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Critiques de Marc Alaux (27)
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Ivre de steppes



Marc Allaux est un aventurier, et aime les défis.

Après plusieurs voyages en Mongolie, il décide d’aller vivre dans une famille modeste le temps d’un hiver. Il prend ses quartiers chez Gotov, et sa femme : vie communautaire dans la yourte, avec aussi le petit Hatnaa, l’enfant du couple.

Il sera le grand frère français, non rebuté par toutes les tâches que l’on lui assignent, car en fait il devient le valet de ferme !!! Corvées d’eau et de combustible, nettoyage de l’étable et curage de la bergerie, nourrissage des bovins, surveillance du troupeau de brebis et de chèvres dans une solitude glaciale, mais avec une intimité fraternelle, et des visites aux voisins qui adoptent « Notre Marc », pour "couper" les journées.

Un beau livre qui se lit lentement comme si nous étions engourdis, mais un plein de sagesse, d’humilité ; une aventure hors du commun qui absorbe, et fait réaliser combien nos petits soucis sont bien minimes à côté de cette vie rude, pleine de joie et fraternité.

Dépaysement garanti.... excellent moment de lecture

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Ivre de steppes

“Le froid fait passer la yourte pour un domaine enchanté. Mais son espace unique ne compte ni rideau ni cloison. Rien ne se dresse entre moi et les autres, rien ne m’en isole. Ce logis collectif me pousse à piétiner mes exigences de confort en vivant au rythme de la famille”, pendant trois mois. C’est cette immersion singulière que retrace Marc Alaux dans son dernier livre, Ivre de steppes. Ce récit passionnant et instructif transcrit un regard ethnographique sur ce peuple de nomades qui suit des traditions ancestrales, parfois lourdes à porter pour la jeune génération.
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Ivre de steppes

Qui pourrait être assez fou pour aller passer tout un hiver dans les montagnes de l’ouest de la Mongolie où les températures sont à – 30 C le jour et peuvent descendre à – 45 C la nuit.

Marc Alaux l’a fait. Il faut dire qu’il connait la Mongolie et qu’il en parle même la langue.

Sa passion pour ce pays mal connu le conduit dans une famille nomade, des éleveurs Bayad, qui vivent dans la région de l’Uvs. Durant l’hiver, leur yourte se dresse dans le district de Malchin à 1300 km de la capitale Oulan-Bator. C’est là que l’auteur va partager durant trois mois le quotidien de Gotov le Moustachu, de sa femme Oyunchimeg et de leur jeune fils Hatnaa. Ce sont des éleveurs, ils possèdent des vaches mais aussi des « pattes courtes » c’est-à-dire chèvres et moutons.

La famille vit dans une yourte, espace clos sans séparation où la promiscuité est omniprésente. Mieux vaut s’entendre avec ses hôtes !

Le climat est rude pour le bétail (De nombreux animaux meurent durant les grands froids) mais aussi pour ces hommes et ces femmes qui travaillent dur pour une vie de pauvreté.

Très vite, Marc Alaux va apprendre le métier de berger, qu’il s’agisse de mener les bêtes paitre dans la neige loin du campement, ou bien de nettoyer la bergerie en entretenant le précieux horzon, cette couche d’excrément qui sert d’isolant aux bêtes. De ces excréments, on extrait l’argal qui servira de combustible pour le fourneau. Grâce à son travail, il gagnera la confiance de ses hôtes.

La vie de ces nomades se déroule de la même façon que celle de leurs aïeuls, on respecte les fêtes traditionnelles comme le Mois Blanc qui célèbre la nouvelle année. Les femmes cousent les vêtements traditionnels et fabriquent les bottes de feutre pour toute la famille. Portant, l’intrusion du monde moderne est omniprésente grâce à la télévision qui déverse son lot d’informations et de fictions étrangères.

Dans cette immensité perdue, il est étonnant de découvrir que l’on est rarement seul, les visites des voisins étant fréquentes et incontournables. On vit dans une certaine promiscuité, mais l’entraide et l’hospitalité sont des valeurs fortes chez les Bayads.

Le rôle de la femme est très important dans cette société, elle a de nombreuses tâches pourtant c’est l’homme qui décide pour la famille.

L’auteur découvre aussi les ravages de l’alcool. On trinque à la vodka, les tournées s’enchainent et gare à celui qui refuse de boire !



