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Critiques de Joseph Kessel (1415)
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Le lion

Au milieu de la nature, dans le parc royal du Kenya, Patricia, une petite fille vit au milieu des animaux. Le narrateur est émerveillé par sa présence au milieu des singes, éléphants...lions. Surtout un lion, King, l'ami de Patricia depuis sa tendre enfance. Malheureusement, cette nature dangereuse effraie sa mère et les relations familiales sont difficiles. Il y a aussi les Masaïs, un peuple kenyan très fier et chasseurs de lions...

Un très beau livre sur une amitié entre un lion et une petite fillette. J'ai aimé le portrait du lion par Joseph Kessel : un rugissement qui ressemble à un rire, des pattes qui bougent pour jouer avec la fillette, j'ai les images dans ma tête et ça me parait d'autant plus fou. En même temps, les relations sont assez conflictuelles entre Patricia et ses parents et aucun d'eux n'est réellement franc même si tout cela est guidé par l'amour. Les Masaïs sont également bien présents dans la nature kenyan surtout avec son rôle avec les lions. Un très beau roman jeunesse qui mériterait seulement d'être un plus concis, le début pose les bases mais est beaucoup trop lent, il faut attendre la moitié pour mieux l'apprécier.

Roman que j'ai lu presqu'en même temps qu'Entre fauves de Colin Niel, j'avais vraiment l'impression d'être pleinement dans la nature sauvage africaine, même si les époques sont différentes.

Très belle découverte !

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L'Armée des ombres

Les traits de la résistance française prennent un visage humain sous la plume engagée de Joseph Kessel qui a écrit ce roman-témoignage en 1943.



J'ai apprécié les chapitres où il a mis sa patte d'écrivain nous rendant les personnages (tirés de personnes ayant existé et de faits tous parfaitement réels) souvent attachants. Malgré le danger extrême passible de déportation, de torture ou de peine de mort, le sentiment de recouvrer une dignité et une liberté donnait à ces courageux résistants une force mentale, un engagement, une détermination au-delà de tout ce qui nous est possible d'imaginer aujourd'hui en temps de paix. S'il fallait en passer par tuer, par nécessité, même un des leurs mais devenu dangereux pour le réseau, alors qu'il en soit ainsi. Quant aux boches, "un bon boche est un boche mort". Malgré aussi des conditions de vie plus que précaires, la clandestinité qui vous coupe de vos proches, c'est l'exaltation qui domine, c'est le sentiment de faire quelque chose pour son pays, d'ailleurs plus à titre d'engagement moral que pour l'aider à la victoire puisqu'à ce moment, la défaite des Allemands était inéluctable. Ce qui étonne aussi c'est de ne craindre non point la mort (quoique bien sûr lorsqu'elle vous regarde en face et même si votre dignité vous commande de vous immobiliser lorsque le SS vous presse de courir comme un lapin pour peut être échapper au peloton d'exécution), non point même la torture (!!), mais de craindre sous la torture de parler, de vendre les siens, de saboter le réseau et de mettre en danger ceux qui sont devenus des "camarades" (sans notion nécessairement communiste), des frères et des sœurs (car n'oublions pas l'engagement des femmes).



J'ai aimé la plume de Kessel, les détails touchants qu'il nous distille pour peindre des portraits, des situations et avant tout, une humanité.

J'ai par contre eu beaucoup de difficulté à accrocher à "Notes de Philippe Gerbier" qui se révèlent à nous sous une forme brute. Et en même temps, je comprends ce choix, ce souci d'authenticité de l'écrivain.



Si j'en juge par la qualité de ce témoignage historique, je ne peux que vous recommander ce livre. Si je me base sur mon seul ressenti, mon seul plaisir de la lecture (bien que ces mots paraissent déplacés pour pareil sujet), alors je ne peux mettre que trois étoiles.
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Les cavaliers

Aucune idée d'à quoi m'attendre avant d'ouvrir ce livre. Quelques indices: celui qui me l'avait offert n'est pas un gros lecteur; 587 pages écrit en tout petit; un pays méconnu, et un auteur célèbre mais que je n'avais jamais lu. Bref



D'abord un monde s'est ouvert à moi, avec un pays étranger, des hommes dont les sentiments et les coutumes ne m'étaient pas familiers, et des descriptions belles mais exigentes.



