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Critiques de Kenneth White (87)
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Le sel de la Bretagne

Le sel de la Bretagne est une invitation à voyager dans le temps et dans les souvenirs d’auteurs du terroir.

Quand un collectif partage ses souvenirs, ses anecdotes, ses histoires. Tout vit, s’empreint de nostalgie, d’humour, de beauté.

Jusque là, la Bretagne c’était une terre de légendes, Brocéliande, l’ankou, les druides, le Triskel. Mais aussi l’océan, ses tempêtes, ses marées ( quel mystère pour une méditerranéenne). Et ensuite, Pêcheurs d’Islande, Bécassine, la musique.

Mais le temps de cette lecture, j’ai découvert une autre bretagne, grâce à ce collectif, ce pays s’est matérialisé avec ses peintres au printemps, son millefeuille du Faou,… je ne cite pas tout. Et le fou-rire que m’a fait prendre Yann Queffélec avec Météo.

J’en ressors avec l’envie de visiter tout ces lieux, qui m’ont séduite, à travers les récits de ces auteurs

Merci Les Presses de la Cité pour ce dépaysement.

#Le sel de la Bretagne#NetGalleyFrance

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Le 1 nouvelles - 2017

Ailleurs...Ce mot évoque irrésistiblement pour moi les merveilleux nuages de Baudelaire. Et plutôt que vers un espace géographique lointain, il m'emmène dans les méandres du rêve et de l'imagination.



C'est le mot à partir duquel les différents auteurs réunis dans ce recueil ont écrit une nouvelle ( à l'exception des textes de le Clézio et Orsenna qui proviennent d'oeuvres antérieures). Toutes ces nouvelles ( 11 en tout) m'ont plu, certaines ont bien sûr eu plus de résonance en moi.



Les "rats de rue" de le Clézio, enfants mexicains passant la frontière par les égouts , nous serrent le coeur. En écho, " La jetée", de Nathacha Appanah présente de façon sensible le destin cruel de jeunes pauvres, dans un pays indéterminé, dont le seul moment de joie est leurs retrouvailles sur la jetée, leur ailleurs.



Deux autres textes ont capté particulièrement mon attention : tout d'abord, la très émouvante " fin de l'insouciance" de Karine Tuil, où elle trace avec amour le portrait de son père, disparu justement après la publication de son livre " L'insouciance" . Et la magnifique rencontre du personnage féminin de Catherine Poulain avec un chevreuil, au sein de la forêt canadienne.



Lydie Salvayre et Véronique Obaldé n'ont pas , à proprement parlé, écrit une nouvelle, ce sont plus des réflexions, fort intéressantes, sur cet écartèlement ambivalent entre la recherche d'un ailleurs et la volonté de rester ici.



Véronique Obaldé note:" Ailleurs, pour moi, depuis l'enfance, c'est l'autre nom du désir et du rêve ". Je suis assez proche de cette définition. Et pour vous, qu'est-ce que l'ailleurs?
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La route bleue

Ce n’est pas à un simple voyage que nous invite Kenneth White qui part de Montréal pour atteindre tout au nord la baie d’Ungava qui signifie en esquimau «le lieu le plus lointain». Il poursuit ainsi la route vagabonde qu’il avait commencé à emprunter en découvrant l’existence (ou le rêve) du Labrador dans un livre de prix reçu à douze ans.



«Peut-être la route bleue est-elle ce passage parmi les silences bleus du Labrador.

Peut-être l’idée est-elle d’aller aussi loin que possible -- jusqu’au bout de soi-même -- jusqu’à un territoire où le temps se convertit en espace, où les choses apparaissent dans toute leur nudité et où le vent souffle, anonyme.
Peut-être.

La route bleue, c’est peut-être tout simplement le chemin du possible.

De toute façon, je voulais sortir, aller là-haut et voir.» (Préface)



Atteindre le Labrador c’est aussi retourner à la source, retrouver son visage originel, s’ouvrir et peut-être relier deux pôles de sa vie puisqu’il y cohabite une «Nouvelle Ecosse» et un «Cap Breton». Kenneth White nous entraîne dans cette redécouverte des origines en compagnie de ses auteurs préférés, Melville, Walt Whitman, Thoreau et Bashô et en tentant de faire jaillir la vérité perdue ou détruite des êtres qu’il croise sur sa route, en particulier les indiens ; une route bien souvent jonchée de bouteilles de bières vides et de hot dogs. Pour Kenneth White dont l’esprit vagabond est ouvert sur un monde multiple, tout prend part à ce qu’il nomme la «géopoétique».



Dans une librairie de Sept-Iles il achète un livre attiré par le titre ,«Le passage du Nord-Ouest», et se réfugie dans un café pour le lire. Un choc :

«L’auteur (Michel Serres) parlait mon langage. Même ses mots étaient les miens.

