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Critiques de Michel del Castillo (136)
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Goya - L'Energie du néant

Le récit de Michel del Castillo fourmille de détails précieux pour la compréhension du contexte historique. Son écriture est plaisante et la vie et l'œuvre de Goya passionnante ! J'ai apprécié cette plongée dans l'Espagne du XVIII ème siecle. Une personnalité haute en couleur et difficile à cerner recherchant la reconnaissance, la célébrité et l'argent. Je regrette que la relation avec son fils ne soit pas plus fouillée. L'auteur laisse entrevoir la théorie selon laquelle Goya serait finalement le premier artiste contemporain créant son propre style et choisissant ses sujets. Il ouvre la voie aux artistes modernes qui lui succéderont jusqu'aux artistes contemporains qui revendiquent cette héritage comme Dinos et Jake Chapman.
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De père français

Quand on lit les autobiographies de Michel del Castillo, une question se pose (soyons un peu provocateurs). Ne vaut-il pas mieux avoir des parents odieux, qui vous méprisent, vous enfoncent et qui ne ne vous apportent aucun amour mais qui ne vous laissent d'autre choix que de vous en sortir par vous mêmes (si vous ne vous êtes pas effondrés avant) que des parents aimants, bienveillants et attentionnés ?

Car Michel del Castillo n'a pas été gâté. Victime de l'époque (guerre civile espagnole et seconde guerre mondiale), il est abandonné très jeune à son sort par ses parents. Son père n'hésite pas à dénoncer sa femme à la Gestapo pour sauver son entreprise. Un homme lâche, odieux, corrompu, attaché uniquement aux apparences. Evidemment, l'enfant paiera toute sa vie ce manque d'amour, ces abandons et son enfance horrible mais il a eu à coeur de montrer à ses parents qu'il pouvait réussir et s'en sortir.
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La nuit du décret

Un roman magistral ! quel talent !



Michel del Castillo nous livre à travers ce roman qui se déroule dans les années 70, une belle réflexion sur le pouvoir, la dictature franquiste, les exactions commises par les deux camps : des horreurs aussi bien chez les partisans du Caudillo que chez les républicains.



Jusqu’où peut-on aller pour obtenir des aveux, en décortiquant chaque pan de la vie d’un suspect, pénétrant au plus profond de l’intime pour mieux le manipuler, le réduire à néant.



Don Avelino a été un véritable inquisiteur durant toute sa vie et il continue à officier dans la police malgré tout ce que l’on sait de ses méthodes. Sa conception de la justice fait froid dans le dos. Il est toujours plongé dans ses dossiers, notant tout, sur des fiches de couleurs différentes. On imagine un tel flic à l’heure actuelle, avec Internet et les réseaux sociaux !!!



La façon dont il tisse sa toile autour de Santiago est décrite de façon magistrale : le pervers dans toute sa splendeur, persuadé d’avoir raison, d’être le bras armé de Dieu. La description qu’en fait l’auteur est d’une telle intensité qu’on le visualise pratiquement devant soi et on sent le malaise engendré, presque la peur.



Il entre dans une pièce ou s’assoie en face du suspect, et déjà, les autres se sentent coupables même s’ils ne savent pas de quoi. Et il en joue et rejoue encore et encore comme tout pervers. Il n’a rien à envier à Josef Mengele, Klaus Barbie ou autres tortionnaires…



Un roman sur la fascination aussi : Santiago a fait son enquête auprès de ses supérieurs avant de partir, il a lu tout ce qu’il a pu trouver dans les archives de la police, a entendu les confidences d’une collègue qui l’a bien connu. Il va même visiter sa maison natale.



Il est fasciné par l’homme avant même d’avoir croisé son regard vide, froid, cruel. Cet homme est-il un reflet de lui-même, car après tout, lorsqu’il était enfant, il a fait quelque chose dont il n’est pas fier et peut-il y avoir un lien ? Sa mutation est-elle vraiment le fait du hasard.



Santiago a choisi d’entre dans la police, pratiquement dès l’enfance : « Je découvrais que la rétention d’une information vous faisait le maître absolu d’un homme. Il suffisait que le coupable sût qu’on la gardait. Ma vocation était née : j’entrerais dans la police. » P 106



Franco meurt pendant la période de transition entre les deux postes de Santiago, ce qui n’est pas anodin, car on voit les réactions des gens, les pleurs, la sidération puis le frémissement de la liberté qui va se retrouver.



