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Citations de Mahmoud Darwich (300)


… Sur le seuil de sa chambre il m’a dit :
Ils assassinent sans raison.
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UNE VOIX VENUE DE L’OLIVERAIE
  
  
  
  
L’écho est venu de l’oliveraie.
J’étais crucifié sur le feu
Et je disais aux corbeaux : Ne me dévorez pas.
Je pourrais rentrer à la maison,
Le ciel pourrait pleuvoir,
Et il pourrait…
Éteindre ce bois carnassier !

Un jour je descendrai de ma croix.
Mais alors, comment
Rentrer chez moi, nu et nu-pieds ?


/Traduction Elias Sanbar
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DÉPOSE ICI ET MAINTENANT

Dépose ici et maintenant la tombe que tu portes
et donne à ta vie une autre chance
de restaurer le récit.
Toutes les amours ne sont pas trépas,
ni la terre, migration chronique.
Une occasion pourrait se présenter, tu oublieras
la brûlure du miel ancien.
Tu pourrais, sans le savoir, être amoureux
d’une jeune fille qui t’aime
ou ne t’aime pas, sans savoir pourquoi
elle t’aime ou ne t’aime pas.
Adossé à un escalier, tu pourrais
te sentir un autre dans les dualités.
Sors donc de ton moi vers un autre toi,
de tes visions vers tes pas,
et élève ton pont
car le non-lieu est le piège
et les moustiques sur la haie irritent ton dos,
qui pourraient te rappeler la vie !
Vis, que la vie t’entraîne
à la vie,
pense un peu moins aux femmes
et dépose
ici
et maintenant
la tombe que tu portes !
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Mahmoud Darwich
Sous chaque pierre
  
  
  
  
Toute mort
Même attendue,
Est la première.
Comment voir
Une lune
Endormie sous chaque pierre ?
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Onze astres sur l’épilogue andalou
  
  
  
  
                    9

                    Dans le grand départ
                    Je t’aime plus encore

Dans le grand départ je t’aime plus encore. Sous peu
Tu refermeras la ville. Je n’ai pas de cœur dans tes mains, et pas
De chemin qui me porte Dans le grand départ je t’aime plus encore
Notre grenadier après toi a perdu sa sève. Plus légers les palmiers
Plus légères les collines, et nos rues dans le crépuscule
Et la terre qui dit adieu à sa terre. Plus légers les mots
Et les contes sur les marches de la nuit. Mais mon cœur est lourd
Laisse-le là, qui hurle autour de ta maison et pleure les beaux jours
Je n’ai d’autre patrie que lui. Dans le grand départ je t’aime plus encore
Je vide l’âme des derniers mots. Je t’aime plus encore
Dans le départ les papillons guident nos âmes. Dans le départ
Nous nous souvenons d’un bouton de chemise perdu, et nous oublions
La couronne de nos jours. Nous nous souvenons de la sueur au parfum
  d’abricot, et nous oublions
La danse des chevaux dans les nuits de noces. Dans le départ
Nous égalons l’oiseau. Nous compatissons pour nos jours et nous nous
  contentons de peu
Il me suffit de toi le poignard doré qui fais danser mon cœur meurtri
Tue-moi lentement et je dirai : Je t’aime plus que
Je ne l’ai dit avant le grand départ. Je t’aime. Rien ne me fait mal
Ni l’air, ni l’eau. Plus de basilic dans ton matin, plus
De lys dans ton soir qui m’endolorissent après ce départ.


/ Traduit de l’arabe par Elias Sanbar
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    Où m’emportes-tu mon aimé
- Où m’emportes-tu mon aimé, loin de mes parents,
De mes arbres, de mon petit lit et de mon ennui,
De mes miroirs, de ma lune, du coffre de mes jours, de mes
     nuits de veille,
De mes habits et de ma pudeur ?
Où m’emportes-tu mon aimé, où ?
Dans mon oreille, tu enflammes les steppes, tu me charges
     de deux vagues,
Tu brises deux côtes, tu me bois, me brûles, et
M’abandonnes sur le chemin du vent vers toi.
Pitié... Pitié...

S’envolent les colombes.
Se posent les colombes.



/Traduit de l’arabe par Elias Sanbar
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LES SEPT JOURS DE L'AMOUR



Dimanche : Maqam nahawand

Il t'aime. Approche-toi comme le nuage.
Approche-toi
De l'étranger qui sanglote à sa fenêtre
Je l'aime
Descends comme l'étoile, descends
Sur le voyageur, qu'il persévère sur les routes
Je t'aime. Répands-toi comme l'obscurité
Répands-toi
Dans la rose rouge de l'amoureux et trouble-
toi comme la tente
Trouble-toi dans la retraite du roi


/Traducteur Elias Sanbar
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LA GITANE DÉTIENT UN CIEL EXERCÉ



extrait 2

Apatride, ta chevelure. Et le vent n'a pas de
maison
Et je n'ai pas un toit dans les lustres de ta
poitrine
Venu d'un lilas souriant autour de ta nuit, je
parcours seul le chemin de ton duvet
Comme si tu avais été créée de tes propres
mains, gitane
Qu'as-tu fait de notre argile depuis l'autre
année ?


