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Marie-Claude White (Traducteur)
EAN : 9782226218797
212 pages
Albin Michel (02/02/2011)
4/5   4 notes
Résumé :

Kenneth White nous propose de nouvelles balades en Europe, au gré de ses voyages, de ses souvenirs et de son humeur vagabonde. Une promesse de pur plaisir littéraire, en compagnie du guide le plus curieux, inattendu, cultivé qu'on puisse imaginer, avec une impression de liberté excitante et de disponibilité absolue. Ses escapades le mènent à Glasgow, la ville de ses origines, en Bavière, dans les brumes de Rotterdam... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Basho devant.
Hors des écoles et des dogmes, l'oeuvre de Kenneth White s'exprime à travers des relations de voyage, de la poésie et des essais, dans des tonalités différentes mais sur un socle commun d'où émergent des constantes liées au nomadisme intellectuel et à la géopoétique, concepts chers à l'écrivain franco-écossais. le pèlerinage européen de Kenneth White est enthousiasmant dès les premières lignes avec un ancrage à Glasgow, ville natale, située sous le tropique de Saturne, parallèle imaginaire nimbée d'une mélancolie erratique. L'auteur en verve mêle adroitement les choses vues, les souvenirs, l'histoire familiale et locale sur un ton vif où l'humour pointe. Si les prémices d'une oeuvre à venir se laissent deviner en filigrane, une ambition intellectuelle est définitivement posée depuis la côté écossaise : « Une oeuvre radicale dans ses principes et océanique dans son envergure, sinon rien ». le voyage commence par Munich où l'auteur a séjourné dans sa jeunesse, imprégné alors qu'il était par le nihilisme de Nietzsche et de Dostoïevski. Vint Brussels et l'étude de la carte de Guido datant du XIIe siècle et conservée à l'Albertine, la Bibliothèque royale de Bruxelles. le manuscrit de Guido Pisanus, assemblage hétéroclite de cosmographie, géographie, toponymie et histoire accapare Kenneth White « toqué » de cartes topographiques. Ce chapitre est particulièrement intéressant. le lecteur devine les déambulations affectives de l'auteur, de café en conversations, de bibliothèque en études, sur les traces laissées par des prédécesseurs glorieux et quasi oubliés, Erasme, Verlaine, les bibliographes visionnaires Paul Otlet et Henri La Fontaine au Mundaneum, un cercle confidentiel de poètes belges. Les chapitres suivants vont continuer à s'ajuster avec bonheur, en Cornouaille avec la vision cosmique de Thomas Hardy notamment dans son roman « Loin de la foule déchaînée », en Irlande avec son héron cendré sous la pluie grise, à Bilbao avec son industrie culturelle tournant à vide, en Galice sur le chemin de Saint-Jacques, dans la région cantabrique où les Picos de Europa délivre un « monde blanc, un chaos karstique riche en formes… d'origine océanique », à Venise avec John Ruskin, Marcel Proust, les mosaïques célestes de Torcello, Trieste avec James Joyce et Rilke, etc. le cheminement continue dans les Balkans, en Scandinavie pour se clore en Ecosse. A touches légères, Kenneth White dresse une cartographie mentale et cosmique où la géographie physique et humaine porte trace d'influences littéraires, philosophiques, poétiques et magnétiques.
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Kenneth White a un regard espiègle et toujours une oreille qui traîne. Il nous offre le récit d'une errance à travers l'Europe où l'érudition, l'observation amoureuse de la nature côtoient les anecdotes et les rencontres cocasses racontées avec humour. Un moment de lecture agréable mais pas inoubliable.
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J'apprécie beaucoup Kenneth White, mais j'avoue que j'ai un peu été déçu par cet opus. Pas vraiment de fil conducteur mais des textes mis bout à bout, certains ne présentant qu'un intérêt limité. le titre choisi me parait surtout être un prétexte pour donner un "liant" à l'ensemble, mais, personnellement, je n'ai pas ressenti de cohérence. Il n'en reste pas moins que j'ai lu l'ouvrage avec un certain plaisir quand même tant le talent d'écriture de White est grand.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Si j'ai voulu mettre Trieste sur ma carte mentale, c'est parce que Joyce et Rilke font partie des écrivains européens les plus lucides que je connaisse et c'est une curieuse coïncidence que ce soit dans ce coin du monde que presque côte à côte, mais inconnus l'un de l'autre, ils se soient engagés dans la phase la plus intense de leur oeuvre.
Si l'on veut connaître Joyce, ce n'est pas à Dublin qu'il faut chercher, c'est à Trieste. Si l'on veut comprendre Rilke, on doit se tourner vers des lieux solitaires, non codifiés, et, en premier lieu, vers cette côte de Duino.
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signaleur aux chemins de fer (son père), souvent en service de nuit, il lisait entre deux trains tous les livres sur lesquels il pouvait mettre la main concernant l'anarchisme, le socialisme et le communisme. J'ai hérité à sa mort de toute une bibliothèque rouge et noire : les pages jaunies de ces livres ont gardé jusqu'à maintenant l'odeur de Glasgow.
Si mon grand-père était musicien, soldat à l'occasion, et plus tard tenancier de bar au bagout intarissable, mon père, le signaleur, reste dans mon esprit le lecteur silencieux de la nuit.
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Train du soir d'Aberdeen à Glasgow. A deux rangées devant moi est assis un type de Newcastle, qui tient absolument à engager la conversation : "J'ai une faim d'ogre, j'sais pas c'que j'ferais pour un steak Diana ou un poulet Maryland... J'ai une de ces fringales, vous pouvez pas vous imaginer. J'mangerais un cheval, j'pourrais en manger deux, d'ces foutus bestiaux... J'sens ce steak Diana me glisser dans l'estomac, un steak Diana, ou s'ils n'ont pas de steak Diana, un poulet Maryland."
... Il s'arrête deux minutes, puis recommence :
"Vous parlez pas beaucoup, vous.
-- C'est vrai.
-- Je vais manger mon steak Diana, boire deux ou trois bières, et puis au lit.
-- Parfait."
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Tôt le lendemain matin il pleuvait quand je suis allé me promener seul sur la jetée. Sous la pluie se dressait, solitaire, un héron gris. C'est cette image-là que j'avais à l'esprit quand nous avons quitté l'Irlande, par l'avion du soir.
Un conte des Hautes-Terres d'Ecosse se termine ainsi : "Ce qu'il advint des royaumes et des châteaux, je ne le sais. Mais j'espère en apprendre un peu plus la prochaine fois que je viendrai dans les îles."
De nos jours, nous savons tout sur les royaumes et les châteaux, les républiques et leurs soubresauts. Ce qu'il nous faut, c'est en apprendre un peu plus sur le héron gris. Le héron gris, chez lui sous la pluie grise.
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Une fois de plus je me trouvais dans un de ces immenses hôtels presque vides. Comme je prenais mon petit déjeuner le lendemain matin devant une grande fenêtre donnant sue la baie de Kotor, nous étions dix éparpillés dans une pièce qui aurait pu contenir deux cents personnes. Tout en mangeant mon omelette triste et en buvant mon thé, j'ai regardé le brouillard dériver sur le paysage marin gris-bleu, transpercé par le cri des mouettes. C'était un étrange mélange de dépression et de délice.
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