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Critiques de Michel Rabagliati (375)
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Paul à Québec

Michel Rabagliati nous livre son sixième opus d'autobiographie de la série des Paul. Ici, comme d'habitude avec les autres albums de la série, le thème abordé jongle avec la nostalgie et l'humour, mais l'ambiance est franchement plus lourde car Paul assiste à la lente décrépitude de son beau-père terrassé par le cancer et son lent mais irrémédiable travail de sape et de destruction.



Comme toujours, l'auteur excelle dans sa manière de raconter les petits riens de la vie mais qui impressionnent tant ceux qui les vivent. On ne peut que se reconnaître dans les tableaux décrits si l'on a déjà été confronté à la situation de la perte d'un proche par maladie.



Le dessin noir et blanc est toujours superbe, très finement observé dans le détail, avec des représentations imagées parfois sublimes (je pense au dessin du médicament qui diffuse dans le corps par exemple).



Si vous ne connaissez pas les autres albums, sachez qu'il est sûrement le moins léger et que l'auteur à choisi ici de plus laisser parler son dessin que les personnages et cela convient parfaitement au propos lorsqu'il s'agit de décrire des ambiances lourdes où la mort est proche.



Un auteur à découvrir, à continuer d'aimer ou à redécouvrir, plein de sensibilité et de poésie, de plus "avec l'accent canadien" qu'on a l'impression d'entendre dans les bulles, c'est un vrai petit voyage dans l'espace, le temps et les sentiments.



Bravo au lauréat du prix Fnac d'Angoulême 2010 que j'ai eu l'occasion de rencontrer lors d'une séance de dédicace, qui nous offrait à tous gentiment des badges multicolores à l'effigie de Paul et qui est vraiment d'une chaleur et d'une sympathie très recommandable, du moins c'est mon avis, c'est à dire, pas grand-chose.
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Paul à la campagne

Paul À La Campagne est le premier album de la série autobiographique de Michel Rabagliati, qui s'exprime tant par le texte que par l'image avec beaucoup de justesse et de poésie.

Dès les premières pages vous serez plongés dans l'atmosphère québécoise et les expressions typiques du pays qui soufflent un vent de fraîcheur incroyable.

L'album présente deux histoires, celle qui donne son nom à l'album ainsi qu'une seconde intitulée Paul Apprenti Typographe.

Dans chacune d'elles, l'auteur nous relate de façon intimiste ses souvenirs avec à la fois une pointe d'humour et de nostalgie.

Dans la première histoire, la scène de la sortie à la campagne en voiture me rappelle beaucoup celle du film C.R.A.Z.Y. qu'elle a peut-être inspirée d'ailleurs.

Un des intérêts de cette autobiographie graphique réside dans le fait que l'auteur nous expose certains de ses propres souvenirs d'enfance ou d'adolescence (faire le dur en tirant sur les tourterelles puis être rongé par le remords pré-écolo à peine l'oiseau abattu, le décès du père d'un copain qui fait la une des journaux, etc.) qu'il confronte avec ceux que sa fille est en train d'acquérir sous ses yeux de jeune papa, le tout avec beaucoup de tendresse et de nostalgie au moyen du prisme du changement de perspective que l'on a lorsqu'on devient père.

La seconde histoire a valeur documentaire car elle nous conte les ficelles d'un métier aujourd'hui disparu, celui de typographe dans les années 1970, maintenant que l'ordinateur est venu planifier tout cela.

C'est un fourmillement d'anecdotes et de scènes cocasses avec ce regard à la fois naïf, tendre et distancié.

On jubile à redécouvrir ces gigantesques machines oubliées.

Michel Rabagliati perfectionnera encore son style narratif dans les albums suivants (d'où mes 4 étoiles et non 5), quant au dessin, il est déjà au top, noir et gris optique (la technique du gris est un peu différente dans les derniers albums parus) à la fois simple, stylisé et bourré de détails, un vrai régal, mais tout ceci est affaire de goût, et ce n'est là que mon avis, c'est à dire, pas grand-chose.



