Depuis le "Devilman" de Go Nagai, soleil noir que seul le "Berserk" de Kentaro Miura a su égaler sinon surpasser, les chasseurs d'horreurs ont fait les beaux jours de la Planète Manga jusqu'à quasiment être le genre dominant dans les années 1980/1990. Depuis le genre est moins prégnant mais revient sur le devant de la scène avec une belle régularité, et si Koyoharu Gotouge et son "Kimetsu No Yaiba" ont eu un très bon timing au Japon son adaptation en France alias l'autre pays du manga n'ont pas eu cette chance… En effet sorti chez nous sous le titre "Les Rôdeurs de la nuit" la série a fait un flop et a été arrêté. L'adaptation animée ayant popularisé la série dans le monde entier, les éditions Panini lui redonne sa chance sous le nom de "Demon Slayer" et c'est tant mieux (avec en plus 2 tomes pour le prix d'1) !
"Kimestu No Yaiba" est un pur shonen nekketsu donc c'est dans un grand classicisme, et sur le fond on peut le situer entre "Naruto" et "Tokyo Ghoul", et sur la forme on n'est pas si loin d'un "One Piece" ou d'un "Fairy Tail". le style appartient clairement à un héritier d'Eiichirô Oda, mais en plus épuré pour le bon comme pour le moins bon : les cases et les planches de Koyoharu Gotouge sont plus simples et moins riches que celles de son mentor, mais elles sont aussi plus légères et plus fluides (et avec un peu chance on va éviter le shonen mainstream à rallonge typique des années 2000). Entre les ogres mangeurs de chair orientaux et les vampires occidentaux buveurs de sang il n'y pas forcément beaucoup de différences : il y a un monstre alpha dont la malédiction personnelle est à l'origine de tous les autres, plus ils sont vieux et plus ils sont puissants, plus ils s'alimentent et plus ils gagnent en force donc c'est tout naturellement qu'on passe du monster of the week récurrent au super-vilain en bonnes et dues formes car au fil du temps ils développent des pouvoirs sanguinaires tous aussi puissants que différents (c'est ainsi que les Douze Lunes Démoniaques forment la garde rapprochée du boss de fin Muzan Kibutsuji). L'idée de placer le récit durant l'Ère Taisho et semble-t-il durant la WWI est une bonne idée (c'est-à-dire déplacer une formule classique dans l'espace et dans le temps pour lui redonner de l'originalité), mais comme trop souvent l'univers s'efface par rapport à la dynamique propre des shonen nekketsu riche en gimmicks et en stéréotypes : la comparaison avec l'anime "Sirius the Jaeger" qui dans la même veine se déroule dans l'entre-deux-guerres fait quand même mal tellement le background est ici peu voire pas exploité du tout… Reste que visuellement on joue joliment sur l'alternance entre kimonos traditionnels et uniformes modernes qui impacte l'ensemble des graphismes (et dans l'anime cette idée est super bien rendue) ! Pour le reste le héros Tanjirō Kamado est doublement en quête : il doit grimper tous les échelons des pourfendeurs des démons à la fois pour venger sa famille et pour rendre son humanité perdue à sa soeur qui transformée en monstre lutte chaque jour que les dieux font pour ne pas basculer du côté obscur… Et il intègre une organisation de chasseur d'horreurs aux méthodes d'apprentissage douteuses (créer une élite en éliminant les faibles : c'est à la portée de n'importe quel apprenti sorcier par le totalitarisme fasciné) et à la hiérarchie étonnement laconique et inefficace qui envoie toujours des guerriers insuffisamment expérimentés pour affronter le danger (c'est souvent utilisé pour créer un twist anti-système, mais dans une série aussi classique j'ai comme un doute pour l'avenir de la série puisqu'on écrit noir sur blanc que les glycines éloignent les démons mais qu'on n'en informe pas la population). Je suis en avance dans l'anime par rapport au manga, donc je dois écrire que j'espère que les premiers compagnons du héros seront moins relous que des stéréotypes qui passent leur temps à brailler et à gesticuler...
