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Critiques de Jussi Adler-Olsen (2530)
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Miséricorde

Premier Olsen au compteur . Le roi Wallander n'étant plus , vive le roi , il me fallait désormais retrouver l'envie récidivante de m'identifier à un univers accrocheur aux côtés d'antihéros du quotidien éminemment sympathiques et rassurants . Passer de la Suède au Danemark , rien de plus facile , mais le décalage horaire valait-il vraiment un hareng fumé certifié ND , nom d'un p'tit fjord ?

Très attendu à la lecture d'innombrables critiques élogieuses , ce thriller tire largement son épingle du jeu sans pour autant révolutionner le genre...



Premier bon point , le thème de la disparition admirablement abordé et changeant quelque peu de la très classique et parfois lassante enquête post mortem . Merete Lyyngaard est un animal politique de caractère très en vue possédant la rare faculté , dans le milieu , de se créer autant d'inimitiés sincères que de franches camaraderies douteuses . Cinq longues années de détention pour une issue ne faisant absolument aucun doute . Le temps lui est désormais compté mais sera-t-il suffisant ?

Deuxième bon point , la personnalité de nos fins limiers . Si le tenace mais borderline policier Carl Mørck tape dans l'ultra classique - mais un polar sans flic à la ramasse , c'est un peu comme un cassoulet sans chantilly , ça ne présente pas de réel intérêt ! Le débat est ouvert...- , l'excellente surprise vient de son acolyte , Hafez el Assad , missionné pour assister dans cette course contre le temps son si peu sympathique et attachant supérieur nouvellement promu à la tête du département V dans le but d'éclaircir les affaires non-élucidées . Quoi de plus logique que des cold case en Norvège ?

Assad , semblant posséder le charisme et les compétences d'un Deschien , présente cependant les caractéristiques d'un véritable couteau Suisse . Le genre de type à vous donner le montant d'un billet , sa date d'édition et son pays d'origine rien qu'en l'entendant plomber le sol dans son dos . Étonnant non ?

Troisième bon point , une écriture nerveuse et intelligente qui pose très rapidement les jalons de ce que l'on pressent comme bigrement excitant et de fait , la sauce prend , le lecteur est happé du début à la fin et referme ce premier volet heureux d'avoir découvert un énième mais talentueux auteur de polars Nordique !

Adler-Olsen : I'll be back !



Miséricorde d'Adler-Olsen : 1 – Miserere de Grangé : 0

http://www.youtube.com/watch?v=z7VYeH5R9CA
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Sel

Après « Miséricorde », « Profanation », « Délivrance », « Dossier 64 », « L’effet Papillon », « Promesse », « Selfies » et « Victime 2117 », le Département V de la police criminelle de Copenhague reprend du service avec le suicide d’une femme le jour de son soixantième anniversaire. Si ce genre dossier n’est généralement pas réservé au fameux service de police chargé d’élucider les vieilles affaires non résolues, ce décès semble toutefois lié à une ancienne enquête datant des années 80, ainsi qu’à un tueur en série particulièrement méticuleux qui sévit en toute impunité depuis plusieurs décennies sans qu’aucune piste ne mène à lui… sauf qu’il laisse à chaque fois un peu de sel de cuisine sur les différentes scènes de crime déguisées en accident ou en suicide.



Après s’être brillamment frotté au passé d’Hafez el Assad, le personnage le plus attachant et le plus mystérieux de cette saga, lors du tome précédent, Jussi Adler-Olsen semble éprouver un peu de mal à démarrer cette neuvième enquête du Département V. Ce n’est qu’au moment où tout semble indiquer qu’il ne reste que quelques jours pour sauver la prochaine victime du fameux meurtrier que l’intrigue devient vraiment prenante. Ce compte à rebours met cependant trop de temps à se mettre en place, surtout que même les différents personnages semblent un peu plus insipides que d’habitude. La pandémie de COVID-19 et les restrictions sanitaires qui obligent Carl Mørck, Hafez el Assad, Rose et Gordon à plus enquêter par téléphone que sur le terrain y sont peut-être pour quelque chose ou alors c’est l’auteur qui s’essouffle un peu après avoir livré un excellent huitième tome ?



Si le neuvième dossier de ce « Cold Case » à la danoise s’avère donc légèrement moins emballant, l’intrigue de fond qui se rapprochait de Carl Mørck et de ses anciens collègues au fil des tomes prend ici une tournure pour le moins surprenante lors du cliffhanger final, annonçant un dixième volet que l’on espère explosif pour conclure cette excellente série !
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Dossier 64

Comme il s'agit du tout premier roman que je lis de cet auteur, j'ai fait la connaissance de la fine équipe d'enquêteurs de ce fameux Département V, devant se dépatouiller avec un dossier corsé. Carl, policier cynique, un brin chafouin, à la vie bien remplie, tiraillé entre sa compagne, Mona, psychologue, et son ex-femme ; Rose, tout en charme mais au furieux dédoublement de personnalité et Assad, le mystérieux, qui se complaît à cacher sa vie. Quel trio mes aïeux ! Avec de telles personnalités, on peut comprendre que ces trois-là soient relégués aux affaires non élucidées.



L'auteur va profiter d'une enquête pour exhumer une vieille affaire de l'histoire danoise : la stérilisation des femmes sur l'île de Sprogø. Des années 20 aux années 60, ce petit îlot fut la destination des jeunes filles qui dérogeaient à la règle de la bonne moralité. On cataloguait toutes celles qui étaient enceintes sans être mariées (ou toutes celles qui faisaient commerce de leur corps) d'attardées mentales et on les stérilisait contre leur gré, bien entendu, dans ce lieu éloigné. Inutile de dire que, le plus souvent, ce lieu devenait leur dernière demeure.



Dans le roman, l'équipe de Carl est chargée d'ouvrir à nouveau un vieux dossier, celui de Rita Nielsen, disparue en 1987. De fil en aiguille, elle va mener au témoignage, plus récent, de Nete, et mener à un certain centre de stérilisation tenu par Curt Wad, dangereux extrémiste appartenant au mouvement "Lutte secrète" dont le fondateur, René Linier, prônait la race pure...



