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Critiques de Michel del Castillo (136)
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La nuit du décret

Trouvé dans une boîte à livre il y a deux ans, je ne connaissais pas du tout cet auteur...c est encore meilleur comme ça : j ai beaucoup aimé, un trésor beau style classique, une histoire passionnante au rythme assez lent, j ai pensé un peu à Dino Buzzatti...des élément de réflexion sur le pouvoir totalitaire et l histoire de l Espagne du 20eme siècle

Un roman très élégant. Classieux !
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Mon frère l'idiot

Un des livres qui m'a le plus marquée, sur l'extraordinaire pouvoir de la littérature : Mon frère l'idiot . C'est une apostrophe à travers le temps, à Fedor Dostoievski : "Toi, mon frère, (qui as écrit ) L'Idiot.)

Imaginez cet enfant (Michel del Castillo) dans l'Espagne de Franco, reclus dans un orphelinat, épuisé de solitude,de faim, de détresse enfin, à qui un moine prête un jour l'Idiot. Et ce gamin absolument désespéré découvre qu'un écrivain russe s'adresse à lui, lui parle de ses souffrances, le comprend...et lui donne l'envie incroyable d'apprendre le russe, pour lire Dostoievski dans le texte, et le traduire en espagnol ! Sur l'universalité de l'écriture, on a rarement fait aussi bien.
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Tanguy

Comment un enfant de neuf ans peut il encore croire en l'humain quand à ses côtés il n'y a plus ni père, ni mère , ni famille , quand devant lui s'ouvrent les portes d'un camp de prisonniers en Allemagne?



Il a déjà connu celui de Rieucros en Lozère mais il y était avec sa mère. Là il est seul, désespérément seul face à la barbarie , face à la faim, à la peur, au désespoir ... ensuite ce qui l'attend à son retour de captivité à Barcelone ne sera guère différent mais il y avait Gunther et il y aura Ubeda et le Père Pardo et Sebastiana ..



L'enfant naîf et passif va grandir, endosser l'habit d'un adolescent en colère . Il lui faudra retrouver coûte que coûte la trace de ses géniteurs ...



Publié pour la première fois en 1957, Tanguy, le premier roman de Michel Del Castillo , reparait en 1995 enrichi d'une préface de l'auteur . Tout y est dit ou presque.

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Tanguy

Michel des Castillo – Tanguy

Tanguy est un jeune garçon de neuf ans, il vit seul avec sa mère, elle est espagnole, milite chez les républicains contre les fascistes de Franco.

Son mari l'a abandonné quand elle a déclaré qu'elle était enceinte.

Recherchés par la police, la mère et l'enfant errent de ville en ville dans des conditions difficiles. Jusqu'au jour où ils sont séparés, et Tanguy est interné dans un camp de concentration en Allemagne avec les juifs.

De retour d'Allemagne Tanguy est pensionnaire dans ce qui ressemble plus à une maison de correction tout aussi dure que les camps allemands.

Michel des Castillo a transformé cette histoire très dure dans une langue et un style presque poétique, sans doute inspiré de sa propre histoire.

Tanguy ne rêve que d'une chose, vivre dans une maison avec un jardin, avoir un chien et des amis, aller à l'école .Quoi de plus normal pour un enfant de neuf ans.

Avec une jeunesse marquée par une série d'épreuves, Tanguy s'est forgé une âme. Sur un tard il rencontre son père un personnage lâche et peu recommandable.et il a tendu dire que sa mère qui l'avait dénoncé à la police, était vivante. Ne voulant plus entendre parler ni de l'un ni de l'autre, il se souvient des bons souvenirs de ceux qui l'ont accompagné.

Impressionné par son courage, le médecin de l'usine où il est ouvrier lui délivre une lettre de recommandation pour un de ses amis. il y a fort à parie qu'il en fera aune vie belle.

Reste à savoir de quoi est fait le talent de Michel del Castillo., celui qui voudrait le savoir devrait le lire.

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La nuit du décret

Des personnages très bien construits et originaux. Auxquels del Castillo donnent matière, consistance et vie.

