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Citations de Marion Muller-Colard (228)


Les hommes ayant souvent fait, depuis Job, l'expérience que la piété ne protège de rien, certains sont tentés de vouer leur vie aux dieux hystériques du pouvoir.
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Elle est souvent rétrospective, la trace du passage de Dieu dans nos vies. Rétrospective et vive.
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Marion Muller-Colard
Ce qu'aucune crise ne pourra nous prendre, c'est le maintenant. Ce maintenant que l'Evangile propose de convertir en éternité. Alors parlons doucement, voulez-vous ? Non pas de ce qui a changé, mais de ce qui a tenu. Non pas des points de rupture mais des points de suture. Non pas de ce que nous avons perdu mais de ce qui est imprenable. Dans ce monde où la répétition inlassable des erreurs se déguise en changement dans un tourbillon si rapide qu'elle parvient presque à nous leurrer, permettez-moi, s'il vous plaît, de ne pas parler de ce qui change, mais de ce qui dure.
(La Croix L'Hebdo no 40, 10 juillet 2020)
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De "l'hospitalité artistique", Jean-François dit qu'elle repose sur la confiance. Quelque chose est confié à un autre. Dès lors, on n'a plus prise. Confier, c'est aussi abandonner. Il a fallu beaucoup abandonner pour que soir dessiné dans un jour nouveau un projet qui n'a jamais été celui de personne. Autre chose qu'un projet : l'accueil simple de ce qui est. Car créer ce n'est pas inventer : c'est laisser venir.
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"Léhaïm", dit-on, quand on trinque, en hébreu. Et c'est tellement plus juste que notre très réducteur "Santé !" "Léhaïm" : "à la vie" ! Et plus précisément encore, puisque le mot est un pluriel : aux vies ! A la vie une et majestueusement arborescente, jetant tous azimuts autour d'elle des ramifications souterraines, aériennes, invisibles peut-être.
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On raconte
que lorsqu'on meurt
on remonte une galerie
bordée des êtres aimés

ces parents ces amis ces anonymes
qui dessinent le sentier

cette houle humaine symétrique
à celle qui
lorsque l'enfant paraît
applaudit à grands cris
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Tom me regarda droit dans les yeux. D'une certaine manière, il paraissait enfin vivant. Il contourna la chaise de son grand-mère pour rejoindre le couloir. Au même moment, mon père jeta sa serviette au milieur de la table, se leva pour faire face à son petit-fils et le gifla en serrant la machoire sous une pression démente.
Machinalement, je portai la main à ma joue.
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C'était ça les machines. Ça annulait toutes les odeurs, ces traces qu'on porte sur soi de ce qu'on a mangé , de ce qu'on a fumé, de ce qu'on a rêvé. De ceux qui nous ont touchés.
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Il faut être patient, pour être Christ - c'est à mon avis la première qualité exigée sur le profil de poste. En Évangile, on appelle les amis de Job des pharisiens. Mais parfois, les propres disciples de Jésus sont obtus à désespérer. L'humain est rétif à la vraie nouveauté.
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En dépit de toute rationalité, mon économie psychique doit un certain nombre de ses défenses à un irréductible reliquat d'irrationnel.
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Nos « forteresses de certitude » – selon l’expression de Tillich que le Satan désigne sous le mot « enclos » – n’ont certes pas été bâties « sur le roc de la réalité ». Mais cette irréalité fut si longtemps la nôtre que nous peinons à découvrir autre chose. « Les dangers qui accompagnent le changement, le caractère inconnu des choses qui arrivent, l’obscurité de l’avenir tout cela contribue à faire de l’homme moyen un défenseur fanatique de l’ordre établi. »*



