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Citations de Luca Tahtieazym (411)


Dès qu’on parle de gosse, on tombe dans le sirupeux et la condescendance.
Je me souviens, avant, lorsqu’il nous arrivait d’entamer une discussion de ce genre avec des parents ou futurs parents. Nous hochions la tête, Elsa et moi, par politesse, en faisant en sorte de ne pas nous engager dans la conversation. Une envie : dire la vérité – mais nous parvenions heureusement à nous bâillonner. Expliquer à ces crétins enthousiastes que leur progéniture nous laissait de marbre, que les nez morveux et les cris incessants ne provoquaient chez nous aucun émerveillement : bonne méthode pour prouver sa misanthropie, non ?

Et voilà que nous tombons nous aussi dans le piège, à appréhender l’arrivée de cet intrus avec le cabotinage de rigueur. Nous aussi, nous aurons droit aux « Oh qu’il est mignon ! » et autre « À qui c’est qu’on va changer les fefesses ? »

Et merde, on a beau être lucide et contempler toute la bêtise avilissante de ceux qui ont osé se reproduire, on est lamentablement rattrapés par la réalité une fois qu’on se trouve devant le fait accompli.
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Un grain de sable aura suffi pour enrayer les rouages soigneusement huilés de mon existence – de mes existences.
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Loi de Murphy : tout ce qui est susceptible d’aller mal ira mal tôt ou tard. On peut fermer les yeux, implorer, croire en son destin, le ciel finit toujours par s’écrouler.
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J'étais qu'un gosse perdu entre deux époques. C'est con, mais j'ai jamais trouvé mon chemin...
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"- Juliette, on fait quoi, maintenant ?
- On kidnappe le soleil. Et on ne demande pas de rançon. "
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Combler le fossé qui me sépare des êtres humains ne relève pas de l'humanité.
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Même quand on attend pour se jeter dans le gouffre, quand on compte les secondes de bonheur et les heures de déveine, qu’on se dit que ça y est, mec, c’est bon, on peut en finir, le job est fait et l’issue est toute trouvée, eh bien, même dans ce cas, je survis. Je me raccroche à des riens et je suis encore là.
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Nous sommes à l’unisson, lui et moi : deux êtres saccagés, massicotés par la vie et son cours tumultueux, par l’arôme empoisonné de la rue.
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Le stoïcisme façon Épictète, très peu pour moi. La vertu et la sagesse sont des notions faites pour être étirées et distordues comme des élastiques, mais accepter de ne pas tout maîtriser, consentir qu’un flot de rage soit parfois destiné à nous noyer, ça évite de croire pour rien.
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Martine attend. Est-ce parce que j’ai toujours la bouche ouverte ? Elle se refuse à reprendre la conversation. Il me revient donc de déclamer la fameuse saillie. J’hésite. Une tirade à la Cyrano ferait belle figure. Et faire confiance à sa nature, surtout. Laisser venir, se donner une chance d’être moins ridicule, avoir foi en ses capacités. Et c’est maintenant que ma répartie fait mouche :
« Tu me passes la quiche ? »
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Le type me dévisage encore, peut-être impressionné – ou peut-être pas. Puis, il hoche la tête, un peu à la façon des figurines de chiens qu’on trouve collées dans les habitacles de certains véhicules. J’ai dû toucher une corde sensible. C’est tout moi, ça. Capable de me paumer dans une impasse et d’aller chercher la vraie sincérité dans le cœur d’une moule cramponnée à un rocher.
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Les yeux, eux aussi, s’accoutumaient mal aux nuances qui étouffaient le paysage. Elles étaient blafardes, ces nuances, quand les bêtes et les hommes avaient piétiné la neige immaculée. Et parfois, on évoluait dans une éclipse blanche et aveugle, vide de tout sens. Même ceux qui portaient des lunettes solaires souffraient de la réverbération ; une souffrance physique, mais également psychologique, car se souvenir des couleurs vives ramenait à la surface les fragments d’une nostalgie surannée. Sauf pour le rouge. Là, le rouge était omniprésent. On eût pu croire que la vocation de la neige était de mettre en valeur le rouge, pour occulter le reste. Une teinte rare, mais si confondante que lorsqu’un œil tombait dessus, il était subjugué. Un rouge écarlate et poisseux : la couleur du sang.
