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Critiques de Mikhaïl Boulgakov (584)
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Le Maître et Marguerite

Un livre ô combien étonnant...

Je dirais même indescriptible, tant il mélange les genres et s'affranchit de tout cadre ! L'histoire mêle deux arcs narratifs séparés de presque 2000 ans, l'un en Russie dans les années 30 et l'autre autour de ponce Pilate.

S'y ajoutent de la magie noire, des sorcières, des bals, beaucoup d'absurde et un chat qui parle, qui entrent en collision avec la société rigide de l'union soviétique sous Staline. Un texte vraiment étonnant, riche et libre, qui mérite d'être découvert!
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Le Maître et Marguerite

Le Maître et Marguerite est un roman d'évasion et de libération. Evasion de la Russie stalinienne, absurde, tatillonne, administrative, avec une Milice omniprésente et la violence du régime qui sourd en filigrane (notamment à travers l'évocation de la clinique psychiatrique, toute neuve, moderne, rationnelle) ; libération du poids du destin et des obligations, métamorphoses, et jubilation du massacre de tout ce qui ressemble à l'hypocrisie, l'arrogance, l'envie.
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Le Maître et Marguerite

Des personnages bien étranges font leur apparition dans la ville de Moscou. Au fil de leurs rencontres, ils entraînent quelques Moscovites vers l'aliénation, l'abandon, voire même la dépravation. Est-ce l'humanité, la société, l'absurdité ou le diable lui-même qui mène ces pauvres hères à leur perdition ?



Cet ouvrage rassemble plusieurs livres et plusieurs genres : social, fantastique, religieux, fantaisiste, absurde, classico-historique... Subversif à bien des égards vu la date de publication, je remercie et je loue le merveilleux travail de l'équipe de traduction (André Markowicz et Françoise Morvan), qui replace l'action dans le contexte des années 1930 en Russie.

Ceci étant, la profusion de protagonistes aux histoires alambiquées, l'arrivée du Maitre au tiers du livre, les descriptions "à la Russe", les mises en place fastidieuses, m'ont beaucoup déroutée. Je me suis souvent perdue au milieu des personnages, des lieux et des genres. Désintéressée, je me suis tournée vers d'autres livres en cours de lecture.

C'est un grand livre et je suis contente de l'avoir lu (et mené jusqu'au bout) mais ma lecture a été vraiment laborieuse. Il me semble que "Le Maitre et Marguerite" est du pain béni pour les féru.e.s de littérature Russe, mais il est difficile d'accès pour tou.te.s les autres...
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Le Maître et Marguerite

La notion de classique -voire de chef d’œuvre-, en littérature, est souvent associée à l'idée d'une accessibilité difficile. On imagine les grands textes ardus, souvent longs, et surtout, extrêmement sérieux.



J'ai moi-même longtemps été victime de cet a priori. Puis j'ai découvert, entre autres, Céline, et j'ai compris qu'une œuvre peut être complexe sans être compliquée, intelligente sans être élitiste, mais surtout, j'ai découvert qu'écrire un chef-d’œuvre peut se faire avec humour et fantaisie, même si le propos en est tragique et sérieux.



La lecture de ce roman considéré comme un classique de la littérature russe qu'est "Le Maître et Marguerite" n'a fait que renforcer cette conviction.



Tout commence avec une tête malencontreusement coupée par un tramway...

Cette tête, c'est celle de Berlioz, président de l'association littéraire de Moscou (MASSOLIT). Cet étêtage ne serait pas si extraordinaire s'il n'avait été prédit quelques instants auparavant par un étrange personnage qui avait abordé Berlioz et son camarade Yvan lors de leur promenade. Non moins étrange, l'assertion du même personnage selon laquelle il aurait connu Ponce Pilate, avec lequel il aurait entretenu de longues conversations !

Et cet abracadabrantesque épisode n'est que le début d'une longue série d'événements étranges, voire complètement loufoques, et néanmoins inquiétants...

Il s'avère en effet que le curieux protagoniste rencontré avant sa mort par le directeur du MASSOLIT ne se contente pas de ses dons extralucides. Woland -puisque tel est son patronyme- semble en effet doté de tout un arsenal de pouvoirs surnaturels, et les malheureux qui croisent sa route et celle de ses acolytes -parmi lesquels un énorme chat qui se conduit comme un humain, et un grand échalas arborant pantalon à carreaux et monocle brisé- font les frais de ses tours diaboliquement malicieux.



