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Critiques de Ludovic Debeurme (125)
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Epiphania, tome 2

Kodji, conscient qu'il risque de blesser ceux qu'il aime, quitte son père afin de le protéger et rejoins un groupe d'Epiphanians. Ceux-ci partent à la recherche des météorites à l'origine de tout et découvrent un des leurs prisonniers. Celui-ci va prendre le lead et les mener à la révolte. Les Epiphanians poussés par une violence exacerbée, manifestation de leur crise d'adolescence, passent à l'action.

La guerre est ouverte.

Dans ce 2e tome, le ton, déjà rude, se durcit. La violence et la sexualité se font plus présents, la question du pourquoi se pose aussi et je ne doute pas que le 3e tome nous apportera quelques lumières...

Le dessin est égal au premier. Avec ses choix graphiques et esthétiques efficaces et typés.

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Epiphania, tome 1

Il faut passer outre ses à priori avec Epiphania.

Il y a d'abord une couverture pour le moins surprenante. Un personnage christique tient dans ces bras un enfant-monstre dans une composition qui rappelle la peinture classique, le tout rehaussé de couleurs psychédéliques.

Au feuilletage, le livre ne rentre pas dans les codes de la bande dessinée tout public. Grand gaufrier rigide, dessin très lisse qui évoque une ligne claire mâtinée du Burns de Black Hole et de Clowes, palette chromatique pastel comme on en voit peu en bande dessinée.

Le fait que Debeurme soit aussi un auteur estampillé alternatif n'aide pas le lecteur non-préparé à sauter le pas.

Pour ce faire, il aurait fallu que l'éditeur ne pense pas qu'il suffit de mettre le logo "casterman" sur une couverture pour rendre subitement un auteur mainstream. Soyons clair, l'amateur de Debeurme ne se posera pas de question, mais celui qui connaît peu, ou mal, ne sera pas attiré par ce titre.

Je passerai sur que si semble être un énorme spoiler en quatrième de couverture.

Et pourtant, il a beaucoup d'atouts à faire valoir.

Tout commence par un couple en crise.

Elle veut un enfant.

Il ne se sent pas prêt.

Ils décident de suivre un cycle de thérapie de couple sur une île. C'est alors que des météorites s'écrasent sur la terre, causant un raz de marée.

Elle disparait dans les flots.

Il se retrouve seul.

De retour chez lui, il découvre, en même temps que le monde entier, une étrange bosse dans le sol. Il s'avère qu'il s'agit de foetus de créatures hybrides en plein développement. On les appelle les mixbodies parce qu'ils combinent caractéristiques humaines et animales. Lorsqu'ils naissent, il faut bien en faire quelque chose.

Il décide d'adopter légalement le mixbody né dans son jardin.

Il découvre la paternité, avec toutes ses joies et ses peines.

Ce premier tome d'une trilogie m'a vraiment séduit. le parti-pris graphique fonctionne parfaitement. La narration estd'une fluidité parfaite et, sans avoir l'air d'y toucher, Debeurme brasse des thèmes aussi divers que la paternité, la discrimination et l'écologie. Mais tout ce fait naturellement, sans tomber dans la facilité ou le matraquage. De plus, l'étrangeté toute particulière d'Epiphania en fait une oeuvre à part, sans pour autant sacrifier à la lisibilité et au plaisir de lecture.

J'en redemande!
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Lucille

Tout commence comme une histoire gentillette et banale d'ados ordinaires, en proie aux difficultés de leur âge. Et puis l'émotion surgit lorsque l'anorexie de Lucille est abordée. La gravité va ensuite crescendo, accompagnée de finesse et de beauté. Au détour des pages, au gré des drames qui ponctuent le quotidien de Lucille et Arthur, le lecteur se prend des coups de poings, les larmes viennent. Heureusement, l'amour est là aussi, de jolis sentiments purs entre deux ados en détresse qui savent se prodiguer mutuellement la douceur qui leur fait tant défaut. Une BD magnifique, intense, à la fois tendre et dure. Un récit joliment servi par un graphisme épuré et doux.
Lien : http://canelkili.canalblog.c..
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La cendre et l'écume

Avant même de l'ouvrir, ce livre est si beau... Je ne choisis jamais mes livres en fonction de leur couverture, mais je dois ici mettre en avant le travail apporté à l'illustration et à la confection de cet ouvrage. C'est tout simplement superbe. C'est beau, mais pas que. On a affaire à ce genre de beauté qui hypnotise, qui nous trouble par son empathie latente. Les émotions, les sensations exsudent des pages.

