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Critiques de John Howard Griffin (56)
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Dans la peau d'un noir

Si vous écoutez derrière une porte ce que de soi-disant amis disent de vous, très probablement ce seront des calomnies. Si, en revanche, vous avez le courage d’entrer dans la pièce, tout en étant non-reconnaissable, vous entendrez vraiment ce que l’on pense de vous.

Voilà ce que fait G H Griffin, à la fois certain du racisme systémique du Sud des Etats Unis en 1959, et voulant en récolter les preuves tangibles : en se transformant, à l’aide de médicaments et de maquillage, en Noir.

Personne ne s’aperçoit du subterfuge, aussi, lorsqu’il est suffisamment noir, il sort de son hôtel nuitamment, et se réfugie dans les quartiers noirs, prend le bus, se rend compte que manger, boire et faire ses besoins posent un problème.

Sans parler de trouver une chambre.

Il a entendu maintes fois que le problème des Noirs n’était pas tant les conditions ségrégationnistes qu’ils subissent, mais plutôt leur propre propension à se déchirer les uns les autres. Ce cliché ne le convainc pas, d’autant que ses premières expériences en tant que noir prouvent le contraire : « Le monde extérieur est-il si dur à notre égard, … qu’il nous pousse entre nous à la bonté, pour nous sauver du désespoir. »

Out, le cliché.

Le fait de s’être transformé – qui le choquent lui-même, puisqu’il est maintenant un autre qu’il ne reconnaît pas-lui fait toucher du doigt le fait que l’hostilité des blancs n’est pas dirigée contre lui, mais contre sa couleur (sauf que si l’on nait noir, c’est bien contre nous que sont dirigés ces regards cruels, ces regards de femmes blanches offensées, ou se disant offensées, puisqu’elles présupposent qu’elles sont objet de désir ).

Voilà, une des vraies raisons mises au clair est le racisme sexuel ou pour mieux dire, c’est une question de centimètres : les blancs rêvent, lui demandent des détails lorsqu’il est pris en stop par l’un d’eux, insistent lourdement pour qu’il leur montre son appendice fantasmé monstrueux. Conclusion, ne pas regarder une femme, même pas une affiche de cinéma, sous peine de lynchage.

De racisme systémique, nous passons à la jalousie envieuse centimétrée sexuelle systémique.

Griffin constate les méfaits tangibles d’un rejet des noirs par les blancs, en en notant tous les aspects factuels : rejoindre les places du fond dans les autobus, attendre que les blancs soient sortis pour le faire, se faire incendier si un besoin présent vous oblige à descendre, et que le conducteur a décidé que non, baisser les yeux, ne pas regarder les femmes blanches, presque synonyme de viol, ne pas répondre, ne pas exister.

Et il jouit du fait de pouvoir s’asseoir à côté d’hommes blancs lorsqu’il a repris sa couleur initiale ; bonheur , miracle de commander un repas et d’aller aux toilettes, sans s’entendre dire Que faites vous ici, Nègre ? »



Cela est-il convaincant ? Pas tout à fait, bien que l’idée soit courageuse et intéressante. Le Klux Klu Klan est évoqué comme par hasard, sans que Griffin ait eu maille à partir avec l’organisation sanglante.

Mention est faite de Martin Luther King, sans plus que ça.

Plus grave, les faits, connus d’avance d’ailleurs, attestés par lui, un blanc, ( donc plus probants ?)ne sont pas passés au crible: pourquoi ce racisme systématique ? Ne serait-ce pas pour justifier l’esclavage, suivi de l’exploitation dans les champs de coton et de la ségrégation du Sud ? Il est impératif que le blanc se croit supérieur pour entériner les horreurs du passé.

Cette aventure d’un blanc qui durant six semaines a été noir a t- elle valeur historique ? Griffin lui même ne semble pas très convaincu par l’expérience et conclura « il est absurde pour un homme blanc de prétendre parler au nom des Noirs alors qu’ils ont leur propre voix"



LC thématique août : lire en couleur

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Dans la peau d'un noir

Ce livre était là, sur le comptoir de la librairie, attendant d’être rangé sur son étagère. Moi, j’étais à côté, patientant pour retirer une commande. Mon regard s’est posé sur la couverture et sur le visage du garçonnet au visage tendu et au point levé, puis j’ai lu le titre et j’ai demandé si je pouvais ajouter ce livre à ma commande.

John Howard Griffin, l’auteur est un homme que j’aurais aimé rencontrer. Il a bourlingué, connaît la France, a pris part à la Résistance durant la deuxième guerre mondiale entre autres choses et surtout est convaincu que la ségrégation qui perdure en cette seconde moitié de XXeme siècle dans le Sud des USA est une aberration. Il décide d’avoir recours à des moyens médicamenteux pour transformer son apparence physique et devenir Noir afin de pouvoir évoluer dans la société Noire et se faire une idée de ce qu’est réellement la condition de personne de couleur en 1959 dans les Dixielands.

C’est un livre qui me semble bouleversant et dérangeant car il peut faire resurgir de chacun d’entre nous des pensées très profondément enfouies. Il invite à « Se voir, tel que l’on est ». Et pas uniquement en fonction de la couleur de sa peau mais également en tant qu’homme ou femme confronté(e) à la misère, à la détresse, à la différence, à d’autres qui voudraient nous ressembler mais n’y parviennent pas.

Je vous invite à découvrir cette belle expérience de vie que nous offre l’auteur et pourquoi pas à en discuter ultérieurement.

