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Critiques de Julia Thévenot (243)
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Bordeterre

Bordeterre est le premier roman fantasy de la collection Exprim’. Eux qui nous avaient habitués au fantastique, au post apo ou encore, tout simplement, à un contemporain mâtiné de surprise et de lyrisme, nous voici plonger dans un univers hors du commun. Un service de presse que j’ai dévoré… entre 21h et 1h du matin un jeudi soir.



Mon avis



Bordeterre… Juste le nom a des consonances miyazakiesques. Il faut dire que si on ne connaît pas toutes les influences de Julia Thévenot à l’écriture de son roman, on les ressent plus ou moins à certains moments : Miyazaki donc, mais aussi Harry Potter, Christelle Dabos, Philippe Pullman est tant d’autres. Personnages et univers sont emprunts de cette magie, de cette ambiance à mi-chemin entre l’extraordinaire et l’étrange qui caractérisent si bien les romans des grands auteurs qui l’ont précédée. Et s’il y a un doute que je préfère vous enlever immédiatement c’est celui-ci : Julia Thévenot est promise à devenir une grande autrice.



Alors oui, au début, je ne suis pas partie avec l’enthousiasme qui m’a soudain surprise à la fermeture de ce roman. Je sentais un style trop scolaire, trop appesantie, comme si elle avait cherché à bien faire, trop bien, trop lourd. Les rythmes retombaient comme des soufflets pour nous livrer des phrases poétiques avec effet de ballon dégonflé. Dommage ? Oui sans doute, mais comment en vouloir à une toute jeune autrice de vouloir trop bien faire quand ses modèles sont à ce point grandioses (et à ceux cités précédemment s’ajoutent bien sûr les formidables écrivains de la collection Exprim’ dont elle se fait souvent l’éditrice) ? Et bien on passe outre, on sert les fesses, et on se laisse porter par Bordeterre, ses personnages, son univers, et ses chants.



Parlons en un peu plus sans trop en dévoiler. Imaginez trois plans, les uns au dessus des autres, ou bien les uns à côté des autres, en bref des mondes parallèles, dont certaines failles permettraient d’y tomber…sans possibilité de remonter. D’un côté le second plan, notre monde habituel, avec ses ados, ses parents, son parc, ses plages et ses campings pour les après midi d’été. Ce monde dont sont issus Inès et Tristan, soeur et frère, 12 ans et 16 ans, castagneuse et autiste. Puis vient le premier plan, où, tous les deux avec leur chien, ils finissent par « tomber », rencontrer un monstre mangeur de tête gigantesque et bien entendu…Bordeterre. Une fois dedans, impossible d’en ressortir, les êtres deviennent transparents (de moins en moins au fil des générations) et les souvenirs sont comme aspirés par un élixir goût grenadine ; on ne veut plus qu’une chose, rester, s’intégrer, chanter. Le troisième plan c’est un lac étrange où dansent les esprits…et où Inès se retrouve à plonger (et à ressortir !) chose extrêmement rare et qui lui vaudra d’accéder au château.



Dit comme ça..ça fait beaucoup. Mais à sa lecture c’est d’une simplicité et d’un réalisme, qu’on se demande si Julia n’y aurait pas fait un petit tour dans ses rêves pour nous en livrer un récit aussi dense et puissant. Dense parce qu’elle y aborde beaucoup de choses : de la magie qui imprègne tout mais qui est régulée, de la révolte qui gronde parmi la population, des rites étranges auxquels s’adonnent les plongeurs du lac, des orphelins, des souvenirs qui s’effacent et des personnages qui, décidément, sont tantôt attachants, tantôt effrayants. Puissant, parce que les sujets sociétaux tels que la pauvreté, la ségrégation (transparent, non transparent), l’esclavage (des enfants obligés de chanter pour faire fonctionner des moulins) y sont justement dosés et donnent lieu à des discussions et des révélations violentes mais nécessaires, formidables échos de nos sociétés modernes.



Les personnages sont également fascinants ! Tristan, rendu bègue par son autisme, qui ne supporte pas qu’on le touche, et qui se retrouve presque malgré lui « papa » d’une révolution. Inès, qui par son enthousiasme, sa candeur et sa témérité, accède aux plus hautes sphères et au cœur de Philadelphe, son mentor, qui ressemble à s’y méprendre à Archibald de la Passe-Miroir avec son côté décalé, dandy et fragile à la fois. Alma, bien sûr, la révolutionnaire en cheffe, rendue orpheline par le premier « Débordement », cette révolution qui a valu à une génération entière de mourir dans le lac. Aïssa également, à bien des égards discrète mais aussi insolente, révoltée et en quête de vengeance. Bref, des personnages hauts en couleur, singuliers, et formidablement incarnés, comme autant de reflets de notre monde. Mais ce qui reste sans doute le plus beau c’est sans doute comment tous ces personnages interagissent les uns avec les autres, se transforment, évoluent, grandissent.



J’en dis déjà trop et pas assez, il faudrait vous parler encore des Fléreurs, ces chats à trois yeux, des Chants tantôt poèmes ou reprises populaires, du lac et ses mystères, des pouvoirs d’Inès, des orphelins, de cette fin en apothéose, ou de la « méchante », plus symbolique que réellement authentique, des esprits qui pourraient sortir des forêts de Miyazaki sortes d’animaux informes et attachants… Et puis de l’écriture aussi, qui, après les cent premières pages passées se fluidifie…et gagne étrangement en complexité avec ses phrases entrecoupées pour mieux marquer, et ces points de vue qui se multiplient, toujours clairement identifiés.



En résumé



Bordeterre porte bien son nom. Dans ce monde fantastique aux allures de film de Miyazaki, vous vous retrouverez toujours, avec ce pas de côté qui caractérise les romans de l’imaginaire, au bord des adolescents de notre monde, au bord des conflits qui régissent notre société, au bord des rêves et des chansons que l’on connaît si bien, au bord du réalisme magique, au bord de l’émotion, de la violence, de la passion, de l’indépendance et de la révolte, en bref, au bord du coup de cœur.
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Mille Pertuis, tome 1 : La sorcière sans nomb..