Merde et remerde !

J’avais envie de souligner chaque phrase.

(...) En revenant à ma chambre du North Coast Hotel, je suis passé devant une jeune fille qui vendait des pommes au bord de la route.

Elle avait les yeux les plus bleus que j’aie jamais vus

Dans ces yeux, j’ai vu le Labrador.» p 78-79



Il nous fait, par sauts, franchir l’espace entre rêve et réalité les reliant dans une «pensée qui nage et qui vole», «une philosophie océanique».

La route bleue «chemin de (re)naissance et de reconnaissance» se termine par un long poème que le vent lui a apporté, dont ce petit extrait :

«et ce monde était un nouveau monde

et ma pensée aussi était nouvelle

rien qui ressemble à un «esprit»

seulement les traces bleues sur la neige

le vol des oies sauvages

et les feuilles rouges de gel»



Cette route bleue que j’ai parcouru pour la seconde fois, à presque trente ans d’intervalle, a su me réserver encore de bien belles surprises et les rêves qu’elle avait fait naître, toujours vivants, se jouent de l’espace et du temps.

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Le sel de la Bretagne

Un recueil de divers textes écrits par 36 auteurs ayant tous un lien avec la Bretagne : des souvenirs pour la plupart, des poèmes, des récits d'odeurs, de sons et d'images mais aussi sur des objets et des goûts qui la représentent !



Nul besoin de connaître la Bretagne pour être touché par ces mots qui respirent l'amour, le bien-être, l'apaisement ou l'envie d'y retourner et s'y lover ! La Bretagne me manque et j'ai plongé avec délectation dans ces récits qui pour la plupart m'ont parlé !



Ne vous attendez pas à un fil conducteur narratif, ce sont textes d'émois et de sensations personnels et n'ont pas la prétention de donner dans la littérature, uniquement celle de partager la passion pour un pays, si beau et si riche !



#Leseldelabretagne #NetGalleyFrance
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Lettres de Gourgounel

Composées dans une ferme de la montagne ardéchoise en 1962 et parues en 1966, les « Lettres de Gourgounel » de l’écossais Kenneth White remportèrent très vite un vif succès.

L’auteur y relatait son installation dans la vallée de la Beaume en Ardèche, au lieu-dit de Gourgounel, dans un mas en ruine en plein cœur des bois de châtaigniers, accessible seulement par un chemin muletier.

Après plusieurs années de vie citadine passées à Glasgow et à Paris, le besoin de se retrouver face à lui-même, de se dégager des contraintes et des influences du quotidien, incitèrent Kenneth White à rejoindre le Sud de la France pour s’établir en milieu rural dans l’un des départements les plus isolés du pays.

Là, influencé par la pensée orientale, par la philosophie de Thoreau et son livre « Walden ou la vie sauvage », par les grands poètes vagabonds que furent Rimbaud ou Whitman, Kenneth White aspirait à mettre en pratique le précepte de Nietzsche de « l’isolement temporaire », c'est-à-dire le recouvrement de ses forces par une profonde concentration sur soi-même.



Gourgounel…Avec son nom qui « gargouillait, qui parlait le langage des sources », avec sa situation idyllique au sein d’une nature foisonnante, Kenneth White avait découvert en Gourgounel le lieu qu’il recherchait, « le lieu où tout ne parlerait que de l’essentiel, c'est-à-dire de la solitude, du silence, du vent, du soleil et de l’orage », « l’endroit où concentrer sa vie et sa pensée ».



La démarche de l’auteur n’est pas de revenir à la terre dans un but de « régression pastorale » où tout autre motif rural ou agricole, mais bel et bien une volonté de communion spirituelle avec la nature ; « c’est soumettre toute la réserve de matières accumulées au cours des dernières années (connaissances, images, sentiments) à la puissance métamorphosante du feu », une « alchimie mentale » qui, par le biais de l’étude, du travail, de la méditation et de la contemplation, ouvre les voies de l’univers cosmique et fait accéder à un équilibre existentiel, à une sagesse similaire à la sapience orientale.



C’est ce message de paix et d’équilibre qui a valu à « Lettres à Gourgounel » son succès et sa notoriété, jumelé de surcroît, à une langue toute simple, qui veut exprimer en toute clarté le bien-être ressenti et l’enrichissement personnel et spirituel acquis au cœur de ces montagnes.

Ici, pas d’effet de style mais une volonté de limpidité afin que le lecteur « goûte un peu de la saveur venue directement de la terre première » et puise dans la souplesse de ces lignes le plaisir fondamental que la nature inspire.