Dans ce tome 1 aux allures de pur récit d'apprentissage, Tanjirō Kamado jeune charbonnier qui dans sa famille est obligé de suppléer à la mort de son père quitte ses montagnes pour gagner la ville et un peu d'argent. Quand il revient il découvre que sa famille a été massacrée, puis que sa soeur Nezuko qui a survécu est devenu un monstre assoiffée de sang. Il s'interpose entre elle et le pourfendeur de démons Giyu Tomioka qui provoque sa colère pour l'empêcher de sombrer dans le chagrin et la douleur… Impressionné par sa réaction, il décide de leur donner une chance en confiant leur destin au sensei Sakonji Urokodaki, et c'est ainsi que Tanjirō passe 2 ans à s'entraîner pendant que sa soeur passe 2 ans à dormir. le maître confie à l'élève une tâche impossible à réussir car il ne veut pas qu'il suive une voie dans laquelle il risque fort de perdre la vie, mais Tanjirō est coaché par Sabito et Makomo pour réussir l'impossible. C'est ainsi que Tanjirō participe à la sélection des pourfendeurs de démons qui consiste à survivre 7 jours et 7 nuits dans un lieu truffé de démons (l'apprentissage par le survival : putain ça pue encore une fois le Japon Impérial suprématiste !). En affrontant un monstre parmi les monstres, il découvre la vérité sur ses amis et il devient la Colère de Dieu sur Terre ! To Be Continued !!!
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Un tome 7 nettement plus emballant que le tome 6 !
Bon on finit rapidement la séquence récupération, rééducation et power-up : si après chaque combat on va devoir se farcir ce genre de chapitre de transition cela va vite devenir assez chiant. Mais on rattrape le coup en faisant du relationship drama et de l’émotion facile.
La Team Tanjiro est missionné pour accompagné Kyokuro Rengoku le Pilier du Feu (qui a au moins pour lui de ne pas être le plus chelou des pilier des pourfendeurs de démons), pour enquêter sur une inquiétante série de disparitions à bord du Train de l’Infini. A son bord les attends la première lune inférieure, seule survivante de la purge effectuée par le boss de fin Muzan Kibutsuji…
Premièrement : le monster of the week qui a effectué son power-up joue à Freddy Krueger, car il attend que ses victimes dorment pour les attaquer dans leur sommeil en contrôlant leurs rêves et leurs cauchemars
Deuxièmement : le monster of the week ne prend aucun risque car il agit à travers une armée d’agents humains accro aux rêves qu’il leur procure, donc nos pourfendeurs de démons ne piégés par leurs propres règles qui leur interdit de s’en prendre à des humains...
Troisièmement : le monster of the week est le train lui-même donc nos pourfendeurs de démons doivent le détruire tout en sauvant tout ses occupants, et c’est pas gagné du tout hein !
To Be Continued !
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Un tome 2 qui accélère brutalement le parcours et la quête du héros pour ensuite les ralentir tout aussi brutalement dans les tomes suivants.
Dans un premier temps Tanjirō Kamado réussit son ordalie en terrassant le monstre qui a tué tous les élèves de Skonji Urokodaki. Mais en éprouvant de la compassion pour celui qui avant d’être un créature puissante et un bourreau fut un être humain faible et une victime, l’auteur confirme que nous sommes sur le fond comme sur la forme dans un shonen mélancolique où le héros est loin de des valeurs virilistes habituellement développés dans les séries de type nekketsu !
Dans un deuxième temps Tanjirō Kamado est missionné par son organisation pour mettre fin aux agissement d’un triple démon passe-muraille amateur de chair fraîche (il ne dévore que des jeunes filles de moins de 16 ans, estimant que passé cet âge elles ont mauvais goût). Et cette fois-ci il combat en duo et non en solo car sa sœur Nezuko est sortie de sa léthargie
Dans un troisième temps, Tanjirō et Nezuko se retrouvent à Tokyo et l’auteur brouillent immédiatement les pistes. Nos héros tombent directement sur le boss de fin Muzan Kibutsuji qui se fait passer pour un être humain, avant de rencontrer les guérisseurs Tamayao et Yushiro qui ont quitté le monde des démons en refusant de consommer de la chair humaine et qui comme eux cherchent un moyen de redevenir humain, et les assassins Yahaba et Susamaru sbires du boss de fin chargés de les éliminer et qui se croient de ranking élevé alors qu’ils ne sont que de la chair à canon corvéable et sacrifiable à merci… To Be Continued !