Je n'ai donc pas du tout été étonnée de m'être envolée aux côtés de Ludovic Debeurme à travers ces lignes d'une infinie pudeur, d'une humilité et d'une authenticité bouleversantes.



Je suis ressortie de cette expérience en ayant l'impression de faire partie des proches de l'auteur.

Il mêle les évènements de son passé et de son présent avec la nature, les sens, l'instinct... Le moindre son, le moindre bruissement, la moindre brise se font révélateurs. Un tel amour pour ce qui nous entoure, pour ce qui est parfois plus fort que nous, et qui soudain se fait fragile, comme ses arbres qu'il affectionne tant, décrits avec autant de naturel, autant de sincérité; c'est extrêmement émouvant et communicatif.



L'auteur aborde également le lien familial qui sait se montrer si complexe, si violent parfois. Les relations entre pères et fils sont désarmantes, poignantes et nous laissent dans un total désoeuvrement. On rêverait de pouvoir intégrer certaines pages et y rétablir la justice.



Cette déclaration d'amour à la nature et cette catharsis exercée à travers elle, est saisissante. L'écriture ne laisse rien au hasard, les illustrations sont empreintes de vérité et de réalisme. Difficile de se détacher émotionnellement de ce magnifique ouvrage, d'autant plus après l'avoir lu d'une traite.

Une très très belle découverte !
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Les contes de Mala Strana

De courtes nouvelles praguoises où résonnent les échos d'une Prague aujourd'hui lointaine, avant le rideau de fer, avant le tourisme de masse, avant le monde actuel, et qui sont tour à tour cruelles comme le monde peut l'être, et tendres, mais toujours en retenue, même face aux duretés de la vie. La langue ne laisse pas oublier que l'auteur est un grand monsieur des lettres tchèques, mais bon aussi le produit de son époque, on remarquera l'antisémitisme habituel!

Cela me donne envie de repartir à Prague, tiens!
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Lucille

Je n'avais pas franchement envie de lire cette bd que j'avais feuilletée dans un premier temps avant de la reposer sur l'étagère d'une bibliothèque municipale. Les dessins ne m'attiraient pas sans doute à cause de leur simplicité. Et puis, ce gros pavé me semblait être le signe d'une lecture bien fastidieuse. Encore une fois, la forme ne fait pas tout. J'ai pris mon courage à deux mains pour aborder une lecture qui fut finalement très riche d'enseignements. Je peux affirmer désormais que je ne me suis pas ennuyé du tout. Bien au contraire !



J'ai aimé l'histoire de ces deux adolescents dont les destins vont se croiser à un moment donné. Il y aura véritablement deux temps dans ce récit qui prend son temps à mettre les choses en place pour notre plus grand bonheur. La fin du premier tome laisse place à d'innombrables interrogations. L'amour comme refuge est une belle parabole. Dommage que cela ne se termine pas comme on l'aurait souhaité d'autant que je trouve que le second volume est réellement superflu et n'apporte pas grand chose.



C'est une oeuvre sans concession comme je les aime dans le genre roman graphique intimiste. La narration est agréable et je me suis même accommodé du dessin épuré. On oublie tout quand on est transporté !
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Lucille