Ce livre est une belle ouverture sur le monde. Dans un style fluide, Marc Alaux nous fait partager son quotidien chez ces éleveurs mongols. Rien de tapageur, mais un amour sincère et sans jugement pour ce peuple d’un monde perdu qui a gardé ses coutumes, ses croyances malgré le communisme et la mondialisation.

Une carte et une galerie de photos agrémentent la lecture. J’ai aussi apprécié les symboles mongols qui illustrent chaque début de chapitre.

Sous la photo de l’œil d’un cheval on lit en exergue : «« La steppe se livre au preux : la vie y est le refus des simulacres ; la vertu s’y conquiert dans la sueur. Pour s’en satisfaire, il faut placer l’idéal du campement au-dessus de son bonheur personnel. Habiter la steppe impose de se soumettre à une loi qui dépasse et unit la communauté. L’homme mongol n’existe que par elle. »



Une belle découverte que ce récit qui concourt pour le Prix littéraire Terres d’Ailleurs 2019 qui récompense un livre d’aventure vécue.

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Ivre de steppes

Je n'ai d'autres mots que magnifique, superbe, incroyable.

Quel beau voyage! L'auteur nous emmène dans des contrées sereines, pures et minimalistes ou le silence et le temps sont rois.

La citation de Galabru dans "Bienvenue chez les Ch'tis" eut été parfaite ici "Mais l’hiver ça descend, ça descend, ça descend ; -10, -20, -30. Tu dis je reste couché, y te foutent du -40, tu vois ?"
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Jentayu - Hors-série, n°4 : Mongolie



Je continue doucement ma découverte de la Mongolie, grand pays aux facettes multiples. Cette fois-ci, me voici dans sa littérature avec le numéro hors-série du magazine littéraire Jentayu et décidément, cette terre de steppes continue de briller comme un de ses précieux neuf joyaux. Elle continue de raisonner aux fils des voix et des genres pluriels offerts dans ce recueil. L'harmonie entre poèmes et nouvelles accentuent le foisonnement des émotions brutes qui ressortent dans chacun des textes.



La nostalgie douce amer du pays natal, l'amour d'un père, mais bien évidemment aussi de la mère, la tristesse d'un destin brisé, d'un amour perdu, l'humour d'une découpe ratée, le pardon, la volonté de se réaliser sont des thèmes que vous trouverez dans ces pages. Des thèmes finalement plutôt universels auxquels je me suis retrouvée instinctivement. Ils se trouvent cependant indubitablement teintés des couleurs mongoles. Le bleu du ciel infini, le cheval blanc filant dans le vert de la steppe jusque dans la nuit d'un noir éclatant moucheté par le brillant des étoiles filantes, témoins des espoirs et des amours des différents personnages.



Les manières de racontées, les mots utilisés restent toujours proches d'une nature intimement liée à l'humain et à la lumière de ses sentiments. Mes cinq sens ont été mis à contribution, cela ne fait aucun doute. En écrivant ces quelques lignes, je me sens d'ailleurs encore remplie par les couleurs éclatantes et lumineuses, la sensation de l'herbe sous mes pieds, le crain du cheval sous mes mains, le chant du vol de l'hirondelle suivant les lignes du poème gravé du bout des doigts.



Un mot enfin pour le travail incroyable des traducteurs de ce recueil, sans qui nous ne pourrions pas découvrir cette littérature si lointaine et pourtant si proche de nos cœurs mortels. Merci. Merci de nous faire parvenir un bout du ciel mongol et de ses étoiles.

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Joseph Kessel : la vie jusqu'au bout

Dans cette collection à la présentation vraiment soignée j'ai déjà découvert Antoine de Saint-Exupéry. Avec Marc Alaux, auteur de Sous les yourtes de Mongolie, je savais d'avance que la qualité d'écriture serait présente. Marc Alaux est tombé dans la marmite kesselienne grâce aux Cavaliers, lus et relus sous la yourte lors de voyages en Mongolie.

Seulement voilà, Kessel, je n'ai jamais lu. Même pas Le lion. Et puis j'ai découvert que je connaissais déjà quand même pas mal de choses sur lui, qui se révèle une incontournable figure du 20ème siècle.



Journaliste, oui, écrivain et académicien, mais oui! Oncle de Maurice Druon, mais oui, ça me revient. Le chant des Partisans, aussi, mais pour Belle de jour et l'Armée des ombres, je l'ignorais. En fait, il serait plus simple de dire où il n'est jamais allé et les métiers artistiques aux quels il n'a jamais touché!



