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Critiques de Marie Darrieussecq (771)
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Le bébé

Marie Darrieussecq agence une jolie collection de vignettes tirées de son expérience de parent lors des premiers mois avec son fils. L’extraordinaire et le banal de cette période sont parfaitement rendus grâce à la spontanéité de son écriture. De courts paragraphes écrits entre deux siestes d’enfant saisissent des instantanés de vie d’une jeune mère.



Lecture d’autant plus sympathique qu’il est facile de se reconnaitre dans Darrieussecq qui ne tombe ni dans la stupéfaction gnangnan ni dans la surexposition des aspects difficiles de la maternité. Finalement ce sont les chouettes moments (sans sucre ajouté) qui sont mis en avant dans ce livre et qui feront écho aux vécus des lecteurs.
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Notre vie dans les forêts

Il règne une atmosphère étrange dans ce roman d'anticipation.

Par le personnage de Marie et de son clone Marie, Marie Darrieussecq nous interroge sur les conséquences de l'immortalité. Nous sommes des êtres cellulaires soumis au vieillissement.

Nous entretenons et soignons notre corps pour qu'il nous fasse vivre le plus tard possible.

Mais pour aller bien au-delà de cette limite, l'autrice imagine un remplacement d'organes issus d'un double de nous-même, d'un clone prévu dès notre conception.

À mon grand regret, Marie Darrieussecq a écrit un roman trop court. J'aurais aimé poursuivre l'immersion avec cette tribu vivant dans les forêts.

À l'instar de ses précédents romans, Notre vie dans les forêts est hors norme, inattendu, déstabilisant.
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Truismes

La narratrice écrit ce texte alors qu'elle est en situation d'urgence. Elle ressent le besoin de coucher sur le papier l'expérience qu'elle vit depuis plusieurs mois. le lecteur sent que c'est difficile, elle semble en danger et dans l'incapacité physique et intellectuelle de mener son projet à bien.

C'est que la narratrice est en phase d'évolution vers l'état de cochon, de porc, de truie.

C'est sur un ton a priori naïf qu'elle nous raconte la progression de sa transformation.

Le thème essentiel de ce court roman est la condition féminine. L'autrice en passe toutes les facettes au crible : le corps de la femme ne lui appartient pas, il est la cible des hommes qui se transforment en prédateurs. Cela s'exprime tant dans le monde du travail que dans le domaine privé. La femme existe pour donner du plaisir aux hommes et assurer leur confort domestique. Marie Darrieussecq évoque la dépendance financière, l'interdiction d'avoir du plaisir sexuel, la maltraitance gynécologique, l'hostilité sociétale à l'avortement, etc. (je ne vais quand même pas tout vous raconter).

Alors qu'elle devient ce que l'on a fait d'elle, une cochonne, la narratrice explore des mondes interdits et décrit l'harmonie à se sentir au diapason de son corps.

Vous avez compris, ce roman est tout sauf un truisme, il est un pavé dans la mare, écrit au milieu des années 1990, bien avant la révolte Metoo et les revendications féministes actuelles.

Mais Marie Darrieussecq ne s'arrête pas là. Elle place son héroïne dans une temporalité de science-fiction ( ??), celle de la prise de pouvoir de l'extrême droite et de la mise en place d'une dictature visant notamment à se débarrasser des minorités. La violence et la négligence faites à la nature n'échappent pas à sa vision globale du 3e millénaire.

Bien que publié au rayon littérature blanche, ce roman est une vraie dystopie, permettant à l'autrice de taper fort sur un monde pas si imaginaire que ça.

Le titre dit tout par son inverse : distorsion de la vérité, fondamentalité du propos, cynisme assumé par la voix ingénue de son personnage. On notera également un magnifique jeu de mots (ça y est, vous l'avez ?).

Ce livre fourmille de trouvailles sous forme d'analogies, chaque mot compte dans ces quelques 160 pages que le lecteur reçoit en pleine face tel un uppercut.

Marie Darrieussecq brosse le portrait décadent de notre société et par contraste avec la candeur de la narratrice, le propos est glaçant. D'autant plus que 25 ans après la parution, le roman est d'une terrible actualité, la réalité s'approchant dangereusement de sa fiction.

Je vous fais la grâce de vous épargner le paragraphe sur le style de l'autrice qui est impeccable, incisif, ciselé et percutant.

C'est un roman d'une intelligence féroce, d'une grande richesse, j'ai pleuré de rire, à moins que ce ne soit de consternation devant une analyse aussi fine du devenir pathétique de notre société.

