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Critiques de Lao She (140)
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Histoire de ma vie

Un ouvrage qui se lit vite 115 pages, mais intéressant, sur une époque chinoise révolue, qui change de régime passant de la période impérial dont les débuts remontent en -221, à la République qui débute en 1912.

Un vieil homme témoigne de cette époque mouvementée, il fut policier pendant vingt ans, lors de la République, avant il était "colleur de papier."

Être policier en chine était bien une chose difficile, peu d'argent et mal considéré, mais faut bien vivre..

Lecture sympathique sur une période historique..
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Le pousse-pousse

Ce court roman est un bijou.



Tragique, mais non dénué d'un humour assez noir, il est difficile de ne pas tomber sous le charme de ce classique de la littérature chinoise, un testament aussi bien qu'un documentaire sur le Pékin des années 30. Chapeau bas aux traducteurs, qui ont effectués un travail remarquable, donnant l'impression que cette version française est la langue maternelle du livre !



A lire de toute urgence.
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Le pousse-pousse

Siang-tse arrive à Pékin après la mort de ses parents. Jeune, vigoureux, il loue bientôt un pousse-pousse pour gagner sa vie, espérant en acheter un au plus vite et devenir l'un des meilleurs coursiers de la ville. Une première fois, son rêve se brise à cause de la guerre et de la soldatesque qui lui prend tout. Revenant dans la ville, Siang-tsé se lie bientôt à Tigresse, la fille d'un important loueur de pousse-pousse. Mais cet homme refuse le mariage de sa fille avec un homme simple comme Siang-tsé, et le jeune couple connait des heures bien plus difficiles, qui deviennent bientôt le quotidien de Siang.

Le roman vaut autant pour sa description du Pékin des années 1920 que pour cette trajectoire singulière et pourtant habituelle d'un homme aux rêves humbles, lesquelles se brisent sur le mur d'une réalité complexe et dure pour ceux qui n'ont ni argent ni relations. Ici, les joies sont rares : les enfants sont vendus par leurs parents, les prostituées sont des adolescentes, les hommes et les femmes s'entassent dans des immeubles délabrés. Un roman étonnamment puissant.
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Un fils tombé du ciel

Beaucoup de plaisir ,à suivre ,Tianci, ce petit garçon trouvé, adopté par un père bon, honnête, .doux, une mère sévère, rigide, les relations entre eux seront tendues mais pas dénuées totalement d'affection.

Son entrée à l'école ne se fera pas sans difficulté quand on découvre ,qu'il est un enfant naturel, son physique hélas ne l'aide pas et lui attire des moqueries supplémentaires.

Tianci ne manque de rien, une enfance privilégiée qu'il perdra, lui qui se considère comme un bon à rien. Va-t-il s'en sortir?

L'auteur Lao She nous dresse le tableau de la société chinoise des années trente.Des pauvres qui côtoient les riches , il ne dépeint pas seulement le coté sordide de la pauvreté mais au contraire la joie et la solidarité au sein de cette communauté.

Enfin, bref il faut le lire pour se faire une idée de cet écrivain chinois que je ne connaissais pas ,mon premier livre mais surement pas le dernier



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L'enfant du Nouvel An



J’ai lu il y a de nombreuses années maintenant, la trilogie de Lao She : Quatre génération sur un même toît, je ne me souviens plus de tout, l'histoire se passait à Pékin, c’était assez trépidant et les personnages étaient attachants.



L’enfant du Nouvel an est un livre posthume, autobiographique et inachevé car l'auteur est mort en pleine écriture, les raisons de son décès sont encore inconnues alors qu’il est mort depuis le 24 août 1966.



Le manuscrit de ce livre a échappé aux mains des gardes rouges et s'arrête brusquement. 



