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Critiques de Luis Sepúlveda (1607)
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Histoire d'une mouette et du chat qui lui a..

Un très joli conte plein de tendresse sur le courage et la tolérance.



Avec un titre à la Salvador Dali, Luis Sepulveda nous livre un récit vivant, drôle et très actuel : il est question de pollution de l'environnement, de solidarité, de compassion pour les plus faibles et de l'acceptation des différences.



Les personnages sont attachants et très réalistes - ceux qui ont ou ont eu des chats comprendront.



En lisant cet ouvrage je n'ai pas pu m'empêcher de penser au film d'animation , assez peu connu de Don Bluth, Brisby et le Secret de Nimh, à cause des rats. Décidément, un animal vraiment pas sympa ! Et à la bande des Aristochats et d'Isidore - là aussi, ceux qui ont grandi dans les années 1990 comprendront.



Un moment de lecture agréable et même émouvant parfois.

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Le Neveu d'Amérique

« Le neveu d’Amérique » s’apparente à un carnet de voyages fait de notes éparses sans vraiment de lien entre elles sinon qu’elles décrivent la vie de prisonnier puis d’aventurier de Luis Sépúlveda de 1975 à 1982.



L’auteur est né au Chili en 1949, mais une note introductive fait allusion à ses racines andalouses. L’année de ses onze ans Luis promet à son grand-père, un anarchiste anticlérical de Santiago, de se rendre un jour en Andalousie la terre de leurs ancêtres.



Amnesty International obtient en 1977 la libération de Sépúlveda de la sinistre prison de Temuco où il séjournait depuis plus de deux ans comme détenu politique. Contraint à l’exil, l’écrivain commence une vie d’errance à travers l’Amérique du Sud, essayant par des petits boulots d’économiser le prix du voyage pour l’Europe.



Les notes retracent ses pérégrinations de l’Equateur à la Patagonie en passant par la Bolivie, le Brésil et l’Argentine.

Avec un sens inné du contact, un goût pour les expériences pas toujours exemptes de risques, une attirance pour les petites gens et leurs histoires plus étonnantes les unes que les autres, l’écrivain chilien entraîne le lecteur dans une ronde américaine dynamique et dépaysante.

La tension est souvent palpable, la dictature est le dénominateur commun à ces pays sud-américains et l’auteur, épris de liberté, a bien du mérite à conserver un brin d’humour en toutes circonstances.



Deux éléments auraient rendu « Le neveu d’Amérique » plus attrayant encore :

• Une carte détaillée de l’Amérique Latine : le nombre important de pays, régions et villes traversés oblige le lecteur à constamment se repérer en dehors du livre.

• Une chronologie précise des notes : le lien entre celles-ci n’est pas toujours évident à faire.



La dernière partie sur le sol andalou, jusqu’à la maison blanche du vieil oncle Don Angel, est bouleversante de bonheur contenu.

Luis a tenu sa promesse. Il pense à feu son grand-père, aux petits yeux malicieux, qui disait souvent : « Nul ne doit avoir honte d’être heureux ».

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Histoire d'une mouette et du chat qui lui a..

"Maman, maman, tu m'apprends à voler ?"

C'est la question embarrassante à laquelle est confronté Zorbas, un chat grand noir et gros, posée par Afortunada, son poussin mouette adoptif. Car quelques semaines plus tôt, alors que Zorbas s'apprêtait à profiter de deux mois de tranquillité sur son balcon pendant les vacances de ses maîtres, une mouette lui est tombée du ciel. Mazoutée, à l'agonie, elle lui a fait promettre de couver son oeuf, de ne pas manger le poussin et d'en prendre soin, et de lui apprendre à voler. Zorbas, chat d'honneur et gentlecat, mobilise ses amis chats du port de Hambourg pour mener à bien sa mission.

Le titre de ce très court roman nous dit que cela finira bien, mais il ne suffit pas à rendre compte de toute la tendresse, la poésie, l'émotion et l'humour qui se dégagent de ce conte en apparence tout simple. Parce qu'au-delà des aventures cocasses d'une mouette qui grandit et apprend à voler au milieu des chats, il y a une histoire de solidarité, d'engagement, de confiance, d'amitié, de tolérance et de bienveillance. L'auteur y aborde aussi un des thèmes qui lui est cher : l'écologie et la menace représentée par la pollution, ce fléau engendré par l'humanité.

