Essai à la fois historique et ethnographique sur la couleur bleue.
Nous y apprenons que l'identité d'une couleur est une construction historique et mentale.
En effet à l'époque antique les trois couleurs vues étaient le rouge, le blanc et le noir. C'était également les plus faciles à reproduire en terme chimique.
Puis le spectre des couleurs a changé, leur valeur également par le biais du culte marial, des écrits de Newton et de Goethe. Les couleurs furent valorisées aussi dans le culte par l'abbé Suger alors que d'autres y voyaient trop de lucre.
Un essai fort intéressant et riche, accessible. Quelques répétitions cependant.
Le style est compréhensible et c'est assez vulgarisé à mon sens.
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Ceux qui "mesurent" leur note à Pastoureau devraient considérer qu'il est le seul à avoir fait ce qu'il a fait; il est le Bachelard des couleurs. Quant à ses déconnades sur le cochon, elles n'engagent que ceux/celles qui les croient. BLEU: 5*****
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Le bleu est la couleur la plus rare sur notre planète. Peu de fleurs bleues. Peu d’animaux bleutés. Rien que des être bleuis. Probablement, est-ce pour cette simple raison que le bleu a toujours été l’enjeu de sentiments contradictoires. Dans l’Antiquité, cette couleur est presqu’inexistante, pire, évitée car chargée de vibrations négatives. Mais tout cela changea au Moyen Age quand le christianisme en teint le manteau de la Vierge, quand la royauté en fait sa couleur étendard. Finalement, le XVII° siècle la consacra comme étant « morale » et cela à travers les œuvres des peintres français (de Nicolas Poussin à Simon Vouet, en passant par Philippe de Champaigne). Depuis lors, le bleu est devenu l’une des couleurs préférées, avec des connotations de calme, de sérénité intérieure, d’apaisement. Au point de devenir la référence dominante de certains artistes contemporains (Yves Klein, Jacques Monory).
Michel Pastoureau, médiéviste français, est un spécialiste de la symbolique des couleurs, de l’héraldique également. Le texte est foisonnant, envisageant la problématique de la couleur, et du bleu, en l’occurrence, sous tous ses aspects, de la chimie au symbolisme, du matériel au spirituel, sans oublier les maîtres en couleur, les coloristes, le regard du spectateur. A ce propos, seul bémol à ce opuscule, l’absence d’illustrations pour un texte tout en subtilités. Grave lacune !
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Une histoire passionnante de cette couleur adorée des européens ! Michel Pastoureau est non seulement un historien internationalement reconnu mais aussi un exceptionnel conteur d'histoires.
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Ce petit livre traite de l’histoire de la couleur bleu depuis l’ère préhistorique jusqu’à nos jours : une histoire captivante, pleine de détails insoupçonnés. Michel pastoureau, passionné par le sujet, a écrit d’innombrables livres sur la et les couleurs. C’est donc un fin connaisseur. Pourtant deux critiques majeures me viennent à l’esprit concernant ce livre :
La première concerne les notes abondantes qui se trouvent en fin de volume et dont l’aller-retour avec le texte rend la lecture harassante et énervante : on aurait souhaité qu’elles apparaissent au moins en bas de page.
La seconde concerne des passages entiers, copier collés d’un chapitre à un autre, qui sont de véritables doublons… alors que l’auteur déclare n’avoir pas la place ici de disserter sur certains points.
D’un autre côté je fais également la critique du style assez peu entraînant de l’auteur, qui ne permet pas de contrebalancer l’aspect historique assez fastidieux par moments.
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Après la lecture du livre, on ne regardera plus les tableaux dans les musées avec les mêmes yeux. Et sans doute un peu aussi nos contemporains !