Ne n’ai pas envie de m’étendre sur le foreshadowing qui est fait sur l’épée noire du héros ou les Douze Lunes Démoniaques qui aident directement ou indirectement / volontairement ou involontairement Muzan Kibutsuji à régner par la terreur sur sa nombreuse et ambitieuse progéniture. Par contre l’opposition est symboliquement très belle entre les chasseurs de démons qui affichent leurs cicatrices et assument leurs états d’âmes et les démons qui cachent leurs cicatrices et n’assument pas leurs états d’âmes...
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Buichi Terasawa avait écrit que dans le monde merveilleux du shonen tu pouvais raconter tout et n’importe quoi du moment qu’il y avait un bon cliffhanger qui t’obligeait à lire la suite : il pointait du doigt un détestable cahier des charges rendu obligatoire par le magazine Weekly Shonen Jump, et on retrouve exactement cela dans ce tome 6… Désolé, comme pour le tome 5 je vais retenir que le négatif et cela me fait chier ! (ça ou « je suis trop vieux pour ces conneries »)
La Pilier de l’Insecte veut buter Nezuko mais est stoppé par le Pilier de l’Eau, l’élève du Pilier de l’Insecte aussi buter Nezuko mais est stoppée par l’élève du Pilier de l’Eau (pour reconnaître l’une de l’autre bon courage, hein : l’une est le clone de l’autre). Mais fin de la récré et du faux suspens, puisque que Nezuko et Tanjiro sont convoqués pour être jugés. C’est la grande réunion des Piliers des chasseurs de démons, et ils veulent buter Nezuko, éxécuter Tanjiro et punir Giyu Tomioka. C’est que déboule le big boss qui explique que Sakonji Urodaki lui a tout expliqué et qu’il faut laisser tranquille Nezuko et Tanjiro. Fin du faux suspens, ce n’était que prétexte à la présentation des Piliers à part Giyu qui sont tous des adolescents psychopathes en plus d’être des personnages stéréotypés pour ne pas dire des clichés : alors on le Pilier du Feu qui est un bourrin joyeux, on a le Pilier du Son qui est un bourrin prétentieux, le Pilier de l’Amour qui aime tout le monde, le Pilier du Serpent qui déteste tout le monde, le Pilier de la Terre qui se préoccupe de tout parce qu’il est atteint de religiosité aiguë, le Pilier de la Brume qui ne se préoccupe de rien parce qu’il est atteint d’amnésie rétrograde, et le Pilier du Vent qui est un bourrin violent (et on prend bien le temps d’exposer tous leurs gimmicks de manière aussi directe donc caricaturale que dans "Black Clover")… Soupirs, et j’ai la flemme d’identifier les fameux « -dere » communs à tous les mangas de ce type…
Ensuite on envoie tout le monde en soin comme dans le tome 4 (on n’a pas encore atteint le tome 10 et on fait déjà du copier-coller), puis on passe aux inévitables entraînements et power-up. Pourquoi ça va marche super bien dans "Dragon Ball" et pourquoi cela moins bien dans "Demon Slayer" ? Parce que quand Son Goku s’entraîne pour effectuer un power-up c’est dans un objectif toujours bien précis :
- il va voir Tortue Géniale parce qu’il n’a pas réussi à vaincre Ooza ru
- il va voir Maître Karin après s’être pris un raclée par Taopaïpaï
- il va voir le Tout Puissant après s’être pris une raclée par Piccolo Senior
- il va voir Maître Kaioh dans l’au-delà après sa mort lors du combat contre Raditz pour affronter Nappa et Vegeta
Ici Tanjiro s’entraîne au Manoir Papillon sous la supervision de l’élève du Pilier de l’Insecte juste parce que comme les niveaux de puissance ne sont pas bien gérés il a compris qu’avec des ennemis pétés et des alliés super-pétés il allait vite crever en PLS comme Yamcha au début de l’Arc de Saiyans… D’ailleurspour que cela marche il faut un cliffhanger de fin : le boss de fin se dit que les Piliers sont super-pétés donc que ses Lunes Démoniques vont devoir faire leur power-up pour pouvoir être d’une quelconque utilité, et avant ça il fait le ménage travesti en femme (WTF ?) : attention le boss de fin qui se lance dans des grands discours avant de buter ses subordonnés, c’est très bleachien hein !
