AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Marion Muller-Colard (228)


Je ne sais pas si cette histoire que je te raconte est une histoire de fautes ou de destin. je sais seulement, Tom, que je devais te la raconter.
Commenter  J’apprécie          20
La santé c'est être pourvu d'un corps oubliable.
Commenter  J’apprécie          20
Ce n'est pas dans le contrat, les choses n'étaient pas prévues ainsi, il y a un Bon Dieu, Madame le Juge. Il n'y a pas de hasard, il y a une Justice, c'était écrit, qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu ? Combien d'apostrophes comme celles-ci trahissent notre postulat plus ou moins conscient que la réalité est enclose dans une logique, un plan, une vision supérieure ?
Commenter  J’apprécie          20
J'ai toujours aimé les gens-hublot, ceux dont on dit qu'on lit en eux comme dans un livre ouvert. Ta mère a gardé cette transparence, c'est une joueuse mais pas une tricheuse: tout ce qui la traverse se lit sur son visage, et c'est comme une offrande.
Commenter  J’apprécie          10
Ce qui me permet de suivre aujourd’hui Jésus comme un Maître, c’est précisément qu’il ne promet pas l’évitement du risque
Vivre la paix d’une bénédiction originelle pour ne pas céder aux tranquillités qui nous privent de la grâce de savoir être dérangés
Commenter  J’apprécie          10
Le danger est bien plus vaste que celui de l'accident, du sort, de la malchance. Il peut être tapi dans ce même foyer où nous croyons abriter nos enfants, sournois, imperceptible comme du monoxyde de carbone (dont l'antidote n'est autre, d'ailleurs, que l'aération). Il se peut que certains adolescents sages, ceux dont les parents aiment vanter la tempérance et qui leur épargnent les nuits blanches dont je n'épargnais pas ma mère, il se peut que ces jeunes-là soient en danger de mort sous nos yeux. Qu'ils soient subrepticement en train de se perdre à trop vouloir nous plaire, en train de se faner à ne pas oser perdre pied et prendre le grand bain de l'existence. Il existe d'épatants bulletins scolaires, d'impressionnants curriculum vitae, que rien ne distingue plus d'une stèle mortuaire.Vous serez rassurés, et eux seront morts sous vos yeux sans même que vous ne puissiez vous en rendre compte (vous dormirez sur vos deux oreilles).
p.43
Commenter  J’apprécie          10
C'est la gifle qui m'a tout appris, d'un seul coup. Comme ci elle avait percé un opercule qui m'empêchait de voir que Marc et Jérôme étaient en couple, que j'étais amoureuse d'une fille, que le bracelet était lourd du poids de cet amour.
Commenter  J’apprécie          10
Je préférais disparaître à mourir. Mourir, c’était s’arrêter d’être et je savais que ça ne suffirait pas. Disparaître, c’était la possibilité de n’avoir jamais été
Commenter  J’apprécie          10
On croit souvent que nos morts ont été plus vivants que les morts des autres.
Commenter  J’apprécie          10
De la Durance, on ne sait pas dire si elle est exubérante ou colérique. Excessivement joyeuse ou ténébreuse. Les avis sont partagés. Au XVIe siècle elle n’attendrissait personne. C’est tout juste, si au lieu d’éclaboussures, on ne voyait pas à sa surface les mille langues du diable narguer les riverains, susurrer des malheurs de crues démentes, d’inondations dévastatrices, de ponts emportés. Quelle sorcière y avait-on noyée qui cherchait sa revanche ? » p 76 a 1
Commenter  J’apprécie          10
On dit que la Durance prend sa source sur la pente du sommet des Anges. On dit aussi que lorsqu’on naît, un ange appose sur notre lèvre un doigt nous vouant à l’oubli. Alors, tout ce qu’on sait sur notre origine et l’endroit d’où l’on vient est effacé de notre mémoire. » p 139 a – 9
Commenter  J’apprécie          10
Une maman qui disparaît est forcément tenue prisonnière quelque part, comment imaginer autre chose lorsqu'on a 6 ans ?
Commenter  J’apprécie          10
La réponse de Dieu à Job :
S’il n’existe aucun système explicatif du mal, aucun dogme ni grigri qui fasse l’économie de notre vulnérabilité, il existe la solidité des montagnes, la fidélité des paysages, le foisonnement végétal qui redonne fidèlement ses fruits à chaque saison. Et nous pouvons appuyer les petits pas-de-porte notre marche précaire sur la stabilité du minéral et le renouvellement du vivant.