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Dans la peau d'un noir

Jamais je n'ai oublié ce livre-choc, lu à la fin des années 70.

Un récit aussi exemplaire que scrupuleux pour le petit blanc français que j'étais et que la ségrégation révoltait.

Un reportage en immersion totale chez "l'autre", hors du commun, par un écrivain aussi courageux qu' engagé.

Bien sûr, Griffin n'est pas noir mais il le devient le temps de son enquête: Il se met en situation autant qu' en danger. Le red-neck raciste et possible lyncheur ne fera pas la différence avec un "vrai noir".



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Dans la peau d'un noir

Une de mes premières lecture de fac.



Le souvenir que j'en garde est celui d'un rapport assez méticuleux de l'expérience menée par cet auteur. Expérience des plus utopiques : se mettre dans la peau de l'Autre.



Cela a permis à John Howard Griffin de vivre au quotidien et d'endurer les humiliations subies par les Afro-Américains dans les années 1960, considérés à l'époque comme des citoyens de seconde zone.

Le rapport est accablant et sans appel, surtout lorsqu'il passe dans les Etats du sud.



L'épisode le plus marquant pour moi a été celui du voyage en bus , les passagers noirs - y compris le journaliste - sont vraiment traités comme des animaux. Malheureusement, il n'y avait pas de Rosa Parks à bord ce jour-là.
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Dans la peau d'un noir

Nous nous sommes connues Christelle et moi, au lycée, par le hasard de quelques amies communes.

Nous nous sommes fréquentées, parce que nous n’avions rien en commun, à part cela : pas d’incompréhension, pas de jugement.





Elle était, au collège, de celles qui harcèlent les autres filles dans les chiottes, le genre dur et pas fréquentable.

Elle avait un père qui tapait sa femme, alcoolique, chasseur, raciste, pas forcément dans cet ordre. Ça fait cliché, je sais, mais c’était ça. Juste ça.

Sa mère était une « pauvre femme », alcoolique et joueuse (elle taxait de l’argent à ma mère pour le jouer au PMU).





Sa révolte à Christelle consistait à fréquenter de « mauvais garçons », fumeurs, tolards, ce genre là… à découcher la nuit, à conduire sans avoir le permis (sans avoir 18 ans), à fumer des joints.





Invitée à son anniversaire, toute la soirée, je m’étais demandé ce que je faisais là : je ne connaissais personne d’autre qu’elle, j’étais hyper timide et je ne comprenais toujours pas pourquoi elle m’avait proposé de venir.



Non motorisée, je devais dormir chez elle. La nuit, on a entendu sa mère se plaindre, geindre, « arrête », disait-elle à son mari. Christelle s’était assise sur son lit, les jambes repliées, le menton sous les genoux et elle se balançait d’avant en arrière en se bouchant les oreilles avec ses mains. Bon anniversaire, Christelle.





Un jour, Christelle m’a dit que quand son père s’endormait sur une chaise du jardin, avec son fusil sur les genoux, elle rêvait de le tuer d’un coup de fusil. Elle détestait savoir qu’il tuait des animaux, elle qui les aimait tant.



Un jour, son père a ramené de la chasse un marcassin. Ils avaient tué la mère, par erreur. Elle a nourri cette bête au biberon, il vivait dans la cuisine, je l’ai vu. Puis quelques semaines après, quand elle m’a remontré la bête, j’étais enfermée dans l’abri de jardin et elle munie d’une barre de fer, parce qu’il était un peu brutal… un sanglier qu’elle câlinait comme si c’était un chien.





Mais elle avait le genre BB, Christelle. Son racisme à elle, c’était les arabes.



Je me souviens d’une conversation dans la cour du lycée. Enfin, je ne me souviens pas vraiment de la conversation, juste de sa fin, quand Christelle m’a dit :

« Quand tu te seras fait violée par un arabe, tu ne diras plus la même chose. »

Là, il n’y a pas à discuter, j’ai juste dit « t’es conne » et je me suis barrée.





Je me suis souvent demandée si ça valait le coup de discuter, de se fâcher. Et puis j’ai pensé que non.

En ma présence, Christelle évitait les remarques racistes qu’elles faisaient ordinairement avec sa copine Stéphanie, du genre « accélère » quand il y avait un type basané sur un passage piéton.

C’était peut-être de l’hypocrisie et c’était juste moche.

Mais c’était peut-être pour épargner ma sensibilité et alors ça prouvait bien qu’elle en avait une de sensibilité.





Encore maintenant, il m’arrive de me demander ce qui me rapprochait de Christelle.

Ce qui m’énervait par-dessus tout, c’était qu’elle déteste autant son père mais qu’elle ait gardé de lui un de ses principaux défauts : le racisme.

Mais la vérité, c’est que Christelle était une fille épatante et super attachante pour tout un tas d’autres raisons.





Bref ! Quand j’étais jeune, j’ai essayé la peau d’une raciste et elle ne m’allait pas.









Ce qu’il y a d’épatant dans le livre de John Howard Griffin, ce n’est pas le style, qui m’a paru un peu pataud – comme d’hab, je ne saurais pas analyser pourquoi et ne tenterai donc pas de le faire.



Par contre, par son contenu, il est épatant.

John Howard Griffin, un homme blanc, se dit qu’il faut prouver, prouver j’insiste, que le racisme existe dans certains états, et de prouver, prouver j’insiste encore, que ce racisme est injustifié.