On peut ainsi se contenter de suivre les tribulations de cette bande infernale, rire des mésaventures de leurs victimes (souvent autant dues à la cupidité et autres vices de ces dernières, qu'à l'intervention de Woland et de ses compagnons), s'attendrir à l'évocation des amours improbables du Maître et de Marguerite. Ce sera la certitude de passer un moment fort réjouissant, porté par le rythme endiablé -c'est le cas de le dire- que Mikhaïl Boulgakov insuffle à son récit.



On peut aussi deviner, entre les lignes, la critique, par l'ironie et le burlesque, d'un système dont l'auteur fut une des victimes.

L'omniprésence de la milice, les nombreuses allusions aux passe-droits dont bénéficient les artistes officiellement "reconnus", la corruption qui règnent au sein des institutions, la médiocrité de concitoyens délateurs et vénaux, la négation, enfin, de l'art et de sa liberté d'expression, au profit d’œuvres politiquement correctes... sont autant d'éléments qui traduisent la volonté de l'auteur de fustiger un régime dont il eut à subir la censure tout au long de sa carrière.



Mais après tout, peu importent les motivations qui nous poussent à aimer, à admirer une œuvre telle que "Le Maître et Marguerite".

L'essentiel, c'est le plaisir qu'elle nous procure.
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Le Maître et Marguerite

Le Maître et Marguerite est un OVNI littéraire. À la fois roman historique, mystique et rocambolesque, c'est un texte déroutant.

Plus que tout, c'est la puissance narrative du livre qui m'a transportée. Mikhaïl Boulgakov est un maître de la description qui réussit à nous emmener dans son univers très réel du Moscou des années 1930, mais aussi dans celui totalement féerique des chevaliers de l'apocalypse ou encore de la Jérusalem du temps de Jésus. Il a les mots juste pour décrire l'amour fou de Marguerite, la rage du Diable et le désarroi de Ponce Pilate. Boulgakov parvient à apporter de l'humour, de la satire aux personnages pour promouvoir ses idées et ainsi échapper à la censure. Je comprends pourquoi ce livre est considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature Russe.

Par contre la triple histoire de Jésus, Marguerite et du diable est confuse. La construction est ardue, impossible à résumer ni à comprendre dans sa globalité. Les innombrables notes aident à donner du contexte, mais pas à appréhender les intentions de l'auteur. Je suis passé à coté du "pourquoi ? » des multiples références bibliques, philosophiques, symboliques et historiques. le bien, le mal, le Diable et Faust… qui contrôle le monde ?. La vision de l'auteur m'a semblé confuse. L'intelligence et le travail mis dans le texte sont impressionnants et cela rend humble. Je n'ai pas réussit à profiter à sa juste valeur de cet immense travail. Je n'ai probablement pas été à la hauteur de ce texte.

Au final je me suis laisser porter par une prose puissante entre folie et génie, sans bien toujours comprendre ou l'auteur m'emmenait.

Un grand plaidoyer anticonformiste.



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Récits d'un jeune médecin

La saveur et l’effroi de l’exercice solitaire dans un village de la Russie profonde en septembre 1917, avant qu’arrive la marée de la révolution d’octobre. Fatalisme paysan, superstition, respect du médecin dans la misère. De la part de ce dernier, angoisse de l’inexpérience : terreur des accouchements compliqués, et bien sûr plus grande terreur des mères. Les peurs de la première garde restent vivantes pour ceux qui en ont l’expérience. En fin de livre, « Morphine », confession que Boulgakov attribue à son successeur : « Première minute : sensation d’un attouchement dans le cou. Cette sensation se transforme en chaleur puis s’étend. À la deuxième minute, une onde glacée vous déferle au creux du ventre, à la suite de quoi vous vient une extraordinaire lucidité d’esprit accompagnée d’une véritable explosion de vos capacités de travail. Absolument toutes les sensations désagréables s’évanouissent. C’est le point culminant où se manifeste la force spirituelle de l’homme. Et si je n’étais pas corrompu par ma formation médicale, je dirais que l’homme ne saurait travailler normalement qu’après une piqûre de morphine » (p 121). L’apologie tourne à la fébrilité, la tristesse, la honte, et se termine par le suicide de son alter ego.
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Le Maître et Marguerite

Je n'ai pas été totalement séduite par ce roman, auquel j'ai trouvé certaines longueurs.