Une jolie histoire, une petite bulle d'évasion hors de ces temps désenchantés.
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Magnifique petit roman chilien qui met en scène le vieil homme Antonio José Bolivar qui s'est rendu compte un jour qu'il savait lire. Depuis ce jour, il se met à l'abri d'un monde brutal en lisant, avec une loupe, ses romans d'amour dans sa cabane au bord du fleuve.

Le livre compte nombre de scènes très colorées, souvent au coeur de la forêt amazonienne où les hommes se font tuer par des animaux par ignorance et non respect. Antonio est amené par le maire à aller sur place et rétablir l'équilibre de la forêt en chassant une panthère dont on a bouleversé les habitudes.Une des scènes les plus cocasses est celle du début avec la démonstration de soins prodigués par un dentiste itinérant.

J'adore quand José met de côté son dentier quand il ne mange pas.

Les descriptions sont tellement bien écrites et traduites qu'on les voit comme dans une peinture.
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Antonio José Bolivar, 70 ans ou à peu près au moment où commence cette histoire, quitta un jour - il y a fort longtemps - la pauvreté de sa montagne pour chercher en compagnie de sa jeune épouse un avenir meilleur dans les profondeurs de la forêt amazonienne. Là, il perdit le peu qu’il avait, y compris son épouse, avant d’être sauvé, pris en charge et initié par le peuple originel de la forêt, les indiens Shuars. Auprès d’eux il apprit la chasse, la pêche, les plantes et la survie, il appris les rites et les coutumes sacrés et il apprit, surtout, le respect dû à cette forêt nourricière et dangereuse, majestueuse et sauvage, à sa végétation et à sa faune.



Ayant malheureusement, bien des années plus tard, contrevenu par mégarde à l’un des rites des Shuars, il dut quitter ce peuple plein de connaissances ancestrales et de sagesse pour s’en retourner vers ce qu’il est convenu d’appeler “la civilisation”, son cortège de bêtise et d’ignorance, sa cruauté gratuite et son goût immodéré pour l’enrichissement facile, fût-ce au prix de la destruction des ressources naturelles - illustrant ainsi cette propension ahurissante de l’humanité à scier avec un bel entrain la branche sur laquelle elle est assise.



Et c’est à nouveau la bêtise humaine - et ses conséquences meurtrières - qui va faire sortir notre “vieux” de sa retraite et de la solitude qu’il s’est choisie en compagnie de ses romans d’amour pour lesquels, bizarrement, il a développé une véritable addiction…



Contrairement à ce que son titre pourrait laisser penser, "Le vieux qui lisait des romans d'amour" n’est pas un hommage à la littérature - et ce d’autant moins que les romans dont il est ici question ne sont rien d’autre que des romances à l’eau de rose dégoulinantes de bons sentiments et pimentées d’inévitables tragédies avant leurs prévisibles “happy end”. Ce dont il s’agit en fait est beaucoup plus important, sérieux et, pour le coup, réellement tragique : l’annihilation progressive des populations indiennes indigènes, l’extermination des espèces animales et la destruction systématique - sous couvert de progrès, de nécessités économiques et de profit immédiat - de la forêt amazonienne.



Ecrit il y a plus de 20 ans en mémoire de son ami Chico Mendès (grand défenseur de la forêt amazonienne et qui le paya de sa vie), traduit dans le monde entier et couronné de nombreux prix, "Le vieux qui lisait des romans d'amour" est un petit texte d’une centaine de pages qui, sous ses allures d’aimable fable, est en réalité un plaidoyer on ne peut plus sérieux pour la protection de la forêt amazonienne et de son peuple autant qu’un cri d’alarme et de colère. Quelques mois après l’embrasement volontaire et cyniquement assumé de cette immense forêt primaire, je relis ce très court roman dont j’avais, comme aujourd’hui, beaucoup apprécié le charme, l’humour, l’écriture et les personnages, et je suis frappée par la triste actualité - plus de 20 ans plus tard - de son message et de son cri.



Il faut croire que les humains, joyeusement suicidaires, n’accordent guère crédit au sérieux de la littérature et que les écrivains - comme les Prophètes des temps bibliques - s'époumonent en vain dans le désert…



[Challenge Multi-Défis 2020]
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Le monde du bout du monde

Contrairement à bon nombre de lecteurs, je n'ai guère été enthousiasmé par « le Monde du Bout du Monde » et place ce court roman de Luis Sepúlveda loin derrière deux découvertes récentes du même auteur.