Né russe (et en Amérique du sud!) en 1898 (et il existe deux dates!) il meurt en 1979 après une vie très active et sans crainte des excès. Quelle santé! Amitié virile plus qu'amours qui enchaînent, c'est son credo, et ses épouses successives ont dû composer avec cela. Mais passons, car lire cette courte biographie donne des étoiles dans les yeux à considérer les lieux du globe parcourus. Quelles époques, aussi!!! On court, pas le temps de s'arrêter, les nuits sont courtes, l'argent coule à flots, l'alcool aussi, steppes, déserts, océans traversés, combats aériens, guerres mondiales, reportages ... De quoi remplir dix vies!



"Mais est-il aventurier pour autant? Laissons-le répondre : 'Eux, mes compagnons des grands chemins, des ports, des guerres, des sables perdus et des bouges, ils avaient le courage, entier, terrible, de leurs exigences effrénées. Par leur truchement, je vivais celles que je n'osais, moi-même, affronter.' Il avoue ne pas être de leur trempe. S'il a la vitalité des aventuriers qu'il décrit, son besoin d'écrire l'empêche de basculer dans la stricte vie d'aventure en même temps qu'il lui permet de devenir une grande plume de l'aventure."
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Joseph Kessel : la vie jusqu'au bout

Plus compacte que celle de Courières , elle rend parfaitement compte de la personnalité de Jef. Un Russe, fou et passionné. Quel homme, quel personnage. Tout le monde voudrait être Kessel, Hemingway et Capa réunis. Malheureusement….
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Joseph Kessel : la vie jusqu'au bout

L’Empereur et les steppes



Vous connaissez Marc Alaux ? Non ?! Pauvres de vous ! L’avantage c’est que vous pouvez très rapidement y remédier en courant vous procurer un des livres de ce bonhomme souple et solide comme un bambou, qui promène sur la vie un regard coquin et profond derrière des lunettes, carrées comme ses mâchoires rasées de frais. Le cheveu court, le sourire clair et franc, la chemise repassée, le pantalon au pli impeccablement tenu, et puis ces chaussures invariablement cirées qui peinent à suivre un pas démesuré, voilà le genre de gusse. On l’imagine universitaire en santé qui survole les couloirs d’un obscur département de géographie où de vieux sages crapoteux glosent sur les échelles des cartes, non point.



Or donc, Marc Alaux. Tout juste passé 40 ans, six livres et des milliers de kilomètres à pied à travers la steppe mongole. Le désert de Gobi, en hiver mais en compagnie (soyons fous, mais modestes), les moustiques au Nord, à l'Est et à l'Ouest, la soif partout, les Mongols nulle part. De ses ambulations, il a ramené deux livres merveilleux : ''La Vertu des steppes'', et ''Sous les yourtes de Mongolie''. Le premier est une déclaration d’amour en 90 pages sur le bien qu’ont procuré à l’auteur l’herbe rase, les glacis arides et la chaleur des yourtes ; le second est une sorte de bible pour qui voudrait voyager en Mongolie et comprendre de quoi, comment et par qui ce pays est fait. Ce qu’il y a de bien avec Marc Alaux, c’est qu’il n’y a pas de place pour le romantisme. On ne chouine pas sur le nomadisme en perdition, on en explique les mutations ; on ne fait pas dans le larmoyant en faisant mine que ces gens qui ne possèdent que leur rude vie ont tout compris à l’existence. On parle avec sérieux des femmes mongoles, des pierres mongoles, du cheval mongol, de la musique mongole, de la lutte mongole et, accessoirement, des exploits physiques et de courage que l’auteur et son compagnon de marche ont dû déployer pour aller à la rencontre de ces humains forts comme des dieux et misérables comme des hommes.



Si vous êtes fatigué de lire cet échalas courir sur le tapis steppique, se glacer les os dans les torrents et se vriller les vertèbres dans les montagnes, ''Joseph Kessel, La vie jusqu'au bout'', devrait vous remettre en selle ! Kessel, le journaliste génial, le romancier fantastique à la descente vertigineuse et au souffle de vie qui asphyxia ceux qui avaient commis l’erreur de s’approcher trop près de ce soleil. Jeff, le magnifique, le jouisseur, conté par Marc Alaux, lumineux et sobre, qui a survécu à son premier printemps mongol en relisant tous les soirs à la lueur de la lampe frontale les pages symphoniques des Cavaliers, un des chefs d’œuvres de l’Empereur. Forcément, ça vous forge un livre. Deux cent pages superbes, sans complaisance aucune, regorgeant de détails et pleines d’humour qui vous font comprendre l’étendue du mythe et la sublime difficulté de vivre quand on est un génie.