! Attention ce livre est absolument GÉNIAL !



Gros gros coup de cœur pour cette pépite de la rentrée ! On est ici sur un roman de sorcière particulièrement original écrit par Julia Thévenot et publié chez Gallimard.



C'est piquant, psychédélique, gore, drôle, intense... bref pleins d'adjectifs pour décrire ce roman qui est un ovni littéraire.



On est loin d'un certain sorcier à la cicatrice... ici la magie est viscérale, organique, poisseuse, voire même trash.



On suit la jeune Ortie de son enfance à ses 15 ans au sein d'une famille de sorcières assez particulière...



L'autrice arrive à nous déstabiliser avec cet univers de magie qui répond à ses propres codes. Tout semble absurde et à la fois logique. C'est très étonnant. La plume est parfaite.



Je n'ai pas envie d'en dire plus car il faut découvrir ce roman qui ne ressemble à aucun autre. Si vous le croisez en librairie, foncez!
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Mille Pertuis, tome 1 : La sorcière sans nomb..

Ortie d’Alambrin a grandi avec sa mère, Omphale et sa sœur aînée, Epine et sa petite sœur Ronce à Tours-Nord entre le monde des Communs et celui des Sorcières. Elle a ainsi passé tous ses mercredis chez sa tante Viv’ qui lui a enseigné la magie. A l’âge de six ans, elle est tombée amoureuse de Corentin Louchard et elle a partagé avec lui son secret, ce qui n’est pas sans conséquence aujourd’hui qu’elle a quinze ans. En effet, les Sorcières concentrent leur pouvoir dans leur nombril, ce qui les équilibre et leur permet de trouver leur Nord mais depuis toujours, les sorcières sont menacées par les Chasseurs qu’elles essaient de contrer au sein du Consulat. Ortie va grandir jusqu’à pouvoir accéder au monde des fées grâce au lapin magique. A son retour, elle va partir sur les traces d’un Sorcier, Wandrille Villedieu, un garçon élevé par deux mères lesbiennes.



Julia Thévenot, née en 1990 à Tours, est une écrivaine française. En 2020, Julia Thévenot publie son premier roman, Bordeterre. (...) Inès âgée de 12 ans protège son frère Tristan autiste de 16 ans. Tout bascule, les deux adolescents se retrouvent à Bordeterre, un monde plein de mystères. En 2021, l’autrice exploite le thème d'un amour de jeunesse non partagé dans le roman pour adolescent, Lettre à toi qui m’aimes. - source : Wikipédia



Née à Tours en 1990, Julia Thévenot a déclaré à six ans qu’elle voulait devenir écrivain - « à côté d’un vrai métier » parce qu’elle avait le sens des réalités. Après un bac L, des études de linguistique, une licence de droit et un master Patrimoine et édition à Tours, elle a finalement décidé de se spécialiser dans la littérature jeunesse - à cause de J. K. Rowling et Clémentine Beauvais. (C’est leur faute.) C’est ainsi qu’elle a découvert que ce domaine littéraire avait tout à fait le sens des réalités, et qu’elle est donc subséquemment devenue, d’abord, blogueuse littéraire à son service (Allez vous faire lire sur les réseaux), puis assistante d’édition chez Sarbacane, et enfin écrivaine. Bordeterre est son premier roman. - source : éditeur Sarbacane



Depuis Bordeterre, nous savons que Julia Thévenot a une langue riche et féconde et une imagination extraordinaire, décalée et surprenante. Elle est de la génération Harry Potter et elle connaît tous ses classiques des littératures de l'imaginaire et les romans de littérature pour la jeunesse. Elle joue donc des codes de la fantasy pour mieux les transgresser et les réinventer. L’intertextualité est riche, souvent franche et directe avec des hommages évidents à Harry Potter de J.K. Rowling, aux Royaumes du Nord de Philip Pullman ou même à Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. En ce sens, le personnage de Wandrille Villedieu est extrêmement drôle, attendant ses douze ans pour être emmené à l’école des sorciers ou le personnage du lapin blanc pressé emmenant l’héroïne Ortie dans le monde des fées. Il y a d’ailleurs aussi comme dans l'œuvre de Lewis Carroll des allusions puissantes au monde de l’adolescence, au passage de l’enfance à l’âge adulte, c'est-à-dire au monde du corps et du désir.



Julia Thévenot développe en effet à la manière des contes, une histoire éminemment symbolique de trois soeurs sorcières dans un monde extrêmement contemporain : les héroïnes grandissent à Tours sur les bords de la Loire, le héros dans le quartier du Marais à Paris ; les trois soeurs vivent dans un monde féminin avec une mère libre qui enchaîne les aventures sexuelles, le héros vit avec deux mères lesbiennes. Julia Thévenot n’hésite pas à inventer des ressorts complètement trash, la petite sœur avale de l’eau de Javel avec plaisir ou des tranches de Décap’four au petit déjeuner, les batailles entre soeurs se terminant à coups de couteau et de doigts tranchés. Julia Thévenot développe en effet un propos féministe sur la découverte par l’héroïne de son corps de femme : l’héroïne dans son apprentissage n’hésite pas à s’ouvrir le ventre régulièrement pour apprendre à connaître tous ses organes et ressentir les pouvoirs sensuels de tout son être, toute sa magie est physique et sensuelle, il y est question de cheveux, de poils, de salive et surtout de sang. Le sang est omniprésent dans l'œuvre, la maîtrise du sang qui irrigue le corps mais surtout le sang menstruel qui donne son pouvoir aux sorcières. La découverte de la sexualité est aussi importante dans ce roman avec les jeux cachés entre enfants à l’abri de la forêt ou les premières découvertes sensuelles à l’adolescence jusqu’aux dangers de la nuit parisienne.