On retrouve un certain tropisme pour la "monstruosité" comme dans La Guitare.

Un contexte et une tension également bien présents...

Malgré toutes ses nombreuses qualités, ce livre ne m'a pas fait "ouawputdeow sa race" (ou approchant) et donc seulement 4 étoiles.

De cet auteur (majeur), ce livre-ci s'ajoute à sa gloire, sans pour autant me bouleverser, et trouver ma préférence.
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Tanguy

L’autobiographie, ou roman autobiographique, de Michel del Castillo commence en Espagne en pleine guerre civile. Le récit commence donc par la guerre et l’exil et se poursuit de la même façon, et ce jusqu’à la fin. L’histoire débute à Madrid peu après la prise de la ville par les troupes nationalistes, celles menées par Franco. S’ensuit un interminable exil qui le mènera en France, en Allemagne et en Espagne où il connaitra les résultats de trois régimes autoritaires qui enferment ses opposants dans des centres de rééducation...



Le livre se lit bien malgré l’emploi de la troisième personne du singulier qui marque un décalage entre l’écrivain et le lecteur. La compassion n’est donc pas totale. De ce fait, on n’arrive pas à distinguer la part d’autobiographie et de fiction. Il le dit d’ailleurs dans le préambule, « Je ne romançais pas ma vie, je biographisais le roman ». En lisant cet ouvrage, je n’ai pas cessé de penser à une autre biographie, celle de Martin Graye « Au nom de tous les miens ». Comme elle, elle est une longue course pour survivre dans un univers hostile.



Ce qui suit est une tentative de résumé des faits marquants de son histoire



Dans un premier temps, Tanguy quitte, comme des centaines de milliers, l’Espagne avec ses parents (Son père est Français et sa mère une farouche républicaine espagnole) pour rejoindre la France. Comme nombre d’entre eux, il est enfermé dans un camp du midi de la France. Puis il gagne Montpellier, après avoir été abandonné par son père parti pour Clermont-Ferrand, où sa mère est hospitalisée dans un collège. De là, elle compte rejoindre Marseille pour se rendre ensuite au Mexique. C’est à Marseille que sa mère l’abandonne elle aussi dans une villa de la banlieue, la maison du Puigdellivol dans laquelle se cache des opposants de Vichy, en aout 1942. Tanguy à 9 ans.

Trahis les habitants de la maison sont tous raflés par la gendarmerie et envoyés dans un camp près de Paris, Drancy (sans que le nom soit dit) avant d’être envoyé dans un camp en Allemagne. Là-bas, il fait la connaissance de Gunther, un jeune avocat Allemand. Il y découvre les dures conditions de vie. Le froid extrême et le travail arasant sont à l’origine de sa longue agonie, emportant avec elle son ami.

Il survit malgré tout jusqu’à la libération du camp par les troupes Russes.

De là il est envoyé à Paris puis à Saint-Sébastien où il est hébergé dans une pension tenue par Madame Lucienne avant de rejoindre sa grand-mère à Barcelone sans savoir que celle-ci avait péri. Errant dans les rues de Barcelone, il est enfermé dans un centre de redressement tenu par des Frères (Jésuites) où il y fait la connaissance de Mateo et Firmin qui deviendront ses amis. Dans ce centre il subit les sévices cruels des Pères catholiques. Il s’y échappe avec Firmin et rejoint Madrid pour ensuite repartir vers Ubeda en Andalousie où il est accueilli par le père Pardo. Il se fait un ami, Manolo et vit, enfin oserons-nous dire, des jours heureux. Il y passe son temps à s’instruire apprenant tout ce qu’on lui donne. Quelques mois plus tard, il rejoint Madrid grâce aux contacts du père Pardo et se donne pour mission de retrouver son père en France. Or sans travail, il ne peut y rester, il décide donc de chercher du travail dans un village près de Barcelone (Villcara de Sitgès), chez Sebastiana. Là, il travaille sur un chantier, dans une usine dans des conditions épouvantables pour l’ensemble des ouvriers. Ce qui les poussent à entreprendre un vaste mouvement de grève. Après quelques temps passé chez Sebastiana, avec qui il entretient d’excellents rapports grâce à son éducation et ses connaissances, il embarque pour Hendaye dans l’espoir de franchir la frontière pour Paris. Là-bas, il est accueilli par un père froid et distant qui le méprise pour ce qu’il est et ce qu’il représente. Heureusement, il est pris d’affection par son oncle Norbert.