Je suppose que l’auteur a encore plein de chose à raconter puisque la série va dépasser les 20 tomes, mais là je me demande si les 6 Lunes Supérieures sont si fortes pourquoi elles en prennent pas les Piliers en chasse, et si les Piliers sont si forts que cela pourquoi il y a autant de démons au Japon (ils arrivent toujours après la bataille, on serait dans "Claymore" on se dirait qu’il y a anguille sous roche). D’ailleurs les Pourfendeurs de Démons savent que le boss de fin est à Tokyo, et savent que le effets de la glycine sur les démons peuvent grandement les aider à s’en débarrasser : pourquoi ils ne partent pas le traque pas dès à présent ? Dans une bonne série les personnages se poseraient ce genre de questions, dans un shonen mainsteam à rallonge ils ne se les posent pas parce que le récit doit durer le plus longtemps possible !
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Ce tome 3 est plutôt inégal…
Dans un premier temps nous assistons à la suite de l'affrontement entre Tanjirō, Nezuko, Tamayao et Yushiro adversaires des sbires du boss de fin nommés Yahaba et Susamaru. L'union fait certes la force, mais on ne peut s'empêcher d'avoir de la pitié pour les vilains of the week finalement victimes de leur créateur monstre parmi les monstres !
Tanjirō est ensuite missionné pour mettre fin au démon aux tambours qui a transformé une demeure hantée en chasse gardée, mais deux concurrents lui disputent les rares sangs dont la consommation permet de brûler les étapes dans la hiérarchie démoniaque. Cela nous donne un affrontement à la "JoJo's Bizarre Adventure", avec là aussi un mini flashback qui nous montre un monstre qui fut autrefois un humains et un boureau qui fut autrefois une victime (ce qui renforce uen fois de plus, par contre l'opposition entre les chasseurs de démons qui affichent leurs cicatrices et assument leurs états d'âmes et les démons qui cachent leurs cicatrices et n'assument pas leurs états d'âmes)...
Le héros rencontrent ses premiers compagnons, et on retombe dans les gimmicks des shonens mainstream des années 2000 puisqu'on identifie immédiatement que Tanjirō est le point d'équilibre entre le pleutre Zenitsu Agatsuma qui passe sont temps à trouiller et à chouiner et l'inconscient Inosuke Hashibira qui passe son temps à foncer tête baissée, à fond dans le tas. Ils sont tout le temps en train de brayer et de gesticuler, et c'est pénible !
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Dans ce tome 4 Tanjirō et Nezuko apprennent à faire connaissance avec leurs nouveaux compagnons Zenitsu Agatsuma et Inosuke Hashibira qui passent leur temps à brayer et à gesticuler… Ils sont l'un et l'autre des caricatures puisque le premier ne pense à draguer et veut s'enfuir au premier danger, et le deuxième ne pense qu'à combattre et veut foncer tête baissée au premier danger. J'ai déjà déclaré à plusieurs reprises que je suis très mal à l'aise avec la glorification des valeurs virilistes héritées du Japon totalitaire (elles-mêmes héritées des valeurs virilistes du bushido) : la compétitivité mortifère, l'esprit de sacrifice, l'abnégation pour l'abnégation, le renoncement de soi, et le fait que les personnages guérissent toujours en une nuit de blessures qui nécessiteraient des semaine voire des mois de repos complet pour être récupérer complètement…
Ah et les responsables éditoriaux de Weekly Shonen Jump continuent à faire de recyclage pas très inspiré (je l'avais déjà évoqué pour "Black Clover" qui n'est qu'un pot-pourri de best-sellers), car Tanjirō qui a un super-sens de l'odorat, Zenitsu qui a un super-sens de l'ouïe et Inosuke qui a un super sens du toucher, ce n'est ni plus ni moins qu'un gros repompage des personnages de "Toriko" !