J’ai particulièrement apprécié les pages consacrées à Barcelone en 1939 et la manière dont la peur a été distillée sur la Catalogne et également celles consacrées à la réflexion sur le sacré et le profane, la Question (on imagine bien Don Avelino en Torquemada) et la torture, la police et l’inquisition, l’œil qui torture dans la réalité comme dans la tombe avec Caïn.



Un petit mot sur le titre : la Nuit du Décret, « c’est l’ultime Nuit de Dieu… La Nuit de l’ultime Révélation qui précède le Jour de l’Éternité »



Michel del Castillo, dont je n’avais encore rien lu, alors que son œuvre est importante, a une très belle écriture, et tient le lecteur en haleine jusqu’au bout, avec une fin géniale. Ceux qui aiment l’imparfait du subjonctif, les phrases bien construites, avec une grammaire parfaite seront comblés.



Ce livre, assez dur mais passionnant, souvent glaçant, qui a reçu le prix Renaudot, est sorti en 1981 et décrit de fort belle manière la société espagnole de l’époque et certains de nos contemporains tentés par les extrémismes devraient s’y plonger…



MAGISTRAL donc mais je l’ai déjà dit…
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Les étoiles froides

Espagne chaude / Lecteur froid

La 4ème de couv m'avait mis l'eau à la bouche. En grande lectrice de littérature d'Europe Centrale et du Nord, je me disais enfin un roman sur l'Espagne et les espagnols ! Bien entendu on y aborde les évènements qui précèdent l'arrivée de Franco dans les années 30, la fougue toute hispanique d'une femme sulfureuse et la poésie de Lorca entre autres.

La narration est assez agréable et originale : la narratrice retrace la vie de Clara d'après les documents résultant des recherches de sa tante (lettres, interviews, journaux photos) C'est juste parfois un peu déroutant surtout par rapport aux évènements politiques qu'on a du mal à remettre dans l'ordre logique et chronologique.

Bref, il reste un gout de trop peu ou pas assez. A s'éparpiller entre ces 3 sujets que sont la poésie, Clara et l'Histoire, on perd un peu le fil.



Faut-il le lire ? Eventuellement, mais faites une petite révision de l'histoire de l'Espagne dans les années 30 avant de commencer votre lecture
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Tanguy

Témoignage sur les étapes cruelles de la vie d'un enfant abandonné ; beaucoup de fraicheur mais des passages plutôt manichéens
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La guitare

"Brûle tes livres, car ils sentent la poussière et que le plus beau reste à écrire". Voici une phrase que l'on retrouve dans la postface de "La guitare". Doit-on y voir une lueur d'espoir à la fin de ce roman si noir, si désespéré ?

Michel del Castillo y met en scène un nain , difforme, borgne, d'une laideur extrême. D'une laideur que Marguerite Duras qualifierait peut-être de "sublime, forcément sublime". Car ce nain "las de faire peur et de faire pitié", "las d'être méchant et d'être bon", pourrait bien être le chantre d'un humanisme universel.

Comment un personnage aussi disgracieux pourrait-il faire oublier aux hommes leurs peurs (celle de la Guerre Civile espagnole, dont cette laideur semble être l'allégorie), les réconcilier avec leurs semblables, leurs anciens ennemis, comment accepter l'autre jusque dans sa laideur ? Comment combattre l'exclusion ? Comment forcer l'autre à accepter celui qui est différent ? Comment accepter soi-même sa différence au lieu d'en jouer pour mieux exclure l'autre ? Toutes ces questions sont au coeur du roman. Bien que publié en 1957, ce bref récit ne me semble pas réellement avoir subi les outrages du temps.

Pour rapprocher ces extrêmes, pour libérer ces tensions, une thérapie : la musique. Jaïro, rencontre providentielle, sera le "medicine man" de notre héros ... "La guitare est sacrée. Avec elle, on fait des gens ce qu'elle veut".

"Tu ne sais pas ce qu'est une joie désespérée ? N'importe . Qu'il te suffise de savoir qu'elle existe, cette voix sans espoir, et qu'elle agite mes membres, secoue mon corps, le jette dans une transe qui est le désespoir de ma joie".

Dans ce magnifique oxymore, "désespoir de ma joie", je vois la conclusion de ce livre, où le personnage cherche la voie de l'humanité des hommes, entre passion et répulsion.



"
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Le temps de Franco

Livre important et pour moi capital car il m' a amené à une "révision déchirante" sur la guerre d'Espagne .