Du quotidien parallèle des héros, Julia Thévenot nous emmène dans une grande quête initiatique puisque peu à peu, nous apprenons que les Sorcières excluent les hommes et l’héroïne va devoir protéger le jeune sorcier Wandrille Villedieu. Elle multiplie les références à l’histoire des femmes et du féminisme et plus particulièrement à la thématique des Sorcières avec des citations claires à Mona Chollet.



La langue de Julia Thévenot est extrêmement riche, elle peut alterner la langue populaire et parfois même vulgaire entre jeunes héros et des développements extrêmement littéraires, notamment dans ses descriptions. Il s’agit donc d’une œuvre hors normes, iconoclaste et exigeante. Mille pertuis, c’est effectivement comme la fleur de millepertuis, cette fleur jaune aux mille perforations qui permettent le passage de la lumière, ce sont dans ce roman, mille passages de l’enfance à l’adolescence, mille passages du quotidien aux mondes parallèles de la fantasy et surtout mille passages à explorer dans une quête de soi.



Enfin, peut-être pouvons-nous aussi remarquer que Julia Thévenot quitte pour ce roman les éditions Sarbacane pour entrer dans la prestigieuse collection Grand format littérature de Gallimard jeunesse, née pour la publication de Harry Potter de J.K. Rowling. Julia Thévenot s’impose ainsi dans le paysage français de la littérature pour la jeunesse de manière originale et inspirante par son intelligence, sa langue et sa culture.



Coup de cœur.

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Bordeterre

Résumé : Un jour, Inès, 12 ans, et son grand frère autiste, Tristan, se promènent le long des falaises, et en avançant, voient un autre paysage, vers lequel ils approchent et finissent par rentrer. Ils se retrouvent alors dans un univers parallèle, Bordeterre, qu’ils partent explorer, mais qui est tellement étrange.



Mon avis : Laissez-vous emporter par ce roman inclassable et fantastique qui va vous propulser dans un autre monde, où, comme Inès et Tristan, il vous faudra du temps pour vous acclimater et comprendre comment fonctionne cet étrange territoire.



Car dès leur arrivée dans ce monde parallèle, à cheval sur les dimensions, Inès et Tristan vont rencontrer des personnages hauts en couleurs, découvrir des coutumes bizarres, se retrouver séparés, se retrouver, et surtout naviguer dans un monde où le qwartz permet de vivre, où les chants sont interdits, où un lac lugubre cache des promesses, et où la société n’est pas égalitaire.



On ressent le mélange de plusieurs influences littéraires, comme l’écrit d’ailleurs l’auteur dans ses remerciements, une rencontre entre J.K. Rowling, Christelle Dabos et Philippe Pullman, avec une atmosphère inquiétante à la Neil Gaiman, et parfois une écriture en vers libres comme Clémentaine Beauvais.



Mais en même temps, j’ai ressenti l’impression de découvrir un univers totalement nouveau qui n’appartient qu’à l’imagination de l’auteur, avec une écriture à la fois fluide et lourde de mystère, des blancs, comme des souvenirs fuyants, et des chapitres aux titres originaux extraits de chansons.



A découvrir !
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Bordeterre

Deux étoiles pour l'effort, et pour ce petit quelque chose qui m'a poussée à aller jusqu'au quatrième chapitre quand je voulais m'arrêter dès la fin du premier.

Je ne suis vraiment pas fan du style d'écriture... un peu libre, moitié oral. C'est peut-être mon côté vieille France, mais ça ne fonctionne pas avec moi. D'autant que j'ai aussi du mal à entrer dans un univers fantastique avec tous ces éléments qui me rappellent à mon quotidien. Inès, Titi, le "clebs", le Loto, non vraiment, imaginer une ville médiévale avec des monstres et des elfes après ça, c'est dur.

Point positif malgré ça : la couverture qui est absolument magnifique.

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Bordeterre

Evidemment, lorsque Lupiot a annoncé la sortie de son premier roman sur son blog (Allez vous faire lire), j’étais à la fois curieuse et impatiente de le découvrir. Et pour une fois, je n’ai pas procrastiné.



Verdict ? Bordeterre est indubitablement une très bonne lecture ! J’ai eu un peu de mal à rentrer dedans, à adopter le rythme du récit, à cesser de disséquer les mots pour ne rien manquer de Bordeterre. Mais une fois partie, j’ai apprécié les cinq cents pages du roman qui ont fait durer le plaisir.



Je commence tout de suite avec la plus belle qualité de ce roman, celle qui lui confère le plus de puissance, de justesse et d’émotion : les personnages – que j’ai adoré et, par conséquent, été triste de quitter – et les relations qui se nouent entre les cinq personnages principaux, à savoir Inès, Tristan, Adelphe, Alma et Aïssa. Nonchalance touchante, force tranquille, fragilité, passion, révolte, esprit délié, violence contenue… tous ces personnages sont remplis d’émotions fortes et de caractères uniques qui les rendent profondément sympathiques et attachants, même si leurs actions ne sont pas toujours méritoires. Leurs interactions m’ont tour à tour émue, amusée, attendrie, mais aussi révoltée. Ces protagonistes particulièrement bien campés, à l’instar de la galaxie de personnages secondaires gravitant autour d’eux, constituent l’une des grandes forces de ce roman. Tous et toutes forment un tableau d’une belle diversité avec des noms originaux ou intelligemment sélectionnés (mais je n’en attendais pas moins de celle qui a publié des études sur les noms de personnages sur son blog), aux caractères diversifiés et parfaitement creusés.



Ensuite, le monde de Bordeterre est très inventif et joliment inédit. Si cet univers parallèle m’a parfois rappelé Bottero, Rowling ou Miyazaki, il prend rapidement son envol et mille particularités surgissent. Outre le fait que mettre un pied dans ce plan dévoile des conséquences désastreuses sur ce qui constitue notre identité, j’ai trouvé plutôt original le fait que ce monde soit uniquement peuplé par des Débordés, des gens venus de notre plan. Leur culture est donc notre culture, teintée d’une atmosphère moyenâgeuse. Avec nos chansons françaises et nos comptines enfantines qui donnent les titres des chapitres et jouent leur rôle dans l’histoire. N’étant pas très calée en musique, j’ai apprécié le listing final de toutes les chansons citées, mais cela ne m’a pas empêchée d’avoir « A la claire fontaine » dans la tête pour quelques jours (merci Julia).