Pour clore son long périple, il retrouve en 1955 sa mère avant que chacun ne prenne une direction différente.

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La tunique d'infamie

Roman touffus, complexe parfois qui fonctionne en miroir entre le narrateur (narrateur-auteur) marqué par une enfance difficile pendant la guerre civile espagnole et obsédé par un inquisiteur du nom de Manrique. Il enquête sur sa personnalité, sa psychologie, son époque, ses motivations et découvre que Manrique a un secret qui le hante (secret que l'on devine assez rapidement).

Deux personnages, deux mentalités, deux époques opposées. Manrique répond aux commentaires et à l'enquête du narrateur. Comment comprendre à la fin du XXème siècle matérialiste (époque de l'enquête) le XVIIème siècle espagnol religieux, l'institution de l'Inquisition qui, certaine de détenir la Vérité, poursuit les hérétiques et pire encore, pour des défenseurs de la parole du Christ, les convertis sur plusieurs générations dans un esprit totalement contraire à l'Evangile qui affirme que le baptême fait de n'importe qui un chrétien. Ces conversos sont menés au bûcher revêtus d'une tunique infamante qui sera exposée des années durant dans la cathédrale, perpétuant ainsi l'exclusion et l'infamie sur plusieurs générations. L'inquisition était une police d'Eglise et une police d'Etat dépendant du Roi, prétendant défendre l'intérêt général et l'unité du pays après la Reconquista et l'expulsion des juifs et des musulmans.

C'est cette différence d'univers mental qui nous sépare des époques passées bien plus que les siècles et que ce roman tente d'aborder.



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De père français

Défi ABC 2022/2023

J'aime bien les brocantes, les réderies comme on dit chez moi. Au milieu des vieilleries en tout genre, on trouve de quoi déroger sans (trop de) culpabilité au sacro-saint "je n'achète plus de livres". De Michel del Castillo, je ne connaissais que le nom. Les premières lignes m'ont séduite, par la musique de la langue, le rythme des phrases. Récit autobiographique, d'une enfance brisée (massacrée, broyée, piétinée, assassinée), un père rencontré à l'adolescence, et les pires intuitions qui se confirment au fil des années. Un adolescent qui se construit, par les livres, par l'amour d'un oncle et d'une tante, et qui malgré tout, maintient un lien avec son géniteur. C'est terrible, c'est prenant, un livre captivant, émouvant, loin de toute pleurnicherie: un constat, non pas froid, mais triste et calme. Bouleversant .
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La vie mentie

Salvador Portal paraît avoir réussi sa vie. Responsable d'une agence d'un groupe publicitaire, il est devenu un "maître" de la communication. Il est très "en vue" à Paris et il gagne beaucoup d'argent; quant à sa vie de famille elle semble plutôt épanouie auprès de son épouse sensible aux mêmes préoccupations.

Il ne peut toutefois pas ne pas s'interroger sur les failles qu'il ressent au fond de lui-même, des failles surtout perceptibles lorsqu'il rend visite à sa grand-mère paternelle, une vieille dame digne, aimable dans toute l'acceptation de ce terme, au passé flou au cœur de l'Allemagne nazie et de l'Espagne franquiste.

Peu à peu, lui dont le métier est d'enseigner aux autres l'art de se fabriquer une image, va se sentir à la fois l'artisan et la victime d'une "vie mentie". Michel Del Castillo emmène ainsi le lecteur au centre d'une société malade de ses images, de ses clichés, de ses slogans, une société malade, tout court. il signe un roman, un peu long parfois, mais qui sonne juste quant au message qu'il fait passer.