Il décide de se transformer en noir, à l’aide d’un médicament, de rayons et de crèmes colorantes, pour se fondre parmi les noirs, s’immerger dans les ghettos noirs.



Et ce qu’il décrit, ce n’est pas seulement la ségrégation, ce ne sont pas seulement les privations, ce n’est pas seulement la pauvreté, c’est aussi le changement d’état d’esprit, le changement de comportement, le changement de ressenti qui s’opère presque immédiatement en lui lorsqu’il est devenu noir.



Alors il nous montre, par son exemple, que les noirs sont tout à fait égaux aux blancs… jusque dans leurs défauts. Une fois redevenu blanc, il ne sera pas mieux accepté par les noirs…



Mais bien sûr, la force, à ce moment et en ce lieu, est aux blancs. Ce sont eux qui détiennent le pouvoir et son but est bien de forcer la population américaine à ouvrir les yeux, en leur donnant accès par les médias à la réalité, indiscutable à ses yeux : il n’y a aucune différence entre un noir et un blanc de par la couleur de la peau.



Par contre, il ne nie pas les différences de comportement, mais les explique par un accès inégal à l’éducation, à la culture, par la réaction à la ségrégation et au racisme…



Et il demande de comparer un mauvais noir à un mauvais blanc, un bon noir à un bon blanc, pour constater qu’alors, il n’y a pas de différence.





Inutile de chercher à tout dire de ce livre en quelques lignes…

A lire pour ceux que ça intéresse.











Ma grande, Lili, a appris cette chanson cette année. C’est dire que je la connais par cœur moi-même…



« Armstrong je ne suis pas noir

Je suis blanc de peau

Quand on veut chanter l’espoir

Quel manque de pot

Oui j’ai beau voir le ciel, l’oiseau

Rien, rien, rien ne luit là-haut

Les anges… zéro

Je suis blanc de peau

[…]

Armstrong, un jour, tôt ou tard

On n’est que des os

Est-ce que les tiens seront noirs ?

Ce s’rait rigolo

Allez Louis, alléluia !

Au-delà de nos oripeaux

Noirs et blancs

Sont ressemblants

Comme deux gouttes d’eau. »



Extrait de « Armstrong », Claude Nougaro :

https://www.youtube.com/watch?v=TqzmrgBU6bE

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Dans la peau d'un noir

En nous faisant le récit de sa douloureuse mutation, John Griffin veut nous convaincre que la ségrégation raciale est une monstrueuse injustice.

En 1959, dans les Etats du Sud, un Noir ne peut ni boire, ni manger, ni voyager à côté d'un Blanc, ni fréquenter les lieux réservés aux Blancs. Les écoles, les théâtres, les cinémas, les toilettes publiques sont pour "White only".

Les Noirs sont relégués comme des pestiférés, victimes de tous les préjugés sur l'infériorité supposée des personnes de couleur: ils sont stupides, aiment le vice et la saleté, ivrognes, brutaux, en proie aux pulsions les plus bestiales, et ne sont bons qu'à faire les basses besognes. Ils sont une menace pour les braves fermiers, les bons citoyens qui ne doivent pas hésiter à les lyncher, les chasser, les insulter, les reléguer. Dans les anciens Etats Confédérés, les Afro-américains vivent avec la peur, n'osent pas lever les yeux sur un Blanc, ni répondre aux insultes et aux humiliations.

Un siècle a passé depuis la victoire des Yankees sur les Sudistes. Des lois ont été votées, mais ne sont pas appliquées. Dans les faits, on continue de marginaliser et d'opprimer les coloured people. "Tu es Noir; tu es condamné." C'est l'absurdité de ce sort misérable auquel des millions de personnes sont vouées que ressent profondément l'homme qui a osé endosser la peau d'un autre. Dans d'autres Etats, les droits des citoyens noirs sont mieux respectés.

"Des images sorties de livres et de films me revinrent- les dentelles, les vérandas ombragées aux colonnes blanches avec des mint juleps servis par des Nègres impeccables en livrée, les privilèges, le parfum des magnolias, les champs de cotonniers où "des Nègres joyeux et satisfaits" travaillaient le jour et ensuite se réunissaient chez leurs maitres blancs bien-aimés pour leur chanter des spirituals après dîner....

Ici, ce soir, j'étais assis sur une planche en bois, j'avais les lèvres barbouillées de graisse de viande, je devais me cacher aux regards méprisants des Blancs..."

Après la publication de ses articles, Griffin et sa famille sont obligés de s'éloigner et de se cacher, il est pendu en effigie et des menaces de mort lui sont adressées, ses voisins et amis se détournent de lui. Il a trahi les Blancs, il s'est souillé et on le traite de communiste! Mais il est soutenu par certains écrivains et journaliste et reçoit aussi 6000 lettres de sympathie.

Son livre est un témoignage extraordinaire, et l'idée sera reprise plus tard par un journaliste allemand qui écrira "Tête de Turc", en 1986. Cette méthode d'infiltration dans un milieu pour en dénoncer les abus et les irrégularités préfigure le mouvement des "lanceurs d'alerte" et du journalisme d'investigation comme contre-pouvoirs dans la société.

Rendons hommage à J.H. GRIFFIN, à G. WALLRAFF et à ceux qui vont au fond du puits pour en faire sortir la vérité.

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Dans la peau d'un noir



C'est un récit autobiographique écrit au début des années 60 aux États-Unis , dans lequel Griffin ,un blanc va se transformer en Noir pour connaitre la réalité de leurs conditions de vie dans une Amérique ségrégationniste .

