santee qui possède le don d'immortalité, de son grand petit fils Titou dont je dirai ensuite quelques mots, et de leur ennemi adoré le sanglier Cloué-Legroin.

Après quelques mariages éphémères, la naissance d'une fille qu'il ne connaîtra que quelques jours, différentes fortunes acquises par le jeu ou autres magouilles ,suivies d'infortunes et rebondissements improbables mais jamais susceptibles d'entamer son optimisme, Jake , à 80 ans ,apprend que sa fille est morte accidentellement laissant derrière elle un petit garçon de 4 ans...ainsi qu'un héritage non négligeable ! Jake n'a qu'une idée en tête : élever son petit fils et gare à ceux qui pourraient le soupçonner d'intérêt vénal,même s'il était à deux doigts de se faire confisquer ses terres pour impôts jamais payés !

Toute cette longue épopée nous est retracée en un éclair par Jim Dodge qui préfère laisser toute la place au reste de la vie de Jake où il ne se passe finalement plus grand chose si ce n'est une vie cocasse et atypique qui ignore tout des règles extérieures pour s'attacher uniquement au bonheur de faire ce qui lui plaît avec Titou,ce géant obnubilé par la construction de clôtures n'ayant autre objectif que de les fabriquer,leur oiseau Canadèche qui lui aussi défie toutes les normes depuis que Jake l'a ressuscité caneton grâce à une bonne rasade de son " vieux râle d'Agonie".

Car l'immortalité de Jake ne lui est pas tombée du ciel mais transmise par un viel indien à l'agonie par le biais d'une recette miraculeuse d'un whisky qu'il va scrupuleusement produire comme l'œuvre capitale de sa vie.

Vous l'aurez compris,ce court roman n'est pas fait pour es esprits cartésiens et encore moins pour les adeptes d'une vie ordinaire car voici ce qu'en pense Jake: " Eh ben,ça doit vous faire une petite vie bien merdeuse et salement étroite, non?"

Il n'y a place dans ce roman que pour la malice,l'impertinence,les grains de folie qui circulent en toute liberté ,et aussi pour la tendresse. Cela en ferait presqu'un conte philosophique !
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L'oiseau Canadèche

Jackson Santee - dit Jake - est un vieil excentrique de 80 ans, joueur invétéré et alcoolique qui vit en autarcie dans son ranch gagné aux cartes et subvient à ses quelques besoins en fabriquant un whisky aussi redoutable que de la dynamite, le "Vieux Râle d'Agonie". De son cinquième et dernier mariage, à 61 ans, il a eu une fille qu'il ne connaît pas, sa femme s'étant aussitôt enfuie avec le bébé.



Rien n'a donc préparé ce vieil ours mal léché, en délicatesse avec le fisc et toujours au bord de la ruine, à prendre en charge son petit-fils Titou, petit orphelin de 3 ans. Pourtant, le coup de foudre du vieil homme pour l'enfant est immédiat, et c'est le début d'une extraordinaire histoire d'amour et d'un conte merveilleux - renaissance pour le vieil homme, initiation à la vie pour l'enfant puis le jeune homme - plein de poésie, d'humour, de tendresse et de fantaisie, où l'on rencontre notamment un sanglier mythologique et un oiseau Canadèche aux singulières capacités, et où l'on découvre les secrets de l'immortalité...



Un roman très court (une centaine de pages) qui m'a emportée, et avec lequel je me suis régalée.
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L'oiseau Canadèche

Délirant, cocasse, surréaliste, plein de fantaisie, drôle, charmant et décapant, les adjectifs ne manquent pas pour qualifier ce petit livre.

Bien que je lui reconnaisse de belles qualités, telles une écriture agréable ou l'originalité charmante des personnages, je ne suis pas parvenue à entrer dans l'histoire.

C'est un roman qui vaut sans doute plus que la cote que je lui décerne mais elle reflète surtout mon ressenti.

À relire, peut-être plus tard...

Certains lecteurs donnent d'ailleurs ce conseil, il se peut que je le suive.
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L'oiseau Canadèche

Quel drôle d'oiseau pour un drôle de livre ! Ce court récit n'a absolument rien de commun et l'on se rend compte tout de suite que L'Oiseau Canadèche nous amènera bien plus loin que l'on ne pouvait l'imaginer.



Dès l'ouverture du récit, le lecteur est happé par l'écriture de Jim Dodge qui a le don de mettre de la magie dans le quotidien, et même dans le sordide. Par ce petit roman, l'auteur américain ne fait rien moins qu'interroger les notions de liberté, la limite entre vie sauvage et vie dite "civilisée", le rejet de toute normalité, la capacité à être maître de sa vie sans porter attention à ce que la société attend de nous.



On s'attache rapidement aux personnages principaux que sont Titou et son grand-père, Pépé Jake. Plus différents ça ne doit pas exister : là où Titou est réservé, Pépé Jake a le verbe haut, si Titou est grand et baraqué, Pépé Jake est petit et frêle, Titou aime la sobriété et la mesure (sauf peut-être lorsqu'il est question de chasser le sanglier, et tout particulièrement Cloué-Legroin), Pépé Jake l'extravagance et l'alcool (en cause une recette d'immortalité à base de whisky).

N'oublions pas Canadèche, le colvert femelle au tempérament bien trempé, gourmande comme pas deux, qui sait vite se rendre indispensable auprès de Titou et Pépé Jake.