Ce qui fait l’originalité de l’ouvrage, c’est son relief vallonné et ondulant, changeant et capricieux comme une rivière serpentine, passant ça et là de la narration d’un quotidien fait de petits riens (refaire la toiture, dormir à la belle étoile, cueillir des champignons), à la description des autochtones (portraits hauts en couleur des paysans du coin), à la célébration de haïkus et de pensées orientales et au récit d’anciennes légendes, d’histoires locales ou d’anecdotes, puisées dans des lectures ou dans des souvenirs personnels.

Tout cela forme une composition vivante et joyeuse, comme un tableau sans cadre qui se peindrait au-delà des limites de sa surface, au gré de l’itinéraire spirituel de l’auteur. Et puis toujours cet émerveillement constant, jour après jour, face aux richesses du ciel et de la terre, de l’eau et de la nature, face à cette beauté pure qui transcende l’être qui sait regarder autour de lui, qui sait contempler et boire à la source de la vie.

« Une merveilleuse luminescence émanait des arbres, de la pierre, du ciel et de tout le visible. Et le grand vent soufflait… »

Pour Kenneth White, Gourgounel était « un lieu de l’esprit, situé partout et nulle part ».



Parce qu’il est avant tout un passant dans ce monde, un marcheur, un voyageur, l’auteur a poursuivi d’autres itinéraires et parcouru bien d’autres lieux de l’esprit, en France, en Europe, en Extrême-Orient... Ces voyages ont fait naître d’autres ouvrages, « Les cygnes sauvages », « La route bleue », « Atlantica »…

Aujourd’hui, on associe généralement les termes de « nomadisme intellectuel » et de « géopoétique » à cet écrivain, penseur et poète qui n’a cessé depuis lors d’essayer d’entretenir et d’enrichir « le rapport Homme-Terre » dans tous les domaines de la vie.

A l’heure où la Terre va de plus en plus mal, il est à souhaiter que son message n’ait pas fini de résonner en nous…

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Les Cygnes sauvages

Quand un poète écossais parcourt les routes du Japon sur les traces d’un compositeur de haïku du XVIIème siècle…



La plupart du temps, la littérature d’une langue ou d’un pays est née par la poésie et de la poésie. Ce fut le cas en Grèce antique, à Rome, en Chine, en Arabie, en Inde. Au Moyen-Âge la France eut Rutebeuf, l’Allemagne Walter von den Vögelweide, l’Angleterre Chaucer, l’Italie Dante et Pétrarque, la Perse Saadi. Plus tard, le Portugal eut Luis de Camoes et les ‘Luisiades’, la Russie Pouchkine, l’Ecosse Robert Burns... Bien souvent, elle est également la première à mourir ; et sa fin annonce celle d’une littérature entière, en d’autres termes celle d’une civilisation.



Le Japon fut l’un des plus grands pays de poésie. Les haïkus, ces drôles de petits poèmes en trois vers qui à l’origine célébraient uniquement les saisons, est son style le plus connu. Kenneth White, chantre de la poésie géographique itinérante, part à la suite de l’un des pères fondateurs du style : Matsuo Basho, maitre zen du XVIIème siècle, auteur de plus de 2000 haïkus. L’un de ces personnages qui fait fantasmer les occidentaux, énigmatiques par leur simplicité, jamais avares de bons mots et d’ironie ; fascinants par leur ascétisme éclairé, sortes de Diogène à la recherche d’un équilibre plus que du dénuement.



Kenneth White, animé par sa conviction du lien indéfectible entre poésie et géographie, part sur ses traces. On ne sait pas trop comment il se déplace. A pied, en stop peut-être. Le lecteur qui le souhaite peut prendre la route à ses côtés. Un chemin pour s’extirper de la facilité ; de ce brouhaha permanent qui endort l’intellect comme une sauce trop onctueuse noie un plat. Juste suivre un homme qui, s’appuyant sur son intelligence et ses grandes connaissances, trace sa voie…



Il n’y en a plus tant.
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Lettres de Gourgounel

Kenneth White, doux poète écossais, peut-être le plus important de la deuxième moitié du XXème siècle, aimait la France. Ses villes, mais aussi et surtout ses régions perdues où le temps semble s’être arrêté, comme on en trouvait encore un peu partout dans les années 70. Les résidus de ce que la grande guerre n’avait pas irrémédiablement dépeuplé, et dont la mondialisation ne fit qu’une bouchée. Mais peut-on reprocher aux gens de vouloir rouler sur des routes bitumées au lieu de marcher des heures durant, remplacer leur faux par un tracteur et uniformiser de formica leur cuisine à la place des lourds meubles de bois ? Ce qui est pittoresque est bien souvent spartiate…



Un poète comme Kenneth White ne souligne pas ces contrastes. Il s’y immerge. Il achète une maison abandonnée au milieu de nulle part, environnée de châtaignés et de terrasses aux cultures en friche. Le plus proche voisin est à une bonne demi-heure de marche. Seul le facteur passe, de temps en temps. Une cheminée. Un tas de paille. Une pile de livre. Il n’en faut pas plus à ce poète à la fibre lacédémonienne, capable d’abjurer le confort le plus basique pour goûter plus pleinement la sagesse augustinienne et les paraboles taoïstes.