Lao She utilise un procédé spécifique pour la narration de ce livre : le nouveau-né, soit l’enfant du Nouvel an, donc lui-même, a une conscience aiguë de ce qui l’entoure, sa famille et les relations qu’ils ont entre eux, leur relations, les différentes religions, le déclin de l’empire mandchou, les habitudes de ces derniers, le rapport de cette famille à l’argent, les rites, la nourriture. 



Ce livre est très intéressant, il donne beaucoup d’informations, il contient peu d'aération ce qui n’est pas étonnant puisque c’est un roman qui n’a pu être abouti… l'aération vient par l'humour de l'auteur qui survient fréquemment. Sans cela je pense que j'aurais eu du mal à le terminer. 



Ce qui est réussi, c’est que j’ai eu cette sensation d’être dans la maison avec cette famille, comme dans la trilogie. 



Au chapitre VII, Il y a un personnage qui m'a marqué, c'est le vieux Wang qui manifeste beaucoup de nostalgie pour sa ville natale mais qui paradoxalement n'a plus envie de bouger de Pékin " la capitale exerçait sur lui un charme magique qui lui faisait perdre la tête."



Et son attachement à son troisième fils Shicheng : " Pour préciser une date, il utilisait toujours son fils comme repère : L'année de la naissance de Shicheng ou bien La troisième année après sa venue au monde.  De même quand il s'agissait de mesurer la hauteur d'un objet, il se référait à la taille de son fils : Un peu plus grand que Shicheng ou Un pied moins que lui."

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Le pousse-pousse

Siang-Tse ne rêve que d'une chose, être tireur de pousse-pousse et se payer un pousse bien à lui pour être libre.

Mais rien ne va se passer comme prévu. Entre mauvais choix et coups du sort, le rêve de Siang-Tse va être mis à rude épreuve.

Lao She (sorte de Victor Hugo chinois) décrit dans ce roman la société chinoise des années 20/30. Une société implacable où règne une indicible misère et une immense violence.

J'ai été plutôt touchée par le personnage de Sing-Tse et sa volonté obsessionnelle de réaliser son rêve et à s'en sortir.

D'une certaine façon, ce récit m'a fait penser au Procès de Kafka. Quoi qu'il arrive, le destin s'abat sur le personnage.



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Le pousse-pousse

Ce livre m'a particulièrement touchée... bouleversée. C'est une histoire profondément humaine, la vie d'un honnête homme accablé de malheurs. Siang-tse tente de vivre tout simplement, malgré tout. A bord de son pousse-pousse, il m'a conduite dans les rues du Pékin du début du 20e siècle. Au travers de cette histoire si bien racontée, j'ai découvert une culture, une époque, un peuple, des coutumes, un mode de pensée....



L'air de rien, de phrase en phrase, j'ai totalement accroché à cette histoire terriblement dure mais qui se lit pourtant très facilement. L'écriture légère et simple en fait une lecture fort agréable bien que le sujet en soit dramatique.



Ce "héros" m'a inspiré de la tendresse, de la compassion. J'ai souri à ses maladresses, à sa grande naïveté et même à sa bêtise. J'ai aussi eu la larme à l’œil. Les mésaventures de Siang-tse sont émouvantes et présentée avec un humour fin qui m'a tenue jusqu'à la fin.



Un gros coup de cœur pour ce roman !
Lien : http://the-tea-cha.blogspot...
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L'homme qui ne mentait jamais

quatorze nouvelles de longueur variable

la Chine des années 30 à 40, sous un regard lucide, tranquillement acide, sans violence, avec presque tendresse - mais sans aucune complaisance

un monde de pouvoir, de mensonge, de corruption, de vertus affichées

des êtres plus ou moins valeureux qui se font une place ou qui s'en sortent comme peuvent

de superbes portraits, presque fouillés malgré la brièveté.
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Histoire de ma vie

Un petit livre pour raconter toute une vie, avec beaucoup de tendresse et d'humour.

Lao She m'a tout simplement donné envie de me plonger dans ses autres livres.