Je ne veux pas en dire trop, mais Bordeterre n’étant pas vraiment une petite ville où tout le monde vaque gaiement à ses occupations en sifflotant, l’histoire révèle des facettes bien sombres ainsi que moult lieux/créatures/événements étranges et troublants.



Grâce aux deux points précédents, le reste du récit fonctionne et l’intrigue – portée par une révolte contre un système inique – embarque dans une aventure parfois mouvementée aux thématiques fortes : esclavage, discrimination, domination de quelques-uns sur tous les autres. Une fois le récit lancé, les chapitres défilent, l’histoire prend de l’ampleur, on se retrouve à craindre pour l’avenir de nos favoris. Bref, je dois avouer que tout ceci est rondement mené.



Si l’on ajoute à tout cela la plume fluide, drôle, maligne et agréable de Julia Thévenot, il n’est pas compliqué de comprendre que Bordeterre est un très bon livre que je suis ravie de ne pas avoir fait traîner des mois – merci le confinement. Je vous invite donc à Déborder rapidement pour découvrir le royaume pas toujours reluisant de Bordeterre.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Bordeterre

Atypique



Je viens de finir ce gros bébé qui sortira le 4 mars.

C’est la première fois que la team Sarbacane publie un titre Fantasy et étant une grosse consommatrice de ce genre j’espère bien en voir encore beaucoup.

Et cette couverture... ! Sublime !! Elle est une véritable promesse à l'évasion et la magie.



Inès, 12 ans, et son frère Tristan, 16 ans, basculent dans un monde parallèle. À Bordeterre on chante pour faire tourner les moulins et ouvrir les portes, on croise des châtelains farfelus qui plongent dans un Lac étrange pour pêcher des cailloux et on rencontre des créatures à 3 yeux.

Mais surtout en arrivant à Bordeterre on devient transparents et on oublie son passé.

Si Inès découvre avec joie ce monde plein de mystères, Tristan, lui, sent bien que quelque chose cloche.



Bordeterre est un titre Fantasy original, très éloigné des codes que l’on retrouve habituellement.

(Merci, mille fois merci de ne pas nous avoir collé une romance mièvre).

Pour faire un parallèle un peu douteux, je dirais que la Fantasy jeunesse classique nous fait du Disney et que Julia Thévenot nous offre plutôt du Miyazaki.

J’ai beaucoup aimé découvrir cet univers très bien construit.

Je n'ai pas forcément réussi à visualiser les décors, notamment le plan zéro mais j'ai été prise par l'intrigue.



Je lui ai trouvé tout de même quelques longueurs. L’action en elle-même se résume en peu de pages. L’autrice a principalement développé les relations entre les personnages.

Elora avait kidnappé mon livre dès sa réception, hypnotisée par la couverture. Elle a lu le début (bien qu'elle ne soit pas le public cible) et avait bien accroché mais finalement elle n'a pas tenu justement à cause de ces longueurs. Elle m'a rendu mon livre (sans rançon) et m'a demandé de lui raconter l'histoire. "C'était trop bien en fait". Oui l'histoire elle-même est "trop bien" quand on la résume, il faut juste s'accrocher lors des passages sans réelle action.

Je suis plus adepte d’action pure mais j’ai tout de même aimé Bordeterre et ses personnages attachants.



Inès est un personnage vraiment intéressant, mignonne à croquer et la touche d'humour indispensable à ce genre de romans.

J'ai un peu tiqué sur le personnage de Tristan, censé être autiste mais qui ne manifeste que très peu des troubles caractéristiques de ce syndrome. Mais peut-être que Bordeterre le "change" ?

On sent nettement les influences de la jeune autrice. Claire m'a fortement fait penser à Luna Lovegood (de Harry Potter) et Adelphe a quelque chose d'Archibald (de la Passe Miroir).

Alma reste mon personnage favori. J'aime les rebelles...



Les dernières pages, celles du dénouement m'ont totalement transportée.

J'ai absolument adoré les scènes de la grande bataille finale. C'était très visuel, pêchu, digne de la plus belle Fantasy.



L'épilogue, quant à lui, me laisse perplexe. Lorsque j'ai raconté le livre à Elora, la première chose qu'elle a dit est "Il va y avoir une suite". De mon côté je voyais surtout une fin ouverte mais effectivement peut-être que l'autrice nous emmènera à nouveau à Bordeterre. Il me reste de très nombreuses questions donc je crois que je retournerais avec plaisir dans ce monde parallèle.



La plume de Julia Thévenot est elle aussi très originale. Elle mêle les registres de langue, passant du familier à la pure poésie.

C’est son tout premier roman et il révèle une personnalité très marquée, une fantaisie vraiment intéressante.

Une autrice dont je suivrai le parcours.



Un roman fantasy jeunesse vraiment atypique, un univers original où magie et musique ne font qu'un, une intrigue intéressante mais quelques passages un peu moins prenants. Un bon moment de lecture tout de même, que l'on soit amateur de fantasy ou non.



A découvrir le 4 mars. Dès 14 ans.
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Mille Pertuis, tome 1 : La sorcière sans nomb..

Déconcertante. Voici le mot qui définit le mieux ma lecture, du moins sa première partie, beaucoup plus labyrinthique que la suite. Il faut dire que l’univers créé par Julia Thévenot, bien que faisant d’habiles références à une multitude d’autres œuvres littéraires connues dans le même genre, est original, déroutant. Perturbant même, tellement il va plus loin que ce à quoi on est habitué.es quand on parle de fantasy jeunesse, notamment dans le rapport au corps, qui est ici central, à la fois dans la notion de lien (et de sexualité, c’est un roman YA) que dans la notion biologique de la chose (parce que, sachez-le, une sorcière peut s’ouvrir le ventre et sortir ses intestins, ce qui est même conseillé dans l’enfance puisqu’il vaut mieux bien se connaitre soi-même si on veut se contrôler plus tard). « En vérité, le temps se crispe quand on le regarde passer. »
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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Lettre à toi qui m'aimes

Livre destiné à la jeunesse, il ne rate pas pour autant sa cible avec moi (merci de me faire préciser…), étant pourvue de deux filles à peu près adolescentes et surtout de tas d’élèves qui sont eux éternellement adolescents.



