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Critiques de Jonathan Franzen (448)
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Purity

Miam, un bon pavé bien copieux comme je les aime !

Fidèle à lui-même, l'auteur des Corrections et de Freedom nous propose ici une nouvelle (grosse) pépite aux multiples facettes, où différentes histoires familiales alambiquées s'entremêlent sur plusieurs décennies et plusieurs continents pour donner corps à un récit des plus palpitants !



Au centre de cette toile d'araignée narrative, tissée une fois encore de main de maître, la jeune Purity (appelez-la Pip pour ne pas la froisser) se débat contre l'avis de sa foldingue de mère pour retrouver la trace d'un père qu'elle n'a pas connu, et qui pourrait peut-être l'aider à solder son prêt étudiant.

Sa quête l'emmène d'abord jusqu'en Bolivie, où elle intègre un groupe de lanceurs d'alertes dirigé par le charismatique Andreas Wolf, un dissident berlinois sulfureux qui marche sur les traces de Julian Assange et d'Edward Snowden.

Wolf se révèle obsédé et manipulateur, mais Pip parvient à se libérer de son emprise et retourne à Denver pour décrocher un poste de journaliste d'investigation à l'ancienne, aux côtés de Tom Aberant et de sa femme Leïla.

Inutile d'extrapoler plus avant sur ce pitch à tiroirs, le roman est bien trop dense pour que son résumé tienne en 10 lignes !



Applaudissons plutôt la qualité de cette incroyable fresque psychologique, l'épaisseur de cette galerie de personnages tous plus ou moins névrosés et "interconnectés", et la fluidité des nombreuses digressions et autres flash-back biographiques qui étoffent à merveille le roman.



OK, malgré quelques situations cocasses, la compagnie de tous ces fêlés n'est peut-être pas la plus indiquée pour se détendre cet été sur la plage (relations de couples tordues, mensonges et paranoïa, sentiments de culpabilité, liaisons toxiques, pouvoir de l'argent, pulsions sexuelles malsaines...)

Il n'empêche que je me suis régalé de la première à la dernière page, que j'ai été touché par le désarroi de Pip, amusé par la loufoquerie de sa mère, effrayé parfois par la schizophrénie d'Andreas, interpellé par les relations parents/enfants souvent conflictuelles, et ému par les destins croisés de Léïla, de Tom, et de sa première épouse.



N'en déplaise à ceux qui ne voient en Franzen qu'un cérébral pompeux et tourmenté, je le considère quant à moi comme un grand écrivain ! En plus de nous offrir des dialogues vraiment décapants, il a réussi à ancrer son roman à la fois dans Allemagne de l'Est au temps du communisme, et dans l'actualité de notre XXIème siècle, en nous invitant à réfléchir sur la nouvelle dictature de la transparence, le totalitarisme d'Internet, le rôle des médias et l'évolution du journalisme. Grand écart parfaitement maîtrisé !



Ils sont rares les livres de 700 pages qui, une fois refermés, nous font dire qu'on serait bien reparti pour quelques chapitres supplémentaires : Purity est de ceux-là !

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Les corrections

D'excellentes critiques nous avaient conduits à choisir ce livre comme lecture commune de notre club de lecture.

Bien mal nous en a pris!

Les corrections est l'un des rares livres que j'ai abandonné en cours de lecture, incapable d'aller plus loin bien que m'étant déjà traînée jusqu'à la page 133.

La plupart de mes amis du club ne sont même pas allés jusque-là, et nous en rions encore presque chaque mois avec la pauvre Anne NY qui était à l'origine de cette suggestion de lecture commune car elle avait bien aimé ce livre. Nous cherchons toujours à comprendre pourquoi, même si les jurés du prix qu'il a obtenu sont d'accord avec elle.
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La vingt-septième ville

Au début du siècle, Saint-Louis était la quatrième ville des Etats-Unis. Mais, coincée entre le Mississippi et le Comté voisin, saint-Louis n'a pas eu l'essor qu'on pouvait espérer et ne se classe plus, dans les années 80, qu'à la vingt-septième place.