Pendant 6 semaines ,on suit donc Griffin ,transformé en Noir, dans plusieurs villes du Sud et on partage avec lui ses nouvelles conditions . Il ne peux plus aller au toilette où il veut ,ni entrer dans certains endroits ,il va apprendre à rester à sa place ,à baisser les yeux face aux blancs ,à les craindre mais aussi bénéficier de la solidarité et l'entre-aide de Noirs comme des Blancs....bref ce récit permet de mieux comprendre la réalité des années 60 : les noirs sont des citoyens de seconde zone. On a parfois l'impression d'être dans un récit de fiction tellement la réalité est cruelle pour les Noirs.

L'auteur a eu beaucoup de courage de faire cette expérience et a sans conteste fait avancer le mouvement des droits civiques grâce au succès de son livre.
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Dans la peau d'un noir

C'est un témoignage effectivement. Pas trop longue l'expérience, six semaines et presque 250 pages. Je ne pense pas qu'on puisse vraiment comprendre la triste réalité de l'intérieur en si peu de temps, surtout la réalité de cette époque au Texas pour les descendants d'esclaves. Il n'est sans doute pas réaliste d'envisager une "infiltration" de plusieurs années mais cette courte durée aurait pu déboucher sur un bon reportage, pas sur un ouvrage qui ne peut être le reflet du quotidien des gens brimés. Je pense que ça reste à lire, le démarche était louable mais ne vous attendez pas à des révélations fracassantes. Chapeau, il fallait quand même osé, ce n'était pas sans risque.
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Dans la peau d'un noir

Lecture 2020 #14

Une lecture bien difficile que ce livre-ci. C'est l'histoire d'un écrivain américain, réputé pour son combat contre les discriminations raciales de son pays. En 1959, il décide brusquement de se transformer en Noir à l'aide d'un médecin. Il prend alors des cachets et s'expose aux rayons ultraviolets pour se brunir la peau. Ainsi commence sa descente en Enfers, le Sud des États-Unis.

Il débute son périple en Louisiane, il part ensuite vers le Mississippi, l'Etat le plus raciste à cette époque, et continue son périple jusqu'en Alabama influencé à cette époque par le révérend Martin Luther King.



Ils rencontrent de nombreuses personnes, des personnes noires avec qui ils sympathisent et se serrent les coudes faces à autant de haine, mais aussi à des personnes blanches qui sont plutôt polies en Louisiane, mais haineuses dans les autres états.



Je sais parfaitement que la Ségrégation a été une bien triste période, je me suis informée sur le sujet à travers des documentaires et de très bons films ont traité excellemment le sujet comme «Green Book », « Les figures de l'ombre » ou avec humour comme « J'ai infiltré le Ku Klux Klan ».

En livre, c'est d'autant plus fort que les mots restent... Les images passent, mais l'encre tache les pages. Nous ne sommes pas bien sûrs d'avoir bien lu alors on relit et si... on avait bien lu.



Certains passages m'ont choquée comme ce chauffeur de bus qui refusait à ses passagers noirs de descendre aux toilettes lors des différents arrêts, de cet homme qui clamait haut et fort que « les Blancs enfilaient leur femme » si ces dernières voulaient avoir leur salaire...

Il y a aussi cet autre chauffeur qui ne saluaient que les Blancs quand ils descendaient de son bus. A un moment donné, un groupe sortit en même temps : des hommes blancs suivis d'une femme noire. Il les a remerciés et la dame fut la seule à le remercier alors que ces mots ne lui étaient pas destinés. Une belle gifle avec tant d'élégance !



Le livre regorge de personnes qui prenaient vie sous la plume de cet auteur : il a rencontré également cette famille qui vit dans les marécages au milieu des alligators, faute de pouvoir vivre ailleurs...

Ce monsieur qui a fait partir ses fils vers le Nord pour une meilleure vie...

Des exemples qui vous saisissent le coeur, il y en a à chaque page dans ce livre.

Le plus effrayant dans ce livre, comme le souligne l'auteur, c'est que les Américains, blancs comme noirs, avaient peur des racistes blancs et de leurs représailles alors personne ne se soulevaient et tous portaient des oeillères face aux horreurs du quotidien...



On ne peut pas imaginer la douleur et le désespoir que les Américains noirs ont dû vivre pendant la Ségrégation, on ne peut pas se mettre à leur place non plus, mais on peut mieux comprendre l'horreur...



Heureuse d'avoir trouvé ce livre dans une boîte à livres, ce fut une belle trouvaille que je recommande.





📚📕📗📘📙Un livre, un mot nouveau : le layon : un sentier en forêt
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Dans la peau d'un noir

Le récit poignant d'un homme Blanc qui décida, en 1959, en pleine période de ségrégation entre les Noirs et les Blancs aux Etats-Unis, de se grimer et de devenir un Noir pendant quelques semaines.

Il raconte la difficulté des Noirs à trouver un endroit où boire, où aller aux toilettes, la froideur polie des Blancs qui se contentent de refuser des choses qu'ils feraient volontiers pour un Blanc, le mépris constant, la méchanceté et l'hostilité ouverte de certains mais aussi l'hypocrisie de ces hommes contre le métissage qui exercent le droit de cuissage sur leurs employées Noires.