Je le disais au début de ce billet, il s'agit de mon tout premier Adler-Olsen. Mais nul doute que je vais lire les autres. J'aime beaucoup cette façon d'imbriquer plusieurs histoires afin de faire référence à l'Histoire avec un grand H tout en faisant réfléchir le lecteur. Je n'avais jamais entendu parler de l'île de Sprogø et cela m'a permis de me renseigner et d'en apprendre un peu sur le passé du Danemark, même s'il ne s'agit pas de la partie la plus brillante.


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Miséricorde

Cela faisait un moment que ce titre attendait dans ma PAL, des années en fait.

Miséricorde et Jussi Adler-Olsen c'est le polar scandinave par excellence, un autre rythme et une autre culture, des personnages plus vrais que nature et un contexte qui s'intéresse à l'humain, à la politique et à la qualité de la vie.

J'avais découvert cet aspect avec Mankell, c'est encore plus évident et passionnant avec Adler-Olsen, c'est surtout plus vivant en fait, Carl Mørck s'avérant plus "punchi" que Vallander si vous m'autorisez la comparaison.

L'auteur nous propose un tandem improbable qui va bien sûr bien fonctionner, si vous acceptez ce prérequis c'est gagné. Carl Mørck est un flic abîmé et Assad, un réfugié syrien, homme "à tout faire", qui se révèlera bien utile avec des talents insoupçonnés et une débrouillardise hors norme.

Un Carl Mørck qui est le seul enquêteur du "Département V", un "placard" où l'on pense s'être débarrassé de lui et de son caractère impossible, un service chargé d'enquêter sur des "cold case". Bien que peu motivé, notre flic va se prendre au jeu et ma foi, c'est plutôt réussi.

Un "cold case" c'est une enquête au rythme particulier, on avance lentement ce qui permet de développer le contexte et les personnages l'air de rien et on ne s'ennuie pas, les personnages sont parfaits de crédibilité et contribuent à créer une ambiance addictive.

Mais n'oublions pas qu'il s'agit d'un polar et il se trouve que le scénario est intelligent et crédible avec un suspense qui s'installe graduellement pour basculer dans un final réussi, croyez moi, ce scénario n'était pas évident à conclure et l'auteur m'a impressionné par sa maîtrise.

Un roman primé pour le coup, bravo Jussi :)
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Victime 2117

Ce monsieur au triple nom est sûrement l'artiste qui vend le plus de livres dans son pays. La preuve - comme si l'on en avait encore besoin - c'est qu'après seulement 3 ans comme auteur de thrillers, il a reçu, en 2010, le prix le plus convoité au Royaume du Danemark : "De Gyldne Laurbær" ou les lauriers d'or des libraires !



Jussi Adler-Olsen a, en effet, publié son premier thriller, "Miséricorde" en 2007. Avec "Victime 2117", il en est donc à son 8e polar dans la collection des enquêtes du fameux Département V. En vérifiant mes notes, j'ai constaté que je les aie tous lus, à l'exception de "Selfies" de 2016.



Ce qui ne m'a pas empêché d'avoir été surpris de trouver tout à fait au début du livre l'émouvant poème ď'un réfugié irakien "Les doigts des noyés" que j'ai passé à la rubrique "Citations" de notre site, pour nos ami-e-s qui ne lisent pas de thrillers.

Non pas que je considère l'auteur un homme sans émotions, au contraire, mais de là à insérer un tel poème tragique dans une aventure policière demeure pas évident du tout !



À Ayi Napa, au sud-est de l'Île de Chypre, le corps de la 2117ème victime de réfugié ayant péri en Méditerranée depuis le début de l'année est retrouvé sur la plage. Il s'agit de Lely Kabaki, une femme d'environ 70 ans et Syrienne d'origine.



Cette mort va directement concerner 3 personnes :



- L'inspecteur Assad, du Département V de Copenhague, né Zaid al-Asadi en Irak, que Lely a caché avec sa famille chez elle des poursuites de la Moukhabarat, la police secrète de Saddam Hussein.

- le journaliste amateur de Catalogne, Joan Aiguader, qui se rend à Ayi Napa pour faire un reportage, y découvre des choses bizarres et dont l'article lui fait passer de parfait inconnu au statut de célébrité.

- le jeune Alexander de 22 ans, une espèce de "hikikomori" danois, qui s'autoséquestre dans sa chambre où il passe son temps devant l'écran de son ordi à un jeu débile sur internet et informe l'inspecteur Gordon du Département V par téléphone que dès qu'il aura 2117 points à son jeu, il tuera ses parents et quelques passants pour venger la mort de la vieille dame !



Il se trouve que Lely n'est pas morte noyée, mais a été tuée au couteau. Sur les photos de Joan, Assad reconnaît Marwa, son épouse, et présume que la jeune femme à ses côtés soit une de ses filles, Nella, 6 ans, ou Romia, 5 ans, au moment de leur capture il y a 16 ans. Sur la photo il reconnaît également son ennemi juré, Abdul Azim, devenu un chef djihadiste irakien de la Daesh, qui s'est autonommé "Ghaalib", vainqueur en Français, et qui est responsable du terrible sort de sa bien-aimée Marwa et de leurs filles.



La situation est donc délicate et grave, lorsque Ghaalib se pointe avec ses combattants fanatiques en Allemagne pour y préparer un attentat terroriste de grande envergure.



C'est au moment que la fine équipe de djihadistes se trouve dans un minibus entre Francfort et Berlin, après avoir pris Joan Aiguader en otage, que je passe la main au patron du Département V, Carl Mørck et son équipe de super limiers, qui, en étroite coopération avec leurs homologues allemands, sous la direction d'Herbert Weber, le chef antiterroriste bavarois, essaient par tous les moyens d'éviter une catastrophe terroriste.

Pour l'inspecteur Assad c'est naturellement aussi une lutte de vie ou de mort avec l'horrible Ghaalib.