Le Conseil Municipal décide de réagir et, profitant du départ à la retraite du Chef de la police, nomme pour le remplacer la mystérieuse S. JAMMU. Ce petit bout de femme venue d'Inde où elle était préfet, se met très vite tous les notables dans la poche. Secondée par Singh, son âme damnée, elle élabore des stratégies compliquées qui flirtent avec l'illégalité, afin de redorer le blason de la municipalité et de la police, d'attirer les investisseurs et de remettre Saint-Louis sur les rails de la réussite. Martin Probst, brillant et honnête entrepreneur de la ville, est à mille lieues d'imaginer qu'il va être la cible des manigances du duo infernal. Et pourtant, petit à petit, il va perdre tout ce qui était important dans sa vie, victime inconsciente de plans qui le dépassent.





Entre magouilles financières, corruption, spéculations immobilières et conflits d'intérêt, il y a quelque chose de pourri au royaume de Saint-Louis. Avec force détails, Jonathan FRANZEN décrit le Saint-Louis des années 80, le boum immobilier, les rivalités avec le Comté voisin, l'installation des ghettos. Ses personnages sont très travaillés psychologiquement et on se prend à s'interroger sur la vraie nature de Jammu, à plaindre l'intègre Martin Probst, à s'inquiéter pour sa femme ou sa fille. Le roman est certes long, mais riche et foisonnant, il permet de s'imprégner de l'ambiance délétère de la ville.

Une lecture inclassable, entre polar et roman psychologique, ardue à première vue mais qui s'avère fascinante au final.
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Crossroads

En ouvrant un roman de Jonathan Franzen, je suis assurée d’une lecture enrichissante et divertissante, une certitude que j’ai acquise depuis que je fréquente son univers. Une plongée en eaux profondes dans la psyché de personnages étoffés et ce, sur plus de cinq cents pages d’une écriture serrée et minutieuse.

La dynamique de la famille Hildebrandt est ici scrupuleusement analysée durant une année marquée par les grandes fêtes religieuses chrétiennes. Le père, Russ, est pasteur de l’église First Reformed au sein d’une petite communauté de l’Illinois. Soutenu par sa femme Marion, mère au foyer, qui lui peaufine ses sermons du dimanche, ils ont élevé et éduqué ensemble quatre enfants : Clem, vingt ans, Becky, dix-huit ans, Perry, seize ans, et Judson, neuf ans. Le contexte tumultueux du début des années 1970 sert de cadre aux événements inattendus qui surviendront au cœur du noyau familial. En évoquant les déchirements moraux provoqués par la guerre du Vietnam, les bouleversements associés à la libération sexuelle et à la découverte des drogues, Franzen confrontent ainsi ses personnages à une croisée des chemins, entre respect des préceptes religieux et attirance envers les nouveaux paradigmes établis par la société moderne.

Crossroads s’avère un roman d’une densité telle qu’il peut en rebuter plusieurs. L’entreprise est détaillée à l’extrême, chacun des membres de la famille s’exprimant à tour de rôle sur l’enchaînement des faits, procurant ainsi au lecteur le sentiment de faire partie du récit. Une longue traversée donc, mais qui ne m’a pas paru interminable pour autant. Il faut dire que j’aime beaucoup la prose de Jonathan Franzen. Je me rappelle, entre autres avoir été particulièrement impressionnée par la lecture de Freedom, alors que je profitais des beaux jours de l’été, allongée dans ma chaise longue. Un pavé à savourer!



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Les corrections

Cela faisait tellement longtemps que je voulais lire ce livre que je craignais d’être déçue.

Et quelle claque !



Jonathan Franzen nous amène au coeur de la famille Lambert. Une famille américaine qui en apparence porte toutes les caractéristiques de la famille moyenne du Midwest. Mais lorsqu’un auteur comme Franzen scrute la normalité, toute la folie et les désirs non assouvis se dévoilent pour notre plus grand plaisir. Il réussit avec un doux mélange de satire et d’ironie à donner toute leur humanité à ses personnages.



J’ai adoré ce livre et mon seul regret est de ne pas l’avoir lu plus tôt.

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Purity

C'est une lecture qui marque. Au fil des chapitres, on découvre des personnages, on navigue dans le temps et le monde. Allemagne de l'est au moment du mur ou Etats-Unis à diverses périodes, l'auteur m'a entraînée, captivée, derrière ces personnages. Je me demandais au début : mais où veut-il en venir? Mais la lumière se fait, petit à petit. Tout s'emboîte à merveille.