Avant de le lire, lors d'un voyage j'étais tombé amoureux de Pékin, il a enfoncé le clou. Pour moi Lao She c'est Pékin de chair et d'os.



Dans sa vie Lao She a exercé plusieurs petits métiers, notamment celui de confectionner des répliques miniatures en papier de la maison des défunts, celles-ci étant ensuite incinérées lors de la cérémonie funéraire. Dans le passé ces maisons étaient réalisées en terre cuite pour les membres de riches familles, mais Lao She n'a pas connu ce temps (il est né en 1899).



Lao She était originaire des Hutongs de Pékin : quartiers populaires aux ruelles et maisons traditionnelles.

En voyage, j'ai eu moi-même l'occasion de me balader dans ces quartiers. J'avoue avoir eu le coup de foudre pour ce qui, à mes yeux de touristes, correspondait le plus à ce qu'un imaginaire romantique pourrait appeler l'âme véritable de Pékin. Mais je crois ne pas me tromper. Ces quartiers sont appelés à disparaître à la faveur de l'urbanisme moderne pékinois, avec un grand coup d'accélérateur donné en 2008 pour les Jeux Olympiques.

Je crois que c'est une vraie tragédie. Les gens très pauvres de ces quartiers resteront très pauvres quand ils habiteront des HLM, malgré la salle de bain dans le placard qui ne sera plus publique. ils auront perdu en plus l'art de vie particulier de ces ruelles traditionnelles. Cette vie de la rue devra au mieux se réinventer dans une cage d'escalier ou un ascenseur en panne. C'est peut-être facile, inutile, puéril (?) de pleurer sur le temps qui passe mais par chance nous pouvons lire les histoires de Lao She.



Voilà en deux mots la vie - et les romans - de Lao She c'est cette vitalité indestructible des gens de peu, riant même sous le rouleau compresseur des rêves de l'État.





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Quatre générations sous un même toit, tome 1

Ce premier tome (sur 3) nous dévoile le quotidien d'un quartier plutôt pauvre de Pékin au début de la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945), et c'est à travers les yeux de ses habitants, la famille Qi en particulier, que nous vivons la chute et l'humiliation de l'un des plus puissants empire de l'histoire (même si la Chine avaient déjà beaucoup perdu de sa superbe au début de cette guerre).



J'ai beaucoup aimé ce premier volume qui nous fait faire connaissance avec les habitants du quartier, habitants dont l'occupation japonaise de leur patrie va les entrainer à réagir de façons différentes. Certains vont se faire héros agissant pour la défense du pays, d'autres héros en paroles mais n'osant ou ne pouvant agir, d'autres n'hésitant pas à se vendre à l'occupant pour obtenir un peu de pouvoir ou encore d'autres ne se souciant pas vraiment de ce qui se passe en dehors de leur maison. Ça peut paraitre un peu long, mais la diversité des personnalités et donc des points de vu ainsi que l'enchainement des événements font passer relativement rapidement ces 700 pages ''d'introduction'' du quartier, de ses habitants et de l'occupation japonaise. Je fais une pause d'un livre et j'enchaine avec le deuxième tome.
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Quatre générations sous un même toit, tome 1

Vivre dans un hutong est une expérience particulière. Sorte d'oasis au milieu de la ville, ce type d'habitat n'existe pas vraiment dans notre occident.



Sur fond d'occupation japonaise, on évolue dans un décor de théâtre, avec des personnages dont certains sont caricaturaux, d'autres, plus complexes, sont partagés. Une étude psychologique des ressorts de l'âme humaine. Qu'est-ce que le nationalisme? En quoi les chinois sont-ils différents de nous? Leur histoire, leur culture, peuvent-elles expliquer les événements actuels? Car il faut bien se l'avouer, nous connaissons beaucoup moins bien la Chine que les États-Unis. Nous ne connaîtrions sans doute pas Hua Mulan, qui a fait l'objet de dizaines d'oeuvres en Chine, si Disney n'en avait fait un film!