Conclure que Jussi Adler-Olsen nous offre 574 pages de suspense de première qualité me paraît l'évidence même pour celles et ceux qui ont fait connaissance avec le sérieux de sa documentation, historique, psychologique et autres, son art de construire une intrigue compliquée à de multiples facettes et ses talents de raconteur.



Dans cet ouvrage, l'auteur danois se montre un véritable humaniste, qui, à sa façon, plaide pour un monde meilleur.

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Miséricorde

En 2002, Merete Lyyngaard, vice-présidente du parti démocrate danois, disparaît sur un ferry alors qu'elle se rend à Berlin avec son frère. Est-elle tombée par-dessus bord accidentellement? S'est-elle suicidée? A-t-elle été poussée? Par son frère? Ou a-t-elle choisi de disparaître pour refaire sa vie ailleurs? Les questions sont restées sans réponse puisque son corps n'a jamais été retrouvé et que le temps a effacé le souvenir de la jeune femme qui incarnait l'avenir politique du pays. Cinq après, les journaux ne parlent plus de cette énigme et la police a abandonné l'enquête. Pourtant, un homme va, par la force des choses, rouvrir le dossier de Merete. En effet, Carl Mørck revient travailler après un congé maladie pour apprendre qu'il est promu à la tête du Département V, un nouveau service de police spécialisé dans les vieilles affaires non élucidées, une manière pour son supérieur de se débarrasser d'un collègue irascible dont le caractère déjà difficile ne s'est pas arrangé après l'incident où il a été blessé et où un collègue a perdu la vie pendant qu'un autre gît, paralysé, sur un lit d'hôpital. Mørck, bien décidé à se la couler douce dans ses nouvelles fonctions, finit par s'intéresser au cas de Merete Lyyngaard et commence une enquête, secondé par son étrange assistant Assad, un syrien futé et débrouillard qui, très vite, délaisse son seau et sa serpillière pour dévoiler ses capacités d'observation et de déduction.





Totale réussite pour cette première enquête du département V! C'est un vrai plaisir de faire la connaissance de ce duo d'enquêteurs hors normes : Mørck, le policier bourru, trop franc pour être apprécié de ses collègues, empêtré dans une vie conjugale un peu spéciale, rongé de remords de ne pas avoir pu sauver ses collègues d'une fusillade, et son assistant, le syrien Assad, véritable fée du logis, chauffeur casse-cou, bon musulman muni de son tapis de prière et de sa boussole pour toujours trouver la direction de La Mecque. Ce n'était pas gagné d'avance mais ces deux-là finissent par s'entendre et s'unissent pour remonter la piste d'une femme politique disparue. D'elle je ne dirai rien pour ne pas déflorer l'intrigue mais son calvaire est très bien décrit et le suspense est infernal, jusqu'à la toute fin on tremble pour elle, tout en admirant sa force de caractère et sa combativité.

Bref, Miséricorde est un excellent polar qui a comme seul défaut d'entraîner le lecteur vers une inévitable nuit blanche.
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L'Unité Alphabet

Plusieurs auteurs de polar nordiques ont trouvé leur inspiration dans la Seconde Guerre mondiale. Jussi Adler Olsen lui, a justement écrit son premier roman policier sur cette thématique.



Les horreurs commises pendant la guerre, au nom du fanatisme, de la lâcheté, de la malveillance et de la cupidité sont innombrables.

Souvent la face la plus sombre de l'homme se révèle dans les tragédies. Certains prisonniers ont dû se battre tout simplement pour garder la raison face à tant de cruauté.

Ici il est question d'atroces traitements qu'on infligeait aux officiers SS qui revenaient blessés du front de l'Est et qui servaient des cobayes aux médecins.



Il est question d'amitié et de trahison, de l'amour qui peut se changer en haine, de réparation et de rédemption.



Malgré quelques longueurs et répétitions qui ralentissent parfois la lecture, l'Unité Alphabet est un roman aux multiples niveaux de lecture, un polar à la portée universelle, dont l'intrigue est impeccablement documentée et certains personnages foudroyants d'humanité.



On y retrouve cette touche scandinave, devenue une marque de fabrique, à base d'anti-héros plongés dans des intrigues très sombres.



Dans une langage efficace, l'auteur danois fait résonner le parcours de certains hommes comme une belle leçon de résistance.





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Profanation

Deuxième opus des enquêtes du département V et retrouvailles sympathiques avec Carl Mørck et Assad.

Une deuxième enquête qui commence de façon étrange avec l'apparition sur le bureau de Carl d'un vieux dossier dont l'affaire semble pourtant résolue puisque le coupable a été arrêté et purge sa peine.

Comme les ennuis ne viennent jamais seuls, Carl se voit adjoindre un renfort dont il se serait bien passé, elle s'appelle Rose et détonne un peu dans le paysage avec un look et un caractère un peu spécial.

Nous retrouvons dans cette histoire une peinture de la société danoise plutôt désenchantée, loin de l'image de perfection sociétale que nous croyons connaître, j'aime les polars scandinaves pour cette raison, ils nous parlent de l'humain et nous installent une ambiance.

Pour ce qui est du thème ce ne sera pas original, nous connaissons dès le début les coupables, à savoir de riches héritiers de la bonne société qui ont en commun d'être pervers et cruels, ils se sont connus et reconnus sur les bancs de leur école pour riches où ils ont constitué leur bande et commencé leurs crimes une vingtaine d'années auparavant.

J'ai pris du plaisir à cette lecture, on retrouve la recette du précédent opus à savoir trois récits distincts, les coupables, une tierce personne et le département V, c'est fluide et efficace.

Ce que j'aime c'est aussi ce parti pris de ne pas exposer plus que nécessaire nos valeureux enquêteurs, le contexte et l'intrigue priment. J'apprécie ce côté léger où tous les personnages sont finalement dans leur rôle et expriment ce que l'on attend d'eux, le pli est pris et c'est plaisant même si c'est parfois au détriment d'une certaine vraisemblance avec ici un dénouement un peu surréaliste.

D'une certaine façon cette histoire m'a fait penser à "Alex" de Pierre Lemaitre que j'ai lu il y a peu, la rigueur en moins, les points communs sont évidents.