Et puis petit à petit la magie a opéré. Une telle puissance se dégage de cette épopée. Tout y extrêmement bien décrit, tout est fort.



J'ai eu envie de poursuivre le voyage, je me suis attachée à cet orgueil que je ne comprenais pas vraiment, à ce cheval, et à l'homme inattachant.



Je sais que ce livre me marquera à vie.
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L'Armée des ombres

Quel précieux roman que celui-ci. Ecrit en 1943, il nous apporte un témoignage sur la résistance française face à l’occupant au début de la seconde guerre mondiale. Nous suivons le parcours d’hommes et de femmes qui décident de défendre leur patrie et s’ils sont ordinaires, il en ressort que leurs actions sont extraordinaires. Femmes au foyer, garagistes, policiers, rentiers, curés de campagne,… les résistants sont de tous bords, de tous genres. Sabotages, courriers, refuges, assassinats,… toutes les actions sont nécessaires et salutaires pour l’armée de l’ombre. La lutte pour la liberté a malheureusement un prix que tous acceptent de payer : emprisonnement, torture, suicide, condamnation à mort.



L’intérêt de ce roman qui finalement n’en est pas vraiment un – on pourrait plutôt parler de « roman-reportage » - est de plonger au coeur de la résistance et cela sans recul, tout est pris au vif et il en ressort une grande sincérité et une force incroyable. Un texte à lire et à relire.

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Première Guerre mondiale

Lorsque la guerre éclate, Joseph Kessel n'a que seize ans.

Trop jeune pour combattre, il s'engage comme volontaire à l'hôpital de Nice. Cette expérience qui le plonge dans la réalité crue du conflit via la fréquentation des blessés ne peut que l'impressionner fortement. Elle engendre une prise de conscience aigüe des bouleversement que la guerre entraîne chez tous, militaires ou civils.

Il se met alors à écrire ce dont il est témoin ou ce dont il entend parler, sous la forme d'une série de courts textes rassemblés ici et auxquels sont adjointes trois nouvelles rédigées entre 1915 et 1916.



Je connais et j'apprécie Joseph Kessel que j'ai découvert dans le stupéfiant Les mains du miracle, qui m'a bousculée dans l'audacieux Belle de jour et emportée dans l'exaltant L'équipage.

Je connais et j'apprécie la puissance et la richesse de son écriture, sa capacité à sonder les âmes, et son humanité profonde.

Ici, j'ai été éblouie par sa maturité et son intelligence inouïes. N'oublions pas qu'il n'avait que seize ans lorsqu'il rédigea ces premiers écrits !

J'ai été frappée par la finesse de certaines observations, par la culture et la lucidité dont fait preuve ce jeune garçon qui a l'âge d'être encore au lycée.

Je suis émerveillée et les mots si justes que Corneille fait dire à Rodrigue dans Le Cid me reviennent en mémoire : "Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années."



"Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits." nous dit l'article premier de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen.

Bien sûr ! Mais il faut être aveugle ou d'une sacrément mauvaise foi pour ne pas voir que les hommes ne sont pas égaux en talents.

Joseph Kessel en est une preuve irréfutable.



Un livre très intéressant qui dresse le portrait d'une époque, met en avant les horreurs de la guerre et révèle les nombreuses qualités d'un grand écrivain.
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En Syrie

Un tout petit ouvrage qui m'a permis de découvrir à la fois la Syrie et Joseph Kessel.

Ce récit de voyage est découpé en plusieurs chapitres très courts, ce qui facilite la lecture. L'écriture journalistique de l'auteur n'a pas pris une ride et permet de mieux comprendre toutes les soupes médiatico-journalistiques mal digérées du 20h.

Joseph Kessel fait état à la fois de l'aspect envoûtant et fascinant de la Syrie de par son histoire et ses habitants aux coutumes si éloignées des nôtres. Mais il ajoute aussi des "commentaires" sur la situation politique du pays : la Syrie comme carrefour où se côtoient tout un tas d'individus très différents tant sur un plan culturel que linguistique ou religieux. Et le protectorat français n'a pas arrangé cet équilibre ultra précaire.

Bien sûr tout n'est pas la faute de la France , mais la France a bien une part de responsabilité - comme les Etats-Unis en Afghanistan - dans la mesure où elle a voulu calqué "son" modèle chez "les autres" sans se soucier des habitudes et modes de fonctionnement de ce pays.