Dans cette BD en forme de pavé, 500 pages qui renferment tout le mal être de l'adolescence. D'abord il y a Lucille qui vit seule avec sa maman au fond des bois et les rapports mère fille sont difficiles. Depuis que son papa a quitté la maison, elle déprime et ne supporte plus son corps et décide de ne plus se "remplir". Et puis il y a Arthur, fils de marin qui n'en fini pas de compter les verres que son père ingurgite au bistrot du coin, jusqu'au jour où il le retrouve pendu. A ce moment là il deviendra Vladimir, c'est une tradition dans la famille, quand le père meurt. A la suite sa mère lui apprend que son grand-père également à mis fin à ses jours ! Une poisse qu'Arthur voudrait bien éviter ! Comme il doit subvenir aux besoin de sa famille, il se fait embaucher comme livreur dans une pharmacie. C'est comme celà qu'il fera connaissance de Lucille, qui du fait se son anorexie doit se soigner. Au fur et à mesure de leurs entrevues, ils réalisent qu'ils se ressemblent, qu'ensemble ils pourraient trouver un nouvel intérêt à la vie, ils en ont marre de vivre dans leur trou alors ils décident de s'enfuir en Toscane. L'amour pourra-t-il les sortir de leur désespoir ? Une BD qui frappe en plein coeur, non seulement par le sujet mais surtout par le dessin qui est d'une extrême finesse, qui dit tout avec justesse en quelques traits, quelques ombres, juste en noir et blanc. Le dessin est tellement expressif qu'à la limite on peut se passer du texte, autant d'émotions juste par un trait de crayon une belle performance !
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Epiphania, tome 1

Dubitatif au départ, je me suis laissé entrainé par cette BD colorée et assez délirante. Mais cette histoire ne serait-elle pas une fable philosophique sur les problèmes que notre société rencontre. Je n'ai pas pu m'empêcher de la comparer à ces histoires d'enfants mutants telles que Sweet Tooth de Jeff LEMIRE (2015). Le sujet est traité différemment mais on y retrouve la même essence. L'approche psychologique et les couleurs un peu psychédéliques font penser à une production américaine alors que l'auteur est français.
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Epiphania, tome 1

Récit surprenant: à partir d'un dessin qui me fait penser à Daniel Closes, on a un scénario digne d'un épisode de La quatrième dimension.

L'histoire de ces enfants qui naissent à moitié enterré, à moitié humain est surprenante et mélange beaucoup de genres: fantastique, mal être adolescent, acceptation des différences, racisme...

Vraiment un superbe tome.
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Epiphania, tome 2

Une épiphanie est une révélation fulgurante, presque aveuglante.

Cette trilogie de Ludivic Debeurme joue pourtant beaucoup plus sur le doute et la quête de soi? Aucune certitude mais une recherche constante. Si, dans un permier temps, Debeurme reste fidèle à ses thèmes de prédilection: la cellule familiale, l'adolescence, l'étrangeté, de nouveaux thèmes, plus universaux, se greffent rapidement. Le ton devient plus politique. Debeurme parle d'écologie, de discrimination de racisme, de politique...

L'aspect intime de cette histoire repose sur la relation difficile qui se noue entre un père et son fils. Avec l'adolescence se manifeste une violence de plus en plus marquée envers le monde, tendance encore aggravée par le fait que Koji soit un "mixbody": une créature hybride, mi-homme, mi-animale. Les "mixbodies" sont victimes de discrimination. Si le tome 1 se centrait quasi exclusivement sur le rapport père-fils, ce tome 2 se transfore en récit plus choral. Koji rejoint un groupe de mixbodies et se retrouve déchité entre les entimens qu'il ressent pour son père et les pulsions violentes qui le traverse.

Avec Epiphania, Debeurme réalise une fable fantastique très originale. Il aborde de nombreux thèmes qui lui tiennent à coeur sans pour autant tomber dans la caricature. Au contraire, le contrepied quilui permet le fantastique lui permet de poser des questions très actuelles sans tomber dans le jugement. Il parle du pouvoir des médias, de la discrimination de groupes d'individus différents de la nomre (race, sexe ou autre), se pose la question de la violence comme moyen de pression... sans jaais se référer directement à une actualité précise, cela universalise son propos et permet un questionnement salutaire.

Je reste plus circonspect sur la forme choise par l'auteur. Ce récit aurait pû bénéficier d'un côté plus feuilletonesque, en se basant sur un découpage en fascicules pour plus jouer sur les rebondissements. La césure en fin de tome 1 tombait un peu à plat. Certains passages auraient pû gagné à être plus développés... Une prépublication en épisodes (sous la forme de journaux comme pour Tardi de comics comme por Infinity 8) ou aurait pû fonctionner à merveille, mais il est vrai que le style très personnel de Debeurme, même s'il s'est attaché à réaliser un travail plus "grand public" avec Epiphania, reste sans doute trop clivant pour tenter ce gene d'expérience éditoriale.