730 pages que j'ai lu avec bonheur, peu pressée d'arriver à la fin. Quête de vérité, quête de soi, enjeux politiques, destins personnels, petites et grande histoires, l'auteur mêle le tout avec brio.
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Freedom

Ce livre ne m'a pas emballée du tout.

A la 88ème page, j'ai du déclaré forfait.. je ne comprenais plus rien à l'histoire, je mélangeais les personnages en un mot je ne trouvais plus aucun intérêt à poursuivre ce gros pavé de près de 400 pages.

Je vais vite le rendre à la bibliothèque municipale de ma ville..
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Les corrections

De beaux passages, alternant malheureusement avec d’autres désespérément longs, me rappelant les longueurs sur la paruline azurée de Freedom. Les associations d’images sont originales mais je me suis souvent perdu, renonçant à tout comprendre. Côté positif, les personnages de cette famille, avec toutes leurs obsessions, sont très bien analysés. Il vous faudra néanmoins un dictionnaire de compétition si vous ne voulez pas vous contenter de sauter les mots que vous ne comprenez pas. En résumé, un livre qui souffle en permanence le chaud et le froid , entre l’ennui de longues digressions pseudo techniques peu intéressantes et des états d’âme superbement rendus. A demi enthousiasmé donc.
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Phénomènes naturels

Le mois dernier, je furetais comme souvent dans les rayons de ma médiathèque préférée, l'oeil aux aguets et la truffe au vent, quand soudain v'là-t'y pas que je tombe en arrêt devant un nouveau Franzen ! Un nouveau Franzen ? Et personne ne m'aurait prévenu ?

Ni une ni deux, je fonds sur ma proie. Section "nouveautés", une belle brique épaisse et accrocheuse : évidemment "j'A-chète !" (comme hurlerait l'autre excité de TF1), ou plutôt j'emprunte (c'est bien, vous suivez).

Je regagne mes pénates tout content, j'examine du plus près mon butin du jour et là surprise : si la traduction française date bien de 2018, la publication originale remonte elle à ... 1992 ! Tu parles d'une nouveauté ! Pourquoi diable les éditions de l'Olivier ont-elles attendu si longtemps avant de nous proposer ce titre ? Souffrirait-il de la comparaison avec "Les Corrections", "Freedom" et "Purity" ultérieurs (miam miam) ? Serait-il trop mauvais, indigne de celui qu'on présente aujourd'hui partout comme "l'un des plus grands romanciers de l'Amérique moderne" ?

Pour en avoir le coeur net une seule solution : éplucher le machin.



700 pages plus tard, mon verdict est sans appel : "Phénomènes naturels" est un vrai Franzen (plouf, pavé dans la mare !).

La même vision mi-caustique mi-blasée de la société occidentale, ses dérives et ses excès, son consumérisme maladif, la même écriture riche et "urticante" façon poil à gratter, la même immersion dans l'intimité d'une famille américaine moyenne, la même ironie et le même cynisme dans la description de leurs relations conflictuelles, la même ampleur dans l'intrigue et dans le propos, tous deux teintés de politique et d'écologie (et même des références à Donald Trump, déjà !)

La même en un peu plus "brouillon", peut-être... Une histoire qui tarde un peu à décoller et des personnages légèrement moins fouillés que dans les romans précités, mais heureusement rien de rédhibitoire !

Qu'on se le dire : en 1992, Franzen était déjà Franzen ! Malgré quelques longueurs en début de roman, j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les tribulations de la famille Holland, et notamment de Louis (le fils cadet un peu rebelle, aussi instable sur le plan professionnel que sur le plan sentimental) et de sa dulcinée Renée, une jeune sismologue ambitieuse qui a oublié d'être bête.



Quand la mère de Louis hérite d'une petite fortune, l'unité déjà précaire de la famille vole en éclat, et comme si ces secousses domestiques ne suffisaient pas, c'est bientôt toute la région de Boston qui se trouve ébranlée par des tremblements de terre répétés et d'intensités variables. Déchirements familiaux et mouvements tectoniques entrent en résonance, au point qu'on ne sait plus si les "phénomènes naturels" évoqués par sur la couverture se rapportent aux uns ou aux autres. Probablement les deux, mon capitaine.