Un livre qui reste d'actualité (bien qu'écrit en 1926!) et permet de réfléchir avec des éléments cohérents sur ce pays.
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Le coup de grâce

Une amitié virile… René Fallet nous en a servi quelques unes, et des fortes. Joseph Kessel l’avait précédé en 1931, dans un autre univers, de la plus belle manière…



« Le coup de grâce », c’est l’amitié entre un Chef et son subordonné, l’amitié entre Hippolyte, le légionnaire de l’armée coloniale et Féroud, son chef de mise médiocre mais néanmoins tout puissant dans tout le Moyen-Orient.



Tout puissant ? C’est sans compter avec une jeune courtisane libanaise qui semble le mener par le bout du nez…Il s’ensuivra un conflit entre les deux hommes quand Hippolyte découvrira le pot aux roses.



Joseph Kessel nous montre ici sa grande connaissance de l’âme des hommes confrontés à des milieux hostiles ou inconnus, comme c’est le cas ici, dans se Moyen-Orient qu’il nous conte avec un grand talent.

Une pièce de théâtre semble avoir été tirée à quatre mains Kessel/ Druon (merci Gill de l’information, je n’en trouve pas trace...) de ce remarquable petit roman qui sent le sable chaud du désert…

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L'Equipage

Un superbe livre qui raconte la proximité de deux hommes équipiers d'un avion de combat pendant la première guerre mondiale. Ce roman raconte aussi une histoire d'amour et la rivalité de ces deux aviateurs. Un texte magnifique. Un très grand roman.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Le paradis du Kilimandjaro et autres report..

Une belle lecture d'une récit-reportage publié en ...1954 qui me distrait d'un roman primé de la rentrée littéraire que j'ai du mal à poursuivre; la chaleur y est sans doute pour quelque chose!.

Avec un retour aux sources.

Celle du "Lion" de Joseph Kessel.

Un livre qui m'avait fasciné et fait rêvé. Oui, Joseph Kessel parle de cette rencontre qui l'a sans doute marqué et lui a donné l'idée de son roman.

Une évocation de l'Afrique où les constats et les problèmes étaient déjà bien identifiés; un texte évocateur qui a gardé sa fraîcheur.

Et qui est republié en livre de poche Folio.
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Fortune carrée

Un immense roman d'aventure, la vraie, et comme on n'en fait plus.

Très heureuse de découvrir une nouvelle facette de Joseph Kessel que je connaissais par des romans plus intimes construits autour de personnalités puissantes et hors des normes (La passante du sans souci, Belle de jour, L'armée des ombres).

Il y a pourtant un élément commun entre ces romans et Fortune carrée, dont mon père me répète depuis des années qu'il a ébloui ses jeunes années: c'est le courage qui anime ces hommes, cruels mais justes, allant jusqu'au bout d'eux-mêmes dans une nature sauvage à la mesure de l'immensité de leur coeur: Igricheff le moscovite que porte et qui domine fièrement le destin, Mordhom le marin intrépide torturé par la part de finesse et de hauteur que la civilisation a déposé en lui, et Lozère le frêle millionnaire qui trouvera la force dans ses faiblesses.

Mais la lumière que dégagent ces hommes serait bien pâle sans le cadre prodigieux dans lequel ils évoluent, et qu'on sent que Kessel revit littéralement dans son écriture : Fortune carrée est le produit romancé de son voyage au Yemen, en mer Rouge et en Abyssinie, contrées aux paysages grandioses desquels il a rapporté le reportage Marchands d'esclaves avant de lâcher son coeur dans ce roman puissant comme Chaïtane le cheval.
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Fortune carrée

Et voici une nouvelle lecture de Kessel, quelle aventure ! Bien que la première partie ne m'a tellement emballée, je me suis bien rattrapée à bord du bateau de Bruno et encore plus au sein de la caravane de Philippe.



C'est bien la 3ème partie la plus admirable par les descriptions, la vie d'une caravane, l'angoisse de trouver le point d'eau à temps, la peur de se faire attaquer, de se perdre tout simplement, mais aussi le beau chemin en soi.