Tu t'habilles de l'endroit, comme si tu
revêtais à la hâte tes sérouals de feu
Et la terre sous tes mains n'a d'autre tâche
que de se retourner sur les outils de l'eau
Une guitare pour le vent
Et une flûte pour que l'Inde s'éloigne encore
Ne nous abandonne pas, gitane
Comme une armée, ses tristes vestiges
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Je veux vous rappeler un point sensible. Je ne suis pas sûr que les dernières générations de juifs en Europe ou en Amérique ont le sentiment d'être en exil. Le concept de "patrie" a-t-il vécu avec vous pendant toutes les générations ? Tous les juifs étaient-ils nostalgiques de cette patrie ? Mais tout Palestinien se rappelle qu'il avait une patrie et qu'il en a été exilé. Tous les juifs ne se souviennent pas de cela, car deux mille ans ont passé. Chez le Palestinien, la patrie n'est pas un souvenir ou un concept intellectuel. Chaque Palestinien est un témoin de la déchirure.
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Ce mot-là

Un mot lui plut.
Il ouvrit le dictionnaire,
ne l'y trouva pas
ne lui trouva une définition brumeuse...
Mais le mot l'obséda la nuit,
musical, en harmonie
avec un moi énigmatique

Il dit : Il a besoin d'un poète
et d'une métaphore pour verdir et rougir
sur la face des nuits obscures.

Quel est-il ?
Il trouva le sens
et perdit le mot.
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(...) celui qui écrit son histoire hérite la terre
Des mots, et possède
Le sens. Entièrement !
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Personne n'entend la supplication qui s'élève de la fumée : Donnez-moi cinq minutes pour que je mette cette aube, ma petite part d'aube, sur ses deux pieds, pour que je puisse me préparer à entamer cette nouvelle journée, née de lamentations.
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Mahmoud Darwich
L’arbre est absolution et veille. Il ne dort ni ne rêve. Mais il garde les secrets des rêveurs. Nuit et jour debout par respect pour le ciel et les passants, l’arbre est une prière verticale.
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ÉTRANGER
DANS UNE VILLE LOINTAINE


Quand j'étais petit
Et beau,
La rose était ma demeure,
Les sources étaient mes mers.
La rose est devenue blessure
Et les sources sont, désormais, soifs.
— As-tu beaucoup changé ?
— Je n’ai pas beaucoup changé.
Lorsque nous rentrerons comme le vent
À la maison,
Scrute mon front.
Tu y verras les roses, palmiers,
Les sources, sueur,
Et tu me retrouveras, tel que j’étais,
Petit
Et beau…

                           1969

p.39

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Je suis le témoin de la boucherie
et le témoin de la carte
je suis le fils des mots simples
j'ai vu pousser les ailes aux cailloux
et la rosée se transformer en armes
Lorsqu'ils ont refermé sur moi la porte de mon coeur
ont dressé des barrages dans mon corps
y ont instauré le couvre-feu
le quartier de mon enfance a ressuscité dans mon coeur
mes côtes sont devenues les pierres de ses maisons
les oeillets se sont ouverts
les oeillets se sont ouverts
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SONNET ( IV )

Lentement je masse ton soleil. O nom que j'habite en rêve, dors. La nuit se couvrira de ses arbres et s'endormira
Sur sa terre, souveraine d'une brève absence.
Dors, que je flotte
Sur les tâches de lumière qui filtrent d'une lune en moi...

Ta chevelure campe sur ton marbre, Bédouins qui dorment par inadvertance
Et ne rêvent pas. Ta paire de mouettes t'éclairent des épaules
Jusqu'à la marguerite de ton songe. Dors sur toi-même et en toi
Et que la paix des cieux et de la terre ouvre toutes grandes ses salles, l'une après l'autre, devant toi.

Le sommeil t'enveloppe de moi. Pas d'anges qui portent le lit,
Ni de spectre qui réveille le jasmin. O mon nom au féminin, dors.
Aucune flûte ne pleure une jument échappée de mes tentes.

Ainsi que tu rêves tu es, toi, l'été d'une terre nordique
Qui abandonne ses mille forêts à l'emprise du sommeil. Dors
Et ne réveille pas dans mon songe le corps qui désire un corps.
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Mahmoud Darwich
Et savaient, et rêvaient et rentraient et rêvaient et savaient et rentraient et rentraient et rêvaient et rêvaient et rentraient
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Qu'ai-je fait ? "Tu as cherché seul tes pas et tu n'en a pas averti ton maître"
Qui est mon maître ? Ils m'ont répondu " L'emblème sur le mur" J'ai dit : Non.
Nul autre maître que mon sang dans mon corps consumé qui cherche ma main
Pour qu'elle frappe aux portes de la nuit. Non. Nul autre maître que mon sang. C'est une chanson
Et je dois trouver le chant pour divertir qui je divertis :
mon meurtrier et ma bien aimée
Car j'aime pour soulever les décombres qui pèsent sur mon âme, et j'aime parfois pour aimer
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Et pénètre les souterrains de ton âme pour découvrir ce qui n'est point dans les autres.
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La guerre est dérobade. Ne combat point à l'extérieur des mots." J'ai dit : qui est mon ennemi ?
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