La narratrice, Pénélope, jeune lycéenne chanteuse dans un groupe de musique nous raconte sa rencontre avec un jeune homme, « engagé » comme batteur dans ce même groupe. Elle hésite sur le sentiment à lui accorder et se demande ensuite si elle l’a encouragé ou pas dans son inclination envers elle.

Pénélope pourrait s’adresser à nous, mais le « tu » qu’elle emploie désigne Yliès, le jeune qui s’est amouraché d’elle, venant compliquer la lecture et casser un peu le rythme. Malgré le titre, j’ai pensé qu’il s’agissait plutôt d’un journal intime que d’une lettre, le genre d’écrit que l’on n’adresse pas à la personne mais que l’on confie quand même au papier.

Certains choix m’ont interrogé, l’agencement du texte par exemple. Des retours à la ligne en cours de phrase signifient parfois visiblement une hésitation, un temps de réflexion, une respiration ; mais d’autres fois, l’utilité ne m’a pas sauté aux yeux.



Ce livre met en lumière l’obligation, disons au moins l’importance, de prendre en compte ce que les autres perçoivent de notre attitude, quelle que soit (ou disons au-delà) de l’intention que nous y mettons.

Un thème intéressant pour un livre intéressant, sans être révolutionnaire.


Lien : https://chargedame.wordpress..
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Bordeterre

Je suis complètement passée à côté de ce roman fantastique. Impossible de rentrer dedans, si bien que j'ai abandonné ma lecture laborieuse au bout d'une centaine de pages... Je n'ai pas adhéré à l'univers qui y est déployé. En fait, je ne suis pas parvenue du tout à me l'imaginer, ce qui ne m'était encore jamais arrivé. Mais surtout, je dois avouer que je n'ai pas compris grand chose à l'intrigue. Les enjeux de l'histoire me sont restés profondément mystérieux... Par ailleurs, je n'ai pas aimé l'écriture de l'auteure, parfois vulgaire, et son style (faussement) poétique qui ne fait que compliquer l'immersion dans le texte.

Comme beaucoup, je reconnais que la couverture est très belle, mais c'est hélas le seul point positif que j'ai trouvé au roman...
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Lettre à toi qui m'aimes

Un très beau texte, poétique et émouvant, sur un amour à sens unique, et aussi sur une amitié qui perdure depuis l'enfance.



Un an après l'irrésistible Bordeterre, Julia Thévenot nous a concocté un roman totalement différent, quasiment à l'opposé : court, poétique quoique dans la vie de tous les jours, presque épistolaire, et très adolescent. Mais tout aussi musical, la musique semble son point de repère.

Un beau livre à couverture rose cartonnée à rabats, sans illustration, tout est dans le texte, c'est normal !



Yliès aime Pénélope, mais Pénélope ne l'aime pas.

Pénélope aime Côme (peut-être ?) S'il n'y avait pas Côme, est-ce que Pénélope se laisserait plus aimer par Yliès ? Ou pas ?



Une histoire banale et tellement quotidienne.

Seulement, ils font tous deux parties du même groupe de rock, difficile donc de s'éviter, voire d'en rester à l'amitié quand on se côtoie constamment.



Et Pénélope, elle pourrait ne pas se préoccuper d'Yliès, après tout, elle ne l'aime pas.

Mais ce n'est pas son genre, elle s'en inquiète, elle lui écrit une très longue lettre, qu'il ne verra probablement jamais.



Je ne suis clairement pas la cible de ce genre de texte. Ce n'est pas comme un roman dont on dit qu'il est pour tout âge. Ici, c'est vraiment de l'adolescence dont on parle, l'adolescence à qui on parle.

Je l'ai cependant dévoré en quelques heures.

C'est léger et profond, on est forcément touché et ému, obligé de réfléchir, de se remémorer des bribes de notre vie.

Au-delà de cet amour malheureux, la présence de "Dudley" l'ami fidèle, m'a marquée aussi.

Et la musique rythme le tout.
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Bordeterre : Les âmes débordées

Tristan et sa petite sœur Inès sont en vacances en camping, près d'une côte. Lors d'une balade à trois avec leur chien Pégase, les deux enfants se retrouvent face à une sorte de mirage : une ville surplombée d'un château leur apparaît au bord d'une falaise, suite à quoi la-dite falaise s'écroule.



Revenus à eux, Tristan et Inès se rendent vite compte que quelque chose ne va pas : ils sont en partie transparents, aux contours flous, ils ne sont plus du tout où ils se trouvaient auparavant et surtout, leurs souvenirs commencent à leur faire défaut...

Décidés à comprendre ce qu'il leur arrive, ils entrent dans la ville qu'ils avaient aperçue précédemment. L'ambiance est froide, sombre, et il n'a pas l'air d'y faire bon vivre. Les gens ont peur, tout le monde les fuit et les traite de "débordés".

Leur condition les amène à fuir la garde locale, ce qui entraîne malheureusement leur séparation. Une fois revenus à eux, le frère et la sœur ne se souviennent plus l'un de l'autre et leurs sauveurs respectifs vont leur faire prendre des chemins complètement opposés...



En effet, Tristan et Pégase sont sauvés par Alma, une jeune femme qui explique rapidement au nouveau venu l'odieux fonctionnement de la ville et la terrible tyrannie qui y règne : trois familles se partagent les richesses et notamment la ressource primordiale, le quartz, tout en écrasant la population qui survit comme elle le peut.