J'ai cru comprendre que le troisième tome était le préféré de nombreux lecteurs, je suis donc confiant pour la suite.
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Délivrance

Je viens de terminer le troisième tome des aventures du département V et je me sens vraiment à mon aise parmi cette joyeuse équipe ! On y découvre peu à peu les différentes facettes de chaque personnage, un Carl Mørk toujours bien rebelle, ce qui l’aide à avancer dans ces enquêtes passées en classement vertical, un Assad toujours aussi débrouillard et perspicace, bien qu’il semble toujours dissimuler on ne sait quel secret et occulter une partie de sa vie, mais ça, c’est certainement pour les tomes suivants, une Rose dont on ne comprend pas toujours les excentricités et qui pimente le roman, un Hardy qui progresse, qui revient à la vie, bref, une petite famille au sein du poste de police certainement plus soudé qu’elle ne veut bien le laisser entendre.







Et Carl nous invite à partager ses ennuis, ses amours, ses emmerdes… Ses ennuis avec Assad qu’il cherche à découvrir, avec Rose qu’il voudrait pouvoir contrôler, ses amours avec Mona… A suivre… Ses emmerdes avec son ex qui voudrait revenir à la maison…







Mais il a d’autres chats à fouetter ! Il Travaille, sur un nouveau mystère : le mystère de la bouteille jetée à la mer, trouvée en Ecosse, contenant le SOS d’une personne captive.



Et comme d’habitude, le temps joue en la défaveur de Karl : cette bouteille est restée deux ou trois ans sur un bureau, et personne n’a signalé de disparition…





Pas une minute d’ennui durant cette lecture, l’auteur entrecoupant ses chapitres en montrant comment, par l’éducation, on peut transformer un individu en psychopathe, voire en sérial Killer, un tueur intelligent, qui organise son action, brouille à souhait les pistes de telle sorte qu’on se demande s’il croisera un jour le chemin de notre équipe de choc. Un homme dont les décisions vous font froid dans le dos





Je dois avouer qu’avant de commencer cette série, je craignais une certaine monotonie, il n’en est rien, les trois premiers tomes sont vraiment différents. Je n’hésiterai donc pas à me plonger dans le prochain.
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Délivrance

Ce troisième volet des enquêtes du "Département V" est vraiment très bon, celui que j'ai préféré à ce jour sans présumer de la suite.

Il faut dire que la recette "Jussi Adler-Olsen" est particulièrement atypique et addictive, le contexte navigue en permanence entre le sérieux et le loufoque, entre le drame et la blague, et il se trouve que j'aime bien ce cocktail car je le trouve parfaitement dosé.

Cet opus bénéficie de la mise en place dans les tomes précédents d'un univers assez déjanté et un poil complexe, pour commencer il y a une équipe un peu hors norme avec cet enquêteur caractériel dont on a cru se débarrasser en le mettant dans un placard, il est assisté par un homme à tout faire syrien qui se révèle redoutable ainsi que par une assistante caractérielle au look "punk" et complétement "barrée".

Ajoutons l'ex-femme de Carl qui le harcèle, la vie de Carl en "co-loc" avec Morten (qui fait la cuisine), le fait que Carl ait accueilli Hardi, son ancien collègue tétraplégique chez lui, et enfin les aventures sentimentales dudit Carl.

Le parti pris de l'auteur nous fait alterner le point de vue des victimes, celui du criminel et bien sûr celui de nos enquêteurs ce qui nous donne des personnages bien dessinés et c'est une fois de plus rondement mené, j'ai trouvé le scénario particulièrement inventif et cohérent.

J'ajouterai que l'auteur nous titille avec deux ou trois mystères en parallèles concernant Assad (qui est-il vraiment ?), Rose (qui est-elle ?) et enfin ces flash back concernant la fusillade qui continue de hanter Carl, c'est plutôt habile cette façon de nous faire languir, car bien sûr nous saurons un jour le pourquoi (dites, on le saura hein ?).

Tout part d'une bouteille jetée à la mer au Danemark et repêchée Ecosse, elle mettra bien longtemps avant de trouver un destinataire...

J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, peut-être parce que le criminel n'est pas si implacable que cela, mais peut-être et surtout parce que cette recette et ce style me plait décidément beaucoup, à tel point que je vais même fermer les yeux sur les quelques invraisemblances et facilités relevées ça et là.
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Miséricorde

Encore un bon thriller de chez Thriller ! Coté police, rien de très original si ce n’est Carl Mørck, comme tout inspecteur qui se doit de pimenter un roman policier, montre ses qualités et ses défauts au lecteur , mais aussi ses lubies et ses doutes.



Persona non grata au commissariat, mis au placard, installé au sous-sol avec une pile d’affaires à élucider, Carl qui n’aime pas grand monde, se montre capable de se mettre en colère et clouer le bec à quiconque l’empêcherait de parvenir à ses fins, opiniâtre à souhait et inspirant confiance au lecteur qui en a grand besoin : sa première enquête lors de la création du département V à la tête duquel ses collègues l’ont placé histoire de se débarrasser de lui, est une affaire non résolue, concernant Merete Lyyngard, dirigeante du parti démocrate danois disparue en 2002 et déclarée morte noyée alors qu’elle revenait de Berlin en bateau. Carl Mørck relance cette enquête que rien ne permet de résoudre, aucune piste, aucun indice.





Le roman, c’est classique à présent, présente des chapitres en alternance : le parcours de Merete jusqu’à sa disparition et même au-dela, lors de sa captivité, le lecteur devient alors témoin de son calvaire, constatant qu’elle ne peut s’en sortir, qu’on lui inflige un supplice des plus cruels et l'on assiste à l’évolution d’une enquête que seul Carl Mørck pourrait résoudre grâce à sa persévérance et à la perspicacité de son aide de camps, le dévoué Hassad, venu d’on ne sait trop où, aux petits soins pour son inspecteur et qui épice encore le récit par son originalité et ses actions parfois surprenantes.





