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Citations de Joe R. Lansdale (459)


Alors, désormais, je ferme les yeux et je retourne aux souvenirs de cette époque. Les mauvaises choses sont de loin moins mémorables que les bonnes. Je dors et je me retrouve dans notre petite maison près de la forêt, au-dessus de la Sabine. J'entends les grillons et les grenouilles, et la lune brille et la nuit est fraîche. Je suis jeune et fort et plein de sève.
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C'était presque midi et des hommes en âge de travailler traînaient dans les rues comme des chiens en quête d'un os. Certains d'entre eux, rassemblés devant des magasins, paraissaient solitaires et sans espoir. Eux aussi nous observaient avec la même absence de curiosité.
- Mec, ça m'débecte de voir ça, grogna Leonard. J'aimerais que ces fils de pute cherchent du travail !
- Faut qu'il y ait du boulot pour ça, répliquai-je.
- Et faut aussi avoir envie de bosser !
- Tu crois qu'ils n'ont pas envie ?
- Ouais, je veux dire qu'il y en a trop dans ce cas, assura-t-il. Le Blanc les utilise toujours dans sa ferme, mais c'est pas leur place, et ils ramassent les os qu'on leur lance, comme des chiens, et ils sont contents comme ça et ils veulent que le Blanc s'occupe d'eux.
- Peut-être que le Blanc le leur doit ? suggérai-je.
- P't'être que oui, mais tu peux rester un bâtard ou alors te bouger le cul et te considérer comme un être humain et non plus comme un looser qui doit accepter ces merdes... J'ai toujours bossé, Hap. Je me suis esquinté dans les champs de rose, j'ai été homme à tout faire, j'ai même élevé des chiens de chasse, et personne ne m'a vu vivre de la charité publique parce que je suis black. Et pareil pour mon oncle.
- La plupart des gens qui touchent les chèques de l'aide sociale sont blancs, Leonard.
- Exact, et j'ai aucune affection pour ces connards-là non plus. A moins que tu sois paralysé des jambes ou que tu sois vraiment dans la panade, t'as aucune excuse pour accepter ce fric.
- Tu dis que ça va mal parce que c'est le quartier black de la ville où le Blanc abandonne les Noirs dans leur ghetto, et la seconde suivante tu prétends que c'est la faute des Noirs ! C'est l'un ou l'autre.
- Bien sûr que non, Hap. Les deux sont possibles. Chaque médaille a son revers, et parfois un problème a deux solutions différentes. Ces gens-là ont perdu toute ambition et tout orgueil. Ils ne cherchent qu'à survivre. Ils pensent que Dieu doit assurer leur existence.
(p. 115-116)
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- J'veux aller à l'enterrement d'oncle Chester, demain, annonça Leonard. Mais j'sais pas. J'me sens tout drôle. Il n'aurait probablement pas voulu que j'y assiste.
- Par rapport à ç'que tu m'as raconté d'ton oncle Chester, et même s'il t'a renié quand il a découvert que t'étais pédé, je...
- Gay... On dit gay, aujourd'hui, Hap. Vous, les hétéros, faudrait enfin qu'vous appreniez ça. Et quand on est vraiment bourrés, entre nous on s'appelle 'lopettes' ou 'tantes'.
(p. 15)
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- Vous avez appelé votre femme ?
- Oui. Je vous paierai la communication.
- C'est bon. Comment va-t-elle ?
- Bien.
- Et le gamin ?
- Bien aussi.
- Vous avez de la chance, Dane. Vous avez une famille. Des gens qui comptent pour vous. Moi j'ai pas grand-chose, j'ai ma voiture, et on me l'a cabossée.
- Vous avez vos cochons.
- Ouais, mais vu que je les bouffe de temps en temps, c'est difficile d'établir des relations stables. Je ne crois pas qu'ils me font confiance.
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J'espère que je suis agréable à regarder, dit-elle. Au départ, j'avais décidé de chier sur la gueule de toutes les féministes du pays et de mettre des fringues luxueuses en polyester moulant comme le péché, du genre baise-moi-à-mort - et pas de culotte. Mais avec ça, quand je marche on dirait que je casse des noix avec ma chatte...
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Il se contenta d'encaisser la décharge brûlante, de lâcher un pet presque aussi sonore que la détonation du .38, et de s'en aller sur le cheval noir de la Mort.
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Au bout d'un moment, y eut davantage de mouvements dans les fourrés et je finis par me rendre compte que QUELQUE CHOSE avançait à la même vitesse que nous... Quand on ralentissait, ça accélérait. Quand on accélérait, ça accélérait. Rien à voir avec la traque d'un animal, ni même avec la façon dont un serpent-fouet vous poursuivait parfois. Ça nous chassait comme une panthère. Ou comme un homme.
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Puis mémée annonça qu'on devait rentrer. Miss Maggie mit le reste des pâtisseries dans un moule métallique qu'elle emballa dans du papier marron.
- Comme ça, il faudra me rapporter mon moule, déclara-t-elle. Je pourrai sans doute supporter votre compagnie. J'apprécie ma vieille mule, mais elle ne dit pas grand-chose.
- Un peu comme certains hommes que j'ai connus approuva mémée.
Miss Maggie laissa échapper un petit rire.
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N'écris pas avec ta bouche un chèque que ton cul ne pourrait pas encaisser.
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Tu te mets à ruminer sur le bon vieux temps et tu me sers ce genre d’autosatisfaction à la con qui pourrissait les sixties. Figure-toi que j’y étais moi aussi, mon pote ! En fait, c’est juste les années quatre-vingts, avec en prime les tee-shirts teints à la main.
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Le visage de l’homme était inondé de sueur. Quand il ouvrit la bouche pour nous répondre, on découvrit que toutes ses dents de devant s’étaient fait la belle. Du coup, on aurait dit qu’il parlait avec une chaussette sur la langue.
[...]
-Vous creusez un nouvel égout ?
-Naan, répondit-il, en finissant sa cannette de bière et en la balançant sur le tas. […]. J’ai perdu mon dentier.
-Ah ! Souffla Leonard.
- J’étais tellement bourré, la nuit dernière, qu’j’ai laissé tomber mes dents en vomissant dans les chiottes et j’ai tiré la chasse. Elles sont là, qu’ part dans le tuyau. Si elles ont filé dans la fosse, j’ crois bien que j’ suis baisé.
- Désolé pour vos dents, dis-je.

