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Citations de Léon Bloy (467)


Léon Bloy
« Une fois n’est pas coutume.
Formule d’absolution à l’usage des bourgeois. Tout va bien si la coutume n’est pas implantée. L’essentiel
c’est de ne tuer son père qu’une fois. »
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Joseph de Maistre a dit en propres termes qu'en 1793, la plupart des Français furent habités par les démons. C'est possible.
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L'état civil dont vous êtes quelquefois si fier ne sait absolument rien de votre âme et son registre de néant ne peut mentionner que votre corps catalogué à l'avance pour le cimetière. S'il existe un arbre généalogique des âmes, les Anges seuls peuvent être admis à le contempler.
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Vous pouvez savoir qui vous engendra, mais sans une révélation divine, comment pourriez-vous savoir qui vous a conçu ? Vous croyez être né d'un acte,vous êtes né d'une pensée. Toute génération est surnaturelle.
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Avantage de la laideur sur la beauté. La beauté finit et la laideur ne finit pas.
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« Le dynamomètre de son esprit, c’est la locution adverbiale ». (p. 72)
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On racontait aussi l’histoire, devenue fameuse, d’une soupe fantastique trempée régulièrement le dimanche soir et qui devait le nourrir toute la semaine. Pour ne pas brûler de charbon, il la mangeait froide six jours de suite.

Dès le mardi, naturellement, cette substance alimentaire devenait fétide. Alors, avec les révérencieuses façons d’un prêtre qui ouvre le tabernacle, il prenait, dans une petite armoire scellée au mur et qui devait contenir d’étranges papiers, une bouteille de très vieux rhum vraisemblablement recueillie dans quelque naufrage.

Il en versait des gouttes rares dans un verre minuscule et se fortifiait à l’espoir de les déguster aussitôt après avoir englouti son cataplasme. L’opération terminée :

― Maintenant que tu as mangé ta soupe, disait-il, tu n’auras pas ton petit verre de rhum !

Et déloyalement, il reversait dans la bouteille le précieux liquide. Recommandable finesse qui réussissait toujours, depuis trente ou quarante ans.
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La science.
Et voilà le labarum* des imbéciles. La science ! Avant le vingtième siècle, la médecine pour ne parler que de cette gueuse, n'avait aucun besoin de la science et daignait à peine s'en recommander. Depuis fort longtemps, elle croupissait dans les déjections de ses malades. Maintenant elle piaffe dans sa propre ordure. La putréfaction se plaignait de n'avoir pas son prophète. Alors Pasteur est venu, Pasteur au nom doux et mélibéen, et le Microbe, en retard de soixante siècles sur la création, est enfin sorti du néant. Quelle révolution ! À partir de lui, tout change. La recherche de la petite bête remplace l'ancien esprit des Croisades. On ne connaît plus que la science, et chaque matassin revendique son animalcule. Tous les sérums, toutes les pestes liquides, tous les écoulements des morts, tout ce qui se passait naguère au fond des sépulcres, est aujourd'hui restitué à la lumière, préconisé, mobilisé, injecté, avalé. La rage, la tuberculose et le choléra sont devenus des apéritifs ou des pousse-café. Le moujick** de la bande vient de découvrir même un jus contre la vieillesse. Il ne tient qu'aux parents d'avantager leurs enfants de quarante ferments d'infection, dès le berceau, et de faire de leurs corps des vases de purulence. Ils sont à l'Institut Pasteur tout un lot de citoyens utiles exclusivement voués à la recherche des moyens de pourrir.
Bloy Léon, * labarum : Étendard romain, qui consistait en une longue lance, surmontée d'un bâton qui la traversait à angles droits, d'où pendait une riche pièce d'étoffe couleur de pourpre et quelquefois enrichie de pierres précieuses ; jusqu'au temps de Constantin le Grand, elle portait la figure d'une aigle ; mais ce prince fit mettre à la place une croix avec un chiffre qui exprimait le nom de Jésus, à la suite, dit-on, d'une apparition dans les nues qui lui montrait ce signe et lui annonçait la victoire s'il l'adoptait (Littré)
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Il est vrai qu'on n'a pas encore abattu toutes les croix, ni remplacé les cérémonies du culte par des spectacles antiques de prostitution. On n'a pas non plus tout à fait installé des latrines et des urinoirs publics dans les cathédrales transformées en tripots ou en salle de café-concert. Evidemment, on ne traîne pas assez de prêtres dans les ruisseaux, on ne confie pas assez de jeunes religieuses à la sollicitude maternelle de patronnes de lupanars de barrière. On ne pourrit pas assez tôt l'enfance, on n'assomme pas un assez grand nombre de pauvres, on ne se sert pas encore assez du visage paternel comme d'un crachoir ou d'un décrottoir... Mais toutes ces choses sont sur nous et peuvent déjà être considérées comme venues, puisqu'elles arrivent comme la marée et que rien n'est capable de les endiguer.
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"Cher ami, venez, ce soir, à onze heures. La porte du jardin sera entre'ouverte. Vous n'aurez qu'à la pousser doucement. Je vous attendrai sous le berceau. Mon mari est absent pour deux jours, et il a emmené le chien. Tant pis si je me perds. Je vous aime et veux être à vous.
Rolande"

En recevant ce billet, le jeune Duputois devint si pâle que ses collègues supposèrent une catastrophe. Étant fort discret, il serra scrupuleusement le message dans le coin le plus mystérieux de son portefeuille et parla, balbutiant un peu, d'une menace de créancier. [...]