C’est ainsi que naît le département V dont je suivrai l’évolution durant l’année à venir, car il s’agit bien là, d’un policier comme je les aime.
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L'effet papillon

L’effet papillon, c’est quoi ? Et bien, c’est un phénomène assez étrange… Il est dit que l’effleurement de la plume d’Adler-Olsen sur une feuille de papier, au Danemark, peut provoquer, chez ses lecteurs, un tsunami d’émotions.



Oui parfaitement ! À chaque roman de cet auteur, c’est un coup de cœur. Quatre romans lus et, non seulement les enquêtes du Département V me passionnent toujours autant, mais en plus, l’auteur se renouvelle à chaque fois, évitant ainsi de tomber dans une trame identique qu’il copierait à l’envi.



À croire qu’il a trouvé la recette parfaite et qu’il change juste la manière de la cuisiner afin de nous surprendre.



Certains ingrédients sont toujours dans la recette de base, tels que des faits concrets et d’actualités (cette fois-ci, c’était sur l’immigration, le traitement des Roms et l’exploitation des minorités…), du suspense (sans en abuser), des personnages secondaires attachants, bien travaillés, une plume qu’il trempe dans l’humour (quelques pincées de-ci, de-là), sans oublier le fil rouge avec les membres récurrents du Département V.



Cela donne un sentiment de retrouver des vieux copains et de suivre leur petites histoires.



Distillant petit à petit des informations sur le staff des trois barjots qui composent le Département V, il nous tient par les c… heu… par les questions que l’on se pose sur le passé obscur de certains des membres (surtout Assad).



Et l’auteur, ce sadique, nous envoie des infos par petites doses… ce qui fait que je me questionne encore plus sur notre petit syrien, cet élément du groupe que j’adore (surtout ses métaphores avec les chameaux ou dromadaires) mais qui soulève bien des interrogations dans ma tête.



Je dois dire aussi que j’ai eu un coup de cœur pour le jeune Marco et j’apprécierais le retrouver dans les romans suivants… Monsieur Adler-Olsen, si vous me lisez… Merci.



Sans mettre la charrue avant les dromadaires, Adler-Olsen tisse sa toile de manière lente, mais sans vous faire bailler d’ennui. Si vous voulez dormir, ne vous lancez pas dans un de ses romans, comptez plutôt les chameaux !



De dunes de sables en dunes de sable, Adler-Olsen fait souffler un petit vent jusqu’à ce qu’à nous révéler le dromadaire caché derrière tout ce monticule de sable.



Et le coup de génie est là parce que chaque tome est différent : il peut nous divulguer beaucoup dès le départ ou quasi rien. Chaque roman est différent !



S’il manie l’humour avec brio, notre écrivain ne se prive pas non plus pour tacler son pays et la mentalité de ses habitants… la plume sait se faire perfide sans en avoir l’air.



Niveau suspense, je me demande même si l’auteur ne ferait pas partie – avec d’autres – d’un complot visant à me coller une tachycardie durant mes lectures. Si, si, parce que dans son roman, il y a quelques passages qui m’ont fait passer le palpitant à plus de 150 pulsations par minute.



Bref, sans être un thriller à cent à l’heure, il sait vous emmener à un train de dromadaire dans son enquête sans que vous voyez le temps passer. Et on en redemande.



Lire Jussi, c’est Jouissif…


Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Victime 2117

J'avoue que j'ai laissé décanter cette lecture avant de m'exprimer et de partager mon ressenti. Et malgré tout, je reste perplexe. D'emblée je vous dis que ce n'est pas mon titre préféré. Il se lit bien comme tous les autres mais...

L'auteur a fait fort et gros, très gros. Tout comme les derniers titres de Nesbo avec son Harry Hole, trop de tout en gros. Est-ce le propre des séries qui s'éternisent? Je ne sais pas...Ici, Jussi Adler Olsen avec Victime 2117 a décidé de prendre le chemin du sensationnel, du feu d'artifice, du tout en gros , de la grande surface.

Je ne doute nullement que:

- le sort des migrants est terrible, des plus affligeants et désespérants;

- le feu de la vengeance peut mener à la folie;

- le phénomène japonais des hikikomoris s'occidentalise;

mais tout ça dans le même titre ?

Pour moi, Victime 2117 devait retrouver cette bande de collègues atypiques avec sa dose de problèmes, maladies, soucis quotidiens et passé trouble. Les retrouver dans de plausibles enquêtes. Retrouver Carl plus consistant certes mais je me suis habitué à son égoïsme; Rose qui retourne en selle bien décidée; Gordon qui s'affirme tout en s'effondrant et Assad, ce cher Assad, secret, ténébreux mais tout aussi pimpant que piquant. Il est vrai que l'auteur avait plusieurs routes pour nous dévoiler le véritable Assad. Il a choisi celle avec le plus d'échafaudages et pour moi la moins crédible.

Comment retrouverons-nous cette bande d'humains ? Défaits, vidés, liquéfiés? En reconstruction? Ischhhh ce ne sera pas la joie ! Comment redonner du "pep" à ces enquêteurs du Département V ? C'est là que l'auteur devra me convaincre...
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Dossier 64

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé la fine équipe du département V, avec notre commissaire Carl Morck, dont la vie familiale est toujours aussi agitée, Rose qui met la main sur un dossier « cold case » et le suit de manière opiniâtre, et Assad sur lequel on apprend un peu plus de choses, tous trois persécutés par un virus terrible qui leur fait squatter les toilettes et renifler.



J’aime bien la façon dont l’auteur mène deux récits parallèles, entremêlant des faits remontant à 1987, quand Nette tente de régler ses comptes en nous racontant son histoire, et l’enquête de Carl Morck de nos jours qui cherche à faire un lien entre des disparitions de l'époque et l'agression d'une tenancière de bordel de nos jours.



Jussi Adler-Olsen à travers une enquête menée tambour battant, un suspense qui va crescendo, nous parle d’un problème qui m’intéresse énormément, l’eugénisme, et tout ce que l’on peut faire au nom d’une race que des médecins appellent supérieure. Cet horrible Dr Curt Wad est une émanation de Mengele, et stérilise toutes les femmes qu’il juge indigne d’enfanter. Avortements provoqués, viols, enfermement après avoir subi des soi-disant tests d’intelligence sur cette île de Sprogø, où ces femmes sont enfermées, sous camisole chimique quand elles se révoltent.