Par le plus grand des hasards la baleine Chaudron et Luis Sepúlveda ont été contraints à la même époque, milieu des années 70, de fuir des ennemis certes différents mais tout aussi féroces : les chasseurs scandinaves et les militaires chiliens.

Tandis que le grand mammifère marin descendait l'Atlantique pour trouver refuge dans les eaux du Pacifique sud, l'opposant politique à la dictature du général Pinochet, en sens inverse, émigrait vers l'Europe.



Journaliste free-lance basé à Hambourg, Sepúlveda travaille régulièrement avec Greenpeace. Au printemps 1988, un mystérieux correspondant alerte l'organisation écologique de la présence dans les eaux chiliennes d'un navire-usine japonais, à proximité des baleines Chaudron en danger imminent d'extinction.

Mêlant réalité et fiction, « le Monde du Bout du Monde » décrit le long voyage du journaliste jusqu'à l'archipel de la Terre de Feu et sa rencontre avec les cétacés.



Malheureusement pour le lecteur, le militant écologiste prend rapidement le pas sur l'écrivain.



Avec sa verve habituelle Sepúlveda dénonce pêle-mêle le pillage des océans, le massacre des indiens, la déforestation massive des cordillères côtières, l'irrationalité des essais nucléaires français sur l'atoll de Mururoa…

Ses positions affirmées sont certes louables mais donnent plusieurs fois l'impression de meubler le roman. Celui-ci manque de magie mais pas de lourdeurs, ainsi l'énumération fastidieuse des innombrables canaux et fjords empruntés par Luis et ses compagnons pour atteindre les baleines. Le lecteur depuis longtemps perdu dans ce labyrinthe aquatique s'en serait bien passé.



Il ne suffit pas d'avoir lu « Moby Dick » dans sa jeunesse, d'avoir effectué l'année de ses seize ans un périple initiatique sur un baleinier et d'aimer les grands mammifères marins, pour faire des terres australes son jardin.

Vers la moitié du livre, comme s'il prenait conscience de ses carences fuégiennes, Sepúlveda parle de son aîné Francisco Coloane qui, fort de son vécu dans ces contrées inhospitalières, savait mieux que quiconque raconter des histoires extraordinaires.

Rendre hommage à l'ami écrivain passe encore mais retranscrire dans le détail « L'iceberg de Kanasaka », une nouvelle de Coloane, dénote pour le coup un manque flagrant d'inspiration.



Jeunes et moins jeunes, lisez les formidables nouvelles de Francisco Coloane dans « Cap Horn » et « Tierra del Fuego » !

« le Monde du Bout du Monde » de Luis Sepúlveda est comparativement bien fade et, de mon point de vue, d'un intérêt limité.

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Histoire d'une mouette et du chat qui lui a..

Le titre est presque aussi long que le roman (d'accord, j'exagère un peu) et résume plutôt bien l'histoire qui va se dérouler dans ces 120 et quelques pages. Il serait pourtant fort dommage de s'arrêter là car ce livre est un vrai petit bijou.



Qu'on soit grand ou petit, on trouve son compte dans ce récit d'amitié, de solidarité et de tolérance. Une mouette engluée de pétrole déversé dans la mer par ces satanés humains, vient mourir auprès d'un bon gros chat noir du port de Hambourg. Elle dépose en lui sa confiance et son oeuf, sorti dans un ultime effort avant de mourir. Et Zorbas le chat, secondé par les chats du port, va couver et protéger cette petite mouette.



On est ici dans un conte merveilleux où les chats miaulent plusieurs langues, étudient dans des encyclopédies et ont des règles strictes quant aux rapports avec ces bipèdes humains dont il faut très souvent se méfier.

Luis Sepulveda développe dans cette jolie fable l'esprit d'entraide (et oui, il y a souvent plus dans plusieurs têtes que dans une seule), l'amitié, la tolérance face à l'altérité, la bienveillance, ...

 Il dénonce par la même occasion les déviances humaines et, surtout, la menace que cette espèce fait peser sur l'environnement et la planète. Le chat Jesaitout résume bien la situation en s'inquiétant que l'article Pollution ne finisse par occuper tout le tome 16 de sa volumineuse encyclopédie.