Se succèdent réflexions, parfois d’apparence volontairement futiles, et anecdotes sur sa vie de tous les jours et celle de ses distants voisins. Ces derniers sont bels et bien les derniers. Tous les jeunes partent en plaine trouver une place – aux postes, en usine, en mairie, en atelier… Seuls restent les vieux, les malades, et les éternels célibataires à la tête un peu dérangée, dont la seule conversation est celle du carnier et des bolets. Parfois, les trombes d’un orage s’abattent. Avez-vous déjà écouté les terribles colères de la nature malmener un toit qu’on sait solide, enfoui dans une couverture, un livre à la main ? Si ce n’est pas le cas je vous le souhaite, car je ne connais pas de plus grand confort dans la vie.



Un court opus chargée de la sagesse des gouttes d’eau sur les feuilles vertes après la pluie, des pieds douloureux après une longue journée de marche alors que la maison est encore loin, et de l’agonie des civilisations qui, des siècles durant, arrachèrent leur vie à l’âpre terre des montagnes. Montagnards de tous les pays unissez-vous !

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La maison des marées

Je suis tombée sur ce livre parmi les nouveautés de la médiathèque et le résumé a piqué ma curiosité : j'ai eu envie de découvrir ce qu'un Ecossais (devenu Français il y a déjà quelques décennies) avait à raconter sur ma chère Bretagne...

J'ai bien aimé le suivre dans son quotidien et dans ses réflexions, mais j'avoue préférer la fiction et je n'ai sans doute pas autant apprécié ce témoignage qu'il ne le méritait...
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Déambulations dans l'espace nomade

Ce livre entraîne le lecteur, non seulement pour un immense voyage de par le monde mais également à travers les siècles. Il l'invite à s'engager sur des sentiers abandonnés ou trop souvent réservés aux seuls ethnologues ou archéologues, à découvrir un monde dans lequel il n'aurait jamais imaginé s'aventurer, un monde où peinture et poésie se mélangent mais aussi art moderne et art primitif. Un ouvrage dans lequel tout devient matière à se confondre avec la poésie, que ce soit de la géographie à la politique en passant par tout ce qui permet au monde de tourner. Que ferions-nous en effet sans l'art ? Nous vivrions, certes, mais de quelle manière ? De façon plate et taciturne, cela va sans dire mais encore...un monde qui serait probablement d'un ennui mortel puisque rien ne serait de matière à porter sur l'interprétation et rien n'ouvrirait la porte aux débats !



Un ouvrage que j'ai trouvé un peu complexe en soi mais qui a l'avantage de nous pousser à découvrir des œuvres, aussi diverses que variées vers lesquelles je ne me serais probablement jamais tournée. Ouvrage qui nous emmène dans un superbe voyage à travers le monde, autant celui de l'esprit que celui de l'espace-temps et c'est cela que je retiendrais de cette lecture. A découvrir !
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L'Ermitage des Brumes : Occident, Orient et..

Ce livre se compose de deux parties : une première partie comportant plusieurs entretiens où Kenneth White parle de sa vision de la spiritualité à travers ses valeurs, ses voyages, ses lectures... Il aborde les notions d'Orient et d'Occident dans ce qui les rapproche et aussi dans ce qui les différencie. Il nous offre sa conception de la poésie, qu'il appelle la "géopoésie", tant elle est entremêlée avec ses impressions de voyages. Ce qui fait le lien avec la deuxième partie : "L'Anorak du goéland", où on pourra découvrir ses haïkus, extrêmement modernes.

Par ce livre, Kenneth White nous fait partager sa conception des pensées orientales et occidentales et nous offre souvent une pensée différente de ce que l'on peut lire ailleurs. Je suis content d'avoir découvert cet auteur à travers ce livre et je ne m'arrêterai certainement pas là.
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Isolario : Les Îles de la grande solitude

Agréable petit livre de "géopoétique" comme le dit l'auteur. Kenneth White nous fait parcourir le monde d'îles en îles à travers des textes anciens, parfois remontant au Moyen-âge, de voyageurs et navigateurs Arabes, Portugais, Vénitiens... " Voyages où la contemplation des étoiles rejoignait la danse des vagues et l'ouverture des sens", peut-on lire dans la préface de l'auteur. C'est donc à une invitation au voyage, à l'ailleurs à la fois dans le temps et dans l'espace que nous sommes conviés. Les magnifiques illustrations de Roger Druet accompagnent merveilleusement ces textes. On regrettera cependant que ce volume ne soit pas un peu plus conséquent. Je reste un peu sur ma faim.
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Voyage à l'Île de Ruegen

