AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Line Papin (200)


Peut-etre qu'avoir quitté Hanoi à temps fut une manière de garder d'elle un souvenir tellement beau qu'il en devint douloureux. Partir en 2005, c'était comme quitter quelqu'un après dix ans d'amour, alors que tout allait, alors que nous étions heureux. Hanoi est restée telle quelle dans mon coeur, avec son engouement d'après guerre, d'après l'embargo, d'après la misère et les os, Hanoï est restée notre mère. Nous sommes partis. Ce fut soudain.
Commenter  J’apprécie          10
Hanoï bougeait comme une vague folle, et nous n'étions que de petites barques dessus, qui tanguaient. Il n'y avait plus de rôle préétabli. Chacun faisait ce qu'il voulait.
Commenter  J’apprécie          10
C'était une vraie princesse, en somme, riche de plastique et de fausses glaces aux fraises.
Commenter  J’apprécie          10
Elles veulent mourir vivantes, elles veulent vivre mortes.
Commenter  J’apprécie          10
A son étage, il n'y a que des filles. Elles ont entre douze et dix-huit ans. Elles sont maigres et se laissent embarquer, débarquer, le long d'un fleuve incertain. Les infirmières soutiennent chacun de leur mouvement. Sur ce fleuve, leur radeau de jeunes filles tangue et leurs os s'entrechoquent. le moindre remous menace de jeter une demoiselle par-dessus bord. Elles ne pèsent tellement rien.
Commenter  J’apprécie          10
Elle était dure avec les autres, elle leur servait un breuvage de colère et d’aigreur, justifié par l’énergie qu’elle dépensait à la cuisine, au ménage, au marché. Elle avait des choses sur les épaules, la petite le voyait. Ba en avait dans le ventre, dans les yeux, dans la voix. Elle le faisait payer, parfois. Pas à la petite.
Commenter  J’apprécie          10
Un an après leur rencontre eut donc lieu leur mariage, selon les traditions vietnamiennes, avec ao dai et le visage de la mariée peinturluré de blanc au point que son futur époux ne la reconnut même pas quand elle vint le rejoindre. C’était ainsi ; c’était la fin de la guerre, de l’enfance, de l’adolescence qu’elles n’avaient pas eue ; c’étaient les trois sœurs devenues trois femmes, trois épouses, trois mères, sous le même toit avec trois maris et leur propre mère, cette vétérane qui avait l’œil sur tout.
Commenter  J’apprécie          10
Sur les écrans, une terre ronde tourne et, autour d’elle, en pointillé, la trajectoire d’un avion blanc se dessine. Au fur et à mesure de notre avancée, les pointillés s’allongent pour contourner la planète. Ce dessin, je le vois depuis que je suis enfant. J’avais compris déjà, le coup de la boule qui tourne. Mais les gens, on les laissait pour combien de temps ? Ils allaient faire quoi, en attendant ? Et nous, on partait où ? Et les cœurs, et l’amour, ils se plaçaient où sur les pointillés ?
Commenter  J’apprécie          10
La fatalité se laisse percer par une marge dans laquelle il faut glisser son doigt pour mieux écarter l'étau qu'on croyait resserré, et le dégonfler.
Commenter  J’apprécie          10
Il est venu, puis reparti de notre vie...Il s'est évaporé, comme le feront toujours les héros et les anges.
Commenter  J’apprécie          10
Toni, rien ne lui paraissait impossible, et ce n'était pas du courage, c'était une inconscience enfantine. Il inventait tout, écartait tout, faisait de ce qui l'entourait son terrain, taillé à sa façon : tout lui appartenait; et l'étendue de ses possibilités était immense.
Commenter  J’apprécie          10
La petite créature est revenue ! Je n'y pensais plus, n'imaginais pas qu'elle ferait une seconde apparition, mais si, comme un chat qui a goûté quelque part un superbe poisson et revient une semaine plus tard vers cette gamelle sacrée, espérant y retrouver son dû. Elle est amusante : elle vient, frappe, sûre d'elle, puis d'un coup ne sait plus. Je dois lui apprendre, lui montrer, l'aimer, et ce sans la connaître. Il y a des gens comme ça qui vous tombent dessus, sans raison, qui forcent votre porte, et il faut se débrouiller avec eux, les adopter, les embrasser. C'est à n'y rien comprendre.
Commenter  J’apprécie          10
Avec lui seul, l’homme neutre, je retrouve la douceur de l’Asie, la tendresse, la joie entière.
Commenter  J’apprécie          10
« C’était moi, il fallait me voir, ce soir-là, j’étais folle et merveilleuse d’être aimée, d’aimer… »
Commenter  J’apprécie          10
Rien ne me refroidit, ne me décourage, je brûle pour lui, et les autres m'importent peu, ne m'importent pas.
Commenter  J’apprécie          10
On ne pensait pas que ces nuages épais, immobiles, qui couvraient notre terre d´une ombre si froide et d’une bruine si triste, finiraient par sepercer d’un rayon de lumière. Ça arrive. Les rayons cassent un à un le cumulus d’horreur et l’on finit par avoir un rien de soleil.
Commenter  J’apprécie          00
Si j'avais été contrainte à faire un choix d'une telle envergure, c'était parce que la manière dont je vivais ma vie ne me plaisait pas, et si j'avais pu faire un choix d'une telle envergure, c'était que j'avais la possibilité aussi de choisir, désormais, une autre manière de conduire ma vie, afin qu'elle finisse par me plaire. C'était cela, relever la tête et marcher sous la pluie. C'était cela être une femme.
Commenter  J’apprécie          00
Le passé

Je n'arrive pas à oublier le passé
Je n'arrive pas à l'effacer
Il ne veut pas passer
Il reste en place
Sans se pousser

Je n'arrive pas à le brusquer
Ni à le décaler
Il dit au présent :
J'étais là avant.
Commenter  J’apprécie          00
Si les disparus ont une tombe, une urne, un autel, un lieu où les proches peuvent se recueillir, ces possibilités disparues n’en ont pas. A défaut de pouvoir construire un terrain comme Phuc, j’écris. Que ce livre soit un endroit de repos possible pour ces rêves d’enfants interrompus, un endroit où ils peuvent se reposer, eux qui n’ont plus de lieu ni dans nos maisons ni dans nos dialogues, ce serait une belle chose. Que ce livre soit un endroit où nous pouvons penser à eux, et où ils peuvent sourire de nous, anges dans le ciel, ce serait bien.
Commenter  J’apprécie          00
Dans les romans que je dévore, dans les poésies que je récite, les personnages me laissent en paix. L'auteur me parle, raconte, je regarde, je suis, j'écoute. Et j'oublie un peu mon corps de rescapée. Et personne ne me le rappelle, ne le pointe du doigt, ne le regarde de haut en bas. Il n'y a plus rien à cet instant-là que la littérature et elle me sauve la vie, elle occupe mon temps, elle m'extrait de ma guerre un instant.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Line Papin (1094)Voir plus

Quiz Voir plus

L'écume des jours

Colin aime Chloé, Nicolas aime Isis, Chick aime...

Le Chuiche
Alise
Gouffé
Personne

10 questions
413 lecteurs ont répondu
Thème : L'écume des jours de Boris VianCréer un quiz sur cet auteur

{* *}