De même, il nous montre la manière dont ce médecin a pu constituer son réseau, avec d’autres confrères aussi dénaturés que lui, pour arriver à construire un parti politique et accéder au pouvoir. La façon dont il fait chanter les gens qui pensent différemment, les achetant ou s’en débarrassant, par la violence. Il se sent tellement au dessus des autres, avec sa suprématie planche qu’il n’hésite pas à tenir des propos racistes, xénophobes, sans vergogne.



Comme le souligne l’auteur dans sa note, « les stérilisations étaient pratiquées en application des lois pour la pureté de la race et l’eugénisme promulguées dans les années 1920 et 1930 dans un certains nombres de pays occidentaux dotés d’un gouvernement social-démocrate et marqués par le protestantisme » et sur l’île de Sprogø de 1923 à 1961, donc jusqu’à une période tout de même assez récente.



C’est le quatrième livre de Jussi Adler-Olsen que je lis, étant tombée sous le charme de son premier roman, j’adore cette équipe improbable et haute en couleurs, et j’apprécie ces enquêtes qui, l’air de rien, aborde toujours un phénomène de société. Ce quatrième opus m’a plu tout autant que les précédents. Au bout d’une cinquantaine de pages, j’ai dévoré, pratiquement en apnée, j’attends le suivant…



Note : 8,8/10
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Selfies

Jamais je n’ai encore réussi à lire un roman de cet auteur à mon aise, en m’immergeant doucement dans son récit, en dégustant lentement ses phrases…



Non, depuis le début, je me jette sur ses romans comme un cannibale affamé sur un morceau de viande humaine !



Je VEUX savoir ce qu’il va arriver, alors je dévore le roman à une vitesse folle et ensuite, tel un junkie en manque, je traine mon ennui durant quelques jours, triste à l’idée d’avoir quitté si vite mes copains du Département V.



Une fois de plus c’est ce qu’il s’est produit et me voilà avec le coeur en berne jusqu’au prochain, le tome 8.



Pourtant, on ne peut pas dire que l’écriture de Jussi Adler-Olsen soit exceptionnelle. Nous sommes loin d’un prix d’écriture, pas de tournures de phrases savantes, rien de compliqué pour l’esprit et à la fin, tout est toujours très clair dans la résolution du ou des meurtres.



Alors pourquoi tant d’amour pour ses romans mettant en scène le fameux Département V ?



Sans doute parce que l’auteur a créé une équipe atypique, avec un commissaire Carl Mørk qui préfère mettre ses pieds sur le bureau que de bosser (moins maintenant) et avec un aidant au passé mystérieux et trouble, qui nous cause toujours de ses chameaux, j’ai nomme Assad le Syrien.



Ajoutons à cela une Rose qui est souvent perturbée et à laquelle on s’attache immanquablement et un grand échalas du nom de Gordon, que l’on déteste d’entrée de jeu avant qu’il ne nous révèle tout son potentiel caché.



La force de ses romans tient dans ses personnages qui, au fil des romans, sont devenus des amis que l’on apprécie de retrouver, des personnages dont les secrets nous sont dévoilés peu à peu, et qui, bien souvent, rajoutent du mystère en levant les coins du voile.



De plus, il y a de souvent des notes d’humour dans les dialogues, dans les expressions erronées d’Assad, ses proverbes avec ses chers chameaux, dans les métaphore utilisée pour illustrer les pensées des personnages. On se bidonne pas, mais on a souvent un pouffement de rire qui nous échappe.



Les enquêtes sont souvent complexes, aux multiples ramifications, et celle-ci ne fait pas exception. De plus, l’auteur plonge souvent dans le passé trouble et pas très reluisant de son pays, le Danemark, nous montrant que oui, il y a quelque chose de pourri au royaume.



Pourtant, j’ai ressenti moins d’émotions fortes dans celui-ci, contrairement à "Dossier 64" ou à "L’effet papillon" ("Miséricorde" était rempli d’émotions aussi, tout comme "Profanation") car le sujet de traité s’y prêtait moins (si je puis dire), mais j’avoue que mon petit cœur a tremblé à bien des moments pour un personnage en ballotage et suite aux révélations sur son passé qui fut loin d’être paisible et heureux…



Le sujet traité ici est un fait bien connu de nos sociétés : les centres d’aides sociales. Rien de reluisant dans ces lieux inhumains et personne n’aurait envie d’aller y faire la file pour mendier de l’argent. Le sujet est fort.



Mais au lieu de se concentrer sur des gens qui crèvent vraiment de misère et qui galèrent pour s’en sortir, l’auteur nous présente une belle brochette de pétasses bimbos qui préfèrent, non pas l’amour en mer, mais se la couler douce en vivant sur le dos de la société plutôt que de bosser.



Ça change toute la donne, non ?? Elles, on aurait vraiment envie de leur coller des grandes paires de claques, mais pas de les plaindre.



Pas de temps mort, j’ai avalé ce roman en une soirée et une partie de mon samedi, c’est vous dire combien il m’a captivé.



J’ai été soufflée en voyant comment nos pétasses bimbos voulaient régler leurs problèmes d’argent et comment une autre personne voulait remédier aux problèmes de ses pétasses prétentieuses qui n’en foutent pas une. My god, encore une belle brochette de personnages réussis.



Alors, je ne sais pas si le petit oiseau va sortir durant le selfie, mais souriez tout de même, on ne sait jamais… Bien que parfois, entre ces pages, on ait tendance à rire jaune.



Vivement le prochain tome !

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Victime 2117

Il aura fallu attendre le huitième tome des enquêtes du Département V pour enfin connaître la véritable identité d'Assad et le mystère qui entourait son passé.

Pas de véritable surprise sur l'intensité de la vérité car on s'attendait forcément à ce que cela soit costaud !