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Paul au parc

Fin des années 60. Le Québec vit des moments troubles avec le FLQ (front de Libération du Québec) qui, via de multiples actions, sèment le chos. Paul, lui, est encore loin de tout ça. Adolescent, il mène une vie paisible entouré de ses parents et sa sœur. Mais aussi de sa grand-mère et grand-tante qui habitent juste en face, au grand dam de sa mère qui n'en peut plus des allées et venues intempestives de sa belle-famille. Insouciant, Paul passe du temps à jouer au parc, sort avec la douce Hélène, découvre la bande dessinée, s'initie à la musique. Lors d'une de ses ballades au parc, il tombe sur des louveteaux et ne tarde pas à devenir louveteau lui-même de la sizaine des bruns. Là, il va faire de belles rencontres, que ce soit chez les jeunes ou les éducateurs...



Au cœur d'un contexte politique chaotique, Michel Rabagliati nous dépeint de nouveau un pan de la vie de Paul, personnage largement autobiographique. Il nous narre aussi bien le quotidien de l'adolescent via ses émois amoureux, ses découvertes artistiques ou encore son année chez les louveteaux. Une année forte en émotions... Ce tome, tout à la fois rafraîchissant, tendre, touchant mais aussi tragique, dépeint, tout en sobriété et simplicité, le quotidien, les petites choses simples comme les grands drames de la vie. Graphiquement, le trait sobre ainsi que les planches monochromes se révèlent efficaces et apportent un brin de nostalgie.
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Paul à la maison

Août 2012. Après quelques emplettes au supermarché du coin, Paul se rend à la résidence "Les Tilleuls", un complexe pour personnes âgées autonomes, à Ahuntsic. C'est ici que vit dorénavant sa maman, depuis ses deux divorces et sa dépression. Un petit appartement assez impersonnel où rien ne change à part les titres des romans en cours de lecture. Elle ne sort que rarement, se plaignant à Paul de ne croiser que des petits vieux. Depuis son intervention chirurgicale pour traiter un cancer, elle souffre de douleurs dans le ventre. Paul la rassure en supposant que ce doit être normal...

Une fois rentré chez lui, personne n'est plus là pour l'accueillir, à part sa chienne, Biscuit. Divorcé et à nouveau célibataire, sa fille devenue autonome, Paul vit désormais seul dans une petite maison...



Un neuvième tome des aventures de Paul Rifiorati cette fois marqué par le sceau de la solitude, de la dépression et de la mort... Ici, l'on retrouve un Paul plus âgé (51 ans) qui commence à avoir quelques soucis de santé (dentaires et apnée du sommeil). Mais plus que tout, c'est bien la solitude qui semble le ronger : sa femme, Lucie, n'est plus là, sa fille, Rose, veut quitter le Québec et sa maman souffre d'un cancer. Pas très réjouissant tout ça ! Heureusement que Michel Rabagliati ponctue de récit de quelques scènes plus légères, notamment ses petits problèmes dentaires ou d'apnée du sommeil ou bien son inscription sur un site de rencontres. Très émouvant et sensible, ce tome introspectif mêle habilement drames personnels et petites anecdotes. Graphiquement, le trait bichromique est efficace et fourmille de détails.

L'on espère de tout cœur retrouver un Paul en meilleure forme...
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Paul dans le métro et autres histoires courtes

Paul Dans Le Métro est un recueil d'histoires courtes qui rappelle un peu l'esprit de Paul À La Campagne et qui n'a donc pas l'ampleur de certaines histoires plus étoffées que nous a proposé l'auteur.



À mon sens, c'est le moins abouti des "Paul", probablement parce que le format des histoires ne permet pas beaucoup de sortir du registre des anecdotes successives contrairement aux notions plus intimistes auxquelles il nous a habitué.



Bien sûr c'est avec grand plaisir qu'on retrouve Paul (alias l'auteur) avec son ami Alain (celui qui avait perdu son père dans Paul À La Campagne) rodant dans les vestiges de l'exposition universelle de 1967 à Montréal quand tous se préparaient à accueillir les jeux olympiques de 1976.



Michel Rabagliati sait toujours mettre le doigt sur une foule de détails cocasses, nous conter avec bonheur ses voyages initiatiques autobiographiques (relation pseudo-homosexuelle, les jeux sur les pages de garde des Tintin avec sa fille, les déboires sportifs du base-ball ou du ski, la complexité du bricolage dans la maison, les expériences culinaires, le guide touristique de Montréal, etc.).



