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Citations de Marina Tsvetaieva (457)


Cessez de m'aimer

N’oubliez pas : un seul cheveu de ma tête
M’est plus cher que toutes les têtes.
Allez-vous-en… ― vous aussi,
Et vous, ― et vous aussi.

Cessez de m’aimer, tous, cessez de m’aimer !
Ne me guettez plus, le matin !
Que je puisse sortir calmement
Et prendre l’air.

6 mai 1915
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( a propos de la révolution russe)

Tous couchés côte à côte
On ne saurait les séparer.
Regardez : un soldat.
Où le notre, ou le leur ?

Il était blanc - il est rouge :
Le sang l’a empourpré.
Il était rouge - il est blanc :
La mort l’a blanchi
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Le Métier
Bras ployés au-dessus de la tête…


Вras ployés au-dessus de la tête,
Plus haut, toujours plus haut,
Entre nous — distances non terrestres
Qui séparent.
Terres d’azur ! Fleuves célestes,
Là, mon ami est rivé
À jamais.

La route file, les rênes
Étirent leurs nœuds d’argent,
Je ne tords pas mes bras,
Je les tire vers le bas,
En silence. Branches de sorbier,
Buisson dressé pour saluer
Le triangle de séparation, l’envol
Des cigognes.

Filent droit les cigognes,
Filent sans regarder,
Je me drape
Dans ma dignité.
Mort élégante,
Je resterai fidèle à la vitesse d’or de tes ailes,
Dernier appui des grands espaces.


Traduit du russe, par Véronique Lossky.
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De l’ire dans le foie, des rêves qui nous tentent,
Dieu de Fidélité, préserve ta servante.

D’un dur cerceau de fonte — enserre-moi le sein,
Dieu de Fidélité, sois mon ange gardien.

Arrache des buissons les grappes bien trop douces,
De paroles rugueuses fortifie ma bouche…

Mieux que dans la tombe les os des pénitentes,
Dieu de Fidélité, préserve ta servante !

Et pour qu’on puisse entendre le métier tisser,
Ces lèvres qui remuent — sache les bâillonner.

Pour qu’on puisse graver sur la bosse tombale :
« De la Fidélité elle fut la féale » —

Au poteau, là où les chemins croisés serpentent,
Dieu de Fidélité — crucifie ta servante !

11 octobre 1921
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Femmes, priez pour l'âme même
De l'Amour.
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Elle m'a entouré les yeux d'un cercle
d'ombre-l'insomnie.
L'insmonie a ceint mes yeux
d'une couronne d'ombre.
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C'est ainsi que les enfants criant les cris
taisent leur silence.
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Mon "je ne veux pas" est toujours : un "je ne peux pas". Je n'ai pas le choix.
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LA NUIT



Heure des sources dénudées,
heure où l'on regarde les âmes — comme dans les yeux
Ce sont les écluses béantes du sang !
Ce sont les écluses béantes de la nuit !

Le sang a jailli, à l'instar de la nuit,
le sang a jailli, à l'instar du sang,
la nuit a jailli ! (Heure des sources auditives :
quand le monde entre dans nos oreilles, comme dans les yeux !)

Rideau tiré sur le visible !
Accalmie perceptible du temps !
Heure où, disloquant l'oreille, comme la paupière,
nous ne pesons plus, ne respirons plus : nous entendons.

Le monde s'est retourné, tel le pavillon
entier de l'oreille : absorbant les sons
avec le pavillon — avec l'âme entière !...
(Heure où l'on se blottit dans les âmes, comme dans les bras !)
12 mai 1923

p.139-140
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— Où sont les cygnes ?
— Les cygnes sont partis.
— Et les corbeaux ?
— Les corbeaux sont restés.
— Où sont-ils partis ?
— Là où s'en vont les grues.
— Pourquoi sont-ils partis ?
— Pour n'être pas plumés…

— Et papa où est-il ?
— Dors, dors, le Sommeil
Sur son coursier des steppes
va venir nous chercher.
— Où nous emmènera-t-il ?
— Vers le Don des cygnes,
Là , tu le sais, se trouve mon cygne blanc.

9 août 1918
p.95
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J’aime embrasser
les mains, et j’aime
distribuer des noms,
et aussi ouvrir grand les portes,
- toutes grandes – sur la nuit sombre !

La tête entre les mains,
écouter un pas lourd
quelque part diminuer,
et le vent balancer la forêt
en sommeil, sans sommeil.

Ah, nuit !
Quelque part des sources courent ;
je glisse vers le sommeil.
Je dors presque.
Quelque part dans la nuit
un homme se noie.

mai 1916
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Dressé, librement, le cou,
Comme une jeune plante. Qui
Dira le nom, qui – l’âge, qui
- Le pays natal, qui – le siècle ?

Il est incertain et faible,
Le repli des lèvres pâles,
Mais éblouissante la bosse
Du front beethovenien.

L’ovale discret est pur
Jusqu’à l’attendrissement,
La main porterait bien le fouet,
Et – dans l’argent – une opale.

La main, digne d’un archet,
Noyée dans les soies,
Une main incomparable,
une belle main.

Janvier 1913
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Mais maintenant je sais : le Diable vivait dan la chambre de Valérie parce que dans la chambre de Valérie se dressait l'arbre de la connaissance du bien et du mal, transformé en bibliothèque.
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De cornes aucun souvenir, peut-être en avait-il de petites - mais ce devait être plutôt des oreilles.
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Que peuvent faire le bâtard et l'aveugle
Dans un monde où chacun
A son père et des yeux? Où passions
Et jurons traînent sur tous les remblais,
Où les larmes s'appellent rhumes de cerveaux ?
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Là où tout n'est
Que rouille et rance
Toi seul-- tu es
De même essence

Que moi.
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La faute en est aux livres, à ma profonde méfiance aussi envers la vraie vie, la vie réelle. Le livre et la vie, le poème et ce qui l'a inspiré, - grandeurs qui n'ont pas de communes mesures ! Et je suis tellement contaminée par cette méfiance que je ne vois plus - commence à ne plus voir - que le côté matériel, naturel de toute chose. C'est, j'en ai bien peur, la voie directe vers le scepticisme que j'abhorre, mon ennemi !
On me parle d'oubli de soi. "On a enlevé un maillon de la chaîne, il n'y a ni hier, ni demain !"
Bienheureux celui qui s'oublie !
Je ne m'oublie que seule, que dans un livre, penchée sur un livre !
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"Maïakovski, lui, a toujours eu un nom, ce n'est pas qu'il l'aurait eu, il l'a toujours eu. Et son nom a existé avant lui peut-on dire, parce que ce nom, , c'était lui."
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A nouveau la fenêtre,
Où l'on veille à nouveau.
On boit du vin peut-être,
Peut-être on ne dit mot.
Ou deux mains sans raison
Restent inséparables.
Ami, chaque maison
A fenêtre semblable.
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A minuit le soleil m'éclaire
Et l'étoile brille à midi
Sur moi se referme les vagues
De mon superbe malheur
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