(Nouvelle: Le réveil d'Alain Chartier)
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Nous ne pouvons apercevoir les êtres et les choses que dans leurs rapports avec d'autres êtres et d'autres choses, jamais dans le fond et dans leur essence.
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Puis, sa double vie affective et intellectuelle avait réellement débuté dans ces amas d'épluchures, où des chiens - probablement crevés, aujourd'hui - s'étaient étonnés, naguères, de le voir picorer sa subsistance.
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L'épouvantable immensité des abîmes du ciel est une illusion, un reflet extérieur de nos propres abîmes, aperçus « dans un miroir ». Il s'agit de retourner notre œil en dedans et de pratiquer une astronomie sublime dans l'infini de nos cœurs, pour lesquels Dieu a voulu mourir. Aucun homme ne peut voir que ce qui est en lui. Si nous voyons la Voie lactée, c'est qu'elle existe véritablement dans notre âme. 
(6 juin 1894)
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Léon Bloy
« On ne peut pas être et avoir été.
Vous vous trompez, cher employé des Pompes funèbres, et la preuve, c’est qu’on peut avoir été un imbécile
et l’être encore. »
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Tout homme qui possède au-delà de ce qui est indispensable à sa vie matérielle et spirituelle est un millionnaire, par conséquent un débiteur de ceux qui ne possèdent rien.
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Tous les savants du monde, chimistes ou mécaniciens, sont exclusivement acharnés à la recherche de l'homicide multitudinaire par l'écrasement, la submersion, la déflagration ou l'empoisonnement. Le mal a des aspects si nettement surnaturels que les matérialistes les plus bas sont forcés d'avouer que ce qui se passe est diabolique.
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Il se dit vulgairement que la joie est le contraire de la douleur et que ces deux impressions de l’âme ou du corps sont incompatibles. On les oppose donc l’une à l’autre. C’est la ressource des littératures.

Comment faire comprendre qu’à une certaine hauteur, c’est la même chose et qu’une âme héroïque les assimile avec facilité ? Où sont-elles aujourd’hui, les âmes héroïques […] L’alternance immémoriale de la joie et de la douleur […] cela concerne la multitude.

Les âmes supérieures sont étrangères à ce flottement. Elles sont situés trop haut pour qu’aucune vague les troubles. Ce qu’on veut appeler bonheur ou malheur est accueilli par elles avec indifférence. Elles ne dédaigneront pas de jouir, si Dieu l’ordonne, mais leur prédilection est pour la souffrance et la souffrance est leur joie parfaite. C’est une joie telle qu’il n’y a pas pour ces chères âmes d’autre consolation ni d’autres espérances, lorsque des chocs imprévus ont brisé ou souillé momentanément leurs vases. Alors elles jouissent de souffrir, elles ont la concupiscence des tourments et, l’énormité de la peine devenant leur plénitude, elles ne savent plus rien du conflit supposé chez les autres âmes. La joie de souffrir ! Le Paradis terrestre ne l’a pas connue, ne pouvait pas la connaître, avant l’“heureuse faute” par laquelle serait procurée l’exultation de tous les dormants. (…)

Le point de vue qui doit tout embrasser et tout résumer à la fin dans les trois ordres de nature, de grâce, et de gloire est d’une simplicité absolue et presque monotone à force de sublimité: la Pureté même, c’est l’Homme de Douleur; la Patience même, c’est l’Homme de Douleur; la Beauté, la Force infinies c’est l’Homme de Douleur; l’Humilité qui est le plus insondable des abîmes, et la Douceur, plus vaste que le pacifique, c’est encore Lui; La Voie, la Vérité, la Vie, c’est toujours Lui; omnia in ipso constant. Du haut de cette Montagne symbolisée, à ce qu’il semble, par la Montagne de la Tentation, ont découvres tous les empires, c’est-à-dire toutes les vertus morales, invisible de tout autre point, et l’Amour seul, le grand, le passionné, le ravissant Amour, peut donner des forces pour y parvenir.
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Ah ! Vous enseignez qu’on est sur la terre pour s’amuser. Eh bien, nous allons nous amuser, nous autres, les crevants de faim et les porte-loques. Vous ne regardez jamais ceux qui pleurent et ne pensez qu’à vous divertir. Mais ceux qui pleurent en vous regardant, depuis des milliers d’années, vont enfin se divertir à leur tour, et, - puisque la Justice est décidément absente, - ils vont, du moins, en inaugurer le simulacre, en vous faisant servir à leurs divertissements. Puisque nous sommes des criminels et des damnés, nous allons nous promouvoir nous-mêmes à la dignité de parfaits démons, pour vous exterminer ineffablement. Désormais, il n’y aura plus de prières marmonnées au coin des rues, par des grelotteux affamés, sur votre passage. Il n’y aura plus de revendications ni de récriminations amères. C’est fini, tout cela. Nous allons devenir silencieux…
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Qu'allons-nous devenir? I n'y a que deux issues: vous me sauvez ou je vous perds. Quand à nous séparer, en admettant que ce fût possible, ce serait peut-être le plus funeste des dénouements.
Vous avez mis autour de ma vie un surnaturel chrétien si capiteux que je ne pourrais plus respirer une autre atmosphère.
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Jules Favre, à son tour, s'étant plaint [à Bismark] qu'on tirait sur les malades et les aveugles... l'Institution des Aveugles, s'attira cette répartie d'une délicatesse vraiment prussienne :
- Je ne sais pas pourquoi les Parisiens se plaignent de cela. Il font bien pis : ils tirent sur nos gens, des gens valides et bien portants.
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