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Critiques de Michel Pastoureau (442)
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Le corbeau

Un livre documentaire à la fois très complet et détaillé tout en étant écrit de manière simple et compréhensible ; une fois de plus, la science et le talent de Michel Pastoureau donnent naissance à un livre passionnant traitant du corbeau à travers les âges occidentaux.
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Le petit livre des couleurs

Un livre documentaire traitant de l'histoire des couleurs dans le monde occidental, rédigé par le grand Michel Pastoureau. Un livre court impossible à lâcher avant d'en être arrivé au bout ! Un indispensable en tant qu'historienne de formation ; un livre extrêmement riche pour tout curieux.
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La Baleine : Une histoire culturelle

Lire Pastoureau, c'est apprendre des milliers de détails sans s'en rendre compte, grâce à son talent de conteur, à sa plume légère, ses phrases teintées d'humour. De plus, cette collection est bellement servie par de très belles illustrations, qui en font un beau livre à prix plutôt doux !



Alors, finalement, de quoi parle-t-il ? Il étudie les représentations mentales concernant la baleine à travers le temps, de l'Antiquité à nos jours, en restant principalement centré sur l'ère civilisationnelle qu'il connaît le plus, à savoir l'Europe.



Dès l'Antiquité et jusqu'à un Moyen-âge avancé, la mer est lieu de toutes les imaginations et de toutes les peurs. La Baleine est assimilée, et le restera longtemps, à un gros poisson, voire un monstre marin. Facilement confondue avec le cachalot, une connaissance réelle de ses spécificités physiques mettra longtemps à se mettre en place. De Jonas avalé par une baleine aux représentations des bestiaires médiévaux, c'est encore l'imagination qui triomphe. Puis la science commence à gagner du terrain, les études se font plus précises, commencent à distinguer poissons et cétacés, présentent clairement le dauphin, et un peu moins la baleine.



Arrive la période des grandes découvertes, puis le temps s'accélère, on connaît mieux notre héroïne grâce ou à cause de la pêche et de la surpêche.

L’animal mal connu et qui fait rêver devient objet de profit pour l’Homme avide. Jusqu’à la grande prise de conscience. La baleine devient peluche pour enfant, sujet de publicités pour la cause environnementale ou cause de voyages à sa rencontre !



Et grâce à Michel Pastoureau, nous réapprenons à rêver avec de grands yeux naïfs, qu’importe le détail des connaissances scientifiques, le principal est ce que ce grand animal représente pour l’Imagination : une incarnation de cet espace bleu qui nous entoure !
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Rouge : Histoire d'une couleur

J’adore tout ce qu’écrit Michel Pastoureau donc mon avis peut manquer d’objectivité. Je l’ai découvert avec l’ours histoire d’un roi déchu et l’histoire symbolique du moyen âge occidental qui sont vraiment incroyables. J’aime sa façon de présenter ses thèses et de raconter l’évolution de la symbolique, ici de la couleur rouge. Tout coule de source. Je l’ai de plus lu dans la belle édition, agrémentée de superbes images pour illustrer son propos. Ce que j’aime dans les ouvrages de Michel Pastoureau, c’est de ressentir la variabilité des représentations, la transmission et la transformation des symboles, la part de la technologie dans la représentation culturelle et aussi de toucher du doigt le travail de l’historien. C’est un plaisir renouvelé à chaque fois.



Cet ouvrage est séparé en quatre parties: la première qui s’intitule “la première des couleurs” traite de la période couvrant la préhistoire et la haute antiquité. Cette partie parle surtout des technologies qui ont permis de produire et d’utiliser cette couleur dans différents aspects de la vie quotidienne (peinture polychromiques grecques, teintures à Rome…) sous-tendant la thèse qu'en Europe, le rouge a été la première couleur synthétisée. La symbolique associée est de ce fait multiple : force, intensité, vitalité, protection.