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Isabelle me demande où se trouve la salle de bains. Je lui désigne le petit couloir, juste avant l’entrée. Elle s’esquive et une fois seul, je me maudis. Je ne sais pas m’y prendre, je ne sais pas comment faire pour que les choses aient l’air naturelles. Ce n’est pas seulement que j’ai oublié quelle doit être l’attitude d’un homme quand il est seul avec une femme qu’il désire, c’est aussi que jamais je n’ai ressenti quelque chose d’aussi fort. Isabelle est une marée qui emporte tout sur son passage. Elle déborde de vitalité et de puissance, et je suis à genoux quand je la regarde. J’aime sa voix. J’aime sa pétulance. J’aime sa manière de bouger. Je remarque toujours certains gestes qui lui appartiennent et qui me font chavirer. Je suis un spectateur quand elle est là et je n’ai pas besoin de tout ce qui m’entoure. Tout ce qui n’est pas Isabelle pollue. Il pourrait n’y avoir qu’elle. Je pourrais rester des heures et des vies à la fixer quand elle remonte nerveusement cette mèche de cheveux rebelle qui lui tombe fréquemment sur le lobe de l’oreille. Quand elle la relève, cette mèche, elle dévoile une partie de sa nuque qui me poignarde les yeux. Je n’ai jamais rien vu d’aussi érotique que cette nuque. Personne, pas même le plus prestigieux des peintres, ne pourrait en capturer l’essence, de cette scène. Et son sourire… Quand je la vois sourire, je veux dire sourire pour de vrai, mon cœur cogne si fort que je crains qu’il n’explose dans ma poitrine.
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— Je vais y aller, d’ailleurs, intervint Maxime en se redressant. Faut que j’aille dépuceler Bidule. »
Charlotte faillit s’étrangler.
« Attends, Maxime. Faut que tu fasses quoi ?
— Faut que j’aille dépuceler Bidule. Ça fait longtemps que je veux le faire. C’est quelque chose qui me tient à cœur.
— Dépuceler Bidule ?
— Oui. Je crois que c’est important qu’on le fasse.
— Bidule ?
— Ben oui. Dans son état, c’est normal qu’on lui amène du réconfort, non ?
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Notre premier cambriolage s'est passé sans encombre. Angus m'a réveillé à une heure du matin. J'étais complètement dans le coaltar et après m'être habillé, j'ai pris mon cartable en croyant que c'était l'heure d'aller à l'école. J'avais mal au dos depuis une semaine parce qu'à Jean Jaurès, ils n'avaient pas encore changé les tables et les chaises. le matériel était prévu pour des enfants, mais comme tous ceux de ma classe mesuraient plus d'un mètre soixante, il ne convenait plus. Je me suis massé les reins longuement, et quand Angus m'a demandé ce que je foutais avec un cartable sur le dos, je n'ai pas su quoi répondre.
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Les chênes, les frênes et les érables nous écrasaient. Au fur et à mesure que le soleil s'avouait vaincu, le temps de penser ses plaies et de revenir plus vaillant, à l'aube, nous avions le sentiment que nous rapetissions.
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Elle posa sa main juste au bord de la truffe de l'animal.
"Pisse, Ornicar, s'il te plaît."
Le chien la lécha. "Grouille, pisse !
_ y a quelqu'un ? "
Agathe balaya les parages du regard.
"Y a quelqu'un ? J'ai entendu quelqu'un me demander de pisser...
_ Y a personne , répondit-elle. C'est mon chien que je fais pisser.
_ Tant mieux. J'avais pas envie... Vous êtes où ?
_ Nulle part. Passez votre chemin.
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(...) ils quittèrent ainsi le lieu maudit, l’antre de la bête, laissant derrière eux les ecchymoses, les fractures, les insultes et les humiliations, tournant le dos à leur absence d’avenir, nourrissant leur insouciance bafouée d’un demain qu’ils pressentaient auréolés d’espoir et de liberté.
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- (...) Dis, Élise, tu crois que ça va marcher ?
- Oui.
- Mais comment tu peux en être sûre ?
- Parce qu’on est déterminés et malins.
- On est déterminés et malins, nous ?
- Disons que tu es déterminé et que je suis maline... T’inquiète pas, Bambino, on va s’en tirer.
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Plus con qu'un canard, il n'y avait qu'un jeune.
Je haïssais les jeunes presque autant que les vieux, que les adultes, que les enfants, que les bébés et que les animaux.
Rien de plus vide qu'un adolescent.
Pourquoi l'être humain devait-il absolument en passer par cette étape ?
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