En tout cas, nous tenons là une des meilleures lectures de ce debut d'année.
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Un père vertueux

En 2013, Ludovic Debeurme proposait un ouvrage intitulé « Trois fils », qui devait devenir le premier volet d’une trilogie narrant l’histoire de trois fils qui cherchent à se débarrasser de leur père. Puis, en 2015, surprise, car les Editions Cornélius publient un album deux fois plus épais, qui ne propose pas seulement la suite du récit, mais également le début et la fin. Si je n’étais à la base pas très fan de ce découpage en plusieurs tomes, qui forçait le lecteur à abandonner les trois adolescents en plein milieu de leur quête vengeresse sans en connaître toutes les raisons, l’auteur réussit néanmoins un beau tour de force en livrant un deuxième volet qui comble non seulement tous les vides du premier tome, mais qui peut en plus se lire indépendamment.



Servi sous forme de long flashback, « Un Père Vertueux » revient sur le passé des trois garçons avant qu’ils ne décident d’abandonner leur père sur une île déserte et permet donc de découvrir ce qui les poussent à vouloir se libérer à tout prix de leur géniteur. Ludovic Debeurme dresse d’une part le portrait d’un père autoritaire qui n’hésite pas à mutiler ses enfants pour les garder dans le droit chemin et qui trouve finalement son salut dans la religion après avoir survécu en effectuant d’étranges livraisons pour le compte de mystérieux hommes en noir. Mais il brosse surtout le portrait de trois adolescents en pleine quête identitaire, qui doivent non seulement s’intégrer dans un pays qui n’est pas le leur, malgré leur différence, mais qui connaissent également leurs premiers émois sexuels. Cette deuxième partie de diptyque permet également au lecteur de découvrir l’origine de l’aspect hybride de ces personnages dont les noms font références à des personnalités appréciées par Ludovic Debeurme. Le nom de Bird, le fils aux yeux noirs d’un oiseau, vient bien sûr du saxophoniste Charlie Parker. Celui de Twombly, le garçon aux longs bâtons de bois en guise de bras, fait référence au peintre-sculpteur américain Cy Twombly, tandis que le nom de Horn, le troisième luron qui dissimule son visage recouvert de poils sous une capuche rouge, vient de l’artiste Rebecca Horn.



Ce conte cruel qui évoque le destin de migrants fait non seulement écho à notre actualité, mais aborde également de nombreux thèmes intéressants, tels que le fanatisme religieux, l’identité, la sexualité et l’adolescence. Si l’auteur continue de réduire le texte au minimum et ne s’embarrasse toujours pas de cases afin de laisser libre cours à ses personnages et à son dessin, il ne réalise cependant plus ses planches à la gouache comme lors du tome précédent, mais opte pour des crayons de couleurs qui évoquent inévitablement le monde de l’enfance. Debeurme parvient comme d’habitude à installer une ambiance étrangement onirique dont il a le secret et qui s’avère idéale pour aborder les tourments psychologiques des différents personnages. Du grand art !



N’hésitez pas à lire du Debeurme (Le Grand Autre, Lucille et Renée) et retrouvez cet album dans mon Top BD de l’année.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Lucille

Lucille est une adolescente renfermée et mal dans sa peau qui ne sait pas comment exister ni comment trouver sa place. Face à cette difficulté de vivre, elle tombe dans l'anorexie et se laisse mourir à petit feu. Devant l'inquiétude et l'incompréhension de sa mère, elle se fait hospitaliser, sans pour autant réussir à se départir de son dégoût d'elle-même et de son rejet pour la nourriture.

En parallèle, on découvre Arthur, un jeune homme débrouillard mais rongé par ses difficultés familiales. Suite au suicide de son père, un marin alcoolique et dépressif, il se voit contraint de trouver un boulot pour subvenir aux besoins de sa famille. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Lucille. Très vite, une confiance mutuelle s'installe entre les deux adolescents, qui décident de fuir le domicile familial vers la Toscane. Commence alors une guérison mentale où chacun tente de panser les blessures de l'autre. Mais est-il vraiment possible de sauver quelqu'un de la noyade lorsqu'on se noie soi-même?