Les techniques de teintures. Rouge première couleur aussi. On ne sait pas à quand remontent les premières teintures (5ème ou 6ème millénaire avant JC). Garance (fleur), kermès (insecte), henné (arbuste), pourpre (coquillages). Les teinturiers romains excellaient dans le rouge alors que les celtes et les gaulois savaient mieux teindre en bleu et vert.



La deuxième partie s’intéresse au moyen âge occidental, où le rouge est “la couleur préférée”, sa symbolique étant surtout religieuse et organisée autour de deux “objets” : le feu avec ses aspects positifs (intervention de Dieu, lumière et souffle de vie, amour divin) ou négatifs (le diable et la traîtrise) et le sang avec ses aspects négatifs (violence et impureté) et positifs (sang du Christ et des martyrs qui sanctifie et qui donne la vie).

Ce rouge du sang du Christ a été repris par les croisés, les cardinaux ou encore le pape. C’est le rouge du pouvoir, de la justice, de la chevalerie européenne (dans sa recherche de vaillance ou de beauté). C’est aussi la couleur de la séduction et de la beauté féminine. On voit que c’est surtout une couleur très utilisée et sur-représentée.



La troisième partie s’intéresse à la fin du moyen âge jusqu’au siècle des lumières où le rouge devient “une couleur contestée”. Cette partie reprend les différents aspects du rouge à cette période qui se diversifient entre le rouge, couleur très forte symboliquement, couleur aristocratique, le chronoclasme de la Réforme, découverte du spectre optique, des couleurs primaires. Un chapitre sur la symbolique des couleurs dans les contes m’a particulièrement intéressé.



La dernière partie parle de la symbolique de la couleur rouge depuis le XVIIIe siècle, “une couleur dangereuse ?”. La couleur rouge devient surtout politique, accompagnant les révolutions, symbole du dérangement de l’ordre établi et adopté enfin par le communisme et le soviétisme. Couleur aussi des pompiers, du danger, de la mise en valeur, du désir. Je trouve les analyses sur le monde contemporain toujours un peu en deçà de celles sur les périodes antiques ou médiévales.

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Rayures : Une histoire culturelle

Les rayures, quel drôle de sujet !



Michel Pastoureau nous explique l'utilisation et la compréhension de ce motif dans différentes sociétés, à travers L Histoire, avec érudition mais de manière très abordable.



On rencontre ainsi, au Moyen-Age, tous les exclus, portant des vêtements rayés, signe de leur infâmie : prostituées, lépreux, hérétiques, bouffons.

A partir de l'époque romantique, les rayures gagnent un sens positif, et deviennent signes de fête et de liberté.

Puis on les croise dans le sport (les maillots de foot), l'hygiène (un fameux dentifrice), l'art (les colonnes Buren), le look (la marinière de Picasso), l'humour (Obélix), les zones routières dangereuses...



Par de multiples exemples et des illustrations magnifiques et bien choisies, l'auteur nous offre une initiation à l'art et nous fait ouvrir les yeux sur ce motif omniprésent dans notre société. J'en vois partout, maintenant !
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La Baleine : Une histoire culturelle

"Pour faire rire une baleine; Quand elle a beaucoup de peine

Frottez lui les dents avec un cure-dents

Frottez lui le nez avec un balai." Pour faire rire une baleine, Pierre Chêne.



Ne me regardez pas avec ces yeux de merlan frit, si je vous dis que le "vomi de baleine ", l'ambre gris ( concrétion intestinale du cachalot) se monnaye une fortune, auprès des parfumeurs...



La baleine était considérée comme un monstre, ou comme le Diable par Saint Brendan, un abbé Irlandais... Il fit halte sur une île (en fait, une baleine qui tenta de le noyer). Nul ne sait si l'abbé avait consommé force vin de messe ou du whiskey irlandais ! Il y a anguille sous roche....



La baleine et le cachalot furent pourchassés pour le blanc de baleine, la peau, les os, l'huile... On tire la sirène ..d'alarme?