C’est en 1819 que Carl Gustav Carus entreprit ce voyage, partant de Dresde, non pas en train comme cela allait devenir l’habitude, mais à bord d’une petite voiture cahotante, allant, en quelques jours, jusqu’à l’île de Rügen, laquelle constituait alors, sur les bords de la mer Baltique, une sorte de frontière, une terre des confins, une nature encore primordiale qui lui laissa de fortes impressions. Caspar David Friedrich, avec lequel il s’était lié, en avait déjà peint les paysages, y mêlant sa sensibilité, tout à la fois tourmentée et empreinte de surnaturel. Au cours de ce voyage, Carus ne cessa de dessiner lui-même, tout semblant attirer son attention et son regard, d’artiste, de poète, mais aussi de Naturphilosoph, Médecin épris de sciences. Le Gothique en briques des villes Hanséatiques le fascine. Un monolithe runique l’interpelle tout autant, évoquant d’anciennes mythologies. Les falaises de craie étincelantes de l'île constituent encore une curiosité géologique. Les forêts de Hêtres, une mer si changeante sur laquelle il embarque, la compagnie des pêcheurs… Bref ce voyage fut pour Carus une aventure extraordinaire.
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Hokusai ou l'horizon sensible

Admirateur de longue date du génial Hokusai (et il n'est pas dans mes habitudes d'employer le qualificatif génial à tout va), ce livre m'a pourtant apporté un regard complémentaire sur cette oeuvre immense . La présentation détaillée mais sachant pourtant rester concise du contexte et de l'époque ou vécut Hokusai participe à nous faire mieux saisir toute l'originalité du personnage et le sens de ses prodigieuses facultés créatives. Sa curiosité sans limites et sa (trop ?) grande liberté d'esprit - il ne rentra jamais dans aucune case - font que Hokusai reste assez sous-estimé au Japon, sa visibilité se limitant à quelques estampes montrées à répétition et réduites à leur caractère "décoratif".

Pourtant, personne n'a aussi bien montré le Japon d'alors en sa diversité et sa complexité. Et au-delà du Japon, le monde et la vie et ce qui rejoint l'universel.

"Tout y est : culture, chaos et cosmos, formes et forces, constructions et dévastations, être, vide et néant ... Sans doute aucun autre peintre au monde n'a fait un geste aussi complet."
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La route bleue

Lorsque Kenneth White arrive à Montréal avec pour projet de se rendre au Labrador, il se heurte à l'incompréhension et la surprise de ces interlocuteurs. Les Québécois, pour qui ce lieu n'a qu'une signification lointaine et obscure, lui répondent invariablement qu'il est fou ou lui demandent si "c'est un joke ou quoi ?". Notre poète écossais en vient à douter, le Labrador serait-il un lieu sorti tout droit de son imagination ? Mais c'est une contrée belle et bien réelle, White entreprend donc son vagabondage qui le mène de Montréal au Labrador, en longeant la rive nord du Saint-Laurent, puis la côte nord. Il traverse des villes aux noms évocateurs et poétiques tels que Chicoutimi, Sept-Iles, Rivière-au-Tonnerre, Schefferville, Goose Bay pour enfin atteindre la baie d'Ungava qui veut dire "le lieu le plus lointain".



A travers ce voyage, Kenneth White, ressuscite ses "compagnons fantômes" : Cartier, Whitman, Thoreau et nous fait revivre cette attirance que beaucoup, avant lui, ont eu pour ces terres sauvages, ce grand dehors. La route bleue foisonne de caribous, d'érables et d'Indiens; elle est le théâtre de belles rencontres avec Eskimo Joe ou Jean-Baptiste Mackenzie. Mais c'est aussi la vérité et les conséquences dévastatrices de la civilisation sur les Indiens, une route bien souvent jonchée de bouteilles de bières vides et de hot dogs arrosés de ketchup comme partout ailleurs même dans "le lieu le plus lointain".

La route bleue est plus qu'un simple voyage, c'est une démarche personnelle de l'auteur qui vise à un retour aux sources, aux origines d'un monde encore sauvage où son esprit serait libre de rêver.



C'est une très belle découverte que ce récit ! J'ai pris du plaisir à suivre son parcours sur une carte, m'imaginant à ses côtés et c'est bien bien volontiers que je suivrais à nouveau Kenneth White sur la route bleue ou ailleurs...



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Terre de Diamant

Le voyage est une inspiration majeure de la poésie et la poésie est une forme idéale pour dire le voyage.