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Tanguy

Retour de lecture sur "Tanguy" de Michel Del Castillo écrit en 1957, avec une nouvelle édition datant de 1995. Ce roman biographié, comme le défini lui-même l'auteur, retrace le parcours d'un enfant de 9 ans pendant la dernière guerre, abandonné de tous, qui a connu l'abomination des camps de concentration allemands, l'horreur des centres de redressement, la misère totale, les sévices sexuels, la faim et le froid extrêmes. Une histoire d'une tristesse inouïe, à pleurer. On a d'un côté une succession de ce que l'humanité peut faire de plus monstrueux et face à cela un enfant qui ne sombre jamais dans la haine, et se raccroche toujours au bout d'humanité qu'il peut trouver, aussi petit soit-il. L'histoire de ce garçon est touchante, c'est un exemple de résistance, de résilience et de tolérance. Michel Del Castillo arrive, à travers une très belle plume, à nous faire vivre cette histoire dramatique avec beaucoup de sobriété et de retenue. C'est un très beau livre, bouleversant.
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Tanguy

Elisabeth Badinter conseille la lecture de ce roman autobiographique de Michel del Castillo aux adolescents, il est à conseiller en fait à tous ceux qui souhaitent comprendre ce qu’est la résilience.

Subir la violence et la haine puis ne pas juger mais comprendre le monde pour y vivre, voilà la vie de Michel del Castillo,



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Tanguy

Merci à Elisabeth Badinter dans la Grande Librairie de m’avoir fait découvrir ce livre

Ce roman plutôt ce récit est un symbole de la résilience de l’homme.

Tanguy est un livre que nous devrions tous lire premièrement pour connaître cette période de la seconde guerre mondiale mais aussi comment survivre avec ce passé.
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Tanguy

Le jeune Tanguy a 10 ans, fuit l’Espagne franquiste avec sa mère communiste et se retrouve dans un camp de réfugié dans le sud de la France. Sa mère voulant repartir pour l’Espagne, l’abandonne en lui demandant de la rejoindre à Paris.

Pris par les allemands à Paris, déporté dans un camp , il va survivre malgré les terribles conditions de vie et grâce à l’amitié qui le lie au jeune allemand Gunther, déporté politique. Un malheur n’arrivant jamais seul, il parvient à revenir en Espagne où, n’ayant plus aucune attache identifiée il est placé dans une maison de redressement épouvantable….

Ce parcours terrible pour le jeune garçon, d’un réalisme saisissant est dur pour le lecteur, mais tout espoir n’est pas perdu, sa résilience lui permettra d’apercevoir le bout du tunnel.
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Tanguy

Les tourbillons de l'histoire tumultueuse du XXème siècle, qui ont roulé dans leurs vagues déferlantes des millions de destinées, sont à l'origine de beaucoup de témoignages bouleversants, qu'ils soient rédigés sous forme de journaux, de souvenirs, de témoignages, de reportages, d'autobiographies romancées, et de pures œuvres de fiction. Les exemples abondent par centaines, je me bornerai à citer deux journaux intimes : celui d'Anne Frank (1947) qu'on ne présente plus, et celui moins connu, et tout aussi poignant, d'Hélène Berr (posthume, 2008), jeune étudiante parisienne sous l'Occupation, morte à Bergen-Belsen en 1945.