"Au cours du 20e siècle, plus de 1,5 million de baleines ont été tuées. Certaines espèces, comme la baleine bleue, ont été presque complètement décimées. Aujourd'hui encore, la plupart sont menacées."

Le monde restait muet comme une carpe!



"Moby Dick de Melville", celle de Jonas, puis le "Monstro" de Pinocchio, nous parlent encore de monstres, avant que la baleine ne devienne cet être sensible qui chante sa détresse, dans la mer...

Christopher Clark ( Université Cornell) soutient que, avant que l'homme ne vienne perturber la surface des océans, les chants des baleines pouvaient probablement traverser les océans d'un bout à l'autre.



Seule, la Baleine blanche de Luis Sepùlveda se dressa contre le baleinier Essex du capitaine Achab. Elle va livrer une guerre sans merci aux baleiniers et devenir un grand mythe de la littérature.



Depuis, la baleine est comme un poisson dans l'eau, même si elle a des soucis avec le Japon qui en fait du surimi ou des sushis ? ( Norvège et Islande aussi, à cause des...requins de la finance!)
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Le petit livre des couleurs

Ma couleur préférée, c’est le jaune. Bon d’accord, on s’en fiche…



Un essai sur les couleurs, où les auteurs nous raconte sous la forme d'une conversation l'histoire de celles-ci. Variant selon les cultures, les époques, les régions... C’edt un véritable monde à découvrir.

Un voyage de quelques pages au gré de l'arc-en-ciel (bon, pas vraiment, mais vous verrez ça vous-même). 🌈
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Le corbeau

Plus je lis Michel Pastoureau, plus j'adore ses livres !



Ici, il s'intéresse au Corbeau :



- Dans la première partie, "Le Messager des Dieux", on voit quelle était sa place dans l'Antiquité, que ce soit chez les Romains (c'est un des attributs d'Apollon), chez les Celtes - qui le vénèrent, affilié au Dieu Lug, sous la forme de la Morrigan, sans parler des compagnons fidèles d'Odin, Huginn (la Pensée) et Munnin (la Mémoire). Psychopompe, ces peuples le placent aussi dans les tombes de leurs défunts pour assurer leur passage dans l'au-delà.



- Dans la seconde partie, "L'Oiseau impie", il montre comment ce rôle s'est entièrement inversé au Moyen-âge, bien que le Prophète Elie ait été ravitaillé par deux corbeaux, ses occurrences majoritairement négatives dans la Bible - et surtout dans les exégèses des Pères de l'Eglise (St Augustin notamment) le font haïr.



- C'est à tel point - comme on le voit dans la troisième partie "La Guerre faite aux Corbeaux) - que des massacres de populations entières de ces volatiles sont organisés un peu partout en Europe médiévale, et que jusque très tard, celui qui tuait un corbeau recevait une récompense.



- Dans "Le Temps des Bestiaires" (XII au XIVème siècles), il reprend les descriptions faites dans les différents ouvrages. Ces ouvrages ne sont pas du tout des oeuvres scientifiques, et c'est bien une profonde aversion pour cet oiseau qui se dégage des différents écrits.



- Dans "Fabulistes et ornithologues", il s'écarte des bestiaires et on retrouve le Corbeau tel qu'il est vu dans le Roman de Renart - un peu crétin quand même ! - ou dans la fameuse fable dont la plus célèbre est la version proposée par De La Fontaine.



- Enfin, la dernière partie "L'Avant-couurier de la mort", décrit sa réhabilitation à l'époque des Romantiques.