Hap et Leonard découvrant un vieil homme qui creuse une tranchée près de la route.
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- Merci-dis-je. Bonne chance avec l’Action communautaire et j’espère que vous récupérerez votre dentier.
- Quand vous le retrouverez, demanda Leonard, qu’est-ce que vous en ferez ?
- J’le rince et j’le remets, répondit l’homme.
- C’est bien c’ que je pensais, murmura Leonard.
- Je ferais un peu plus que le rincer, si j’étais vous, intervins-je. Vous devriez mettre un peu de Clorox pour tuer les germes, puis le tremper dans l’alcool et puis dans l’eau.
- Pas question. C’est trop crétin. J’ai jamais vu un germe, et j’ai jamais été malade une seule fois dans ma vie.
- Dacodac, dis-je.
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[...] ... " ... Caroline s'est retrouvée cantonnée dans le rôle de belle-fille ou de nièce, ou tout simplement de copine, de tous ces mecs qui se sont succédé pour crécher avec sa maman. C'est le seul univers qu'elle connaissait. Elle ne savait pas que ces hommes-là n'avaient pas le droit de la tripoter et encore moins de coucher avec elle. J'imagine qu'elle a commencé à se faire brutaliser très tôt, mais c'est clair qu'à onze ans, elle était déjà la proie régulière de tous les amants de Jennifer. Et quand, en grandissant, elle est devenue une vraie beauté, ça a encore aggravé les choses.

- Comment savez-vous tout ça ?" m'étonnai-je.

- "Par les travailleurs sociaux qui s'occupaient d'elle, les gens qui la connaissaient. Et aussi grâce à des trucs qu'elle m'a racontés. Vous pouvez me croire. J'ai mené ma propre enquête. J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour l'aider. J'avais déjà eu à m'occuper d'enfants abusés sexuellement, mais cette pauvre fille était vraiment la victime la plus abusée et la plus manipulée que j'avais jamais vue. Sa mère se servait d'elle. C'était un moyen d'attirer des hommes pour se faire entretenir : en gros, la gamine n'était qu'un asticot au bout d'un hameçon. Et elle se fichait pas mal que Caroline se fasse monter comme une génisse de concours. ... [...]
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Et pourtant, ils étaient là, à la porte, et ils me regardaient comme s’ils étaient tombés sur la Vierge Marie en slip transparent et talons hauts.
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Au milieu de l'allée, à peu près à mi-chemin de l'arrière du bus, se tenait une nonne. Elle lui tournait le dos et portait un habit noir de nonne. Si sa coiffe était de facture traditionnelle, il fallait toutefois noter quelques écarts, quand on descendait jusqu'aux pieds, par rapport à la tenue habituelle. Le vêtement était coupé à mi-cuisses; elle portait des bas résilles et des hauts talons épais.
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Des nuages bas, chargés de pluie, peignaient en gris le jour froid et clair. L'ambiance était aussi lugubre que les pensées d'une veuve. Des nuages couleur charbon flottaient au dessus des bois noirs de chaque côté de la route étroite et crevassée, comme des chapeaux bouffants ou étaient piqués les épingles polies des rayons de soleil.
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Peut-être que Lincoln avait affranchi les esclaves depuis longtemps - n'empêche qu'à cette époque, les Noirs ne vivaient pas très différemment qu'avant la Guerre de Sécession.
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Le terrain où s'élevait Pearl Creek était autrefois un marécage, et même si les lieux avaient été déboisés pour devenir une bourgade habitable, ils étaient toujours envahis de moustiques.
Mon père disait que ces saletés étaient si grosses dans ce coin-là qu'elles pouvaient s'emparer d'un homme, le dévorer vivant et repartir avec ses chaussures.
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A la différence d'aujourd'hui, on s'habituait à la mort dès notre plus jeune âge. C'était comme ça. On y était constamment confrontés car on élevait des cochons et des poulets qu'on tuait pour les manger et on chassait et on pêchait. Ceci étant, je pense qu'on respectait bien plus la vie que, de nos jours, certaines personnes. Et on ne tolérait pas les souffrances inutiles.
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Je passai à la salle de bain et me coiffai. N'empêche que j'avais toujours ce bout de melon déplumé. Je n'étais pas idiot au point d'essayer de rabattre les cheveux dessus;
ça revenait à brandir une pancarte annonçant :
"JE SUIS CHAUVE, ET EN PLUS REGARDEZ COMME JE SUIS CON !"
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le 1e, Savage Season (1990), est paru en France en 2014 sous le titre :

Les Mécanos de la Lune
Les Mécanos de Vénus
Les Mécanos d'Uranus
Les Mécanos de la Terre

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