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Critiques de Michaël Le Galli (157)
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Le sang des bâtisseurs, tome 1

Un mini Nom de la Rose en bande dessinée? Pas vraiment, mais des points communs cependant. Ici, l'abbaye est en construction et elle doit offrir une vraie transition du roman vers le gothique, avec une jeune maître bâtisseur, capable de devenir détective quand les meurtres se succèdent.



Elle est charmante cette belle Margot, travailleuse, attentionnée aux autres, particulièrement envers la jeune Jehane, elle n'a peur de rien et se trouve donc capable de s'engouffrer dans les grottes sous l'abbaye pour enquêter sur les meurtres.



Le scénario est sans prétention, les dessins sont élaborés, surtout ceux des bâtiments, le visage de Margot déterminé et, si le sang coule, la neige recouvre tout, ou presque.



A suivre avec le tome 2.

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Batchalo

Février 1939, un campement de Tziganes vient de s'installer dans une petite ville de Bohème. Malheureusement, deux enfants du village ont disparu, dont celui de Josef, un policier. Très vite, la population les tient pour responsables et va les voir. Leur chef, Chachu et Silenka, une femme à fort caractère, leur expliquent que dix des leurs ont également disparus. Il n'y a plus trace d'eux à partir de l'orée de la forêt. En effet, des empreintes ont été retrouvées ainsi que des marques de lutte. Tous pensent que ces enfants ont été enlevés. Plutôt que de s'embrouiller, Josef propose aux Tziganes d'unir leur force afin de partir à leur recherche. D'abord réticents, ces derniers acceptent et ce sera le début d'un long périple pour tenter de savoir ce qu'il est advenu des enfants...



Michaël Le Galli nous offre un très bel album sur la différence culturelle, l'amitié entre deux peuples que tout oppose, la tolérance et la force qu'ils mettront ensemble pour retrouver leurs enfants. Tout comme les Juifs, les Tziganes étaient un peuple que les nazis ont voulu exterminer pendant la seconde guerre mondiale et l'on se rend compte de toute la violence que ces gens ont subie, notamment les camps de concentration. Très bien documenté sur le sujet, l'auteur nous offre ainsi une belle leçon d'histoire, une histoire dramatique et trop peu connue. Sur des tons sépia de toute beauté, un trait finement travaillé et précis et un encrage soigné, ce très bel album nous montre une fois de plus toutes les horreurs de la guerre.



Batchalo... l'horreur dans toute sa splendeur...
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Le sang des bâtisseurs, tome 2 :

La suite de l'aventure de Margot, maître bâtisseur, aux prises avec le chantier de l'abbaye, les départs d'ouvriers qui se multiplient du fait des meurtres et, cependant, le chantier se poursuit.



L'intrigue tourne quand même un peu court, le premier tome ayant dévoilé ou fait entrevoir l'essentiel de ce qui peut advenir.



Les dessins restent de très belle facture même si on voit beaucoup moins le chantier, hormis une grande planche à la page 10, le sang est toujours un peu pâlichon, tout en coulant largement des blessures mortelles dont sont victimes plusieurs protagonistes.



La belle Margot restera-t-elle indemne? Lisez-le pour le savoir.
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Batchalo

Batchalo !

Bonne chance !



Février 1939 . Bohême .

Des enfants ont disparu .

Qui incriminer d'autre si ce n'est ce groupe de cikani installé depuis peu aux abords de la ville .

Villageois et Tsiganes se font face . Le ton monte . La confrontation semble inévitable .

Seulement voilà , de jeunes enfants manquent également à l'appel dans les rangs gipsy , bamboléoooo !

Josef , qui s'inquiète également pour son fils Roman volatilisé , décide de partager le quotidien de ces gens du voyage dont il ignore tout des us et coutumes . Le but ultime étant de découvrir au plus vite la raison de ces multiples évanouissements dans la nature , djobi , djoba !