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Les couleurs sont parmi nous, et cela depuis toujours. Nous les percevons mais les couleurs ont à nous dire. Le temps est une lumière qui projette sur elles des reflets, des ombres. Michel Pastoureau nous dévoile l'histoire du bleu qui accompagne celle des hommes. Comprendre ce que voit l'oeil humain au moment où il regarde le monde, sans doute est ce là, l'unique boussole pour traverser les couloirs du temps. Bonne plongée dans le grand BLEU !
Astrid SHRIQUI GARAIN
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Fleur bleue et blue jeans, bleu roi, bleu comme la mer et le ciel qui n’ont pas toujours été considérés comme tels, bleu mal aimé ou bleu couleur préférée, bleu apaisant et rassurant ou bleu éclatant, bleu neutre ou au contraire politiquement connoté, bleu comme les logos de réseaux toujours plus nombreux, bleu des peintures de guerre, fait de guède ou d’indigo, teinture prisée ou délaissée…
Polymorphe, au statut souvent incertain, le bleu s’est patiemment frayé un chemin dans un monde occidental souvent dominé par la triade du rouge-noir-blanc.
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Très beau livre de photographies regroupées autour du thème des couleurs. J'avais été conquis par le petit recueil de Michel Pastoureau "Le petit livre des couleurs" ainsi que ses deux ouvrages concernant plus particulièrement le Bleu et le Noir. Dans ces recueils, Michel Pastoureau nous amène à réfléchir sus notre relation à la couleur et plus particulièrement les différents sens et valeurs que peuvent véhiculer ces couleurs au travers des siècles, des civilisations et des cultures. Cet album de photos tend à faire la démonstration de ses thèses et l'illustration des textes. Il s'agit d'un regroupement de photos, toutes magnifiques, autour d'une même couleur. Parfois la couleur, la teinte générale est donnée par une lumière particulière, un éclairage momentané. Parfois, il s'agira de contraste, d'opposition qui vont mettre en valeur la couleur du thème. Des photos vont nous parler car elles correspondent aux valeurs et sensation que nous avons vis-à-vis d'une couleur, d'autres vont par contre nous obliger à repenser la couleur, son contexte. De nombreuses photographies illustrent le fait qu'une couleur n'est qu'un phénomène physique de longueur d'onde et de perception. Toute couleur est relative et donc par conséquent les valeurs et les sens que nous donnons à ces couleurs également. Livre à feuilleter comme un beau libre d'image et qui au fil des pages nous amène à une douce réflexion.
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Six couleurs , trois cent cinquante photos , pour un ouvrage d’une beauté éblouissante concocté par l’historien des couleurs Michel Pastoureau . Un bonheur des yeux.
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Voilà un ouvrage plaisant, intelligent, drôle, rempli de vie et d'une vulgarisation sensible et toujours bien venue. Michel Pastoureau (faut-il présenter l'illustre médiéviste ?) revient sur son premier ouvrage, ("La vie quotidienne au temps des chevaliers de la Table ronde") écrit en 1976 alors qu'il n'était qu'un jeune historien chartiste. Il le relit à l'aune de l'évolution des connaissances et des recherches intervenues depuis près de 50 ans, des changements de regards (et des fantasmes) de la société sur la légende arthurienne. C'est aussi l'occasion de livrer des pages savoureuses et pleines d'humour sur les affres d'un jeune historien qui voit son premier livre publié, sur les moeurs éditoriales et universitaires. Un livre alerte, simple d'accès tout en étant didactique et passionnant. Dernières pages mélancoliques sur la pratique actuelle de la recherche en sciences humaines : compétition, chasse aux budgets, querelle idéologique... bien lointaine de l'idéal de gratuité, de découverte, d'échanges, de plaisir et de rêvasserie (un mot qui revient souvent) qui a animé, toute sa vie durant, l'auteur.
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Dans ce livre, Michel Pastoureau évoque les circonstances dans lesquelles il à publier son premier livre sur les chevalier de la table ronde dans la collection la vie quotidienne chez hachette en 1974.