J'ai appris avec surprise que 7 corbeaux vivent à la Tour de Londres et sont choyés car il existe une prophétie qui dit que tant qu'il y aura des corbeaux à la Tour de Londres, la monarchie tiendra. Il y a vraiment des personnes dont le métier est de s'occuper de cette bande, j'ai vraiment bloqué ! Et puis j'ai aussi appris que la racine "Bran" veut dire corbeau, comme dans les prénoms Brandon et Brenda, mais ça m'a fait surtout penser à - même si Pastoureau n'en parle pas - Bran, de Game of Throne hanté par la présence de la Corneille à 3 yeux et qui finira, tout handicapé qu'il soit, sur le fameux trône tant convoité. Et aussi qu'en héraldique, difficile de savoir parfois si on a affaire à un aigle - romain - ou un corbeau - germain - car le temps a amalgamé les deux symboles, de signification proche à l'époque, en un seul.



On parle aussi du film d'Hitchcock, de Nabuchodonosor, de l'Arbre des Trépassés de Friedrich… Les références et les documents proposés sont nombreux, riches et variés, et la plume de Michel Pastoureau est si légère qu'elle happe tout de suite le lecteur !



Encore un livre de cet auteur que j'ai adoré ! Mon prochain, je pense, sera celui sur l'Ours.







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L'Ours : histoire d'un roi déchu

C'est une étude exhaustive de l'histoire de l'ours en Europe principalement. L'auteur démontre les causes historiques du déclin de cet animal jusqu'à sa quasi extinction. C'est peu glorieux pour l'humain, pour l’Église surtout. L'ours avait dans certaines régions, d'Allemagne ou de Scandinavie un véritable statut divin d'un point de vue chamanique. Mais, au fur et à mesure de la conversion au christianisme de l'Europe du Nord, l’Église a voulu détruire ce qui pouvait lui faire ombrage, notamment le statut totémique de l'ours. Alors, allons-y gaiement, massacrons cet animal, éliminons-le de nos forêts septentrionales. Peu à peu assimilé au diable et à la sorcellerie, le pauvre animal n'avait pas beaucoup de chance. C'est surtout à partir du règne de Charlemagne que les battues s'intensifièrent. Et puis tant que l'on y est, détruisons également la forêt et les arbres. Dès le XIVe siècle, les résidus de la population ursine se retrouvaient dans les montagnes ou plus vers l'est de l'Europe. L'animal, de sa grandeur passée n'était plus qu'une bête de foire maltraitée, montrée de village en village. Et ainsi de siècle en siècle. L'auteur termine par notre époque où quelques dizaines d'ours se retrouvent en survie dans les Pyrénées où les Balkans. Mais, assure l'auteur, dans quelques années on ne trouvera plus que des ours en peluche ou sur les blasons. Les bergers seront satisfaits. Ah oui, il reste encore les loups ! Mais c'est une autre histoire. L'homme reste le seul prédateur en Europe. Victoire pour Sapiens. Mais, une fois qu'on aura supprimé toute la biodiversité, ce qui est en train de se passer, là maintenant sous nos yeux endormis, nous serons bien seuls, et dépourvus de nos racines ancestrales. Toute cette chaine évolutive dont nous descendons que nous foulons au pied est notre patrimoine commun. Et ce n'est pas le capitalisme qui nous sauvera. Comme le dit un proverbe amérindien, quand il n'y aura plus de poissons dans les rivières et dans la mer, à quoi me servirons mes dollars pour manger ?

Allons allons, je m'emporte et m'égare... Le livre de Michel Pastoureau est passionnant, riches en anecdotes et se lit comme un roman. Peut-être ici ou là quelques redondances que l'on pourra lire en diagonale. Et sa conclusion est terrible mais réelle. Pas d'optimisme possible pour l'ours.
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Bleu : Histoire d'une couleur

Document exaustif concernant cette couleur bleue.



L'introduction nous présente la démarche de l'historien.

La perception moderne est elle comparable à celle de nos ancetres européens ? Ou d'autres continents ?

Les couleurs relevées sur les artefacts antiques moyennageux ou de l'époque moderne, du temps de l'éclairage à la lampe à suif, à la bougie ou au pétrole ne sont pas celles retrouvées dans nos musées .



Les écrits racontent ils des couleurs ? ,des luminosités des teintes ? , ou des valeurs ? : clair, sombre, mat ou brillant ?