Il y a beaucoup de choses dans ce texte, mais pour moi il y en a trop ; l'auteur a de nombreuses idées, mais elles ne s'enchaînent pas de façon aussi fluide que chez Garcia Marquez. Le rapprochement peut sembler saugrenu, il y a loin du Moscou soviétique à la Macondo colombienne, mais j'ai pensé plusieurs fois à ce chef-d'oeuvre du réalisme magique. Car oui, ce que j'aime dans Cent Ans de solitude, c'est l'irruption du fantastique, qui peut sembler d'abord décalé, mais que les personnages acceptent.

Ici, le diable et son escorte se manifestent au milieu d'un décor urbain, moderne, et se jouent de la bureaucratie et de la police politique, permettant, par leur bizarrerie même, à la manière des contes philosophiques du XVIIIème siècle, de dénoncer les travers de la société contemporaine de l'auteur. Et ce que j'ai préféré, c'est la chevauchée des sorcières pour le Sabbat, qui apparaît comme un acte de libération féministe au sens propre, d'empowerment dirait-on aujourd'hui, les femmes, maîtresse comme domestique, prenant en main leur destin face à la corruption, la cupidité, la dénonciation, et toutes les mesquineries des hommes - qu'ils soient communistes ou harceleurs. La femme au foyer qui s'ennuyait devient Margot, la reine de la nuit, qui se pare de sa nudité triomphante, effaçant même ses rides de chagrin devant la médiocrité de la vie.

Ce décalage est intéressant, et donne lieu à des scènes assez puissantes, avec aussi une certaine force comique - même si les farces du duo de démons sont répétitives et font partie des longueurs selon moi.

Le roman dans le roman sur le martyr de Jésus, mais surtout sur les scrupules, voire les remords de Ponce Pilate, apparaissent donc presque en trop - même si ce sont de très bons passages, et parmi ceux que j'ai préférés. Je trouve qu'ils ne se rattachent que de façon artificielle au reste, prétexte pour introduire Woland. Peut-être que sa présence sur place sur le Mont-Chauve aurait dû être explicitée : qui est-il ? Judas le traître, Mathieu le disciple, ou Arminius l'espion en chef ? Autre regret concernant Woland, qui n'est pas au centre d'un roman qui lui est dédié, effacé par les facéties redondantes de ses comparses. A l'image du Maître, tellement falot qu'on ne peut comprendre pourquoi Marguerite est prête au sacrifice suprême pour lui...

Beaucoup de trouvailles donc, peut-être un peu trop. J'ai cependant bien apprécié de voir les passages qui avaient été censurés par le gouvernement soviétique - tous ceux suggérant la corruption, les difficultés de la vie, la police secrète et les camps, évidemment, mais aussi ceux trop explicites sexuellement.
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Récits d'un jeune médecin

En ces temps de pandémie et de confinement propice à la lecture, il est bon de se replonger dans la Russie profonde du début du XXème, son vent hurlant, ses tempêtes de neige et ses soignants qui déploient des efforts dantesques, armés de camphre et de charpie, pour inlassablement, au cœur des éléments déchainés, ramener à la vie les pauvres hères qui se trainent jusqu'à eux. Avant le Maître et Marguerite, Boulgakov a lui aussi été une sorte de Docteur Sachs, dans un contexte autrement plus épique.
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Le roman de monsieur de Molière

Découvertes anecdotiques d'un des plus grand destin de son temps et de ces siècles qui lui succédèrent.



De détails en regards pleins de concessions, l'auteur nous ouvre les portes d'un talent plein de surprises et de rebondissements.



A lire pour le simple plaisir d'apprécier la liberté de style et une originalité de style unique.
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J'ai tué et autres récits

Mikhaïl Boulgakov est le Molière russe dont il était un fervent admirateur. Cependant, je le trouve moins drôle que l'illustre français. On dit souvent tragédie à la grecque mais la littérature russe n'est pas mal non plus. D'ailleurs, je ne pourrais pas citer une oeuvre russe qui se termine bien, enfin à ma connaissance. Revenons à ce monsieur Boulgakov que j'apprécie tout de même pour son écriture et ce livre qui fait l'objet de ma critique.