Voilà, en somme, un album assez plaisant, nonobstant, pas de la carrure de certains volumes plus récents, et qui vaut peut-être plus pour le dessin et le sacré coup d’œil du dessinateur que pour la profondeur du propos, mais cette considération n'est que mon avis, c'est à dire, pas grand-chose.
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Paul en appartement

Montréal, juillet 1983. Paul et Julie, en couple amoureux, décident de s'installer ensemble. Ils ont trouvé un petit appartement en ville et c'est avec enthousiasme qu'ils s'attellent à quelques finitions comme les travaux de peinture ou le réaménagement de la salle de bain. Un soir, dans leur chambre encore un peu vide, la télé allumée, Paul n'en revient pas de ce changement. Se dire que, seulement quelques jours auparavant, chacun était encore chez ses parents. Avoir l'impression que sa rencontre avec Julie ne date que de la veille...

Octobre 1979, au studio Séguin, une petite école de design qui ne compte que deux classes, Paul ne remarque guère Lucie la première année. Ce n'est que lorsque la jeune femme lui adresse la parole en citant Gotlib qu'il y fait prête finalement attention...



Michel Rabagliati nous plonge en pleine histoire d'amour, celle de la rencontre de Julie et Paul et leurs premiers pas en tant que couple installé en appartement mais il relate aussi les années de cours à l'école de design, le voyage à New-York ou encore la rencontre avec l'excentrique professeur de design, Jean-Louis Desrosiers. Cet album autobiographique fleure bon le début des années 80 : la new-wave, Culture Club ou encore Dynasty. Il est bon de se promener dans les rues de Montreal que l'auteur dépeint parfaitement. Au style dépouillé mais précis, sans couleur ni drapé, cet album de Paul est empreint de sensibilité, de finesse, de tendresse et de simplicité rare.
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Paul a un travail d'été

Été 79. Paul a abandonné l'école avant la fin du secondaire V. La faute à des notes jugées trop insuffisantes pour le directeur qui, pour le punir, l'a écarté du projet de décoration que lui et un petit groupe d'élèves menaient depuis des semaines. Fâché et en colère, il a alors claqué définitivement les portes de l'école, s'obligeant à occuper un emploi saisonnier. C'est ainsi qu'il se retrouve apprenti dans une imprimerie. Un travail fastidieux, une photocopieuse capricieuse, des collègues qui lui portent peu d'intérêt... Le jeune homme entrevoit alors un avenir bien ennuyant, ponctué de métro-boulot-dodo. Sa décision de quitter l'école si vite est d'ailleurs un sujet de discorde avec ses parents qui souhaiteraient le voir changer d'avis. Un matin, il reçoit un appel de Guy. Lui et ses amis montent un camp de vacances pour enfants défavorisés. Mais l'un des animateurs vient de les lâcher aussi propose-t-il à Paul de le remplacer. Ravi de cette opportunité, il quitte aussitôt Québec, direction les grands espaces...



Deuxième volet des histoires de Paul au cœur duquel Michel Rabagliati nous ramène à l'année 79. Cet été-là, le jeune homme va vivre des aventures aussi inoubliables qu'émouvantes. Un été qui le fera quitter définitivement le monde de l'enfance. Grâce à un ami, Guy, il va pouvoir passer des semaines dans un camp de vacances et partager ainsi des moments forts, aussi bien avec les autres animateurs que les enfants. D'une simplicité et d'une sensibilité rare, l'auteur revient sur ses souvenirs et truffe cet album d'anecdotes touchantes, de moments drôles ou d'événements plus décisifs. L'auteur, de par son talent de conteur, nous émeut et nous touche, et nous plonge dans une ambiance un brin nostalgique. Graphiquement, le trait bichromique, épuré et aéré, est efficace et plaisant.

Un récit intimiste empreint d'humanité...



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Paul à Québec

En ce week-end de la Saint-Jean-Baptiste, Paul, sa femme Lucie, et leur fille, Rose, se rendent dans le vieux Saint-Nicolas, un joli village à deux pas de Québec. C'est ici que les parents de Lucie, Roland et Lisette, vivent depuis leur retraite. Un week-end plutôt joyeux et détendu au cours duquel toute la famille se trouve réunie : Lucie, ses deux sœurs, leurs maris et toute la marmaille. Balades, jeux de carte, cueillette de fraises, repas animés et joviaux, visites à d'autres membres de la famille… Le séjour achevé, Paul et Lucie se mettent en quête d'une nouvelle maison. Après quelques visites infructueuses, ils trouvent enfin leur bonheur : une belle maison pavillonnaire avec un grand terrain. Une fois l'acte de vente signé, il ne leur reste plus qu'à faire leurs cartons. Un soir, Lucie informe son mari que sa sœur, Monique, l'a appelée dans l'après-midi pour lui annoncer le cancer de son père. Un cancer de la prostate que Roland a visiblement tu à ses enfants…