C'est dur, direct et effrayant de voir à quel point la société américaine, dans les états du Sud surtout, pouvait être gangrénée par les préjugés et l'ignorance.
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Dans la peau d'un noir

L'histoire authentique d'une étonnante expérience.

Métamorphosé en Noir, immergé dans leur communauté, Griffin vit de l'intérieur "la lutte sournoise" qui les met "perpétuellement aux prises avec les Blancs", et son témoignage est d'autant plus saisissant qu'il est véridique ! Retournant tout d'abord sur les lieux qu'il a l'habitude de fréquenter en tant que Blanc, Griffin se heurte à l'indifférence ("Ce soir, ils me regardèrent sans me voir.", "Personne ne faisait attention à moi."), au "regard désapprobateur" qui lui fait comprendre qu'il n'est pas le bienvenu, mais aussi à une hostilité non justifiée ("Ils auraient accepté sans hésitation le chèque de voyage d'un homme blanc.") et même à la haine. Lui est toujours le même homme, correctement habillé, instruit, disposant d'argent ; pour autant, avec sa peau désormais noire, "vous ne pouvez agir comme lorsque vous étiez un homme blanc. Vous ne pouvez pas entrer n'importe où."... Par exemple, en ville, trouver des toilettes pour Noirs est un parcours du combattant. Griffin se heurte aussi à de "vaines tentatives pour trouver un emploi". Ou alors, comme tous les Noirs, on le "contraint d'accomplir les besognes les plus serviles" avec un salaire à peine suffisant pour vivre. A la gare, il subit l'agressivité non fondée de l'employée et dans l'autobus, la "cruauté délibérée" de certains chauffeurs. Ainsi, il ne comprend pas bien "l'attitude des Blancs qui, individuellement, sont corrects et bienveillants, mais en tant que groupe s'ingénient à l'ordonnance d'une vie qui détruit le sens de la valeur personnelle du Noir". Les Blancs ont en effet tendance à "édicter des lois commodes plutôt qu'équitables"...



Poussant plus loin l'expérience, Griffin, qui parcourt les routes, va partager le quotidien d'hommes noirs croisés sur son chemin, avec qui il va longuement discuter et prendre part à la vie de famille. Emu, il va ressentir de l'intérieur le poids des préjugés ("l'image du Noir bruyant et effronté", la sexualité soi-disant débridée parce qu'ils n'ont "pas les mêmes inhibitions", leur "incapacité intellectuelle", etc.), la pauvreté extrême et surtout le sentiment d'injustice : "Mettez l'homme blanc dans le ghetto, supprimez-lui les avantages de l'instruction, arrangez-vous pour qu'il doive lutter péniblement pour maintenir son respect de lui-même, accordez-lui moins de loisirs, après quelque temps il assumerait les caractéristiques que vous attribuez aux Noirs. Ces caractéristiques ne sont pas issues de la couleur de la peau, mais de la condition humaine". Dès lors, comment ne pas saluer "le courage de ces gens" ?

De la même manière, Griffin va engager le dialogue avec des Blancs pour comprendre leurs points de vue, mais en réalité ce ne sont "que des prétextes pour justifier un comportement injuste et amoral"... Heureusement, dans des Etats comme l'Alabama, le combat de Martin Luther King commence à porter ses fruits et les Blancs de la jeune génération semble "meilleurs que ceux de la précédente".



Le retour à sa vie de Blanc ne sera pas simple pour l'écrivain. Désormais "je voyais sous un angle différent" car "mon esprit avait subi la même transformation que ma figure". Une fois rendue publique, son expérience met "l'opinion publique en ébullition", et même s'il n'a "pas été chargé de défendre la cause des Noirs", on lui demande à travers de nombreuses interviews de rendre compte de ses conclusions : "J'ai cherché ce qu'ils avaient "d'inférieurs" et je n'ai rien trouvé". A jamais marqué par ce qu'il a vécu et ressenti, il demeurera, à l'intérieur de lui-même, "en partie ou peut-être essentiellement Noir".
Lien : https://www.takalirsa.fr/dan..
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Dans la peau d'un noir

J' ai lu ce livre un peu comme cette personne qui observe attentivement à travers ses jumelles quelque chose de lointain qu' elle ne perçoit pas efficacement à l' oeil nu, surtout lorsque qu' elle recherche le détail, la profondeur...

C' était une lecture forte à bien des égards. D' abord par l' aventure insensée que l' auteur a entrepris pour ouvrir les yeux à ses contemporains et aux générations futures. C' est intéressant de s' interroger sur ses motivations, il a fait preuve de bravoure et d' un tel humanisme...

Dans sa démarche socio-anthropologique il a cherché à relever sans complaisances ce qui de part de d' autre de cette barrière - que se créent les esprits par ignorance ou méchanceté à l' état pur- aboutit à un racisme ordinaire. Il a affronté l' espace de quelques semaines tout le poids, le mépris, la solitude du noir, et il ne pouvait le faire qu' en devenant noir lui- même. Je me suis tout de même interrogée sur la véracité de cette expérience car devenir noir en cinq jours m' a paru excessivement peu... mais d' après quelques recherches il semblerait qu' on puisse vraiment s' y fier.



De cette expérience hors du commun, il en tire des observations significatives qui nous poussent nécessairement à la réfléxion sur un sujet si délicat et actuel.