Celui-ci est découpé en 3 nouvelles dont la première s'intitule : le Brasier du Khan.

« le Brasier du Khan » dénonce le régime à travers la déchéance d'un prince. La chute de cette histoire risque de vous surprendre. La 2ième nouvelle, l'Île pourpre », la plus longue à mon désarroi qui dénonce le colonialisme mettant en parallèle le conflit des bolcheviks et les Monarchistes. Nouvelle clairement historico-politique mais plus vieillissante.



Et enfin la dernière qui porte le nom du livre : « J'ai tué ». Celle-ci est la meilleure des trois, enfin à mes yeux. J'ai tué nous donne l'occasion de réfléchir sur la question : Dois-je soigner à tout prix même si cela remet en cause mes valeurs morales ? Dans quel cas de figure, un médecin peut refuser d'exercer son métier alors que son but est soigner ses patients.

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Le Maître et Marguerite

Le maître et Marguerite, réécriture du mythe de Faust, est un roman dense, qui présente trois histoires imbriquées qui finissent par se rejoindre à la fin du roman et se déroule sur deux espaces-temps : celui de Moscou dans les années 30 et celui de la Judée en 33 après J-C.



Nous suivons dans un premier temps l’arrivée de Satan, le professeur Woland expert en magie noire, et de sa troupe composée de Béhémot, un gros chat, de Fahot/Koroviev, le bedonnant débonnaire, Azazello, le tireur d’élite, et Hella, la servante succube. Ceux-ci semblent bien décidés à exterminer l’élite littéraire de Moscou et leur syndicat, le MASSOLIT, ainsi que le milieu du spectacle, Woland et sa troupe décimant les membres du Théâtre des Variétés. Les malheureux qui croiseront leur route auront tous une fâcheuse tendance à finir à l’hôpital psychiatrique du Professeur Kandinsky ou à atterrir entre les mains de la milice pour trafic de devises étrangères.



Le second récit est amené par le diable lui-même, suite à sa rencontre avec un membre du MASSOLIT, Berlioz, fervent athée qui fustige un poème de son ami, lui reprochant de donner l’impression que Jésus a réellement existé. Il s’agit du récit portant sur Ponce Pilate. On se retrouve propulsé dans l’empire romain, en Judée, au moment où Yeshoua Ha-Nozri est arrêté et présenté au procurateur. Contrairement à la partie consacrée à l’arrivée du diable, qui est joyeuse et burlesque, le segment traitant l’histoire de Ponce Pilate est réaliste et assez noir, montrant les remords et les regrets du procurateur obligé de mettre à mort un homme dont le discours et les idées le tentaient.



Enfin, bien plus tard, dans la seconde partie de l’œuvre apparaîtra enfin Marguerite et son amant, le maître. On apprendra que le maître, écrivain, est interné volontaire à l’hôpital psychiatrique du fameux professeur Kandinsky, rendu fou par les mauvaises critiques qui ont accompagné la sortie de sa grande œuvre portant sur Ponce Pilate. Marguerite, elle, se morfond, à la recherche de son amant disparu. Elle conclura un pacte avec le diable, acceptant de devenir une sorcière et de l’accompagner au bal qu’il donne pour le Vendredi Saint afin de retrouver le maître et vivre enfin leur amour.



Derrière ces trois récits, Mikhaïl Boulgakov dresse une satire acerbe et acide de l’union soviétique, de ses certitudes et de sa rationalité poussées jusqu’à l’absurde, de sa main-mise sur l’élite intellectuelle et de sa fâcheuse tendance à recourir à la milice, omniprésente tout au long du roman.



C’est un portrait de la société russe des années 30, en pleine dictature stalinienne, que l’auteur esquisse : les mystérieuses disparitions dues au diable font écho à celles bien plus réelles organisées par la police d’État ; de même, les péripéties qui entourent l’appartement du défunt Berlioz et dans lequel emménage le diable rappellent étrangement la pénurie de logement qui sévissait alors, tous les personnages manigançant pour s’emparer de cet appartement communautaire. L’épisode de l’épicerie qui ne vend que des denrées venues de l’étranger, accessible seulement aux personnes ayant des devises étrangères, est aussi une dénonciation : les apparatchiks ont accès à des magasins débordant de denrées rares et introuvables tandis que les plus pauvres se contentent de faire la queue (bien souvent interminable) devant des épiceries quasiment vides.