Au delà de la biographie ,très complète, d'un "militaire chimiquement pur" au courage physique indéniable, à l'étroitesse intellectuelle identique, chef de guerre inspiré et victorieux, politique avisé et prudent, dictateur qui brilla par sa longue vie et sa froide cruauté, ce livre raconte l'histoire de l'Espagne et de cette fameuse guerre civile où la République ne pouvait pas vaincre dans les circonstances qui furent celles de l'époque mais il m'est particulièrement douloureux de reconnaitre que si les nationalistes avaient été vaincus, les choses auraient été encore pires !

Dans cette guerre (et Michel del Castillo le montre très clairement, preuves à l'appui ) et même avant son déclenchement, l'imbécillité romantique des anarchistes, les querelles et les magouilles des socialistes (Ca ne vous rappelle rien ?) et la montée en puissance des communistes staliniens ont fini par faire du camp républicain (théoriquement légitime au départ ) une abomination dont la deuxième guerre mondiale puis la guerre froide qui suivit ont donné de nombreux exemples ( dont KATYN n'est qu'un des plus éclatants ) . La lecture de la postface de Michel del Castillo (20 pages) est particulièrement éclairante .

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La gloire de Dina

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Tanguy

Tanguy est un petit garçon perdu dans l Europe bouleversé par la guerre.il connaitra la peur 😓 l exil,la faim,l horreur des camps de concentration.mais il découvrira partout de merveilleuses solidarité de déchirantes amitiés.Tanguy traverse le monde atroce des adultes en guerre avec un Coeur d enfant,sans rancune et sans haine.et c'est pourquoi il sera sauvé.
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Le temps de Franco

Passionnante biographie du Caudillo, écrite avec une neutralité qui doit profondément déranger les tenants des camps nationalistes et républicains. Car ce qui frappe dans ce très bon livre, d'une grande qualité d'écriture, c'est l'absence de parti pris. Oui Franco était un élève médiocre, une personnalité fade, que rien ne destinait à priori à diriger un pays. Tout sauf un intellectuel. Mais Del Castillo détaille comment cet homme a trouvé dans l'armée, dans sa rigueur militaire, tout à fois un moyen de s'épanouir et de prendre de la densité. Les combats coloniaux menés au début du vingtième siècle au Maroc lui ont fait franchir les grades hiérarchiques militaires, au prix de batailles menées sans scrupules ni grande humanité. Sa gestion de l'académie militaire de Saragosse qu'il créée le fait remarquer du pouvoir. Dans l'Espagne bloquée des années vingt et trente, où les oppositions sociales se font plus fortes sans qu'aucune issue démocratique n'apparaisse, Franco n'est qu'un général, certes reconnu par ses pairs, mais se contentant de servir les gouvernements successifs en fonction du moment. Ce n'est pas un opposant de la première heure à la République ; lui trouver de l'ambition politique à ce moment est trop tôt. Car c'est par l’enchaînement des circonstances et par opportunisme que Franco va progressivement accepter de participer activement à la rébellion militaire contre le pouvoir de gauche, déjà miné par les oppositions de partis et tracté en sous main par Staline depuis Moscou. Il va s'imposer comme le principal chef militaire et finir par prendre le pouvoir pour lui, tout en menant une guerre sans merci. Etait-il fasciste, comme il a été catalogué après guerre pour sa collusion avec Mussolini et Hitler, ou profondément réactionnaire gouverné par une vision passéiste de l'Espagne ? Comment expliquer dés lors qu'il soit resté aussi longtemps en poste ? Aucune volonté de concorde ou de pardon chez cet homme demeuré inflexible. L'Espagne a fini par décoller économiquement à son époque, doit-on lui en porter ce crédit ?

Del Castillo reprend tous ces événements les remet dans le contexte pour ne pas les interpréter après coup en fonction d'une relecture historique facile quand on connaît la suite de l'Histoire. Cet ouvrage a été assez contesté à sa sortie en 2008. J’espère au moins que ses contempteurs ont pris la peine de le lire complètement, car ils y auraient alors sans doute appris beaucoup de choses de la part d'un auteur qui a vécu cette guerre civile enfant de l'intérieur et en a subi les oppositions.
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La guitare

"Récit âpre et magnétique qui fait songer à une eau-forte". Destin monstrueux d'un homme à la fois ordinaire et extraordinaire qui voudra rejoindre les autres par l'entremise de sa seule passion, sa seule raison d'être: sa guitare (LINDA).
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De père français