* Paul TILLICH, Le Courage d’être, Genève, Labor et Fides, 2014.
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Chassez le religieux, il revient au galop. Un galop souterrain qui ne vous prévient d'aucun nuage de poussière à l'horizon avant de vous rattraper finalement, à votre plus grande surprise. Une fois qu'il vous a rattrapés, encore faut-il que vous le reconnaissiez car, depuis qu'il n'a plus le vent en poupe, le religieux avance masqué. C'est un drame de notre modernité que d'ignorer ce fait qui crève pourtant les yeux si l'on sait écouter.
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On venait de me raconter une histoire très triste, mais ce n'était qu'une histoire. La réalité n'est jamais que ce que je peux immédiatement percevoir. Mes souvenirs même sont irréels. Que dire, alors, de la vie lointaine des autres ? Et peut-être faut-il qu'il en soit ainsi pour protéger notre instinct de vie.
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C'est dire si nous sommes aveugles au monde : le massacre des Innocents n'est pas une expérience récente de l'humanité. Mais on ne l'intègre réellement - il ne modifie profondément notre rapport au monde et à l'existence - qu'à condition d'en avoir fait l'expérience soi-même.
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C'est malheureux, mais il n'existe pas de formation universitaire qui prépare à l'impuissance.

J'en ai pourtant fait mon métier, en plongeant quelques années corps et âme dans ce pays inhospitalier qu'est la maladie et la mort qui s'ensuit, parfois.

J'aurais aimé pouvoir ressortir de mes étagères un vieux cours de fac, un livre magique, un grimoire. Quelques aphorismes qui auraient pu faire recette.
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On reconnaît ses amis à ce qu'ils savent supporter la présence palpable du malheur, sans fuir ni ouvrir la bouche en vaines consolations.
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Ceci raconte que toujours nous sommes en même temps crucifiés et déjà ressuscités, et tout tient en un seul corps, en un seul instant, la mort, la résurrection - et l'ascension tourbillonnante qui fait de nous des êtres de chair célestes, des êtres célestes incarnés.
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Marion Muller-Colard
L'instant, pensez-y, ne prend pas de temps. Il vous rehausse et lorsque vous le convoquez, vos morts sont vivants, vos enfants viennent de naître, vous-même venez d'apprendre à marcher et la sensation d'un appui sous vos pieds, l'odeur de l'herbe fraîchement coupée, vous font sentir par tous les pores de votre peau que le monde est solide et beau. Les perles de nos vies, qui ont été si intensément vécues que rien ne peut les prendre.
(La Croix L'Hebdo no 42, 24 juillet 2020)
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Je rêve d'une religion qui nous élève en creusant. Qui atteint la hauteur de l'universel en ayant mis le doigt sur le plus petit atome de la plus infime particule de poussière.
Car l'Evangile nous dit en substance qu'il n'existe pas de métaphysique : Dieu est matière, intra-physique. La Parole est chair, nous dit le prologue de Jean. Le Christ ressuscité a encore un corps dont l'abîme des plaies n'est pas même suturé par la résurrection. Notre erreur a été de considérer que l'invisible était hors de portée et donc, hors de matière. Mais l'invisible, comme le suggère Anne Sibran dans son magnifique récit "Enfance d'un chaman", ce n'est jamais que de l'inaperçu.
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Ce message nous rappelle, après deux mille ans de christianisme, dont trois bons quarts de domination chrétienne sur le plan géopolitique, qu'il ne faisait pas partie du plan des disciples de jésus de suivre quelqu'un qui se laisserait crucifier et accepterait, sans recourir à aucune défense, toutes les humiliations qui le conduiraient à la mort. Ceux qui attendaient le Messie attendaient tout sauf ça. Le Messie est aussi celui qui arrive lorsqu'on est occupé à attendre quelqu'un d'autre.
En réalité, les disciples n'ont jamais suivi Jésus. Ils ont suivi un homme qu'il ont cru être le Messie. Et suivant le Messie, ils suivaient la perspective d'éviter à jamais de nouvelles humiliations, de venir à bout de l'occupation romaine, de venger tous les exils du peuple d'Israël, de jouir d'être du côté des puissants. On avait une revanche à prendre.
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