Gadjo il est , gadjo il restera . La route s'annonce périlleuse en cette période de grands troubles mais pourrait bien présenter quelques bon côtés pour peu que la jolie Silenka daigne poser ses yeux de drabarni - sorcière guérisseuse - sur lui...



S'il est un sujet brûlant par les temps qui courent , c'est bien celui des roms . Daho et sa chanson de soutien «  WE à rom «  n'y ayant rien changé .

Ce magistral récit interpelle tout en éduquant , y a pas de mal à se faire du bien .

Un lourd tribut payé dans les camps nazis et c'est un autre regard porté sur une communauté décimée par l'horreur concentrationnaire la plus absolue .

L'on sent un véritable travail de recherche de la part des auteurs . Preuve en est ce dossier final , confirmant , si besoin était , ce perpétuel sentiment de malaise ressenti tout au long du récit . Difficile de se marrer à l'évocation des travaux de Mengele , d'Auschwitz-Birkenau et autres rappels du même acabit .



Des tons essentiellement ocres et c'est un ciel de plomb qui vient prendre ses quartiers d'hiver sur près de 80 planches .

L'amour , quel qu'il soit , apparaît ici comme un frêle esquif balloté par les flots tempétueux d'une Histoire aussi froidement déterminée qu'un char d'assaut de la Panzerdivision .

Triste histoire en une triste époque...

Incontournable .
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Sept, tome 5 : Sept Guerrières

Sept guerrières était le dernier de cette collection que je n'avais pas encore lu. J'ai un peu retardé l'échéance car les critiques plutôt unanimement négatives ne m'y incitaient guère. Cependant, c'est comme tout : il faut se faire sa propre idée par soi-même.



La lecture de cette aventure de sept guerrières qui tentent de sauver l'héritier d'un trône menacé par les armées perses et byzantines n'a pas été du tout désagréable. Le trait du dessin manque encore un peu de maturité dans la finesse mais cela passe encore.



Ce qui a été réellement impardonnable à ce récit, c'est la grande faiblesse du scénario qui ne surprend jamais. On connaît dès le départ le secret et sa révélation en sera manifestement gâchée. On aurait voulu avoir un peu de suspense. Privé de cela, on devient le simple spectateur de scènes d'action classiques qui s'enchaînent inlassablement. Dommage...



Bref, un titre à oublier qui clos une collection bien inégale.
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Les Damnés de Paris

Paris. Gare Saint-Lazare. Mai 1869.



Je m’appelle Constance Desprez. Je viens de débarquer à Paris en provenance de Normandie.



Mon Dieu, comme cette ville sent mauvais !



Mes parents sont morts du choléra. Je suis à Paris pour retrouver mon fils qui me fut enlevé à la naissance. J’étais jeune et follement amoureuse d’un jeune homme qui m’aimait lui aussi. Lorsque je me retrouvai enceinte, sa famille refusa le mariage. Il était noble et ma famille ne faisait partie que de la petite bourgeoisie. Un arrangement fut passé entre les chefs des deux familles. Mon père accepta l’argent et les terres qu’on lui offrait à condition de m’envoyer m’enfermer pour toujours chez les religieuses et que mon fils soit pris en charge par la famille du père.

Je n’ai qu’un rêve retrouver mon enfant…





Critique :



Tout m’a plu dans ce récit, n’en déplaise à tous ceux qui ont « généreusement » attribué trois étoiles.



L’histoire en elle-même semble tirée de cette littérature populaire et naturaliste du XIXe siècle où la misère était grande pour une très large majorité de la population pendant que des nobles et de grands bourgeois vivaient comme des rois, en étant le plus souvent rentiers. Le livre évoque de nombreuses misères rencontrées par les habitants de l’époque : le choléra, les très nombreux orphelinats, les gamins des rues qui devaient « tirer leur plan plus ou moins honnêtement », les policiers qui n’étaient pas tendres avec la population pauvre, le sort des prostituées, la puanteur de Paris, et j’en passe et des plus belles.