On navigue entre rire et tragédie. Tristesse lorsque les enfants des écoles, tête basse, viennent défiler place Tian An Men sous le regard méprisant des japonais. Rire lorsque le médecin 'occidental' se fait payer très cher pour prescrire au final... une bonne vieille poudre chinoise traditionnelle, qui guérit tout.



Ces 700 pages se lisent facilement grâce à une construction bien pensée, dont le fil conducteur pourrait être l'opposition entre lâcheté, égoïsme, insouciance, et solidarité. Les descriptions physiques et psychologiques impitoyables des personnages contrastent avec celles, pleines de poésie, des différents logements et des quelques arbres qui font du hutong un lieu aussi magique que prosaïque. Les comparaisons sont très imagées, et les dialogues souvent savoureux, alternant avec les méditations des personnages.



Il me semble que nous n'avons guère de romans comparables dans la littérature française, et encore moins américaine. Le seul qui me soit venu à l'esprit est l'immeuble Yacoubian... dont l'auteur, Alaa El-Aswany, est égyptien. Mais si je me trompe, je ne demande qu'à être contredite!
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Le pousse-pousse

Siang Tse, issu d'une famille pauvre de Pékin a un rêve ambitieux: avoir son propre pousse-pousse afin d'assurer son indépendance. Son calcul est simple, en louant d'abord un pousse-pousse, en travaillant tous les jours, en menant une vie d'ascète, il suffira de 3 ans pour pouvoir acquérir le sésame pour la liberté. Et 3 ans plus tard, son rêve se réalise enfin mais le destin lui joue des tours et son pousse-pousse lui sera volé. Qu'à cela ne tienne, Siang Tse reprend son courage pour acquérir un nouveau pousse-pousse. Et le combat recommence. Livre sur la persévérence, critiquant de manière burlesque un monde essentiellement matérialiste et corrompu. Belle description des moeurs chinoises des années 1920. Je recommande ce livre aux passionnés de l'Asie et du burlesque.
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Gens de Pékin

Gens de Pékin ressemble en beaucoup de points à Le Pousse-Pousse, de par son style, ses personnages et ses histoires.



Par le biais de ses nouvelles, Lao She nous emmène dans son Pékin, pour y rencontrer les malheureux, les exclus, les oubliés. Très bonne traduction, qui fait honneur très ironique, acide, de l'auteur. Rien à dire non plus des nouvelles, aucunes d'entre elles n'est mauvaises, juste certaines qui sont plus anecdotiques que d'autres. Mention spéciale à celle sur les voisins, qui est pour moi la meilleure du recueil.
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Quatre générations sous un même toit, tome 1

Deuxième lecture de ce gros roman rédigé entre 1942 et 1944 par un écrivain d'origine mandchoue et né à Pékin en 1899. Lao She (titre respectueux de « vieux professeur » donné par les disciples à leur maître) campe ici le portrait de plusieurs familles pékinoises, à partir du 7 juillet 1937, date de l'occupation de Pékin par les Japonais.



Le Pékin d'antan est le personnage central du roman, avec ses vieux quartiers aujourd'hui disparus, ces ruelles nommées « hutongs » dont il ne subsiste à peu près rien mais qui, à l'époque, abritaient un petit monde grouillant de familles de tous niveaux sociaux. Ici, nous sommes dans la ruelle du Petit-Bercail, en forme de coloquinte ou de gourde, avec long col, une première cour comme un buste féminin, resserrement à la taille et ventre rond. On dirait un corps de femme. Elle abrite la famille Qi, celle qui justifie le titre, regroupant un arrière-grand père de 75 ans, ses enfants et petits enfants, les petits derniers encore tout jeunes. C'est sur l'aîné des petits-fils, Ruixan, professeur dévoué et homme responsable, que repose le bien-être de la famille. Son plus jeune frère, Ruiquan, romantique et patriote, est parti pour se battre. le puîné, Ruifeng, est un jeune homme opportuniste qui veut réussir, y compris en jouant la carte de la collaboration.