Les répliques sismiques se multiplient, et il s'avère bien vite que les tremblements de terre pourraient être induits par les pratiques d'enfouissement illégales d'une grande usine pétro-chimique de la région. Scandale industriel et catastrophe écologique (toute ressemblance avec des évènements récents survenus du côté de Rouen serait purement fortuite...) viennent donc étoffer une intrigue déjà dense, qui fait en outre la part belle aux grands tournants sociétaux des années 90 (féminisme et droit à l'avortement, course au profit et dérégulation économique, libertés individuelles...)



Vous l'aurez compris, Franzen s'est éclaté, en parsemant comme toujours son récit de formulations un peu nébuleuses (d'aucuns diront artificielles ou prétentieuses ?) du type "une brise humide imprégnée d'infrastructure déplaçait des faucilles de cheveux sur son front" ou "le silence qui les enveloppait, flatté par leur déférence, se fit saturé et despotique". Comprenne qui pourra ;-)

Il n'empêche qu'à l'épicentre de ce grand bazar, j'ai une nouvelle fois dévoré le "dernier" Franzen avec un appétit gargantuesque. Même si ce roman de jeunesse n'égale pas en qualité les grands succès qui suivront, faites moi confiance il reste d'excellente facture !

Espérons qu'il ne nous faille pas attendre encore 27 ans avant de pouvoir remettre ça !
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Purity

Pour commencer, je dirai que Jonathan Franzen est un des grands romanciers de notre époque.

Ayant lu "les corrections", je savais qu'il fallait être en forme et vigilent pour lire ce roman. La construction narrative est complexe (des allers-retours entre présent, passé proche, passé plus lointain, des allers-retours entre Oakland (Californie), Denver, New-York, Berlin et les montagnes boliviennes entre autre.

Il faut rentrer dans ce roman avec envie mais surtout avec une bonne dose de temps et de cerveau disponibles. Il est inutile d'essayer de le lire sur une longue durée au risque de diluer son contenu et de passer à côté du plaisir intellectuel que procure cette lecture.

Chez Jonathan Franzen, l'intrigue serait presque secondaire! En revanche, elle permet de mettre les personnages à nu et de les observer à travers le filtre de leurs passions.

Son fonds de commerce, ce sont les histoires de couple, les relations père/mère avec leurs enfants, gratter pour voir ce qui se cache derrière les façades, chercher les failles. Franzen adore démêler les fils, remonter au plus loin pour comprendre l'âme humaine.

La sexualité, pulsion primaire et vitale, prend beaucoup de place dans ce roman. La sexualité comme source de plaisir, de frustration, de haine.

Il est beaucoup question de culpabilité mais également de pureté. Etre en phase avec soi-même, ne pas mentir, ne pas se mentir. Nous n'échappons pas à notre passé. Il nous revient un jour ou l'autre à la figure. Tôt ou tard, nous payons nos fautes.

A lire, bien évidemment.
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Phénomènes naturels

Cher Jonathan,

Je t'ai découvert avec "les corrections' que j'ai adoré, pour dépeindre les familles disloquées et les souffrances de ces relations, tu es très fort.

J'ai lu ensuite "purity" idem, vrai coup de cœur, je t'ai trouvé percutant, ton style d'écriture est un vrai bonheur, tu m'as enrichi. Donc tu comprendras que lorsque "phénomènes naturels" est sorti, je me suis dit "ce livre je ne l'emprunte pas à la médiathèque (géniale d'ailleurs merci la ville d'Orléans) tu vas l'acheter direct il te le faut dans ta bibliothèque !'

Il y a des auteurs pour lesquels la question ne se pose pas, il me faut les livres chez moi, pour moi (Paul Auster, Haruki Murakami etc..)

Donc me voilà partie dans ma lecture de "phénomènes naturels" que tu as écrit en 1992 et qui vient seulement d'être traduit en France.

Et là pour moi c'est THE déception.

Je n'arrive pas à entrer dans ton histoire, tes personnages sont à la fois trop simples et trop compliqués. Et ton style d'écriture est "lourd" je suis désolée de te le dire, mais trop de métaphores tue la métaphore, trop d'images sensées être poétiques je suppose rendent ma lecture lente et je ne comprends pas plein de choses ! Je me suis demandée s'il ne fallait pas être américain pour piger les clins d'œil à toute une culture USA que je ne connais pas, l'humour est très particulier aussi et les relations entre les personnages vraiment bizarres !! Par ex, je ne comprends pas ton personnage principal Louis, notamment dans ses relations avec les femmes. Pour ne rien dévoiler je n'entrerai pas dans les détails mais la scène de son déménagement avec Renée et l'arrivée de Lauren pour moi c'est juste incongru. Les explications de séismes sont simplement chiantes !! Tu as voulu intégrer une sorte d'intrigue dans ton roman pro-ecolo mais ce n'est pas cela qui arrange le récit ! Renée est bizarre, et tes longues considérations sur les femmes, les hommes et l'amour etc.. pffff...