Reste que la Team Tanjirō doit rejoindre le Mont Natagumo, ou une troupe entière de pourfendeurs est tombée sur une « famille » de démons-araignées : le père, la mère, les deux fils, et la fille. En les transformant en marionnettes ils les forcent à s'entre-tuer avant de les forcer à s'autodétruire. On se demande ce que font les cadors de l'Organisation qui mettent tant de mal à recruter des membres, pour ensuite les envoyer au casse-pipe comme de la vulgaire chair à canon… Comme les généraux du Japon totalitaire en fait, mais j'ai quand même une théorie : l'Organisation et le boss de fin jouent à cache-cache et ne sortent du bois que pour porter un coup décisif à leur ennemi, car l'Organisation veut éliminer les Douze Lunes Démoniaques pour affaiblir le boss de fin, et le boss de fin veut éliminer les Piliers pour affaiblir l'Organisation… Toujours est-il que c'est en duo que Tanjirō et Inosuke affronte la mère avant de tomber sur le père, tandis que c'est en solo que Zenitsu affronte le fils cadet avec moult droits de quotas de flashbacks : pour le coup c'est vraiment un tome plus horrifique que nekketsueque ! To Be Continued !!!
PS: les vrais connaisseurs auront reconnu que Tanjirō semble emprunter au répertoire martial d'un certain Toki de l'École du Hokuto Shinken...
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Dans ce tome 5 la bataille fait toujours rage sur le Mont Natagumo, et le « père » de la famille de démons-araignée tombe à bras raccourcis sur Tanjiro et Inosuke. Les aléas du combat les séparent, et alors qu’il court rejoindre Inosuke en grande difficulté il est pris même pris à partie par Rui, le véritable maître du Mont Nataguno qui enlève et martyrise les siens pour s’offrir à nouveau la famille qu’il a perdu en devenant un démon. Tanjiro se retrouve en danger mortel, car ce dernier veut désormais fait de Nezuko qui a protégé son frère sa nouvelle « sœur »...
Alors c’est un tome 100% baston qui mélange très bien action, tension et émotion. Le combo entre le frère qui maîtrise l’eau et la sœur qui maîtrise le feu est de toute beauté ! Mais j’ai peur, car on seulement au tome 5 et on recourt déjà massivement aux grosses ficelles déjà usées jusqu’à la corde par les shonens mainstream à rallonge des années 2000. La malédiction du Weekly Shonen Jump frappe de plus en plus tôt dans les séries… Pourquoi ? Parce que les éditeurs à la fois managers et marketeux veulent à tout prix reproduire le succès de "Dragon Ball" qui les a hissé au premier rang, et parce qu’en s’investissant dans le processus créatif ils peuvent ensuite rogner sur les droits d’auteurs et toucher des royalties sur la manne des produits dérivés (leur rêve c’est les franchises DC / Marvel Comics, où tous les droits appartiennent à l’éditeur et les auteurs ne sont plus que des employés qui n’ont rien à dire sinon ils sont renvoyés : ce n’est pas un hasard si Hirohiko Araki et une partie des auteurs historiques du magazine ont claqué la porte du magazine dans les années 2000).
Cela reste bien évident une série cool et fun que je suis pour l’instant avec plaisir, mais faisons donc le liste des trucs qui m’ont fait tiqué (en plus des side-kick braillards que j’avais déjà signalé) :
- les discours virilistes ! Un démon se fait à moitié trancher le poignet et on s’exclame qu’on va pas le vaincre à une si petite entaille… évidemment les héros sont blessés à mort mais combattent en faisant fi de la douleur, parce que ce sont des hommes des vrais, et que leur force mentale doit primer sur tout le reste (c’est un vieux du bushido des samouraïs repris par les officiers militaires du Japon impérial, et au XXIe siècle c’est pénible)
- les incohérences dans l’univers et les personnages !
Alors on savait déjà qu’on pouvait fabriquer des prisons à démons avec des barrières de glycine, qu’on pouvait protéger les gens avec des amulettes de glycines, et maintenant en apprend qu’on peut empoisonner les démons avec des extraits de glycines… OK la glycine c’est pour leurs démons ce qu’est l’argent pour nos vampires. Mais bordel la glycine c’est quand vachement plus facile se procurer que l’argent, donc pourquoi ils ne disent à toute la population de s’en servir pour se protéger ?