Le voyage réel ou le voyage rêvé ... Rimbaud, Baudelaire, Cendrars, Michaux ... J’ai lu parallèlement Le dehors et le dedans de Nicolas Bouvier, et Terre de diamant de Kenneth White*. Les deux voyageurs & poètes ont parcouru l’Occident et l’Orient, ils ont été inspiré par plusieurs cultures ; la leur, européenne et celles d’autres rivages, l’Inde bouddhiste, le Japon zen notamment ... Mais c’est ici que leurs chemins divergent (et que se termine ce préambule commun à ma lecture des deux recueils ;-).

Kenneth White est d’abord un intellectuel, un universitaire, « inventeur » de la Géopoétique (https://www.institut-geopoetique.org/fr/). Il nous explique dans une postface intitulée « Notes sans insister » comment il s’inspire des haïkus japonais, de la « littérature » taoïste ou bouddhiste (et particulièrement tantrique) pour écrire ses propres poèmes. On comprend ensuite, comment les paysages écossais de ses origines lui suggèrent d’autres mots et d’autres émotions. Page 256 : « Si tu t’attaches au phénomène (la terre), tu es dupe, si tu t’attaches au vide (le diamant), tu attrapes la maladie religieuse. Si tu t’attaches à la poésie, tu ne comprends rien, si tu t’attaches à la sagesse, elle se dessèche » ; pour bien apprécier ces poésies, il faut alors se laisser porter par « la sensation directe des réalités brutes rencontrées ». Parfois Kenneth est aussi facétieux ; titre du poème : Matin de neige à Montréal : « Certains poèmes n’ont pas de titre, ce titre n’a pas de poème, tout est là dehors ».

Lire quelques lignes de ce recueil zen - Soyons zen ! - avant de s’endormir, c’est déjà un peu voyager : Alors, bon voyage. Allez, salut.

P.S. : *j’ai écris une note sur chacun de ces recueils sans chercher à faire de comparaisons - puisque, parait-il, comparaison n’est pas raison - J’ai pourtant une petite préférence pour l’un d’eux ;-)

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Le 1 nouvelles - 2017

Des nouvelles, encore des nouvelles, toujours des nouvelles… Une passion naissante ?

Oui et non, en réalité, je lis en ce moment un pavé (798 pages) qui me tue les bras et les poignets et qu'il m'est impossible de trimbaler dans tous mes déplacements. Alors, l'envie m'est venue d'acheter un poids plume facile à transporter : c'est Nicole du blog Mots pour mots qui m'en a donné l'idée ! Il s'agit d'un hors-série du journal « Le 1 » : des nouvelles sur le thème de « l'ailleurs ».

Et ça tombe plutôt bien car l'été, souvent, on va effectivement voir « ailleurs », histoire de se changer les idées, de se reposer, de rencontrer d'autres gens et de rompre avec le train-train quotidien.

Évidemment, ce sujet a retenu mon attention car il faut que je vous avoue une chose : j'ai un mal fou à m'extirper de chez moi. Bien sûr, en théorie, je trouve les voyages intéressants, enrichissants, instructifs et en effet, lorsqu'il m'arrive d'être « ailleurs », je cours dans tous les sens, photographie tout ce qui bouge ou ne bouge pas, cherche à goûter l'inconnu sous toutes ses formes.

Mais voilà, le problème, c'est qu'il faut s'arracher, sortir de son trou, prendre la voiture (embouteillages + chaleur+ risques d'accidents), l'avion (beurk, archi beurk, terreur ab-so-lue), le bateau (= mal de mer), le train (c'est encore ce que je supporte le mieux même si j'ai horreur des gares) et sur place… d'autres réjouissances commencent : de nouveau, la chaleur (bon, je n'ai qu'à aller dans le nord, me direz-vous!), les touristes en grand nombre, les moustiques et autres dangers naturels, les vols (oui, les papiers, l'argent…), la fatigue, les péripéties en tous genres, très amusantes à raconter APRÈS mais qui demeurent un calvaire PENDANT.

(Et si en plus vous voyagez avec des enfants, vous passez tout votre temps à chercher des toilettes ou à faire la queue pour acheter des glaces - le bonheur...)

Fondamentalement, je suis très oblomovienne (au fait, avez-vous lu Oblomov de Gontcharov ??? Non ??? Pas possible !!! Un indispensable, incontournable, essentiel chef- d'oeuvre de la littérature russe ! A lire ab-so-lu-ment !)

Donc, je reviens au sujet principal de mon article, ces onze nouvelles sur le thème de l'ailleurs, écrites par de grandes pointures de la littérature contemporaine, avaient tout pour retenir mon attention et c'est avec délice que j'ai lu pour commencer celle de Lydie Salvayre (oh, comme j'aime ce qu'elle écrit !!!) : sa nouvelle s'intitule « Je déteste l'ailleurs », ah, ça commence bien, non ?