Alors voilà je t'ai laissé de côté, je finirai ce livre par respect pour l'auteur que tu es et que j'aime beaucoup, disons que ce livre là n'est pas pour moi. Le dernier Paul Auster était sur ma table basse, me faisait de l'oeil depuis sa sortie et Paul Auster tu sais c'est mon gros point faible, un auteur que j'aime plus que tout, alors oui j'avoue j'ai ouvert "4.3.2.1" et je ne peux plus en sortir ! Promis j'y retournerai dans "phénomènes naturels" mais là le bonheur de lire Paul Auster est énorme..

J'ai encore "Freedom" dans ma bibliothèque que je n'ai pas lu donc tu vois je suis persuadée de reprendre plaisir à te lire !
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Les corrections

Alfred est ingénieur ferroviaire à la retraite mais Parkinson et Alzheimer le guettent. Sa femme, Enid, vit dans son propre monde, elle ne voit pas la réalité des choses qui l'entourent. Ils ont trois enfants : Gary, Chip et Denise.



Gary, cadre dans une banque, a du mal à concilier les volontés de sa mère avec celles de sa femme et se sent proche de répèter les mêmes erreurs que son père.



Chip, après une expérience universitaire ruinée par un scandale sexuel, vivote à New-York, jusqu'au jour où on lui propose un job d'informaticien en Lituanie pour arnaquer des investisseurs américains.



Denise, chef cuistot, se voit proposer de participer à la création d'un restaurant à la mode mais elle tombe amoureuse de la femme de son patron.



J'ai découvert Jonathan Franzen à l'occasion de la sortie de son dernier roman en septembre 2011. Avant de le lire, je me suis dit qu'il valait mieux commencer par le début de son œuvre. Les critiques lues m'avaient laissé une bonne impression des Corrections.



Mais à la lecture ce ne fut pas vraiment le cas. C'est un pavé de 720 pages et Franzen alterne entre flashbacks et récit au présent. Certains peuvent trouver intéressant sa manière de partir d'un petit événement et à partir de là de rentrer dans des détails qui dans l'ensemble de l'histoire peuvent apparaître amplement superflus.



Donc j'ai moyennement apprécié le roman dans sa forme. C'est un peu la même chose pour le fond.



Franzen veut décrire une Amérique qui part en vrille. A part les parents qui voient se déliter le rêve américain, je ne trouve pas la critique très convaincante. Une Amérique accro aux médocs,où la spéculation financière ne touche pas que les grandes institutions bancaires, où on a l'habitude des scandales sexuels, c'est tellement cliché.



En conclusion le style ne m'a pas convaincu et la critique de la société était trop stéréotypé. Une déception moyenne pour commencer l'année.
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Les corrections

Enid et Alfred Lambert, septuagénaires, vivent à Saint Jude, dans un état du Midwest, aux Etats-Unis. Leurs trois enfants ont quitté la maison et ont des situations diverses : Gary, vice-président de la CenTrust Bank, vit à Philadelphie avec sa femme Caroline et leurs trois garçons. Denise est chef de cuisine dans un grand restaurant et son talent est reconnu. Chip, l'intellectuel de la famille, est professeur dans une université de New-York.



Mais ce tableau idyllique est vite mis à mal par la réalité. Alfred a la maladie de Parkinson et son traitement médical provoque de nombreuses hallucinations. Enid refuse encore d'admettre qu'elle ne pourra bientôt plus s'occuper de lui à la maison. Elle s'accroche à l'idée de réunir enfants et petits enfants à Saint-Jude pour le prochain Noël et harcèle ses enfants dans ce sens.