Tout juste puis-je regretter une fin trop rapidement venue (des dizaines d'autres pages auraient été bienvenues) et un peu trop confuse. Je pense qu'il ne sert d'ailleurs à rien de chercher une explication rationnelle à cette fin car, comme le dit Pépé Jake "les raisons des choses, disait-il, sont souvent rudement trompeuses".



Je me souviendrai donc de L'Oiseau Canadèche comme d'un récit beau, simple, magique, poétique et extravagant. Que du bonheur quoi !
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L'oiseau Canadèche (BD)

Encore un magnifique travail des Éditions Tishina pour ce roman graphique habilement concocté à partir du texte intégral de Jim Dodge intitulé « Fup », et rebaptisé « L’oiseau Canadèche » en français. Dans un style épuré, à la poésie simple et à l’humour décalé, Jim Dodge a écrit une fable moderne prenant place au cœur des grands espaces de l’État de Californie. Il y explore avec un soupçon d’onirisme les thèmes de la nature et de la filiation, du partage des choses simples, de la magie délicate que représente l’apprivoisement des bêtes comme des hommes.



Jackson Santee est né en 1878. Après avoir cherché et trouvé suffisamment d’or pour vivre convenablement toute une vie avec un tant soit peu de jugeote, il a voyagé à dos de cheval dans les États de l’Ouest, a enchaîné les mariages et les parties de poker dans les bars, s’est essayé à l’élevage de moutons puis de chevaux avant de se retirer sans le sou dans son petit ranch à portée d’oreille de l’océan Pacifique, afin d’y rester peinard en distillant un tord-boyau proche de l’alcool absolu censé le rendre immortel. C’était sans compter sur l’existence d’un tout jeune petit-fils devenu orphelin de père puis de mère, Jonathan Adler Makhurst II, qui finira par s’appeler Titou. À l’aube de ses quatre-vingts ans, c’est donc un nouveau défi qui attend Pépé Jake. « Fup » est le récit d’une improbable alchimie entre ce vieil homme et son petit-fils qui deviendra grand, très grand même et passionné de clôtures, puis de leur quotidien avec l’atypique anatidé boulimique qu’ils adopteront…



Pour un texte qui dit tant de choses en si peu d’espace, il fallait un artiste au style minimaliste capable de transmettre une ambiance ou une émotion en quelques formes et jeux de couleurs primaires, ici principalement le bleu et le rouge (dont un Pantone rouge-feu-fluo de son invention), parfois égayés d’un peu de vert. Tom Haugomat maîtrise l’exercice en ponctuant le texte d’illustrations en pleine page, de vignettes et de séquences qui polissent une atmosphère poétique et contemplative seyant à merveille à cette histoire fantasque.
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L'oiseau Canadèche

La principale trame de l'histoire , campons les personnages principaux.



Pépé Jake, 99 ans, 1,60 m, 45 kg, allergique au travail, aux impôts et autres obligations, convaincu d'être Immortel grâce au "Vieux Râle d'Agonie" un tord-boyau carabiné

crée par un viel indien "Johnny Sept-Lunes".

Gràce au poker il arrive à gagner de quoi racheter une bonne moralité et il a le droit d'élever son petit fils Titou.



Titou, 22 ans, 2 m, 120 kg, orphelin recueilli par son grand-père hors norme, il aime les clôtures, déteste les films d'horreur et a une relative sobriété.



Canadèche, femelle Colvert rescapée d'une attaque de sanglier,

sept fois plus grosse qu'un canard, "pisteuse" de cochon sauvage.



Il ne faut pas non plus oublier le fameux sanglier Cloué-Legroin, le « Moby Dick » de Titou.



Jim Dodge, a une écriture resplendissante colorée , avec des expressions qui tombent comme des couperets dans cette narration sur un trio détonnant, malicieux, tendre et attachant.



Laissez vous charmer par l'histoire rocambolesque et touchante de Titou, et de Pépé jake

dont tout les oppose mais avec un grand attachement réciproque.

C'est un vrai conte naturaliste moderne qui apporte une grande bouffée d'air pur, dans nos vie en cela c'est important de le lire .

C'est aussi une histoire d'amour et d'amitié débordant de malice et de tendresse, une véritable leçon de vie.

Jim Dodge ne décrit pas au sens réel du mot mais il suggère . Il sait laisser la part au rêve, au lecteur.

Le roman est bref et pourtant d'une incroyable richesse c'est pour cela que je vous recommande vivement sa lecture et d'aller vous promener de petits faits , en petits faits de rencontres en rencontres plus droles les unes aux autres et à découvrir ces personnages hauts en couleurs grâce auxquels on s'amuse du début à la fin...

Allez vous allez rester scotché sur ce petit livre , qui à mon avis n'est pas près de dormir , oublié dans des bibliothèques !

Attention au sanglier qui resurgit ou ? ......

Vous le découvrirez dans votre prochaine lecture !!
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L'oiseau Canadèche

Ce livre me fait penser à ces contes que l'on racontait autrefois à la veillée, pleins de merveilleux, d'invraisemblable, de surréalisme, de morale, de philosophie, d'humour, de fantaisie, de truculence, de malice, de bon sens, de chaleur humaine et de poésie. Le langage est familier mais non grossier, le style minimaliste, le ton léger et iconoclaste et l'humour décapant comme le Vieux Râle d'Agonie de Pépé Jack. Le trio Pépé Jack, Titou et Canadèche est irrésistible.

Le traducteur dans sa postface (à lire absolument) parle de petit livre de vie et de carnet poétique. Vous l'aurez compris : ce livre, drôle et original, est un bijou.
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