Ce roman est un excellent vecteur pour éveiller la conscience écologique des plus jeunes et réveiller celle des lecteurs adultes. Mais il est bien sûr beaucoup plus que cela. Il est avant tout un formidable moment de lecture. L'émotion vibre à chaque page et le rire s'épanouit au gré des chapitres. Amoureuse des chats, j'ai adoré ce cartel félin autour de "leur" progéniture inattendue. Zorbas est irrésistible en mère mouette. Sous ses dehors de bon gros chat touffu au grand coeur se cache également un courageux matou qui n'hésite pas à sortir la griffe en cas de danger (ou de provocation éhontée par deux voyous de chats).



Vision anthropomorphique des animaux sous la plume de Luis Sepulveda, si ça peut rendre l'être humain meilleur, ce sera une belle victoire. Et déjà, une pure réjouissance de lecture! Un peu de tendresse dans notre monde trop souvent brutal, comment dire non?
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Un petit détour par la forêt amazonienne, il fait chaud et humide et on y rencontre des gens bien étranges…



- Un vieux qui lit des romans d’amour, un chasseur qui a appris à connaître la forêt, les serpents venimeux, les boas constrictors et les fauves mangeurs d’homme.



- Un maire du village, bien gras, qui patauge dans la boue et la corruption.



- Les « gringos » qui menacent l’équilibre de la nature avec leurs routes et leurs mines, et qui chassent pour le plaisir.



Une fable écologique d’une centaine de pages, pleine d’humour, aussi dépaysante pour nous que les amours vénitiennes des romans le sont pour le vieil Équatorien et les habitants du petit village d’El Idilio.

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Le vieux qui lisait des romans d'amour

J'ai passé un très bon moment avec ce court roman où l'on découvre la jungle et ses peuples d'Amazonie, un vrai dépaysement.

L’écriture de Luis Sepulveda est très douce et poétique et est un vrai hommage à la nature et aux peuples qui habite notre planète et qui malheureusement disparaissent peu à peu...

Ce conte nous offre à la fin une vrai leçon de vie et nous fait réfléchir. C'était ma première rencontre avec cet auteur mais une chose est sur ça ne sera pas la dernière.
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Les Roses d'Atacama

De Luis Sepulveda, depuis Le vieux qui lisait des romans d'amour, je sais que je lirai tout. Sepulveda est devenu nécessaire, voire vital à Horusfonck-des-littératures innombrables.

Ces trente-cinq textes qui emplissent Historias marginales, sont autant d'hommages et de justice rendus à ceux et celles que l'histoire a broyés ou/et au mieux et au pire oubliés.

Luis Sepulveda y a mis le cœur et la concision de l'homme révolté, exilé.

L'écrivain disparu nous rappelle qu'il y a pire que la mort ou le combat perdu: L'oubli.

Ces trente-cinq récits sont trop peu nombreux, mais ils sont le coup de plume (je n'ose dire de fouet...) vigoureux à chacun de nous pour continuer ce travail de recherche des oubliés dont le nom s'efface irrémédiablement.

Pour prendre un exemple, "68", tiré de ce fabuleux recueil: Il y est question de Prague et de son printemps écrasé sous la botte soviétique. Sepulveda y rappelle Jan Palach qui s'immola par le feu. J'y pense souvent, puis que la station de bus et la rue en face de chez moi, à Angers, portent son nom! Mais qui sait qui fut Jan Palach?.. L'auteur nous présente aussi Miki Volek, que je ne connaissais pas.

Quand je dis que ces trente-cinq textes sont de lecture non dispensable.

Encore un immense merci à vous, Luis sepulveda qui n'êtes plus mais dont le nom restera comme un fleuve éternel.
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Parce qu'il ne pouvait avoir d'enfants avec sa femme, Antonio José Bolivar Proano , décida de partir loin, là où le gouvernement offrait de l'argent aux pionniers qui s'y installaient. Là, où la terre ne donnait rien, mais prenait beaucoup.

Quelques années plus tard, seul, après avoir appris grâce à des rencontres, à "apprivoiser" la forêt, en tirer de quoi vivre, l'aimer jusqu'à ne faire plus qu'un avec elle , le "Vieux" ne vibre désormais que pour une chose : les romans d'amour Harlequinesques ... Ah ! Mais attention, pour qu'il les apprécie, faut que ce soit triste , que ça pleure, qu'il y ait du drame, de la passion.

Le Vieux qui lisait des romans d'amour se jouait des piranhas, savait tuer de gros reptiles comme qui rigole, n'avait pas peur des gros félins bien énervés, mais Antonio ne comprenait pas comment le héros de son livre préféré pouvait vivre à Venise , où les "rues" ne sont que de l'eau. Le Vieux avait du mal à imaginer une gondole....