De fait, Woland et ses compères ne sont pas des forces maléfiques qui veulent répandre le mal à travers le monde : ils représentent ici l’opposition au régime en place. Le Diable lutte contre une société conformiste et rationnelle à l’excès, il agit, en quelque sorte, en redresseur de tort : il punit, parfois assez cruellement, les cupides, les incroyants ou les faux artistes. Seuls le maître et Marguerite sont récompensés : il fera sortir le maître de son asile car il est un vrai écrivain, et permettra à Marguerite de rejoindre son amant, la récompensant pour sa grandeur d’âme et son esprit de sacrifice.



Le maître et Marguerite est un roman qui a plusieurs niveaux de lecture : critique de la société russe, plaidoyer pour la liberté artistique et individuelle, tout autant qu’une réflexion sur la religion et la rédemption, portée par le personnage de Ponce Pilate qui attend le pardon depuis deux mille ans, mais aussi une réflexion sur le bien et le mal, Woland étant un diable bien ambigu : il fait ce qu’il veut, le fait cruellement mais non sans humour, mais il occupe aussi un rôle de messager et de témoin : il a assisté au supplice de Ha-Nozri et rappelle bien volontiers aux athées l’existence de Dieu. Un indéterminisme moral cause de confusion et de folie pour ceux qui l’approchent et ont besoin d’une structure morale ferme et prédéfinie. [...]
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Le Maître et Marguerite

Une jolie plume et beaucoup de créativité dans ce roman mythique qui m’a pourtant laissée de marbre.



Sans doute parce que je m’attendais à un chef d’œuvre classique, je n'ai accroché ni à l'histoire (étirée en longueur), ni aux personnalités complexes dépeintes par Boulgakov. Quand au parallèle avec Staline, il m'a semblé trop lointain pour que j’en saisisse plus que les contours et il n'a pas su donner au récit le relief que j'espérais.



Le maître et Marguerite, c'est pour moi une rencontre ratée (certainement liée à mon ignorance du contexte) à laquelle il faudra peut-être un jour donner une seconde chance.

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Coeur de chien

J'ai lu "Le maître et Marguerite" il y a fort longtemps. Aujourd'hui je viens de finir "Coeur de chien", moins connu que le précédent. Je l'ai découvert sans idée préconçue. C'est pourquoi j'ai été un peu estomaqué par l'objet principal de ce roman: il s'agit de la greffe de l'hypophyse et de testicules humains, sur un chien des rues nommé Bouboule - ce qui le transforme en homme ! Voilà le premier sujet, baroque et en même temps remarquable, qui est développé au début du livre. La suite est moins agréable à lire, et pour cause: certes, Bouboulov (patronyme de la créature) est un être humain, mais il est grossier, porté sur la vodka, voleur, impossible à éduquer... Ceci engendre de pénibles conflits avec son "créateur" qui continue à l'héberger chez lui. D'ailleurs, le chirurgien est lui-même un personnage haut en couleur.

Quelles que soient les qualités de l'intrigue, l'intérêt principal du roman est ailleurs. Boulgakov écrit en 1925, dans la période historique située entre la guerre civile et l'avènement du stalinisme. Il peut donc se permettre d'être impertinent à l'égard du pouvoir bolchevique et de l'esprit prolétarien. Philipp Philipovitch ne cache pas son mépris pour la plèbe, notamment à l'égard du cadre communiste qui sévit dans son immeuble et qui veut endoctriner Bouboulov. Mais surtout, l'auteur suggère discrètement que l'homme-chien correspond au portrait robot de "homo sovieticus". On n'ose pas imaginer le châtiment terrible qui aurait frappé Boulgakov si, quelques années plus tard, il avait publié ce roman très osé.
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Endiablade ou comment des jumeaux causèrent l..

Endiablade est une nouvelle de Mikhaïl Boulgakov publiée en février 1924 dans le périodique Niedra.



Le camarade Korotkov est un homme ordinaire qui occupe le poste de chef de bureau dans une fabrique d'allumettes. Cette existence stable va être bouleversée le jour où son salaire va lui être réglé non pas en roubles, mais avec les produits de la firme, des allumettes de mauvaise qualité. Le soir, il s'acharne à craquer l'ensemble de son revenu, puis s'endort dans une épaisse odeur de souffre et fait un rêve terrible.

