AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Line Papin (200)


La seule chose que je fais, avec plaisir et sans me sentir observée ni jugée, c’est lire. Dans les romans que je dévore, dans les poésies que je récite, les personnages me laissent en paix. L’auteur me parle, raconte, je regarde, je suis, j’écoute.
Commenter  J’apprécie          10
Cette nuit-là, petite fille, tu t’es accoudée au guichet de la mort et celle qui donnait les tickets t’a regardée droit dans les yeux. « Vous en prenez un ? » Tu as hésité. Tu as demandé s’il n’y avait pas un aller-retour, si c’était remboursé ? La dame t’a toisée. « Aller simple. » Elle t’en a tendu un, l’air de dire, vu ta gueule, vas-y, saute, l’heure a sonné.
Commenter  J’apprécie          10
Cette fois, je pleure à chaudes larmes, devant eux, et non plus cachée derrière un casque de moto. Non, devant eux je pleure et même devant les enfants, parce que je suis émue, c'est la vie, on ne va rien lui cacher non plus, à la vie, elle en a vu d'autres, elle sait ce qu'elle fait, ce qui se trame, alors les apparences de plâtre ne servent qu'aux masques.
Commenter  J’apprécie          10
Il y aura eu bien des injustices, bien des secousses, bien des dangers ; il y aura eu des joies, des rires, des peurs, des amours, des haines, des ressentiments, des passions ; il y aura eu des accidents, des voyages, des crises, des maladies... Nous aurons été, chacun à notre manière, déformés par la vie. Il restera les os des humains - ce que nous avons été au minimum, ce que nous avons tenté d'être au maximum.
Commenter  J’apprécie          10
Elle a été son temps, son angoisse, sa menace... Entre le Vietnam et la France, entre l'enfant qu'elle a été et la femme qu'elle allait devenir, entre les accidents et les choix, la mort se tenait debout, noire, opaque, inesquivable. Elle était son parfum, sa liaison secrète, son bourreau, sa raison de ne plus être.
Commenter  J’apprécie          10
Elles souffrent mais elles tiennent le coup : elles se font mal et elles n'ont pas mal. Elles veulent mourir vivantes, elles veulent vivre mortes.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai tout essoré de la tristesse. Je m'en suis lassée. Elle m'a trop asséchée. A elle, je me suis donnée, entière, et elle ne m'a rien rendu. Elle m'a épuisée.
Commenter  J’apprécie          10
" Je suis fatigué. Je t'aime. De loin, je t'aime. Je suis fatigué, je ne peux plus tenir ton corps et tes peines à bout de bras. Je suis fatigué et, je suis las, et je ne me reconnais plus (...) Je me suis trop donné, tendu à toi. Je ne me reconnais plus, je ne me vois plus. Je me suis oubliée, et je suis fatigué, fatigué. "
Commenter  J’apprécie          10
- Tu ne veux plus jouer ? j'ai demandé.
- A quoi ?
Je l'ai regardée encore. Je cherchais à comprendre comment elle avait pu s'éloigner autant.
- A la vie...
C'est un ton épuisé que je prends, très simple.
- Grand mot ! Vaste jeu ! (Elle a un rire cynique, puis elle boit.)
- Tu ne veux plus jouer, donc.
- Tu me barbes. Et puis je comprends pas les règles.
Commenter  J’apprécie          10
" Cette fille n'a aucun sens. Elle est trop décousue. Nous n'irons nulle part. "
Commenter  J’apprécie          10
- C'est foutu. C'est de l'intérieur que je suis pourrie. C'est foutu. Mon mal, il me semble que je le trimballerai tout le long des jours qui restent, des nuits qui restent, et que tout le monde le verra. Je suis pourrie. Rien ne me pansera.
Commenter  J’apprécie          10
Les types (elle reprend d'une voix basse) avec qui je couche, c'est un peu pour rire, mais peut-être...peut-être aussi que c'est pour leur grappiller un peu d'amour, même si c'est pour de faux, même si c'est pour une nuit...
Commenter  J’apprécie          10
C'est un ogre, cette fille, avec son sourire goulu et carnassier. Je l'aimais ainsi, et la laissais pourtant, sans crainte, aller se fracasser n'importe où, se noyer dans l'alcool, se saouler de soleil, traîner dans les rues et se cogner contre les murs, parler aux inconnus, prendre des bains de minuit dans les lacs poisseux...