C’est l’occasion de découvrir un Paris en plein changement sous la férule du Baron Haussman, préfet de la Seine jusqu’en 1870, qui va donner à Paris ses larges boulevards qui sont admirés dans le monde entier. Evidemment, le petit peuple de Paris ne voit pas les choses de la même manière. Et puis, des travaux, toujours des travaux, cela sature. Cette mission lui a été confiée par l’Empereur Napoléon III.



Ce récit, c’est aussi l’occasion de rencontrer des artistes majeurs de l’époque : Zola, Nadar, Cézane, Monet, Renoir, …

L’histoire est un drame. Elle se termine forcément mal. Amateurs de « feel good » passez votre tour.



Je voue une admiration sans bornes au travail de Marie Jaffredo. Les dessins de ses personnages, des bâtiments (petit rappel : Marie Jaffredo est architecte urbaniste même si elle a renoncé à ce travail pour se consacrer à la bande dessinée), le travail à l’aquarelle, font de chaque case un tableau. Malgré la dureté du propos, Marie Jaffredo apporte une certaine douceur par les tons de ses aquarelles.



Les auteurs ont mis un point d’honneur à dénicher pléthore de documents sur cette époque et Marie Jaffredo les a exploités au mieux, nous donnant à voir un Paris en pleine transformation. Elle a mis trois ans, oui, mesdames et messieurs, trois ans pour donner naissance à ce bijou, à ce chef-d’œuvre de 120 pages que je souhaite à tout le monde de lire et de le garder précieusement dans sa bibliothèque !

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Les Damnés de Paris

Je le précise une fois de plus, je suis novice en bd et mon billet ne relève donc que de mon ressenti et n'est aucunement basé sur des compétences artistiques ! Ceci étant dit, je me lance, j'ai beaucoup apprécié les dessins que je trouve soignés. Les couleurs, les détails, les expressions sont extrêmement bien rendus. Je me suis attardée sur certaines planches que je trouve particulièrement réussies. Je suis toutefois étonnée qu'à aucun moment il ne soit fait référence à Gustave Caillebotte alors que son tableau le pont de l'Europe est quasiment reproduit dans les premières pages. (étrange, je suis peut-être passée à côté d'une référence).

Je suis moins séduite par le scénario que je trouve un peu léger. Je suis même déçue, je pensais que j'aurais plus d'informations sur la vie des peintres comme Manet, Courbet ou encore des écrivains comme zola, vallès...qui sont juste évoqués. Cette bd reste tout à fait agréable à lire et je ne bouderai pas un deuxième album.
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Sept, tome 5 : Sept Guerrières

Dans "Sept Guerrières", 5e épisode de la saison 1, nous sommes dans un Proche-Orient partagé entre l'imperator romain Valérius et le shahanshah perse Shâpur qui ici font une trêve pour se débarrasser conjointement du peuple Nasamons. L'armée du peuple du désert est balayée par les deux superpuissances de l'Antiquité, et les heures de leur royaume sont désormais comptées... Tandis que les mercenaires crétois, thraces, vandales et sarmates se préparent au siège de la capitale, la reine Tsin'Inan recrute un commando formé par les amazones Tanaïs, Kobyak Yevan, Belyaka, Makosh et Yaga pour exfiltrer son fils Aksamon destiné à épouser sa cousine réfugiée à Jabbaren / Pétra et ainsi à perpétuer coûte que coûte la lignée royale nasamone...

On pardonnera aux auteurs de ne pas appeler un chat un chat, puisqu'ici nous suivons la version fantasmée donc presque fantasy de la chute du Royaume de Palmyre (confère le peplum "Sous le Signe de Rome" de Guido Brignone, avec une Anita Ektberg plus bimbo que jamais en Reine Zénobie ^^)... Nous suivons un schéma ô combien classique mais ô combien efficace : quitter le point A brièvement en sûreté mais en danger mortel court terme, pour rejoindre le point B prétendument en sûreté à long terme en traversant le no man's land plein de périls qui les sépare... La cavale emprunte à "Prince of Persia" et à "Tomb Raider", donc aux "Mille et Une Nuits" et à "Indiana Jones" ! Car oui, une fois de plus le Facteur X vient d'Izza-Maya la fille du vizir ici follement amoureuse du prince, personnage destiné à compléter le groupe des guerrières pour atteindre le chiffre 7 ^^