Autour des Qi, plusieurs familles se côtoient, poète torturé par les Japonais dont les deux fils meurent, l'un en tant que héros de guerre. Famille de parvenus lamentables qui cherchent à profiter de la guerre pour obtenir un poste de fonctionnaire, couple de chanteurs d'opéra, tireur de pousse, barbier, tapissier. le petit monde de la ruelle est complexe et dans l'ensemble on s'entend bien, même si un jour on dénonce son voisin pour obtenir des faveurs de l'ennemi...



On assiste à un spectacle lamentable : l'organisation par le petit-fils collabo au défilé de l'école pour « célébrer » la fête nationale, et en même temps la prise de Baoding par l'ennemi. Honte, « perte de face », les professeurs refusent de venir encadrer le défilé, les élèves baissent la tête, déchiquettent les drapeaux en papier, ceux du Japon, qu'on leur a mis dans les mains, triste défilé d'ombres honteuses...



Lao She évoque de façon indirecte les horreurs de la guerre, ici ni effusion de sang ni massacres mais un peuple chinois décrit comme doux et pacifique, non préparé à de hauts faits d'armes malgré des héroïsmes ponctuels, des gens qui veulent simplement vivre et jouir de petits plaisirs en toute quiétude. Pourtant, les vilenies, indépendantes de l'occupant, sont évoquées au détour d'une phrase : enlèvement et viol d'une femme devenue concubine malgré elle, jeunes filles du collabo Guan proposées comme monnaie d'échange pour l'obtention d'un poste, violence conjugale exercée par le tireur de pousse.



Le foisonnement de personnages, tous évoqués à traits précis et acteurs d'anecdotes vivantes, fait de ce texte un roman vivant et incroyablement réaliste. Nous y découvrons une Chine aux valeurs ancestrales mais aussi un jeu de relations extrêmement complexe, encore vivace aujourd'hui. Et une dénonciation des autoritarismes d'État, un plaidoyer pour la dignité des petites gens et le respect des hommes de paix et des érudits. Il est remarquable que certains personnages se récitent ou savent citer des passages entiers de textes très anciens, datant de plusieurs siècles.



L'auteur, Lao She, a été « suicidé » en 1966...



Aujourd'hui encore, on peut écouter des Chinois raconter combien ils ont souffert de cette guerre et la haine du Japonais reste très vivace.











Annexe:

Lin Daiyu, personnage du roman de Cao Xuejin, le Rêve dans le pavillon rouge, type de la beauté d'apparence fragile



Lin Daiyu (林黛玉, Lín Dàiyù, « Lin Jade sombre », récit IIN 1, aussi appelé soeurette Lin. Plus jeune cousine de Jia Baoyu, elle est aussi son premier amour. Fille d'un mandarin de Yangzhou nommé Lin Ruhai (林如海, Lín Rúhǎi, « Lin Tel que Mer ») et de Dame Jia Min (贾敏 / 賈敏, Jiǎ Mǐn, « Lin Tel que Mer »), tante paternelle de Baoyu. Elle est maladive (souffre notamment d'une maladie respiratoire) mais extrêmement belle. le roman à proprement parler débute au récit III avec l'arrivée de Daiyu au Palais de la Gloire, peu après le décès de sa mère. Émotionnellement fragile, sujette aux crises de jalousie, Daiyu est néanmoins une poète et musicienne accomplie. Le roman la désigne comme l'une des Douze Belles de Jinling et fait d'elle une fille seule, fière et finalement une figure tragique. Daiyu est la réincarnation d'une fleur du récit-cadre : la merveilleuse plante aux Perles pourpres. Elle descend dans le monde des humains pour s'acquitter de sa dette (qu'elle paiera en larmes) envers le Roc déifié, Baoyu, pour l'avoir arrosée dans une réincarnation précédente.