Il y a quelques temps, Marc Alaux est reparti refroidir sa fièvre d’existence par - 40° C plusieurs mois sous une yourte. Dans le grand-Ouest mongol il a vécu avec des éleveurs extrêmement pauvres, a beaucoup travaillé la journée et écrit le soir.



Un livre sur la Mongolie ? Encore ?! Et Alors ? on vient de célébrer le décès d’un écrivain qui a écrit quatre-vingt fois la même rengaine sans s’en émouvoir. Histoire d’O, paix aux morts. L’avantage avec Marc Alaux, c’est qu’il est bien vivant et que, lui, il se renouvelle.

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Joseph Kessel : la vie jusqu'au bout

C'est un bouffeur de vie, un homme d'action hors normes, un type qui n'a peur de rien, et aussi un gus qui goûte à tous les plaisirs que le monde peut lui offrir.

Jeff, alias Joseph Kessel, a passé le XXème siècle en croquant tout simplement dedans. Pas facile, surtout quand on traverse deux grands cataclysmes mondiaux, des crises économiques et politiques majeurs. Jeff aurait pu faire le dos rond et esquiver les maux de cette planète.

Eh bien non. Ce journaliste écrivain vit le cœur de l'Histoire, côtoie les élites du Monde et transmet les récits de ces femmes et de ces hommes à toute une population avide de ses écrits.

Qui ne connait pas "les cavaliers" ou "Le Lion" épopées voyageuses à travers l'Asie Centrale ou l'Afrique de l'Est? En tout cas, beaucoup de ceux qui ont lu ses ouvrages restent marqués.

Marc Alaux, auteur de cette biographie et spécialiste de la Mongolie, en est un, bien évidemment. "Si mon goût de l'engagement initiatique et de l'effort rédempteur fut à ce point comblé, c'est parce que dans le sac à dos, j'avais pour livre unique [...], les cavaliers" indique Alaux.

Un personnage, ce Kessel, qui vit tout avec passion. Il va loin, très loin, trop loin (parfois). Partout où il va, malgré la rigueur et le sérieux de ses investigations, il a une fâcheuse tendance à se laisser aller aux plaisirs charnels, à l'alcool, à la drogue voire à la bagarre.

N'empêche, comme le dit Marc Alaux "Si l'Humanité manque d'élan, la grandeur et la hauteur de ce personnage peuvent être motrices. Il pointe tel un fanal à l'horizon, il redonne à la terre son éclat et sa vastitude..."

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Joseph Kessel : la vie jusqu'au bout

“A la routine et à la modération, Kessel a […] toujours préféré l’aventure, cet avenir de tous les possibles par lequel l’homme se dépasse, voit haut, façonne sa destinée sans compter sur les autres”. L’aventure. Au fil des pages et à travers la vie de Joseph Kessel, on l’effleure, on en devine le goût, le parfum, magnétique, dans la biographie que Marc Alaux consacre chez Transboréal à “l’Empereur”. Une vie d’écrivain-journaliste puisant dans l’aventure et les voyages la matière féconde de son œuvre qui s’étale sur un siècle, et un monde.

[...]

L’objectif était, dit Marc, de “produire un ouvrage moins factuel mais plus thématique, de poser un regard plus contrasté, permis par le recul historique”. Et quelles thématiques, si ce n’est celles qui réunissent ces deux auteurs, les voyages et l’écriture ! Cela construit donc un livre passionnant, au style fluide et poétique, où chaque chapitre suit la géographie de Kessel de manière chronologique. Et surtout, c’est une rencontre, une découverte, une inspiration. En refermant ce livre, comment ne pas être troublé par cette personnalité affirmée et excessive, ce personnage hors du commun, qui savait vivre avec intensité, jusqu’au bout…

[extrait de ma chronique littéraire sur Visionsdailleurs.com]
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La vertu des steppes