Complétement adapté, en osmose avec son monde, et si éloigné du nôtre...

Tendre , naïf, il faut "gratter" un peu, gentiment, sous la surface des mots, pour y trouver une critique acerbe des colons, des notables , de ceux qui pensent tout savoir, de ceux qui méprisent les autochtones qui, pourtant eux, maitrisent leur biotope .

C'est beau comme un territoire vierge, régénérant comme le fleuve qui coule au milieu de ces pages, écologique, terriblement respectueux, instructif magique, dépaysant , attachant, parfois amusant, et très court (121 pages ).

J'aurai bien continué un peu , quelques pages de plus en compagnie de ce "Vieux qui lisait des romans d'amour" à marcher pieds nus dans la forêt amazonienne, dans le poumon vert du monde...
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

« Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous. »

A propos de rendez-vous, j'étais ce matin chez le dentiste qui m'apprenait (mauvaise nouvelle) qu'il devait procéder à l'extraction de deux dents. « Vous voulez dire arracher » lui dit mon mari. le dentiste lui répond « on ne dit plus arracher, cela fait trop peur » Et je cite l'exemple du dentiste de ce livre, qui arrachait à qui mieux mieux, et mon dentiste de me répondre : « Ah Sepulveda, un petit bijou ce livre ». Il est aussitôt remonté dans mon estime, malgré cette nouvelle;



Livre que j'avais lu ou plutôt relu ce week-end. J'en avais oublié le titre et l'auteur, malheureusement, cela m'arrivait souvent avant de noter mes lectures sur Babelio, mais surement pas l'histoire et je m'y suis replongée avec beaucoup de plaisir.



Un trou paumé au milieu de la forêt amazonienne, la saison des pluies qui commence, et une femelle ocelot qui rode, rendue agressive par la tuerie dont ont été victimes ses petits, et le vieux, celui qui lit des romans d'amour, celui qui n'est pas originaire de cette forêt, mais qui a pris la peine et le temps de l'apprendre de ses habitants d'origine, les indiens Shuars, et de la respecter.



Il va être enrôlé dans l'expédition pour traquer et tuer ce félin dangereux, expédition organisée par le maire du village, dont le comportement pourrait faire rire, s'il ne démontrait pas l'imbécillité de tous ces gringos qui envahissent la forêt, sans la connaitre, la détruisent et en chassent les indiens, ces hommes cupides qui pour le profit ou la gloire, dévastent ici la forêt amazonienne, partout tous ces territoires encore libres et sauvages.



L'expédition se soldera par une mort, mais en aucun cas une victoire.

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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Je ne sais pas pour vous, mais dans mon cas tout ce qui émane de l'Amérique latine se caractérise par une forme d'exaltation, d'urgence, voire de colère que je ressens profondément et qui m'électrise. Tout me parait sans cesse en surchauffe et prêt à exploser, que ce soit un ciel plombé, un camion en côte ou une conversation animée.

J'y vois souvent également beaucoup de souffrance et dans le meilleur des cas un certain mal-être du quotidien propice à l'emportement, au débordement.

Ce roman n'échappe pas à ces sentiments, dès les premières lignes je perçois une tension, un malaise. La touffeur environnante dramatise les situations. Il faut immédiatement se défendre des protagonistes qui te font face qui ne sont jamais fautifs, toujours victimes.

La légendaire faiblesse des hommes et leur couardise nécessitent des redresseurs de torts à tête froide et à l'expérience en acier trempé dans un vécu douloureux.



Antonio José Bolivar est cet homme-là.

Solitaire par force, chasseur par nécessité, fin connaisseur de la forêt amazonienne et véritable passionné de romans d'amour.

Luis Sepulveda, dans son roman à la taille d'un chapitre d'une saga de Dumas nous livre son héros sans en faire des tonnes avec un panache et une verve qui en valent bien deux tomes.

Dès le début de l'envoi, il touche.

Quand il s'agit d'éloigner la civilisation cupide afin de conserver une parcelle de monde sauvage, il faut dégainer plus vite que son « hombre ».

Antonio doit laisser tomber ses romans d'amour qu'il aime tant pour aller sauver les poltrons du village des griffes de la bête qu'ils ont déchaîné par bêtise et convoitise.



