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EAN : 9782266022897
Pocket (08/01/1993)
3.33/5   56 notes
Résumé :
Le Coup de grâce est le roman d'une amitié virile, d'abord passionnée, puis trahie, enfin restaurée dans sa pureté intransigeante. Pour le sergent Hippolyte, force de la nature dont l'armée coloniale n'a su faire qu'un baroudeur, Mehemet Pacha est un personnage revêtu d'un mystère et d'un prestige incomparables. Eminence grise des Etats de tout le Moyen-Orient, il règne dans l'ombre, au centre d'un réseau immense vers lequel convergent les renseignements et d'où éma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman qui met en scène Hippolyte Bibard, un sergent baroudeur, et le commandant Feroud, une éminence grise , tout puissante dans le Moyen-Orient, Mehemet Pacha. Une amitié va naître, évoluant en une sorte de fascination amoureuse, très vite compromise par Violette, jeune adolescente prostituée, idolâtrée par Feroud.
Je n'ai pas apprécié la violence qui fuse de ce roman : la guerre, les massacres, l'avilissement des femmes , Feroud, l'homme esclave de la jeune courtisane, la dégradation d'Hippolyte par l'alcool et les drogues dures. Un roman certes, mais Kessel s'est forcément inspiré de personnages qu'il a côtoyés, de scènes vécues qu' il traduit de façon hyper réaliste avec tout son talent.
J'ai ouvert le Livre de l'Histoire pour mieux comprendre les événements et l'époque : les faits évoqués se déroulent , je pense lors du mandat français en Syrie et au Liban.
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Une amitié virile… René Fallet nous en a servi quelques unes, et des fortes. Joseph Kessel l'avait précédé en 1931, dans un autre univers, de la plus belle manière…

« le coup de grâce », c'est l'amitié entre un Chef et son subordonné, l'amitié entre Hippolyte, le légionnaire de l'armée coloniale et Féroud, son chef de mise médiocre mais néanmoins tout puissant dans tout le Moyen-Orient.

Tout puissant ? C'est sans compter avec une jeune courtisane libanaise qui semble le mener par le bout du nez…Il s'ensuivra un conflit entre les deux hommes quand Hippolyte découvrira le pot aux roses.