Par exemple : concernant le noir et le blanc : Ater ou niger, albus ou candidus ?

Le  bleu n'echappe pas à ces errances de traductions successives.



Les bleux, "extraits" du lappi lazzuli ,  de la guede, puis du persicaire à indigo , enfin de l'Indigotier ont été l'enjeu de luttes, sociales et de pouvoir, importantes : des régions entières ont développé une économie florissante avant d'etre releguées économiquement en raison de l'introduction en masse sur le marché d'autres pigments, plus vifs et plus aisés à manipuler . Des autorisations ou tolérances ont fait évoluer les pratiques tinctoriales, après des décennies d'interdictions ou de limitations.



La rançon royale, de Francois premier, capturé par Charles Quint en 1525 à Pavie, a été cautionnee par un riche negotiant en guède.



Nous (re)découvrons l'évolution des modes et représentations symboliques ou pratiques, depuis son antique insignifiance, jusqu'à sa domination absolue dans notre société contemporaine.



La couleur est elle matière ou lumière ? Voila une question theologique d'importance : matière, elle reste diablolique, lumière, elle est d'origine divine . Important sujet à reflexions pour les théologiens !



La découverte du spectre lumineux par Newton en 1665 a bien révolutionné le monde scientifique, mais des réticences et contrepositions ont vues le jour.:"une couleur que personne ne voit n'existe pas".... et pan ! Goethe affirme ainsi la suprématie du sensible sur le scientifique .



Et le bleu cinemetographique ?

Dans "le grand bleu", lenifiante et grandiose Aventure,

dans " Kingkong" :deux scenes exploitent cet environnement

_ une scène dantesque de cauchemar : le frêle navire et son équipage vont ils se fracasser sur les rochers et falaises de l'ile rescapée d'une autre ère ?

_ apres un cahot de violences, une scene tres "fleur bleue" :l'héroïne et kingKong se rencontrent pour la 2eme fois, dans une atmosphère ouatée, nimbée de bleu, court espace temps _lenifiant_ avant la fureur et les violences finales. (*)



Une approximation ou un oubli ? L'heure bleue  n'est pas uniquement l'heure anglaise de la sortie des bureaux ou du travail, temps  où l'ouvrier se délasse quelques minutes au cabaret, mais certainement le temps court, en fin de journée, ou la reflection du bleu atmosphérique est à son maximum ! Prenez une photographie à ces instants et son rendu confirmera cette perception !



Les différents chapitres, chronologiquement ordonnés, ou par thème , sont assortis de documents photographiques commentés.

Pour un lecteur pressé, ces commentaires assurent un résumé structuré et logique du sujet abordé.



Donc, 4,5/5 pour ce document complet, roboratif et un peu étouffant , s'il n'est entrecoupé de textes plus légers .



(*) Kinkong _ 2005_ realisateur :Peter Jackson.
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Histoire des préjugés

Ce livre, rédigé par des historiens spécialistes de différents thèmes, s'attache à décortiquer quelques-uns de nos préjugés. Par exemple, les cochons sont sales, les homosexuels sont efféminés, les hommes ne pleurent pas, les vaccins sont dangereux pour la santé, l'art contemporain n'est pas de l'art. Ce florilège montre la diversité des thèmes abordés. Les différents historiens se sont attachés à retracer l'histoire des préjugés et tentent de nous faire comprendre pourquoi ces idées reçues se sont installées dans notre inconscient collectif. C'était une lecture très intéressante, parfois amusante, mais qui le plus souvent nous interroge très personnellement sur tel ou tel préjugé. En effet, on peut se croire très ouvert, sans préjugé mais en réalité en lisant le livre on se dit parfois : "Ah mais moi aussi parfois je pense cela". Donc c'est un livre utile, qui ne règlera certes pas les problèmes mais qui permet au moins d'en prendre conscience et ce n'est déjà pas si mal.
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L'Étoffe du diable : Une histoire des rayure..