J'ai beaucoup aimé ce tome que j'ai lu en écoutant la magnifique chanson de Sting intitulée "A Thousand Years"

https://www.youtube.com/watch?v=3V3woe3kuzk

Toutefois je n'accorde pas la 4e étoile pour quelques bémols (mais peut-être que je chipote ^^) :

- sur le fond le relationship drama de Michaël le Galli ne demandait qu'à se développer entre l'humanisme de Sergio Leone et le LGBT de "Xéna, la guerrière" (le plus frustrant étant que les auteurs ont bien senti cela, mais ne vont pas réellement au bout de leurs ambitions)

- sur la forme nulle surprise de voir Francis Manapul le dessinateur américain né aux Philippines oeuvrer dans un style comics qui n'est pas sans rappeler le travail de certains de ses collègues sur la série "La Geste des Chevaliers Dragons", mais il y a des cases où les mouvements qui défient les lois de la gravité m'ont sorti du truc... (bravo néanmoins à Christelle Moulart qui a joliment colorisé l'ensemble, prouvant une fois de plus que les femmes superchromates sont destinées à faire la pluie et le beau sur le milieu ^^)

La cerise sur le gâteau, c'est quand même que le dénouement est bien réalisé :





PS: je ne sais pas ce que Michaël le Galli a fait aux prescripteurs d'opinion, mais ses bons scenarii se font presque tout le temps dézinguer sur la Toile, les moutons de Panurge se chargeant des basses besognes des commissaires culturels dont on se passerait bien...
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L'odyssée de Fei Wong, tome 3 : La nuit des m..

Ce tome 3 intitulé "La Nuit des mécréants" ressemble à s'y méprendre à un récit de la série "Vasco" de Gilles Chaillet, et comme Janus ressemble de plus en plus à Lorenzo Baglioni on se demande à quoi sert Fei Wong qui donne son nom à la série mais qui est désormais plus spectateur qu'acteur récit (voir devient un peu l'Enak de l'Alix incarné par Janus)… Les deux compère sont recherchés par les autorités et cherche à quitter la ville et poursuivre leur périple, sauf que c'est la quasi guerre civile entre les optimates qui veulent renouer avec la passé (« Make Venice Great Again ») et les populares qui veut construire une nouvelle Venise bien meilleure que l'ancienne, et que les meutes de pourritures carriéristes misent sur l'un et l'autre camp dans l'espoir de juteuses récompenses pour services rendus aux vainqueurs. C'est ainsi que Janus est contacté par une ancienne connaissance pour déjouer une tentative d'attentat de la part des Turcs Ottomans en guerre contre Venise (invasion, occupation, choc de civilisation et tout ça), alors que les assassins mamelouks sont toujours à sa recherche pour ramener sa tête au Caire. Intrigues, complots, retournements de situation, péripéties pulpiennes et justice immanente permettent à Janus et Fei Wong de continuer l'odyssée… Sauf que ce tome 3 porte l'étiquette « fin de cycle » : généralement cela veut dire que la fin reste ouverte mais que la série n'a pas rencontrer suffisamment de lecteurs et de lectrices pour être continuée !

Si le récit de Michaël le Galli tient encore bien la route quand même, je suis de moins en moins convaincu par les graphismes de Cristiano Crescenzi qui officie dans une BD franco-belge à l'ancienne sans les qualités de la BD franco-belge à l'ancienne (les auteurs ont-ils eu le temps nécessaire de réaliser ce tome 3 : j'ai comme un doute voire un gros doute)…

PS : anachronisme sympathoche en fin d’album, avec Janus qui cite un philosophe qui naîtra plus de 500 ans après lui ^^
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J'ai tué, tome 2 : François-Ferdinand Archiduc ..