"Lucille" est un magnifique roman graphique qui émeut par la finesse de son dessin, très épuré mais extrêmement expressif, et par la délicatesse de son histoire. Malgré les 500 pages de ce petit pavé, l'histoire est fluide, aérée et se dévore très vite. On suit avec intérêt l'aventure de ces deux adolescents en mal de vivre qui, grâce à leur rencontre, vont s'aider à renaître et à affronter la vie. L'histoire est véritablement embellie par la simplicité et la pureté de cette relation. Une véritable bouffée d'oxygène pour le lecteur et un petit bijou en matière de bande dessinée indépendante!
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Epiphania, tome 1

J'ai eu au début un peu de mal avec le graphisme qui m'a semblé assez figé voir statique et parfois assez grossier dans les traits. Les décors et les cases sont d'ailleurs assez épurés. Les couleurs sont assez unies. Bref, la mise en forme n'est pas très accueillante.



Pour autant, le récit se lit très bien avec des périodes de lecture assez rapide liées à des cases contemplatives et parfois assez chargées en dialogues. Là aussi, je reproche un certain déséquilibre dans le déroulement des scènes.



Ceci dit, cette oeuvre présente des qualités indéniables à savoir une histoire qui est assez intéressante. Le second tome fait avancer le récit après les péripéties du début et la mise en place de la problématique. Le traitement n'est pas original sur le sujet maintes fois exploités par le cinéma ou d'autres bd portant sur le droit à la différence.



Au final, on a quand même envie de savoir la suite. Pour autant, je ne suis pas acheteur pour ma propre collection.
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Lucille

Bel album, ou roman graphique, je ne sais le terme exact, racontant en très peu de mots, mais par des illustrations très épurées mais très parlantes, le quotidien d'une jeune fille atteinte d'anorexie et celui d'un garçon qui doit jouer le rôle de « père de son père », de garde-fou de cet homme alcoolique, parfois violent mais tout de même aimant envers son fils, à qui il lègue un nom et un lourd héritage familial, lourd à porter psychologiquement et aux accents de fatalité…

Ces deux jeunes personnes à l'orée de leur vie finiront par se rencontrer et se réparer mutuellement, sans trop en dire, en se comprenant tacitement, en se soutenant, dans un voyage leur permettant d'échapper à leur vie de départ. Mais on n'échappe jamais tout à fait au passé qui resurgit dans le présent. La fin est un peu abrupte, sans doute parce qu'une deuxième partie est annoncée, mais je n'en ai trouvé trace nulle part (l'auteur l'a-t-il abandonnée ?)
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Epiphania, tome 1

La couverture donne le ton d’un ouvrage qui en a sous la pédale ! Colorée façon crépuscule hippie, intrigante au possible, présentant pêle-mêle des humains perplexes au côté de créatures moitié humaines moitié animales, avec au premier plan tout ce qui pourrait s’apparenter à un hipster christique tenant dans ses bras le corps frêle d’un enfant aux longues pattes, cette couverture met en haleine. Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises





C’est malin, c’est bien ficelé, on se fait très vite prendre au piège de cette bande dessinée. Sur la forme, le découpage carré au possible donne à l’ensemble une structure plutôt sage. Mais les couleurs viennent ajouter le piment nécessaire pour captiver nos yeux et leur offrir ce pour quoi on vient et on revient vers les ouvrages de Ludovic Debeurme : on en prend plein la vue, et on en redemande ! Les tons pastel sont terriblement bien maîtrisés et font baigner cette pseudo-apocalypse dans une ambiance yéyé et rock’n’roll halluciné des plus agréables.





La différence, les tourments de l’enfance, le crépuscule de nos sociétés contemporaines, l’entrée dans le monde des grands … Ludovic Debeurme ne manque pas d’interroger et de mélanger les thématiques fortes au cœur de ses ouvrages. Cela avait déjà été le cas dans bien d’autres des parutions du dessinateur, et le voilà qui remet le couvert dans Epiphania, en faisant appel cette fois à des créateurs angoissantes apparues à la suite d’une mini fin du monde. Bien que tous ces thèmes différents et si difficiles à traiter déjà individuellement s’entrechoquent entre les pages dans un brouhaha difficile à suivre parfois, Debeurme confirme tout le bien que l’on pensait déjà et apporte des réflexions bien senties, toujours sur la corde raide d’un moralisme qui a bon dos de nos jours. Mais l’équilibre est là, et c’est tant mieux. Garde tout de même pour les deux prochains tomes.
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Un père vertueux

Graphiquement très beau, on rentre dans l'histoire de cette famille et dans ses noirceurs...Une Bd adulte OVNI qui ne laisse pas indifférent
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Lucille

Etouffée par une mère qu’elle déteste, Lucille se sent seule et souffre d’anorexie. Arthur (plus tard Wladimir) a un père alcoolique et notoirement violent. Pourtant, il l’aime mais sans pouvoir lui dire.