« J'ai pour ma part la religion de l'immobilité.

Voici comment je la pratique.

C'est simple. Je me fixe quelque part. Un lit peut faire l'affaire. Ou un fauteuil douillet. Je baisse mes paupières. Et voici que les océans s'ouvrent, que se dressent les monts, que se creusent les vaux, voici que l'Amérique déroule ses tapis et m'accueille, ou le Belize (sans ses moustiques), ou la Chine (sans ses fumées)…

J'ai la religion de l'immobilité. Elle a, entre autres vertus, celle de ne point fatiguer et celle, surtout, de se marier parfaitement avec ma religion de la lecture. Essayez de lire en marchant, ou à bord d'un bateau qui tangue, ou en escaladant une paroi des Alpes, ou en vous extasiant devant les ruines de Pompéi. Vous constaterez que c'est tout à fait impossible. »

Oh comme tout cela me plaît ! Ce n'est pas pour rien que mon blog s'appelle Lire au lit !

Sympa aussi la nouvelle de Véronique Ovaldé qui n'est pas sans points communs avec celle de Lydie Salvayre d'ailleurs, vous verrez !

Et puis, vous trouverez les « beaux récits » : celui de J.M.G. Le Clézio qui met en scène des gamins des rues qui rêvent de passer une frontière pour aller vers un ailleurs plus riche ou celui de Nathacha Appanah : trois hommes, pauvres eux aussi, rêvent le soir sur une jetée d'un avenir meilleur, ailleurs…

Karine Tuil, quant à elle, évoque de façon très touchante la mort de son père trois jours après la parution de son excellent roman L'Insouciance, un homme qui s'en est allé ailleurs : magnifique portrait de père… Un autre très beau portrait, celui de la grand-mère de Valentine Goby qui toute sa vie et pour des raisons bien indépendantes de sa volonté n'a jamais pu vraiment se fixer ; alors, pour elle, l'ailleurs est synonyme d' « arrachement, de mouvement perpétuel et de manque. Il est le contraire d'un «chez soi» - une expression dont la douceur déborde dans sa bouche : elle évoque la chaleur d'un foyer, l'espérance d'un lieu sûr . Ailleurs, c'est nulle part. »

C'est avec beaucoup d'humour aussi et d'autodérision que Tonino Benacquista raconte un retour Melbourne - Bangkok - Amsterdam virant au cauchemar (de toute façon, pour moi, même dans d'excellentes conditions, ce genre de voyage EST un cauchemar!)

Et l'on retrouve avec plaisir le style de Catherine Poulain dans une très belle nouvelle intitulée : La mouche, le chevreuil et le poulain fou.

Pour ma part, j'ai été peut-être un peu moins conquise par les nouvelles d'Erik Orsenna, de Kenneth White et de Metin Arditi mais à vous de vous faire votre avis !

Allez, que cet article ne vous retarde pas et ne vous fasse pas oublier de finir votre valise (ah oui, j'avais oublié une autre de mes saintes horreurs : faire des valises…)

Bon, j'arrête mes lamentations et me replonge dans mon ailleurs actuel : ah oui, j'ai oublié de vous dire que depuis une semaine... je suis à Venise...

Vous connaissez certainement Venise ?

C'est le printemps dans la Venise que j'arpente chaque jour…

Le printemps 1516.

Et l'épais et délicieux pavé qui me conduit à lire des nouvelles quand je me déplace (pas loin, rassurez-vous!) s'intitule Les enfants de Venise de Luca Di Fulvio.

Un sacré voyage !

Dépaysement assuré !

Je ne ramènerai pas de photos mais des images, pour sûr, j'en ai plein la tête !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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La route bleue

En entamant ce livre de Kenneth White, j'ai commencé par prendre une carte de l'Est Canadien suffisamment précise pour que je puisse accompagner ce poète depuis le Québec jusqu'au Labrador.

Et mon voyage a pu démarrer, mené de toute part par mon écrivain Écossais.

Celui-ci voulait donc aller au Labrador (genre de Sibérie Canadienne). Mais à Montréal, on lui a répondu: "il fait frouaid là haut" ou encore "Monsieur, c'est un joke ou quoi?". Comme dit Kenneth White: "le Labrador? Ce n'est tout de même pas une création de mon esprit! C'est un endroit, non? Et si c'est un endroit, çà veut dire qu'on peut y aller, il me semble".

Et, c'est donc ce qu'il a fait. il a pris les transports en commun, longé l'estuaire du St Laurent jusqu'à la fin de la route, puis monté vers Shefferville, au nord.

Il a rencontré des "Montagnais" (des Indiens), escamotés et même bouffés par notre civilisation dévastatrice; des gens qui ont perdu les liens étroits qui les unissaient à dame nature.