Joseph Kessel nous montre ici sa grande connaissance de l'âme des hommes confrontés à des milieux hostiles ou inconnus, comme c'est le cas ici, dans se Moyen-Orient qu'il nous conte avec un grand talent.
Une pièce de théâtre semble avoir été tirée à quatre mains Kessel/ Druon (merci Gill de l'information, je n'en trouve pas trace...) de ce remarquable petit roman qui sent le sable chaud du désert…
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Ce superbe ouvrage de Théâtre est un morceau à quatre mains.
L'oncle et le neveu, élus tous deux à quelques années près à l'Académie française, Joseph Kessel et Maurice Druon signent, avec ce livre, une magnifique pièce.
Hippolyte Bibard est légionnaire, c'est un dur, bardé de principes avec lesquels il ne transige pas. Malgré un état de service impressionnant et des médailles à ne plus savoir qu'en faire, il vient pour la troisième fois de se faire casser de son grade de caporal pour avoir tué - afin de ne pas se dédire - l'homme qui venait de lui sauver la vie.
Il se présente, à sa nouvelle affectation, au commandant Féroud qu'il méprise de n'être qu'officier d'intendance, mais en présence de l'Émir Khalil, il apprend que Féroud est en fait Méhémet Pacha, le légendaire soldat du désert, mi-Français - mi-Arabe.
Hippolyte se voue, alors, corps et âme au service de Féroud.
Mais Féroud s'est entiché d'une petite chanteuse de cabaret, Violette, et celle-ci le mène par "le bout du nez".
C'en est trop pour le légionnaire Bibard qui ne peut pas admettre que l'homme qu'il admire, par dessus-tout, depuis des années, ne soit qu'un pantin dans les mains de cette petite "grue".
Et ce triste "boulevard" devient tragédie, celle qui croyait mener le jeu, perd la vie de n'avoir pas compris la puissance des principes dans le jeu que se jouent ces héros du désert.
On retrouve dans cette pièce le souffle de l'aventure, la force de l'écriture, la finesse des sentiments et la nuance des situations - Joseph Kessel et Maurice Druon nous font, là, un magnifique cadeau.
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Joseph Elie Kessel dit Joseph Kessel, est un aventurier, journaliste, reporter, aviateur et romancier français, membre de l'Académie française, né en 1898 en Argentine et mort en 1979 en France. En tant que journaliste Kessel appartient à la grande équipe qu'avait réunie Pierre Lazareff à Paris-Soir, et qui a fait l'âge d'or des grands reporters. Correspondant de guerre pendant la guerre d'Espagne, puis durant la « drôle de guerre », il rejoint après la défaite la Résistance avec son neveu Maurice Druon et c'est avec lui qu'il écrit le Chant des partisans. C'est également avec celui-ci qu'il franchit clandestinement les Pyrénées pour gagner Londres et s'engager dans les Forces aériennes françaises libres du général De Gaulle. A la Libération, il reprend son activité de grand reporter. Il est l'un des journalistes qui assistent au procès du maréchal Pétain en juillet-août 1945, et plus tard au procès de Nuremberg, pour le compte de France-Soir. Ses multiples voyages le conduisent en Palestine, en Afrique, en Birmanie, en Afghanistan etc. et nourriront son oeuvre littéraire qui compte de très nombreux romans, comme le Lion (1958) ou Les Cavaliers (1967). le Coup de grâce qui vient de reparaître en collection de poche, date de 1932.
Hippolyte Bibard, sergent cassé de grade, est envoyé à Beyrouth pour une mission inconnue. Là, il rencontre le commandant Féroud, alias Mehemet Pacha. Homme mystérieux et secret, Féroud règne sur un réseau immense à travers tout le Moyen-Orient d'où émanent des ordres implacables exécutés par une armée invisible. Entre les deux hommes naît une relation de chef à subordonné assez trouble basée sur une amitié profonde. Jusqu'au jour où Hippolyte séduit Violette, une jeune libanaise de petite vertu entraineuse dans un club tenu par l'un de ses amis, or la gamine est aussi la maîtresse cachée de Féroud.
Roman psychologique centré sur Hippolyte, un fort en gueule à la moralité douteuse, « un vrai mec » à la redresse qui va passer de la subjugation pour Féroud, à la haine puis à l'amitié rédemptrice envers cet homme qui le fascine.
L'écriture est énergique, l'intrigue file à belle allure mais disons-le clairement, le roman a terriblement vieilli. Trop même. Difficile d'accepter aujourd'hui cette virilité excessive, ce machisme outrancier, ce jeu de rôles trop daté, cette psychologie trop lourdingue sur le fond et la forme. A l'époque ça pouvait certainement être accepté, l'exotisme (Orient, haschisch, monde interlope) et cet angle sexuel et trouble (une sorte de ménage à trois avec une gosse de quinze ans, un beau mec viril, un amant plus âgé gaga d'amour) mais écrit comme ça l'est ici ça ne passe plus. Seul le grand âge de ce roman peut éventuellement s'attirer notre mansuétude polie… ?