"Il pensa que la lenteur même à laquelle elle l'astreignait était son plus sûr instrument de découverte, de révélation. Qu'aurai-il vu par les rapides moyens de voyage qu'il avait aimés jusque là ? Des images, des perspectives effleurées. Mais le long contact avec le grain de sol et de la lumière, cette notion des valeurs minérales, ce sens de la sécheresse et de l'approche de l'eau, ce dessin des vallées, des plateaux, des cirques et des monts qui, peu à peu entraient en lui, cette communication efficace, directe, brute avec la peau ardent de la terre, comment les eut-il pu connaître sans cette avance pas à pas, où le corps s'unissait à la route, sans le déroulement presque immobile des crevasses mystérieuses, des piliers et des rouges murailles ?"



Cette partie dans le désert est digne d'un récit de Théodore Monod, j'ai retrouvé toute cette splendeur, ce vaste monde qui émerveille tant, le néant est empli de découvertes.

J'ai aussi préféré cette partie pour le côté humain de Philippe et ses retrouvailles avec Bruno.



C'est un excellent récit d'aventures parfois un peu cruel mais tellement bien écrit qu'on a du mal à le quitter.

Un petit côté "Lion" et un autre "Cavaliers" pour ceux qui ont aimé ces deux romans, ils aimeront sans aucun doute celui ci.

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Le petit âne blanc

Grand voyageur, auteur du «Chant des partisans» avec son neveu Maurice Druon, Joseph Kessel me semble être ici l'écrivain qui chante la Liberté à travers les récits de Bachir, petit conteur de rue.



Bachir est un enfant livré à lui-même qui parcourt les rues de Tanger avec Omar et Aïcha, deux autres enfants. Bachir a deux bosses et a le don de chanter avec une voix merveilleuse. Ainsi gagne -t-il de quoi se nourrir, en chantant ou en racontant des histoires de ce qu'il a vécu.

Il va nous livrer quatre récits à la façon de contes, avec de longues listes descriptives, et le fil directeur en sera un petit âne blanc qu'on croit plusieurs fois condamné. Bachir n'aura de cesse de tenter de le sauver mais son amitié et sa force de caractère y suffiront-elles?



Ainsi on parcourt Tanger et ses différentes populations aux langages divers (arabe, espagnol, français, anglais…) et aux mœurs bien différents. Tous n'ont pas le même rapport humain aux animaux et même à la condition féminine, et certains propos peuvent paraître choquants. Le but de l'auteur n'est pas, je pense, d'écrire un texte engagé mais plutôt de témoigner d'une pluralité qui existe bel et bien sur cette terre qui a connu de nombreux conflits, des dominations étrangères à divers époques. Bachir symbolise à lui tout seul ce tiraillement entre ses racines dans la terre musulmane et la nécessité, pour survivre, de côtoyer et accepter ceux qu'il appelle les «infidèles». Envers et contre tous, Bachir choisit de vivre pour sa liberté même si cela doit parfois lui en coûter.



Les récits de Bachir devant la foule de la place du marché sont souvent entrecoupés des réactions des gens. Cela contribue à cette pluralité de points de vue et apporte une dimension chorale non négligeable permettant d'illustrer au mieux la multitude.

Le personnage du petit âne blanc est émouvant et troublant à souhait. Sa présence dans les histoires soulève bien des questions et même de l'indignation face à la cruauté humaine.

Le personnage de Bachir a connu bien des souffrances mais il est différent des autres en ce qu'il a conservé malgré tout son humanité et son coeur pur.



Joseph Kessel nous offre là un texte précieux: soigné, très riche en descriptions précises, empli d'émotions variées, poussant à certaines réflexions, et surtout un texte à la portée de tous!

A découvrir sans détour et sans délai.
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Belle de jour

Loin des amours bourgeoises et de leurs félicités convenues, c'est derrière les portes closes que se nichent les plus belles histoires d'amour, jamais lisses, rarement linéaires, parfois houleuses, souvent dramatiques.



D'un extérieur pourtant aussi délicatement lisse que la jeune Catherine Deneuve qui l'incarna à merveille, Belle de Jour est tout cela : pleine du plus bel amour mais déchirée de l'intérieur entre une âme qui chérit sa servilité à l'aimé et le corps qui exige sa liberté, héroïne tragique, dont la perte est inscrite dans sa chair à son corps défendant.



Le roman fit, bien évidement scandale lors de sa parution en 1928, et pourtant la morale est sauve : Belle de Jour paiera cher, très cher, son abandon aux sens.