S' être transformé en noir cela a été une véritable aventure, surtout lorsque l' on sillonne dans les années 60 les Etats de Louisianne, de l' Alabama, du Mississippi, de Géorgie connus pour leur racisme séculaire et virulent... J' ai trouvé cet homme admirable dans ce qu' il a tenté d' entreprendre. Pour aller au plus profond de la question, il n' a pas hésité à se déchausser de ses propres préjugés et a adopté une démarche de scientifique pour étudier ces terrains d' observation.

Il est extrêmement critique vis à vis des blancs du sud bien évidemment, qui s' induisent de religion pour asseoir le racisme, et proclamer la race noire comme inévitablement inférieure. Il n' hésite pas non plus à dénoncer l' hypocrisie du blanc qui commerce par intérêt avec le noir. Il dénonce les brimades, les difficultés pour trouver de la nourriture, à boire, pour dormir, pour se reposer quelques instants, l' impossibilité de franchir la porte de certains commerces, restaurants, bars, ou toilettes, simplement sur ce critère si minable qu' est la pigmentation de la peau.



On ne perçoit pourtant pas de vision manichéenne chez lui. Il sait se faire critique des noirs également, car précisément cette expérience le met au carrefour de deux races, de deux mondes qui s' observent en chien de faillance. Il est justement intéressant de voir la situation dans laquelle il se place et les réactions qu' il a recolté ça et la. Noir, il a été assigné à supporter l' indicible par les Blancs. Blanc, il n' a constaté que des regards haineux sur sa personne alors même qu' il ne manisfestait aucunement une quelconque agressivité.



Il explique également que les noirs ont trop souvent une attitude défétiste, qui ne sert pas leur cause. Ils se résignent à cette vie ( ou plutôt cette survie ) que leur impose le blanc, car le seul but est de nourrir les enfants, l' intérêt premier est de trouver quelque chose à donner à table le soir...

Il distingue bien parmi la population noire, ceux qui depuis longtemps ont abandonné tout espoir, ceux qui n' espèrent rien mais rêvent du moins d' une meilleure vie pour leurs enfants, la nouvelle génération qui s' éveille et entend changer l' ordre "naturel" des choses, poussée par les promesses et les discours de guides spirituels comme Martin Luther King, et encore ceux qui sont aussi bêtes que certains blancs : ceux qui sont racistes contre les blancs...



" Les Noirs ne comprennent pas plus les Blancs que ceux-ci ne comprennent les Noirs. J' étais consterné de voir à quel point ce garçon exagérait - et comment en serait- il autrement - les sentiments des Blancs à l' égard des Noirs. Il pensait que tous le détestaient.

La plus désolante conséquence de cette absence de communication est l' accroissement du racisme chez les Noirs, justifié jusqu' à un certain point, mais néanmoins symptôme très grave. Cela ne fait qu' élargir l' abîme que des hommes de bonne volonté s' efforcent déséspérement de combler avec de la compréhension et de la compassion. Cela ne fait que renforcer la cause des racistes blancs. Si le Noir, dont l' émancipation est maintenant proche, s' attaque à un homme à cause de sa blancheur, il commet la même tragique erreur qu' ont commise les racistes blancs.

Et cela se produit sur une échelle plus grande. Trop de ces dirigeants militants prêchent la supériorité des Noirs. Je prie le seigneur que les Noirs ne gâchent pas leur chance de s' élever, de bâtir, grâce à la force acquise dans des souffrances passées,et, surtout, d' être au-dessus de la vengeance. Si une étincelle mettait le feu aux poudres, cela serait la tragédie insensée de l' ignorance contre l' ignorance, de l' injustice contre l' injustice - un massacre qui déchirerait quantité d' êtres humains innocents et de bon vouloir".





J' ai trouvé finalement que ce livre est très util pour aborder le racisme, car il se base sur une expérience, et j' estime que l' expérience vaut plus qu' une panoplie d' études savantes sur le sujet. L' auteur a pu goûter cette sensation étrange et révulsante, celle de savoir que d' autres êtres humains ne nous regardent pas comme tel, nous considèrent comme une sous-race et ne se privent pas de le scander comme étant inscrit dans la nature des choses.
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Dans la peau d'un noir

Fin 1959, John Howard Griffin décide de se lancer dans une expérience hors du commun : il va suivre un traitement médical afin de devenir Noir.

Avec l'aide d'un médecin qui lui prescrit des médicaments et des séances d'U.V., la transformation est complète et Griffin peut commencer sa plongée parmi la population noire de certains Etats du Sud des Etats-Unis.



Ce court roman se trouvait dans ma PAL depuis des lustres, et il était grand temps que je l'en sorte, d'autant que le sujet dont il traite est à nouveau d'actualité depuis le décès de George Floyd.

Griffin s'est lancé dans son expérience à une époque où les tensions entre communautés étaient très fortes (même si l'on ne peut pas vraiment dire qu'elles le sont moins de nos jours). Une telle abnégation et un tel sens du devoir sont formidables et sont en général la marque des très bons journalistes d'investigation. Et son compte-rendu, qui forme la matière première de cet ouvrage, est glaçant.

Il n'a changé que sa couleur de peau et a conservé tout le reste : sa façon de parler, de se vêtir et de se mouvoir, son éducation et ses diplômes n'ont pas changé. Seule la couleur de sa peau a été changée, et cela s'est révélé suffisant pour subir des humiliations sans fin. A l'époque, les Noirs n'avaient pas droit à un verre d'eau dans un bar ou un café "blanc", même en cas de canicule. Ils ne pouvaient pas utiliser les toilettes réservées aux Blancs mais, lorsqu'ils se soulageaient là où ils pouvaient (= dans la nature), on les traitaient "d'animaux".