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Liban, Beyrouth, dans les années 1920.
L'histoire haletante, dure et tragique d'un triangle amoureux, où, comme souvent, l'un des protagonistes est de trop.
Premier protagoniste : le commandant Féroud, surnommé Mehemet Pacha, homme au fort caractère, auréolé d'un grand pouvoir d'influence dans la région.
Deuxième protagoniste : le sergent Hippolyte Bibard, "tête brûlée" qui vient d'être affectée dans un service d'état-major, au Grand Sérail, sous les ordres du commandant Féroud. Ce chef prestigieux, Hippolyte l'estime, le craint et l'admire secrètement.
Troisième protagoniste : Violette, une jeune prostituée libanaise, qu'Hippolyte a rencontrée dans un bar à filles, où elle danse le soir et dont il est tombé amoureux fou. Mais Violette, pourtant mineure, a plus d'un homme dans son lit et, pour jouer avec le titre du roman, sa grâce a plus d'un coup : Féroud est, ainsi, un autre client assidu de Violette, qui le mène par le bout du nez...
Entre chacun des deux hommes et Violette, il s'agit d'une relation passionnelle, proche de l'envoûtement.
Entre les deux hommes, les rapports de supérieur à subordonné vont redevenir, à cause de cette femme, de simples rapports d'homme à homme, exempts de tout lien hiérarchique.
Un scénario très bien ficelé et qui ne vous lâche pas. Beaucoup de tension psychologique, du chantage, des rebondissements, mais aussi une réelle violence. Un roman dur, dont la trame rappelle celle de L'Équipage, du même auteur.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
A travers le vaste monde on pouvait difficilement trouver spectacle plus beau. Le quartier kurde, accroché aux rudes pentes de l’est, dominait la ville. Elle s’étalait, immense, blanche, raffinée dans ses courbes et comme féminine. Le soleil jouait sur les coupoles innombrables des mosquées, sur les minarets subtils et sur les toits voûtés des grands souks. Ces éminences semées à travers Damas avec un bonheur d’emplacement qui semblait presque préconçu, renvoyaient, plus précieuse encore, la lumière ineffable qui les enveloppait .
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Le bureau du commandant Féroud. Une vaste salle de palais arabe : moucharabieh en grillage de dattier, faïences murales, boiseries précieuses, bancs sculptés. Tables, classeurs, cartes d'état-major ; un ventilateur, un filtre colonial ; de belles armes damasquinées pendues au mur. Deux sorties.
Une porte principale, au fond et à gauche, s'ouvrant face au public, et par laquelle on aperçoit, en découverte, la galerie à arcades d'une cour intérieure.
Une porte basse, à droite, prise dans la boiserie. La table de travail du commandant est sur la partie droite de la scène.
Lumière de fin d'après-midi.
Au lever de rideau, la porte principale s'ouvre.
Entrent Hippolyte et le planton sénégalais Saïd. Le planton, tenue kaki, chechia et ceinture de flanelle rouge, ferme la porte et se place devant, en faction, l'arme au pied, la baïonnette au canon.
Hippolyte, le képi de légionnaire posé de travers, la barbe pas faite, les vêtements fripés, les souliers pleins de boue, avance, les mains dans les poches, la démarche balancée, et s'arrête au milieu de la salle, en examinant le décor....
(lever de rideau de l'édition parue à la "Nrf" en 1953)
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Le sergent se mit à marcher au hasard. Une colère homicide l’étouffait. Tout lui revenait en même temps à la mémoire : sa rencontre avec Mehemet, la peur qu’il avait dès lors ressentie, le respect qu’il avait eu pour lui, ce voyage dans le Horan où il l’avait presque aimé, les vexations quotidiennes acceptées depuis le retour, l’humiliation dernière. Et il ne savait plus ce qui le poignait davantage : des insultes de Mehemet ou de sa propre lâcheté. Il aurait voulu qu’un même coup les écrasât l’un l’autre pour mettre fin à la fois à sa haine pour Féroud et à son mépris pour lui-même.
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L'intrigue du "Coup de grâce" est reprise d'un roman dont les personnages véritables ont vécu en 1952, au Liban.
Mais d'autres lieux, d'autres temps, auraient pu servir de fond à ce conflit, et ses héros auraient pu exercer de toutes autres activités.
Un centurion et un général romain, par exemple, dans l’Égypte de Cléopâtre...Le matelot d'un navire corsaire et son capitaine...Un pionnier et un grand prospecteur de mines...
Il s'agit, en effet, d'un homme simple, élémentaire, qui, pris d'une admiration absolue, d'un dévouement total pour un autre homme supérieur à lui par le rang et le génie, voit ce chef atteint, diminué, détruit par une passion avilissante à laquelle, lui, se sent inaccessible.
Haine et désespoir, mépris et pitié, désir de tuer et de sauver à la fois.
Voilà ce que compose la lutte où s'affrontent le légionnaire Hippolyte Bibard et l'officier connu dans tout le Proche-Orient sous le nom légendaire de Méhémet Pacha...
(extrait de l'introduction insérée en début de l'édition parue à la "Nrf" en 1953)
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Une quarantaine d'hommes garnissaient cette cave, et tiraient en silence sur des narghilés. Leurs guenilles bariolées, les taches crues de leurs tarbouches donnaient un relief singulier à leurs figures. La férocité des yeux et des bouches velues, le stigmate fatale du crime montraient que le destin avait mis ces gens au monde comme un coutelier fait des couteaux.
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

L'affiche rouge
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Le chant des partisans

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