J’ai un autre exemple. Il y a Tanjiro qui est au bord de la défaite, et puis droit de quota de flashback et il se souvient d’une technique que lui avait enseignée son père, il la combine avec ses propres techniques et devient super fort pour battre le démon super fort… OK mais il a passé 1 an à acquérir des techniques de souffle, et il ne sait pas souvenu qu’il en possédait déjà une plus puissante que toutes celles qu’on lui a apprise à la dure ?
- le Syndrome Naruto, à savoir toujours raconter la même chose de la même manière
Ici le démon super fort se fait battre en un seul coup par le pourfendeur de démon super fort, il voit sa vie défiler et il se souvient de son passé quand il était encore humain et comprend qu’il est passé du Côté Obscur parce qu’il a mal interprété les décisions de ses parents avant de les tuer. Il comprend ses erreurs, et par compassion Tanjiro lui offre l’absolution. Je comprends qu’on oppose le boss de fin Muzan Kibutsuji qui agit comme le Diable et Tanjiro qui agit comme Jésus-Christ, mais putain on nous a déjà fait le coup 4 fois en 5 tomes. Si on fait ça un adversaire sur 2, ça va vite devenir vite devenir ennuyeux...
- la gestion des personnages féminins
Déjà Nezuko qui est protégée par Tanjiro qui la considère comme fragile et qui n’intervient que quand son frère est au bout du rouleau pour se sacrifier à sa place ce n’est pas le meilleur développement du monde pour un personnage féminin.
Mais là avec Shinobu Kochô c’est le pompon. Déjà dans tous les shonens nekkestsu il y a un personnage psychopathe, et là il faut que cela tombe sur la seule combattante des pourfendeurs de démons. Ensuite elle nous explique qu’elle est une fille donc qu’elle doit compter sur la ruse et non sur la force pour rempoter ses combats : bonjour les clichés sexistes 50 ans après le women’s lib. Et pour combattre elle utilise le poison : la femme qui ne peut pas se battre et qui empoisonne ses ennemis par qu’elle s’y connaît en cuisine c’est l’un des plus vieux clichés sexiste du monde… Soupirs… Et en plus elle tombe directement sur le dos de Tanjiro et Nezuko en leur balançant un « battons-nous ! ». Ils font de la rétention d’informations chez les pourfendeurs de démons ? Giyû Tomioka et Sakonji Urodaki n’ont pas expliqé à leurs collègues les spécificités de leurs protégés ???
- la gestion des niveaux de puissance
Puisque le principale moteur de l’intrigue c’est la baston, pour maintenir le suspens il faut des adversaires de plus en plus puissants et les héros doivent devenir de plus en plus puissants pour ne pas crever inutilement. C’était déjà limite limite dans "Dragon Ball" et "Saint Seiya", mais les grosses ficelles n’apparaissaient vraiment qu’au bout de 15/20 tomes, mais ici cela se voit comme le nez au milieu de la figure au bout de 5 tomes seulement. Si les niveaux de puissance ne sont pas bien gérés, on aboutit au bordel bleachien des super-forts qui deviennent super-faibles grâce à des twists capillotractés et des super-faibles qui deviennent super-fort grâce à des power-up de l’Espâce… ATTENTION SPOILERS On a teasé à mort sur la puissance des Douze Lunes Démoniaques, les lieutenants du boss de fin. Et là on nous dévoile le 5e lieutenant et on nous dit et on nous montre qu’il est si dangereux qu’il terrifie mêmes les autres démon. Puis arrive le Pilier de l’Eau, son équivalent chez les pourfendeurs des démons, qui le bute en 1 seul coup. Bon courage pour la suite pour gérer les niveaux de puissance de manière à maintenir le suspens (d’ailleurs ça va obliger l’auteur à utiliser un gros twist dès le tome suivant qui contredit ce qui avait été mis en place depuis le départ… Soupirs… FIN SPOILERS
Je ne sais pas si c’est pour tirer la sonnette d’alarme, mais à un moment l’auteur non fait un laïus qui sort de nulle par sur les carriéristes qui ne font rien à part se planquer et s’approprier le travail des autres… J’ai quand peur pour l’avenir à moyen et long terme de la série. Ou c’est moi qui suis trop vieux pour ses conneries. Cela me fait de la peine de ne pas être plus positif, mais je suis certain que d’autres que moi sauront s’enflammer et transmettre leur enthousiasme.
