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Citations de Martin Page (537)


Il avait peu d'amis, car il souffrait de cette sorte d'asocialité qui vient de trop de tolérance et de compréhension. Ses goûts sans exclusive, disparates, le bannissaient des groupes qui se forment sur des dégoûts. [...] Etre pour un contre était pour lui une insupportable limitation de questions complexes. En plus de cela, il possédait une timidité à laquelle il tenait comme à un vestige enfantin. Il lui semblait qu'un être humain était si vaste et si riche qu'il n'y avait pas plus grande vanité en ce monde que d'être trop sûr de soi face aux autres, face à l'inconnu et aux incertitudes que représentaient chacun. [...] Enfin, si, raisonnablement, il croyait en lui-même, il s'efforçait de ne pas trop croire à ce qu'il pensait, car il savait combien les mots de notre esprit aiment à nous rendre service et à nous réconforter en nous dupant.
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Il avait toujours semblé à Antoine avoir l'âge des chiens. Quand il avait sept ans, il se sentait usé comme un homme de quarante-neuf ans; à onze, il avait les désillusions d'un vieillard de soixante-dix-sept ans. Aujourd'hui, à vingt-cinq ans, espérant une vie un peu douce, Antoine avait pris la résolution de couvrir son cerveau du suaire de la stupidité. Il n’avait que trop souvent constaté que l’intelligence est le mot qui désigne des sottises bien construites et joliment prononcées, qu’elle est si dévoyée que l’on a souvent plus avantage à être bête qu’intellectuel assermenté. L’intelligence rend malheureux, solitaire, pauvre, quand le déguisement de l’intelligence offre une immortalité de papier journal et l’admiration de ceux qui croient ce qu’ils lisent.
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Je suis plus dépendant d'eux qu'ils ne le sont de moi. Je n'ai personne d'autres que ces êtres. Ils sont ce que j'ai de plus cher au monde: le rappel permanent de ma mortalité et de ma fragilité, et de la force de vie qui palpite en moi. Ils me désirent comme personne ne m'a jamais désiré. Grâce à eux, j'ai pris conscience de la beauté de la vie qui bat dans mon coeur. Leur faim est un hommage.
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Je ne supporte pas les discours sur le mode "nous sommes tous en prison, chacun habite sa cellule, la liberté n'est qu'une illusion". Croyez-moi, la prison réelle c'est autre chose, c'est d'une autre nature que nos propres prisons mentales et sociales. L'oublier, c'est abject.
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p.181.

Elle vivait dans un océan anxiogène contrôlé par sa famille, ses amies et son ex (« Je n’arrivais pas à m’en débarrasser »). Elle désirait fuir. Elle sentait qu’elle était à bout et qu’il n’en fallait pas beaucoup pour qu’elle saute par la fenêtre.
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Comme tu vois, je ne suis pas si calme. La violence, je la retourne contre moi. Ce n'est pas plus sain que de la tourner vers les autres.
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Je n'arrive pas à arrêter mon cerveau, à ralentir sa cadence. Je me sens comme une locomotive, une vieille locomotive qui fonce sur les rails, et qui ne pourra jamais s'arrêter, car le carburant qui lui donne sa puissance vertigineuse, son charbon, est le monde.
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Le deuil ne finira jamais, je vais le cultiver comme un jardin intérieur. Je veux rester en deuil de mes parents, de mes amis, de ceux qui ont compté pour moi. C'est un état que j'aime, car il me rattache à ma condition d'homme, il me lie pour toujours à ces êtres, il les rend présents. Et quand je suis en deuil, l'ennui et la solitude se tiennent à distance. (P.88)
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Sous la pluie, le jour n'appartient plus au travail,ni aux paroles banales échangées, ni aux repas ou aux trajets. Les feuilles tremblent,les parapluies s'ouvrent,les Cafés,les cinémas et les librairies se remplissent. (p.19)
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Virgile n'était pas toujours la meilleure compagnie pour lui-même, mais la cohabitation entre ce qu'il croyait être, désirait être et était se déroulait sans trop de disputes.
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-- ... quand tu vas acheter du pain, tu cites du Shakespeare à la boulangère? "Acheter des croissants au beurre ou des pains au chocolat, là est la question." Je préfèrerais que tu parles, toi, pas que tu convoques un foutu grand écrivain. Si tu veux mon avis, c'est trop facile, les citations, parce qu'il y a tellement de grands écrivains qui ont dit tellement de choses qu'on aurait même plus besoin d'exprimer une opinion personnelle.
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La sexualité est ce moment de la vie sociale qui semble pouvoir se passer de dialogue. Les hommes veulent entrer dans le corps de l'autre à tout prix, ils s'en servent comme d'un objet au service de leur jouissance et souvent le plaisir de leur partenaire est accessoire. Ils disent qu'ils font l'amour mais en fait ils se masturbent dans le corps des femmes.
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La pénétration a tout pour plaire, cet emboîtement bien pratique rappelle les jeux de construction. C'est tellement évident. L'être humain aime l'ordre, il range, on l'a éduqué à ça, après tout il a fait des puzzles depuis qu'il a dix-huit mois. Et quel plaisir, n'est-ce pas ? Du plaisir pour celui qui pénètre ? La plupart du temps. Du plaisir pour celle qui est pénétrée ? Moins souvent.
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Ce sont les insectes qui, en âge, en nombre et en territoire occupé, sont les véritables maîtres de la planète. L'organisation sociale des fourmis, par exemple est bien plus performante que ne le sera jamais la nôtre, et aucune fourmi n'a de chaire à la Sorbonne.
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C'est pour cette raison que je vais poursuivre la route avec Pit Agarmen. C'est ma part punk, violente, en colère, et idéaliste.
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"Est-ce qu'artiste est un métier ?"
La vraie question devrait être : " Pourquoi tous les métiers ne sont pas des arts ?". C'est le grand tabou. Il faudrait aller plus loin encore et réinventer les métiers d'exécution , subalternes, aliénants (ou les répartir au sein de la population) (p.90)
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Daria

(...) Je comprends ton désir d'être appelée "écrivaine". On dit bien "chirurgienne", "avocate", "boulangère". La timidité à l'égard de la féminisation dit quelque chose de la position subalterne encore faite aux femmes, et intériorisée par beaucoup d'entre elles. C'est problématique dans le monde des livres. (;;;)
La littérature a besoin des femmes, des pauvres, des minorités, des inadaptés, de toutes celles et de tous ceux pour qui le monde n'est pas une évidence" (p.15)
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Il n'y a pas de plus grande douleur que d'être un ange en enfer, alors qu'un diable est chez lui partout.
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La pluie est le mot de passe de ceux qui ont le goût pour une certaine suspension du monde.
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Devant l'agonie de son portefeuille, il avait imaginé un hôpital financier où l'on pourrait mettre sous perfusion les comptes en banque anémiés.
Antoine en avait parlé à son banquier, mais celui-ci semblait considérer la banque comme une clinique privée.
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