"Tanguy", le premier roman de Michel del Castillo, paru en 1957, est bâti sur les souvenirs de l'auteur. C'est le récit d'une enfance douloureuse et tragique, qui couvre les périodes de la Guerre d'Espagne (1936-1939) de la Seconde guerre mondiale (1939-1945) et de l'après-guerre, jusqu'à un épilogue en 1955. La mère de Tanguy, une activiste "rouge", est obligée de quitter l'Espagne, avec son petit garçon de 5 ans. Direction la France, où vit le père de l'enfant. Mais celui-ci, loin de leur venir en aide, les dénonce. Tanguy et sa mère sont internés dans un camp de concentration du sud de la France, réservé aux détenus politiques (juifs et républicains espagnols). Ils arrivent à s'en sortir, et quelque temps après, ils se séparent, espérant repasser par l'Espagne pour gagner Londres. Mais Tanguy est repris par la police française, et cette fois livré aux Allemands. Nouvelle expérience de camp, mais c'est maintenant un camp de concentration nazi où Tanguy fait la dure expérience de la mort au quotidien. Par ailleurs il a toujours le sentiment d'avoir été trahi par son père, et aussi par sa mère. De retour en Espagne, il est interné dans une maison de redressement tenue par des prêtres intolérants et sadiques, il s'enfuit, connaît un moment de repos dans un collège catholique, et reprend le chemin de la France. Là, il retrouve son père, et après une énième dispute, il rompt définitivement avec lui. Quand, longtemps après, il retrouve sa mère, il s'aperçoit qu'elle toujours aussi murée dans ses convictions, persuadée du bien fondé de sa haine et de son engagement. Tanguy, qui au cours de ses périples, a appris à la fois l'absurdité et la souffrance de la vie, mais aussi sa beauté, grâce aux rencontres de certaines personnes exceptionnelles, ne peut la suivre, et tous deux se séparent "sans déchirement, comme se séparent des rails qui conduisent vers des directions différentes".

Rédigé à la troisième personne, comme si l'auteur marquait une certaine distance avec son personnage et son histoire, "Tanguy" est un roman bouleversant : à la fois réaliste (d'autant plus qu'il est vu par les yeux d'un enfant qui mûrit trop vite) et idéaliste (Tanguy a une idée très simpliste du bien et du mal, il ne porte pas de jugement, au total il n'est qu'une victime), le roman vaut par son style pur, simple, sans aucun ornement inutile. Le récit à lui seul impose le rythme, enrichi de temps à autre par de riches rencontres qui emp^chent Tanguy de tomber dans la haine ou le découragement.

"Tanguy" est un livre qu'il faut avoir lu, non seulement pour avoir une idée particulière de ce qui se passait "chez nous" dans cette époque troublée, mais encore pour comprendre l'itinéraire de cet enfant perdu dans une Europe déchirée par la guerre et les passions.

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Colette, une certaine France

J'ai beaucoup aimé les réflexions de Michel del Castillo et ce côté distant de notre pays pour mieux l'analyser, en saisir le charme et les puanteurs. Et là ma foi, Colette en prend un coup, mérité qui plus est. On ne lui épargne pas ses manipulations, son égocentrisme et je ne sais plus trop après ça si j'ai envie de reprendre du Colette ou me replonger dans Castillo. Je crois bien que j'irais vers le second. Le mythe chancelle et on compte les victimes autour d'elle, le talent, l'écriture vaut-il tant de dommages collatéraux. Pour ma part, je dirais non, absolument non et finalement je n 'arrive pas à séparer l’œuvre du créateur. Quand bien même celle-ci serait immense, qu'est-ce par rapport au reste, du vent,de la gloriole... un peu d'humilité que diable.
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Les louves de l'escurial

Del Castillo Michel

Les louves de l’Escurial

L’auteur nous fait vivre une période assez sombre de l’Espagne. Comme j’ai pu le lire, l’auteur est historien et romancier mais pratiquement tout est réel, c’est un vrai roman historique mais facile à lire car il nous fait revivre cette période.

Dans la plaine de Castille se dresse l’Escurial : palais, prison, forteresse royale.

L’la période de l’histoire reprise ici se situe dans les années 1790. À la mort de Charles III de Bourbon.

À partir de là va s’ouvrir un siècle de fureur, de sang. L’Espagne à cette époque est encore engoncée dans ses rêves impériaux et surtout moyenâgeux. On peut y voir le luxe des grandes familles qui n’ont cure de la misère terrible du peuple qui les entoure.

Règne encore une étiquette étriquée, mais que beaucoup font en sorte de ne pas vraiment la respecter.

Charles IV semble débonnaire et simplet, la reine Marie Louise aime et par-dessus tout Manuel Godoy qu’elle fera prince et même membre de la famille royale.

Nous avons alors le prince des Asturies le futur Ferdinand Vii, peureux et haineux tandis que son frère est un terrible bigot. Les pires débauches, les complots les plus terribles font leur apparition.

Les princesses se lancent dans des amours pratiquement illicites, et triviales d’ailleurs. Et le peuple meurt.