C’est pour lui l’occasion de raconter sa vie,certe, mais surtout occasions d’évoquer ces premiers pas en temps que jeune chercheur ainsi que de revenir sur le poids des démârches à effectuer quand on publie un premier livre;
Il revient avec humour sur les coloques et les conferrances ayant entouré sa publication. Et il donne aussi son point de vue sure la recherche d’aujourd’hui et d’hier et ce, je le répète, defaçon très plaisante.
Ça ma plu et c’est à lire;
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'ai tout lu, ou presque, des ouvrages de Michel Pastoureau et les ai en général appréciés malgré son goût pour la synthèse aux dépens de l'analyse --qu'il note lui-même-- et parfois le regret d'analyses plus précises. Mais cette publication m'a mise mal à l'aise. Tout d'abord parce qu'elle hésite entre autobiographie du parcours intellectuel de l'auteur et réécriture du "premier livre". Ensuite parce que, bien qu'il souligne explicitement son héritage familial , fils de... neveu de... petit cousin de..., etc, il ne semble jamais se demander si de Hachette, au service militaire dans le placard doré de la bibliothèque des Invalides, à la nomination aux archives de la BNF en passant par l'élection à l'EPHE à 35 ans et le prix, certes confidentiel, de l'Académie française, il n'aurait pas par hasard bénéficié de quelque regard favorable comme "héritier". Il cite pourtant Bourdieu en toute dernière page. Je connais de fort brillants normaliens, ENS ULM, je précise, , thèse et école française de Rome ou d'Athènes , etc, qui ont commencé leurs classes au fond de la campagne et y sont restés un certain temps. Enfin, tout le début du livre respire trop le ressentiment ou l'aigreur: éditeur (M. S...) , anciens profs, collègues, colloquants, province, défenseurs ou pourfendeurs du loup ou de l'ours, mais aussi téléphone, avion, ordinateur comme paradoxalement machine à écrire et ses papiers pelure et carbones...
Je me suis sentie mieux à partir de la page 97 ou enfin commence une amorce de réécriture de la "Vie quotidienne" , mais une réécriture légère et elliptique qui de toute façon s'interrompt dans les dernières pages pour en revenir à la déploration (Ah l'université d'aujourd'hui, Ah l'inculture généralisée, Ah les étudiants qui ne maîtrisent plus l'écriture manuscrite, Ah les "appels à projet" ( 100% d'accord sur ce point).
J'ai toujours grand plaisir à lire Michel Pastoureau, même ce livre, même quand il se plaint de tout et en définitive peut-être davantage de lui-même. Mais ce livre était-il nécessaire, sous cette forme en tout cas? Même la critique du Monde, quasi obligatoire, ne sait trop quel registre adopter. L'épidictique a ses apories...
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Curieuse entreprise que ce dernier livre du prolifique historien des couleurs,des blasons et des animaux ! Il raconte par le menu la publication de son premier ouvrage dans la célèbre collection (à l'époque ,elle a disparu depuis) « La vie quotidienne » chez Hachette. Ce pan d'autobiographie permet de découvrir les avatars subis par un auteur novice dans la jungle de l'édition ,puis les aventures d'un jeune historien à travers colloques , congrès , dédicaces et rencontre. Il revient ensuite sur le contenu de son livre consacré à la société chevaleresque à travers le cycle arthurien et en actualise le propos.C'est à la fois érudit et très drôle car Pastoureau à la plume caustique et y joint une autodérision bienvenue. Son regard sur l'histoire , les médias modernes sont ceux de sa génération et j'y adhère car faute de partager son talent et son savoir je partage son âge.
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La palette de Michel Pasoureau est inépuisable et son œuvre se décline en arc-en ciel. A travers ce dictionnaire spécialisé il s’attache particulièrement à analyser notre rapport contemporain aux diverses couleurs (par exemple , entre mille, la mutation récente du vert sous la poussée écolo) . C’est stimulant intellectuellement et notre regard s’en trouve enrichi.
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