Quinze ans auparavant, une rébellion d'adultes fut réduite en poussière dans le sang et la torture par les puissants, et Alma en a repris le flambeau. Ses parents ont été les deux dernières personnes exécutées par le régime dix ans plus tôt et la jeune femme compte bien faire tout son possible pour renverser l'ordre en place grâce à sa nouvelle idée : un journal indépendant. Tristan, lui étant reconnaissant d'avoir aidé à sauver la vie de Pégase, lui offre toute l'aide qu'il peut lui apporter et embarque donc dans l'aventure "Débordement" et devient lui aussi un résistant.



Inès, de son côté, est récupérée par non moins qu'Adelphe, le capitaine de la garde de Bordeterre, héritier d'une des trois familles qui oppressent la population. Suite à un malentendu, Inès devient Ignace aux yeux de son sauveur, qui décide de l'incorporer à sa faction de "cordistes" grâce au fait que la jeune fille ait survécu sans aucun problème à un plongeon dans un lac très étrange.

Adelphe lui explique que la réalité est constituée de trois plans : celui du monde dont elle vient, celui de Bordeterre et le lac, qui constitue le plan zéro. Les cordistes plongent au fond du lac afin d'y prélever du quartz, ce qui est extrêmement dangereux (car le lac est habité par des esprits qui n'aiment pas être dérangés, et ça peut se comprendre après tout) et qui constitue un exploit réservé à une élite de trois personnes actuellement, plus Ignace.



J'ai trouvé la fracture entre les deux frère et sœur très intéressante et pertinente, car chacun va devoir aller à l'encontre de ce qu'ils étaient dans le monde des humains, ou plutôt le devient sans se rendre compte de la différence avec qui ils étaient avant (comme leur mémoire leur fait défaut).

Tristan, autiste très poli et lisse, devient un rebelle qui se cache dans une planque et refuse le système presque dystopique en place ; Inès, la petite sœur qui gênait toujours son frère, trouve une place grâce à ses capacités hors du commun et devra naviguer entre l'hypocrisie autour d'elle et ce qu'elle est véritablement capable de faire.



Je n'ai pas lu le roman d'origine et cette adaptation me donne envie de le lire ! L'univers est très bien planté, on comprend les enjeux de suite avec nos yeux d'adultes et je pense d'ailleurs que cette BD n'est pas vraiment adaptée à un public jeunesse. Jeune adulte oui, mais jeunesse non car graphiquement, les dessins peuvent être assez impressionnants et vont appel à un imaginaire effrayant et très sombre.

En tout cas, une jolie réussite, je serai au rdv pour la suite !
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Mille Pertuis, tome 1 : La sorcière sans nomb..

🧙🧚J'ai décidé de me laisser embarquer dans une lecture dans laquelle je ne savais pas à quoi m'attendre.

Difficile de parler d'une œuvre aussi singulière sans en dévoiler la magie de la découverte.

Je vais donc modestement vous partager mon retour de lecture issu de la masse critique Babelio jeunesse. Encore merci à eux, aux éditions Gallimard et à Julia Thevenot de leur confiance.

Une découverte que je suis enchantée d'avoir faites !🥰



🐇🐉MillePertuis tome 1 "La sorcière sans nombril" est une œuvre qui se définit comme "un diptyque de fantasy inventif, chaleureux et trash. Une histoire de sorcières qui renouvelle le genre."

Rien à rajouter !



🧪💐La première chose qui vous marquera quand vous la rencontrerez,.. C'est sa couverture . Habillement mis en scène par Anne Zeum, elle retrace parfaitement l'essence identitaire de cette lecture.

Farfelue ? Pas tant que ça.

Superbe.

Impactante.

Aussi coloré que l'âme de l’œuvre.

Ce qui est rigolo c'est que moi aussi j ai visualisé de nombreuses scènes un peu de cette façon : saturés de couleurs, malléable comme de la pâte à modeler, infini et inépuisable comme des Lego.



Un univers chaud comme une brochette de marshmallow grillé par un dragon. Mais attention, parfois le feu ça brûle et notre auteur n épargne pas ses jeunes lecteurs derrière ses couches de couleurs..Le récit lui, n'est pas en guimauve. La guimauve, dans MillePertuis, on l'a mange !



🍭🧁Une fois remis du charme fou de sa robe au bel imprimé , l’œuvre possède des chapitres courts, pour une lecture facile et une narration qui nous propose parfois dans le récit, le point de vue d'Ortie jeune, et plus âgé qui s ajoute à la narration du présent. Un coup de main à prendre qui ajoute de la profondeur et du recul dans le récit vis a vis des événements .Chuut, je n'en dirais pas plus 🤫



D'ailleurs l'univers si propre à l'auteur peut nécessiter un petit temps pour rentrer pleinement dedans,mais pas d'inquiétudes , une fois plongé dans son univers, le livre est dur à lâcher. Nous voilà piégés dans ce monde magique remplis de folies et de personnages inoubliables.

Au début je me suis posé beaucoup de questions sur où l'on allait, puis pfiiou ! J ai lâché prise et profité.



🧭🚲J ai trouvé l'écriture extrêmement créative, rempli d'imaginations et d'humours !

J ai apprécié les références au genre , exploités avec intelligence sans en copier les fondements. Elle s'en inspire en restant dans son univers qui lui est propre,c'est à dire une œuvre originale. On sent que l'auteure a prit beaucoup de plaisir.



❄Comme je le disais, Julia Thevenot ne nous épargne pas, mais elle manie les scènes plus trash avec habileté.

Ces scènes deviennent visuellement colorés, pop,.. Finalement agréable à lire. Mais là, je vais évoquer le petit point négatif en ce qui me concerne.

Cette technique a pour moi une limite. Celle de dissimuler sous beaucoup de magies et mignonneries, les dangers du réel.

Il faut tout de même une certaine forme de maturité et d équilibre pour comprendre que non, une pastille de javel ne se croque pas, qu'il n'est pas rigolo de se mettre dans la machine à laver, et que le destop dans les céréales , ça tue un moldu ! 😱

Ca a l air tellement rigolo pour une sorcière, qu'assurons nous tout de même d expliciter au lectorat quelques bases du danger. Je ne donnerais pas ces idées a Bart Simpson ou aux frères de Malcolm si vous voyez ce que je veux dire.