Chaotiques, âpres, habités, chaque Jussi Adler-Olsen progressait comme à l'approche d'un ouragan dont le déchaînement balaierait tout sur son passage, dégageant la tension électrique propre à la révélation de secrets enfouis.

Cette fois-ci je suis restée un peu sur ma faim !



Trop de thématiques, trop de rebondissements, pas assez de profondeur !



Malgré la virtuosité et l'élégance de la plume de l'auteur danois et la construction étonnante, j'ai été un peu moins embarquée par cette enquête composée pourtant de tous les ingrédients desquels raffolent les amateurs du Département V.



Toujours un grand oui pour cet auteur en attendant que dans le prochain on retrouvera notre équipe de choc en meilleure forme !!





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Miséricorde

En voilà un drôle de zèbre : Carl Mørck, un inspecteur danois. Danois ? Rien à voir avec le chien, bien que Carl ait une sacrée grande gueule et que ses petites saillies verbales (vous pensiez à quoi ?) ne plaisent pas à tout le monde. De vrais coups de dents, parfois, ce qui fait qu'il n'est pas apprécié à sa juste valeur, bien que ce soit un enquêteur hors pair.



Lecteurs et lectrices, je vous signale d'emblée que si vous êtes à la recherche d'un polar au rythme trépidant, laissez tomber ce bouquin, il n'est pas pour vous.



L'auteur prend le temps d'installer son intrigue, mêlant les chapitres qui se déroulent entre les années 2002 et 2007.



Il fait de même avec ses personnages, prenant le temps de développer le mal-être de l'inspecteur Carl Mørck et durant ce moment, l'intrigue se met en place, lentement, mais sûrement, aiguisant notre curiosité.



Puisque c'est dans le flic torturé qu'on fait les meilleures soupes policières, Carl Mørck est un inspecteur à la criminelle qui a survécu à une fusillade où l'un de ses collègues est mort et l'autre grièvement blessé.



Autant dire qu'il ne va pas très bien. Et du côté de sa vie privée ? Guère reluisant, pour ne pas dire que c'est la cata. Sa femme l'a quitté mais continue de le faire chier. Bref, la vita e bella !



Le comble ? Pour se débarrasser de lui au commissariat, on le nomme à la tête du département V, chargé de se pencher sur des affaires non élucidées.



Puisqu'il est relégué dans le placard à balais, il dépose les deux pieds sur la table et basta.



Là, comme nous, lecteurs, avons eu droit à plus d'infos dans les chapitres que lui, on se dit que pour retrouver Merete Lyyngaard, ça va pas être coton avec un flic qui fait des Sudoku.



Ben oui, nous, lecteur, on apprend très vite que Merete, celle qui incarnait l'avenir politique du Danemark, est en fait retenue prisonnière dans une espèce de grande cage hermétiquement fermée. Nous avons déjà fait sa connaissance, ainsi que de son frère handicapé, Oluf.



Deux personnages très touchants que j'ai vraiment apprécié.



Pareil pour l'enquêteur, Carl, qui m'a fait sourire, trouvant le personnage bien plus "travaillé" que celui de Steven Dark dans "Level 26".



Le must de tout cela, c'est qu'on lui a adjoint un syrien, Hafez el Assad, homme à tout faire (le ménage entre autre) mais qui prend son travail tellement à cœur qu'il va très vite dépasser ses fonctions qui consistent surtout à faire le café et à jouer au chauffeur.



Il est Syrien... heureusement qu'il ne se prénomme pas Bachar ! Regardez son nom de famille et vous comprendrez.



La plus grosse partie des épices du roman se trouve dans ces deux hommes - Carl et Assad - véritable duo cocasse et improbable. Assad a de la matière grise entre les deux oreilles et de l'énergie pour deux, sans parler de sa manière particulière de se mettre les femmes dans la poche.



Par contre, s'il avait regardé la série "Les Experts", il saurait qu'on ne met pas ses mains pleines de doigts sur des pièces à conviction ! Oups.



Dommage qu'une phrase ait éveillé mon cerveau et que j'aie rapidement compris pourquoi Merete avait été enlevée et retenue prisonnière dans cet espèce de sas de compression.



Oui, j'avais compris qui était coupable... Oh, cela n'a rien enlevé de mon plaisir de lecture, savourant chacune des pages, tremblant pour Merete et m'inquiétant pour son frère.



En fait, je voulais absolument découvrir tout le nœud de l'intrigue à mon aise, sans me presser, en suivant les pérégrinations de notre duo amusant et en découvrant au fur et à mesure toute l'enquête et sa résolution.



J'avoue que sur la fin, j'étais agrippée à mon livre... Mais que ça fait du bien.


Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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L'Unité Alphabet

Un hôpital allemand perdu dans la campagne, au cours de la seconde guerre mondiale. L’Unité Alphabet.

Hôpital psychiatrique.

Dédié aux nazis blessés, ou fous, qui ne peuvent retourner chez eux, ce qui serait la honte de leurs familles. Les SS préféraient l’euthanasie, c’est plus propre, cependant dans le cas des huiles proches d’Hitler, cet hôpital soignait la folie de ces meurtriers, et préférait tout de même les y laisser le temps qu’il faut incognito.



Par électrochocs, pilules, camisoles de force, psychotropes… et mauvais traitements.

Cet internement était aussi l’intérêt de certains officiers du Reich, qui auraient dû, sinon, partir sur le front de l’Est, donc voués à une mort certaine.

Naturellement, et par conséquence, certains meurtriers nazis, vers la fin de la guerre surtout, sont devenus des simulateurs dans l’unité alphabet (mieux vaut être fou que désavoué par le Führer, ou obligé de risquer sa vie, ou devoir expliquer les crimes commis)



Deux pilotes de chasse anglais sont, par malchance, internés avec des simulateurs. Ne parlant pas allemand, ils se taisent, et sont vraiment considérés comme fous. Pourraient devenir fous. Pourtant, ils remplacent des criminels de guerre au passé horrifiant, et personne ne s’aperçoit du remplacement.