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Rue des Archives

A l'occasion de la mort de sa mère, le narrateur revient sur la vie de celle-ci : une femme ambiguë, irresponsable, incapable de tendresse qui l'a abandonné en pleine guerre et qui a gâché son enfance. Il évoque la déchéance qu'elle a connue en fin de vie, sur leurs relations très compliquées faites pour l'auteur d'amour-haine qu'il ne peut s'empêcher d'éprouver et d'impossibilité à lui pardonner.
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Tanguy

Si le concept de résilience a un sens, lisez Michel del Castillo. Oubliez l'enfance choyée entourée de'amour et de joies...Difficile de vivre pire !

Né en 1933 en Espagne, il fuit en France avec sa mère communiste après la victoire des Franquistes (son père, un Français les a abandonnés et est reparti en France, il'auteur raconte sa vie dans "De père Français"). Interné dans un de ces tristes camps du Sud de la France, il est séparé de sa mère qui repart en Espagne. Alors qu'il repart seul la rejoindre à l'âge de dix ans, il est arrêté car fils de communiste et livré comme otage par sa propre mère et est envoyé dans des fermes et des camps de travail allemands. En 1945, il revient en Espagne où il passe son adolescence dans un camp de redressement pour mineurs près de Barcelone. Il s'enfuit et bénéficie de quelques années heureuses dans une école près de Madrid. A aucun moment, il ne réussit à lier un lien d'amour avec ses parents.Sa mère est au mieux indifférente et au pire l'abandonne lui refusant la moindre affection.

Michel de Castillo essaie dans ce récit de retrouver son regard d'enfant naïf sur les guerres et encore plein d'espoir sur la possibilité de bonté des hommes, d'amour et de bonheur.
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La religieuse de Madrigal

C'est une jolie fable que nous conte ici Michel Del Castillo. Sous la forme d'un roman historique, c'est une oeuvre originale et forte qui nous est offerte.



On retrouve ici les thèmes de prédilection de l'auteur tels que l'abandon, le pouvoir, la soif de liberté, ce qui confère à ce roman une force particulière, sous une écriture sensible, sobre et sincère.



Un ouvrage qui tient ses promesses

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De père français

Que de mensonges, de trahisons, de haine !

Un fils homo, abandonné par son père, raconte : c’était un calculateur, dénonciateur pendant la guerre pour les camps de la mort, etc.

En fin de vie, ces deux êtres vont néanmoins chercher à se réconcilier, au grand étonnement de leur entourage qui ne comprend pas.

On découvre alors les différentes facettes de tous ces personnages.

Très intéressant à lire !

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Le temps de Franco

Bibliographie complaisante, inattendue et souvent complaisante écrite par un romancier vieillissant
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Tanguy

Tout simplement bouleversant.
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De père français

Le récit d'une vie , celle d'un enfant, d'abord, un garçon né de la relation entre une femme communiste espagnole, sous le régime franquiste, amie de gens du peuple et un être vil, lâche, un français né dans une bourgeoisie normande caricaturale,

un géniteur qualifié de monstre par l'enfant devenu presque adulte,

capable de dénoncer la femme qu'il aurait aimé et l'enfant pour les faire arrêter, les obligeant à fuir, à connaître la faim la peur l'horreur,

ce monstre infligeant les pires humiliations et vivant dans un milieu d'opulence et d'ostentations, cet être abandonnant le jeune homme dépourvu de tout et demandant l'accueil,

et cet accueil qui est offert par le propre frère du monstre, et son épouse, deux personnages magnifiquement décrits, capables d'une générosité sans limite,

Et le jeune homme deviendra l'adulte que sollicite le monstre devenu un vieillard

comment se comportera t il ?

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La guitare

Michel del Castillo – "La guitare" – Julliard, 1958 - réédition au Seuil collection Points, 1998 (ISBN 978-2020358248)



Intrigue : un nain difforme d’une laideur épouvantable, devenu méchant à force d’être rejeté par les autres, décide de se faire aimer en jouant de la guitare.



Je n’ai pas du tout apprécié ce récit qui a si mal vieilli et sent son intention scolaire à plein nez. Je n’aime pas non plus sa façon très convenue de parler de la guitare et de la musique.

Cet auteur (né en 1933) a tout de même connu une vie peu ordinaire, c’est le moins que l’on puisse dire, il faudra donc que je lui laisse une seconde chance en lisant un autre de ses romans.

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