Sixième volet des "Paul... ", celui-ci s'avère particulièrement sensible et émouvant, avec ici et là quelques moments plus légers, notamment grâce à ce vocabulaire et expressions québécoises. Paul et Lucie vont être ici confrontés au cancer de Roland, le papa de Lucie. Au début, un cancer de la prostate qui, très vite, va s'aggraver. Cet album, sans être larmoyant, décrit habilement la maladie qui touche et le malade et son entourage. Paul Rabagliati raconte, avec sincérité et émotion, les petites scènes du quotidien mais aussi les grandes peines. À la fois d'une rare simplicité et d'une profonde subtilité, cet album fait la part belle à la vie. Graphiquement, le trait, tout en rondeur, est expressif et le noir et blanc sied parfaitement à cette tranche de vie bouleversante et emplie d'amour.



À noter que cet album a été adapté pour le cinéma par François Bouvier avec François Létourneau.
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Paul dans le nord

À Saint-Sauveur, alors que Robert demande à son fils de l'aider à la construction du chalet que la petite famille vient d'acquérir, celui-ci rechigne aussitôt soi-disant trop occupé. Paul s'énerve et s'en va babouner dans sa petite cabane, au milieu des bois. Le papa est alors consterné devant cette attitude et rappelle à sa femme, Aline, qu'à son âge, il travaillait déjà. Celle-ci, plus compréhensive et conciliante, essaie de le calmer en lui expliquant que leur fils fait tout simplement sa crise d'adolescence. Caché dans sa cabane, le jeune homme, se remémore les bons moments qu'il a passés ici avec sa grande sœur. Mais aussi son rêve d'acquérir une moto l'été prochain, quand il aura seize ans. C'est pourquoi il travaille de temps en temps avec son oncle, Raynald, qui a quelques contrats de paysagement...



Où l'on retrouve un Paul en pleine (crise, parfois) d'adolescence, période des grandes découvertes, des rêves (parfois inaccessibles), des premiers émois mais aussi des grandes déceptions amoureuses, des fortes amitiés, des soirées un peu trop alcoolisées, des petits boulots... Dans sa nouvelle école, il va d'ailleurs se lier avec Ti-Marc, avec qui il ira notamment dans le grand Nord. Michel Rabagliati nous régale, une fois de plus, avec les aventures de son double, Paul. Un adolescent très touchant, sensible auquel il est facile de s'identifier. Avec en toile de fond les JO de Montréal et les chansons de Beau Dommage, ce 8ième opus est empreint de nostalgie et de moments tantôt drôles tantôt émouvants. Le trait en noir et blanc, clair et précis, est d'une grande efficacité.

Un album bien correc' !
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Paul à la pêche

Juillet 1991. Paul et son ami photographe bouclent une série de photos pour le catalogue de leur client. D'ici quelques jours, ce sera les vacances. Bien méritées ! Avant cela, Paul et Lucie dînent avec un couple d'amis avec qui ils aiment passer du temps. C'est l'occasion de parler voiture, nouvelle maison mais surtout de la grossesse des deux femmes et des prénoms pour les enfants. Enceinte de trois mois, la jeune femme désespère d'ailleurs de se voir si boudinée dans son maillot de bain. Après une petite visite des parents de cette dernière qui, trop heureux d'être grand-parents, n'ont pas hésité à leur offrir des petits cadeaux pour le nouveau-né, l'heure du départ a sonné. Le couple a loué un chalet au domaine Berthiaume, niché en pleine forêt, tout près d'un lac. Là, ils y retrouvent Monique et Clément, la sœur et le beau-frère de Lucie, et leurs enfants. Au programme, évidemment, partie de pêche, jeux de société, lecture... Ce sera l'occasion aussi pour Paul de se remémorer quelques épisodes de son passé...