Mais bientôt on voit poindre la révolution française va-t-elle pouvoir changer cette vie double étriquée, régie par une étiquette serrée mais derrière, la débauche et la vie sans souci de certains et certaines.

Un très beau livre historique qui me semble retracer et faire comprendre assez bien cette vie d’un temps jadis remplie de codes, mais de codes bafoués. De cette supériorité d’une poignée et du mépris de la population souffrante



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La guitare

On peut dire que ce court récit ne laisse personne indifférent ! Dans les critiques que j'ai pu lire, ou on déteste, ou on adore !

Alors oui, il a été publié pour la première fois en 1957, et non, je ne trouve pas qu'il a mal vieilli contrairement à certains de mes confrères babeliotes ;-) Les thèmes abordés sont bel et bien toujours d'actualité, que ce soit le "délit de sale gueule" même si aujourd'hui il se pose un peu différemment, que ce soit celui des croyances et des superstitions qui nous entravent (on a beau être en 2022, qui y échappe ?), que ce soit sur les nombreuses "défaillances" de l'humanité (eh bien non, l'homme n'est pas bon, c'est un fait) mais aussi cette réflexion sur l'art, messager de la parole profonde de l'âme humaine, métaphore de l'indicible, promesse d'une compréhension profonde.

Le style est incisif, voire même parfois agressif puisque le lecteur est parfois pris à parti assez violemment par le narrateur qui s'adresse directement à lui en le houspillant : j'aime bien ! Il peut être aussi poétique dans les phases descriptives (la Galice, la mer, la brume sur les plaines, la pluie froide et serrée, ...). Ce bouquin, ça doit être un régal à travailler en fac tant les interprétations sont multiples : le personnage du nain difforme bossu laid au possible peut être la métaphore de tant et tant de choses ! Et ses aspirations (être aimé via ce qu'il exprime par le truchement de la musique et de sa guitare) peut aussi être lu de façon plus universelle... Bref, c'est un récit, oui, mais ce peut être aussi conte ou fable où la morale est plurielle. Le plus drôle, c'est que dans la postface, l'auteur se moque joliment de tous ceux-là justement qui voudraient interpréter son récit : il l'a écrit comme ça, laissant courir les mots qui l'habitaient, et vaille que vaille, jusqu'à presque en avoir honte ;-)

Une belle découverte, oui, vraiment !
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La guitare

Très déçu par ce livre après avoir lu ici les commentaires élogieux.



Il y a de bonnes idées dans ce livre, où un nain hideux rejeté par la société malgré ses actions devient méchant. Mais ce livre présente des incohérences (ex : le personnage imagine que la société est bienveillante alors qu'il indique avoir lu énormément de livres de son père qui n'est apparemment pas un saint) et des propos un peu clichés sur la gentillesse, la méchanceté et la musique.



Ce livre a mal vieilli.
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Tanguy

Une bonne fiction, on avance vite dans le livre à mesure que Tanguy grandit et traverse moult rebondissement. Il y a une rigueur historique intéressante.

Les personnages sont complexes et bien écrit. C'était un plaisir de dévorer ce livre.

L'auteur et son personnage ne s'interdise rien, un regard tranchant sur le monde des adultes, de la religion, la liberté sous toute ses formes. Lisez- le il en vaut la peine.

Et il m'a donné envie de lire des fictions historiques.
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Tanguy

Moi qui pensais avoir eu une enfance misérable parce qu’on m’obligeait à aller à l’école tout les matin et je ne comprennais pas à quoi ça servait ! Tanguy est un petit garçon de père français et de mère espagnole. Il fuit d’abord l’Espagne avec sa mère et se retrouve dans un camps de réfugiés. Ensuite, il est envoyé en camp de concentration, puis, après la libération, il est envoyé en camp de redressement en Espagne. Et ne croyez pas que ses malheurs finissent là. Malgré tout, il reste postitif, aimant et doux. On ne peut qu’être touché par cet enfant qui arrive toujours à s’en sortir malgré les pires souffrance et se fraie un chemin dans l’Espagne et la France d’après guerre.
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