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Citations de Marion Muller-Colard (228)


Ce n'est pas seulement l'amour qui arrive quand on choisit un amoureux. C'est aussi quelque chose qu'on ne choisit pas, un espèce de volcan, une envie folle de toucher quelqu'un et de lui appartenir tout entier. Quitte à mourir
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Un livre touchant, tout en finesse et sanglots retenus sur la difficulté d'aimer durant l'adolescence.
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Majesté de la Création, créativité intarissable du Créateur. Ce Dieu que je renonce à emprisonner dans mes théologies. Et je lui rends grâce aujourd'hui d'avoir ouvert à tous les vents l'enclos de ma vie - de m'avoir fait prendre le risque de vivre.
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Qu'advient-il de nous tous quand nos contrats sont rompus sans qu'on ait eu le temps d'interroger qui , au juste, était censé représenter l'autre partie? Sans que nous n'ayons jamais vérifié si, oui ou non, cette autre partie avait bien paraphé nos exigences et signé un document que nous avions rédigé sans vis-à-vis ?
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(...) je me sens plus proche de cette dernière que de mon adorable grand-mère à la piété superstitieuse qui, du haut de ses quatre-vingt-treize ans, agitait récemment un index indigné en apprenant que je me consacrais à un ouvrage sur Freud : " Attention ma petite à ne pas t'égarer !". Infinie tendresse devant cette vieille et respectueuse dame qui croit en un Dieu que Sigmund Freud pourrait mettre en danger.
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La position intellectuelle la plus honnête, quant à la question de l'existence de Dieu, est assurément celle de l'agnostique. Celui qui admet, sur un si vaste Sujet, ne pas avoir la connaissance. Le croyant et l'athée partagent l'effronterie de faire un pari. Chaque pari est valable car, s'il est autorisé de ne pas croire, il demeure également autorisé de croire. Le croyant croit positivement, l'athée croit négativement, l'agnostique ne croit pas : il voudrait savoir - et il se heurte à un domaine qui ne relève pas de la connaissance. Au sens, du moins, d'une connaissance admissible par tous.
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Je ne sais pas comment Dieu s'arrange avec mes petits arrangements. Je crois simplement entendre, dans le livre de Job, la supplication muette d'un Dieu qui cherche un homme pour le sauver. Le sauver de la relation contractuelle dans laquelle la religion le ligote si souvent.
En Job, Dieu cherche l'homme qui croit en lui pour 'rien', comme le dit perfidement le Satan. Et à la fin d'un long chemin, il trouve un homme qui croit en lui pour 'tout'.
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Tout comme le bonheur, le malheur n'est simplement pas juste. Ce n'est pas une attestation du contraire de la justice, mais simplement de son absence. C'est pourquoi je n'ai pas dit, à l'homme récemment retraité que la maladie contraignait à renoncer à tous ses projets, que sa situation était 'injuste'. Je ne voulais pas suggérer en lui une quelconque cause à cette injustice. Car alors Dieu, après avoir été le bienveillant papa gardien de nos sécurités, serait devenu le grand méchant loup sadique contre qui, à juste titre, Job intente un procès.
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C'est dans son exil aux Etats-Unis que Tillich rédige en anglais 'The Courage to Be'. Il est bien placé pour analyser ce fait ontologique qui met toute vie en tension : "Le penchant naturel vers la sécurité, la perfection et la certitude (...), est biologiquement nécessaire, mais il devient un facteur de destruction biologique s'il nous fait éviter tout risque d'insécurité, d'imperfection et d'incertitude."
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Où trouver le courage d'être lorsqu'on a fait l'expérience que nos grigris ne nous protégeaient de rien ; que le système rétributif faisait défaut à sa propre loi et ne garantissait aucune sécurité à l'homme pieux ; que notre enclos avait pour toute barrière la pathétique superstition que le pire n'arrive qu'aux autres ?
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La réponse de Dieu à Job transcende toute théologie. Nombreux sont les théologiens déçus qui estiment que Dieu répond à côté. Mais n'est-ce pas précisément pour nous entraîner ailleurs que là où nos questions nous font stagner ?
Elle ne dit rien de ce qu'il faut penser du mal, elle laisse vacante la réponse à cette immense question qui nous obsède non sans raison. Elle n'est pas une explication, encore moins une justification. Elle est la plus belle invitation que j'ai jamais reçue. Cette invitation à revisiter, avec le Créateur, les fondements inébranlables de la Création. (p. 85)
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Mourir, c'était arrêter d'être et je savais que ça ne suffirait pas. Disparaître, c'était la possibilité de n'avoir jamais été.