L’histoire de la rayure du Moyen-Age à aujourd’hui à travers la société, la religion, l’hygiène, l’héraldique, les prisonniers, les majordomes, les zèbres … Un livre riche et documenté grâce auquel on apprend beaucoup tout en se divertissant. Toujours un plaisir de lire Michel Pastoureau qui sait parfaitement nous faire partager ses travaux de recherche.
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La Baleine : Une histoire culturelle

Je me suis fait plaisir : moi qui ai plutôt l'habitude de lire Michel Pastoureau en poche, j'ai acheté cet ouvrage en grand format, pour profiter des illustrations. Et j'ai plutôt bien fait, tant c'est autant un livre d'histoire scientifique qu'un ouvrage d'art grâce à l'iconographie abondante : mosaïques siciliennes antiques évoquant la profusion et le foisonnement de vie sous les mers, enluminures médiévales à vocation théologique reprenant le récit de Job avalé, encyclopédies savantes des Lumières cherchant à rationaliser et à classer la baleine dans le monde vivant, illustrations terrifiantes des romans de Jules Verne, figure du monstre dans les films du XX ème siècle tel Moby Dick, peluche mignonne pour enfants ou personnage sympathique de contes, jusqu'au symbole contemporain sur les affiches d'ONG ou des œuvres d'art de la destruction de l'environnement et de la biodiversité par l'homme... Tout l'exposé scientifique de Michel Pastoureau sur notre conception culturelle de la baleine peut ainsi s'illustrer par l'image.

La baleine est de mieux en mieux connue au fil de l'histoire, mais sa représentation est toujours celle d'une immense créature plutôt ronde à la bouche grande ouverte, crachant de l'eau, et à la queue pisciforme.

Si les images éblouissent par leurs couleurs, leur symbolique, leur variété, leur expressivité, j'ai néanmoins refermé l'ouvrage avec un sentiment de tristesse et de mélancolie, puisque ces géants des mers, même si on les connaît bien désormais scientifiquement disparaissent des océans et ne seront peut-être plus qu'un souvenir, dans les images justement. Une mélancolie comme le chant des baleines qui m'évoque la fragilité.
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La Baleine : Une histoire culturelle

C'est toujours un plaisir de découvrir les ouvrages de Michel Pastoureau qui sont à la fois très riches, assez didactiques dans leur construction et absolument passionnants. Celui-ci ne fut pas une exception, et pour peu qu'on apprécie les animaux, c'est une véritable mine d'or.

L'originalité du propos dans cette série est qu'on en apprend surtout beaucoup sur l'évolution de nos civilisations dans nos rapports à cet animal.

Grâce à son approche chronologique, l'auteur nous montre comment la société est passé de la crainte absolue de cet animal gigantesque à la compréhension de l'urgence de préserver cette espèce - en passant par la vision du capitaliste et consommateur naissant qui a mené à l'extinction de certaines espèces, comme exposé dans le roman d'Herman Melville, qui figure d'ailleurs dans ce livre.



Les iconographies sont magnifiques et contribuent à l'émerveillement du lecteur (du moins, ça a été mon cas). Le texte est très dense, c'est le genre d'ouvrage pour lequel j'aime habituellement prendre mon temps.



Je remercie les éditions du Seuil et Babelio pour ce partenariat Masse Critique.
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Jaune : Histoire d'une couleur

Couleur joyeuse, ou signe diffamatoire. Des tenues féminines de l’Antiquité aux taxis new-yorkais, le jaune a de tous temps été une couleur controversée. Le dernier essai dédié à l’histoire d’une couleur reprend la construction des précédents et fait voyager le lecteur avec brio à travers l’histoire, l’histoire de l’art, la sociologie et l’anthropologie européenne et se lance à la reconquête d’une teinte mal-aimée.
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La Baleine : Une histoire culturelle

Michel Pastoureau est "spécialiste de la symbolique et de l'histoire culturelle des couleurs, des emblèmes, de l'héraldique et des animaux."