Il est bien sûr dit que ce sont les sorcières qui peuvent survivre à tout ça, mais pas dès les premières pages. Donc vigilance.



💉Concernant le fond de l’œuvre, il y a divers thématiques intéressantes qui sont abordés. On parle d'éducation, d'identité, mais pas que.

Intéressant de rappeler qu'il ne faut parfois pas avoir peur d'être clair avec les enfants.

J ai retrouvé différents degré du féminisme à travers les différentes femmes de l œuvre. Ce que je trouve particulièrement riche et intéressant.

Proposer des points de vues un peu divers au sein d une même société, c'est une bonne idée.

Et oui, les hommes ne sont pas tous comme ceci, les femmes pas toutes comme cela. 😊.



🧙J ai trouvé que l auteur abordait beaucoup le juste. L'équité. L’équilibre. Grâce au point de vue libre d un enfant, elle nous montre nos travers. Les questions que se pose Ortie sur son monde sont intéressantes, et à propos.

On note aussi l utilisation du "iel" à une reprise.

Je n'ai pas trouve que l'auteur allait à la facilité, notamment grâce à la fin que j'ai adoré. Elle fait un beau pied de nez a ce que l'on aurait pu attendre d'elle.



🧪J ai énormément apprécié ce voyage d'une liberté éblouissante. J ai hâte d aller découvrir le tome 2 d'ailleurs !

Pour les plus jeune, une lecture accompagné est sans doute une bonne idée (concernant les contres indications sur les activités dangereuses) mais les scènes les plus terrifiantes sont dotés de tant de magies pigmentés et pimentés que ces dernières ne sont pas rendu plus effrayante qu'un Lego détruit en milles morceaux.



Osez découvrir cet ovni !

Et n'oubliez pas, prenez du plaisir à lire !

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Mille Pertuis, tome 1 : La sorcière sans nomb..

Pas simple de parler de cette lecture...

C'est un livre qui allie avec une sensibilité pointue tout ce qui concerne le flou de l'enfance, ces impressions si nettes de ce brouillard passé, à travers lequel les choses semblent avoir un tout autre sens!



C'est une lecture qui traite d'une manière élégante de la transition intangible et pourtant si nette de l'enfance à "l'adulterie".



Pour le reste, j'ai eu l'impression d'être dans un trip sous acide, le trash se combine au touchant, les tabous sont exposés et déconstruits à demi-mot autant qu'à coup de scalpels dans le bide!



Impossible pour moi de ne pas adhérer à la magie organique des Sorcières, à base de sang, de salive et de rognures d'ongles.



J'ai tellement été intriguée par leur communauté hiérarchisée mais au règles pourtant pas bien claires, où rien n'est dit explicitement, comme si connaître leur code était inné.



Pas pour tout le monde pourtant, car si Ortie a perdu son Nord c'est que tous ces principes n'étaient pas simples à saisir!

Entre cette boulette qui la poursuit depuis ses 6 ans, difficile de trouver sa place entre ses sœurs, réussir à comprendre cette grande femme intimidante qu'est sa mère et prouver sa valeur.



Cette relation familiale est chargée de tellement de choses, entre rivalités et non-dit, c'est un terreau fertile pour cette sororité si particulière!



C'est un livre qui ne laisse aucun repos, à chaque instant une idée, un concept farfelu, vient dynamiser un récit déjà énergique, qui sait osciller entre des moments contemplatifs et doux (les papiers au lait, qu'elle merveille d'imagination!) et des passages aussi décapants que des tartines au Destop.



En plus de ça, le côté mondes parallèles m'intrigue et n'est pas sans rappeler ma lecture de "Bordeterre" que j'avais adoré!



En bref: Pour moi ce livre en un genre de Mathilda sous LSD, haut en couleur et bourré de personnages mémorables.

Il aborde d'innombrables sujets importants de manière intelligente et parfois crue.

Le final ouvre plein de nouvelles perspectives et j'ai super hâte de lire la suite!
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Mille Pertuis, tome 1 : La sorcière sans nomb..

Ce roman retrace l'enfance et l'adolescence d'Ortie, sorcière qui a fait une grosse bêtise à l'âge de cinq ans. Ortie était bien trop jeune pour réellement comprendre les leçons de tante Viv. Après une leçon bien abstraite qui parlait du Nord des sorcières, celui qui les guide vers leur destin, l'enfant a offert son précieux Nord à Corentin, un camarade de classe.



Ortie n'avait que cinq ans et elle ne pouvait en imaginer les répercussions. C'est finalement à ses côtés que nous découvrons la magie et le long processus pour en connaître les rouages. Il est là le cœur du roman. Dans cette magie, dans cet apprentissage, et dans les erreurs de parcours. L'autrice a imaginé une magie qui vient des tripes, littéralement. Elle est faite de larmes, de sang, de cheveux, de salive. Il vaut donc mieux très très bien se connaître pour la manipuler et être sûr de ses intentions.



Dans cette lecture, j'ai tâtonné et même un peu décroché vers la moitié parce que je ne voyais pas très bien où ça me menait. C'est l'arrivée d'un nouveau personnage qui m'a incité à poursuivre pour finalement aller beaucoup plus loin que je ne l'imaginais. Maintenant que j'ai tourné la dernière page, je peux affirmer que ce récit n'est pas pour tout le monde. Il peut être drôle et magique, comme la plume de l'autrice. Mais il peut aussi être un peu dégueu et déstabilisant. Si vous espérez trouver un coin douillet, ce n'est pas le meilleur plan. Si vous recherchez un roman atypique qui propose et explore une autre vision de la magie et des sorcières, ce roman saura vous surprendre de bien des façons. Mais ce dont je suis certaine, c'est qu'il y a dans ce roman, trois sœurs avec un rapport à la magie bien diffèrent, qui vont vous éblouir !
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Bordeterre

Le gros coup de cœur du printemps ! Inès et Tristan, en vacances au camping, basculent par accident dans un monde parallèle, celui de Bordeterre. Les deux adolescents sont des « transparents », qui occupent l’échelon le plus bas de la hiérarchie sociale. Mais Inès possède un talent rare qui lui permet de s’immerger dans le terrifiant Lac Zéro, pour extraire les gemmes nécessaires au fonctionnement du château. Mais au l’arrière-plan, la révolte gronde et menace l’équilibre de Bordeterre.