Pourquoi la simple pigmentation d'un épiderme est-elle si importante ?

C'est une question à laquelle je n'ai pas trouvé de réponse dans l'ouvrage de Griffin qui, lui-même, paraît assez démuni face au manque de communcation/coopération entre Blancs et Noirs (comme le prouve son épilogue, dans lequel il s'étonne de devoir faire le lien entre les deux communautés, alors qu'il serait tellement plus simples pour elles de communiquer directement).



J'ai énormément apprécié cette lecture "choc", que je recommande.

Mais j'avoue qu'elle me laisse un peu pessimiste, moi qui suis pourtant d'un optimisme à (presque) toute épreuve. Car, si les choses n'ont pas tellement changé depuis 1959, si les Noirs sont encore considérés comme une "sous-race" par certains bachi-bouzouk (je me permets de faire référence au Capitaine Haddock afin de rester plus ou moins polie dans mon commentaire), que peut-on espérer ? Si un demi-siècle n'a pas suffi pour changer certaines mentalités, pourquoi changeraient-elles tout à coup, du fait de la levée de bouclier contre les atteintes portées à la vie de Noirs et contre la colonisation ?
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Dans la peau d'un noir

« How many roads must a man walk down

Before you call him a man ? (…)

Yes, 'n' how many years can some people exist

Before they're allowed to be free ?

Yes, 'n' how many times can a man turn his head

Pretending he just doesn't see ? »



Les paroles de cette chanson de Bob Dylan auraient pu être placées en exergue tellement elles sont en adéquation avec le sujet de ce témoignage fort, cette chanson qui pose un tas de questions où les réponses resteront suspendues dans le vent



Ce journaliste, J.H. Griffin, nous invite dans ce livre, rédigé entre 1959 et 1960, à une expérience vécue assez troublante : celle pour un homme de couleur blanche à devenir un noir, par le biais d'un médicament d'habitude utilisé pour des maladies de la peau et une lampe à rayons ultraviolets, afin de vivre et connaître tout ce qu'un noir du sud peut endurer dans la vie et il ne sera pas au bout de ses peines. Entre les restaurants interdits aux gens de couleur, les autobus où seul les places du fond leur sont réservées et où pour trouver ne serait-ce qu'un urinoir ou chercher de l'eau pour se désaltérer est un véritable calvaire. Comme il le dit lui-même, les blancs racistes n'en ont pas à leur personne mais uniquement à leur couleur de peau.



Il s'est fait tout d'abord cireur de chaussures dans le but d'approcher la communauté noire puis il a bourlingué dans l'état du Mississippi, en Alabama et à la Nouvelle-Orléans, a dormi dans des chambres d'hôtel sordides où l'on entend durant toute la nuit des accords de jazz qui donnent un tour sinistre à cette existence précaire. Face à un noir, énormément de blancs perdent toute moralité et sont dénués de toute décence quant il s'agit de leur poser des questions sur leur sexualité, imaginant sûrement, dans leur petit de cerveau de raciste, une sexualité débridée sans aucun tabou. Comme si le noir n'était pas un être humain mais un animal, une bête.



Le plus étrange est surtout cette image que lui renvoie le miroir, celui d'un grand noir au crâne rasé, cet inconnu qui le scrute d'un œil interloqué comme si il était son ennemi. L'expérience de l'altérité étant à son comble.



Il finira, lorsqu'il rendra public son expérience, par être rejeté par un bon nombre de ses concitoyens blancs et regardé d'un œil hostile par ceux qu'il voulait aider mais le jeu en valait la chandelle quand on connait la suite de la lutte pour les droits civiques des afro-américains au cours des années 60.







« A Little shoeshine boy never gets low down

But he's got the dirtiest job in town

Bendin' low at the people's feet

On the windy corner of the dirty street

Well, I asked him while he shined my shoes

How'd he keep from gettin' the blues

He grinned as he raised his little head

Popped a shoeshine rag and then he said

Get rhythm when you get the blues » ------ 'Get rhythm' - Johnny Cash

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Dans la peau d'un noir

Je m'interrogeais sur ce procédé un peu voire beaucoup limite, avec le regard 2023. Mais en 1959, date de cette expérience et du livre, l'auteur a été soutenu par les chefs de file Noirs. Adoubé si l'on peut dire.

Ce livre est un livre édifiant. Ce qui m'a particulièrement frappé est la vitesse à laquelle Griffin va ressentir un désespoir de cette "condition". le regard et les attitudes racistes explicites et violentes mais aussi les plus sournoises, presque inconscientes ont raison de sa résistance très rapidement ! Imaginons alors pour quiconque qui doit vivre ça constamment...

Il est malheureux qu'on aie besoin de "vivre" l'"expérience" pour croire ceux qui la vivent. (Ne me parlez pas d'empathie, une fois de plus.) Et qu'un Blanc aie dû expliquer cela aux autres Blancs pour qu'ils écoutent ou réalisent l'horreur.

Démonter les mécanismes, les rouages d'un racisme structurel qui s'insinuent dans tout, et qui se trouve sans cesse des justifications foireuses.

La paix n'existera pas sans la justice.

La justice c'est permettre à tous de vivre selon les lois, de jouir des droits de l'humain...

Livre essentiel pour comprendre l'historicité d'un mouvement ou de mouvances ou d'une volonté anti-racistes indispensables.

J'en parle mal. Parce qu'il y a trop à dire sur ce sujet.

