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Citations de Marion Muller-Colard (228)


Le pourquoi n'est pas une direction, c'est un contre-courant, un contre-temps : il fait remonter les choses vers leur révolu, vers un passé où elles n'ont plus place à prendre. Le pourquoi éloigne trop de l'enjeu du maintenant. Pourquoi mortifère. Au pourquoi Jésus préfère le pour quoi. Le pourquoi est la provenance, le pour quoi la destination. L'allemand dira "wozu", l'anglais "what for", et on verra devant soi un chemin que la question profile avant même la réponse. Pourquoi dépensons-nous tant de temps, d'énergie et de réflexion dans les "pourquoi" ? parce que nous avons peur (...)
Vaine tentative de l'homme de rationaliser le sort, de le maîtrise, le museler, le forcer par les systèmes explicatifs du mal. Systèmes étranges étrangers à Jésus. Pas d'espace, dans ce cloisonnement, pour l'esprit de liberté qui agite ses poumons et attise sa parole. Jésus ignore le pourquoi et répond au pour quoi que les disciples n'ont pas posé.
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Il ne s’agit d’ailleurs plus vraiment de discernement mais d’un abandon doux à la confiance : une invitation au repos, en quelque sorte. Ne nous donnons donc pas tant de peine, ce que nous avons à perdre n’est rien en mesure de ce que nous avons à gagner : une joie inconditionnelle, qui se moque du diagnostic des hommes quant à ce qui paraît vivant et ce qui paraît mort. Une joie parfaite.
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Quand j’étais petite, il n’était pas question de devenir grande, je n’avais ni projet ni ambition, seulement des rêves ; une heure n’en chassait pas une autre, le cadran solaire me semblait figé au zénith pour toujours, j’ignorais volontiers.
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Les discours proclament un savoir, la parole raconte un désir. Les discours amènent ce qu’ils ont trouvé, la parole dit ce qu’elle cherche- quand bien même elle ne saurait nommer l’objet de sa quête.
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Aujourd'hui elle le jurerait, elle donnerait cher pour le toucher encore, elle marchande comme tous les endeuillés, égarés dans la perte, le toucher même une seule fois, jurer à on ne sait qui qu'on y mettra tant de désir, tant de conscience et d'application, que ce geste-là vaudra pour mille et pour l'éternité. Toucher une fois pour remplir une fiole de cette sensation vive, la fermer aussitôt et la rendre hermétique au temps, à son œuvre d'usure, d'érosion, de Grand Pâlisseur sans pitié. p.159
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Au fond, elle était jalouse, oui. Non pas que Bastien puisse lui préférer Clothilde. Mais que Clotilde puisse aimer Bastien mieux qu'elle n'y parvenait elle. Cette pensée la rongeait comme un acide. p.55
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Cette femme n'était que bouche, d'ailleurs elle parlait beaucoup trop et beaucoup trop fort. Comme le jeune médecin, elle ne cherchait pas ses mots : ils étaient là, prêts à l'usage... Faute, culpabilité, parole. Il faudrait songer à dire à ces intervenants de l'urgence que la sidération abolit toute grammaire. On n'y entend plus aucune phrase, seulement des mots. Dites à cette jeune mère : " la naissance tragique de votre fils n'est pas de votre faute", elle n'entendra que "faute". p.37
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Tout le monde n’a pas le don des larmes. Les enfants l’ont. On le leur retire comme un jouet obsolète. Certains résistent, conservent l’art secret de pleurer. D’autres devront apprendre à nouveau, remonter les bras morts de leur vie, retrouver l’art antique des sourciers.
Sylvia n’a pas désappris à pleurer : elle est née sèche.
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Il me semble qu'aucun de nous n'a bougé
pourtant me voici dans ses bras
nouvelle-née, minuscule, hébétée
Par ma naissance inattendue
et contre sa poitrine
dans laquelle résonne encore le gong
de la création
je redis oui
A tout
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Saint Ignace, tout nous sépare
et je ne suis pas venue pour toi
je suis protestant
je suis venue jeûner
prier à ma manière

Seulement tu es là dans ces murs
où d'autres vivent de tes exercices depuis
plusieurs décennies

Ici la Parole se mange
la mâcher est une prière
le silence
une caisse de résonance
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Dieu révèle, par ce simple projet - se laisser mettre au monde par le corps d'une femme - une révolution religieuse qui ne laissera personne tranquille. Ni le principal intéressé, ni sa mère, ni son père voué au scandale et à l'adoption. Ni les athées agacés, ni les croyants déroutés. Ni vous, ni moi.
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Amandana a des parents qui rêve d'avoir une fille qui ressemble à une pile de linge propre. Petit à petit la jeune fille devient adulte , et elle commence à prendre l'habitude d'arriver en retard au repas de famille , ce dimanche la une vérité éclate .

J'ai pas aimé ce livre parce que je n'ai pas trouvé de suspense .
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On côtoie bien des gouffres et bien des merveilles, même en une toute petite vie. Cette immense petite vie de mon fils, que je dois à une grâce que je ne sais pas nommer - une grâce étrangère à toute justice. On côtoie bien des questions et à portée de vie, l'infinie possibilité de débusquer la Majesté.
Majesté de la Création, créativité intarissable du Créateur. Ce Dieu que je renonce à emprisonner dans mes théologies. Et je lui rends grâce aujourd'hui d'avoir ouvert à tous les vents l'enclos de ma vie - de m'avoir fait prendre le risque de vivre.
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« Et elle a tendu son cou vers moi. Ses lèvres. Sa langue. J’ai ouvert ma bouche sans penser à rien d’autre.»
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Le linge se refaisait une virginité dans le tambour des machines à laver
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Aux tranquillisants, je préfère les intranquilles.
Dérangés, dérangeants (...) J'aime leur exigence, leur insatisfaction, ce revers de manche avec lequel ils balayent toute facilité qui tromperait leur vigilance.
"La lucidité est la blessure la plus proche du soleil", disait René Char, et les intranquilles acquiescent.
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L'intranquillité nous voue à rejouer sans cesse,
à créer, recréer.
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Opposant à l'angoisse existentielle nos certitudes fanatiques, aux mouvements aléatoires nos fixations avides de contrôle, opposant aux balbutiements nos discours, aux danses des protocoles, à nos fièvres des remèdes, à nos pérégrinations la voix robotique des GPS, à notre vulnérabilité l'armée pathétique de toutes nos forces rassemblées.

On casse à la mesure même de notre rigidité, nous apprend la fable du chêne et du roseau.
La souplesse est notre seule chance
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Et qu'est-ce qui nous voue à l'intranquillité permanente ? L'autre. L'autre vraiment autre. Pas celui avec qui je bricole une mythologie commune, mais celui qui me raconte une autre histoire. Pas celui qui se glisse tout naturellement dans mes codes et mes langages, mais celui qui parle une autre langue. Pas celui qui me conforte, mais celui qui me dérange. Pas celui que je tolère parce que nous travaillons d'arrache-pied à une connivence basée sur l'illusion du même, mais celui pour qui j'entretiens le désir de la différence.
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Vous mélangez les coulisses privées et l’espace public de la scène ! Il n’y aura plus d’hommes libres pour penser, si tout le monde doit s’occuper des besoins quotidiens…
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