On y apprend les malversations, la corruption de ces nazis, pas seulement fiers de donner la mort parfois par des moyens « raffinés !», plus que cruels. Dans les camps de concentration, le détournement de nourriture, les sanctions en punition de crimes qu’ils n’avaient pas commis, précipitaient la mort des déportés :« cela arrangeait tout le monde» , commente Jussi Adler Olsen .

On apprend aussi les pillages, les vols d’œuvres d’art mis à l’abri dans des banques de Bâle, les manoeuvres pour couvrir ces pillages. L’après guerre, avec ses secrets sous peine de mort, puisqu’ on se doute que les anciens officiers nazis ne sont pas devenus des faibles, perpétue les forfaits et même les multiplie.

Rien ne s’oublie, les criminels habitués à massacrer continuent à le faire, vivent dans l’impunité, ressassent leur passé et pourtant ne se sentent jamais en sécurité.

Heureusement que @yaena mon amie Doriane avait chroniqué ce livre et m’avait prévenue, j’aurais été déçue sinon, puisque Jussi Adler Olsen jusque là me plaisait bien : elle énonce quelques bémols sur certains faits improbables, des assemblages faciles, des longueurs et parfois aussi des ellipses. J’en cite parmi d’autres : une anglaise parle longtemps à une allemande, et l’une des deux avoue par la suite qu’elle ne comprend pas la langue de l’autre. L’un raccroche le téléphone, sauf qu’il ne téléphonait pas.

Doriane, oui, bilan mitigé aussi pour moi.

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Promesse

Lire un roman de Jussi Adler-Olsen, c’est comme retrouver de vieux amis. Des amis lointains, qu’on a malheureusement l’occasion de ne voir qu’une fois par an, mais dont les retrouvailles sont toujours un moment fort en émotions. Sentir qu’on s’est profondément manqué les uns les autres, et se revoir comme si on s’était quittés la veille.



Le flegmatique Carl Mørck, l’énigmatique Assad, la dynamique (dynamite ?) Rose. Trois personnages inoubliables (mention spéciale à Assad, qui est sans doute mon personnage de fiction préféré. Au point que parfois je pense qu’il existe vraiment et que, durant ma lecture, je commence à parler comme lui, alors).



C’est le sixième roman de la série. L’auteur est tellement doué qu’un lecteur novice y trouvera clairement son compte s’il commence par celui-ci. Pour les autres, les retrouvailles s’annoncent particulièrement intenses. Attendez-vous à en apprendre de belles sur le passé de nos protagonistes. Enfin juste un peu, hein (et voir aussi s’ouvrir foultitudes de nouvelles interrogations…). Il est un peu sadique, ce danois facétieux.



Lire un roman de Jussi Adler-Olsen, c’est s’imprégner de la société danoise et partir dans un voyage plein de belles découvertes. Cette fois-ci c’est au tour de l’île de Bornholm, dans la mer Baltique, de nous accueillir. C’est particulier de vivre sur une île, croyez-moi.



Lire un roman de Jussi Adler-Olsen, c’est ressentir des sensations fortes, outre l’amour inconsidéré qu’on porte aux personnages. Se passionner, s’indigner, s’amuser… Chaque roman de l’écrivain danois est un florilège d’émotions, par la grâce de son écriture unique. Un mélange détonnant, entre une certaine froideur toute nordique et des envolées drolatiques irrésistibles. Le tout, pour nous peindre sans concession des pans de notre société occidentale. Personne ne raconte les histoires comme lui. Mention spéciale, une fois de plus, à l’exceptionnel travail de traduction de Caroline Berg, qui fait partie intégrante de cette aventure.



Après un précédent roman (L’effet papillon) où la critique acerbe de la classe politique danoise était prégnante, le voici qu’il change de registre. L’histoire repose sur un fait divers qui semble totalement banal, et JAO arrive à nous pondre 650 pages sans que vienne poindre le début de l’embryon du commencement de la moindre longueur. Quand on sait que le rythme y est loin d’être effréné (sauf au final), c’est un véritable exploit du maître danois.



Il faut dire que l’intrigue est bien plus complexe qu’il n’y parait, que l’auteur s’en donne à cœur joie pour embrouiller les pistes, et en profite pour nous plonger dans l’univers des sectes et autres occupations ésotériques.



Fermer un roman de Jussi Adler-Olsen, c’est se sentir connecté avec l’auteur et ses personnages, avec un pincement au cœur à l’idée qu’il va falloir attendre une année pour retrouver des amis chers (même s’ils sont franchement un peu dérangés).



Venez donc vivre un étonnant moment avec Carl, Assad et Rose, alors (mais si le malheur veut que les deux derniers nommés vous proposent un thé de leur fabrication, je vous conseille fort de refuser poliment).
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Profanation

La seule chose que je n’ai pas compris dans cet excellent livre, c’est le titre… mais, bon, cela n’a qu’une importance relative.

Excellent, parce que, dès les premières pages, on sait qui sont les meurtriers, d’ex jeunes nés avec une cuiller en or dans la bouche, de bonne famille, éduqués, fils de riches. Ce que l’on ne sait pas, et Carl Mock , aidé par l’impayable Assad, non plus, c’est pourquoi apparaît sans raison un dossier vieux de 20 ans et bouclé, puisqu’un des meurtriers présumés a avoué et est bouclé depuis 11 ans.

Tout l’art de Jussi Adler Olsen n’est donc pas de nous tenir en haleine : qui a tué ? Qui ? Mais de nous faire participer à ses recherches sur la raison du dossier échoué, sur son commanditaire, sur les agissements des milliardaires et leur manière d’éviter les condamnations, sur finalement plein de questions pas résolues.

A ce propos, l’auteur nous raconte la passion de certains êtres de tuer, leur soif de sang, leur orgasme de voir leur victime souffrir, se rendre, abdiquer, les shoots que sont la mise à mort après torture.

Impunis, sont-ils.

Sans jamais tomber dans ce que j’exècre, les détails glauques ou sanglants.

Au contraire, truffé de remarques du genre : « et le gouvernement, soucieux de la santé publique, avait fait en sorte que l’alcool ne coûte presque plus rien. »

Excellent, excellent livre. Et je me précipite sur le tome 3 de si bonne réputation.

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