Le concept de cette série, bizarre, autant qu’immoral, est de retracer les meurtres historiques. Ici, sans doute l’un des plus graves par les conséquences qu’il eut : celui de François-Ferdinand d’Autriche, héritier de l’empire austro-hongrois, le 28 juin 1914 à Sarajevo. Le point de départ de la première guerre mondiale.



Le scénariste a choisi de suivre pas à pas les préparatifs, l’arrivée en Bosnie, et l’action funeste de Gavrilo Princip et de ses compagnons. Ce jeune lycéen serbe, élevé dans le culte d’ancêtres prestigieux, voyait dans l’empire austro-hongrois l’obstacle à la création d’un pays des slaves du sud. Avec deux amis, ils franchirent la frontière entre la Serbie et la Bosnie, grâce au concours de militants de la Main noire, cette organisation nationaliste. Ce trio n’avait rien de terroristes professionnels, juste des jeunes exaltés, commettant d’ailleurs quelques impairs au passage.



Cette pérégrination pré-attentat n’a guère d’intérêt. Seules les gaffes involontaires d’un des membres du trio entretiennent l’action. La suite est que trop connue.

A contrario, on apprend que les auteurs de l’attentat, sauf un, ne furent pas exécutés, mais condamnés à vingt ans, car mineurs au moment des faits. Ce qui ne va pas empêcher Gavrilo Princip de mourir en détention de tuberculose.

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L'odyssée de Fei Wong, tome 1 : Les mille et ..

Dans "L'Odyssée de Fei Wong", nous sommes à l'âge des grands explorations maritimes chinoises de la première moitié du XIVe siècle... La flotte de l'Amiral Zheng He, « Grand Eunuque aux trois joyaux », approche des côtes africaines quand un étrange épidémie se déclare. C'est sans aucun état d'âme que l'amiral Hong Bao jette à la mer ceux qui en présente les symptômes. Les survivants ayant réussi à gagner les rivages s'organisent tant bien que mal, et de mésaventures en mésaventures ils ne sont plus que deux... C'est ainsi que le noble Fei Wong et le roturier Jin se retrouvent esclaves avant d'être rachetés par Janus de Chypre, homme de confiance du Sultan Al-Achraf Sayf ad-Dîn Barsbay. Leur destin est de devenir mamelouk donc musulmans et eunuques : pour le roturier Jin c'est une promotion sociale inespérée, pour le noble Fei Wong obnubilé par le culte des ancêtres et la nécessité d'assurer une descendance mâle c'est le drame et il compte bien s'évader avant d'être châtré...

J'ai toujours aimé le travail du très mésestimé Michaël le Galli, toujours bâché par des prescripteurs d'opinion qui ailleurs lèchent le cul d'auteurs surcotés toujours infoutus de raconter une histoire qui tienne debout (suivez mon regard...), et ici il fait dans l'originalité on nous faisant le "Shogun" de James Clavell à l'envers transposé à la fin du Moyen-Âge : nous sommes dans le choc de civilisations (bien vu les phylactères colorés pour indiquer la langue usitée : noir = arabe, rouge = berbère, bleu = mandarin), et les ressortissants de l'Empire du Milieu découvrent les us et coutumes musulmanes avant d'être mêlés au game of thrones cairote sous le règne d'un sultan circassien devenu roi de ses propres mains... (incompréhension face aux Berbères paritaires, stupéfaction de voire les Égyptiens bruns et mat dirigés par des Circassiens blonds aux yeux bleus, incrédulité face aux Pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos ^^)

Les dessins de Cristiano Crescenzi assisté aux couleurs de Filipp Rizzu sont pas mal du tout, mais pèchent un peu par naïveté : la malédiction du classicisme privé du perfectionnisme... (et même beaucoup parfois : qu'est-ce que c'est que ces Africains étrangement bodybuildé dignes de l'imagerie cartoonesque colonialiste ?) Naïf est également le relationship drama de telenovelas : Janus s'intéresse à Fei Wong, et immédiatement sa maîtresse Asijah et son éromène Faraj sont jaloux au point de s'allier à Zayn son ennemi juré pour le faire tomber en disgrâce... ça sent quand même les intrigues de cours pour ne pas dire de harem un peu clichées et/ou kitschounes ^^
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Les Damnés de Paris

Voici une agréable manière de faire un voyage dans le temps, dans le Paris de la fin du second Empire, au milieu de l'effervescence artistique portée par les écrivains, les peintres impressionnistes et la vision architecturale novatrice du Baron Haussmann.