Si la partie de pêche tient lieu de décor dans cet album (même si au passage on en apprend plus sur les castes des pêcheurs québécois), ce sont bien les souvenirs de Paul, certains événements marquants de son enfance ou encore la grossesse de Lucie qui importent. Avec intelligence, Michel Rabagliati tisse un album à la fois léger et grave et parvient à nous faire sourire mais aussi à nous émouvoir. D'un côté, un récit apaisant au cœur de ce cadre bucolique ; de l'autre de véritables réflexions sur la vie, le travail, l'amitié, la grossesse, la famille... Des tranches de vie qui, mises bout à bout, s'imbriquent parfaitement et parviennent à former un album réalisé avec finesse et harmonie. L'auteur, une fois de plus, rend le personnage de Paul réellement touchant et nous offre un récit empreint de tendresse, d'humanité et d'émotions. Graphiquement, le dessin en noir et blanc, tout en rondeur et simplicité, sied parfaitement à ces tranches de vie.

Un album, une fois encore, réussi...
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Paul à la campagne

Alors qu'il quitte la ville pour rejoindre le chalet de son papa dans le nord du Québec en compagnie de sa femme et de sa fille, Paul se souvient de son enfance...

Alors tout jeune minot occupé à lire des Spirou ou à jouer avec sa sœur à l'arrière, son papa, Robert, conduisait la Oldsmobile ninety eight, tout juste refourguée par son oncle. Il aimait le regarder conduire. Lorsqu'il atteint le village de Saint-Sauveur, il ne peut que déplorer à quel point le village a changé. Heureusement, le petit lac Saint-Jean est encore là. C'est là qu'il venait se baigner avec son ami Alain. Ce week-end sera le temps des souvenirs, des retrouvailles avec son papa et de grandes découvertes pour sa fille...



A 9 ans, Paul s'était pris de passion pour l'accordéon. L'instrument l'impressionnait, les boutons brillaient de mille feux et le son l'avait transporté ailleurs. Ses parents l'avaient alors inscrit à une école de musique dirigée de main de maître par une pince-sans-rire acariâtre et sans aucune patience. Un des moments qu'il préférait était lorsque son papa venait le chercher et qu'il l'emmenait à son atelier d'écriture...





Paul ou Michel Rabagliati? Comment différencier les deux tant ils semblent indissociables. L'auteur nous livre ici deux petites histoires touchantes sur son enfance. Lors de son séjour chez son papa, les souvenirs remontent à la surface et font un bien joli parallèle avec sa vie d'aujourd'hui. La seconde histoire s'attarde plus sur un fait marquant mais tout aussi émouvant. Auteur de sept albums parus à ce jour, Paul à la campagne est le tout premier de la série. L'on se réjouit de toutes ses habitudes québécoises et ses expressions (ne manque que l'accent!). Le dessin tout en noir et blanc et cette mise en page somme toute classique, peut-être trop linéaire, collent avec ce petit côté désuet et nostalgique. Tout en simplicité mais d'une grande sincérité, cet album rafraîchissant et fondant se déguste comme un pancake nappé de sirop d'érable.



Paul à la campagne... un brin de fraîcheur...
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Paul à Québec

Les Paul se suivent et ne se ressemblent pas...



Ou plutôt si, Paul reste toujours le même, tendre avec sa famille, plein d'humour et parfois taquin, optimiste face aux crottes du chien, modems récalcitrants et autres petits tracas du quotidien, et surtout québécois jusqu'au bout des ongles, coudonc !



C'est sa vie qui change, comme la nôtre parfois. Car ici, il est confronté à la maladie et à la mort. C'est Roland, le père de Lucie et le grand-papa de Rose, qui est touché. Sans angélisme, mais avec compassion et pudeur, il nous raconte la dégradation du corps, les sautes d'humeur, la déchéance, la souffrance des proches, mais aussi les bons moments qui restent à partager, un scrabble, une cigarette, un fou-rire, l'amour qui réchauffe ou qui soulage, l'apaisement...



Impossible de garder les yeux secs avec un sujet aussi grave et triste, pourtant le livre est plein de vie et d'espoir et nous fait encore plus rire ou sourire qu'il nous fait pleurer. Bien sûr, il y a les anecdotes pittoresques sur le Québec, ses séparatistes, son jeu de cartes étonnant ou son restaurant thématique inquiétant... mais c'est surtout le côté universel qui m'a séduite : on se reconnait en Paul, ses amours, ses épreuves, ses emmerdes.



Tout en noir et blanc et en rondeurs, le dessin est plaisant et très expressif : on comprend les émotions des personnages rien qu'en les regardant, un grand sourire qui se transforme en larmes ou des yeux écarquillés qui figurent l'angoisse.