Ce qui suivra au réveil le sera d'autant plus. Tout se mêle : le rêve, le fantastique, la folie... Des jumeaux diaboliques apparaissent soudainement, les Kalsoner. L'un d'eux devient le supérieur de Korotkov et le renvoie aussitôt. Le malheureux licencié va s'empresser de convaincre son responsable de changer d'avis, mais ne connaissant pas l'existence du frère, reste perplexe devant ces apparitions successives des Kalsoner dans les locaux de l'administration. Il se fait voler ses papiers d'identité au cours du trajet et court au sein de divers bureaux de l'administration pour obtenir une attestation. La situation va devenir inextricable et Korotkov (le lecteur aussi) va entrer dans la plus grande confusion. Il n'a plus d'emploi, plus d'identité, plus d'argent, plus de notion du temps... Tout va progressivement dégénérer.



Comme dans les œuvres qui vont suivre, ce récit fantastique permet à Boulgakov de dresser une critique acerbe de la société soviétique naissante. Production de mauvaise qualité, administration délirante, goût prononcé de ces administrations pour les acronymes...

La nouvelle s'étire un peu sur la fin, il y a un ou deux chapitres en trop. Néanmoins, elle est d'une grande qualité et laisse présager le futur chef d'oeuvre de Boulgakov, le Maître et Marguerite, dont la rédaction débutera quelques années plus tard.

A noter que le titre a été modifié. Le "Diablerie" de l'édition précédente s'est transformé en "Endiablade", néologisme plus proche du sens du texte.
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Le Maître et Marguerite

On se perd un peu parmi tout ces personnages. Toutes ces histoires qui se croisent, c'est fou, c'est un tourbillon fantasque, ou le diable et ses sbires sont de gentils déséquilibrés, où Jésus tient sa place et où le système bureaucratique communiste est critiqué, mais avec suffisamment de finesse pour éviter à l'auteur la prison.

La litterature russe, c'est un peu particulier, dans la façon de penser des auteurs et dans l'écriture, mais ce roman se démarque encore plus.
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Le Maître et Marguerite

Le Maitre et Marguerite.



Ou le diable chez les soviétiques.



Ce roman est composé de plusieurs histoires imbriquées, toutes marquées par les actions de Satan et de ses acolytes. Satan est terrible bien sur mais aussi terriblement humain, moqueur et facétieux, face à une société rigidifiée par le régime et ses milices. En sa présence tout se met à dérailler, la maison des écrivains ,une institution dans Moscou, le théâtre des variétés qui devient un lieu de magie noire. La clinique psychiatrique se remplit très vite de gens dépassés par les évènements. .

Un manuscrit de livre dans le livre, ici présent comme un fil rouge. Manuscrit écrit par Le Maitre qui est l'amant de Marguerite, nous fait rencontrer le procurateur Ponce Pilate qui regrette de n'avoir pu finir son dialogue avec Ha-Notzri (le Nazaréen) . Les deux amants sont les vrais héros de ce roman.



Longtemps interdit dans son pays d'origine, ce roman est un de ceux que l'on se doit de lire, en se laissant porter par la facétie de Boulgakov , en pensant aussi que à l'époque de sa parution, c'est une terrible critique du régime soviétique.
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Récits d'un jeune médecin

Il s'agit pour moi du meilleur livre sur la médecine que j'ai lu.

Jeune médecin tout frais moulu de la faculté sans avoir jamais vu un patient, le voila envoyé au fin fond de la Sibérie. Il va se retrouver seul médecin avec deux sages femmes pour s'occuper d'une immense population. Le désarroi et l'impuissance qui l'envahissent face à des cas compliqués qu'il doit traiter seul est tellement réaliste, on sent qu'on est pas dans la fiction mais bien dans du vécu. Même si la situation est quand même extrême, tout médecin se retrouve un jour à devoir prendre une décision sous le regard inquisiteur des infirmières et des patients. Je me suis reconnue plus d'une fois dans ces situations et tout étudiant en médecine devrait lire ce livre pendant ses études.
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Le Maître et Marguerite

De le Maître et Marguerite de Mikhail Boulgakov, je ne connaissais pas grand-chose. Intrigué par son titre et sa couverture (de chez pocket), je me suis laissé séduire par son introduction. le contexte est simple : La Russie des années 30, un auteur censuré, qui aura mis une dizaine d'années à écrire son chef-d'oeuvre, sous plusieurs versions et qui le terminera 3 semaines avant sa mort.