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• « 𝘋𝘦𝘮𝘰𝘯 𝘴𝘭𝘢𝘺𝘦𝘳, 𝘵𝘰𝘮𝘦 1 » 𝘥𝘦 𝘒𝘰𝘺𝘰𝘩𝘢𝘳𝘶 𝘎𝘰𝘵𝘰𝘶𝘨𝘦 , 𝘱𝘶𝘣𝘭𝘪é 𝘤𝘩𝘦𝘻 𝘗𝘢𝘯𝘪𝘯𝘪 𝘍𝘳𝘢𝘯𝘤𝘦.
• Je reviens petit à petit au média papier phare du Japon qu'est le manga. Et je ne pouvais évidemment pas passer à côté du manga phénomène du moment, ou plutôt de son adaptation animée l'ayant sauvé d'un effacement totale aux yeux du public français. J'ai visionné quelques épisodes de la série en compagnie de mon frère et bien que j'ai au départ eu des réticences à continuer, j'ai finalement pris goût à cette histoire. J'en profite donc pour me lancer parallèlement à cette série de mangas ayant pris fin l'année dernière chez nous.
[𝘓𝘦 𝘭𝘪𝘷𝘳𝘦]
• Je suis loin d'être fâché avec le genre manga, et encore moins dans la catégorie des shonens que j'affectionnais particulièrement dans mon adolescence et qui arrive encore à m'attirer dans ses filets. Néanmoins, je dois avouer avoir été moins emballé par le départ de cette série, qui si je la compare à un One Piece, un Naruto ou même à un Soul Eater, est bien moins prenante. La pose des bases est assez longue et l'intrigue prend largement son temps pour démarrer selon moi. On suit cette aventure sans réel entrain, mais on n'est pour autant pas saoulé par celle-ci. Elle est juste banale pour l'instant, offrant tout de même quelques possibilités pour la suite.
• Les personnages se présentent petit à petit, ce premier tome se concentrant essentiellement sur le héros et sa jeune sœur. J'aime assez le style des personnages, qui pour les plus importants sont travaillés et directement reconnaissables. L'ambiance générale de l'histoire est sympathique (pas dans le sens joyeux mais plutôt accrocheur) et l'époque où elle prend place me plaît.
[𝘜𝘯 𝘱𝘦𝘵𝘪𝘵 𝘮𝘰𝘵 𝘴𝘶𝘳 𝘭'𝘢𝘥𝘢𝘱𝘵𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘦𝘯 𝘴é𝘳𝘪𝘦 𝘢𝘯𝘪𝘮é]
• Ce qui a sauvé cette série d'une indifférence totale du pays, c'est son adaptation récente en animé, et je comprends pourquoi, après un certain nombre d'épisodes, c'est visuellement alléchant. L'animation des personnages, de ses décors, mais aussi des techniques au sabre de Tanjiro sont soignées et modernes, l'animation japonaise compensant ici les quelques petits défauts du format papier. Le rythme y est plus soutenu, même si les premiers épisodes mettent la patience du spectateur à mal.. comme le manga en lui-même d'ailleurs.
Ce premier tome est adapté dans les épisodes 1 à 4 de la première saison.
[𝘓𝘢 𝘱𝘦𝘵𝘪𝘵𝘦 𝘷𝘰𝘪𝘹 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘧𝘪𝘯]
• Un premier tome qui suffit à interpeller les lecteurs et qui devrait satisfaire une bonne partie du lectorat. Pour ma part, j'attends d'être franchement convaincu dans les prochains volumes.
𝔏𝔞 𝔠𝔥𝔞𝔰𝔰𝔢 𝔞𝔲𝔵 𝔡é𝔪𝔬𝔫𝔰 𝔭𝔢𝔲𝔱 𝔢𝔫𝔣𝔦𝔫 𝔠𝔬𝔪𝔪𝔢𝔫𝔠𝔢𝔯 !
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