Ils vont se rencontrer, fuir ensemble, s’aimer… et renaître.



Avec maestria, Ludovic Debeurme nous invite à suivre les vies chahutées de ces deux adolescents. Pas de parti pris, ni de psychanalyse ultra poussée. Il fait de nous les témoins privilégiés d’une histoire touchante, laissant à chacun le soin d'y dénicher sa propre interprétation. Les sentiments sont justes, sans excès, sublimés par l'économie, la pureté du trait et "l’oubli" de cases aérant la narration et le propos. Un tout qui va à l’essentiel : l’émotion.

512 pages ne seront pas de trop afin d'apprivoiser les deux héros, libérant tout le temps nécessaire pour les appréhender jusqu’à en devenir extrêmement proches.



Simplement magnifique.
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Lucille

Tout simplement, une merveille. Des traits simples, un style plus que dépouillé mais qui servent le scénario : la rencontre et la fuite de deux jeunes adolescents-adultes qui ne parviennent pas à vivre et sont en quête de leur identité. Sur ces 500 pages, Ludovic Debeurme parvient à construire des personnages extrêmement complexes et profonds.
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Lucille

C'est l'histoire de Lucille, une adolescente anorexique, obsédée par le fait de ne pas manger. Elle vit seule avec sa mère avec qui elle a une relation un peu compliquée...



En parallèle, c'est aussi l'histoire d'Arthur, qui bientot s'appelera Vladimir par tradition. Fils de marin, il a aussi une vie de famille tourmentée. Son père est alcoolique violent à tendance suicidaire.



La rencontre de Lucille et Arthur est un vrai coup de foudre. Ils vont fuguer ensemble pour échapper à leur quotidien sordide ... direction l' Italie !



L'auteur évoque très bien les troubles de l'adolescence et l'anorexie. Les personnages sont très profonds et malgré leur jeune âge, ils traînent derrière eux de lourdes casseroles.


Lien : http://alamagie-des-yeux-dol..
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Lucille

Encore un pari réussi de la part de cette maison d’édition qui avec des albums du calibre d’Abdallahi, Les petits ruisseaux, La mémoire dans les poches, La marie en plastique et « Un homme est mort », mériterait amplement d’être désignée comme «Meilleur éditeur de l’année 2006».



Dans ce roman graphique intimiste Ludovic Debeurme nous invite dans le quotidien de deux adolescents en pleine dérive psychologique. Lucille, étouffée par une mère trop protectrice, et Arthur, repoussé par un père alcoolique et violent, vont respectivement chercher ‘refuge’ dans l’anorexie et le satanisme. Grâce à leur rencontre, renaîtra cette flamme qui avait fui leurs vies depuis déjà trop longtemps. Au lieu de prendre la direction de la mort, leur fuite prendra maintenant celle de la vie et leur refuge sera celui de l’amour.



Ludovic Debeurme parvient à aborder avec justesse des sujets difficiles tels que l’anorexie, le suicide et les relations parentales en évitant de tomber dans le piège du pathos. En refusant de prendre position et en installant le lecteur dans un rôle d’observateur, il laisse se dernier s’attacher aux personnages et se faire sa propre opinion.



En s’autorisant plus de 500 pages, Ludovic Debeurme se donne la place et le temps nécessaire pour poser ses personnages et leur histoire en douceur. Une liberté d’expression que l’on retrouve également dans l’absence de cases et qui permet aux personnages de circuler et de s’exprimer sur l’entièreté des pages. Un dessin minimaliste et une économie de moyens qui permet d’aller à l’essentiel, tout en offrant une grande lisibilité et une lecture plus rapide que prévue.



Un album poignant qui respire le «one-shot», mais dont la suite vient de sortir.
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