Et, pourtant, c'est çà que Kenneth White est venu chercher (et moi aussi) : un monde encore sauvage pour pouvoir rêver et poétiser.

"...au cours de mes allées solitaires

j'ai pensé à bien des choses

j'ai pensé à la terre

dans ses premiers sursauts

quand le temps était fait

de froides aurores

et l'espace envahi

du vol d'oiseaux déments..."



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La carte de Guido : Un pélerinage européen

Kenneth White a un regard espiègle et toujours une oreille qui traîne. Il nous offre le récit d'une errance à travers l'Europe où l'érudition, l'observation amoureuse de la nature côtoient les anecdotes et les rencontres cocasses racontées avec humour. Un moment de lecture agréable mais pas inoubliable.
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Les Cygnes sauvages

Après pas mal d’années passées à Annecy, les cygnes font partie de votre paysage. Le titre du livre de Kenneth White a donc attiré mon regard, puis ma main, puis ….



Récit d’un voyage au Japon, vers le nord du Japon et ses chemins, ses lacs, ses cygnes sauvages.

Pour Kenneth White il s’agit d’un pèlerinage géopoétique dans les pas de Bashô pour « rendre hommage aux choses précieuses et précaires » mais aussi pouvoir observer les fameux « cygnes sauvages venus de Sibérie s’abattre avec leurs cris d’outre-terre sur les lacs du Nord où ils viennent hiverner »

Le type même de livre qui vous laisse un souvenir magique, la nature, la poésie, des clins d’oeil vers la philosophie zen, tout le voyage est sous le signe de l’érudition, de celle qui vous donne envie d’ouvrir d’autres livres, de faire d’autres voyages virtuels ou bien réels.



Après un petit tour à Tokyo au marché des libraires où les livres s’entassent partout, un peu comme Alan Booth, c’est un Japon profond que propose Kenneth White, petit ryokan, rencontres hasardeuses, saké et poisson.

ll en profite pour nous faire faire connaissance avec des auteurs japonais inconnus comme Nagai Kafû ou des peintres comme Kobayashi Kiyochika.

Mais Bashô me direz-vous, et bien il emplit tout le livre, une même perception de la beauté, un goût certain pour le voyage, l’amour des paysages de la Sumida, partout Bashô est présent et Kenneth White nous invite à nous « laisser aller avec les feuilles et le vent » sur cette ’île d’Hokkaido, île aux paysages enchanteurs.

n se promène dans les paysages d’Hiroshige « Je me sens vraiment dans le vieux Japon du nord, je sens toute la conjugaison du riz et de la glace, la présence des maisons aux épais toits de chaume du pays de neige »



Il s’enfonce de plus en plus vers le nord, longtemps considéré comme le pays des Aïnous, il va aborder un lac où sa patiente sera récompensée.

« Un miroitement et un frémissement sur les eaux bleu sombre, le vent dans les herbes dorées… (…) Je restais tapis au milieu des roseaux, à les regarder, à les écouter — Puis l’un deux s’est levé dans l’air (…) Je les ai

suivi des yeux et de l’esprit »

J’ai aimé ce livre alliance de poésie et de récit de voyage qui ouvre vers des espaces infinis. Un livre qui incite au rêve.






Lien : http://asautsetagambades.hau..
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La voie du vide et du vent

« Tout arbre un totem/Tout rocher un autel » Kenneth White



Patrice Reytier est Illustrateur de presse et auteur de bandes dessinées.

Il a également publié un roman graphique délicat et intelligent : « Un homme heureux »sur le philosophe Emil Cioran. Avec une préface de Kenneth White.

Kenneth White est un poète et essayiste écossais qui vivait sur la côte nord de la Bretagne où il est décédé en Aout 2023. Engagé dans un dialogue constant entre la nature et l’œuvre d’art, il vagabondait entre les langues, les paysages et les cultures.



Trois cases par page, sobres, trois cases pour laisser place au silence, à l’implicite. Trois cases pour être là, même si nous n’y sommes jamais allés. : L’Écosse, la Meuse, Nice (et Nietzsche), le lac Orta, Tübingen, Monaco, New York, Vancouver, Rilke à Duino ; le cheminement de Kenneth White.

Très peu de mots, des haltes dans des paysages.

Les phrases prises dans l’œuvre de Kenneth White, parfois réécrites par l’auteur, s’éloignent de toute grandiloquence.





Le ciel chuchote, les îles au loin miroitent, les goélands chantent ce qu’ils chantaient hier : « graak ! graak ! graak ! »

« Où va le monde ? Vers le blanc.

Où va le blanc ? Vers le vide.

Où va le vide ?

Le vide va et vient comme le vent »





Un petit bijou







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