Gary, coincé entre les exigences de sa mère et les manoeuvres de sa femme, lutte contre la dépression. Denise se laisse entrainer dans une aventure amoureuse aux conséquences désastreuses pour sa situation professionnelle. Chip s'est fait virer de l'université, à cause de la relation qu'il a eue avec une de ses étudiantes. Sa petite amie du moment, Julia, le quitte alors qu'il comptait sur elle et ses relations, pour faire accepter un scénario et se renflouer financièrement. A cours de ressources, il accepte la proposition de Gitanas Misevicius, homme d'affaires lituanien et mari de Julia, et l'accompagne en Lituanie, pour une mission assez louche !



Tour à tour dans ce livre, l'auteur s'intéresse à chaque membre de la famille Lambert et nous fait partager ses sentiments, sa vision de la vie, la difficulté de grandir, de s'assumer, de faire face à la vieillesse et la maladie.

Les mêmes situations sont racontées au travers des points de vue des différents protagonistes, ce qui est parfois assez dérangeant : je commençais à me faire une certaine idée de la situation et puis, la vision des choses d'un autre des personnages bousculait ces premières impressions. Mais c'est bien la réalité des relations familiales : Rien n'est jamais tout noir ou tout blanc, et les comportements de l'adulte en famille s'expliquent souvent par des épisodes de l'enfance.



Quelques évènements extérieurs à cette cellule familiale sont racontés avec beaucoup de brio et de férocité : Ainsi, le séjour de Chip à Vilnius est un épisode très cocasse, une parodie des affaires politico-financières qui se déroulent dans les nouvelles républiques de l'Est ! De même, la croisière luxueuse que font Enid et Alfred, en compagnie de scandinaves aisés et plein de préjugés envers les américains, est traitée avec beaucoup d'ironie.



J'avais lu ce livre de Jonathan Franzen lors de sa sortie en France mais j'en avais gardé peu de souvenirs. L'envie de le relire m'est venue à la lecture de sa préface du livre de Paula Fox, Personnages désespérés, qu'il analysait avec beaucoup de perspicacité.



Jonathan Franzen ne fait rien pour rendre les membres de la famille Lambert sympathiques et les faire apprécier de son lecteur. Comme dans Personnages Désespérés, j'ai éprouvé souvent de l'agacement à leur encontre, à les voir s'enfoncer dans des situations plus tordues les unes que les autres, se débattre dans des relations familiales frustrantes ! Mais c'est aussi dans cet environnement familial et ses contraintes que Gary, Denise et Chip trouveront des occasions de s'affirmer.

Ce livre a recu le National Book Award (l'équivalent du prix Goncourt) en 2001.

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Les corrections

LES CORRECTIONS de JONATHAN FRANZEN

On découvre la famille Lambert, Enid et Alfred, en état de guérilla permanente, chacun à son étage. Alfred est atteint de la maladie de Parkinson et Enid n’a plus qu’une seule préoccupation dans sa vie, réunir chez elle ses trois enfants, Gary, Denise et Chip pour Noël. Chip est prof mais juste avant sa titularisation il a eu une relation avec une de ses élèves et s‘est donc fait virer rendant son futur difficile. Denise est une cuisinière qui fait la une des journaux et s’interroge sur sa sexualité, se découvrant lesbienne et plutôt bi! Quant à Gary, marié avec Caroline, il doit gérer ses enfants, son couple et la pression que lui met sa mère pour Noël.

Le hasard va faire que le mari de Julia la dernière maîtresse en date de Chip, propose à ce dernier un boulot en Lituanie, travail à la limite de la légalité qui bien sûr juste avant Noël compromet sa présence au fameux dîner d’Enid. L’état d’Alfred se dégrade rapidement, il couche de plus en plus souvent dans la baignoire et n’arrive plus à en sortir…

Cet hypothétique et si important Noël est le prétexte pour nous faire participer à toutes les interactions familiales entre les frères et la sœur le mari et la femme, les amants et maîtresses et tous les jeux pour s’arranger à venir ou non au repas. Je n’avais relu Franzen depuis Freedom et la Zone d’inconfort, c’est de loin le meilleur des trois, les personnages sont croqués avec humour, disséqués au scalpel et il est très vraisemblable que beaucoup se retrouvent dans ces jeux familiaux que ce soit aux États Unis ou de l’autre côté de l’Atlantique.
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Crossroads

Ce qui devrait distinguer un grand roman d'un roman passable, ce n'est pas le milieu social de son public, mais la qualité de sa prose… Ces quarante-neuf mots - l'ouverture de Crossroads, le premier livre de la trilogie de Franzen Une cle à toutes les mythologies, qui est présenté comme une réalisation culminante - contient une série d'erreurs si basiques que l'hypothétique Franzen n'aurait pas manqué de les encercler au stylo rouge si l'un de ses étudiants désireux d'impressionner l'avait rendu pour leur premier atelier...