En 1869, Constance Desprez "monte à la capitale" pour tenter de retrouver un fils arraché à la naissance. La jeune provinciale, longtemps séquestrée dans une institution religieuse où sa faute l'a contrainte, apprend peu à peu à faire son chemin, entre les quartiers de Paris en grand chantier et les faubourgs encore très proches de la campagne, où se côtoient les titis parisiens, les métiers des Halles, les journalistes et caricaturistes, les cocottes entretenues, les modèles et surtout les dangers des malfrats et resquilleurs.



Bien plus que la narration que j'ai trouvée assez peu crédible ( surtout dans sa chute plutôt surprenante), cette bande dessinée vaut pour le contexte historique, élégamment dessiné et colorisé de teintes douces aquarellées et de sépia. On reconnait l'inspiration de quelques oeuvres picturales majeures dans les planches, pour un clin d'oeil à Monet, Caillebotte... On y voit la truculence de Courbet, Zola écrire ses Rougon-Macquart, Gambetta électriser les foules aux Folies-Belleville.



En refermant l'album, j'ai été assez peu convainque par l'intérêt de la fiction mais j'ai parcourue avec plaisir ce roman graphique plutôt documentaire.
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L'Odyssée de Fei Wong, tome 2 : Les Seigneurs..

Dans ce tome 2 étrangement intitulé "Les Seigneurs de la nuit" (on fait sans cesse référence à la police vénitienne, mais on ne peut pas dire qu'elle intervienne beaucoup dans le récit), on expédie rapidement le game of thrones cairote initié à la fin du tome précédent en faisant sortir de l'histoire un paquet de personnages, de manière précipitée et même de manière étrange parfois... Janus et Fei Wong sont donc en cavale, et au lieu de se retrouver à Chypre ils se retrouvent à Venise, et l'un comme l'autre veulent rejoindre Constantinople, sauf qu'un Chinois à Venise ça ne passe pas inaperçu !

Je vois le relationship drama qu'on veut construire entre Janus qui a tout donné à sa famille avant de se faire trahir par elle et Fei Wong qui veut tout donner à sa famille et qui risque de se faire trahir par elle... Mais pourquoi y aller du droit de quota de flashbacks, pourquoi insister sur les représailles qu'il veut mener contre les Chevaliers de Rhodes, et pourquoi introduire dans le récit des personnages qui sont vouer à disparaître du récit tout aussi rapidement et inutilement que ceux qui les ont précédés (Giovanni Del Conti et la mascherera Chiara) ? On n'est pas dans un récit picaresque ???

C'est original certes et je reconnais bien le style de Michaël Le Galli, mais je l'ai connu un peu plus inspiré. Les dessins Cristiano Crescenzi sont satisfaisants également, mais il y a beaucoup de coup de crayons pour assez peu de détails finalement, et il faut plisser les yeux pour faire la différence visuellement entre Jin, Faraj, Zayn et l'officier hospitalier !
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Edouard Manet et Berthe Morisot

La rencontre de deux célèbres peintres, Berthe Morisot et Édouard Manet...

C'est ce qu'on choisit de nous offrir Michaël Le Galli et Marie Jaffredo dans ce bel album, sous-titré Une passion impressionniste.

La toute première fois, c'était en 1868.

Nous suivons ces deux artistes qui se croisent. Manet, homme à femmes, éternel incompris dont les oeuvres sont vilipendées et Berthe Morisot que le peintre fascine et dont elle semble s'amouracher. C'est pourtant Eugène, le frère d'Edouard qu'elle épousera.