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Pourquoi alors me définir comme agnostique ? Parce que je crois en Dieu, mais je sonde chaque jour un peu plus à quel point je n'ai pas la connaissance de ce Dieu en qui je crois. Et grande sera ma surprise, j'en suis sûre, s'il m'est donné un jour de voir se démêler sous mes yeux la part de Dieu et la part du Diable. S'il m'est donné un jour, non plus de pressentir la Grandeur, mais de la connaître - de renaître avec elle.
Depuis que sont partis en fumée les contrats inconscients dans lesquels j'avais commodément abaissé la Grandeur pressentie dans mon enfance, je m'en tiens à chercher Dieu - et cela m'occupe bien plus intensément.
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Ce qu'on appelle ici miracle, c'est l'inconnu. Le seul connu à disposition des médecins prend la forme d'une condamnation. Tu vois nos pas japonais, l'abîme de l'inconnu tout autour? Il nous effraie. Il est pourtant notre chance. Ta mère a le courage d'interpeller l'inconnu. L'inconnu lui répond.
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Improviser, c'est pouvoir être infiniment.
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La vérité c'est que nous avons tellement gagné à associer atout et vulnérabilité. Nous avons gagné du fil sous nos pas funambules. Beaucoup de rires, aussi. Et l'amitié de nous passer de toute forme de pitié ou de condescendance: je n'avais aucune santé à lui brandir sous le nez, je n'étais pas garde-malade, nous étions vulnérables et nous avions décidé que c'était la meilleure part de nos vies.
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L'illusion d'une fusion, nous l'avons saisie par les cornes dans la corrida musclée de notre propre adolescence, quand nous avons compris que nos parents, non, ne nous connaissaient pas mieux que nous-mêmes. Qu'ils étaient les seuls dépositaires d'une mémoire qui faisait un trou dans la nôtre (notre vie intra-utérine, notre naissance, nos premières années), mais que cette mémoire n'était décidément que la leur, pétrie de toute leur subjectivité, de leurs fantasmes et de leurs angles morts, et que sa restitution relevait tout autant de la mythologie du souvenir, tout au moins d’un mélange impartageable des deux.
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Nombreux sont les théologiens déçus qui estiment que Dieu répond à côté. Mais n'est-ce pas précisément pour nous entraîner ailleurs que là où nos questions nous font stagner ?
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J'ai perdu tout mes cache-misère. A présent, il me reste la misère.
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Dans ma première prière de femme impuissante, toute volonté de contenir l'accident dans une logique échouait. J'avais perdu mes croyances religieuses qui tentaient en vain de rendre lisible une existence indéchiffrable. Je me tenais là, devant l'enfant que la loterie du vivant mavait attribué, et c'était un désir immense qui me taisait tenir debout.
Ma prière n'avait plus rien à marchander, car je découvrais que mon désir était d'ores et déja accompli, et que cet accomplissement ne dépendait pas de la vie ou de la mort de mon fils. Cet accomplissement tenait en sa naissance.
A mesure que les eaux stagnantes de mes superstitions se retiraient, une source jaillissait qui m'emportait soudain sous la force d'une qui évidence inconditionnelle: la vie avait déjà fait son œuvre de majesté. Elle était là, puissante, palpable, têtue, remarquable, palpitante. Elle portait, entre des milliers d'autres, le prénom de mon fils. Entre des milliers d'autres, elle le porterait à jamais.
Nous étions là pour porter la vie et l'ennoblir, et mon fils s'y prenait à merveille, dût-il finir par y laisser sa peau.
Nous étions là pour assurer une puissante résistance au contraire de la vie. Nous étions tous nés d'une injonction divine. Pour le monde comme pour chacun, ce Dieu indifférent à nos comptabilités avait proclamé: «Que la lumière soit! » Et la lumière s'était faite sur la terre. Elle s'était faite sur mon fils, sur chacun d'entre nous, petits êtres vulnérables témoins de l'infinie possibilité de s'extraire du chaos. D'être plutôt que de ne pas être.
Et ceci, ce seul fait de la naissance de mon fils, avait porté son renfort à cette opposition au rien; et ceci ne pouvait simplement pas ne plus être.
Qu'il ait deux mois, six ans ou soixante-dix, l'Autre Dieu qui me soufflait cela s'en fichait à raison. Cet Autre Dieu n'est pas comptable. Seulement, il compte sur chacune de nos vies pour circonscrire avec lui le chaos.
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