Quasiment une fable, ce court roman est presque une leçon de vie, et si les animaux parlaient, ils nous avertiraient de l'infinie connerie qu'est notre sauvagerie.

Moralité : Lisez des romans d'amour pour fuir la barbarie des hommes, provisoirement.



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Le monde du bout du monde

Ce court roman est un roman d'aventures et engagé.

Luis Sepulveda dénonce la chasse à la baleine, holocauste des peuples de la Patagonie.

Luis Sepulveda est un bon conteur car il a été facile d'adhérer pour ces causes, car il arrive à donner à ses personnages , le ton du témoignage grâce au personnage central qui est journalste.

Ce court roman m'a rendu sensible à ces deux causes.

Luis Sepulveda m'a motivé pour découvrir et Moby Dick , et Franscisco Coloane.



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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Luis Sepulveda nous sert un humour et une écriture faussement simples afin de cacher des réflexions bien plus profondes sur les civilisations modernes.



Dans un style dépouillé jusqu'à l'os et une empathie démesurée pour ses personnages qui se débattent dans un monde cruel, l'auteur chilien crée un univers merveilleux où l'on peut être un vaillant chasseur, connaître par coeur les secrets de la jungle et de ses habitants et aimer les romans d'amour comme une sorte d'antidote à l'ennui.



Un grand travail de recherche sur la jungle et ses mystères, des peuples indigènes et du respect qui maintient l'équilibre entre les espèces transpire dans les propos bien affirmés, tel un mantra de sagesse.

Luis Sepulveda dénonce la barbarie inconsciente de l'homme qui transgresse les règles du respect des espèces et de la nature et qui met en péril sa survie.



S'émouvoir aux larmes de belles histoires d'amour et aimer la lecture comme émerveillement et fuite face à l'horreur du monde, voici une passion pleine de sagesse !





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Le Neveu d'Amérique

Feu Luis Sepúlveda avait des racines andalouses. Né au Chili en 1949, il a onze ans quand son grand-père lui fait promettre de se rendre un jour à Martos, son village natal. Il faudra quelques décennies avant que le gamin d'alors accomplisse sa promesse, mais c'est peut-être là, dans les rues de Santiago du Chili, que commence son cheminement vers la liberté, qui ne cessera jamais. C'est d'abord la rébellion de son grand-père, anarchiste bouffeur de curés, qui le pousse à pisser sur les portes des églises, puis son soutien au vent nouveau apporté par Salvador Allende, qui lui coûtera presque trois ans dans les geôles de Pinochet. Et pourtant, même là, où se retrouve "presque la totalité du corps enseignant des universités du sud", la résistance s'organise, les prisonniers échangeant leurs savoirs et leurs réflexions entre deux séances de torture. Libéré en 1976 sous la pression d'Amnesty International, Luis Sepúlveda est contraint à l'exil. Il débute alors un périple à travers le continent sud-américain, au gré de petits boulots qui lui permettront de gagner le prix d'un billet d'avion pour l'Europe.

De mésaventures rocambolesques et risquées en rencontres improbables et marquantes, de la barbarie des tortionnaires à la fraternité des hommes, il nous emmène, à travers une Amérique latine gangrenée par les dictatures, sur la voie de sa liberté retrouvée, jusqu'au village espagnol de son grand-père.

Conteur hors-pair, Luis Sepúlveda transforme, à coups d'humour (noir quand il évoque la dictature) et de bon vin, ses notes de voyages en un récit attachant et émouvant.
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Un véritable coup de cœur pour moi pour ce court mais magnifique roman.

Cela faisait un moment que je voulais découvrir Luis Sepulveda, et quelle découverte !!!

Un véritable moment de lecture jubilatoire ! Ce roman est empreint de poésie, chaque phrase se savoure !

La nature, et plus précisément la foret amazonienne et ses habitants sont les véritables héros de ce petit bijou littéraire.

J'ai adoré et compte bien continuer à découvrir l'œuvre de cet écrivain fort talentueux.
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Les Roses d'Atacama

"J'étais ici et personne ne racontera mon histoire". Cette courte phrase gravée sur une pierre à Bergen-Belsen a insufflé à Luis Sepulveda l'idée de sortir de l'oubli les résistants à n'importe quel abus de pouvoir. Lui-même ayant vécu la barbarie du régime totalitaire de Pinochet, puis l'exil, a décidé de raconter des vies d'hommes et de femmes qui ont lutté pour la liberté et la démocratie, au péril de leur vie le plus souvent, au service de la mémoire s'ils ont survécu aux humiliations et aux coups.