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Quatre générations sous un même toit, tome 3

Avec un talent rare, Lao She mêle la fiction à l'Histoire. Mais "Quatre Générations Sous Un Même Toit" ne se contente pas d'être une fresque historique, ce roman constitue aussi une analyse minutieuse des diverses réactions que peut provoquer l'occupation de troupes ennemies sur le citoyen le plus banal.



Jamais Lao She ne se pose en juge. Il n'est pas de ceux qui, même s'ils n'ont pas vécu la période concernée, affirment de toute leur hauteur que non, jamais, au grand jamais, ils n'auraient collaboré. Bien au contraire, lui qui, pour l'avoir traversée en long et en large, connaît bien l'occupation japonaise à Pékin, dissèque les motivations les plus profondes des ses héros sans blâmer ceux qui n'ont pas officiellement pris parti pour la Résistance.



Si l'on excepte des personnages comme les Japonais ou Lan Dongyiang, que l'on peut qualifier d'irrécupérablement mauvais, les protagonistes de l'intrigue, qu'ils collaborent, résistent ou se contentent de subir, faute de moyens de se battre, sont présentés sans aucun manichéisme. Parmi eux, la Grosse Courge Rouge pour les collaborateurs et Qian Moyin pour la Résistance se révèlent d'une complexité remarquable, chacun se donnant en quelque sorte la réplique au coeur des mutations engendrées par la guerre et l'occupation.



Plus que la méchanceté pure, Lao She dénoncent avant tout l'égoïsme, la peur et la volonté de préserver son petit confort moral comme les principaux responsables du comportement de ses semblables. S'il s'attarde évidemment à analyser l'attitude de ses compatriotes, il n'en réfléchit pas moins à celle des Japonais. Les militaires sont pour lui sans pitié. Mais, si puissante que soit sa rancoeur personnelle envers l'empire du Soleil-Levant, le romancier laisse néanmoins une petite ouverture, un tout petit espoir à l'avenir du Japon en la personne du vieille Japonaise, devenue voisine de M. Qi, et qui, peut-être parce qu'elle est femme, mère et grand-mère, ne semble nourrir aucune illusion sur l'issue du conflit.



Ecrit avec une passion et une sincérité dont on ne saurait douter, "Quatre Générations Sous Un Même Toit", en dépit d'une fin un peu trop convenue (le Japon a capitulé, le Petit-Bercail accueille ses résistants survivants, le tout manquant de la flamme habituelle peut-être parce que son auteur la rédigea en anglais, pendant sa période d'exil), est l'une des oeuvres-clefs de la littérature chinoise moderne. Pour l'amateur, elle représente également un excellent moyen pour appréhender la deuxième guerre sino-japonaise, sujet rarement traité en Occident - ce qui est d'autant plus à regretter que ce conflit et la tentative d'expansionnisme effréné du Japon en Asie ne sont en fait que l'autre face de la montée du fascisme et du nazisme en Europe. ;o)

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Messieurs Ma, père et fils

Messieurs Ma, père et fils, fut une délicieuse surprise ! Je ne pensais pas rire autant en lisant ce roman. Les Ma débarquent à Londres dans les années 20 dans le but de reprendre la boutique d'antiquités du frère du père. Ils trouvent un logement chez les Window, mère et fille. C'est le début de leurs tribulations en Angleterre. Ils font face au mépris et au racisme des Anglais, leurs habitudes culturelles sont mises à mal et ils tombent amoureux...Ce qui est génial dans ce roman c'est que Lao She parvient à traiter de nombreux sujets avec un humour savamment dosé, un ton qui ne tombe jamais dans le pathos et une finesse d'esprit assez incroyable. Bien sûr, les différences culturelles sont au cœur de ce roman, mais c'est aussi un livre qui aborde la question du fossé entre les générations, qui se cristallise dans ces années-là en Chine. Monsieur Ma rêve de fonction publique, de piété filiale, le jeune Ma, quant à lui, pense avec un esprit plus moderne et se voit vivre autrement. La famille Window n'est pas en reste, leur nom n'est d'ailleurs pas anodin : ces deux femmes vivent emprisonnées dans une monotonie régie par les conventions sociales. Vous l'aurez compris, ce roman est passionnant !
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Le pousse-pousse

Siang-Tse, surnommé le chameau, est un tireur de pousse-pousse dans le Pékin des années 1920-1930. Fier de son métier, il rêve d’économiser pour pouvoir s’offrir son propre pousse.

