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Citations de Line Papin (200)


Parler "d'avortement de confort" n'a aucun sens : nous n'avions jamais été dans un tel inconfort.
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Mettre au monde : pourquoi mettre, comment mettre, et dans quel monde ? Une lettre de moins, et j'entends : être au monde. C'est de cela qu'il s'agit.
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cette gamine,un solfège sans musique.
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Elle n’a pas pris l’avion pour naître dans une clinique française parce que c’était écrit ainsi : elle devait naître, par surprise, dans la misère et la beauté de son pays.
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Line Papin
Ma grand-mère est revenue dans le village où elle née. Son corps repose dans la verdure, des os rejoignent sa terre natale. Sa tombe est un coffre noir, caressé par l'eau des rizières où se reflètent les nuages, entouré du silence des plantes et des buffles. Seuls les cris des enfants sortis de l'école, courant vers la pagode après les cours du soir, réveillent les moustiques endormis et les souvenirs d'une enfance studieuse. Sur sa tombe, on a posé un portrait d'elle, des offrandes, de l'encens, des fleurs, une statuette de Napoléon, des gâteaux et une bouteille d'eau que l'on verse doucement sur la pierre brûlante comme sur un visage, pour le rafraîchir d'être au soleil. La pierre boit l'eau sans attendre. La chaleur l'évapore. Le vent souffle sur les feuilles alentour qui s'agitent. Les rizières tremblent d'être caressés.
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«Elles devinrent étrangères. L'étrangeté se déclinait dans la rue, sur la peau, dans la langue, sur les gestes, dans les manières et la voix, dans les accents et le cœur. » Chapitre Belles-soeurs.
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Pourquoi a-t-on dû partir et quitter tous ceux qui m'aimaient? C'est la question que je pose, comme un soupir. J'ai de la peine car ceux qui m'aimaient, je les aimais aussi. Pourquoi a-t-on dû couper, sous le pied de l'amour, toute l'herbe?
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Vivra-t-elle ? Posée comme cela, doucement, si doucement... Plus personne n’a de force. Et l’on ne sait pas quoi répondre. Personne ne le sait. Vivra-t-elle ? Personne n’en est la cause. Personne n’a la solution et personne ne peut se saisir de la source. C’est une gamine, maintenant, qui ne grandira plus, qui n’aura pas d’enfant, qui est debout seule sur terre, sans passé, sans futur, sans vie, cassée et qu’on ne peut pas sauver. C’est une gamine, un solfège sans musique, qui doit se sauver sans raison, qui doit rester parce qu’elle est. Expliquez-lui cela ? Donnez-lui envie ?
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Dans ce pays nouveau, dont la petite avait la nationalité, la mère était moins apte à communiquer que sa fille, parlait moins bien sa langue. Elle était plus étrangère.
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je suis a l'orée de l'éveil
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Il n'a jamais fait si froid qu'en France.
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Il y aura eu bien des injustices, bien des secousses, bien des dangers ; il y aura eu des joies, des rires, des peurs, des amours, des haines, des ressentiments, des passions ; il y aura eu des accidents, des voyages, des crises, des maladies... Nous aurons été chacun à notre manière bien déformés par la vie. Il restera les os des humains - ce que nous avons été au minimum, ce que nous avons tenté d'être au maximum.
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Elle gisait, inconsciente, sur ce lit blanc, à attendre qu'on lui serve un peu d'amour en perfusion.
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A son étage, il y a que des filles. Elles ont entre douze et dix-huit ans. Elles sont maigres et se laissent embarquer, débarquer, le long d'un fleuve incertain.
Les infirmières soutiennent chacun de leur mouvement. Sur ce fleuve, leur radeau de jeunes filles tanguent et leurs os s'entrechoquent. Le moindre remous menace de jeter une demoiselle par-dessus bord. Elles ne pèsent tellement rien.
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Tu as guéri. Tu as retrouvé un corps de vivant, un cœur de vivant, un visage de vivant. La mort est partie. La petite fille est revenue. Et tu as décidé, en ce retour, parce que tu pouvais enfin marcher et vivre, de te rendre toi-même sur les lieux de ton enfance - ceux que tu avais perdus, ce qui t'avait tué. Tu avais dix-sept ans alors, à peine, et tu as pris l'avion, seule, pour retourner à Hanoï.
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Les matins devenaient bisques, miels, blés, blonds. La vie allait pouvoir commencer.
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Tu vois, il y a dans un nid des fractures d'enfance et des réponses. Ce nid vit. c'est une ville.
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C'est une petite folle ; elle a dû se tordre quelque chose, à l'intérieur, qui ne se répare pas. Elle a l'air d'une folle, oui, d'une folie cinglante, agressive, qui produit de la joie et le bruit mat d'une pierre cognée contre une autre. p.103
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Vide. C'était une conséquence inévitable, et à laquelle je n'avais pas pensé. J'avais laissé tomber Laura, qui m'était tout, et voilà que je me retrouvais vide : je m'étais laissé tomber avec, aussi, forcément. Vide et seul avec ma valise.
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Avorter, c'est aussi faire attention à la vie, contrairement à ce que l'on peut croire. Il peut sembler que cela signifie retirer la vie, mais en réalité, c'est le contraire : c'est faire attention à la vie. C'est vers le meilleur que tend cet acte si pénible.
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