Commenter  J’apprécie          10
On s'allongeait n'importe comment, en parallèle ou perpendiculaires, l'un contre l'autre ou bien très éloignés, selon que nos lectures respectives éveillaient en nous un désir d'union ou bien de solitude.
Commenter  J’apprécie          10
Son odeur, il faudrait dire aussi, que j'emporte chez moi, que je finissais par avoir en moi. Et aujourd'hui encore, il m'arrive parfois, dans la journée, sans même être avec lui, d'en sentir les effluves. Parfois, j'ai l'impression de l'avoir sous la peau.
Commenter  J’apprécie          10
La guerre passée, Hanoï demeurait noire de misère parce qu’elle essuyait les restes des bombes et des récoltes brûlées, parce qu’elle subissait l’embargo américain qui interdisait à tout pays de faire du commerce avec elle. Il n’y avait rien, au Vietnam : pas d’électricité, pas d’eau potable, ni de savon, de dentifrice, de chaussures pour les gens, pas de frigidaire, pas d’ustensiles de cuisine, rien. Ils vivaient dans le dénuement et la crasse. Ils ne s’en rendaient pas compte : ils n’avaient rien pour comparer. Ça avait toujours été ainsi. Les journaux les encourageaient : ils étaient les meilleurs, tout prospérait, le pays perçait, leur progrès effrayait. C’était fabuleux ! C’était la gloire !
Commenter  J’apprécie          10
Entre les eaux d’où l’on vient et les os qu’on laisse en partant, il y a tant de charges. Rester parce que l’on est, c’est une chose que l’on a tous compris ; et nous nous tenons, debout, les pieds dans l’eau, les os en haut, droits, verticaux, nous nous tenons debout pour les os qui nous précèdent, pour ceux qui nous succèdent, pour ceux qui nous entourent. Nous sommes là. Rester, parce que l’on est, c’est à peine un choix, mais nous décidons peut-être de la manière dont on veut rester, dont nous voulons être. A ce moment, en cet endroit, elle comprend qu’il n’y a pas d’alternative au sens de la route, il faut rouler droit vers là-bas, mais elle voit aussi quelques chemins de traverse qu’elle peut choisir pour tracer, dans le paysage extérieur, une esquisse de ses démons et de ses rêves, une contrefaçon de son tableau intérieur (...) Il y aura des surprises, des gens dans les buissons, des choses fabuleuses, et ça vaut le coup d’avancer, jusqu’au bout, ensemble avec les eaux, pour les os, parce que c’est beau.
Commenter  J’apprécie          10
- Nous n'en parlerons plus demain. Plus jamais, si tu veux. Mais n'oublie pas que toi, quoi qu'il arrive, je t'aime aussi... De loin, je t'aime, et ta tête dans la boue, dans l'alcool, tes jambes tordues, toi sans habits, sans cheveux même, oui, je t'aime, pleine d'égratignures, abîmée et sans rien, à poil, je t'aime, nue, nue et décousue, en miettes même, je t'aime... Toi vide, toi morte de vie, toi épave, toi je t'aime et je te prends et te recouds et t'embrasse et te... Tu sais tout ça... On partira chacun, mais de loin, je te serrerai si fort que ta douleur en crèvera, que le pus en sortira, et que, guérie au creux de mon amour, tu feras éclater ton rire originel, celui que nous n'avons jamais entendu, ton rire de joie...
P.176
Commenter  J’apprécie          10
Elle rit, elle danse, elle tourne, elle crie, sa robe vole, elle sautille, ses bras s'offrent au vent, elle sourit. c'est l'amour en elle, et les dieux en elle, c'est la poésie entière qui gonfle sa chair. "L'amour! L'amour!"
P.85
Commenter  J’apprécie          10
Oui je suis une étrangère au Vietnam, une étrangère en France, une étrangère en ... mais Paris, je te connais, et tu ma connais bien aussi maintenant, nous nous sommes en peu fait mal, mais tu m'aimes, non ? moi je t'aime. C'est ici aussi, la vie.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Line Papin (1094)Voir plus

Quiz Voir plus

Cannibale

Dans quel lieu Gocéné et ses compagnons sont-ils emmenés ?

En Allemagne à Berlin.
Dans un zoo en Australie.
A l'Exposition Coloniale à Paris.
En Suède dans un parc d'attractions.

10 questions
982 lecteurs ont répondu
Thème : Cannibale de Didier DaeninckxCréer un quiz sur cet auteur

{* *}