Ce n'est pas le genre de prose simplement compétente, quotidienne et sans intérêt pour laquelle les jeunes romanciers américains titulaires d'un diplôme sont souvent réprimandés ; c'est pourtant une prose d'un pourpre très foncé, et son auteur n'est pas en mesure d'invoquer l'inexpérience, la pression du temps, l'ingérence éditoriale ou la nécessité d'apaiser le public...

La question, pour Franzen, est de savoir si, en racontant son histoire des Hildebrandt, il propose une étiologie plus riche, plus complexe, plus profonde que celles auxquelles nous sommes habitués… on nous sert une énième portion de sexe (désir adultère pour Russ ; désir incestueux pour Clem ; premier amour pour Becky), drogues (pour Marion, Dexies et Perry), et rock n' roll (dont le cachet en la personne de Tanner Evans est responsable de la popularité de Crossroads) avec un côté War, le tout recouvert d'une sauce insipide de signifiants d'époque…

Ni nouveau, ni particulièrement fort et encore moins contre-intuitif, ce premier volume de la trilogie ne donne aucune indication que Franzen est autre chose qu'un écrivain du dimanche…

Crossroads est loin d'être le roman dont les lecteurs ont besoin ; malheureusement, c'est exactement celui qu'ils méritent.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Purity

Un très bon roman choral, qui nous narre les vies des gens qui gravitent autour de Purity, surnommée Pip parce qu'elle a honte de son prénom.

Il s'agit d'un roman d'apprentissage, Pip recherche l'identité de son père car elle a un prêt étudiant conséquent à rembourser.

Ce roman aborde de nombreux thèmes : le rôle du secret dans nos sociétés qui prônent les bienfaits de la transparence, l'opposition féminin/masculin, amour/haine et l'innocence/corruption.

Le dénouement du récit nous révèle, comment toutes les vies des personnages s'entrecroisent et comment Purity est le trait d'union. La multiplicité des points de vue permet d'éviter d'avoir une pensée binaire et simpliste.

C'est une œuvre grave et parfois cynique qui critique notre société et l'impact d'internet sur le journalisme sous couvert de loufoquerie et d'autodérision. J'ai beaucoup aimé ce roman, qui m'a rappelé Le Monde selon Garp de John Irving parce qu'il s'agit aussi d'un pavé, qui fait référence au féminisme et qui caricature notre société pour dénoncer ses travers.
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Les corrections

On en viendrait à penser que le lectorat de Jonathan Franzen est simplet. Tout du moins est-ce la vision que l’écrivain doit en avoir, à en croire le luxe de détails et la précision chirurgicale dont il fait preuve pour décrire les sensations, émotions, ressentis de ses personnages. Impossible de laisser son imaginaire vagabonder sans être immédiatement rappelé à l’ordre par une avalanche de mots plus précis les uns que les autres.

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Certes, Jonathan Franzen cultive un style hyperréaliste en étroite harmonie avec les messages dont ce roman est le puissant vecteur, et cette alliance du fond et de la forme pourrait être une vraie réussite. Le monde qu’il dépeint est sordide, corrompu, égoïste et individualiste, à en avoir froid dans le dos. La critique est féroce et Jonathan Franzen est un fin observateur de son époque. Mieux : non seulement il examine, mais en plus il décrypte brillamment les vicissitudes de la société américaine. Alors qu’est-ce-qui cloche entre Jonathan Franzen et moi?

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Peut-être est-ce l’effet Vieille Europe versus Jeune Amérique? Toujours est-il que la prose de Franzen fait l’effet d’un Big Mac après des années de repas gastronomiques. C’est lourd, indigeste et l’ennui s’installe rapidement face à un tel manque de subtilité. Le style gagnerait à acquérir un peu de fluidité et de mélodie (à défaut de poésie) pour faciliter la lecture.