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La mer à l'envers

J’avais très envie de découvrir la plume de Marie Darrieusecq et j’ai malheureusement un avis plutôt mitigé...



Rose part en croisière en Méditerranée avec ses deux enfants, Rose et Gabriel. Une nuit, le bateau croise une embarcation qui appelle à l’aide. Des migrants sont recueillis sur le bateau en attendant les secours. Rose assiste à la scène. Elle remarque un jeune homme, Younès, et lui donne le téléphone de son fils.



Quelques jours plus tard, elle rentre à Paris et son téléphone sonne. Il s’agit de Younès.



Le thème avait tout pour me plaire. Pourtant j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire.

La plume est assez particulière. Des phrases courtes et beaucoup de sous-entendus. J’ai dû relire des passages plusieurs fois pour être sûre de bien comprendre. On suit l’histoire à travers le regard de Rose et pourtant j’ai trouvé le tout sans émotions.



J’ai trouvé le temps long. Quant à la fin, je suis plutôt restée sur ma faim.



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White

Rêve et réalité se confondent.

Point 0 en antarctique.

Le corps est soumis à une amplitude extrême : froid intense et chaleur suffocante dans les préfabriqués de la base de recherche européenne.

Confinement, hygiène relative, peu d’intimité, la fatigue lamine les individus en quête de solitude.

Marie Darrieussecq nous plonge en immersion dans une forme hallucinatoire de récit, perdu entre le rêve et le vécu.

L’autrice ne se contente pas d’un style acquis, chaque roman est un renouvellement.

White est déroutant. Aussi déroutant que de vivre dans une partie du globe où l’homme n’a pas sa place.
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La mer à l'envers

Lecture mitigée (🎧).



Malgré mon attachement au personnage principal, je n’ai pas réussi à entrer véritablement dans ce roman. Au départ pourtant, l’histoire avait l’air prometteuse. Rose se prend d’affection pour un jeune migrant, Younès, lors d’une croisière avec ses enfants en Méditerranée. Ensuite, impossible de l’oublier tandis qu’elle continue sa vie à Paris. Entre-temps, elle lui a laissé le téléphone de son fils. Ils restent donc en contact, partiellement.



Si la thématique très forte de l’immigration clandestine est abordée avec justesse, celle des nouvelles technologies l’est beaucoup moins. Au cours de ma lecture, j’ai apprécié m’immiscer au cœur des pensées de Rose et ce même si certains jugements de valeurs de sa part m’ont fait lever les yeux aux ciel. En revanche, le sujet des téléphones et de la place des technologies dans nos vies vient se greffer sans réel intérêt pour ma part. Je n’ai pas compris le lien.



Également, la plume est très singulière. Au niveau de la narration, tout est très haché et sous-entendu. On comprends ce qu’il se passe à travers les yeux de Rose, avec une description minimaliste des actions.



En bref, une lecture mitigée pour ma part car une histoire intéressante et prometteuse mais malheureusement la plume ne m’a pas convaincue.


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Clèves

Chaque roman de Marie Darrieussecq a son identité, son écriture.

Dans « Clèves », l'autrice immerge le lecteur dans le dédale des pensées et de la vie de Solange, adolescente.

Le langage est simple. Les paragraphes sont courts fait parfois d'une phrase ou d'un unique mot. Réflexions et actions s'enchaînent rapidement dans la tête de Solange.

Si le roman peut paraître choquant, c'est un récit sans filtre, sans complaisance.

Marie Darrieussecq ne cherche pas le scandale, mais la sincérité.

Son réalisme dérange, à la hauteur des bouleversements et des tortures de la puberté.
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La mer à l'envers

Rose part avec ses deux enfants faire une croisière en Méditerranée. Pendant le voyage, le bateau croise la route d'une embarcation de fortune qui contient des migrants venant d'Afrique qui cherchent à fuir la misère de leur pays pour gagner l'Europe. Parmi les migrants, Rose va croiser le regard du jeune Younès et va sentir une sorte de connexion entre eux. Younès lui demandera un téléphone. Elle volera celui de son fils pour le lui offrir. Puis chacun repart de son côté. Quelques temps après, Younès recontacte Rose. Il a besoin d'elle à nouveau.



Ce fut une lecture en demi-teinte car le point qui m'intéressait le plus, à savoir le sort des migrants, n'est abordé qu'au début et à la fin du roman. Au milieu, on se concentre surtout sur la vie de Rose que j'ai trouvée moins intéressante.