« Est-ce par ton intelligence que s’emplume
L’épervier, dit Dieu,
Et qu’il déploie ses ailes vers le sud ?
Est ce sur ton ordre que l’aigle s’élève
Et bâtit son aire sur les sommets?
Il habite un rocher et il gîte
Sur une dent de roc inexpugnable ».
Job 39, 26-28.
Commenter  J’apprécie          10
La plainte, c’est ce que Martin Luther appelait l ´incurvatus in se, le repli sur soi qu’il estimait être le péché par excellence. Si c’est un péché ce n’est pas au sens moral mais à celui d’une illusion qui nous éloigne du réel.
Commenter  J’apprécie          10
Sylvia n'est qu'une ombre à la fenêtre. Ombre chinoise découpée dans le contre-jour du matin. Elle n'a allumé ni lampe, ni plafonnier. Elle n'a rien à voir que la conquête du jour. Prise à témoin dans ce bras de fer du tout petit matin avec l'encre noir de la nuit, elle ne veut pas choisir son camp. Elle ne voudrait ni jour ni nuit, d'ailleurs. Suspendre le temps, l'accrocher à une patère comme un vieux manteau qu'on ne porte qu'en de rares occasions - mais lesquelles ? En quelles occasions Sylvia voudrait-elle arpenter encore la grande scène de la vie humaine, parader sous le regard des autres qui vous disent qui vous êtes ? Sa fille est déjà mariée. Elle est grand-mère à présent. Son fils est mort. p141 et 142
Commenter  J’apprécie          10
Les yeux de Bastien n'ont jamais rien suivi. Ni bébé, ni plus tard... Autrement dit, rien n'a jamais fait naître dans ses yeux l'intelligence du regard. Ses yeux étaient des vitres opaques. Qu'y avait-il derrière ? Pense-t-on jamais à ce qui se joue pour que des yeux luise un regard, pour qu'ils projettent, crachent, apostophent, lancent au monde quelque chose de l'intérieur ? Pour qu'ils parlent, en quelque sorte, qu'ils rendent lisibles le dedans pour le dehors. A quoi voit-on que des yeux regardent ? p.52
Commenter  J’apprécie          10
Peu importe qui est ce défunt, vous voyez bien que c'est quelqu'un, et qu'on peut dire de lui qu'il a été vivant et que cela, vraiment, fait une grande différence de le savoir mort. Il se trouvera toujours quelqu'un pour dire que c'était un type bien. p.31
Commenter  J’apprécie          10
Qui que fût le défunt, il se trouvera toujours quelqu'un pour dire : c'était un type bien. Un type bien, un connard, un homme fidèle, un père aimant. S'il était boulanger, on parlera de son pain. Enseignant, on parlera de ses cours... Il se trouvera toujours quelqu'un pour dire : c'est fou tout de même, je l'ai encore croisé la semaine dernière, on a parlé cinq minutes sur le trottoir, il avait l'air en pleine forme. p.29
Commenter  J’apprécie          10
On n'apprenait pas la mort aux futurs médecins. La mort, comme tout le monde, les médecins l'apprenaient sur le tas. En choisissant la psychiatrie comme spécialité, Clothilde s'était épargné ce bras de fer avec elle, bras de fer auquel étaient voués les chirurgiens, les oncologues, les anesthésistes... p.28
Commenter  J’apprécie          10
Dieu n'a d'yeux
que rieurs.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marion Muller-Colard (619)Voir plus

Quiz Voir plus

Bouche cousu

Comment s'appelle la femme principale de l'histoire?

Amandana
Eva-paola
Marie-line

4 questions
7 lecteurs ont répondu
Thème : Bouche cousue de Marion Muller-ColardCréer un quiz sur cet auteur

{* *}