Ce roman oscille parfaitement entre satire et fiction, fantastique et politique, mais je ne m'attendais à rien de tout ça. Trompé sans doute par le titre, je m'attendais à une histoire d'amour sous fond d'une union soviétique impitoyable sous le commandement de Staline... C'est presque ça, mais quand même pas tout à fait.



C'est près de l'Etang du Patriarche, qu'on y fait la rencontre de Satan, prénommé Woland accompagné de sa fidèle bande. D'un poète déchu et son ami à la tête coupée, de tours de magie chimériques, de disparitions, de satanisme, même de sorcellerie... se mêle ensuite un histoire parallèle de Yeshoua (Jésus) et de Ponce Pilate, écrite par le Maître, personnage clef du livre et son amante Marguerite.



J'ai parlé de chef-d'oeuvre un peu plus haut, parce que c'en est un. Au-delà de son style, son humour, sa décadence, son burlesque, c'est aussi un livre nécessaire, pour l'auteur et pour les lecteurs. Il faut bien rappeler le climat sous-jacent lors de l'écriture du livre, ce n'est pas un détail... et cela cristallise et classe l'oeuvre comme un pan, un indispensable, de la littérature Russe.



Loin d'être un expert de la littérature Russe, j'ai tout de même appris à aimer les histoires de Dostoïevski, je vais bientôt me plonger dans du Tolstoï (Anna Karénine et Guerre et Paix) et Gogol fait partie de ma liste à lire (Les Âmes Mortes). Bref, Boulgakov a quand même eu l'audace et la hardiesse de sortir un livre sous le régime soviétique, transgressant alors la ligne idéologique du parti en parlant de despotisme, d'espionnage, de religion, de diable, et prenant le risque d'une condamnation à mort.



C'est alors que le Maître et Marguerite m'a permis de mieux comprendre le régime russe des années 30, de par son intelligente raillerie en mettant en scène des personnages rocambolesques, grotesques et vulgaires, mettant la zizanie dans la ville de Moscou et plus spécifiquement dans le milieu du spectacle avec le théâtre des variétés et le milieu littéraire et de la poésie avec la maison Griboïedov.



Il aura fallu attendre un peu plus de 30 ans, en 1973 pour que le livre se fasse publier à l'étranger, et 50 ans encore, pour que je le lise. Un de mes grands coups de coeur de cette année, il y a des chances qu'il parte sur une île déserte avec moi.



« Les manuscrits ne brûlent pas ! »


Lien : https://lesyeuxsouslespoches..
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Le Maître et Marguerite

Fou. Incroyablement fou. Et quel rythme dans ce livre qui marque mon entrée dans la lecture des auteurs russes. Je ne connais pas les autres traductions mais celle d’André Markowicz et Françoise Morvan est vraiment réussie et restitue remarquablement la satire et la drôlerie de l’auteur. Je le recommanderais comme on me l’a recommandé !
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Le Maître et Marguerite

Critique du régime soviétique, ce roman puissant aux multiples facettes nous transporte dans un univers aussi fantastique que poétique.



L’oeuvre s’ouvre au bord des étangs du Patriarche en plein coeur de Moscou. Berlioz, éditeur et Ivan, écrivain se font face. Ils sont en désaccord sur un poème antéchrist commandé à Ivan par Berlioz. Un homme mystérieux et inquiétant se mêle à leur conversation et révèle à Berlioz sa mort accidentelle imminente.



Profondément bouleversé par cette rencontre divinatoire, Ivan est confronté à la réalité de cet homme impénétrable nommé Woland qui représente Satan en personne. Incompris, il est enfermé dans un hôpital psychiatrique. Cet asile semble être le dernier rempart pour un sain d’esprit dans un monde broyé par le régime soviétique.



Le mystérieux W. et sa clique diabolique viennent alors semer le désordre dans tout Moscou. Dans leur périple, il libère la flamboyante Marguerite, une femme puissante et dévouée aux autres qui n’a qu’une seule volonté retrouver son grand amour, le Maître…



Ce récit flamboyant et transgressif mêle des ressorts comiques et une profonde poésie. J’ai été profondément marquée par cette oeuvre complexe aux références multiples qui nous plonge dans l’intimité de la vie de son auteur, Mikhaïl Boulgakov.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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