L'autrice a également voulu aborder la question du contraste entre la civilisation européenne et la condition de vie des migrants qui tentent d'échapper à leur sort. Raison pour laquelle on s'attarde sans doute sur le personnage de Rose, que j'ai trouvée assez égocentrée.

Elle nous interroge sur notre capacité à changer les choses. Ne devrions-nous pas tous pouvoir faire quelque chose à notre modeste échelle ?



J'attendais de ce livre d'être bousculée, d'en apprendre plus sur les conditions des migrants et d'être prise aux tripes... mais les émotions n'étaient pas au rendez-vous ! Le rendez-vous est manqué : dommage
Lien : https://mademoisellechristel..
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Être ici est une splendeur

Quand la romancière écrit la vie bien réelle.

Marie Darrieussecq se fait biographe de la peintre Paula Modersohn-Becker.

Une artiste présente une autre artiste.

S’appuyant sur des archives, Marie Darrieussecq retrace la brève carrière artistique de Paula.

La responsabilité de l’écrivaine est grande face à la postérité.

Mais l’intérêt de ce livre est que Marie Darrieussecq va au-delà de la biographie.

Avec retenue, MD exprime les non-dits des échanges épistolaires policés de l’époque.

On devine une identification forte au peintre dans sa liberté et son combat de femme des années 1900.

Un siècle après sa mort, Paula Modersohn-Becker redevient vivante, moderne.

La vie de Paula est un roman.

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Lettre à ce prof qui a changé ma vie

Dans ce recueil nous découvrons des témoignages venant de différentes personnalités envers leurs enseignants. Il s'agit de beaux récits, touchants, inspirants qui sont tous très différents.

Certains vont raconter des souvenirs, d'autres remercier des enseignants précis alors que certains vont remercier différentes personnes qu'ils ont rencontrées tout au long de leur parcours scolaire.

Par ailleurs Plantu participe à ce titre en parsemant quelques dessins au fil des pages que j'ai adoré découvrir.
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La mer à l'envers

Une thématique pourtant intéressante, une histoire qui donne envie d'ouvrir le livre et de s'y plonger mais un style d'écriture auquel je n'ai pas du tout adhéré. L'auteur a un style d'écriture bien particulier : écrire comme on penserait à voix haute, sans dialogue aucun. J'ai vraiment eu du mal. Et je trouve également qu'il y a toute une partie qui n'est pas abordée dans le livre, lorsque la croisière est terminée et que Rose rentre chez elle. Il manque une partie de l'histoire.
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La mer à l'envers

Une première partie de récit assez attrayante avec ses quelques notes sarcastiques et bien trouvées sur ce style de tourisme.

Mais j'espérais aussi en lire plus sur cette partie de sauvetage des migrants.

Alors que Rose est là telle une potiche à chercher le meilleur endroit pour les voir arriver et repartir.



Puis le style se fait moins emballé, le récit s'essouffle et j'ai trouvé quelques longueurs.

Là encore, Rose m'a agacé. Divorcera, divorcera pas ... lassant !



On passe des époques, on fait des bonds dans le temps, ça m'a laissé un sentiment confus.



L'idée originale est bonne, elle aurait juste gagné à être plus développée sur ces positions que prennent nos sociétés face aux problèmes migratoires.



J'étais bien partie dans cette lecture, mais elle est passée d'intéressante à juste jolie, puis à pas très convaincante.
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Truismes

J'avais déjà entendu parler de ce roman célèbre et j'en connaissais déjà la prémisse improbable : l'histoire d'une femme qui se transforme en truie! Mais j'ai été étonnée de découvrir qu'il s'agit en fait d'une dystopie, et donc d'une critique sociale, à saveur politique et féministe. On se retrouve donc quelque part à la confluence de "La métamorphose" de Kafka, de "La ferme des animaux" de Georges Orwell et de "La servante écarlate" de Margaret Atwood.



C'est un roman qui a marqué la littérature française, et j'ai pu aisément comprendre pourquoi. Dès le départ, j'ai vraiment été captivée par la voix de la narratrice. le décalage entre sa naïveté et les abus qu'elle subit pourrait être drôle s'il n'était pas aussi malaisant. Il faut le dire : l'intérêt que ce livre suscite a quelque chose de la fascination morbide et du voyeurisme malsain. le sexe et le racisme sont racontés sans fard, dans cet univers qui dépeint de façon presque parodique les inégalités sociales et les privilèges des hommes blancs – et ce, en 1998!