Le livre est bien trop confidentiel.

Je dois souligner qu'il est écrit de façon très claire, limpide, sans intellectualisations ou terminologies inaccessibles, il est écrit pour que chacun puisse comprendre son propos.

Si vous ne lisez pas ce livre, écoutez les gens qui souffrent, qui se plaignent à juste titre de discriminations, car il y a là du réel. Et tout le monde, fondamentalement, a besoin de se sentir bien traité, et cherche à être "heureux" sur cette terre. Simplement.
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Dans la peau d'un noir

Allez Marine tu en veux ? Allez encore un peu ?

Hugo Chavez a bien offert à Barack(a) – facile… Les veines ouvertes de l’Amérique latine d’Eduardo Galeano. Pourquoi pas un Mélenchon qui offrirait « Dans la peau d’un noir » à un notre Marine Nationale ?

Bref, c’était un aparté politique pour un documentaire on ne peut plus politique. Imaginez 1959, sud des états Unis. Un blanc qui fait l’expérience d’être noir.

Des romans, des films, des peintures ont déjà raconté l’exclusion, le racisme, la violence des combats sociaux, de la ségrégation. Certes, des auteurs ont traité avec brio, avec panache l’histoire de l’esclavage, du Sud, des plantations. Certains ont vécu dans leurs chairs l’humiliation, la barbarie de l’intolérance.

Certes. Mais là, on regarde le même sujet sous un nouvel angle. L’époque est très importante. Juste avant l’embrassement politique des années 60. Mais juste après Rosa Parks. (Parks est devenue célèbre le 1er décembre 1955, à Montgomery (Alabama) en refusant de céder sa place à un passager blanc dans un autobus. Arrêtée par la police, elle se voit infliger une amende. Elle fait appel de ce jugement. Un jeune pasteur noir inconnu de 26 ans, Martin Luther King, avec le concours de Ralph Abernathy, lance alors une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui durera 381 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême casse les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarants anticonstitutionnelles.)

Ce livre a probablement compté dans l’histoire de l’émancipation des noirs Américains. Je dis ça, je n’en sais rien. Mais, si j’avais eu ce livre entre les mains à cette époque là, si j’avais était un blanc de Louisiane ou du Mississipi, ce livre m’aurait remué avec encore plus de violence qu’il ne l’a fait lorsque je l’ai lu au début des années 90, dans un bled moite, sans bayou, sans plantation autres que celles de tomates et de basilic.

Ce n’est pas un roman. C’est une enquête. Une apnée. Un voyage vers un autre monde. Pour un blanc Américain de cette époque là, c’était aller voir l’autre en devenant l’autre.

Un coup de massue donc dans l’Amérique puritaine des années 50.

A lire pour qu’on n’oublie pas…

Derrière la couleur, il y a l’homme.

Derrière une culture, il y a l’homme.

Derrière des traditions, il y a l’homme…

Dans la peau d’un noir ou l’envers du décor…

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Dans la peau d'un noir

Roman intéressant qui nous apprend beaucoup sur la ségrégation dans les années cinquante. On peut suivre l’expérience que va tenter JH Griffin en se faisant passer pour un noir. On va découvrir le racisme et les conditions de vie des gens de couleur et que je pense malheureusement toujours d’actualité. Un livre touchant et une expérience courageuse. Un très beau témoignage de l’auteur pour son combat contre le racisme.
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Dans la peau d'un noir

Exceptionnelle
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Dans la peau d'un noir

Un livre qui reflète très bien ce que les noirs ont vécu avec la ségrégation au Etats-Unis. On est plongé progressivement dans leurs monde où beaucoup de portes leurs sont fermées. On découvre les regards haineux qu'ils subissaient et que certains subissent toujours aujourd'hui à n'en pas douter.



Dans un premier temps, nous avons le récit qui porte sur le processus de transformation de l'auteur de blanc à noir, ce que je trouve très intéressant.

Dans un deuxième temps, nous prenons connaissance de son immersion dans le monde des noirs qui se fait en deux temps, je trouve. Pour commencer une immersion je dirai assez douce, où il se rend compte qu'un noir n'est pas traité de la même façon qu'un noir. Puis une immersion plus sombre, plus violente où se rend vraiment compte de la situation haineuse envers une simple différence de peau.



Un livre fort malgré des passages assez longs où on peine à continuer la lecture. La répartition du texte est assez inégale entre les dates. Ce qui fait que certaines dates on peu de texte et d'autres beaucoup trop. C'est dans ses passages longs qu'on a du mal à trouver un endroit où arrêter sa lecture et qu'on peine a continuer sa lecture. J'ai tenu bon et je trouve que je sors quand même enrichie de cette lecture.
Lien : http://leslecturesdecristy.s..
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Dans la peau d'un noir

J'ai été étonnée de n'avoir jamais entendu parler de ce livre.

L'expérience culottée de l'auteur, dangereuse et moralement discutable - discutée après la parution du livre - est un témoignage clé du racisme profond de cette époque en Amérique. Il se trouve que ce livre a été très mal accueilli par les pairs journalistes de l'auteur, par les lecteurs, par le a population Noire... et cela a été un drame pour celui qui a tenté et osé ce pari fou.

Par cet avis, j'espère redonner un peu les lettres de noblesse de ce livre incroyablement fort et qui nous rappelle que le racisme est présent, souvent invisible par ceux qui ne le vive pas. Edifiant et révélateur.
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