Cette BD a obtenu le Prix du Public-Fnac au Festival d'Angoulême 2010 et a été adaptée au cinéma l'an passé. A lire donc, et peut-être même à voir !

Challenge Atout Prix 15/xx, challenge Petits plaisirs 2/xx et même challenge Multi-Défis 1/xx
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Paul à la maison

J'aime beaucoup cette série qui met en scène la vie d'un homme, avec ses bons et ses mauvais moments.

Dans ce volume, Paul ne va pas très bien.

Il vit seul après avoir divorcé, il a quelques petits soucis de santé et son moral n'est pas au top, sa fille veut partir vivre en Angleterre et sa mère vieillissante n'est pas au mieux de sa forme, bref, ce n'est pas une période très agréable à vivre.

Le dessin semble très simple mais est très expressif, les émotions sont bien rendues, la vie se déroule lentement, nous permettant de mieux apprécier chaque moment.

Une bande dessinée sans chichi et pleine d'émotions.
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Paul dans le nord

Je viens de faire une expérience étrange qui semblait a priori guère prometteuse et qui pourtant a réussi : écouter une BD audio ! Grâce à la rubrique "Livres audio" de Radio Canada, j'ai donc pu "lire" la BD "Paul dans le nord" mais sans voir les illustrations. Ce qui pourrait porter préjudice à l'illustrateur si ce dernier n'était pas également l'auteur.



Normalement, à ce stade, vous levez un sourcil interrogateur : comment peut-on "écouter" une BD ? Et bien, cela est rendu possible par une équipe de comédiens et d'ingénieurs du son qui réussissent à merveille à "jouer" la BD comme un scénario avec des bruitages, des jeux de scène sonores et surtout une très bonne interprétation des personnages. A tel point que même sans voir le dessin, on arrive plutôt bien à se le représenter.



J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié cette écoute de "Paul dans le nord", un parcours initiatique d'un ado au Canada pendant les seventies. Famille, école, premier amour, mobylette et pop-culture, tout y est et si Paul avait été de ma génération, nul doute que j'aurais ressenti pas mal de nostalgie. A défaut, je me suis attachée aux personnages et à leurs émotions.



Avec cette BD audio, j'ai bien sûr le sentiment de ne pas avoir pleinement découvert l'oeuvre car l'illustration est pour 50% dans l'âme d'une BD mais cette expérience fut agréable et m'a donné envie de découvrir les autres albums de la série.





Challenge RIQUIQUI 2022
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Paul a un travail d'été

La série des 'Paul' constitue l'autobiographie romancée d'un homme ordinaire et attachant, le dessinateur et auteur de BD Paul Rabagliati. Chaque tome est indépendant et raconte une période différente.



Ici, on est à la fin de l'adolescence de Paul, qui se sent plutôt paumé, d'autant qu'on lui a interdit le seul projet qui lui tenait à cœur, celui de redécorer les murs de son lycée. Presque par hasard, il devient animateur dans un camp pour enfants défavorisés, au fin fond du Québec.



Commence alors une série d'apprentissages, difficiles pour lui, cocasses pour le lecteur : l'escalade, la vie sauvage, l'autorité, les autres... C'est léger d'abord, puis plus profond, quand il rencontre une petite fille aveugle mais résolument douée pour le bonheur, ou quand il tombe amoureux...



Le ton est très doux et empli d'optimisme tranquille, comme toujours chez Rabagliati, et l'histoire m'a émue.



Challenge Multi-Défis 34/52
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Paul dans le nord

Les Québec des années 70, ce n’est pas vraiment ma période de prédilection. Je suis né à la toute fin, je n’en garde aucun souvenir. Ceci dit, j’éprouve beaucoup de respect pour ceux et celles qui ont contribué à faire de ces années un moment unique dans la Belle province, un moment d’effervescence culturelle et de bouillonnement intellectuel de toutes sortes. Ainsi, pour ceux qui ont connu cette période, particulièrement pendant leur adolescence ou au tout début de l’âge adulte, Paul dans le Nord est un excellent médium pour la revivre. Bienvenue la nostalgie ! Et pour les autres, c’est une belle façon de la découvrir, à travers les aventures de Paul pendant cet été de 1976, sur fond de Jeux olympiques.