Toute l'histoire et sa violence peuvent sembler complètement absurdes et gratuites au premier abord, mais lorsqu'on s'y attarde, on découvre qu'elles sont en fait lourdes de sens... À force de se faire traiter comme de la viande, la protagoniste en devient! Mais ironiquement, c'est ce qui l'éloigne du rôle féminin de beauté et de soumission que la société a voulu lui attribuer : elle prend du poids, des poils lui poussent sur le corps et, surtout, elle devient "cochonne", c'est-à-dire qu'elle commence à exprimer ses propres désirs au lieu de se contenter de satisfaire ceux des autres. Et sortir du moule imposé n'est jamais sans conséquences...



C'est un roman très dur, mais en même temps tellement fantaisiste qu'il est difficile d'être réellement choqué. C'est plutôt une fable, une fable très tordue mais fascinante. J'en ressors avec l'impression diffuse et quelque peu troublante d'avoir été roulée dans la boue... et d'avoir aimé ça!
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Truismes

J’oscille entre compassion et dégoût pour cette truie.

Femme ou cochonne ?

Réceptacle de l’assouvissement sexuel masculin au comportement porcin.

Marie Darrieussecq nous emporte dans l’errance d’une truie. Ou d’une femme ?

Ce roman est surprenant et inclassable.

J’ai été mal à l’aise du début à la fin.

Est-ce le mâle en moi qui n’est pas à l’aise ?

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Notre vie dans les forêts

J’ai lu ce livre parce qu’en ce moment, je m’intéresse aux forêts bizarrement, parce que j’avais déjà lu Truismes il y a un an et que ce livre m’avait profondément marquée, troublée et un peu dégoûtée, je dois l’avouer. Sur ma PAL trônait depuis longtemps La naissance des fantômes mais je n’arrivais pas à me résoudre à commencer ce roman dont la couverture et les pages non cornées commençaient à me devenir familières. Alors je suis par hasard tombée sur cette couverture de l’édition Folio, très étrange et un titre plus qu’attirant. Après avoir lu une quatrième de couv succincte, je décidais de me lancer dans la lecture de ce court roman. Alors j’ai commencé ma lecture, et je ne comprenais rien. Cela ne parlait pas de forêts mais d’étranges moitiés, d’une sorte de patient zéro, le « cliqueur », d’un monde de robots. J’étais complètement déboussolée, désarçonnée mais pas du tout de la manière que je le pensais. Je m’attendais à être dans ce sentiment étrange des écritures crues et des histoires étranges mais là… je ne comprenais rien. Les paragraphes s’enchaînaient, sans chapitres, avec une narratrice qui s’interrompait de temps à autres pour reprendre le fil de son récit et nous annoncer ses problèmes de chronologie, d’ordre et de cohérence, semblable au fil de ses pensées. Mais j’ai poursuivi, car un roman où on ne comprend rien au début est plutôt prometteur à mon goût, revenant à ma mémoire mes nombreuses lectures de La passe-miroir. J’ai donc continué et ce récit confus, ce brouillard planant au-dessus des mots peu à peu se désépaississait. Avec ce brouillard qui disparaissait, apparaissait mon amour pour les personnages, mon attachement à ce terme de « cliqueur », à l’appellation de « moitié ». Passées ces vingt premières pages où on ne comprend rien, on découvre une histoire passionnante, ficelée avec brio par Marie Darrieussecq. La manière dont le récit est amené est exceptionnelle parce que la narratrice nous présente ses mots comme étant ceux qu’elle écrit dans un carnet, dans la forêt, avant de mourir. Nous lisons donc les derniers mots de Marie ou de Viviane, son nom de fugitive. Mais pourquoi a-t-elle fui ? De quoi a-t-elle peur ? Pourquoi est-elle dans une forêt ? Que fait cette psychologue dans cette sorte de communauté de fugitifs ? On se pose ces questions au début pour peu à peu y répondre et trouver cette satisfaction de la bonne intrigue résolue. Finalement, ce que Marie Darrieussecq livre ici est un manifeste sur le futur, sur les technologies, une vraie réflexion sur l’indépendance mais aussi les méthodes de la psychologie et la médecine. Je ne saurais dire si j’ai adoré ou non, mais ce que je peux affirmer, c’est que ce roman ne m’a pas laissée indifférente. Je sais que je m’en souviendrais, je n’oublierais pas ce personnage de Marie malgré la rapidité de ma lecture. Un autre énorme point positif qui me fait donc recommander ce roman à toustes est la rapidité que l’on prend à le lire. Il est simple à lire car les confessions de Marie ne sont pas écrites dans une langue complexe ou dure à comprendre. L’écriture de l’autrice est très directe, faite de phrases courtes, nominales et de notes en bas de page rédigées par la narratrice nous rappelant de temps en temps à son écriture. J’aime aussi énormément le geste qui consiste à écrire sur son écriture, la métaécriture en quelque sorte. Elle me transporte et j’ai l’impression avec cette première personne du singulier de moi aussi un peu écrire avec Marie au fur et à mesure que je lis ses mots ou que ce livre m’est déstiné. Alors c’est une lecture qui m’a plu, que j’ai aimée faire, qui va m’amener à aller vivre moi aussi dans la forêt, j’en suis sûre (ou presque car tout ne semble pas idyllique) et qui va me conduire à m’intéresser au travail de Marie Darrieussecq. Clèves s’ajoute à ma PAL fièrement et sûrement. Une lecture que je vous recommande, allez-y sans trop d’attentes, laissez vous surprendre par les mots de la narratrice.