L’Empereur et les steppes



Vous connaissez Marc Alaux ? Non ?! Pauvres de vous ! L’avantage c’est que vous pouvez très rapidement y remédier en courant vous procurer un des livres de ce bonhomme souple et solide comme un bambou, qui promène sur la vie un regard coquin et profond derrière des lunettes, carrées comme ses mâchoires rasées de frais. Le cheveu court, le sourire clair et franc, la chemise repassée, le pantalon au pli impeccablement tenu, et puis ces chaussures invariablement cirées qui peinent à suivre un pas démesuré, voilà le genre de gusse. On l’imagine universitaire en santé qui survole les couloirs d’un obscur département de géographie où de vieux sages crapoteux glosent sur les échelles des cartes, non point.



Or donc, Marc Alaux. Tout juste passé 40 ans, six livres et des milliers de kilomètres à pied à travers la steppe mongole. Le désert de Gobi, en hiver mais en compagnie (soyons fous, mais modestes), les moustiques au Nord, à l'Est et à l'Ouest, la soif partout, les Mongols nulle part. De ses ambulations, il a ramené deux livres merveilleux : ''La Vertu des steppes'', et ''Sous les yourtes de Mongolie''. Le premier est une déclaration d’amour en 90 pages sur le bien qu’ont procuré à l’auteur l’herbe rase, les glacis arides et la chaleur des yourtes ; le second est une sorte de bible pour qui voudrait voyager en Mongolie et comprendre de quoi, comment et par qui ce pays est fait. Ce qu’il y a de bien avec Marc Alaux, c’est qu’il n’y a pas de place pour le romantisme. On ne chouine pas sur le nomadisme en perdition, on en explique les mutations ; on ne fait pas dans le larmoyant en faisant mine que ces gens qui ne possèdent que leur rude vie ont tout compris à l’existence. On parle avec sérieux des femmes mongoles, des pierres mongoles, du cheval mongol, de la musique mongole, de la lutte mongole et, accessoirement, des exploits physiques et de courage que l’auteur et son compagnon de marche ont dû déployer pour aller à la rencontre de ces humains forts comme des dieux et misérables comme des hommes.



Si vous êtes fatigué de lire cet échalas courir sur le tapis steppique, se glacer les os dans les torrents et se vriller les vertèbres dans les montagnes, ''Joseph Kessel, La vie jusqu'au bout'', devrait vous remettre en selle ! Kessel, le journaliste génial, le romancier fantastique à la descente vertigineuse et au souffle de vie qui asphyxia ceux qui avaient commis l’erreur de s’approcher trop près de ce soleil. Jeff, le magnifique, le jouisseur, conté par Marc Alaux, lumineux et sobre, qui a survécu à son premier printemps mongol en relisant tous les soirs à la lueur de la lampe frontale les pages symphoniques des Cavaliers, un des chefs d’œuvres de l’Empereur. Forcément, ça vous forge un livre. Deux cent pages superbes, sans complaisance aucune, regorgeant de détails et pleines d’humour qui vous font comprendre l’étendue du mythe et la sublime difficulté de vivre quand on est un génie.



Il y a quelques temps, Marc Alaux est reparti refroidir sa fièvre d’existence par - 40° C plusieurs mois sous une yourte. Dans le grand-Ouest mongol il a vécu avec des éleveurs extrêmement pauvres, a beaucoup travaillé la journée et écrit le soir.



Un livre sur la Mongolie ? Encore ?! Et Alors ? on vient de célébrer le décès d’un écrivain qui a écrit quatre-vingt fois la même rengaine sans s’en émouvoir. Histoire d’O, paix aux morts. L’avantage avec Marc Alaux, c’est qu’il est bien vivant et que, lui, il se renouvelle.
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La vertu des steppes

J'ignore si en entrant dans ma vie, la steppe a invité Dieu en moi, mais, pour sûr, elle a recomposé l'ordre de la matière qui me constitue.



Cela fait déjà plus d'un an que nous vivons avec le covid et l'impression que nos horizons diminuent, qu'ils s'essoufflent.



Avec la petite révérence à la vie nomade de Marc Alaux, La vertu des steppes, paru aux éditions transboréal, je vous propose de retrouver un peu de souffle, de remplir vos poumons de cet air de liberté, de ce monde de plaines physiques et sensorielles.



La Mongolie et ses étendues d'herbe, je ne pense pas me tromper en disant qu'on l'a tous vu dans des reportages à la télé. Peut-être aussi un peu idéalisée. Idéaliser sa liberté sans frontières.