L'album débute en  1884, à la mort du peintre, Berthe jette sa correspondance au feu... et se remémore les instants partagés avec Édouard.

J'ai aimé cette bande dessinée, même si je pense qu'elle aurait pu compter quelques pages de plus.

C'est quand même une quinzaine d'années d'existence de ces deux artistes qui se trouvent résumées ici, la vie de chacun ou certains événements auraient, sans doute, mérité un autre développement.

A noté, bien évidemment l'excellent travail de Marie Jafredo au dessin.



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Les Damnés de Paris

Le dessin est doux, en lien avec la peinture naturaliste du XIXe siècle, avec des tons légers, aquarellés, des couleurs naturelles. L’histoire elle, se passe en 1869 à Paris, à la fin du second Empire, c’est l’occasion de rencontrer beaucoup de personnages de l’époque, Jules Vallès, Gambetta, les artistes Courbet, Manet, Monet, Renoir… et un des personnages principaux possède un petit air d’Honoré Daumier avec trente ans de moins et bien sûr (Daumier avait 51 ans à l’époque, pour la romance, ça ne pouvait pas le faire), le grand auteur naturaliste de l’époque Émile Zola est évoqué tout au long du récit.

Constance se rend à Paris à la recherche de son enfant naturel, placé en orphelinat. elle découvre la vie de Paris à l’époque, le récit se veut naturaliste, assez dur, comme l’époque l’était, elle va rencontrer Darius, un gavroche, débrouillard et André Gill, un caricaturiste en vogue, proche de Jules Vallès et du milieu culturel underground. L’ambiance est bien traitée au niveau du contexte historique, des mœurs. Le récit a cependant manqué d’un peu de vigueur et de profondeur à mon goût, les personnages sont un peu trop dans les stéréotypes et l’intrigue, et cette histoire d’enfant perdu est cousue de fil blanc, la fin semble être une solution de facilité, on est loin d’Émile Zola, d’Eugène Sue, de Victor Hugo, l’ambition affichée par l’auteur n’est pas vraiment atteinte.

Cela reste une lecture agréable, mais qui ne m’a pas fait vraiment vibrer.
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Batchalo

En 1939, en Bohème, des enfants disparaissent. Aussitôt les villageois accusent les roms sauf que chez eux ce sont des dizaines d'enfants qui ne sont pas revenus, enlevés. Le voyage commence alors pour les retrouver.



Cette bande dessinée nous raconte une bien triste histoire : celle d'une famille de tsiganes sous le régime nazi. Leurs enfants sont enlevés pour réaliser des expériences, les adultes sont parqués dans les camps de concentration.

J'ai trouvé leur périple très émouvant. On ressent leur désir de liberté, la fraternité qui les unit, et leurs croyances qui les séparent des villageois.

Bien sur, la seconde partie de l'histoire, qui de se déroule au tristement célèbre camp de Birkenau, est bien plus sombre.

On termine la bande dessinée par un cahier historique.



Le dessin est très joli, tout en monochromie sépia. Il donne un côté nostalgique au récit.
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Le sang des bâtisseurs, tome 1

Décidément, les énigmes policières au moyen âge donnent des idées. Le Nom de la Rose, Les flammes de l'archange.....



Ici, c'est un dyptique énigmatique sur une série de meurtre assez odieux. Des cadavres sont découverts : le ventre ouvert, éviscérée et parfois le crâne trépané. L'enquêtrice, pour une fois, est une femme, Margot Saint-benoît, maître Bâtisseur. Cette dernière vient remplacer le précédent maître Bâtisseur, victime du sérial killer.

L'héroïne a un chantier important : la construction d'une abbaye... pour le moment son église. Elle doit être dirigé par la soeur du seigneur local, Bertran d'Eyglières de Montrey. Ce dernier veut que l'église soit fini au plus vite pour pouvoir partir pour la Sainte Croisade. Voeux pieux.

Mais pour Margot, ce n'est pas simple : le fait d'être une femme, même compétente, ne plait guère aux hommes du chantier ; des meurtres étranges s'y déroulent ; des visions surviennent à Margot...