Les conditions de travail sont dures, le pousse-pousse, un mode de transport obsolète… En dépit de tous ses efforts, Siang-Tse est souvent maltraité et va de désillusion en désillusion, mais il reste fortement attaché à son travail et ne perd pas l’espoir de pouvoir, à force de travail, améliorer sa condition.



Avis :

Hymne aux petits métiers à un Pékin désormais disparu, ce roman attachant nous entraîne à travers les espoirs et les désillusions du petit peuple, dans un monde où tout est régi par l’argent, la guerre et le pouvoir. Une petite perle à lire d’urgence !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Quatre générations sous un même toit, tome 2

Récit passionnant de bout en bout. On y découvre une famille et ses voisins dans le XXe siècle à Pékin lors de l'occupation de la Chine par le Japon de 1938 à 1945. La population est partagée entre ceux qui collaborent et s'enrichissent et ce qui voudraient résister mais ne le font pas. Les personnages sont bien croqués et très humains, laissant deviner le malaise des uns et les jouissances des autres dans un climat de terreur toute japonaise c'est-à-dire tout en sourire. On ne peut s'empêcher de faire des rapprochements entre le vécu des personnages du roman et le vécu de nos parents et grands parents en France sous l'occupation allemande pendant 5 années. Le manque de nourriture, les arrestations arbitraires, les exécutions sont décrites de façon réaliste . La fierté d'être pékinois et chinois transparait dans le récit ce qui est bien normal mais jamais en exagération. Les hommes quelque soit leur implantation géographique ont les mêmes rapports entre eux, et c'est une bien belle leçon de vie que j'ai beaucoup appréciée.
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Messieurs Ma, père et fils

Deux Chinois, le père et le fils partent s'installer à Londres. Débute alors une installation difficile, faite de confrontations avec une longue liste de préjugés, clichés, stéréotypes plus racistes et sinophobes les uns que les autres. Le roman se déroule dans les années 20. Celles du XXe siècle, j'entends, mais ça pourrait être celles du XXIe que ça ne ferait pas grande différence, on en est toujours au même point de xénophobie et du rejet de l'autre.

Lao She joue la carte de la légèreté et de l'humour, ce qui passe mieux qu'un discours sérieux et moralisateur. Ayant lui-même séjourné en Angleterre et connaissant le sujet, il brosse un portrait des Britanniques qui relève pour ainsi dire de l'histoire des mentalités. Quant à son propre peuple, il n'est pas en reste de regard critique non plus à travers le fossé générationnel père-fils, l'un défenseur d'une tradition pétrifiée dans l'archaïsme, l'autre partisan d'évolution et de modernité.
Lien : https://unkapart.fr/critique..
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Un fils tombé du ciel

Dans un contexte politique en pleine ébullition; la longue marche est commencée, Mao devient le chef du Parti communiste chinois; le peuple se débat dans son quotidien.

C'est ce dernier, que l'auteur va nous faire découvrir par cet enfant dont on ne sait que faire, si ce n'est l'abandonné.

Une enfance partagée par les difficultés d'une sociétés de tradition voyant son environnement se restreindre aux volontés d'une politique dite "populaire".

Adopté par amour, élevé avec cœur et convoitises, les jours se font bien souvent luttes et combats contre ces vanités d'hommes et d'idéologie.

Intéressant à parcourir dans ses lignes et cette existence d'ailleurs dans un siècle de révolutions.
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