Dans ce petit texte, Marc Alaux nous livre son vécu des steppes et de la vie nomade. Il le fait sans fioritures, il parle avec son cœur qu'on sent battre au rythme du vent sur la steppe.

Il nous emmène à ses côtés, et l'instant de ma lecture, j'y étais, là-bas. Je sentais ce vent, je percevais les mouvements répétés mais jamais identiques, je voyais les yourtes au loin. Pendant un moment trop court, j'ai eu l'impression de percevoir l'univers à la manière des nomades, dans son immensité, tournant, toujours en mouvement, car "sans mouvement, pas de vie. Et le mouvement délivre." Il délivre de nos égaux, de nos préoccupations ininterrompues trop éloignées du vivre et nous permet de sentir presque physiquement le temps et ainsi d'en reprendre possession...



Partez à votre tour, goûter, écouter et sentir la brise, la sécheresse du vent chaud dans la gorge, les bruits des sabots sur l'herbe rasé, les chants diphoniques raisonnant dans les steppes.



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La vertu des steppes

Un petit livre d'impressions successives et de souvenirs qui nous ouvre d'infinis horizons. Pourquoi aller en Mongolie? à priori peu de raisons, peu d'attraits si ce n'est quelques images du folklore et pourtant, Marc Alaux en trouve bien d'autres... Elles nous transportent au devant de rencontres dans le temps et dans l'espace, elles nous interrogent sur notre vie et nos choix, elles nous relancent vers d'autres possibles.
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Mongolie : Entre l'ours et le dragon

Depuis plus de 20 ans, Marc Alaux se passionne pour la Mongolie et sa « géographie de l'immensité ». Il y a voyagé à de nombreuses reprises, parcourant le pays à pied sur des milliers de kilomètres.



En à peine 50 pages, il ramasse l'essentiel de ses voyages et de la Mongolie, décrivant son climat, sa géographie et ses écosystèmes, son histoire et ses relations avec ses encombrants voisins russe et chinois, son expérience du socialisme puis de la démocratie à partir de 1990 et son entrée dans l'économie de marché mondialisée, pour le meilleur et pour le pire. Il y est aussi question de culture et de traditions, et de modes de vie, nomade ou sédentaire, rural ou citadin.



Ce bref aperçu est suivi de trois entretiens, sur le bouddhisme et autres croyances, sur la langue et la culture mongoles, et sur la place de la femme, l'identité mongole, l'éducation, la corruption et l'incompétence de la classe politique.



Ce petit livre ne se prétend nullement guide de voyage exhaustif. Loin de tout romantisme exotique, il trace à grands traits un portrait réaliste de la Mongolie contemporaine et donne de nombreuses pistes de lecture pour celles et ceux qui voudraient en apprendre davantage.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Mongolie : Entre l'ours et le dragon

MERCI À BABELIO ET AUX ÉDITIONS NEVICATA POUR M'AVOIR OFFERT CE LIVRE.

Leçon de géopolitique Mongole en 86 pages.

Plongé par hasard dans cet ouvrage sur un pays qui m'est inconnu, j'ai tout d'abord apprécié l'édition : soignée, délicate avec un petit format très agréable à emmener partout.

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Le cheminement passe par les grandes thématiques représentant la Mongolie et se termine par 3 entretiens.

Le contenu est très dense et offre de nombreuses pistes pour explorer seul d'autres ouvrages, tableaux ou documentaires. À contrario, on peut très bien lire l'intégralité et en saisir tous les enjeux sans pour autant consulter les autres sources. En dépit d'une bonne cohérence, le rythme ne nous poussera pas à le dévorer d'une traite, il est parfois difficile de tourner page après page.

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Les entretiens sont très intéressants. Ils proposent une vision d'expert scientifique et d'expatriés. Comme une conclusion, un résumé de l'oeuvre dans un langage plus accessible et plus humain.

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Je reste quand même mitigé dans l'ensemble, un livre intéressant pour les passionnés mais difficile en découverte. Les entretiens ne tiennent pas une place importante et pourtant les mots, les regards des personnes interrogées témoignent d'une tendresse et d'une fermeté qui accroche émotionnellement.
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Mongolie : Entre l'ours et le dragon

Merci à Babelio et aux Editions Nevicata de m'avoir offert ce livre dans le cadre de la masse critique.