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Clèves

Curieux objet littéraire que ce "Clèves" de Marie Darrieussecq. Premier roman lu de l'auteure, je ne retenterais pas l'expérience et je vais vous expliquer pourquoi. "Clèves" est le nom d'un petit village de quelques centaines d'habitants. Solange est le personnage central de cette histoire sur l'éveil à la sexualité chez les tous jeunes adolescents. le style littéraire de Marie Darrieussecq m'a semblé très répétitif dans l'expression de ses idées sur cette thématique de la sexualité. J'ai l'habitude de lire des livres sur des sujets difficiles mais là, ce roman a créé chez moi une forme de malaise qui ne m'a pas quitté durant cette lecture. La première partie du roman nous conte l'histoire de Solange encore enfant en CM2. Les descriptions des jeux dans les cours de récréation entre garçons et filles m'ont paru hors de propos et même, je dois vous l'avouez, choquantes. On parle de petite fille et je suis désolé mais je n'accepte pas que l'on "érotise" les jeux pratiqués dans les cours de récréation. Je trouve cela malsain. Un enfant ne donne pas une dimension sexuel à ces jeux de découverte. Ensuite, la descriptions du couple de ses parents, un père volontiers libertin qui s'exhibe nu devant sa petite fille, je suis désolé mais ça me gêne terriblement. L'auteure use et abuse de termes triviaux pour décrire Solange, cette fois-ci, adolescente. Les jeunes hommes sont réduit à leurs "bites", mot répété advitam eternam jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Les jeunes femmes sont décrites comme des "cavités, des chattes attendant d'être rempli." Je suis désolé pour vos esprits d'user de ces termes mais Marie Darrieussecq en use et abuse. La sexualité de Solange n'a pas de limite, elle la dépasse et son désir d'être "baisé" ou bien encore d'être "une chienne" est décrite par l'auteure en long et en large avec les termes utilisés précédemment. L'acte sexuel est vu comme étant uniquement une pulsion avec un rapport de domination qui confine à la violence physique et même moral. Comme si Marie Darrieussecq se servait des images éculées de la pornographie, usant et abusant de descriptions très crues qui m'ont ennuyé au possible. Un roman qui fait un peu plus de trois cent pages mais qui aurait pu être réduit à moins de cent pages tant le sentiment de répétition a fini de m'achever. J'ai fini ce livre mais la vision de la sexualité de ces adolescents dans les années 80 avec l'irruption, il ne faut pas l'oublier, du sida. Solange ne se protège pas contre les virus sexuellement transmissibles, elle ne prend pas la pilule et tout cela en menant une sexualité débridée. Tout nous ramène au "cul", à la "baise." le marquis de Sade aurait pu écrire ce livre qui se veut moderne mais qui au final est surtout plombant et ennuyeux. Marie Darrieussecq manque d'imagination et surtout elle perçoit le sexe sans jamais évoquer la tendresse, le fait d'être amoureux, sentimental, même pudique d'une certaine façon dans sa manière de découvrir peu à peu la sexualité. Non un homme ne peut être résumé uniquement à sa "bite" et une jeune femme à sa "chatte." Elle donne l'impression que les adolescents sont uniquement livrés à leurs pulsions et à la satisfaction de ces dernières. Ce livre manque cruellement de poésie, d'inventivité parce qu'il y a autant de façon d'aimer et de vivre une sexualité épanouie sans séparer forcément 'sexe" et tendresse, amour, poésie. Un homme peut être sentimental et respecter sa partenaire. Là encore, l'auteure décrit un rapport de force, une violence, une soumission des jeunes filles au diktat du porno. Vous l'aurez compris, j'ai détesté ce roman sans idée, sans cette magie de la rencontre amoureuse et respectueuse entre hommes et femmes. Ennuyeux, cliché, faussement moderne et volontiers vulgaire, ce sera bel et bien la dernière fois que je lis un livre de Marie Darrieussecq. Apollinaire et ses "exploits d'un jeune Don Juan" était déjà passé par là avec son aspect cru mais autrement plus drôle et léger, sans se prendre au sérieux, fripon et amusant. Tout l'inverse de "Clèves" de Marie Darrieussecq.
Lien : https://thedude524.com/2022/..
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Il faut beaucoup aimer les hommes