Aujourd'hui, c'est une grande compassion que l'on ressent pour cette jeune femme que rien dans son environnement d'alors ne prépare ni ne prémunit contre les assauts de ses propres passions; et là où jadis ne transparaissait que le vice, c'est aujourd'hui la pureté d'un immense amour qui jaillit de ce roman terrible, servi par une plume somptueuse.
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Au pied du sapin : Contes de Noël de Pirandel..

Avec un peu de retard sur le calendrier, j'ai lu le recueil de contes et nouvelles rassemblés dans Au pied du sapin, de la collection Folio 2€. Avec son noeud de satin givré, sa pomme de pin et les branches de sapin, la couverture donne des envies de soirées auprès du feu, confortablement installée dans un fauteuil, une tasse de thé et un bon livre à la main.



Le recueil est divisé en trois parties:

- Des réveillons inattendus...

- Des Noëls de rêve...

- Des Noëls peu traditionnels...

Découpage somme toute artificiel et qui, à mon avis, ne reflète pas grand chose. Qu'importe, là n'est pas le plus important.



Douze contes et nouvelles s'étalant du XIXème au XXème siècle, et voyageant de la France à l'Angleterre, de l'Italie à la Russie, en passant par la Norvège. Certains récits m'étaient déjà connus et lus, comme "La petite fille aux allumettes" d'Andersen ou "La Fascination" de Balzac. J'ai découvert les autres. Sans ennui mais sans enthousiasme débordant non plus. La lecture reste plaisante, l'écriture souvent très belle, mais pas à rester dans les annales.



Je retiendrai surtout "Nuit de Noël" de Guy de Maupassant pour les délices du récit et l'ironie mordante de la chute; et "Un arbre de Noël et un mariage" pour le cynisme qui en émane.

Sur le plan humoristique, le "Conte de Noël" d'Alphonse Allais, qui clôt le recueil, démarrait bien avec la grosse colère de Dieu le Père la veille de Noël. Mais j'ai trouvé le dénouement plutôt moyen.



Je ne boude pourtant pas mon plaisir d'avoir trouvé des textes à l'écriture ciselée chez Kessel ou Giono. Un recueil pas forcément indispensable mais à 2€, ça valait le coup de découvrir l'anthologie contenue sous cette si attirante couverture.
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Le lion

J'avais une revanche à prendre sur ce livre, qu'un adulte cher m'avait offert enfant en insistant sur sa qualité et son caractère initiatique, mais que je n'avais pas aimé.

Je ne sais pas si c'est sa violence brute, son animalité primale et une certaine forme d'amoralité qui avaient rebuté l'enfant d'alors, toujours est-il qu'elles ont cinglé avec bonheur l'adulte d'aujourd'hui, en même temps que la grâce et la vive lumière qui se dégagent de ces pages.

Plus que l'ode à la nature éternelle et la relation unique et improbable de la sauvage petite Patricia au lion King, c'est l'évocation fascinée et empreinte de respect du peuple Masaï qui marque cette relecture, et par ailleurs m'ouvre une porte sur l'œuvre de Kessel qui reste pour moi à découvrir.
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Le lion

Le chef d'oeuvre absolu de Kessel qui magnifie l'Afrique, l'enfance, le soleil, le lion dans une histoire où la nature sauvage tient le rôle principal. Et la relation imaginée entre le lion et l'enfant est décrite avec un rare talent, celui des écrivains d'exception comme Kessel ou Gary.
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Les mains du miracle

De Joseph Kessel je n'avais lu que le lion. Une lecture lorsque j'étais adolescente et c'est comme ci j'avais reçu un coup sur la tête. Alors pourquoi avoir attendu si longtemps avant de me replonger dans un de ses livres ? Des fois le hasard fait que .... Avec la lecture des mains du miracle, c'est à nouveau une sacrée bonne pioche. Le docteur Kersten qui plonge les mains dans l'abdomen de Himmler et qui ainsi en massant le fond de ses entrailles, le soulage de ses terribles crampes d'estomac. C'est lors de ces moments de béatitudes que Kersten entame un dialogue avec le Reichsführer. Celui-ci dans un extase se livre et c'est ainsi que Kersten apprend ce qui se trame dans les coulisses de la seconde guerre mondiale et décide d'intervenir.
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Le lion

Le Lion, écrit dans une langue poétique, envoutante, ressemble à un conte. Il pourrait commencer par "Il était une fois, un lion et une petite fille qui s'aimaient tendrement..." Sans doute est-ce pour cela que ce livre fut souvent destiné à la jeunesse !