Premier roman (incroyable de maitrise), mettant en scène un monde aussi fascinant que cruel, des personnages fouillés et ambigus (y compris les personnages secondaires), une ambiance poisseuse et magnétique où le diable se niche dans les détails, avec une très belle métaphore sur le pouvoir des mots.



Encore un excellent roman injustement cantonné aux rayons « ado ». Hautement recommandable !
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Lettre à toi qui m'aimes

On connaît l'amour non réciproque, on le connaît presque par cœur, parce qu'on l'a vu au cinéma, parce qu'on l'a vécu ou parce qu'on l'a lu. Alors ça y est, on sait ce que c'est d'aimer sans l'être en retour : on nous a contés toutes les facettes du cœur brisé, toutes les intrigues d'une histoire d'amour ratée. Et le coupable parfait, c'est lui (ou elle) : c'est celui (ou celle) qui n'aime pas en retour, qui refuse l'amour qu'on lui porte, le culte qu'on lui voue, ou qui en joue de façon malsaine.



Ici, Yliès aime Penelope, et Penelope ne l'aime pas.



Julia Thévenot nous offre une version différente du cœur brisé et de l'histoire d'amour ratée. Sous sa plume, on découvre l'histoire selon Penelope, une chanteuse avant d'être une adolescente, une fille de seize ans entourée d'une « constellation de garçons » qu'elle aime regarder de loin, parce que Penelope, ce qu'elle préfère c'est faire de la musique. Du jour de leur rencontre jusqu'à l'amour qui fâne, en passant par toutes les tentatives du duo pour se défaire de ce sentiment qui les fait souffrir tous les deux, on les regarde tour à tour tenter de comprendre ce qui leur arrive. Cette lettre de « Penny » à « Romeo » remet en cause la culpabilité de celui qui n'aime pas, nous pousse à revoir notre jugement, celui des autres aussi, et amène une réflexion sur l'amitié parfois accompagnée de cette pointe d'ambiguïté qu'il ne faut pas dépasser. On regarde Penelope réfléchir, lorsqu'elle se revoit sourire à Yliès ou le regarder un peu trop longtemps, se demander si elle s'est joué de lui, si elle l'a encouragé dans ses élans amoureux, si elle l'a poussé à l'aimer finalement. C'est une sorte d'introspection dans laquelle on se retrouve à parler consentement et découverte de soi. Au fur et à mesure de la lecture, on se rend compte, aussi, que Penelope aime profondément Yliès, mais pas de la manière dont il le voudrait et c'est là toute sa tragédie. Parce qu'Yliès, sous le regard des autres personnages, vit un véritable mélodrame, joue la mélodie triste et colérique des cœurs brisés et finit par agacer. On serait presque tenté de le voir comme le coupable de l'histoire mais Julia Thévenot nous dit : "il n'y a pas de coupable".



C'est une lecture légère, brève, rapide, mais puissante de poésie et de réflexions. L'écriture en vers libres apporte un rythme particulier et musical : le livre n'aurait pas pu être écrit autrement. Parce que la place grande est faite à l'art : la musique surtout, mais le théâtre aussi, et par dessus tout la création. La création de soi, la création de nos relations dans toutes leurs nuances, leurs imperfections (qui les rendent justement parfaites). Les personnages sont nuancés ; ni totalement détestables, ni absolument adorables. Penelope et Yliès nous touchent parce qu'ils nous renvoient à nos propres petits tourments, quand, parfois, l'amitié tourne à l'ambiguïté. Et alors ça y est : on sait ce que c'est d'être aimé sans aimer en retour.



Lettre à toi qui m'aimes est une déclaration d'amour et une lettre de rupture tout à la fois.
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Lettre à toi qui m'aimes

Un petit livre qui raconte une jolie histoire : Ylies rejoint le groupe de musique de Penelope. Ils deviennent proches, très amis, Ylies tombe amoureux mais Penelope, elle, ne l'aime pas... Qu'en est-il du groupe ? Du quotidien de ses membres ?



Alors j'ai passé un bon moment, j'ai trouvé l'écriture très originale, le style très prenant mais l'histoire ne m'a pas transcendée. Cette "lettre" d'une jeune femme à un garçon qui l'aime mais qu'elle n'aime pas en retour est un super concept qui aurait pu me parler mais malheureusement ça m'a plu mais sans plus.



Pour autant, j'ai beaucoup aimé le format. La plume m'a intéressée, c'est elle qui m'a porté jusqu'au bout.



Une petite chronique pour un petit livre 📖
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Lettre à toi qui m'aimes

Une véritable déclaration de non-amour, une ode aux passions qui n’arrivent pas au bon moment. C’est léger, touchant, profondément humain. Les vers libres confèrent un rythme ultra vivant au texte. Une lecture comme un bonbon acide qui fait du bien !
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Bordeterre

Premier roman de la talentueuse blogueuse Julia Thévenot (du blog Allez vous faire lire), Bordeterre cristallisait de nombreuses attentes. En arrivant à Bordeterre, ce qui surprend avant tout, c’est l’incroyable monde créé par l’autrice et ses codes foisonnant. De petites trouvailles en grandes découvertes, Bordeterre tisse une toile dense et colorée à l’histoire ambitieuse. Une écriture joliment travaillée qui fait de ce roman une première pierre prometteuse. Une oeuvre parfaitement soignée à l’imaginaire débordant mais dont les personnages apparaissent en revanche souvent lisses. Difficile en effet de s’attacher à ces petits êtres aux aventures pourtant extraordinaires. Une première plongée dans les méandres de Bordeterre intéressante qui promet, au regard de l’imagination fertile de l’autrice, de futurs romans intéressants.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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