Je suis toujours friande de ses ouvrages sur les couleurs : son petit essai (2005) et ses 'beaux livres' reliés (bleu, noir, vert, rouge, jaune, blanc).

Il est également l'auteur de bestiaires, publiés notamment aux éditions du Seuil. Celui consacré au loup m'avait enchantée, celui sur le taureau m'avait déçue, ennuyée.

.

Effrayée et fascinée par les baleines (probablement depuis le film 'Pinocchio' de Luigi Comencini), j'ai choisi cet ouvrage lors de la dernière MC 'non-fiction'.

Même ressenti qu'à la lecture du 'Taureau' : un début passionnant, de l'Histoire de l'Art simple, à mon niveau, avec des illustrations sublimes - mosaïques, cartes, sculptures (parfois malheureusement tronquées par le milieu de page).

Mais hélas, le propos se transforme en leçon de choses (poisson/mammifère, cachalot/baleine, pêche/chasse), tourne en rond, radote, et se focalise trop sur l'aspect économique de l'industrie baleinière.

.

J'aurais aimé trouver davantage d'histoire des arts, mais le titre, qui promet plus généralement une 'histoire culturelle', ne ment pas.

On trouve quand même à la fin quelques références littéraires : le tant attendu 'Pinocchio' (Carlo Collodi, 1881), et 'Moby Dick' (Herman Melville, 1851), bien sûr, que je ne lirai pas, parce que je n'aime pas les romans d'aventure, surtout dans l'eau.

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Merci à Babelio et au Seuil.
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Le roi tué par un cochon : Une mort infâme aux ..

Une œuvre complète quoique plus scolaire que la plupart des essais de Pastoureau qui va à travers un événement aujourd'hui méconnu brosser le portrait d'une époque et l'éclairer de l'œil du sémiologue. Poussé, soigné, intéressant mais aussi répétitif et aride qu'un mémoire.
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Le petit livre des couleurs

Depuis 2020, on est rentrés dans une ère de soft design où les couleurs se font pastels, discrètes...élégantes....mais peut être un peu fades ? Est-ce qu'on ne manquerait pas un peu de couleur en ce moment ? Est-ce que ce n'est qu'un détail ? Ce livre montre que non : les couleurs ont une force symbolique, historique, sociétale...elles offrent un autre mode de lecture, pour qui sait les décoder.

Ça se lit très rapidement, facilement, mais ça n'enlève rien à l'intérêt du sujet. Ça ne répond pas à de grandes questions existentielles, non, mais ça permet de mesurer la force des couleurs, et la place qu'elles occupent dans la construction de notre identité. Une lecture vraiment chouette.
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La Baleine : Une histoire culturelle

Un bel ouvrage, couverture souple, au format 19x24 cm, 150 pages.

Michel Pastoureau qui a l’habitude de l’exercice de vulgarisation nous dresse un portrait allant de la préhistoire à nos jours, à travers les récits réels ou imaginaires, la mythologie, la cartographie, l’iconographie, la littérature, le cinéma, l’art, l’architecture…

Cependant, j’ai trouvé beaucoup d’éléments redondants au fil des pages. Ensuite même si l’auteur explique son choix, il se consacre essentiellement à la zone européenne ce qui pour moi passe à côté d’un ouvrage qui aurait pu être beaucoup plus riche.

Mais il faut reconnaître que l’on apprend beaucoup et facilement et que les illustrations sont nombreuses et variées.

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Le roi tué par un cochon : Une mort infâme aux ..

Une occasion de découvrir le XIIe siècle, une époque de grands changements, en commençant par la mort d'un jeune roi, Philippe, décédé suite à un accident de cheval provoqué par le passage d'un cochon. Le texte est accessible mais très riche en informations. L'auteur part de l'hypothèse que ce simple accident va largement influer sur l'histoire d'un royaume en construction.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
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