Aimer ne veut pas dire être aimée.

Mais plutôt tout accepter.

Marie Darrieussecq inverse les conventions de l'Histoire d'amour.

Dans ce roman, la vision imposée du couple mixte est mise à mal.

La narratrice endurant la manipulation et les trahisons assumées.

Au fil des pages, j'ai souffert avec Solange.

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Naissance des fantômes

Ce livre, dont je viens de commencer la lecture, me fait plonger dans l'atmosphère de "La dame en bleu" dans lequel la protagoniste choisit de s'isoler du monde extérieur et de savourer le silence de son appartement en redécouvrant les petits gestes lents tant négligés.

C'est un livre qui fait découvrir la richesse de la lenteur et de la solitude apaisante.



Dans "Naissance des fantômes", la solitude est imposée par le mari de la protagoniste qui s'en va sans explications et qui la laisse paniquée face à son absence non choisie et non voulue.



Dans une attente croissante, à la fenêtre, elle réalise que la présence acquise d'un mari faisant désormais partie du décor, devient soudainement une sourde absence, tout d'abord physique et au fil du temps psychique, mentale.



J'admire la capacité de l'auteur à décrire, même dans les menus détails, le sentiment de vide qu'éprouve une femme face à la disparition de l'être aimé, pas nécessairement à cause d'une baguette...
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Tom est mort

Il y a une polémique sur ce roman.

Marie Darrieussecq aurait plagié "Philippe" de Camille Laurens.

Oui, et alors.

La mort d'un enfant n'a pas de droit réservé.

Elle n'est pas la propriété d'un seul auteur.

Rien ne se crée : tout se transforme.

Marie Darrieussecq a écrit là une histoire bouleversante.

C'est d'une tristesse incommensurable.

Tom est mort est pour moi le roman le plus puissant de l'autrice.

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Être ici est une splendeur

La première fois que Marie Darrieussecq a rencontré Paula Modersohn-Becker, c'était vers 2010, dans le fichier spam de sa boîte mail : un grand nu peint par l'artiste, une scène d'allaitement qui illustrait une annonce pour un colloque de psychanalyse sur la maternité. En 2014, elle la retrouve dans un musée à Essen. Un autoportrait de Paula (je me permets de l'appeler par son prénom puisqu'elle hésitait entre plusieurs noms) y est exposé, relégué au sous-sol du bâtiment, avec les autres œuvres de femmes.



Marie Darrieussecq a écrit cette biographie parce que cette femme qu'elle n'a pas connue lui manque. Parce qu'elle lui aurait souhaité une vie plus longue et parce que c'est injuste, parce que c'est dommage. Elle réhabilite une peintresse dont le talent, apres sa mort (elle n'a vendu que trois tableaux de son vivant), n'a pas été reconnu au-delà des frontières de son pays natal.



Pourtant, Paula est une pionnière. La première femme à s'être représentée nue, puis nue enceinte. Elle avait une manière unique de peindre les choses, les gens, les femmes, détachée de ce qu'on théorise aujourd'hui sous le nom de male gaze. Traitée de dégénérée par les nazis, beaucoup de ses tableaux ont été détruits.



En faisant se croiser les journaux de la peintre, son mari, le poète Rainer Maria Rilke et Clara Westhoff (femme de Rilke et amie de Paula), Marie Darrieussecq a accompli un travail colossal. Aujourd'hui, Paula a son propre musée, son histoire est enfin contée. Qu'en est-il de toutes les autres femmes qu'on a effacées ou qui n'ont pas pu s'exprimer ? Combien d'œuvres sont encore cachées dans les sous-sol des musées ?
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