Il est très court et donne un simple aperçu de la Mongolie avec des informations intéressantes, géographiques, historiques et surtout économiques.



Ce pays devenu une destination touristique est littéralement coincé entre Russie et Chine, d'un côté l'ours, de l'autre le dragon. Il a souffert ainsi que le souligne l'auteur de l'ère communiste soviétique et de l'emprise sournoise de la Chine sur sa culture, ses religions.



Ce court tour d'horizon est suivi de trois entretiens :



- le premier avec Isabelle Charleux qui analyse l'historique de la présence du bouddhisme en Mongolie et sa suprématie progressive sur le chamanisme. Encore une fois, comme presque partout, des volontés humaines d'imposer telle ou telle croyance, alors que toutes pourraient se développer en paix



- le deuxième avec Nomindari Shagdarsüren axé sur la culture mongole et son développement plus libre vers la fin du XXe siècle. On découvre notamment l'importance de la musique et du chant



- le troisième avec Naraa Dash, la chance d'être mongol étant clairement proclamée, mais aussi malheureusement la corruption politique, avec un regard peu optimiste malgré une lueur d'espoir à la toute fin



Cette courte approche de la Mongolie mérite certainement d'être complétée par d'autres documents, plus étoffés, pour ceux qui veulent obtenir une connaissance détaillée de ce pays. Elle a le mérite de son réalisme, loin des images fabriquées dans certains romans à partir de la seule esthétique du paysage.
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Mongolie : Entre l'ours et le dragon

« Mongolie, entre l’ours et le dragon » n’est pas un guide général sur ce pays mais plus le récit des années qu’a pu passer son auteur à l’arpenter à pied. Il nous fait découvrir un peuple mongol en pleine mutation après la chute de l’URSS, dont elle était le premier satellite et la découverte depuis de l’économie de marché. Coincée géographiquement entre la Russie et la Chine, elle tente de conserver son indépendance et sa marge de manœuvre tout en essayant de profiter de la richesse de son sous-sol. Mais le livre nous donne également un bon aperçu du peuple mongol. Il apparait pris entre tradition pastorale dans l’immensité des steppes et son climat si rude (avec les yourtes qui symbolisent le pays dans notre imaginaire) et la modernité (à l’image d’Oulan-Bator et ses gratte-ciels modernes). Il tente de conserver son identité, au sein de laquelle se côtoient superstitions traditionnelles, et bouddhisme, quitte pour cela à convoquer la personne de Gengis Khan, persona non grata sous le communisme car considéré comme un exploiteur féodal. Le récit est complété par trois entretiens qui approfondissent successivement les thématiques religieuses, culturelles et sociétales.



Un livre très agréable à parcourir qui vous permettra de mieux cerner la Mongolie et son peuple et de saisir les problématiques qui les agitent actuellement.


Lien : https://mangeurdelivres.word..
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Nomade du Grand Nord : En kayak avec un chi..

4 années de voyage, un kayak biplace de près de 300kg, un duvet prévu pour des températures de -40 degrés... Mais ce ne sont que des chiffres.

C'est une vie de voyageur authentique que recherche Kim Hafez avec son fidèle compagnon, le chien esquimau Unghalak. Et c'est dans l'immensité du Grand Nord qu'ils vont la trouver. La Manche, les longs canaux européens, le froid finlandais, la banquise groenlandaise et l'administration canadienne, rien ou presque ne les arrête.



J'ai beaucoup aimé ce récit de voyage et en particulier l'honnêteté de l'auteur à propos de toutes les difficultés, voire les envies d'abandon qui l'ont assaillies. Les descriptions de paysages étaient magnifiques (j'en aurais même voulu plus !). J'ai été très intéressée par les explications sur l'hivernage de plusieurs mois dans un élevage de chiens de traîneau. Les annexes sur le matériel et les médicaments pour une telle expédition m'ont également intéressée. Aussi, la présence d'Unghalak était rafraîchissante, notamment son plaisir à courir dans la nature et à se jetter à l'eau. Enfin, un chavirage et de nombreuses tempêtes apportent de l'aventure.
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Pour tout l'or de la forêt

Cet ouvrage est un recueil de huit nouvelles qui se passent au Québec et narrent de nombreux destins. En passant par celui d’une baleine menacée par le réchauffement climatique et la cruauté des êtres humains, la traque d’une militante écologiste contre les chasseurs pour sauvegarder la faune canadienne, ou encore celui d’une Inuite qui subsiste dans le Grand Nord entre les coups de son compagnon et l’alcoolisme, tous sont une occasion de découvrir la beauté et les enjeux de ce territoire unique.