Sepulveda a usé ses semelles sur les routes d'Amérique du Sud et d'Europe à la recherche de ces destinées méconnues ou inconnues. Il rend hommage à leur humanité, leur courage et leur détermination à vivre debout quoi qu'il arrive.



34 "historias marginales" racontent ces personnes engagées, poursuivies, malmenées, assassinées, sans jamais sacrifier au pathétisme ou à l'amplification des souffrances morales ou physiques. Au-delà du récit, les mots simples et implacables de Luis Sepulveda mettent d'eux-mêmes en accusation les dictatures internationales.



Sur les 34 histoires humaines, deux sont consacrées à un chien fidèle et aux derniers moments d'un chat de Sepulveda atteint d'un cancer des poumons. Deux "héros" à quatre pattes qui ont dédié leur vie au souvenir du maître et à l'amour d'une famille.



34 histoires marginales sans doute mais émouvantes et pleines de confiance dans la nature humaine malgré l'horreur et les échecs.

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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Le vieux qui lisait des romans d'amour est le premier roman de Luis Sepulveda.

A la fin du roman, Luis Sepulveda écrit qu'il lui a fallu dix années pour "ruminer" cette histoire. Une histoire qu'il s'est racontée tant de fois à lui-même et à ses amis.



C'est une belle histoire.

On retrouve dans ce texte toute la générosité et l'humilité de cet auteur talentueux qui nous a quitté malheureusement le 16 avril 2020, des suites du Covid 19.

Certains disent que la pandémie qui sévit actuellement serait un bienfait pour la nature. Que cette dernière reprend ses droits...

Peut-être, mais quelle ironie alors, qu'elle s'attaque également à ceux qui la défendent et qui ont toujours cru en elle.



Car si ce premier roman de Sepulveda est un hymne à la lecture, il est aussi une véritable déclaration d'amour à la nature. La nature, sauvage, libre et qui n'oublie pas l'homme qui l'assassine. Ce n'est pas pour rien que ce roman est dédié à Chico Mendes, ami de Sepulveda, qu'il décrit comme " l'homme qui fut l'un des plus ardents défenseurs de l'Amazonie et l'une des figures les plus illustres et les plus conséquentes du mouvement écologique universel."



Cela faisait longtemps que ce roman m'attendait dans ma Pal. Il y a souvent un moment propice pour lire un livre. Hier, c'était le bon moment.

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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Une couverture qui dévoile un décor de jungle et un fauve, un titre à rallonge qui ne semble pas du tout coller à l'illustration, voilà ma première impression du "Vieux qui lisait des romans d'amour".



De jungle, il est en effet question, d'amour un peu moins. En tout cas pas d'amour entre deux personnes humaines mais entre un vieux colon d'Amazonie et la terre luxuriante qui l'a accueilli sur son sol et qu'il a dû apprendre à connaître, à respecter et à protéger.



Pour autant, n'allez pas croire qu'il s'agit d'un livre militant dénonçant la déforestation écrit par un activiste suédois vivant nu dans la pampa - laquelle se trouve d'ailleurs plus au sud sur le continent latino. Non, il est bien question ici d'un roman avec des personnages bien campés et un fil narratif bien structuré. La brièveté du récit lui donne des allures de conte philosophique et le lecteur est amené à réfléchir sur les conséquences des actions humaines sur son environnement, sur cette nature vierge et riche qui est prodigue de ses fruits si tant est que ses enfants ne cherchent pas à la dominer et à lui nuire. Une réaction très humaine, en fin de compte, non ?



"Le vieux qui lisait des romans d'amour" est l'histoire d'une vie et d'un combat. Une vie dans la jungle amazonienne avec ses secrets qui permettent de (sur)vivre. Un combat contre un jaguar meurtrier, une femelle privée de ses petits et assoiffée de vengeance.



J'ai été sensible à la profondeur du texte qui résonne comme un enseignement doublé d'un avertissement. Le style dépouillé et le peu de pages rendent la lecture très fluide, même si personnellement j'ai trouvé au texte un caractère trop hâtif pour qu'il marque durablement ma mémoire. Je serai bien restée plus longtemps en compagnie d'Antonio, un vieux aussi sage qu'attachant.





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Thème : Le vieux qui lisait des romans d'amour de Luis SepúlvedaCréer un quiz sur cet auteur

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