Mais tout n’est pas si joli, Paul quitte l’enfance. Il se montre quelque peu rebelle, passant de l’indifférence silencieuse aux sauts d’humeur (quand il n’est pas tout simplement d’humeur massacrante). Surtout, il se fait de nouveaux amis à la polyvalente, dont Ti-Marc. Il est initié à la musique, à Beau Dommage, Lucien Francoeur, Offenbach, etc. Tous des musiciens (ou des groupes de musique) auxquels les parents ne comprennent rien. Puis, toujours avec ses amis, Paul va voir des films comme Carrie après lesquels ils s’arrêtent dans des casse-croute. Là, ils discutent, Paul révèle quelques uns de ses objectifs, comme s’acheter une moto Kawa 100, celle dont rêvent tous les garçons de son âge. Bref, ses parents ne le voient presque plus.



De plus, Paul commence à gouter au monde des adultes. Son oncle l’amène chez les danseuses, ses amis lui offrent l’occasion de « frencher » et tâter une amie très ouverte sur sa sexualité et, finalement, il tombe éperdument amoureux de Linda. Il en est obnubilé à un point tel que la jeune fille étouffe dans cette nouvelle relation mais le garçon ne s’en rend compte qu’un peu tard… Larmes, profonde tristesse et actions gênantes seront au rendez-vous. C’est aussi ça, la vie et les apprentissages qu’elle nous impose.



Et le Nord, dans tout ça ? Un chalet dans les Laurentides était de mise pour toute bonne famille (et l’est encore pour certaines) et celle de Paul ne faisait pas exception. L’adolescent y accompagne ses parents à reculons, jusqu’à ce qu’il s’y découvre des amis. Dès lors, toutes les raisons sont bonnes pour y aller, sur le pouce, même en pleine tempête hivernale ! C’est aussi l’occasion d’essayer sa nouvelle moto. C’est un moment-phare, de transition et de liberté dans la vie d’un jeune homme et Michel Rabagliati a bien sur le rendre.



Justement, l’histoire racontée par l’auteur est excellente. Et les dessins le tout autant. Que reste-t-il à dire après plusieurs tomes ? Ils sont expressifs, particulièrement ceux des personnages. En quelques traits, le lecteur peut y deviner leurs intentions et les émotions. Celles de Paul mais celles des autres également. Mais le génie de Rabagliati ne se limite pas aux personnages. Un lecteur attentif portera attention aux paysages, à l’environnement, et il y découvrira pleins d’éléments qui rappellent les années 1970, surtout en ville. La bande dessinée est truffée subtilement d’objets, de publicités ou d’einseignes de bâtiments. Tout un voyage temporel.
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Paul en appartement

Paul en appartement ? Oui... mais surtout Paul amoureux ! Paul timide, Paul heureux, Paul en couple. Après (ou avant, selon l'ordre ou le désordre dans lequel on lit) les bêtises de son adolescence, les jeux de son enfance, son expérience de la maladie et de la mort, voilà le tome de sa Lucie et du couple.



Et c'est un régal, de tendresse, d'humour, d'optimisme, de bonheur, d'harmonie. L'ironie se déploie en général au détriment de la tendresse et de l'optimisme; là, c'est tout le contraire ! L'humour est construit sur la tendresse et sur l'optimisme.



Ainsi, pour reprendre le mot-fétiche de Michel Rabagliati, c'est tout cute de lire le début de leur histoire, le premier baiser, les hésitations de Paul juste avant, le premier je t'aime, les terrifiantes présentations aux parents... de même, c'est fin ou correct (encore du québécois !) de les voir s'installer ensemble et vivre en harmonie, regarder la télé, plaisanter, sortir avec des amis, garder leurs petites nièces...



Encore une fois, on vit avec Paul la vie de Monsieur et Madame Tout-le-monde, mais avec beaucoup de joie de vivre et une pointe de Québec en plus ! Alors, même s'il aime déjà sa Lucie et ne pourra jamais me voir, je continuerai à suivre Paul partout, au parc, dans le métro ou à la pêche !



Challenge Petits plaisirs 4/xx
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Paul à la maison

Un roman graphique sombre et pas à cause de la couleur des cases en noir et blanc.



Ça ne va pas bien dans la vie de Paul. Il a 51 ans, il est dépressif et dort mal. Il a du mal à se remettre de son divorce, sa mère est malade, sa fille de 19 ans ne vient pas le voir souvent.