En refermant ce livre, j’ai eu envie de le définir d’ouvrage de « pleine conscience ». Il nous pousse à nous retrouver face à ce que l’on veut réellement (ou non) pour la planète. Etre dans l’instant présent et ouvrir grand les yeux. Alors bien sûr, c’est une ode magnifique au Québec et sa nature luxuriante, ses vastes paysages et sa multiculturalité, mais c’est avant tout pour moi un écrit militant et poignant.



Le destin des personnages (tous très attachants et originaux) nous propose une grande réflexion autour de l’écologie, la condition humaine, l’Histoire, la politique et les nouvelles technologies. On assiste indéniablement à une pensée-miroir de l’auteur, journaliste et chargé de la communication d'ONG québécoises, dont l’attachement profond à la nature se fait ressentir à chaque page mais aussi une inquiétude encrée de ce que l’humain en fera.



J’ai apprécié les nouvelles car elles touchent toutes à des sujets qui me tiennent à cœur de près ou de loin. Mais j’ai toutefois eu une attache particulière pour L’Avenir, dernière nouvelle du recueil. Grande dystopie (ou future réalité ?), cette dernière se passe en 2035 au cœur des Laurentides et met en scène trois femmes d’âges différents cherchant un nouvel eldorado où fuir face à ce que les Hommes ont fait des villes: un espace ultra-connecté et pollué à outrance. J’aurais pu décemment passer des heures à débattre sur notre futur commun suite à la lecture de cette nouvelle.



Matthieu Delaunay nous offre ici de quoi se conforter dans notre conscience écologique, l’accroitre, réagir, ou simplement s’en créer une. Cette belle plume nous transporte à travers des fictions qui n’en sont pas tant que ça et elles nous rappellent bien l’essentiel : la faune est d’or, la forêt aussi.
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Sous les yourtes de Mongolie

Le rêve de Marc Alaux, c'est la Mongolie! Avant de s'y rendre, il a lu, étudié. De 2001 à 2009, en plusieurs voyages, il a parcouru des milliers de kilomètres à pied dans cet immense pays (trois fois la superficie de la France, pour situer un peu). On peut donc dire qu'il connait à fond!



"Ma passion pour la Mongolie n'est pas un appétit d'enfant qui se contente d'une fois. C'est l'amour d'une vie, du moins je le crois. Revenu du premier voyage, j'entendis l'appel de la steppe au langage duquel j'étais devenu perméable. Je l'avais étudiée comme nombril des empires nomades; j'en fis la maîtresse de mes rêves. Incapable de refuser le départ, j'y répondis brièvement durant l'hiver 2003, puis longuement avec Laurent Barroo en 2004.J'étais resté dépendant de cette lande. Elle agissait sur moi comme un philtre puissant dont les effets ne cessent pas, si bien que poussait en mon cœur une fleur sauvage, un désir de liberté qui ne se renie pas.(...) La vision fanée, cristallisée de la Mongolie qu'en donnent les photographes, si elle légitimait peut-être mon premier séjour, n'était pas à l'origine des autres. (...) Le mythe romantique ou mystique de la Mongolie s'était éteint. Documentaires et images colorées ne trouvaient plus d'écho en moi, et les rêves de bohème ou d'aventure avaient fondu."



Sans assistance ni guide ni sponsor, le sac à dos parfois porté par un cheval de bât, il s'agit de découvrir la capitale puis de traverser des contrées désertiques, souffrir du froid, de la faim, de la pénurie. Apprendre le partage, l'échange, le dialogue, un autre rapport au temps.



Tout au long de ce livre - extrêmement bien écrit, ce qui ne gâte rien- se déploie une Mongolie que jamais le touriste ordinaire en simple passage ne connaîtra vraiment, que ce soit dans la capitale, dans les petites villes de province ou au fin fond des steppes... L'histoire millénaire se révèle petit à petit, ainsi que les réalités quotidiennes, loin des images des guides (même si franchement, c'est beau!)



Un excellent cru Transboreal, recommandé aux amateurs de littérature de voyage, bien sûr, et de littérature tout court.


Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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