Conte ambigu en fait, propre à donner quelques cauchemars. Il commence certes par une apparition de rêve, celle d'un singe et d'une gazelle minuscules, par la description d'un Éden, celui d'un grand lac où s'abreuvent dans la paix de l'aurore toutes les bêtes de l'Afrique, gardées par une petite fille en salopette aux cheveux noirs coupés en boule. L'erreur serait de s'arrêter à ce tableau idyllique. Le Lion est un récit est bien plus complexe.

Car au fil des pages sourdent la violence des hommes et des bêtes, la tension entre les européens dominateurs et les africains méprisés, la névrose des parents de Patricia, l'amour exclusif de celle-ci pour son père et son lion - figure double de la puissance - et le sentiment d'intense jalousie qu'elle voue à sa mère.

Le narrateur lui-même n'est pas le spectateur neutre et bienveillant qu'il prétend être. Sa seule présence redistribue les cartes, il devient le confident, le messager, il cèle ce que l'observation extérieure lui permet de connaître et précipite ainsi le destin des protagonistes. Aussi la fin est-elle abrupte, sauvage et douloureuse.

Roman œdipien, métaphysique, fascinant, habité par l'Afrique, le Lion de Kessel mérite une lecture approfondie.
Lien : https://www.cairn.info/revue..
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Une balle perdue

Cette histoire traite de l'insurrection de Barcelone en 1934, Joseph Kessel en ayant été témoin.

L'intrigue met en scène Alejandro, un jeune cireur de chaussures anarchiste et Vicente, son ami qui lui est indépendantiste Catalan. Ensemble, le goût de la révolte va les gagner,mais c'est en voyant réellement ce qu'est le combat qu'Alejandro découvrira la véritable nature humaine et se questionnera quand à ses convictions...

C'est le premier Kessel que je lis, j'ai beaucoup aimé l'écriture, bon l'histoire en elle-même ne m'a pas interpellée plus que ça mais je ne peux renier que le style est parfait.

J'ai adoré les descriptions du Barcelone des années 30, en un rien de temps on fait un petit voyage imaginaire qui dépayse.

Le personnage d'Alejandro est intéressant, il évolue doucement au fil des pages jusqu'à nous offrir une surprise de taille en fin de récit.

Ce livre ne m'a pas transportée mais je ne l'ai pas détesté non plus, j'aurait du commencer par un autre titre pour découvrir cet auteur. J'ai Le lion dans ma PAL, donc je vais voir ce que ça donne.

En ce qui concerne Une balle perdue il est à découvrir.
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Les Temps sauvages

On est en 1975 et Joseph Kessel se souvient…

En 1918, il a vingt ans. Il est aviateur en cette fin de première guerre mondiale. On demande des volontaires pour aller combattre sur le front de l’Est, en Russie. D’origine russe, il parle la langue. Aussi, il n’hésite pas et s’embarque à Brest alors que l’armistice vient d’être signé, escale triomphale aux Etats-Unis…



« Les temps sauvages, un des derniers ouvrages publiés par Kessel de son vivant, divisé en trois parties :

« La grande virée » : la fin de son engagement en tant qu’aviateur, et sa décision de partir en Russie… Pour quoi faire ?

« Le seigneur de l’Orient » : autrement dit « Vladivostok », une ville ou ne s’applique que la loi des cosaques, et encore… il y a la misère…

« Aime-moi noire » : Kessel se fait Troyat dans une histoire touchante, qu’il s’excuse d’être un affreux mélo ; mais néanmoins la triste réalité…



Un témoignage poignant ! Sans doute quelque peu romancé… Pensez donc, soixante ans plus tard… Mais quand même : quel talent de conteur, ce Kessel. On est pris dès les premières pages et on va au bout ; ce qui fut mon cas… Après, il faut un peu de temps pour s’en remettre : ça prend aux tripes…

Un petit bouquin, qui, à la réflexion, pourrait ressembler à la réunion de trois « nouvelles » séparées… Mais quelle force ! que ce récit d’une époque (1918) où le crime l’humanité n’avait cours qu’au quotidien ; inimaginable dans les têtes…

Kessel n’est plus lu, entend-on çà et là… sauf peut-être « L’armée des ombres » popularisé en 1969 par l’excellent film de Jean-Pierre Melville… Et encore… Dommage…

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Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

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