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Pour autant, certains romans marient avec brio critiques sociologiques et politique, et une écriture remarquablement rythmée, agréable à lire, comme les livres de Russel Banks. Mais en littérature comme dans les autres arts, la beauté reste un jugement subjectif soumis à l’appréciation intime du spectateur.
Lien : http://litteratureetchocolat..
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Freedom

Patty a épousé Walter, mais elle n'a jamais oublié totalement le meilleur ami de celui-ci, Richard, qui l'attirait bien plus lors de leur jeunesse. Les voici, des années plus tard, Patty femme au foyer, Richard musicien qui monte, Walter dans la protection de la nature....Et puis il y a les enfants, ce fils dans lequel Walter ne se reconnaît pas, cette fille avec qui Patty n'arrive pas à réellement se connecter....

Honnêtement, ce roman souffre de longueurs, c'est son défaut. Il y a des parties très intéressantes, des pages fulgurantes, mais il aurait été bien plus percutant avec 200 pages de moins, en coupant un peu dans le début et leurs jeunes années: ce que j'ai trouvé le plus intéressant, ce sont les conséquences de leur choix, comme Walter qui doit choisir entre se commettre avec une entreprise extractiviste ou ne pas avoir le budget pour sa réserve, ou comme leur fils qui se trouve, pour avoir rêvé d'argent facile, dans un dilemme moral que franchement il aurait dû voir venir.

Un assez bon roman malgré les longueurs, accrochez vous si le début est un peu lent, il faut le temps que tout se mette en place!
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Freedom

Décidément, cette période de COVID19 qui perturbe la vie des bibliothèques m'aura apporté des découvertes pas forcément heureuses. Mon bibliothécaire préféré, au vu je suppose de l'engouement pour ce roman, l'a ajouté à ma commande (avec d'autres, je crains le pire!) et...j'ai quitté le navire au bout de 200 pages (sur 700 et plus), ayant fait un effort honnête pour m'intéresser à Patty Berglund, basketteuse de talent à l'université puis femme au foyer, son mari le politicien chef d'entreprise gentil et bien sous tous rapports, Walter.



Un saut en arrière sous la la plume de « l'autobiographe » (autrement dit, Patty) et nous vivons par le menu (mais alors, vraiment menu menu) les espoirs, les déboires les émotions de cette gentille dame de l'Amérique des années 70, partagée entre son désir charnel pour le rocker cynique, égocentrique et un brin dépravé Richard Katz qui n'est autre que le meilleur ami de Walter et son obsession d'être une bonne épouse et une mère parfaite.



Vous suivez ? Moi, je me lasse ! Les relations du trio finissent par me gaver la tête, on est loin de Jules et Jim. D'accord, en bonne franco-américaine (via Monsieur) que je suis, je reconnais mille allusions à la réalité de la vie américaine. Mais...bof ! Je n'accroche décidément pas, je baille d'ennui ; la vie est trop courte pour passer encore plusieurs heures sur ce pavé. Si quelqu’un veut bien me dire , en message privé, comment ça finit (elle s'en sort finalement ? Et elle a une relation avec le Richard en question ? Et le mari, comment prend-il tout ça ? En fait, je crois que je m'en fiche totalement!) .

Vite, un autre livre ! (Je tremble, il a aussi été mis dans mon panier par le même bibliothécaire!).



Évidemment, je m'abstiens de mettre une note, à vous de juger si le cœur vous en dit.

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Freedom

Suis-je dans une mauvaise passe avec les romans contemporains ? Ou alors, je choisis mal mes lectures en ce moment...

En tout cas, ce roman ne m'a pas beaucoup plus intéressé que ma déception du moment, Room d'Emma Donoghue.

Ici, on se trouve face au sempiternel triangle amoureux (tellement lu et relu qu'il devient insupportable), et face à la famille "classique" du roman contemporain : parents riches indifférents envers leurs enfants, tandis que ces derniers (a) soit font tout ce qu'ils peuvent pour se faire remarquer (c'est le chemin qu'a choisi Joey) ; (b) soit s'en font une raison et tentent de vivre leur vie d'ado en se construisant leur propre personnalité (cas de Patty). Bref, les clichés sont nombreux et pas spécialement intéressants à suivre.

Seule chose qui sauve ce roman du naufrage total : la plume de l'auteur, qui est très belle. Du coup, peut-être aurais-je plus de chance avec un autre de ses romans ?
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