Solitude, deuil, solitude, dépression, solitude… Les dessins réalistes de Michel Rabagliati plongent au cœur de la détresse urbaine. Et je ne peux que me demander si ce Paul, ce n’est pas aussi mon voisin que je ne connais pas… à moins que ce ne soit aussi vous et moi ?



Allons, un peu de soleil en ce dimanche et plus que deux mois avant le printemps… Et tout n’est pas noir dans ce livre, c’est aussi plein d’humour et de dérision face aux petits ennuis de la vie quotidienne.



*Comme son œuvre est souvent autobiographique, on a de la peine aussi pour l’auteur et on espère que les choses vont mieux depuis 2012, moment de l’histoire du livre.

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Paul à la pêche

Paul à la pêche... ou l'art de dissimuler des thèmes importants et des événements émouvants sous un titre anodin...



En effet, si Paul nous raconte quelques unes de ses aventures à la pêche dans ce tome, c'est surtout un prétexte pour nous parler de la fausse-couche que Lucie fait à ce moment-là, puis de leur détresse devant tous ces bébés qui naissent autour d'eux, de la chaleur d'une famille comme celle de Clém' et Mo, des angoisses d'un père pour ses enfants, des difficultés au travail ou dans la vie quotidienne, et même de la douceur des vacances avec ses proches...



Dissimulés derrière l'humour et l'anecdote, cette BD recèle donc des trésors de tendresse et d'humanité et fait partie à mes yeux des meilleurs tomes de la série, au même titre que Paul au Québec ou Paul en appartement.



Challenge Petits plaisirs 17/xx
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Paul au parc

Crises. C’est un des mots à retenir quand on se lance dans Paul au parc, cet énième tome de la populaire série d’autofiction de Michel Rabagliati. Ici, Paul est au début de l’adolescence, encore capable de s’amuser seul avec son cerf-volant. Mais cet objet vite perdu est symbolique de cette enfance qui l’abandonne petit à petit.



Sa famille est en crise, sa mère n’en peut plus des interventions constantes de sa belle-mère/voisine. Le Québec tout entier est en crise aussi, dans les années 1970, le FLQ pose des bombes dans les boîtes aux lettres, enlève des ministres et diplomates étrangers. D’ailleurs, on appelle cette période la Crise d’octobre. Pas facile, la vie.



C’est dans cette atmosphère que Paul grandit, cherche ses repères. Ceux qu’il s’était faits enfant ne fonctionnent plus. C’est alors qu’il découvre le mouvement des scouts. Curieux d’abord, enthousiasmé ensuite, il se portera volontaire. Il se fera de nouveaux amis et, surtout, un modèle : Daniel, un des animateurs du camp.



On sait tous un peu à quoi ressemble le mouvement des scouts, pas besoin de vous faire un dessin… Haha. Plus sérieusement, Paul appréciera les nouvelles amitiés, les jeux d’adresse ou d’improvisation, la table ronde philosophique, la musique et les chansons, etc. De quoi lui donner envie d’apprendre à jouer de la guitare…



Puis, quand viendra le camp d’été, ce sera l’occasion pour Paul et ses camarades de démontrer qu’ils sont en train de devenir des hommes Ils participeront aux tâches mais, surtout, ils auront à dormir seul toute une nuit en pleine forêt. Je passe vite sur son début de relation avec Hélène. C’est comme un roman d’apprentissage.



Paul au parc semblait continuer sur ce même ton plaisant et légèrement nostalgique (quoique beaucoup moins que dans les tomes précédents). En effet, les scouts, c’est bien beau mais ce n’est pas ça qui va arracher des larmes au lecteur ni lui faire vivre des émotions fortes. Un peu plus et ça devenait surprenamment ennuyeux.



Mais ça aurait été mal connaître Michel Rabagliati que de penser ainsi. D’abord, il lui fallait ramener le FLQ (il n’avait pas été mentionné inutilement au début) et le coller d’une façon aux aventures de Paul. Ensuite, le vrai moment émouvant (ou triste, c’est selon) est arrivé à la toute fin. Je vous laisse le découvrir. Quelle finale !



Après avoir refermé cet album, je me suis dit que ce n’est pas le coup de cœur que j’ai ressenti à la lecture des autres tomes de la série mais ça reste un moment de lecture fort agréable. Je suis complètement accroc à Paul alors il est certain que je vais me lancer dans n’importe laquelle de ses prochaines aventures.
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