Ce qui n'apaise pas l'ensemble des évènements, c'est la chevelure rousse de Margot qui fait supposer, à beaucoup de gens, une complice du Diable. On est bien au moyen âge, dans une zone très rurale (les croyances y sont ferme) et voué au tout puissant Jésus-Christ.



Un polar, donc, qui n'est pas sans rappeler d'autres oeuvres littéraires. Cependant, le scénario est plaisant, l'intrigue n'est pas dévoilé dans ce tome 1. Mickaël Le Galli s'est ménagé le suspense et les lecteurs. Pas trop d'un seul coup, ce qui fait que le scénario n'est aucunement bâclé.

Le dessin de Marie Jaffredo est agréable. Le trait est léger, les couleurs pas trop sombre (et pourtant, elle pourrait l'être pour accentuer les effets dramatiques).



Une série qui s'annonce bien.
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Batchalo

Les Tsiganes comptent parmi les groupes qui, de par leur origine/religion/orientation sexuelle, ont été systématiquement traqués par les Nazis.

Moins connu que celui des Juifs, leur massacre n'en est pas moins dramatique et leur mode de vie particulier est sans doute en partie responsable de cette méconnaissance.

Cette BD a le mérite de tenter de combler cette lacune et on sent que les auteurs ont fait un important travail de recherche afin de relater, le plus fidèlement possible, le calvaire de ce peuple.

Cette histoire est glaçante et pointe du doigt certaines recherches qui ont été conduites par des médecins nazis sur les Tziganes et les jumeaux.

J'ai été touchée et émue même si j'ai trouvé certains ressauts de l'histoire fort peu crédibles, à commencer par la gémellité factice des deux enfants. Je ne vais pas m'étendre cependant, la force des personnages et les messages d'espoir qu'ils portent malgré tout méritent seuls d'être retenus.

Cette histoire poignante est servie par un dessin riche et bien traité mis en avant par des camaïeux bruns, bruns comme le triangle qu'ils portaient sur la poitrine.

Je suis heureuse de voir que les minorités souvent (et pendant longtemps) délaissées du devoir de mémoire apparaissent de plus en plus dans les BD historique. Dans la même veine, je conseille 'Triangle rose' qui raconte le destin des prisonniers homosexuels.
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Le sang des bâtisseurs, tome 2 :

Le tome 2 qui clôt le diptyque de la série "Le sang des bâtisseurs" a suffisamment de bonnes idées pour en faire une lecture divertissante - à condition, bien sûr de ne pas être choqué(e) par les scènes de tortures, éviscérations et autres charmantes mutilations de ce type . Le graphisme très précis joue beaucoup dans le plaisir de lecture.

On reste sur des thèmes assez attendus (sachant que l'histoire se passe au Moyen-Age) et un dénouement plus ou moins cousu de fil blanc.

Ce dont souffre le plus ce deuxième tome est le fait que l'effet de surprise contenu dans le dernier tome n'est plus de mise.



Une lecture agréable malgré tout !
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La guerre des OGM

Le propos est très intéressant, il est des choses importantes à connaître, qui nous concernent tous. Les OGM, sensées subvenir à la fin de la pauvreté dans le monde, à remplacer les pesticides et éviter la pollution, produisent en réalité tout autres résultats, principalement l’enrichissement d’une économie sans éthique.

Je trouve cette bande dessinée utile, mais je suis moins enthousiaste concernant sa réalisation, le graphisme n’est pas transcendant, mais ça ce n’est pas le problème, autant la première partie sur son développement dans le monde est bien menée, la seconde partie concernant le volet legislatif m’a totalement ennuyé, ça fait penser à un diaporama powerpoint et la lecture dans les phylactères est fastidieuse. Le choix du support bande dessinée est peut-être une bonne idée pour toucher un public qui ne s’y serait pas intéressé autrement, mais je me suis dit qu’un article de journal bien illustré aurait été plus efficace, plus subtil, moins manichéen et en fin de compte, plus agréable à lire.
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